l`antibio-prophylaxiee en chirurgie orl

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Société Algérienne d’Otoneurochirurgie,
d’Oto-Rhino-Laryngologie et de Chirurgie Cervico Faciale
SAONORL - CCF
6 eme CONGRES NATIONAL D’RL
Du 10 au 11 novembre 2016
ESHRA Ain Benian, Alger
L‟ANTIBIO-PROPHYLAXIEE EN CHIRURGIE ORL
Mokhtari M
Eph Kouba
Unité anesthésie ORL
INTRODUCTION
INFECTIONS DU SITE OPÉRATOIRE







3ème infections liées au soins
L‟infection, la complication postopératoire la plus fréquente
Prévalence nationale 0,76%
Toutes chirurgies confondues, taux brut d‟ISO estiméà2%,à
rapporter aux 7 millions annuels d‟opérés et pour un coût moyen par
infection de 3000€(France)
Incidence: 1,5 ‰ environ (140 000-200 000 par an)
Variations de 1 à 20% selon:
1. Urgence
2. Classe Altemeier
3. Modalités de chirurgie (VB coelio vs laparo: 0,3% vs 1%)
4. Score NNIS (ASA - durée intervention - classe Altemeier: X3)
Surcoût
INTRODUCTION
FRÉQUENCE SIGNIFICATIVE
ISO = 3ème cause (14%) d’infection nosocomiale
dans enquêtes nationales de prévalence (N=19296)
www.invs.sante.fr
INTRODUCTION
L‟ABP a pour objectif de «Participer la réduction en fréquence
et en gravité d'un risque d'infection hypothétique mais précis, lié
à une intervention chirurgicale donnée»
Réduire la fréquence des infections du site opératoire (ISO)
en s‟opposant à la prolifération bactérienne
 action contre bactéries les + svt rencontrées dans ISO
 efficacité ATB prouvée
 « cost-effective »
INTRODUCTION
•
Antibioprophylaxie représente 30 à 50% de ces prescriptions
• – 30 à 40 % des patients hospitalisés reçoivent des antibiotiques
• • 20 à 50 % des prescriptions sont inappropriées et jusqu'à 90 %
pour l„antibioprophylaxie
•
•
•
•
BUTS :
⇒ Prévenir les infections du site chirurgical
⇒ Diminuer la mortalité et la morbidité postopératoires
⇒ Réduire la durée d‟hospitalisation et les coûts associés
INTRODUCTION
RISQUE INFECTIEUX
ABP et types de chirurgie: CLASSIFICATION D‟ALTEMEIER
Classe I: Chirurgie propre
Incision primitivement fermée non drainée, non traumatique, sans inflammation, ni
faille ds la technique d‟asepsie, en l’absence d’ouverture de l’oropharynx, TD,
app. génito-urinaire ou des voies respiratoires
Classe II: chirurgie propre contaminée
Ouverture de l‟app. génito-urinaire (uroc -), voies respi., TD ds bonnes conditions
(sans contamination aNle), oropharynx, VB sans bile infectée, rupture minime
asepsie, drainages mécaniques
Classe III: chirurgie contaminée
Plaies trauma, ouv tractus biliaire ou génito-urinaire avec bile ou urines infectées,
contamination dig, inflammation aiguë
Classe IV: chirurgie sale
Plaies souillées, tissus dévitalisés, pus, contamination fécale, perforation viscérale
RISQUE INFECTIEUX
Risque infectieux postopératoire: score NNISS*
3 facteurs de risque indépendants :
• classe ASA (3,4 ou 5) : 1 point
• classe d'Altemeier (3 ou 4) : 1 point
• durée d'intervention supérieure à un temps T (75p) : 1 point
(T variable pour une chirurgie donnée)
Score NNISS
Risque infectieux (%)
0
1
2
3
1,5
2,6
6,8
13
•Gaynes RP et al. Surgical site infection (SSI) rates in the United States, 1992-1998: the National Nosocomial
Infections Surveillance System basic SSI risk index. Clin Infect Dis. 2001 ; 33 Suppl 2:S69-77.
RISQUE INFECTIEUX
ABP: risque infectieux selon le type de chirurgie
Type de chirurgie
(Altemeier)
ABP -
ABP +
Classe I (propre)
1-5%
<1%
Classe II (proprecontaminée)
Classe III (contaminée)
5-15%
<7%
>15%
<15%
Classe IV (sale)
>30%
diminué
INDICATIONS
Pour quelles chirurgies?
 Chirurgies associées à un taux spontané d'ISO > 5%
=> Chirurgie propre-contaminée
Classe II de la classification d'Altemeier
 Chirurgies associées à des ISO rares mais grevées d'une
morbidité élevée
=> Chirurgie propre
Classe I de la classification d'Althemeier
 Chirurgies de classe III et IV relèvent de l'antibiothérapie
curative
INDICATIONS
Autres indications
Certains patients à risque particulier
Colonisés par une flore nosocomiale, soumis à une ré-intervention
précoce pour cause non infectieuse(réanimation, long séjour ou
rééducation) Modification possible du choix de la molécule habituelle

