INPES_fiches.qxd 18/06/07 1 19:49 Page 1 QUESTIONS / RÉPONSES SUR LE DÉPISTAGE DES CANCERS 1 Quels sont les cancers pour lesquels le dépistage organisé peut générer une baisse de la mortalité ? Le cancer du sein Le cancer de la prostate Le cancer colo-rectal Le cancer du poumon 2 Quelle est la fréquence retenue pour réaliser le test de recherche de saignement occulte dans les selles dans le cadre du dépistage organisé du cancer colo-rectal ? Tous les deux ans Tous les trois ans 3 Quelle est la population cible du dépistage organisé du cancer colo-rectal par le test de recherche de saignement occulte dans les selles ? Une population ayant déjà des symptômes Une population asymptomatique de 50 à 74 ans Une population asymptomatique de 45 à 80 ans 4 Quelle est la fréquence retenue pour réaliser une mammographie de dépistage ? Tous les ans Tous les deux ans Tous les trois ans 5 Quelle est la population cible du dépistage organisé du cancer du sein ? Les femmes ayant déjà des symptômes Les femmes de 50 à 74 ans n’ayant pas de symptôme Les femmes de 40 à 75 ans Les femmes de 70 à 74 ans ayant déjà participé à un programme de dépistage Q U E S T I O N S / R É P O N S E S S U R L E D É P I S TAG E D E S C A N C E R S 1 1 INPES_fiches.qxd 18/06/07 2 19:49 Page 2 QUESTIONS / RÉPONSES SUR LE DÉPISTAGE DU CANCER COLO-RECTAL 1 Le cancer colo-rectal représente en France : Environ 5 000 nouveaux cas et 2 000 décès par an Environ 22 000 nouveaux cas et 10 000 décès par an Environ 37 000 nouveaux cas et 16 000 décès par an 2 Quelle est la fréquence retenue pour réaliser le test de recherche de saignement occulte dans les selles dans le cadre du dépistage organisé du cancer colo-rectal ? Tous les deux ans Tous les trois ans 3 Quelle est la population cible du dépistage organisé du cancer colo-rectal par le test de recherche de saignement occulte dans les selles ? Une population ayant déjà des symptômes Une population asymptomatique de 50 à 74 ans Une population asymptomatique de 45 à 80 ans 4 Selon les premières expériences réalisées, dans une population où au moins 50 % des personnes participent au dépistage organisé du cancer colo-rectal, la mortalité due à ce cancer pourrait être réduite de : 6à8% 15 à 18 % 30 à 35 % Q U E S T I O N S / R É P O N S E S S U R L E D É P I S TAG E D U C A N C E R C O L O - R E C TA L 1 1 INPES_fiches.qxd 18/06/07 3 19:49 Page 3 VOTRE AVIS SUR LES ASPECTS PSYCHOPÉDAGOGIQUES DU DÉPISTAGE 1 Quelles sont les informations essentielles sur le dépistage organisé du cancer colo-rectal à donner à un patient ? 2 Comment proposer un test de dépistage ? VOTRE AVIS SUR LES ASPECTS PSYCHOPÉDAGOGIQUES DU DÉPISTAGE 1 1 INPES_fiches.qxd 18/06/07 4 19:49 Page 4 A PROPOS DU DÉPISTAGE Dépistage A P R O P O S D U D É P I S TAG E 1 1 INPES_fiches.qxd 18/06/07 5 19:49 Page 5 VOTRE AVIS SUR LA FORMATION La formation correspond-t-elle à vos attentes ? concernant les informations scientifiques : Les informations délivrées vous semblent-elles claires ? –– – + ++ + ++ Pensez-vous avoir reçu une formation suffisante ? –– – Pensez-vous avoir reçu une formation adaptée à vos besoins ? –– – + ++ Certaines questions restent-elles en suspens ? Lesquelles ? concernant les aspects psychopédagogiques : Pensez-vous avoir reçu une formation adaptée à vos besoins ? –– – + ++ Vous sentez-vous à l’aise pour proposer un test de dépistage ? –– – + ++ Vous sentez-vous à l’aise pour mener un entretien pédagogique ? –– – + ++ Certaines questions restent-elles en suspens ? Lesquelles ? Autres commentaires : V O T R E AV I S S U R L A F O R M A T I O N 1 1 INPES_fiches.qxd 18/06/07 6 19:49 Page 6 HISTOIRE NATURELLE DU CANCER Le développement local d'une tumeur nécessite un nombre important de multiplications cellulaires. La plus longue partie de l’histoire naturelle d’un cancer a lieu sans que l’individu porteur ou le médecin puissent évoquer le diagnostic. On estime à environ 10 ans l’intervalle de temps moyen entre le diagnostic d’un adénome macroscopiquement visible et la transformation en cancer du côlon. SÉQUENCE ADÉNOME – CANCER adénome > 1 cm 0 cancer 10 ans 6.1 Le cancer colo-rectal Il existe deux types de cancer colo-rectal : 1. Les cancers de type végétant suivraient pour la plupart la filiation adénome cancer. Ce sont les plus fréquents (60 à 80 % des cancers colo-rectaux). 2. Les cancers infiltrants : des adénomes très petits et très dysplasiques seraient rapidement remplacés par une tumeur invasive. Les adénomes (ou polypes adénomateux) Après 65 ans, un tiers de la population a des adénomes. Seule une petite proportion des adénomes se transformera un jour en cancer : • 10 % des petits polypes adénomateux atteindront la taille d’1 cm. • Un quart de ces derniers deviendront des cancers. Les gros adénomes et les cancers saignent le plus souvent de façon intermittente et occulte (environ 2 à 3 fois par semaine). Les cancers, comme les adénomes qui les précèdent, se développent longtemps silencieusement sans symptôme. 6.2 Le cancer du sein Le cancer du sein demande en moyenne 6 à 10 ans pour passer de la première cellule cancéreuse «acceptée par l’organisme» à une tumeur de 2 cm de diamètre. Le dépistage vise à détecter des lésions cancéreuses à un stade précoce. H I S TO I R E N AT U R E L L E D U C A N C E R 1 1 INPES_fiches.qxd 18/06/07 7 19:49 Page 7 ÉPIDÉMIOLOGIE ET FACTEURS DE RISQUE 1 Incidence des cancers En France, en 2000, le cancer du sein et le cancer colo-rectal se situent dans les premiers rangs des cancers. Hommes Femmes Sein 41 845 Prostate 40 309 Côlon Rectum 19 431 16 826 Poumon 23 152 4 591 O.R.L. 16 855 2 759 Lymphome 6 263 5 012 Vessie 8 986 1 785 Estomac 4 520 2 606 Foie 5 014 Corps utérin 962 5 064 Œsophage 4 040 Col utérin 928 3 387 0 5 000 10 000 15 000 20 000 25 000 30 000 35 000 40 000 Épidémiologie du cancer colo-rectal en France Les données 2000 font état d’environ 36 300 nouveaux cas de cancers colo-rectaux, l'incidence a augmenté de 51,3 % entre 1980 et 2000. Le cancer colo-rectal est rare avant 50 ans. L’incidence augmente rapidement à partir de 50 ans. 70 % des cas sont diagnostiqués entre 60 et 84 ans. L’incidence est identique pour les deux sexes jusqu’à 65 ans, puis le cancer devient prédominant chez les hommes (sex ratio = 1,59). Le taux de survie brute à 5 ans, en France, est de 45 %. Le taux de survie des cancers de stade précoce (stade 1) est de 90 %. Le cancer colo-rectal représente 16 800 décès par an en 2000. Les facteurs de risque du cancer colo-rectal Age : après 50 ans en général, sauf dans les formes familiales Facteurs héréditaires : – risque très élevé, représentant 3 à 5 % des cas de cancer colo-rectal. Deux maladies associées aux gènes majeurs de susceptibilité du cancer colo-rectal : la polypose adénomateuse familiale, et le syndrome de cancer colique sans polypose – risque élevé, représentant 15 à 20 % des cas de cancer colo-rectal. Il s’agit d’une prédisposition familiale au cancer colo-rectal sans mutation identifiée. Lésion précancéreuse : polypes adénomateux Alimentation : – rôle protecteur des légumes – rôle favorisant des excès caloriques, de la sédentarité É P I D É M I O L O G I E E T FAC T E U R S D E R I S Q U E 1 3 INPES_fiches.qxd 18/06/07 19:49 Page 8 7 ÉPIDÉMIOLOGIE ET FACTEURS DE RISQUE 2 Les sujets à risque du cancer colo-rectal Sujets à risque moyen La population cible du dépistage organisé, soit les personnes de 50 à 74 ans (15,6 millions de personnes). Risque de cancer colorectal au cours de la vie par âge et sexe, dans la population générale Hommes Femmes 40-44 ans 1/748 45-49 ans 1/382 50-54 ans 1/219 55-59 ans 1/113 60-64 ans 1/59 65-69 ans 1/36 70-74 ans 1/22 0,1% 1/951 0,1% 0,3% 1/443 0,2% 0,5% 1/247 0,4% 0,9% 1/145 0,7% 1,7% 1/88 1,1% 2,7% 1/59 1,7% 4,5% 1/39 2,5% Sujets à risque élevé Le risque de cancer colo-rectal est augmenté : – Chez les sujets ayant des antécédents personnels de cancer colo-rectal ou d'adénome > 1 cm (risque x 3 en cas de lésion unique, x 6 en cas de lésions multiples). – Chez les apparentés au 1er degré de sujets atteints d'un cancer colo-rectal (risque x 1,5 si cas index > 65 ans, x 3 entre 45 et 65 ans, x 5 avant 45 ans ou si deux parents atteints). ➞ Coloscopie de dépistage si cas index < 65 ans, Si plus âgé, choix de la stratégie de dépistage après information éclairée du fait de la faible augmentation du risque. – En cas de rectocolite ulcéro-hémorragique et de maladie de Crohn ➞ En cas de pancolite au moment du diagnostic, une coloscopie de dépistage tous les deux ans, après 15 à 20 ans d’évolution de la maladie, peut être proposée. Sujets à risque très élevé dans les formes héréditaires – La polypose adénomateuse familiale Un syndrome autosomique dominant affectant environ 1 individu sur 10 000. Les sujets atteints développent tous un cancer colo-rectal. Seule une colectomie totale préventive peut éviter une évolution maligne. Dans ces familles, près d’un individu sur deux sera atteint d’un cancer colo-rectal. ➞ Consultation d’oncogénétique Pour les sujets porteurs de la mutation : colectomie totale au début de l’âge adulte. Dans les familles où la mutation délétère n'a pu être identifiée, une surveillance par coloscopie courte annuelle doit être faite à partir de la puberté jusqu’à 40 ans. Les membres de la famille qui ne sont pas porteurs de la mutation sont dispensés de surveillance endoscopique. – Le syndrome de cancer colique sans polypose (ou syndrome de Lynch ou syndrome HNPCC) ➞ Consultation d’oncogénétique Pour les sujets atteints de la mutation, ou dans les familles où la mutation délétère n’a pu être identifiée, une coloscopie totale doit être faite tous les deux ans à partir de 25 ans, ou 5 ans avant l’âge qu’avait, au moment du diagnostic, le cas le plus précoce de la famille. En raison du risque de cancer de l’utérus associé à cette pathologie, pour les femmes, un examen gynécologique annuel après l’âge de 30 ans avec échographie endo-vaginale complétée d’un frottis est préconisé. É P I D É M I O L O G I E E T FAC T E U R S D E R I S Q U E 2 3 INPES_fiches.qxd 18/06/07 7 19:49 Page 9 ÉPIDÉMIOLOGIE ET FACTEURS DE RISQUE 3 Épidémiologie du cancer du sein en France, en 2000 Le cancer du sein représente globalement un cancer féminin sur trois (36%). Environ 41 900 nouveaux cas. 75 % des cas de cancer du sein sont diagnostiqués après 50 ans. L'incidence augmente progressivement à partir de 40 ans jusqu’à 65 ans. L’incidence reste élevée jusqu’à 85 ans. L’incidence globale est de 89 pour 100 000 (taux standardisé). La mortalité est de 19,7 pour 100 000 femmes (taux standardisé). La survie globale des femmes, tous stades confondus, est de 70 % à 5 ans et 60 % à 10 ans. La survie des femmes atteintes de cancers invasifs sans atteinte ganglionnaire ni métastase est de 90 % à 5 ans. Le cancer du sein représente 11 600 décès par an. Facteurs de risque du cancer du sein Age : rare avant 40 ans (7 %). Prédisposition familiale (5 à 8 % des cancers) : la présence de cancer du sein chez les parents au 1er degré justifie une surveillance particulière. Tumeur bénigne du sein avec hyperplasie et atypie cellulaire. Puberté précoce (premières règles avant 12 ans) et ménopause tardive (après 55 ans). Absence de grossesse ou grossesse tardive (après 30 ans). Obésité, consommation d’alcool. Irradiation thoracique. Traitement hormonal substitutif. É P I D É M I O L O G I E E T FAC T E U R S D E R I S Q U E 3 3 INPES_fiches.qxd 18/06/07 8 1 19:49 Page 10 ÉPIDÉMIOLOGIE ET FACTEURS DE RISQUE DU CANCER COLO-RECTAL Incidence des cancers En France, en 2000, le cancer du sein et le cancer colo-rectal se situent dans les premiers rangs des cancers. Hommes Femmes Sein 41 845 Prostate 40 309 Côlon Rectum 19 431 16 826 Poumon 23 152 4 591 O.R.L. 16 855 2 759 Lymphome 6 263 5 012 Vessie 8 986 1 785 Estomac 4 520 2 606 Foie 5 014 Corps utérin 962 5 064 Œsophage 4 040 Col utérin 928 3 387 0 5 000 10 000 15 000 20 000 25 000 30 000 35 000 40 000 Épidémiologie du cancer colo-rectal en France Les données 2000 font état d’environ 36 300 nouveaux cas de cancers colo-rectaux, l'incidence a augmenté de 51,3 % entre 1980 et 2000. Le cancer colo-rectal est rare avant 50 ans. L’incidence augmente rapidement à partir de 50 ans. 70 % des cas sont diagnostiqués entre 60 à 84 ans. L’incidence est identique pour les deux sexes jusqu’à 65 ans, puis le cancer devient prédominant chez les hommes (sex ratio = 1,59). Le taux de survie brute à 5 ans, en France, est de 45 %. Le taux de survie des cancers de stade précoce (stade 1) est de 90 %. Le cancer colo-rectal représente 16 800 décès par an en 2000. Les facteurs de risque du cancer colo-rectal Age : après 50 ans en général, sauf dans les formes familiales. Facteurs héréditaires : – risque très élevé, représentant 3 à 5 % des cas de cancer colo-rectal. Deux maladies associées aux gènes majeurs de susceptibilité du cancer colo-rectal : la polypose adénomateuse familiale, et le syndrome de cancer colique sans polypose. – risque élevé, représentant 15 à 20 % des cas de cancer colo-rectal. Il s’agit d’une prédisposition familiale au cancer colo-rectal sans mutation identifiée. Lésion précancéreuse : polypes adénomateux. Alimentation : – rôle protecteur des légumes. – rôle favorisant des excès caloriques, de la sédentarité. É P I D É M I O L O G I E E T FAC T E U R S D E R I S Q U E D U C A N C E R C O L O - R E C TA L 1 2 INPES_fiches.qxd 18/06/07 8 2 19:49 Page 11 ÉPIDÉMIOLOGIE ET FACTEURS DE RISQUE DU CANCER COLO-RECTAL Les sujets à risque du cancer colo-rectal Sujets à risque moyen La population cible du dépistage organisé, soit les personnes de 50 à 74 ans (15,6 millions de personnes). Risque de cancer colorectal au cours de la vie par âge et sexe, dans la population générale Hommes Femmes 40-44 ans 1/748 45-49 ans 1/382 50-54 ans 1/219 55-59 ans 1/113 60-64 ans 1/59 65-69 ans 1/36 70-74 ans 1/22 0,1% 1/951 0,1% 0,3% 1/443 0,2% 0,5% 1/247 0,4% 0,9% 1/145 0,7% 1,7% 1/88 1,1% 2,7% 1/59 1,7% 4,5% 1/39 2,5% Sujets à risque élevé Le risque de cancer colo-rectal est augmenté : – Chez les sujets ayant des antécédents personnels de cancer colo-rectal ou d'adénome > 1 cm (risque x 3 en cas de lésion unique, x 6 en cas de lésions multiples). – Chez les apparentés au 1er degré de sujets atteints d'un cancer colo-rectal (risque x 1,5 si cas index > 65 ans, x 3 entre 45 et 65 ans, x 5 avant 45 ans ou si deux parents atteints). ➞ Coloscopie de dépistage si cas index < 65 ans, Si plus âgé, choix de la stratégie de dépistage après information éclairée du fait de la faible augmentation du risque. – En cas de rectocolite ulcéro-hémorragique et de maladie de Crohn ➞ En cas de pancolite au moment du diagnostic, une coloscopie de dépistage tous les deux ans, après 15 à 20 ans d’évolution de la maladie peut être proposée. Sujets à risque très élevé dans les formes héréditaires – La polypose adénomateuse familiale Un syndrome autosomique dominant affectant environ 1 individu sur 10 000. Les sujets atteints développent tous un cancer colo-rectal. Seule une colectomie totale préventive peut éviter une évolution maligne. Dans ces familles, près d’un individu sur deux sera atteint d’un cancer colo-rectal. ➞ Consultation d’oncogénétique Pour les sujets porteurs de la mutation : colectomie totale au début de l’âge adulte. Dans les familles où la mutation délétère n'a pu être identifiée, une surveillance par coloscopie courte annuelle doit être faite à partir de la puberté jusqu’à 40 ans. Les membres de la famille qui ne sont pas porteurs de la mutation sont dispensés de surveillance endoscopique. – Le syndrome de cancer colique sans polypose (ou syndrome de Lynch ou syndrome HNPCC) ➞ Consultation d’oncogénétique Pour les sujets atteints de la mutation ou dans les familles où la mutation délétère n’a pu être identifiée, une coloscopie totale doit être faite tous les deux ans à partir de 25 ans ou 5 ans avant l’âge qu’avait, au moment du diagnostic, le cas le plus précoce de la famille ; examen gynécologique annuel après l’âge de 30 ans avec échographie endo-vaginale complétée d’un frottis. É P I D É M I O L O G I E E T FAC T E U R S D E R I S Q U E D U C A N C E R C O L O - R E C TA L 2 2 INPES_fiches.qxd 18/06/07 9 19:49 Page 12 ÉPIDÉMIOLOGIE ET FACTEURS DE RISQUE DU CANCER DU SEIN Incidence des cancers En France, en 2000, le cancer du sein et le cancer colo-rectal se situent dans les premiers rangs des cancers. Hommes Femmes Sein 41 845 Prostate 40 309 Côlon Rectum 19 431 16 826 Poumon 23 152 4 591 O.R.L. 16 855 2 759 Lymphome 6 263 5 012 Vessie 8 986 1 785 Estomac 4 520 2 606 Foie 5 014 Corps utérin 962 5 064 Œsophage 4 040 Col utérin 928 3 387 0 5 000 10 000 15 000 20 000 25 000 30 000 35 000 40 000 Épidémiologie du cancer du sein en France, en 2000 Le cancer du sein représente globalement un cancer féminin sur trois (36%). Environ 41 900 nouveaux cas. 75 % des cas de cancer du sein sont diagnostiqués après 50 ans. L'incidence augmente progressivement à partir de 40 ans jusqu’à 65 ans. L’incidence reste élevée jusqu’à 85 ans. L’incidence globale est de 89 pour 100 000 (taux standardisé). La mortalité est de 19,7 pour 100 000 femmes (taux standardisé). La survie globale des femmes, tous stades confondus, est de 70 % à 5 ans et 60 % à 10 ans. La survie des femmes atteintes de cancers invasifs sans atteinte ganglionnaire ni métastase est de 90 % à 5 ans. Le cancer du sein représente 11 600 décès par an. Facteurs de risque du cancer du sein Age : rare avant 40 ans (7 %). Prédisposition familiale (5 à 8 % des cancers) : la présence de cancer du sein chez les parents au 1er degré justifie une surveillance particulière. Tumeur bénigne du sein avec hyperplasie et atypie cellulaire. Puberté précoce (premières règles avant 12 ans) et ménopause tardive (après 55 ans). Absence de grossesse ou grossesse tardive (après 30 ans). Obésité, consommation d’alcool. Irradiation thoracique. Traitement hormonal substitutif. É P I D É M I O L O G I E E T FAC T E U R S D E R I S Q U E DU CANCER DU SEIN 1 1 INPES_fiches.qxd 18/06/07 10 19:49 Page 13 GÉNÉRALITÉS SUR LE DÉPISTAGE ORGANISÉ 1 Le dépistage en population générale s'intéresse à une collectivité, à un groupe qui ne présente aucun signe clinique et n’exprime aucune demande. Il s'agit d'identifier les personnes qui justifient la recherche d'un diagnostic. Le dépistage doit satisfaire à des exigences opérationnelles rigoureuses. 10 critères de l’OMS définissent le cadre et les contraintes d'un dépistage, quel que soit l'organe considéré 1 Un problème majeur de santé publique : importance de la maladie concernée par le programme dans la population ciblée (fréquence, gravité). 2 La connaissance de l'histoire naturelle de la maladie : utile pour déterminer à quel moment le test peut être appliqué avec le maximum de bénéfice et d'efficacité, et pour estimer le délai entre deux tests, ainsi que l'âge de début du dépistage. 3 La possibilité d'un diagnostic précoce. 4 L'existence d'un traitement efficace. 5 Le test de dépistage doit être sensible, spécifique et avoir une forte valeur prédictive. 6 L'acceptabilité du test par la population : le taux de participation de la population concernée est essentiel pour assurer le succès de la campagne. 7 L'accessibilité des moyens adéquats pour le dépistage et pour le traitement. 8 Le rythme des tests (leur fréquence) doit être déterminé : problème des «cancers de l'intervalle». Le rythme ou la fréquence des tests de dépistage ne doit être ni trop fréquent, car alors le pourcentage de malades risque d'être trop faible, ni trop lent car le nombre de cancers apparaissant dans l'intervalle devient trop important. Le rythme optimal est donc choisi en fonction des performances du test et de la vitesse d'évolution de la maladie. Modifier le rythme, notamment en augmentant la fréquence d'un dépistage, a donc toute chance de diminuer le service rendu. 9 Des risques acceptables. Les nuisances physiques (effets délétères du test) et psychologiques (anxiété, fausse réassurance des faux négatifs, faux positifs) engendrées doivent être inférieures aux bénéfices attendus. 