HISTOIRE JUDAÏSME ARCHITECTURE

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JUDAÏSME
BLACK JEWS. LES JUIFS
NOIRS D’AFRIQUE ET
LE MYTHE DES TRIBUS
PERDUES
ÉDITH BRUDER
F Albin Michel, 2014, 22 €
par narrer les mythes entourant l’histoire d’Israël en
Afrique, avant de livrer les
résultats de ses recherches
sur les premières généalogies juives dans le continent
sub-saharien à partir
du XVe siècle.
Enfin, elle dessine le
portrait des groupes juifs
africains qu’elle a
rencontrés, juifs et noirs,
figures de l’Autre revendiquées. / Macha Fogel
ARCHITECTURE
Les Falachas, juifs éthiopiens observant les commandements de la Torah
écrite et se réclamant de
l’une des dix tribus perdues
d’Israël, ne constituent pas
le seul groupe de juifs noirs
africains. En Ouganda, en
Afrique du Sud ou au Nigéria, parmi les Igbo, les
Lemba ou les Abayudaya,
des dizaines de milliers de
fidèles se retrouvent autour
d’une identité juive. Édith
Bruder, ethnologue française, chercheuse associée
à la School of Oriental and
African Studies de l’université de Londres, a publié en
2008 de sérieuses
recherches en anglais sur le
sujet. Son ouvrage avait
alors été accueilli avec
enthousiasme par les
revues scientifiques. Elle le
traduit aujourd’hui pour le
grand public français et
nous permet de comprendre, à travers une écriture claire et documentée,
comment et pourquoi ont
surgi, au XXe siècle, plusieurs mouvements juifs
africains. Certains revendiquent une histoire très
ancienne, d’autres se sont
construits très récemment
dans un contexte religieux
chrétien lié à la colonisation. L’auteur commence
N°67
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Le Monde des Religions
COMMENT REGARDER...
UNE ÉGLISE
ARMELLE LE GENDRE
F Hazan, 2014, 336 p., 20 €
Face à la richesse architecturale et artistique d’une cathédrale, d’une basilique, d’une
chapelle, qui ne s’est jamais
senti un peu démuni ? Dans
un guide aussi synthétique
que complet, Armelle Le
Gendre vient pallier les
lacunes de tout visiteur
curieux. L’historienne des
arts offre, avec pédagogie et
précision, une visite guidée à
travers l’Histoire et la diversité des églises. Pas question
d’un simple précis d’architecture : c’est en effet par le
prisme de l’Église – l’assemblée des chrétiens –,
que l’auteur aborde les lieux
sacrés qui l’accueille. Un
ouvrage pratique et largement illustré, à mettre entre
les mains des néophytes
comme des plus fins
connaisseurs de l’Occident
chrétien. / Marc Bonomelli
HISTOIRE
LE VERTIGE DU DIVIN, LA SAGA DES STYLITES
PHILIPPE HENNE
F Les éditions du Cerf, 2014, 308 p., 22 €
Ils s’installaient au
sommet d’une colonne
et s’imposaient les pires
mortifications pour se
rapprocher du Seigneur.
Présents dans la
Turquie et la Syrie
actuelles, du IVe au IXe
siècle, les stylites (du
grec stylos, « colonne »)
ont profondément
marqué la vie religieuse,
politique et culturelle de
leur époque. Le
dominicain Philippe
Henne présente le
destin extraordinaire
de six de ces ascètes dans un ouvrage historique et
théologique, aussi rigoureux que prenant. À travers
une étude comparée de leur biographie, les Vies, le
professeur à l’université catholique de Lille donne à
voir la détermination de ces « imitateurs du Christ », au
corps couvert d’ulcères. Issu d’une famille riche,
comme Luc le centenaire (879-979), ou simple berger
installé sur un pilier dès 7 ans, à l’exemple de Siméon
le jeune (521-592), ces moines se sont vus attribuer une
myriade de miracles. Tantôt thaumaturges ou
exorcistes, ils apportent aussi la fécondité ou sont
capables de prédire l’avenir. Adulés par le peuple, les
stylites chuchotent aussi à l’oreille des puissants.
Daniel (409-493) noue, par exemple, une relation
privilégiée avec l’empereur Léon Ier (457-474). Modèles
de charité, ils rassemblent des disciples, hommes et
femmes, au pied de leurs colonnades. Malgré des
relations parfois tendues avec le clergé, oscillant entre
bienveillance et condamnation, la plupart créent des
monastères. Grâce à un style clair et attrayant, l’auteur
immerge le lecteur dans l’atmosphère de l’époque,
marquée par de terribles crises sociales ainsi que par
les querelles sur la nature divine de Jésus. Si la
spiritualité des anachorètes est moins approfondie,
dans les textes anciens, que leurs multiples prodiges et
pénitences, leur engagement laisse entrevoir une
réflexion déconcertante quant à la victoire de l’esprit
sur le corps. Loin de dissimuler son enthousiasme
envers ces hommes à « l’existence angélique »
mais non canonisés, Philippe Henne invite chacun
à interpréter « cet exploit » selon « sa démarche
de foi ». / Pauline Hammé
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