les troubles de « dys - Lettre d`informations - SE-Unsa

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LES TROUBLES DE « DYS »
Afin d’accompagner enseignants et parents, voici une liste des troubles "DYS" les plus
courants. Il s’agit ici de prendre en compte ces handicaps, pour permettre de mieux
comprendre et donc mieux agir, au bénéfice des jeunes élèves et de l'accès à l'éducation
pour tous.
Avant toute chose, il semble important de bien rappeler qu’il n’y a pas de responsables à ces
difficultés. Ni l’enfant, ni ses parents, ni les enseignants. Il s’agit d’un dysfonctionnement
cérébral. On ne peut pas les guérir totalement, mais les facultés intellectuelles, elles, ne sont
pas touchées. Les personnes atteintes, n’ont généralement pas de troubles sensoriels,
neurologiques, psychologiques ou médicaux. Il incombe à chacun de pouvoir minimiser les
impacts des symptômes. Sans quoi les conséquences peuvent conduire à l’échec scolaire, la
perte de confiance en soi et à de multiples difficultés d’apprentissages et d’inclusion sociale. La
réussite, même si elle reste partielle, passe d’abord par un repérage précoce pour mettre en
place un accompagnement adapté.
LA DYSLEXIE
De quoi s’agit-il ? Trouble " DYS " le plus connu de tous. L’usage de ce terme est souvent mal
employé dans le langage courant. En réalité, il conviendrait plutôt de parler DES dyslexies.
Elles se situent à plusieurs niveaux : phonologique, lexical et écrit. Il s’agit de pathologies
cognitives, durables et spécifiques de l’apprentissage de la lecture. Les syndromes se traduisent
par de lourdes difficultés dans l’acquisition du langage et de l’écrit. Concrètement, un élève a
du mal à apprendre à lire, à faire un lien entre un son et sa transcription écrite. Il possède donc
d’importantes lacunes par exemple, dans les règles de grammaire et d’orthographe.
En classe : lecture, orthographe, mémorisation et comportement sont les ennemis du
dyslexique. Omissions, inversions, confusions, ajouts, remplacements de lettres... Difficultés à
mémoriser l’orthographe d’usage, l’enfant peut écrire le même mot de plusieurs façons
différentes. Il inscrit les lettres dans le désordre. Si l’enseignant lui donne plusieurs tâches à
effectuer, il en oublie en route. L’espace psychique qui sert à contenir les instructions
immédiates est trop petit.
Répercussion : tout ceci est très éprouvant pour un jeune enfant. Ses importants efforts ne sont
pas récompensés. Il peut éprouver un dégoût pour la lecture et l’écrit, accumuler du retard, se
désinvestir. Il éprouve le plus souvent un sentiment d’infériorité, de honte qui peut conduire à
des troubles du comportement.
Piste pédagogique envisageable : chaque enseignant a sa méthode. Ce qu’il ressort de
l’expérience de plusieurs professeurs interrogés est qu’il est important de privilégier la
transmission d’informations à l’oral plutôt qu’à l’écrit. Il est impératif de laisser plus de temps
pour la transcription écrite et la relecture. Il est préférable de ne pas procéder à des lectures
devant la classe et si possible ne pas pénaliser l’orthographe dans un travail de rédaction. À la
maison, les parents peuvent soutenir leur enfant grâce à de petits jeux qui découpent les mots.
Ils peuvent aussi encourager le récit, demander au petit de raconter un moment agréable de la
journée et prendre des notes devant lui. Une façon pour lui d’assimiler le plaisir oral de la
narration à celui de l’écriture.
LA DYSPHASIE
De quoi s’agit-il ? Trouble spécifique de la mise en place et l’apprentissage du langage. Vers
3/4 ans, l’enfant éprouve d’énormes difficultés à maîtriser sa langue maternelle. Il bute sur les
mots. Selon les chiffres officiels, 5 % des enfants en âge d’être scolarisés sont touchés par la
dysphasie, dont 1 % présente une dysphasie grave.
En classe : l’enfant donne une impression de pauvreté de la production verbale. Il éprouve de
grandes difficultés à comprendre et répéter une information. Il parle très peu et développe une
façon de communiquer bien à lui : il montre du doigt, fait des gestes. Il cherche ses mots et
n’arrive pas à les retrouver. Inversement, il communique beaucoup oralement, mais de façon
totalement inintelligible.
Répercussion : il accumule différents troubles de l'élocution, de l'évocation et développe un
langage réduit, non informatif et une syntaxe erronée. Il ne parvient pas à répéter les mots.