10 Le coût économique du programme doit être compensé par les avantages attendus. L'intérêt du dépistage doit être apprécié sur l'importance de la diminution de la mortalité, voire de l'incidence. La réduction des traitements, entraînant une meilleure qualité de vie, est un autre bénéfice. Sensibilité, spécificité d’un test G É N É R A L I T É S S U R L E D É P I S TAG E O R G A N I S É 1 3 INPES_fiches.qxd 18/06/07 10 19:49 Page 14 GÉNÉRALITÉS SUR LE DÉPISTAGE ORGANISÉ 2 Par exemple Avec un test 100 % sensible et 99,8 % spécifique et une prévalence faible de la maladie : 10/1 000 000. Malades Non malades Total Test+ 10 2 000 2 010 Test - 0 997 990 997 990 Total 10 999 990 1 000 000 VPP = 10 / 2010 = 0,5 % La probabilité que la personne ayant un test positif soit réellement malade est de 0,5 %. Proposeriez-vous ce test ? Avec un test 100 % sensible et 99,8 % spécifique et une prévalence plus élevée de la maladie : 100/1 000 000. Malades Non malades Total Test+ 100 2 000 2 100 Test - 0 997 900 997 900 Total 100 999 900 1 000 000 VPP = 100 / 2100 = 4,8 % La probabilité que la personne ayant un test positif soit réellement malade est de 4,8 %. ➞ Plus la prévalence est faible, plus la Valeur Prédictive Positive (VPP) du test de dépistage est faible. Pour une prévalence de la maladie de 500/100 000, à savoir la prévalence du cancer colo-rectal dans la population cible de 50 à 74 ans. Avec un test 50 % sensible et 98 % spécifique, à savoir les caractéristiques d’un test au gaïac. Malades Non malades Total Test+ 250 1 990 2 240 Test - 250 97 510 97 760 Total 500 99 500 100 000 VPP = 250 / 2240 = 11 % La probabilité que la personne ayant un test positif ait réellement un cancer est de 11 %. La valeur prédictive positive globale du test au gaïac, à savoir la VPP cancer et adénome, est de 25 %. Si l’on fait varier la sensibilité du test : Pour une prévalence de la maladie de 500/100 000, à savoir la prévalence du cancer colo-rectal. Avec un test 80 % sensible et 98 % spécifique. Malades Non malades Total Test+ 400 1 990 2 390 Test - 100 97 510 97 610 Total 500 99 500 100 000 VPP = 400 / 2390 = 16,7 % La probabilité que la personne ayant un test positif soit réellement malade est de 16,7 %. ➞ La performance du test dépend peu de la sensibilité du test. Si l’on fait varier la spécificité du test : Pour une prévalence de la maladie de 500/100 000, à savoir la prévalence du cancer colo-rectal. Avec un test 50 % sensible et 90 % spécifique. Malades ! Non malades Total Test+ 250 9 950 10 200 Test - 250 89 550 89 800 Total 500 99 500 100 000 VPP = 250 /10 200 = 2,5 % La probabilité que la personne ayant un test positif ait réellement un cancer est de 2,5 %. ➞ La performance d'un test de dépistage dépend de la spécificité du test. Au total : la performance d'un test de dépistage dépend donc de la prévalence de la maladie, de la spécificité du test et moins de la sensibilité. G É N É R A L I T É S S U R L E D É P I S TAG E O R G A N I S É 2 3 INPES_fiches.qxd 18/06/07 10 19:49 Page 15 GÉNÉRALITÉS SUR LE DÉPISTAGE ORGANISÉ 3 DÉPISTAGE ORGANISÉ Versus DÉPISTAGE INDIVIDUEL – Laisse de côté une partie de la population – Ne garantit pas la qualité des examens – Ne permet pas de vérifier le rythme des examens – Ne permet pas d’évaluer les pratiques – Implique le maximum de personnes – Vérifie la qualité des examens et le suivi des positifs – Permet une démarche d'évaluation – Optimise les investissements – Est proposé à tous équitablement Expériences de dépistage du cancer colo-rectal en population générale Intérêt de la remise du test par un médecin dans une campagne de dépistage organisé. En Aquitaine (campagne réalisée entre 1990 et 1992), la participation après l'envoi à la population cible d'une prise en charge permettant de retirer gratuitement le test au gaïac en pharmacie et sans consulter son médecin traitant a été de l'ordre de 22 %. Dans le Calvados (campagne réalisée entre 1991 et 1993), après une remise médicale exclusive du test pendant 6 à 8 mois, l'envoi d'une prise en charge à toute personne n'ayant pas fait le test, permettant de se procurer gratuitement le test auprès d’un médecin ou d’un pharmacien, et l'envoi d'une relance à chaque non-participant à deux mois, a généré une participation de l'ordre de 43 %. Résultats obtenus en Bourgogne depuis 1988 : Participation globale de 53 à 58 % Population reçue par les Médecins Généralistes ➞ Remise du test à entre 38 à 46 % de la population Participation = 85 % Population non reçue par les Médecins Généralistes ➞ Envoi postal des tests Participation = entre 25 et 35 % Bénéfices Des études contrôlées et randomisées réalisées dans la population générale ont démontré qu'un programme de dépistage basé sur un test au gaïac, répété tous les deux ans et suivi d'une coloscopie en cas de positivité, pourrait diminuer la mortalité par cancer colo-rectal de 15 à 18 %, 8 à 10 ans après sa mise en place. Importance de la participation de la population au test de dépistage Participation Mortalité 100 % 40 % 50 % 20 % 10 % 4% Facteurs motivant la réalisation du test Les explications du médecin dans plus de 50 % des cas. Le courrier individuel reçu par la poste (30 à 45 %). G É N É R A L I T É S S U R L E D É P I S TAG E O R G A N I S É 3 3 INPES_fiches.qxd 18/06/07 11 19:49 Page 16 LE DÉPISTAGE ORGANISÉ DU CANCER COLO-RECTAL 1 La population cible : population asymptomatique de 50 à 74 ans = 15,6 millions de personnes. Les critères d'exclusion du dépistage par test au gaïac – Les sujets ayant une symptomatologie digestive récente (douleur abdominale inhabituelle, trouble du transit récent, saignements digestif) ➞ Proposer d'emblée un examen coloscopique. – Exclusion définitive : • Les personnes ayant des antécédents personnels de cancer ou d'adénomes colo-rectaux qui doivent effectuer un contrôle endoscopique programmé. • Les personnes ayant un parent du 1er degré atteint d'un cancer colo-rectal avant 65 ans ou au moins deux parents du 1er degré atteints ➞ Une coloscopie de dépistage est recommandée à partir de 45 ans (ou 5 ans avant l'âge au diagnostic du cas index). – Exclusion temporaire : • Les personnes atteintes d'une maladie grave extra-intestinale ou pour lesquelles le dépistage est momentanément inopportun (cas de la dépression, motifs éthiques). • Les personnes ayant réalisé un test dans le cadre d'un examen de santé systématique. • Les sujets ayant réalisé une coloscopie complète normale depuis moins de 5 ans. Un test au gaïac sera proposé au bout de 5 ans. Une démarche en deux temps 1 La recherche de saignement occulte dans les selles par test au gaïac – Deux tiers des cancers colo-rectaux saignent au moins une fois par semaine, les polypes de 2 cm saignent presque autant que les cancers. – Principe : le test est constitué d'une carte imbibée d'une résine de gaïac sur laquelle on applique un échantillon de selles. Une couleur bleue apparaît en cas de présence de sang (activité pseudo-peroxydasique de l'hémoglobine). Il est révélé avec une solution alcoolique d'eau oxygénée. La lecture doit se faire au bout de 60 secondes par deux lecteurs expérimentés. En dépistage systématique, aucune restriction alimentaire n'est indispensable. Éviter de réaliser le test en période de règles (risque très faible de contamination des selles). Éviter de réaliser le test après une prise de vitamine C (risque de faux négatif). La prise d'aspirine à petite dose (effet anti-agrégant) ne représente pas une contre-indication au test au gaïac. Le test détecte un cancer colo-rectal asymptomatique sur deux et un adénome de 1 cm sur cinq. Cette sensibilité reste acceptable du fait d'une réalisation tous les deux ans du test et des critères de sélection d'un test de dépistage (simple à réaliser, sans danger, peu coûteux, acceptable). 2 La coloscopie en cas de test positif – La coloscopie permet le diagnostic du cancer, des lésions associées et l'exérèse des adénomes. – Elle permet également le diagnostic et la réalisation de biopsie pour les cancers. – Sa sensibilité est de 95 %. Complications Le taux de complications sérieuses est de 3 à 10 pour 10 000 examens. Pour 10 000 coloscopies réalisées : 2à5: perforations 4à8: hémorragies 3 à 7 : fièvre, frissons, troubles cardio-vasculaires, etc. 0 à 1 décès Elles peuvent être favorisées par les antécédents chirurgicaux ou par certains traitements (anticoagulants). Risque infectieux en endoscopie – Bactériémies fréquentes : • 4 à 27 % après coloscopie, le plus souvent sans conséquence, • prévention du risque d'endocardite par antibioprophylaxie ++ si valve cardiaque. – Absence de risque infectieux rapportée pour la fibroscopie «standard», c'est-à-dire sans geste invasif. – Une infection bactérienne pour 1,8 à 2 millions d'actes endoscopiques, le plus souvent lors d'un geste invasif. Transmission via endoscopes – Absence de transmission croisée documentée du VIH. – Risque exceptionnel de transmission d'hépatite C : • moins d'une dizaine de cas rapportés, • erreur dans le processus de désinfection. – Les procédures usuelles détruisent les virus du sida et de l'hépatite B et C. – Risque exceptionnel de transmission du prion. L E D É P I S TAG E O R G A N I S É D U C A N C E R C O L O - R E C TA L 1 2 INPES_fiches.qxd 18/06/07 19:49 Page 17 LE DÉPISTAGE ORGANISÉ DU CANCER COLO-RECTAL 11 2 Résultats attendus – 2 à 3 % de tests au gaïac positifs. – Cancer dans 10 % des tests positifs. – Adénomes dans 25 à 35 % des tests positifs. 