 Patients ayant radiothérapie, chimiothérapie ou corticothérapie,
diabète déséquilibré, très âgés, obèses ou très maigres
Aucune modification justifiée
 Transplantés
 Patient ambulatoire(choix en fonction de l‟organe greffé)
 Patient colonisé par une flore nosocomiale
INDICATIONS
CHOIX DE MOLECULE
CHOIX DE MOLECULE
 Un antibiotique présent au niveau du site opératoire(diffusion),à
une concentration adéquate au moment de l‟acte(CMI),et se
maintenant pendant toute l‟intervention(demi-vie)
 Un antibiotique aussi peu toxique que possible et sans interférence
avec les drogues anesthésiques
 Un antibiotique avec un bon rapport coût-efficacité
 Un antibiotique injecté par voie IV(perfusion brève) pour atteindre
rapidement un taux plasmatique élevé et une concentration
tissulaire appropriée
CHOIX DE MOLECULE
ABP: quelles molécules?
Les plus fréquemment utilisées:
 C1G: céfazoline
 C2G: céfamadole, céfoxitine, céfuroxime
 pénicillines: péni G, péni+inhibiteur blact.
 aminosides
 glycopepetides: vancomycine
 clindamycine
CHOIX DE MOLECULE
• Active sur bactéries potentiellement pathogènes
– En fonction de la chirurgie
– En fonction de l‟écologie locale et du patient
• Faible risque d'émergence de résistance
– Spectre le plus étroit possible: “ne doit pas prendre en
compte toutes les bactéries éventuellement rencontrées”
• Réservée à la prophylaxie/éviter antibiotiques dont on veut
préserver l‟activité
CHOIX DE MOLECULE
Quels antibiotiques alors ?

C1G: céfazoline
Active sur Cocci Gram + (SAMS) Peau = chirurgie propre

C2G: céfamandole, céfuroxime (Peau et arbre respiratoire
ou digestif haut)
Actives sur Cocci Gram + et BGN « communautaires »
Céphamycine: céfoxitine Active sur les anaérobies

