Post-infarctus : traitement conventionnel et perspectives. Dr Jérôme Roncalli Fédération de Cardiologie CHU de Rangueil Toulouse L’incidence des infarctus ne baisse plus… Après un infarctus, diverses informations vont être nécessaires à la prise en charge du patient. Il faut enfin assurer une prévention secondaire optimale. Les acquis de ces dernières années ont permis de clarifier cette prise en charge. Le traitement de base est BASIC comportant : B- le Béta-bloquant à forte dose sans ASI, il diminue la mortalité à 1 an de 20 % probablement par un effet antiarythmique via la protection vis-à-vis des catécholamines A- Aspirine au minimum, parfois associée pendant 12 mois au clopidogrel, surtout si une endoprothèse a été mise en place. Le traitement par anticoagulant (Antivitamine K) est plus rare en cas d’anévrysme ventriculaire résiduel ou arythmie supraventriculaire. S- Statine, traitement de référence avec comme objectif un LDL cholestérol cible au minimum inférieur à 1,0 g/l. Cela peut nécessiter de bloquer aussi la réabsorption du cholestérol au niveau de l’intestin. I – IEC, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine préviennent le remodelage ventriculaire et l’évolution vers l’insuffisance cardiaque. En cas d’intolérance aux IEC, les ARA2 trouvent leur place. C : Suppression des facteurs de risque de l'athérogenèse et changement des comportements. D’autres médicaments peuvent se justifier pour limiter un éventuel angor résiduel (nitré, nicorandil, inhibiteur calcique, ivabradine). Le meilleur antiarythmique reste le ß bloquant, les omega 3 semblent pertinents mais c’est le défibrillateur implantable qui est nécessaire chez des patients avec fraction d’éjection< 35%. La digoxine n’a qu’une place limitée en cas de ventricule gauche distendu avec galop ou en cas de fibrillation auriculaire. L’eplérénone par contre a démontré son efficacité en cas d’insuffisance ventriculaire gauche. Avec la réadaptation à l'effort, chez certains sujets on aura un bénéfice psychologique très important, on diminue la réaction dépressive, et on facilite la réinsertion professionnelle. Il est préférable de faire reprendre le travail le plus tôt possible. La vaccination antigrippale est recommandée. Pour les années à venir, les applications de thérapie cellulaire cardiaque avec notamment les cellules de la moelle osseuse injectées par voie intracoronaire semblent avoir un intérêt sur la viabilité myocardique et la récupération de la fraction d’éjection après l’infarctus. Les applications de biothérapies sont en plein développement dans ce domaine. Pour conclure, il est nécessaire de proposer une surveillance régulière et de faciliter la complicité de prise en charge entre généralistes et cardiologues pour les patients en postinfarctus.