1 000 tests 20 coloscopies 2 cancers détectés 3à4 gros adénomes Selon les premières expériences réalisées, pour obtenir une diminution de 15 à 18% de la mortalité par cancer colo-rectal à l'échelle de la population, il serait nécessaire qu’au moins 50 % des personnes concernées effectuent le test de recherche de saignement occulte dans les selles. Il est possible de diminuer la mortalité par cancer colo-rectal en faisant le test au gaïac tous les deux ans si : – La participation initiale dépasse 50 %. Participation Mortalité 100 % 40 % 50 % 20 % 10 % 4% – Les sujets continuent à participer régulièrement. – Une coloscopie est faite systématiquement en cas de test positif. – Un traitement adéquat est instauré pour les cas de cancers et de polypes dépistés. L E D É P I S TAG E O R G A N I S É D U C A N C E R C O L O - R E C TA L 2 2 INPES_fiches.qxd 18/06/07 12 19:49 Page 18 LE DÉPISTAGE ORGANISÉ DU CANCER DU SEIN 1 La population cible : toutes les femmes de 50 à 74 ans Ne sont pas causes d'exclusion : – L'existence d'un symptôme clinique découvert au moment du dépistage par le radiologue ➞ ces cas doivent être répertoriés et faire l'objet d'un suivi. – Le port de prothèses, les antécédents de chirurgie plastique, les antécédents chirurgicaux pour lésion bénigne, les antécédents de traumatisme (le programme prévoit un interrogatoire permettant d'adapter la mammographie au contexte). – Les difficultés d'analyse ou la densification du conjonctif du sein en raison de la prise d'un traitement hormonal substitutif. Les critères d'exclusion – Les femmes qui sont orientées vers un cabinet de radiologie pour un symptôme (nodule, placard, inflammation, écoulement, signe cutané ou mamelonnaire, adénopathie axillaire) ➞ mammographie de diagnostic. – Les femmes ayant eu une mammographie normale il y a moins d'un an ➞ revenir deux ans après cette mammographie. – Les femmes en traitement pour un cancer du sein ou surveillées après traitement ➞ suivi personnalisé hors dépistage organisé (DO). – Les femmes en surveillance pour une image anormale ➞ suivi personnalisé. – Les femmes présentant des facteurs de risques importants (existence d'une néoplasie lobulaire ou d'une hyperplasie épithéliale atypique, existence ou probabilité d'existence (antécédents familiaux) d'un gène de prédisposition) ➞ surveillance personnalisée hors DO. La mammographie – Le dépistage du cancer du sein repose sur une mammographie comportant deux incidences par sein, faisant l'objet d'une deuxième lecture en absence d'anomalie à la première lecture. – L'intervalle entre deux examens est de 2 ans. – Le dépistage organisé du cancer du sein pourrait réduire de 15 à 20 % la mortalité due à ce cancer et permet d'intervenir précocement, c'est-à-dire avec des traitements moins agressifs, mieux tolérés et à l’origine de moins de séquelles. Résultats attendus 1000 mammographies 120 mammographies positives avant bilan 10 biopsies réalisées 5 à 7 cancers détectés Dans les mammographies suivantes, le nombre de cancers dépisté sera inférieur (de l'ordre de 3 à 5) Dans une population où au moins 60 % des femmes de 50 à 74 ans participent à un dépistage organisé, la mortalité par cancer du sein pourrait être réduite de 15 à 20 % Après la ménopause, 9 cancers sur 10 sont détectables à la mammographie. Le taux de mammographie entraînant des examens complémentaires doit tendre à 7 %. Les cancers de l'intervalle sont rares les deux premières années (0,6 à 1 pour 1 000), leur taux augmente au fur et à mesure que le délai écoulé depuis la dernière mammographie s’allonge. L E D É P I S TAG E O R G A N I S É D U C A N C E R D U S E I N 1 2 INPES_fiches.qxd 18/06/07 12 19:49 Page 19 LE DÉPISTAGE ORGANISÉ DU CANCER DU SEIN 2 Les indicateurs des programmes de dépistage du cancer du sein – Taux de participation • Taux de mammographies positives du premier et du deuxième lecteur avant bilan diagnostic. • Taux de rappel après deuxième lecture pour image jugée anormale par un second radiologue et nécessitant un complément d'investigation. – À court terme • Taux de biopsies réalisées • Valeur prédictive positive de l'indication de la biopsie • Taux de cancers pour mille femmes dépistées • Pourcentage de cancers canalaires in situ • Pourcentage de cancers invasifs 10 m. • Pourcentage de cancers sans envahissement ganglionnaire • Pourcentage de cancers détectés par le deuxième lecteur – À moyen terme et dans le département où il existe un registre • Taux de cancers de l'intervalle • Stades de tous les cancers (dépistés, intervalles et diagnostiqués) – À long terme • Mortalité par cancer du sein Taux acceptables Classification BI-RADS de l'American College of Radiology (ACR) • • • • ACR ACR ACR ACR 0 1 2 3 • ACR 4 • ACR 5 Des investigations complémentaires sont nécessaires : classification en attente Mammographie normale Il existe des anomalies bénignes ne nécessitant ni surveillance ni examen complémentaire Il existe une anomalie probablement bénigne pour laquelle une surveillance à court terme est conseillée Il existe une anomalie indéterminée ou suspecte qui indique une vérification histologique Il existe une anomalie évocatrice de cancer L E D É P I S TAG E O R G A N I S É D U C A N C E R D U S E I N 2 2 INPES_fiches.qxd 18/06/07 13 19:49 Page 20 LE PROGRAMME DE DÉPISTAGE DU CANCER COLO-RECTAL 1 La population – Reçoit une information préalable par lettre individuelle, qui l'invite à retirer le test chez son médecin traitant. – Le consultant effectue le test, l'identifie avec la fiche et les étiquettes, l'envoie dans une enveloppe pré-affranchie au centre de lecture. – Une personne qui n'a pas consulté reçoit le test par la poste lors de la deuxième relance après l’invitation. Le médecin – Vérifie les critères d'inclusion et d'exclusion. – Remet le test lors d'une consultation. – Fournit les explications nécessaires, s'assure de la bonne compréhension de son utilisation, et informe de la conduite à tenir en cas de positivité du test (et annonce la coloscopie). – Remplit avec la personne les indications nécessaires à la réception des résultats. – Signale à la structure de gestion les personnes auxquelles il a remis le test. – Signale à la structure de gestion les personnes ne relevant pas du dépistage ou le refusant et assure le suivi des patients positifs. – Reçoit les résultats des tests, propose une coloscopie lorsque le test est positif. La structure de gestion – Organise la campagne (formations des médecins, documents d'information du public). – Constitue le fichier des personnes à inviter (assurés sociaux), envoie les invitations. – Organise l'envoi des tests aux médecins et leur approvisionnement. – Reçoit les informations de remise de test, d'exclusion et les résultats. – S'assure auprès des médecins que les tests positifs sont suivis d'une coloscopie. – Suit les résultats des coloscopies avec les gastro-entérologues. – Relance postale simple à 3 mois. – Relance à 6 mois les personnes n'ayant pas réalisé le test (relance + test). – S'assure de la traçabilité des tests – Analyse les indicateurs de qualité du programme (nombre de cancers, d'adénomes dépistés, nombre de faux positifs, etc.) et les transmet à l'Institut de veille sanitaire, aux services de l'État et de l'Assurance maladie (ou aux GRSP). – Informe les professionnels de santé : retour périodique de statistiques individuelles et globales permettant à chaque médecin d'évaluer sa pratique. – Veille aux aspects réglementaires et à la confidentialité. Le gastro-entérologue – Informe des modalités et risques de l'examen. – Réalise la coloscopie. – Adresse le compte-rendu de la coloscopie ainsi que le résultat histologique, si des prélèvements ont été réalisés à la structure de gestion. Le centre de lecture – Peut participer à l'approvisionnement des médecins en tests lors du démarrage de la campagne, ou à celui de la structure de gestion lors de la relance postale. – Reçoit les tests effectués, en fait la lecture puis envoie les résultats à la personne dépistée et au médecin traitant désigné. – Communique les résultats à la structure de gestion. L E P R O G R A M M E D E D É P I S TAG E D U C A N C E R C O L O - R E C TA L 1 7 INPES_fiches.qxd 18/06/07 13 19:49 Page 21 LE PROGRAMME DE DÉPISTAGE DU CANCER COLO-RECTAL 2 LE RÔLE DU MÉDECIN La population cible La structure de gestion Signale les exclus, les personnes ayant reçu le test, les refus Si tests + : prescription de la coloscopie Sensibilise, informe et remet les tests Assure le suivi des patients positifs Le médecin Le gastro-entérologue L’anatomopathologiste Sollicite un réapprovisionnement en test LE RÔLE DE LA STRUCTURE DE GESTION Le centre de lecture Envoi des résultats Envoi des résultats Envoi des résultats La population cible Lettre d'information et d'invitation relance Le médecin La structure de gestion Information et formation Transmission des indicateurs Services de l’État Assurance Maladie GRSP Institut National du CAncer Institut de veille sanitaire L E P R O G R A M M E D E D É P I S TAG E D U C A N C E R C O L O - R E C TA L 2 7 INPES_fiches.qxd 18/06/07 19:49 Page 22 LE PROGRAMME DE DÉPISTAGE DU CANCER COLO-RECTAL 13 3 LE DÉROULEMENT DE LA CAMPAGNE DE DÉPISTAGE Invitation à réaliser un test au gaïac Population cible : population asymptomatique de 50 à 74 ans Pas de visite chez le médecin traitant Médecin traitant Exclusion Remise du test Non-réalisation du test Réalisation du test Test négatif Test positif Relance postale simple à 3 mois Non-réalisation du test Réalisation d'une coloscopie Relance postale à 6 mois : lettre + test Lésions à la coloscopie Prise en charge du patient Coloscopie normale Invitation à renouveler le test de dépistage tous les 2 ans Invitation à renouveler le test de dépistage 5 ans plus tard Incitation à consulter si des signes apparaissent dans l'intervalle L E P R O G R A M M E D E D É P I S TAG E D U C A N C E R C O L O - R E C TA L 3 7 INPES_fiches.qxd 18/06/07 19:49 Page 23 13 LE PROGRAMME DE DÉPISTAGE DU CANCER COLO-RECTAL 4 Information des médecins : lettre-type de résultat d'un test négatif Cher confrère, Les tests au gaïac réalisés dans le cadre du dépistage organisé du cancer colo-rectal par vos patients dont les noms suivent n’ont pas révélé la présence de sang dans les selles. Vos patients ont été informés de ces résultats. Conformément à l’état actuel des connaissances, il leur a été conseillé de renouveler ce dépistage dans deux ans, et de vous consulter rapidement en cas de troubles intestinaux ou de rectorragies. Veuillez agréer, cher confrère, l’assurance de ma considération. L E P R O G R A M M E D E D É P I S TAG E D U C A N C E R C O L O - R E C TA L 4 7 INPES_fiches.qxd 18/06/07 19:49 Page 24 13 LE PROGRAMME DE DÉPISTAGE DU CANCER COLO-RECTAL 5 Information des médecins : lettre-type de résultat d'un test positif Cher confrère, Le test au gaïac réalisé dans le cadre du dépistage organisé du cancer colo-rectal par votre patient dont le nom suit a révélé la présence de sang dans les selles. Votre patient a été informé de ce résultat ; il lui a été conseillé de vous consulter afin que vous puissiez l’orienter vers un gastro-entérologue de votre choix pour qu’il bénéficie des examens de spécialité justifiés par cette présence de sang dans les selles. Veuillez agréer, cher confrère, l’assurance de ma considération. L E P R O G R A M M E D E D É P I S TAG E D U C A N C E R C O L O - R E C TA L 5 7 INPES_fiches.qxd 18/06/07 19:49 Page 25 13 LE PROGRAMME DE DÉPISTAGE DU CANCER COLO-RECTAL 6 Information des patients : lettre-type de résultat d'un test négatif Madame, Monsieur, Le test au gaïac que vous avez réalisé dans le cadre du dépistage organisé du cancer colorectal n’a pas révélé la présence de sang dans vos selles. Votre médecin traitant, le docteur , est informé de ce résultat. Il n’y a donc pas lieu d’effectuer des examens médicaux supplémentaires. Il conviendra de renouveler ce dépistage tous les deux ans. Dans l’intervalle, il faudrait consulter votre médecin en cas d’apparition de troubles intestinaux ou de présence de sang dans les selles. Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’assurance de ma considération. L E P R O G R A M M E D E D É P I S TAG E D U C A N C E R C O L O - R E C TA L 6 7 INPES_fiches.qxd 18/06/07 13 7 19:49 Page 26 LE PROGRAMME DE DÉPISTAGE DU CANCER COLO-RECTAL Information des patients : lettre-type de résultat d'un test positif Madame, Monsieur, Le test au gaïac que vous avez réalisé dans le cadre du dépistage organisé du cancer colorectal a révélé la présence de sang dans vos selles. Il est nécessaire de rechercher la cause de ce saignement. Votre médecin traitant, le docteur , est informé de ce résultat. Je vous conseille vivement de le contacter, afin qu’il envisage avec vous les suites à donner. Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’assurance de ma considération. L E P R O G R A M M E D E D É P I S TAG E D U C A N C E R C O L O - R E C TA L 7 7 INPES_fiches.qxd 18/06/07 14 19:49 Page 27 LE PROGRAMME DE DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN La population – Les femmes invitées peuvent se rendre chez le radiologue agréé et habilité de leur choix (liste jointe à l’invitation). – La personne doit recevoir le résultat des deux lectures sous 20 jours. – Lorsque le résultat est négatif, elle sera invitée à refaire une mammographie deux ans plus tard. – Lorsqu'un résultat positif est vu en première lecture, le radiologue réalise des examens complémentaires. – Lorsqu'un résultat positif est vu en deuxième lecture, la femme est invitée à contacter son médecin traitant et/ou à revenir chez son radiologue pour réaliser les examens complémentaires. Le médecin – Informe ses patientes, propose la mammographie au cours d'une consultation usuelle, les adresse vers les radiologues du programme. – Reçoit les résultats de la mammographie, les commente à la personne. – Reçoit, en cas d'anomalie indéterminée ou évocatrice de cancer, un compte-rendu des examens complémentaires. – Oriente le suivi en cas d'anomalie. – Transmet à la structure de gestion les informations sur les explorations complémentaires réalisées et le diagnostic final. La structure de gestion – Informe les médecins, fournit la liste des radiologues. – Informe les femmes (invitation, document d'information, liste des radiologues, relance). – Traite le dossier de la femme, en particulier la fiche d'interprétation, la deuxième lecture et le rendu des résultats. – Centralise et organise les deuxièmes lectures des clichés avec les radiologues. – Rend compte régulièrement du déroulement du programme et des indicateurs à l'Institut de veille sanitaire, aux services de l’Etat, à l’Assurance maladie, au GRSP. – Informe le radiologue de ses résultats personnels. Le radiologue – Accueille la femme et l'informe des modalités et des conséquences possibles du dépistage. – Recueille les coordonnées du médecin traitant. – Interroge la personne et réalise l'examen clinique. – Fait les examens qu'il juge nécessaire soit pour innocenter une image douteuse soit pour aider au diagnostic (incidence supplémentaire ou agrandissement, échographie, ponction à l'aiguille pour suspicion de kyste). – Transmet l'ensemble des informations et les clichés à la structure de gestion. – Fait réaliser un contrôle de qualité de son appareil tous les 6 mois et transmet le résultat à l’Afssaps. L E P R O G R A M M E D E D É P I S TAG E D U C A N C E R D U S E I N 1 1 INPES_fiches.qxd 18/06/07 15 19:49 Page 28 LA RÉALISATION PRATIQUE DU TEST AU GAÏAC Aucune restriction alimentaire n'est indispensable Test au gaïac Le test consiste à prélever 2 échantillons d'une même selle sur 3 selles consécutives. Le test est constitué d'une pochette contenant 3 plaquettes avec 2 fenêtres, et de 6 spatules. Mode d'emploi – Identifier chaque plaquette du test avec les étiquettes code barre ainsi que la fiche d'identification. – L'échantillon de selles doit être prélevé dans un endroit propre et sec : il ne doit pas être en contact avec de l'eau, ou de l’eau de Javel (déposer un récipient au fond d'une cuvette). – Prélever un fragment de selles de la taille d'une lentille et appliquer sur la fenêtre A. – Sur les mêmes selles, avec une autre spatule, prélever un fragment à un autre endroit, appliquer sur la fenêtre B. – Refermer chaque plaquette avec soin. – Conserver les plaquettes à température ambiante dans un endroit sec ; ne mettre les plaquettes dans le sac plastique qu'au moment de les envoyer. – Répéter les prélèvements de la même manière avec les deux selles suivantes. – Renvoyer les tests après utilisation de la troisième plaquette, le plus rapidement possible, dans l'enveloppe pré-affranchie, au centre de lecture. – Éviter de réaliser le test en période de règles (risque très faible de contamination des selles) et/ou après la prise de vitamine C (risque de faux négatif). – La prise d'aspirine à petite dose (effet anti-agrégant) ne représente pas une contre-indication au test au gaïac. L A R É A L I S A T I O N P R A T I Q U E D U T E S T H É M O C C U LT I I ® 1 1 INPES_fiches.qxd 18/06/07 16 19:49 Page 29 LA RÉALISATION PRATIQUE D'UNE COLOSCOPIE – L'examen utilise un endoscope souple qui est introduit par l'anus. – L'appareil est poussé et guidé par l'opérateur jusqu'au bas fond cæcal. – De l'air est insufflé pour déplisser les parois. – Cet appareil permet un examen visuel direct. – Il est possible de laver, aspirer, faire des prélèvements et des gestes thérapeutiques tels que la polypectomie. – L'appareil mesure environ 1,30 m et 10 à 13 mm de diamètre. – L'examen dure en moyenne 20 minutes. Il est souvent fait sous anesthésie. – En cas d’anesthésie, le patient reste dans le centre d'endoscopie 3 à 4 heures. – Les complications sont rares et représentées essentiellement par la perforation et l'hémorragie (l'un et l'autre accru après polypectomie). Dans le cadre d'une coloscopie de dépistage, le taux de perforation est de 1/10 000 et l'hémorragie de 2/1000. L A R É A L I S AT I O N P R AT I Q U E D ' U N E C O L O S C O P I E 1 1 INPES_fiches.qxd 18/06/07 17 19:49 Page 30 LA RÉALISATION PRATIQUE D'UNE MAMMOGRAPHIE DE DÉPISTAGE L'organisation est basée sur les structures existantes de radiologie. Les installations doivent être conformes au cahier des charges. – La mammographie permet d’analyser les glandes mammaires, leur prolongement axillaire jusqu’au muscle grand pectoral, et le creux axillaire. – Le radiologue ou le manipulateur interroge la femme sur : • le port de prothèses, • les antécédents de chirurgie plastique, • les antécédents chirurgicaux pour lésion bénigne, • les antécédents de traumatisme, • les antécédents personnels ou familiaux de cancer du sein. Cet interrogatoire permet de connaître les facteurs d’exclusion et de faciliter l’interprétation. – Il pratique deux incidences par sein, face et oblique externe. Pour obtenir de bonnes images, il faut bien étaler la glande mammaire pour éviter les superpositions en comprimant le sein contre la plaque de l'appareil. Ceci peut être ressenti comme désagréable, voire douloureux par la femme. – Le radiologue pratique un examen clinique pour confirmer l'absence de symptôme et éviter certaines erreurs de diagnostic évidentes. – L'examen (déshabillage / examen / rhabillage) dure environ un quart d'heure. – La découverte d'une anomalie radiologique peut conduire à réaliser d’emblée des incidences complémentaires (profil externe ou interne, obliques, incidence localisée comprimée) ou une échographie. L A R É A L I S AT I O N P R AT I Q U E D ' U N E M A M M O G R A P H I E D E D É P I S TA G E 1 1 INPES_fiches.qxd 18/06/07 18 1 19:49 Page 31 UTILITÉ DES REPRÉSENTATIONS DANS LA PRATIQUE QUOTIDIENNE DE LA MÉDECINE Chacun a sa propre idée de ce que sont la santé et la maladie • Il se réapproprie le discours scientifique, le discours médical. • Il le structure, le transforme. • Il émet des hypothèses sur lui-même et sur le monde. Le discours du médecin est réintégré et réinterprété Le consultant procède à une sélection et à une simplification du discours médical en cohérence avec son histoire, son vécu, son propre système de représentations. Ceci lui permet : • de s’approprier l'environnement, • d'assurer ses choix de comportement, • d'expliquer les évènements. Selon Denise Jodelet (1989) : «La représentation sociale est une forme de connaissance socialement élaborée et partagée, ayant une visée pratique et concourant à la construction d'une réalité commune à un ensemble social.» Le concept de représentation sociale – C'est un ensemble organisé d'opinions, d'attitudes, de croyances et d'informations se référant à un objet ou à une situation. – Elle est déterminée à la fois par la personne elle-même (son histoire, son vécu), par le système social et idéologique dans lequel elle est insérée. – Forme de savoir, la représentation est repérable au niveau du langage et du comportement.. – La représentation a une visée pratique : elle sert à agir sur le monde et autrui. PAR EXEMPLE Si une personne pense que le cancer est inéluctable et que l'on en meurt systématiquement, elle risque d’être peu accessible à l’idée du dépistage. Informer cette personne sur le cancer et le dépistage organisé ne suffira pas à lui faire accepter la réalisation d'un test. En effet, pour observer une adhésion à la démarche de dépistage, il faudra d'abord qu'évolue la représentation de cette personne sur le cancer. U T I L I T É D E S R E P R É S E N TAT I O N S D A N S L A P R AT I Q U E Q U OT I D I E N N E D E L A M É D E C I N E 1 2 INPES_fiches.qxd 18/06/07 18 2 19:49 Page 32 UTILITÉ DES REPRÉSENTATIONS DANS LA PRATIQUE