Piste pédagogique envisageable : selon l’expérience des puéricultrices et professeurs, il est
inutile de s’acharner à faire répéter des mots ou des phrases. Cela engendre de la frustration. Il
est important de s'assurer d'un contact visuel. Il est préférable d’utiliser du vocabulaire simple
et concret. Il ne faut pas hésiter à utiliser des supports visuels et si possible éviter d'interrompre
l'élève. À la maison, il est capital de montrer à son enfant que l’on prend du plaisir à discuter
avec lui et ne surtout pas rompre la communication.
LA DYSCALCULIE
De quoi s’agit-il ? Trouble cognitif, spécifique et durable des compétences logicomathématiques, cela concerne les compétences numériques, arithmétiques, les facultés de
raisonnement. Trop rarement diagnostiqué, on estime pourtant sa prévalence de 2 à 6 % selon
les chiffres officiels.
En classe : l’élève rencontre des difficultés pour apprendre à compter, manier les opérations
arithmétiques, résoudre des problèmes et comprendre la géométrie. Il ne comprend pas les
symboles mathématiques et ne mémorise pas de faits chiffrés.
Répercussion : tout ce qui est en rapport avec les chiffres constitue un véritable défi. De la
simple désignation nominale aux problèmes de classement. Par exemple, il est quasi impossible
de classer des objets du plus petit au plus grand. Ce qui cause d’importantes lacunes dans
l’organisation.
Piste pédagogique envisageable : le mot qui revient dans le témoignage de chaque professeur
interrogé : du concret ! Un élève ne parviendra pas à compter des bonbons dessinés au tableau.
Donnez-lui dans sa main et il s’en sortira. À la maison, vous pouvez procéder à des petits jeux
pratiques. Par exemple, lorsque vous rangez les courses, demandez à votre enfant : " donne-moi
2 pommes ".
LA DYSPRAXIE
De quoi s’agit-il ? Trouble du geste. Manger, s’habiller, tenir un stylo... n’est pas automatique.
Le moindre mouvement demande réflexion. Véritable dysfonctionnement de la programmation
gestuelle au niveau cérébral, la dyspraxie rend l’enfant particulièrement maladroit, il trébuche,
tombe, se cogne régulièrement.
En classe : l’élève met plus de temps que les autres pour la moindre activité. Il fait tomber ses
fournitures, met un temps infini à mettre son manteau pour sortir. À la cantine il a du mal à
utiliser les couverts, il mange donc très salement. Les activités manuelles sont bâclées et il
déteste les jeux de logique, type puzzle, Lego, échecs... Sa motricité globale est perturbée, il se
tient mal et possède une organisation gestuelle désordonnée.
Répercussion : l’enfant possède tout son potentiel intellectuel. Il réalise que quelque chose ne
va pas. Son corps ne répond pas ou mal. Parfois, il a l’impression d’être " anormal ". Ce qui
entraîne chez lui une réaction souvent violente face aux consignes et un rapport conflictuels à
ses camarades.
Piste pédagogique envisageable : les professionnels interrogés recommandent de
communiquer par oral et visuellement avec l’enfant atteint du trouble. Il est important de bien
lui expliquer chaque étape de manière à ce qu’il visualise un schéma, une sorte de mode
d’emploi pour le guider. Par exemple pour découper une forme, colorier une zone, il doit
visualiser chaque geste à entreprendre. À la maison, il est possible de placarder un peu partout
des petits visuels qui lui serviront de repères pour les gestes quotidiens. Parents, soyez patients,
votre enfant est plein de bonne volonté et il est pleinement conscient de ses nombreuses
maladresses.
Précaution d’emploi
Il est capital de bien cibler chaque trouble de façon à pouvoir agir. Les propositions
d’adaptation, de soins et les pistes pédagogiques sont à mettre en œuvre, une fois un diagnostic
établi par des professionnels. Il est important de rappeler que les différents signes avantcoureurs, décrits plus haut, peuvent être présents à des degrés divers. En fonction du type de
dysfonctionnement,
mais
surtout
en
fonction
de
l’enfant.
Il n’existe pas de mode d’emploi. La liste et les caractéristiques constituent une première
approche, une piste pour orienter la famille ou l’enseignant. Ils ne sont pas exhaustifs. Un
enfant qui présente certains de ces symptômes n’est pas obligatoirement atteint de troubles "
DYS ". Une étroite collaboration entre tous les spécialistes de l’enfance et les professionnels de
la famille est bien évidemment impérative.
Sources : MAIF
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