Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 26/05/2017. Analyses d’ouvrages n Pratique des essais cliniques en Afrique Jean-Philippe Chippaux IRD éditions, 2004, Collection « Didactiques », 320 p., 35 euros Réflexion sur le développement des essais cliniques dans le contexte particulier de l’Afrique. L’auteur, homme de terrain, insiste sur l’impact du contexte politique et économique des pays en voie de développement sur le déroulement des essais. Il s’interroge sur la perception des recommandations éthiques occidentales par les Africains et sur l’approche epistémologique des essais. L’essai clinique, pratiqué sur l’homme, constitue une procédure décisive pour l’enregistrement d’un médicament avant sa commercialisation : il est destiné à en confirmer l’innocuité et l’efficacité. Mais les rares essais cliniques réalisés dans les pays en développement sont, le plus souvent, menés dans une perspective de simple délocalisation. Il est donc important que ces pays s’approprient cette expérimentation pour contourner les exigences de l’industrie pharmaceutique et maîtriser leur propre stratégie de santé publique. Cette étape nécessaire doit pouvoir être ef- fectuée dans les pays du Sud pour des médicaments appropriés aux besoins spécifiques des populations. Par ailleurs, l’extension des essais cliniques y favoriserait une exploitation de la pharmacopée traditionnelle dans des conditions rigoureuses. Cet ouvrage décrit chacune des étapes de l’essai clinique, de la préparation jusqu’à l’interprétation des résultats, en soulignant les difficultés particulières aux essais menés dans les pays en développement, notamment en Afrique. Les dimensions culturelles de la maladie et les pratiques thérapeutiques ainsi que l’histoire de l’expérimentation fondent des approches propres de l’éthique qui sont exposées en contrepoint des paradigmes occidentaux. Les coutumes et usages influent également sur la réalisation pratique des essais cliniques, ce qui impose de nombreuses adaptations méthodologiques. Ce manuel s’adresse aux personnels de santé, aussi bien aux cliniciens amenés à effectuer des essais cliniques en Afrique qu’aux professionnels du médicament, aux promoteurs et aux responsables administratifs et politiques des pays africains appelés à se mobiliser pour que ce continent accède à une véritable indépendance sanitaire ■ Ritualités, santé et sida en Afrique Pour une anthropologie du singulier d’accès au social, le singulier est celui des représentations et des actions d’individus qui mettent en jeu leur savoir et leur santé, leur légitimité et leur avenir. Des recherches menées en Afrique – au Niger, en Côte d’Ivoire et au Sénégal – dans les champs religieux et sanitaires, sur la possession rituelle, les prises en charge sociales du sida et les pratiques des soignants, servent de fil conducteur à une anthropologie du singulier qui explore, aussi, le singulier de la démarche anthropologique. Se met alors en place un va-et-vient permanent entre, d’une part, les réponses à la maladie, les rapports au risque et à l’autre – qu’il soit proche, souffrant ou savant – et, d’autre part, l’attitude du chercheur et les arguments de la discipline rendant possible ce regardlà. Au terme de ce parcours, c’est la dimension scientifique de l’anthropologie qui se trouve questionnée et mise en perspective – dans un ultime retournement du regard – avec la science médicale en général, et la clinique en particulier ■ n Laurent Vidal, ed., Autrepart, Revue des sciences sociales au Sud, no 29, IRD éditions, 2004, 19 euros n Laurent Vidal Coédition Karthala-IRD éditions, 2004, 215 p., 24 euros L’anthropologie ne peut plus étudier le fonctionnement des sociétés et la construction de l’altérité sans se pencher sur ses démarches, ses positions éthiques et méthodologiques. Au cœur de ce livre, le principe d’une réflexivité comme condition d’une ouverture de l’anthropologie (à d’autres objets, vers d’autres disciplines) est décliné autour des figures du singulier. Entendu comme condition Cahiers Santé 2004 ; 14 : 267-8 Les objets de la santé Les sciences sociales de la santé travaillant dans les pays du sud ne peuvent plus faire l’économie d’une réflexion sur la construction de leurs objets. Prises entre la complexité des évolutions sanitaires (nouvelles pathologies ou réactivations d’anciennes ; places de la technique, du religieux, du privé ou de l’associatif dans les soins...), les apports de disciplines jusqu’alors peu mobilisées et l’incitation à une « interdisciplinarité » souvent mal définie, elles voient leurs démarches se transformer. Pour ne pas être les spectateurs passifs de ces transformations, les sciences sociales doivent s’engager dans un exercice de réflexivité : les conditions 267 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 26/05/2017. du