QUOTIDIENNE DE LA MÉDECINE Pour accepter un test de dépistage, un consultant doit : – Être persuadé qu'il peut être atteint par le cancer : la personne se sent plus ou moins vulnérable à une maladie donnée, elle fait une estimation de ses prédispositions personnelles à développer la maladie. – Penser que cette maladie et ses conséquences peuvent être graves pour lui : la personne ressent plus ou moins la sévérité de la maladie, elle fait une estimation des conséquences médicales et sociales de la maladie. – Penser que le test de dépistage sera efficace. – Penser que les bienfaits d'un dépistage précoce contrebalancent les contraintes engendrées par la réalisation de ce dernier. Gaston Rodin (1991) : «Le modèle des croyances relatives à la santé permet d'identifier et de clarifier les perceptions des individus ciblés face aux risques possibles et aux solutions envisagées.» PERCEPTION DES PERSONNES FACTEURS AFFECTANT LES PERCEPTIONS PROBABILITÉ D'ACTION Variables démographiques (âge, sexe, groupe ethnique, etc.) Variables socio-psychologiques (personnalité, classe sociale, etc.) Croyance en l'efficacité de l'action préventive (bénéfices-coûts de l'action) Vulnérabilité perçue à la maladie Sévérité perçue de la maladie Perception des menaces engendrées par l'apparition de la maladie ou de la condition désagréable Probabilité d'entreprendre l'action préventive recommandée Incitation à l'action : - Avis des professionnels de santé - Campagne d'information (courrier, presse, T.V, etc.) - Conseil des autres Adaptation du modèle des croyances relatives à la santé (Becker, 1977) U T I L I T É D E S R E P R É S E N TAT I O N S D A N S L A P R AT I Q U E Q U OT I D I E N N E D E L A M É D E C I N E 2 2 INPES_fiches.qxd 18/06/07 19 19:49 Page 33 RÔLE ÉDUCATIF DU MÉDECIN Brigitte Sandrin Berthon (2000) : «Le but de l'éducation pour la santé du patient est que la personne qui consulte un professionnel de santé, quel que soit son état de santé, soit en mesure de contribuer elle-même à maintenir ou améliorer sa qualité de vie.» Pour donner une information qui sera entendue et comprise, il est nécessaire de construire l'information à délivrer avec la personne en tenant compte de son système de représentations. – Augmentation des interactions avec le médecin. – Parité dans l'échange. – Confrontation des points de vue, des expériences. Prendre conscience qu'il y a d'autres points de vue permet une évolution des représentations Un entretien pédagogique – Créer un environnement favorable : faire attention à l'accueil, proposer une documentation, donner des explications, utiliser un langage clair. – S’enquérir des représentations et croyances du patient. Le médecin sort de son rôle de prescripteur où l'entretien qu'il a avec son patient est le plus souvent directif. Dans un entretien pédagogique, le médecin pose des questions ouvertes qui permettent une expression libre du patient. – Permettre au patient de poser les questions qu’il a besoin ou envie de poser. – Répondre clairement à ses questions, lui demander s'il souhaite en savoir davantage. – S’assurer que le consultant a bien compris les informations données. – Ne pas banaliser les interrogations, les peurs du consultant. – Reformuler, si besoin, les propos du patient. – Faire avec les silences, ne pas «meubler». Délivrer une information adaptée Après investigation du point de vue du patient, de ses représentations, de ses croyances, le médecin pourra donner des éléments d'informations sur le dépistage, le cancer, le test, etc. – Des explications «logiques», descriptives reprenant les aspects scientifiques ou pratiques du dépistage, les données actuelles de la science. – Des métaphores, des comparaisons. Elles facilitent l’appropriation par le patient de nouvelles connaissances à partir d'un domaine familier. R Ô L E É D U C AT I F D U M É D E C I N 1 1 INPES_fiches.qxd 18/06/07 20 19:49 Page 34 IDENTIFIER LES FREINS ET MOTEURS AU DÉPISTAGE DU CÔTÉ DU MÉDECIN DU CÔTÉ DU PATIENT Freins Moteurs I D E N T I F I E R L E S F R E I N S E T M OT E U R S AU D É P I S TAG E 1 1 INPES_fiches.qxd 18/06/07 21 1 19:49 Page 35 FREINS ET MOTEURS À LA RÉALISATION D'UN TEST CHEZ LES PATIENTS Freins – Motif de consultation qui n’a pas de rapport avec le dépistage. – Méconnaissance de l’intérêt et des modalités du dépistage. – Peu concerné par le dépistage. – Passivité. – Peur de la douleur. – Temps perdu pour faire les examens de dépistage. – Coût des examens. – Aspect de honte (de dégoût) : soit des examens à subir soit de la maladie «à découvrir». – «Celui qui ne veut pas savoir». – Passer du statut de bien-portant à celui de malade. – Verbalisation faible ou fruste qui peut bloquer ou ralentir la discussion. – Représentation de la maladie qui comprend : le sens de la maladie, son interprétation et la perception et l’expression des symptômes. – Conception de la maladie selon la catégorisation de C. Herzlich : • la maladie destructrice : le malade se sent socialement dévalué, inactif ; • la maladie libératrice : rupture d'avec les contraintes sociales (maladies bénignes, courtes) ; • la maladie métier : c'est une situation d'apprentissage, le malade apprend à lutter. – Vécu du cancer dans son histoire. – Identification (négative et / ou ambiguë) à un des parents qui avait la maladie. Moteurs – – – – – – – – Connaissance préalable de la campagne de prévention. Sensibilisation (cas familiaux, proches). Explications et démonstrations. Donner une motivation positive basée sur un ou des bénéfices secondaires. Susceptibilité (plus ils sont concernés et plus ils font la démarche). Gravité de la maladie à dépister. Détectabilité (les bienfaits supérieurs aux inconvénients). Curabilité = guérison. F R E I N S E T M OT E U R S À L A R É A L I S AT I O N D ' U N T E S T 1 2 INPES_fiches.qxd 18/06/07 21 2 19:49 Page 36 FREINS ET MOTEURS À LA RÉALISATION D'UN TEST CHEZ LES MÉDECINS Freins – Pas de temps prévu dans la consultation habituelle = manque de disponibilité «spécifique». – Absence de formation spécifique. – Sensibilisation insuffisante à la culture de santé publique (prévention, dépistage : raisonnement collectif et non individuel). – Absence d'adhésion au test lui-même (faux négatifs, faux positifs). – Peur des complications de la coloscopie (perforation, hémorragie). – Peur de la transmission d’une maladie infectieuse par la coloscopie. – Représentation du cancer et du dépistage. – Vécu du cancer dans son histoire. – Absence de rémunération spécifique. – Conception de la maladie selon une catégorisation de C. Herzlich : • la maladie destructrice : le malade se sent socialement dévalué, inactif ; • la maladie libératrice : rupture d'avec les contraintes sociales (maladies bénignes, courtes) ; • la maladie métier : c'est une situation d'apprentissage, le malade apprend à lutter. – Fonction apostolique (M. Balint) : le médecin a une idée du comportement que doit adopter le patient quand il est malade. – Volonté de «guérir» l’autre. – Directivité dans le dialogue et la consultation. Moteurs – Connaissance des données : susceptibilité, détectabilité, curabilité et gravité de la maladie. – Volonté de réduire les décès et les incapacités évitables, améliorer la qualité de vie. – Disponibilité. – Conscience et valorisation du rôle d'acteur de santé publique. – Considérer sa clientèle comme un groupe de population à «maintenir en bonne santé». – Progression intellectuelle par l’amélioration et l’élargissement des compétences professionnelles. – L’affectivité de la relation agit dans les deux sens : crainte de découvrir un cancer mais chance de le guérir = une façon de se placer en amont des échecs diagnostiques ou thérapeutiques. – Au fil des rencontres, la charge affective modifie la relation médecin – patient (nécessité de la compréhension des intérêts de chacun). La position d’éducateur pour la santé • Améliorer l’écoute en évitant les interruptions et les interprétations. • Utiliser des métaphores, des comparaisons pour expliquer au patient. • Éviter la directivité : reformulation (reprendre les mots et les idées du patient) et écoute bienveillante (sans interprétation). • Responsabiliser le patient dans le soin à prendre de son corps, c’est lui retourner une partie de la responsabilité des soins. • Respecter le rythme du patient et savoir différer la réalisation du test pour proposer secondairement. • Respecter le(s) choix du patient et négocier. • Trouver un compromis acceptable entre l’efficacité du message et l’espace de liberté du patient. F R E I N S E T M OT E U R S À L A R É A L I S AT I O N D ' U N T E S T 2 2 INPES_fiches.qxd 18/06/07 22 19:49 Page 37 FREINS SPÉCIFIQUES À LA RÉALISATION D’UNE COLOSCOPIE Chez le médecin – Temps nécessaire à l’explication du déroulement de l’examen. – Coordination des soins. – Peur de la complication des coloscopies (perforation, hémorragie, etc.). – Peur de la transmission d’une maladie infectieuse. Chez le patient – – – – – – – – – Manque de temps. Peur de l’anesthésie. Peur de la préparation. Peur des complications. Honte de l’examen. Coût. Opérateur inconnu. Si coloscopie négative, examen inutile. Patient bien portant : utilité de l’examen ? F R E I N S S P É C I F I Q U E S À L A R É A L I S AT I O N D ’ U N E C O L O S C O P I E 1 1 INPES_fiches.qxd 18/06/07 23 19:49 Page 38 PROPOSER UN TEST DE DÉPISTAGE 1 Scénario pour le médecin Vous connaissez bien Clémentine Dubillard, 65 ans, que vous suivez pour une HTA modérée, bien maîtrisée avec un comprimé par jour. Aujourd'hui, elle vous consulte pour une poussée inflammatoire sur gonarthrose, et vous aimeriez bien en profiter pour lui parler de la campagne de dépistage du cancer colo-rectal. Vous lui demandez si elle a pris connaissance de cette campagne et si elle a reçu une invitation à réaliser le test de recherche de saignement occulte dans les selles. Mais Clémentine n'est pas venue pour ça, elle n'est pas enthousiaste, et elle va demander des explications que vous vous efforcerez de lui fournir. Scénario pour le patient Vous vous appelez Clémentine Dubillard et vous avez 65 ans. Vous êtes suivie par votre médecin pour une petite hypertension (vous prenez un comprimé par jour et cela va bien). Aujourd'hui, vous le consultez pour une