Amox - ac clav: Pas bien +++
Actif sur Cocci Gram +, BGN et anaérobies
CHOIX DE MOLECULE
MODALITES DE PRESCRIPTION
Recommandations
 Sfar. Conférence de consensus. Pratique de
l‟antibioprophylaxie en chirurgie, 1992
 Sfar. Actualisation des recommandations pour la pratique de
l‟antibioprophylaxie en chirurgie, 1999
 Sfar. Antibioprophylaxie en chirurgie et médecine
interventionnelle (Patients adultes). Actualisation, 2010
www.sfar.org
MODALITES DE PRESCRIPTION
MODALITES DE PRESCRIPTION
MODALITES DE PRESCRIPTION
Antibioprophylaxie en chirurgie ORL
Dans la chirurgie ORL avec ouverture bucco-pharyngée
(essentiellement la chirurgie néoplasique) le
risque infectieux est élevé (environ 30% des patients). De
nombreuses études ont clairement démontré
l'intérêt de l'ABP dans ce type de chirurgie. La durée de
l'ABP ne doit pas être supérieure à 24 heures,
comme le démontrent les études méthodologiquement
correctes. Au-delà de ce délai, il s'agit d'une
antibiothérapie curative. La présence d'un drainage n'est
pas un argument pour prolonger la durée de
l'ABP.
Bactéries cibles : Streptococcus, bactéries anaérobies, S.
aureus, K. pneumoniae , E. coli.
MODALITES DE PRESCRIPTION
MODALITES DE PRESCRIPTION
 Un antibiotique administré avant l‟incision
L‟étude clinique de Classen (1992)a montré que les antibiotiques ne
réduisaient le taux d‟infection que s‟ils sont donnés avant l‟acte
chirurgical
 Une durée d‟ATP aussi courte que possible pour limiter la
sélection et la diffusion de bactéries résistantes
– Le plus souvent limitée à la période peropératoire,
– Parfois 24heures,
– Jamais au-delà de48heures
MODALITES DE PRESCRIPTION
Points essentiels (Sfar 2010)
 Pas de recommandations pour l‟ensemble des situations cliniques
(nombreux actes sans évaluation scientifique)
 En l‟absence de recommandations, possibilité ou non, de choisir de
prescrire une ABP (se rapprocher de pathologies ou techniques
similaires)
 ABP pour certaines chirurgies «propres» ou «propre-contaminées»
 Diminution d‟environ 50 % du risque d‟ISO par l‟ABP
 Cible bactérienne fonction type de chirurgie, flore endogène du
patient et écologie de l‟unité d‟hospitalisation
MODALITES DE PRESCRIPTION
Points essentiels (Sfar 2010)
 Administration 30 minutes avant début de l‟intervention d‟environ
(injection des produits d‟induction séparée de 5 à 10 minutes de
celle de l‟ABP)
 Application de la « check-list » (vérification de l‟administration de
l‟ABP)
 Médecin responsable de la prescription de l‟ABP (anesthésisteréanimateur, chirurgien, gastroentérologue, imageur…)
 Dose initiale au double de la dose usuelle.
 Chez l‟obèse (IMC > 35kg/m2), même en dehors de la chirurgie
bariatrique, dose de bêtalactamines encore doublée (dose
habituelle de la prophylaxie x 2)
CONCLUSION
 ABP adaptée en fonction du terrain,
type de chirurgie, écologie locale
 problème de santé publique
 respect des indications
 respect des protocoles
CONCLUSION
L‟ATP en chirurgie ne doit, ni ne peut, se
substituer aux autres mesures de prévention



Concernant le patient
- Durée du séjour préopératoire
- Toilette et dépilation préopératoire
- Préparation du champ opératoire
Concernant l‟équipe opératoire
- Tenue des opérateurs
- Hygiène des mains
- Surveillance des infections
Concernant la salle d‟opération
- Discipline
- Ventilation
- Nettoyage
CONCLUSION
L‟antibioprophylaxie est. une pratique
validée
“L‟ ABP diminue d‟environ 50% le risque
d‟infection du site opératoire.”
Actualisation SFAR 2010
Elle permet des économies de santé.
Arjona MF, Economical saving due to prophylaxis in the prevention of
surgical wound infection.
Eur J Epidemiol 1996
CONCLUSION
CONCLUSION
CONCLUSION
LES ATB NE SONT PAS DES
ANTIPYRETIQUES NI ……
DES TRANQUILISANTS A
L’USAGE DES MEDECINS
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