raisonnement préventif Bernard Cherubini De l’intime au politique : le sida en Afrique, un objet en mouvement Fred Eboko Trois objets-étapes de la globalisation de la norme de santé Bernard Hours ■ et les modalités de construction de ses objets sont au centre de cette réflexion qui, loin d’être conçue comme un enfermement disciplinaire, est tout au contraire le préalable pour une rénovation des sciences sociales de la santé. Dès l’instant où elles s’interrogent sur la « demande » (médicale, sociale ou politique), sur les concepts mobilisés par la santé publique et les acteurs du « développement sanitaire », sur la collaboration avec les autres disciplines et sur leurs propres méthodes de recherche, les sciences sociales se dotent des moyens d’aborder de façon originale, aussi bien des objets nouveaux que des objets plus traditionnels « revisités ». Singularité de la démarche qui associe retour sur soi et travail aux marges des autres disciplines de la santé que sont la santé publique et l’épidémiologie mais aussi la science politique ou la philosophie. n Au sommaire : Réfléchir l’objet : pour une rénovation des sciences sociales de la santé Laurent Vidal « L’introuvable » césure public-privé en Algérie. De nouveaux objets en santé dans le champ de la privatisation des soins Mohamed Mebtoul Les qualités de l’offre de soins confessionnelle en Afrique subsaharienne Marc-Éric Gruénais Des systèmes pathogènes à la santé publique : une nouvelle dimension pour la géographie tropicale Pascal Handschumacher, Jean-Pierre Hervouët D’une image à l’autre ou pourquoi et comment étudier les usages et pratiques de l’imagerie médicale à Dakar Jean-François Werner L’évolution des savoirs et des pratiques médicales : l’exemple de la lutte contre le paludisme au Sénégal Tidiane Ndoye, Véronique Poutrain L’apport de l’anthropologie à la mise en œuvre d’une politique de prévention : du vécu de la maladie à l’analyse André Gouazé nous livre son profond attachement à un idéal moral et philosophique portant le don de soi et le renoncement à l’intérêt individuel au profit d’une valeur ressentie comme supérieure. » Dans le monde d’aujourd’hui, le concept qui doit hanter, hanter toute la société, toutes les sociétés, le seul peut-être qui vaille n’est autre que la formation des hommes à leurs responsabilités de demain. Et je pense tout particulièrement, bien sûr, à la formation des futurs médecins, garants de la santé, le bien le plus précieux. On ne fait pas autorité parce qu’on est le plus riche ou le plus fort, on fait autorité, parce qu’on en a la légitimité. La légitimité d’un homme, l’une des choses les plus essentielles pour tout homme avec l’honneur, c’est l’excellence professionnelle dans toutes ses composantes. Elle s’intègre d’ailleurs d’une certaine manière à l’honneur. La Médecine et la Santé en France sont devenues les inspiratrices, les gui- Abdelaziz, Moumouni, Petru, Trung, Pierre et les autres{ Ou une certaine vision de la médecine et de la santé dans le monde francophone André Gouazé Abdou Diouf, préf. Expansion scientifique française, 2004, 254 p., 268 Cahiers Santé 2004 ; 14 : 267-8 des de la Médecine et de la Santé dans le monde francophone, ou souvent simplement francophile, si bien que l’on a accepté de parler de francophonie médicale et que la francophonie médicale se prétende le socle le plus solide de la francophonie ». Au fil des pages de ce carnet de bord, cet itinéraire au pays de la Francophonie Médicale, émaillé de rencontres avec des hommes et des femmes remarquables, fondateurs de cette communauté internationale dans les pays d’Afrique, d’Amérique, d’Europe et d’Orient, nous apporte aussi des analyses, des réflexions et des récits passionnants. André Gouazé nous dit aussi sa vision de la francophonie médicale avec son style très personnel, un style parlé, vivant et imagé, illustré de traits concrets et réels de sa vie de médecin et d’universitaire, vision à l’épreuve de multiples échanges avec les communautés les plus diverses, une certaine vision empreinte d’une foi et d’un optimisme profonds, véritable message d’espoir. Au sommaire : De la légitimité du médecin – Médecine, santé, culture et coopération De la Francophonie médicale et son histoire De la formation des médecins et des membres de l’équipe médicale De la faculté de médecine et des communautés médicales ou des trois chances de la médecine – Des universités des sciences de la santé De la coopération Internationale hospitalo-universitaires dans le monde francophone De quelques autres grands projets qui nous tiennent à cœur De la recherche médicale dans le monde francophone et de la formation à la recherche Des dérives qui menacent aujourd’hui, la médecine et la santé Du retour du balancier – De l’ouverture de la médecine sur la société, de la santé publique ■