douleur au genou droit, qui vous gêne beaucoup pour marcher depuis trois jours. Le médecin vous a fait une prescription et, à l'occasion de cette consultation, va vous demander si vous avez reçu une invitation à réaliser une recherche de saignement occulte dans les selles par test au gaïac, ce qui n'a rien à voir avec la raison pour laquelle vous êtes venue. Vous avez reçu cette invitation mais vous n'y avez pas prêté attention. Vous n'êtes pas très décidée à faire ce test et, surtout, vous ne comprenez pas bien à quoi il sert. Vous allez donc essayer de vous renseigner auprès du médecin, et lui faire comprendre que vous désirez réfléchir avant de faire le test, en plaçant au cours de l'entretien des phrases telles que : – Ça sert à quoi, Docteur, de savoir si j'ai du sang qu'on ne voit pas dans mes selles ? – De toutes façons, j'en ai de temps en temps, du sang dans mes selles, et je sais que ce sont mes hémorroïdes. – Si c'est positif, est-ce que c'est forcément un cancer ? – Et qu'est-ce que vous ferez, si c'est positif ? – Si c'est négatif, on peut être tranquille, je n'ai pas le cancer? – Pourquoi faut-il que je le fasse maintenant ? C'est pressé ? Vous soupçonnez quelque chose ? – Je suis un peu gênée de toucher à mes matières et je ne sais pas comment faire, c'est dégoûtant ! – Il n’y a jamais eu de cancer des intestins dans ma famille : on meurt tous du cœur. – Moi, je n'ai jamais mal au ventre. ! Vous n'êtes pas obligé d’énoncer TOUS vos arguments. Si ceux du médecin vous paraissent pertinents, vous pouvez accepter de faire le test. P R O P O S E R U N T E S T D E D É P I S TAG E 1 3 INPES_fiches.qxd 18/06/07 23 2 19:49 Page 39 PROPOSER UN TEST DE DÉPISTAGE Grille d'analyse de la consultation simulée L’ordre des actions attendues de la part du médecin n’est pas forcément chronologique durant l’entretien. ACTIONS ATTENDUES DE LA PART DU MÉDECIN 1 RÉALISÉES S’enquérir auprès du consultant de ses connaissances sur le cancer du côlon, sur le test et sur la campagne de dépistage. 2 S’appuyer sur la réponse du consultant pour proposer un test de dépistage. 3 Permettre au consultant de poser les questions qui le préoccupent, et les susciter au besoin. 4 Répondre avec précision et simplicité aux questions du consultant. 5 Envisager avec le consultant la signification et les conséquences d’un test positif. 6 Expliquer au consultant la signification et les conséquences d’un test négatif. 7 En cas d’accord du consultant, expliquer les aspects techniques et pratiques du test. 8 Respecter la décision du consultant. 9 En cas de refus du consultant, proposer une réflexion, et une consultation ultérieure. Commentaires P R O P O S E R U N T E S T D E D É P I S TAG E 2 3 INPES_fiches.qxd 18/06/07 23 3 19:49 Page 40 PROPOSER UN TEST DE DÉPISTAGE Phrases types ACTIONS ATTENDUES DE LA PART DU MÉDECIN 1 2 3 4 5 6 7 8 9 EXEMPLES S’enquérir auprès du consultant de ses connaissances sur le cancer du côlon, sur le test et sur la campagne de dépistage. – Avez-vous entendu parler de la campagne de dépistage du cancer colo-rectal ? – Avez-vous pris connaissance de la lettre d’information sur le dépistage du cancer colo-rectal que vous avez reçue ? – Qu’en pensez-vous ? – Connaissez-vous ce test de dépistage ? – Avez-vous déjà entendu parler du cancer du côlon ? Etc. S’appuyer sur la réponse du consultant pour proposer un test de dépistage. – PATIENT : « J’ai bien reçu la lettre mais j’ai pensé que ça ne me concernait pas : dans ma famille on meurt tous du cœur. » – MÉDECIN : « Effectivement, comme vous me l’avez souvent dit, dans votre famille de nombreuses personnes sont mortes d’un problème de cœur. Je pense malgré tout que ce test vous concerne…» Etc. Permettre au consultant de poser les questions qui le préoccupent, et les susciter au besoin. – Les explications que je vous ai données vous semblent-elles claires ? – Avez-vous d’autres préoccupations à propos du test ou du cancer ? Etc. Répondre avec précision et simplicité aux questions du consultant. – PATIENT : « J’ai combien de risques d’avoir un cancer du côlon ? » – MÉDECIN : « Pour vous personnellement, je ne peux pas le dire précisément. En faisant le test on va rechercher si en ce moment, il y a du sang dans vos selles qu’on ne voit pas à l’œil nu. Si on en trouve, on recherchera la cause en faisant une coloscopie. Pour dix coloscopies réalisées après un test de dépistage positif, on détecte environ un cancer.» Envisager avec le consultant la signification et les conséquences d’un test positif. – MÉDECIN : « Si le test est positif, cela voudra dire que l’on a trouvé un peu de sang dans vos selles. Il faudra alors rechercher la cause de ce saignement en faisant une coloscopie. 2 à 3 % de tests de recherche de saignement occulte dans les selles sont positifs.» Expliquer au consultant la signification et les conséquences d’un test négatif. – MÉDECIN : « Si le test est négatif, cela voudra dire que l’on n’a pas trouvé de sang dans vos selles. Il faudra simplement refaire ce test tous les deux ans. Si d’ici là vous remarquez du sang dans vos selles ou si vous avez des troubles intestinaux, n’hésitez pas à m’en parler. » En cas d’accord du consultant, expliquer les aspects techniques et pratiques du test. – MÉDECIN : « Alors, voilà concrètement comment procéder : …» Ces explications peuvent se faire en utilisant directement un exemplaire de démonstration des plaquettes. Respecter la décision du consultant – MÉDECIN : «Actuellement, vous ne souhaitez pas faire le test : je vous propose que nous en reparlions plus tard. » Etc. En cas de refus du consultant, proposer une réflexion, et une consultation ultérieure. – MÉDECIN : «Actuellement, vous ne souhaitez pas faire le test : je vous propose que nous en reparlions plus tard. » Etc. P R O P O S E R U N T E S T D E D É P I S TAG E 3 3 INPES_fiches.qxd 18/06/07 24 19:49 Page 41 CARTES DIALOGUES 1 La salle d'attente est pleine CARTE PATIENT CARTE MÉDECIN Vous souhaitez réaliser le test et vous demandez en fin de consultation des informations sur la campagne de dépistage. Votre salle d’attente est pleine. Si vous vous sentez pressé ou tendu du fait que votre salle d'attente est pleine, n'hésitez pas à : – Proposer au patient un autre rendez-vous. – En planifiant ce rendez-vous, vous pourrez ainsi être plus attentif à ses questions et détailler les aspects pratiques du test. Un test ça n’est rien CARTE MÉDECIN CARTE PATIENT Vous vous dérobez aux explications en banalisant la réalisation du test. Vous demandez en fin de consultation des informations sur la campagne de dépistage tout en étant plutôt réfractaire. – Interroger le patient sur ses réticences. – Adopter une position d'écoute bienveillante. – Demander quelles sont plus précisément ses préoccupations et les points qu'il aimerait aborder. – Donner des réponses claires et complètes. – Banaliser risquerait : • d'altérer le climat de confiance, • de ne pas permettre de détailler les aspects pratiques de la réalisation du test. Ça m'angoisse CARTE MÉDECIN CARTE PATIENT Vous donnez des explications sur la campagne de dépistage. Au fur et à mesure des explications, vous êtes persuadé que votre médecin insiste pour vous proposer ce test car il soupçonne chez vous un cancer. Pour éviter l'angoisse d'un patient, il peut être utile : – D'interroger ses représentations de la maladie, du cancer. – De repérer dans les propos ou attitudes des signes d'inquiétude. – De demander qu'elles sont précisément ses préoccupations sur le cancer. – D'utiliser ce qui a été exprimé, pour donner des informations, des explications. – De ne pas banaliser : face à un patient qui est angoissé, le risque est de minimiser les propos du patient, ses peurs et donc d'altérer la relation de confiance. CARTES DIALOGUES 1 3 INPES_fiches.qxd 18/06/07 24 19:49 Page 42 CARTES DIALOGUES 2 Mourir de ça ou d’autre chose CARTE MÉDECIN CARTE PATIENT Vous donnez des explications sur la campagne de dépistage. Il faut bien mourir de quelque chose. – Interroger le patient sur ses représentations du cancer, pourquoi pour ce patient cancer = mort. – Demander au patient ce qu'il sait du dépistage. – À partir de ce qui aura été exprimé, vous pourrez lui apporter des compléments d'information (par exemple : intérêt du dépistage). – Donner une information claire et complète. – S’assurer que le patient a bien compris les informations données. Je ne veux pas savoir CARTE MÉDECIN CARTE PATIENT Vous donnez des explications sur la campagne de dépistage. Vous ne voulez pas savoir si vous avez un cancer. – – – – – Interroger le patient sur ses représentations de la santé, de la maladie et du cancer. Interroger les raisons de ses peurs. Demander ce qu'il sait du dépistage. Adopter une position d'écoute bienveillante sans interprétation. Ne pas banaliser ni faire preuve d'autorité. Ne pas hésiter à : – Donner du «temps au temps» en proposant au patient un autre rendez-vous. Je ne suis pas malade CARTE MÉDECIN CARTE PATIENT Suite à un test positif de recherche de saignement occulte dans les selles, vous proposez la réalisation d'une coloscopie. Vous n'êtes pas malade, vous ne voulez pas faire une coloscopie. – Interroger le patient sur les raisons de son refus ainsi que sur ses représentations du cancer colo-rectal et de la coloscopie. – Adopter une position d'écoute bienveillante, non culpabilisante et non autoritaire. – A partir de ce qui aura été exprimé, vous pourrez lui apporter des compléments d'information (par exemple : les aspects pratiques de la coloscopie, l’intérêt du dépistage, etc.). – Donner une information claire et complète. – Ne pas banaliser les interrogations, les peurs du consultant. – S’assurer que le consultant a bien compris les informations données. CARTES DIALOGUES 2 3 INPES_fiches.qxd 18/06/07 24 19:49 Page 43 CARTES DIALOGUES 3 Il y a des risques CARTE MÉDECIN CARTE PATIENT Suite à un test positif de recherche de saignement occulte dans les selles, vous proposez la réalisation d'une coloscopie. Vous avez peur des risques de complications. – Interroger le patient sur ce qu'il sait des complications possibles de la coloscopie. – Ne pas banaliser les interrogations, les peurs du consultant. – Adopter une position d'écoute bienveillante, non