Fiche synoptique micro-organisme C A R T E D ’I D E N T I T E P A T H O G E N C I T E T R A I T E M E N T P R E V E N T I O N Genre : Mycobacterium Espèce : tuberculosis Autre nom : bacille de Koch (BK), bacille tuberculeux Coloration Ziehl NON VISIBLE AU GRAM++ Coloration spécifique des mycobactéries: ZiehlNeelsen ou coloration à l'auramine qui résiste à une décoloration par alcool et acide, on parle de BAAR : Bacille Acido-Alcoolo-Résistant colonies en chou-fleur caractéristique du BK Culture sur milieux usuels : NON Culture lente sur milieu spécifique car long temps de dédoublement ~ 20 h de M. tuberculosis -15 j en milieu liquide (MGIT) -3 semaines en milieu solide (Löwenstein Jensen) Pathogène : strict Réservoir : homme exclusivement Transmission interhumaine directe par voie aérienne Eléments clés d’identification : Mycobacterium tuberculosis doit être distinguée des 2 autres espèces de mycobactéries responsables de tuberculose : M. africanum et bovis qui poussent plus lentement (6 semaines) et qui sont moins fréquemment isolées. Sa multiplication est proportionnelle à la teneur en O2 du milieu (multiplication intense dans les lésions cavitaires pulmonaires bien oxygénées). L'identification se fait soit par des techniques de biologie moléculaire soit par la mise en évidence de l'Antigène MPT 64 spécifique de M. tuberculosis. On distingue : - Infection tuberculeuse latente (ITL): 1er contact ou primo-infection par voie pulmonaire. Développement d’un granulome local sans signe clinique ou radiologique. - Tuberculose Maladie (TM): à la suite de facteurs favorisants, très rapidement ou des années après l’ITL, le système immunitaire ne contrôle plus le BK, le patient devient symptomatique : infections pulmonaires +++ (foyer, caverne, forme miliaire) 10 fois plus fréquentes que les formes extra-pulmonaires [ganglionnaires, urinaires, osseuses (mal de Pott), méningée, par exemple] Facteurs de risque faisant évoluer ITL vers TM : enfant, immunodépression (patients VIH+), prise d’immuno-modulateurs (corticoïdes, anti TNFα), diabète. Epidémiologie : parmi les premiers fléaux mondiaux avec une mortalité mondiale de 1,4 millions/an; incidence de 8,1/100.000 habitants par an en France Diagnostic de l’ITL : uniquement sur tests immunologiques - Intradermo réaction à la tuberculine - Test in vitro de sécrétion de l’interféron gamma (test IGRA) Diagnostic de la TM : le diagnostic positif repose sur la mise en évidence de M tuberculosis soit par culture sur milieu spécifique ou éventuellement par PCR dont le rendement est de plus en plus satisfaisant. Pour la TM pulmonaire la recherche s’effectue dans des expectorations, tubages gastriques (à répéter 3 fois), à défaut aspiration bronchique sous fibroscopie. Sensibilité aux antibiotiques : antibiogramme indispensable pour contrôler la sensibilité des souches Antibiotiques de première ligne à tester : isoniazide (H), rifampicine (R), pyrazinamide (Z), éthambutol (E). Traitement standardisé de la TM pulmonaire 2 mois de l’association HRZE + 4 mois de bithérapie HR Antibiotiques de seconde ligne en cas de résistance: aminosides (amikacine), fluoroquinolones (moxifloxacine), éthionamide… Résistance acquise : par mutation de cible. L’association systématique d’antituberculeux permet normalement de prévenir la survenue de résistance. En France, ~ 1% des souches isolées chaque année sont résistantes à la rifampicine et à l’isoniazide (souches dites multirésistantes) Prévention / Hygiène/ Déclaration : Prévention -Traiter le plus rapidement possible dès la suspicion de tuberculose +++ -Dépister les infections tuberculeuses latentes chez les contacts (famille++) -Eventuellement, chimioprophylaxie chez les sujets immunodéprimés -Vaccination par le BCG (Bacille de Calmette et Guerin) pour les enfants à risque selon les recommandations : http://www.sante.gouv.fr/vaccinations-par-le-bcg-recommandations-actuelles.html Précautions de type « Air » dès suspicion clinique d’une atteinte pulmonaire (cf lien différents types de précautions). Levée des précautions si absence de BAAR et absence de caverne. La précaution la plus efficace est la mise au traitement. Déclaration obligatoire (cf définitions) auprès de l’ARS instauration des mesures prophylactiques des sujets contacts.