Activités médicales dans le domaine de la qualité

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Dr. Pierre-François Cuénoud
Spécialiste en chirurgie, Directeur
médical du Centre Hospitalier du Valais
Romand (CHVR), Vice-président de la
FMH
Activités médicales dans le domaine de la qualité :
point de vue des médecins hospitaliers
A l'hôpital, chaque décès d'un patient marque profondément les médecins et les soignants, victimes d'un sentiment d'échec sournois. Si la fatalité de la mort a été longtemps bien acceptée
par les familles ainsi que par les intervenants hospitaliers, ce n'est plus le cas depuis quelques
décennies. Parallèlement, les possibilités de la médecine ont grandement évolué, aussi bien au
niveau des techniques que des appareils, reculant les limites du possible.
Les patients hospitalisés sont toujours plus âgés et polymorbides. Il en résulte la nécessité de
disposer de nombreuses compétences, la plupart de ces affections étant maintenant traitées de
manière pluridisciplinaire. Dans ces circonstances, il est essentiel de disposer d'indicateurs
permettant d'évaluer la qualité des pratiques, que ce soit au niveau de la sécurité des patients,
des indications, des processus ou encore des résultats. Pour autant qu'elles soient effectuées
sur des bases scientifiques méthodologiquement irréprochables, ces analyses autorisent les
comparaisons et constituent une base d'argumentation solide, que ce soit pour se justifier face
à des allégations tendancieuses ou alors pour libérer les moyens nécessaires à améliorer la
qualité.
Dans cet esprit, de nombreuses sociétés médicales ont créé des registres de leurs spécialités.
Il est en effet nécessaire d'avoir une perspective à long terme pour pouvoir juger de la qualité
des résultats et adapter, le cas échéant, les méthodes thérapeutiques. Si la mortalité hospitalière a une certaine signification, le devenir des patients après leur retour à domicile est également très important, en termes de survie aussi bien que de qualité de cette survie.
Pratiquement, toute une série de mesures concrètes sont actuellement en voie d'application
pour diminuer la mortalité hospitalière. Il y a tout d'abord la création de centres de compétence
permettant d'obtenir la masse critique nécessaire. Il y a également l'émergence de processus
opératoires et péri-opératoires simplifiés et standardisés tels qu'ERAS (Enhanced Recovery
After Surgery). Dans la phase préopératoire, une analyse plus fine des risques et un bilan plus
approfondi de l'état nutritionnel des patients sont préconisés.
H+ Die Spitäler der Schweiz I Les Hôpitaux de Suisse I Gli Ospedali Svizzeri
Malgré tout, il subsistera toujours un risque de mortalité en milieu hospitalier, qui doit être discuté de manière exhaustive avec les patients et leurs proches. C'est ainsi en toute connaissance
de cause que les malades peuvent accepter ou refuser des traitements lourds. La menace juridique pèse cependant parfois de manière significative sur les décisions et propositions du corps
médical. En l'état actuel, il n'est pas possible de quantifier les patients qui échappent ainsi à un
traitement potentiellement curatif. Pour éviter un tel travers, les colloques pluridisciplinaires
d'indication représentent de bons garde-fous, au besoin jumelés par visioconférence avec
d'autres équipes.
Enfin, l'aspect préventif ne doit pas être négligé. La détection et la maîtrise des facteurs de
risques cardio-vasculaires, par exemple, permettent de réduire les complications liées à ceuxci. Ainsi, le nombre d'anévrismes de l'aorte abdominale rompus a diminué de manière très importante au cours des 15 dernières années. Pour aller dans ce sens, il est indispensable de
coordonner efficacement la chaîne de soins, en renforçant les contacts entre médecins de premier recours, spécialistes et médecins hospitaliers. Cette bonne entente est la clé pour améliorer la qualité globale de la médecine au bénéfice de nos patients.
Autor
Dr. Pierre-François Cuénoud
Telefon 027 603 41 32
E-Mail [email protected]
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