culpabilisante et non autoritaire. – À partir de ce qui aura été exprimé, vous pourrez lui apporter des compléments d'information (par exemple : fréquence des différentes complications que peut engendrer une coloscopie). – Donner une information claire et complète. – S’assurer que le consultant a bien compris les informations données. Pour 10 000 coloscopies réalisées : 2 à 5 perforations, 4 à 8 hémorragies, 3 à 7 fièvres, frissons, troubles cardio-vasculaires…, 1 décès. J'ai mangé du boudin CARTE MÉDECIN CARTE PATIENT Suite à un test positif de recherche de saignement occulte dans les selles vous proposez la réalisation d'une coloscopie. Vous ne voulez pas faire une coloscopie, vous êtes sûr que si le test a détecté du sang dans vos selles, c'est parce que vous avez mangé du boudin. – À partir de ce qui a été exprimé par le patient, vous pourrez lui apporter des compléments d'information (par exemple : les aspects pratiques de la coloscopie, l’intérêt du dépistage, etc.). – Donner une information claire et complète. – Ne pas banaliser. Le boudin n’entraîne pas de test positif. En dépistage systématique, aucune restriction alimentaire n'est indispensable. Les lésions digestives qui saignent (gastrites, ulcère gastroduodénal, hémorroïdes, etc.), une alimentation riche en viandes rouges (hémoglobine animale) ou en peroxydases végétales (navet) ne positivent pas le test. J'ai pris de l’aspirine CARTE MÉDECIN CARTE PATIENT Suite à un test positif de recherche de saignement occulte dans les selles vous proposez la réalisation d'une coloscopie. Vous ne voulez pas faire une coloscopie, vous êtes sûr que si le test a détecté du sang dans vos selles, c'est parce que vous aviez pris de l’aspirine. – À partir de ce qui a été exprimé par le patient, vous pourrez lui apporter des compléments d'information (par exemple : les aspects pratiques de la coloscopie, l’intérêt du dépistage, etc.). – Donner une information claire et complète. – Ne pas banaliser. La prise d'aspirine à petite dose (effet anti-agrégant) ne représente pas une contre-indication au test au gaïac. En dépistage systématique, aucune restriction alimentaire n'est indispensable. Il faut éviter de réaliser le test en période de règles (risque très faible de contamination des selles) ou après une prise de vitamine C (risque de faux négatif absolu). CARTES DIALOGUES 3 3 INPES_fiches.qxd 18/06/07 25 19:49 Page 44 PROPOSER LA RÉALISATION D’UNE COLOSCOPIE 1 Scénario pour le médecin Vous connaissez Jacques DUBLANCHET, 59 ans, depuis plus de 10 ans. Comptable dans une compagnie d’assurances. Marié et père de trois enfants (35, 33 et 29 ans) en bonne santé. Opéré de l’appendicite il y a 20 ans et d’une hernie inguinale il y a 5 ans. Aucun médicament. Vous ne le voyez pas souvent en consultation car il n’est jamais malade. Pas d’antécédent familial de cancer du côlon. Ne fume plus depuis 10 ans. Ne fait pas de sport. À l’occasion de la lettre d'invitation de la campagne, vous lui avez remis un test recherche de saignement occulte dans les selles. Vous avez reçu une réponse positive le concernant. Scénario pour le patient Vous vous appelez Jacques DUBLANCHET, 59 ans, vous êtes comptable dans une compagnie d’assurances. Vous êtes marié et père de trois enfants (35, 33 et 29 ans) en bonne santé. Vous avez été opéré de l’appendicite il y a 20 ans et d’une hernie inguinale il y a 5 ans. Vous ne prenez aucun médicament. Vous n’avez pas d’antécédent familial de cancer du côlon. Vous ne fumez plus depuis 10 ans. Vous ne faites pas de sport. Votre médecin vous a remis un test de dépistage du cancer colo-rectal. Vous venez de recevoir une lettre vous informant qu’un peu de sang a été détecté dans vos selles. Vous consultez votre médecin traitant. Vous êtes plutôt inquiet et un peu réticent à faire tout autre examen. Voici quelques phrases que vous pouvez utiliser (si vous le désirez), au cours de la consultation. – Mon test est positif, cela veut dire que j’ai un cancer. – Docteur, on se connaît depuis 10 ans, j’ai confiance en vous. Dites-moi la vérité. – Quand on a un test positif, ça veut dire qu’on a combien de risques d’avoir un cancer ? – Je ne comprends pas bien ce que veut dire «10 % de risques d’avoir un cancer». – Le saignement, c'est certainement mes hémorroïdes. – La coloscopie, on est vraiment obligé de la faire ? – Il faut la faire rapidement ? Parce que je voudrais bien partir en vacances avec ma femme et puis voir après. Vous vous rendez compte si c’est un cancer, ça va nous gâcher les vacances. – La coloscopie, ça fait mal ? – Faut-il une anesthésie générale ? – Il faut s’arrêter combien de temps, parce qu’en ce moment au boulot, on est en plein bilan ? – On se connaît depuis longtemps, j’ai un peu honte mais … je veux dire, l’examen, on est tout nu, avec un truc dans le… heureusement qu’on dort. – Et pour mes enfants, si j’en ai un, ils risquent aussi d'avoir un cancer ? ! Vous n'êtes pas obligé d’énoncer TOUS vos arguments. Si ceux du médecin vous paraissent pertinents, vous pouvez accepter de faire la coloscopie. N É G O C I E R L A R É A L I S AT I O N D ’ U N E C O L O S C O P I E 1 3 INPES_fiches.qxd 18/06/07 25 2 19:49 Page 45 PROPOSER LA RÉALISATION D’UNE COLOSCOPIE Grille d'analyse de la consultation simulée ACTIONS ATTENDUES DE LA PART DU MÉDECIN 1 2 RÉALISÉES Permettre au patient de poser les questions qu’il a besoin ou envie de poser. Répondre clairement aux questions en utilisant un langage et un vocabulaire adaptés au patient. 3 S’assurer que le consultant a bien compris les informations données. 4 Reformuler, si besoin, les propos du patient. 5 S’enquérir des connaissances et des croyances du patient concernant la coloscopie. 6 S’appuyer sur les réponses du patient pour proposer la coloscopie. 7 Proposer la réalisation d’une coloscopie : objectif diagnostique et/ou thérapeutique. Souligner les aspects positifs immédiats. 8 Expliquer de façon simple les aspects techniques de la coloscopie, ainsi que les conséquences, inconvénients ou complications, y compris pour l’anesthésie. 9 Proposer au patient, en cas de refus, une autre consultation, à distance, pour réévaluer la situation et « donner du temps au temps », sans culpabilisation (ni de l’un ni de l’autre). 10 Proposer et fournir au patient les coordonnées d’un confrère spécialiste pour un éventuel second avis. Commentaires N É G O C I E R L A R É A L I S AT I O N D ’ U N E C O L O S C O P I E 2 3 INPES_fiches.qxd 18/06/07 25 3 19:49 Page 46 PROPOSER LA RÉALISATION D’UNE COLOSCOPIE Phrases types ACTIONS ATTENDUES DE LA PART DU MÉDECIN 1 2 3 4 EXEMPLES Permettre au patient de poser les questions qu’il a besoin ou envie de poser. – Avez-vous des questions concernant la lettre que vous avez reçue ?… concernant la coloscopie ?… – Souhaitez-vous des informations supplémentaires sur tels ou tels aspects ? – Y a t-il des choses qui ne sont pas claires pour vous ? … Qui vous inquiètent ? Etc. Répondre clairement aux questions en utilisant un langage et un vocabulaire adaptés au patient. – PATIENT : « Quand on a un test positif, ça veut dire qu’on a combien de risques d’avoir un cancer ? » – MÉDECIN : « On détecte environ 1 cancer pour 10 coloscopies réalisées. » Etc. S’assurer que le consultant a bien compris les informations données. – Souhaitez-vous que je reprenne certaines explications ? – Y-a-t-il des choses qui ne sont pas claires pour vous ? Etc. Reformuler, si besoin, les propos du patient. – PATIENT : « Les personnes qui ont des risques d’avoir un cancer, c’est celles qui sont stressées et qui ont des problèmes » – MÉDECIN : « Si je vous ai bien compris, vous pensez que ce sont les personnes stressées qui ont des risques de cancer ? » Etc. 5 S’enquérir des connaissances et des croyances du patient concernant la coloscopie. – Avez-vous déjà entendu parler de la coloscopie ? – Connaissez-vous quelqu’un qui a eu cet examen ?… En avez-vous déjà eu une ? Etc. 6 S’appuyer sur les réponses du patient pour proposer la coloscopie. – PATIENT : « Mon test est positif, cela veut dire que j’ai un cancer » – MÉDECIN : « Ce n’est pas parce que votre test est positif que vous avez automatiquement un cancer. La coloscopie va rechercher l’origine du sang que l’on a trouvé dans vos selles. » Etc. 7 Proposer la réalisation d’une coloscopie : objectif diagnostique et/ou thérapeutique. Souligner les aspects positifs immédiats. – Si, durant la coloscopie, le médecin trouve un adénome, il va pouvoir généralement l’enlever tout de suite. Etc. 8 Expliquer de façon simple les aspects techniques de la coloscopie, ainsi que les conséquences, inconvénients ou complications, y compris pour l’anesthésie. – L'examen utilise un endoscope ; c’est un tube souple qui est introduit par l'anus et qui permet de voir l’intérieur du côlon. Cet examen dure en moyenne 20 minutes, le plus souvent sous anesthésie ; vous restez dans le centre d'endoscopie trois à quatre heures environ. – Il faut que vous sachiez qu’il y a parfois des risques à la coloscopie : l’endoscope peut abîmer la paroi de l’intestin et entraîner des perforations et des hémorragies. Ces complications sont très rares. Je vous en parle pour votre information car heureusement ces complications sont exceptionnellement mortelles. – Comme pour toute intervention qui nécessite une anesthésie, il y a des risques liés à l’anesthésie elle-même mais ces risques sont tout à fait exceptionnels. 9 Proposer au patient, en cas de refus, une autre consultation, à distance, pour réévaluer la situation et « donner du temps au temps », sans culpabilisation (ni de l’un ni de l’autre). – Vous ne souhaitez pas réaliser de coloscopie pour le moment. Prenez le temps de réfléchir à tout ce dont nous avons parlé aujourd’hui. Je continue de penser qu’il serait utile de la faire. Nous pourrons en reparler d’ici quelque temps. Etc. Proposer et fournir au patient les coordonnées d’un confrère spécialiste pour un éventuel second avis. – Voici les coordonnées du Dr X, qui est gastro-entérologue, si vous le souhaitez, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec lui. Il pourra également vous donner des renseignements et répondre à vos questions. Etc. 10 N É G O C I E R L A R É A L I S AT I O N D ’ U N E C O L O S C O P I E 3 3