Digestif- Imagerie Digestive 04/05/15 8h-9h MILNIS Michka L2 CR: Julie Chapon Digestif Pr K. Chaumoitre 10 Pages Imagerie Digestive Plan: A. Moyens d'imagerie I. Radiographie standard (ASP) II. Radiographie avec contraste III. Scanner IV. Examen non irradiants B. Principales pathologies du tube digestif I. Ischémies mésentériques II. Maladies Inflammatoires Chroniques Intestinales (MICI) III. Appendicite IV. Sigmoïdite diverticulaire V. Cancer du rectum VI. Occlusion La diapositive du cours est disponible sur l'ent. A. Moyens d'imagerie I. La radiographie standard = Abdomen Sans Préparation (ASP) L'ASP permet de visualiser les forts contrastes en différenciant les gaz, la graisse, l'eau et le calcium. Il est utilisé pour la recherche de calcifications, ou encore la répartition des gaz digestifs. Toutefois, l'ASP a une place réduite face au scanner et à l'échographie. Mais cette technique reste classiquement indiquée en pathologie digestive. L'ASP est caractérisé par une sensibilité et une spécificité faibles. C'est un examen irradiant (=200 radiographie du thorax). L'ASP permet différents types de clichés: ASP couché de face ASP couché en face latéralisé en décubitus latéral gauche avec rayon directeur horizontal ASP debout de face, qui permet de distinguer: - Niveaux hydroaériques - Pneumopéritoine Recommandations HAS 2009 pour ASP Corps étrangers radio-opaques ingérés dangereux (acérés) Perte d'un stérilet (DIU) Constipation du sujet âgé ou du psychiatrique (fécalome) Bilan pré-opératoire sur lithiases urinaires Suivi colique néphrétique Suivi dérivation ventriculo-péritonéale Aucune indication reconnue dans les douleurs abdominales ou les occlusions Si l'ASP est prescrit pour des indications en dehors de ces recommandations, l'examen ne sera pas remboursé. 1/10 Digestif- Imagerie Digestive En résumé: l'ASP est indiqué dans les cas de constipation en particulier du sujet âgé ou psychiatrique, pour le suivi de lithiase urinaire et dans les ingestions de corps étrangers. II. Radiographie avec contraste En radiographie standard il y a un contraste spontané composé de 4 niveaux de gris: Air = noir Graisse = gris foncé Eau = gris clair Os = blanc On peut accentuer le contraste en utilisant des produits de contraste barytés (Baryum=56Ba) ou iodés (Iode=53I). a) Produits de contraste barytés Le baryum a un numéro atomique élevé ce qui lui permet d'absorber les rayons X. On l'utilise uniquement pour les opacifications digestives par voie haute ou par voie basse (lavement). Il ne peut pas être injecté en raison de sa consistance épaisse (comme du plâtre liquide). Il est contre-indiqué en cas de (ou suspicion) de brèche digestive. Les produits de contrastes barytés sont administrés pour les examens suivants: TOGD: Transit gastro-duodénal Remplacé par l'endoscopie (FOGD) Bilan pré-opératoire (RGO) CR : permet au chirurgien d'avoir une vision coronale du la zone à opérer. Transit du grêle: Irradiant, long Remplacé par entéro-IRM ou entéro-Scanner Capsule vidéo (à avaler, contient une caméra) Lavement opaque: Remplacé par coloscopie CR : le lavement est réalisé par voie rectale. On peut utiliser la technique de double contraste en injectant de l'air après avoir vidé la baryte, ce qui permet de bien visualiser les parois. 2/10 Digestif- Imagerie Digestive b) Produits de contraste iodés Ils sont en règle générale injectés en intravasculaire. Le séjour intravasculaire est très bref puis diffusion dans le secteur interstitiel et excrétion urinaire et un peu par voie biliaire. Les indications sont larges et ont toutes pour but l'opacification: Vasculaire (angiographies), artères (artériographies) ou veines (phlébographies) Appareil urinaire (urographie intraveineuse, cystographie) Articulaire (arthrographie) Utérine (hystérosalpingographie) pour vérifier la perméabilité des trompes Méninges (myélographie et saccoradiculographie) III. Scanner ou Tomodensitométrie Même principe que la radiologie conventionnelle (rayons X, air, graisse, eau, os, contrastes artificiels). Mais le mode d'acquisition est différent : un faisceau de rayons X découpe des tranches de patients d'environ 1 mm d'épaisseur. Les densités de gris sont réparties arbitrairement de +1000à -1000, où -1000 correspond à la densité de l'air, 100 la densité de la graisse et où 0 correspond à la densité de l'eau. Cette échelle est l'échelle de Hounsfield (inventeur du scanner). Il y a 2000 niveaux de gris mais l’œil n'est capable de voir que 16 à 32 niveaux de gris, Fenêtrage de largeur limitée à des niveaux déterminés Les produits de contraste sont utilisés de la même façon qu'en radiologie conventionnelle ou vasculaire. Air Noir -1000 Eau Graisse Muscle Gris foncé Gris clair -100 0 40 Os Blanc +1000 Schéma réalisé par la prof au tableau. Le rectangle correspond à un exemple de fenêtrage: on limite la largeur afin que l’œil puisse distinguer plus facilement les différents niveaux de gris. La tomodensitométrie consiste en: Coupes axiales Avec ou sans injection d’iode Reconstructions multi-planaires, MIP, reconstructions volumiques Niveaux de gris (unités Hounsfield) de -1000 à +1000 UH Fenêtrage 3/10 Digestif- Imagerie Digestive Scanner hélicoïdal multibarrette (rapidité, reconstructions) Indications en pathologie digestive Très larges indications surtout chez l’adulte. CR : chez l'enfant on préfèrera l'échographie. Examen irradiant CR : contrairement à l'échographie, on verra mieux si le patient est un peu gros cas le gras permettra de séparer les organes. Examen de référence dans l’abdomen aigu de l’adulte Occlusions Douleurs abdominales Hémorragies digestives Suspicion d’appendicite, de sigmoïdite Traumatisme Suspicion d’ischémie mésentérique... Protocoles Généralement: Acquisition sans IV (calcifications) Puis acquisition avec IV iode (temps artériel et/ou portal) Plus ou moins balisage voie haute ou voie basse Cas particulier: Coloscanner sans IV après insufflation à l’air ou au CO2: visualisation des polypes. CR : cela permet de réaliser une coloscopie virtuelle sans anesthésie et rapide. Cependant si on trouve des polypes il faudra quand même faire une endoscopie pour les enlever... Entéroscanner: avec IV après opacification voie haute du grêle (on fait boire de l'eau au patient avant l'examen pour remplir le grêle) Scanner abdominal. Séquence sans IV: Calcification, lithiase . Densité d’une lésion avant PDC (adénome surrénale). Peut suffire pour bilan de colique néphrétique. Temps artériel (30 sec +iv) Bilan vasculaire (aorte, artères rénales) Rehaussement du cortex rénal Tumeurs hypervascularisées (adénomes hépatiques...) IV. Examens non irradiants a) Échographie Zone noire = sans interface ultrasonore = anéchogène, généralement en arrière de cette zone on observera un renforcement postérieur. 4/10 Digestif- Imagerie Digestive L'importance des échos (points blancs) dans les tissus permettra de décrire des tissus hypoéchogènes, échogènes et hyperéchogènes. Une lésion pourra être hétérogène ou homogène. Une structure hyperéchogène peut absorber complètement les ultrasons et générer en arrière d'elle un cône d'ombre (calcul). Par contre, les interfaces majeurs comme l'air ou l'os créeront une réflexion totale du faisceau qui rebondira entre la sonde et l'interface créant en arrière de l'interface des échos fantômes appelés échos de répétition. L'échographie permet la visualisation des organes pleins, des vaisseaux, des canaux, des épanchements liquidiens, des parois digestives. Cette technique est non irradiante puisqu'elle utilise les ultrasons et disponible. Les indications sont larges. Les limites sont: la morphologie du patient: les structures ne sont pas facilement visualisables chez les patients obèses Les gaz: limites en échographie digestive si patient ballonné L'échographie utilise une sonde linéaire superficielle à haute fréquence qui permet de voir les 3 couches du tube digestif: Musculeuse: Hypoéchogène Sous-muqueuse: Hyperéchogène Muqueuse: Hypoéchogène L'échographie est indiqué en pathologie digestive principalement pour: les enfants, la femme jeune, le sujet mince les appendicite, colite, MICI (Maladie Inflammatoires Chroniques Intestinale b) Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) 1) Les séquences ► Séquences de base: T1 et T2 T1: Mise en évidence de la morphologie T2: Étude de la fonction (œdème) ► 2 grands types: SE (spin écho) et EG (écho de gradient) SE séquences longues mais bonne résolution spatiale (ostéo-articulaire) EG séquences rapides (abdomen, angio….) CR : permet de demander au patient rester en apnée pendant l'examen. 2)Produit de contraste IRM Le produit de contraste utilisé dans les IRM est le gadolinium. Il possède une biodisponibilité identique aux produits de contraste iodés. Le gadolinium provoque une hyperintensité sur les images pondérées en T1 lorsque la structure fixe ce produit de contraste (pas d'effet en T2). En IRM il n'existe pas d'échelle de densité et on parle d'hyper ou d'hypo-intensité en T1 ou en T2 en fonction de l'aspect d'un tissu quelconque par rapport aux tissus adjacents. Contre-indications du gadolinium: grossesse, allergie, insuffisance rénale sévère (clairance<30) 3) Principales indications en pathologie digestive ► Maladies inflammatoires chroniques (Crohn et RCH= Rectocolite Hémorragique)) 5/10 Digestif- Imagerie Digestive Entéro-IRM Non invasif Non irradiant chez ces patients jeunes qui vont avoir des explorations toute leur vie Examen avec balisage voie haute +/- voie basse ► Pathologie digestive chez la femme enceinte ► Fistules périnéales ► Cancer du rectum (bilan initial et suivi) 4) Entéro-IRM ► Opacification voie haute avec eau ou PEG (Poly Ethylène Glycol) ► +/- lavement ► Examen en procubitus (à plat ventre) pour que le tube digestif bouge moins. ► Injection de gadolinium ► Séquences morphologiques T2 ► Séquences dynamiques T2 ► Séquence diffusion (atteinte inflammatoire en hyperdiffusion) ► Séquences T1 avec gadolinium B. Applications en pathologie digestive I. Ischémies mésentériques Ischémie artérielle: Embolique: Embole sous l’origine de l’artère colique moyenne Signes aigus car pas de collatéralité Thrombus parfois moulé par le produit de contraste Thrombose sur artériopathie: Thrombose des 2 premiers centimètres de l’Artère Mésentérique Supérieure Signes moins francs car collatéralité Antécédents d’angor mésentérique dans 50% des cas CR : en cas de nécrose on aura une pneumatose de la paroi intestinale. Cet air sera drainé par les veines mésentériques donc on aura une aéroportie (air dans la veine porte). II. MICI (Maladies Inflammatoires Chroniques Intestinales) A l'échographie on recherche une atteinte digestive, une infiltration ou une fistule. Dans ce cas l'entéro-IRM est l'examen le plus indiqué. L'entéro-Scanner est également envisageable (plus rapide). 6/10 Digestif- Imagerie Digestive Anomalies de paroi: ► Épaississement concentrique régulier ► Hyper vascularisation ► Anomalie de la différenciation pariétale ► Ulcérations profondes ► Fissures, fistules borgnes ► Abcès de paroi III. Appendicite Signes directs: ► Augmentation d’épaisseur de l’appendice > 6 mm de diamètre ► Contenu liquidien ► Épaississement pariétal > 3 mm ► Hyperhémie pariétale circonférentielle, dédifférenciation ► Stercolithe(s): Matière calcifiée dans l'appendice qui favorise la prolifération bactérienne. Son ablation est nécessaire lors de l'appendicectomie. Signes indirects: ► Densification de la graisse péri appendiculaire ► Épaississement réactionnel localisé et asymétrique du cæcum et du fascia de Toldt ►Quelques ganglions de la région iléo-cæcale ► Lame liquidienne péritonéale Place de l’échographie C'est le premier examen à réaliser, (parfois le seul) devant: Une douleur de la Fosse Iliaque Droite (FID) chez l’enfant, l’adulte jeune, la femme en âge de procréer Une fièvre et une douleur lombaire évocatrice de pyélonéphrite chez la femme jeune Il permet d'affirmer le diagnostic d'appendicite et d'éliminer les diagnostics différentiels. CR : en cas d'appendicite si on écrase l'appendice il ne se comprimera pas. L'échographie a une sensibilité de 85% et une spécificité de 92%. Échecs de l'échographie L'échographie peut se révéler non concluante du fait de: Localisation rétro cæcale de l'appendice Gaz Obésité (on ne voit pas au delà de 15cm de profondeur) Appendice long, forme localisée à la pointe Forme perforée Pathologie intriquée Dans ces situations, on réalise un scanner avec iode en intravasculaire. Il s'agit du seul examen à réaliser. IV. Sigmoïdite diverticulaire Dans ce cas, l'ASP n'est pas recommandé (cf HAS 2009). De même des lavements aux hydrosolubles du fait 7/10 Digestif- Imagerie Digestive d'une mauvaise spécificité (sensibilité 77% et spécificité mauvaise). L'examen de référence est le TDM abdominopelvien (sensibilité et spécificité>95%): Sans intravasculaire, puis temps portal +/- balisage hydrosoluble colique dilué à 10% Autres moyens d'imagerie: Échographie: on recherche: - Épaississement pariétal - Infiltration graisse - Bilan complet difficile - En première intention chez femme jeune (diagnostic différentiel annexiel) IRM peu utilisée Endoscopie contre indiquée en urgence (contrôle à distance chez les patients>50 ans) V. IV. Cancer du rectum Abcès hépatique Stading local: Échoendoscopie, on recherche: Lésions superficielles Stade tumoral Distance et extension sphinctérienne IRM, on recherche: Mésorectum Distance entre tumeur et fascia recti Extension pelvienne Bilan locorégional et à distance (métastases foie +++) réalisés par scanner. V. Occlusion ► ASP non indiqué ► Scanner +++ (adulte) ► Recherche du niveau de l’obstacle: syndrome jonctionnel entre tube digestif dilaté et tube digestif plat ► Cause de l’occlusion: bride, tumeur… ► Signes de souffrance digestive ► Perforation : pneumopéritoine CONCLUSION: Échographie -Sonde linéaire haute fréquence -Enfant et femme jeune +++ Scanner -Examen de référence chez l’adulte: infection, inflammation, trauma, tumeur… -Bilan complet: vaisseaux, parenchyme, péritoine 8/10 Digestif- Imagerie Digestive -Cas particuliers: entéroscanner, coloscanner IRM -Entéro-IRM pour le suivi des MICI -Cancer du rectum ASP -Quasiment plus d’indication chez l’adulte -Quelques indications ciblées chez le nourrisson 9/10 Digestif- Imagerie Digestive 10/10