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1 - LA RAIDEUR DE L’EPAULE
La raideur de l'épaule est une pathologie très fréquente en consultation. La raideur post-opératoire, modèle
expérimental de la raideur, nous a fait mettre en avant la récupération progressive et complète des amplitudes,
avec les étirements personnels et la rééducation en piscine. Nous avons appliqué le même protocole à l'épaule
raide non opérée, en insistant sur les étirements personnels. J'y ai ajouté une normalisation de la mesure des
amplitudes passives et l'infiltration sous-acromio-claviculaire sous contrôle scopique télévisé. Dr J-P LIOTARD.
LA RAIDEUR DE L'EPAULE EST
UNE PATHOLOGIE A PART ENTIERE.
On voit une raideur de l’épaule 1) après une intervention, 2)
après un traumatisme (choc, chute, luxation, fracture), 3) dans
les pathologies de la coiffe des rotateurs (tendinite,
calcification, rupture tendineuse), 4) dans l’arthrose et dans les
arthrites inflammatoires, 5) en cas de capsulite rétractile pure.
La raideur perturbe toujours le fonctionnement articulaire.
Dans la capsulite rétractile pure, la raideur crée par elle-même
l'impotence douloureuse. Dans tous les autres cas, la raideur
associée aggrave l’impotence douloureuse initiale.
Le modèle expérimental est la raideur post-opératoire.
L'EXAMEN NORMALISE DE L’EPAULE
EN ELEVATION-ROTATION EXTERNE.
On ne perçoit pas la raideur à l’épaule comme au genou,
car une épaule ne boite pas. Il faut examiner les 2 épaules,
patient couché complètement à plat, en commençant par le
bon côté, en passif pur, sans forcer. On mesure à 10° près
l'élévation antérieure et la rotation externe coude au corps.
Sans aucune composante d'abduction pour être strict.
C’est simple et rapide, chiffré à 10° près (comme un
genou) et noté dans le dossier. C'est reproductible et
comparatif, pour le même patient et des patients différents.
C'est la base du suivi après une intervention.
LES DOULEURS DE L’EPAULE
RAIDE OU OPEREE.
ATTENTION !
RAIDEUR ET RUPTURE DE COIFFE.
La douleur d'activité correspond à une inflammation. Elle
doit être évitée, par l'adaptation de bon sens des activités de la
vie quotidienne du patient : "on s'arrête quand ça fait mal".
La douleur d'étirement correspond à une progression en
amplitude. Acceptée pendant l’étirement : "on s'arrête quand
ça ne va pas plus loin", elle ne doit pas s’aggraver après.
En rééducation : le patient connaît le seuil douloureux, il
s’étire mais ne doit pas être étiré. (“Passive stretching by the
physiotherapist is avoided“. C.NEER 1975 )
C’est fondamental après une intervention.
Une rupture de coiffe peut rester souple, ou s’enraidir. La
raideur associée majore les douleurs tendineuses. Traiter
la raideur, c’est préparer l’environnement du tendon. Une
fois assouplie, l’épaule est dans les meilleures conditions
1) pour être opérée : on peut programmer, différer, et
parfois même éviter l'opération;
2) pour être rééduquée après l’intervention : "souple
avant", l’épaule risque moins d'être "raide après", sachant
que les suites sont de 3 à 6 mois.
C'est important d'optimiser ces suites déjà longues.
LA RAIDEUR EN CONSULTATION.
Après la mesure des amplitudes des 2 épaules, on fait un examen régional complet, articulaire et neuro-musculaire.
- Colonne cervico-dorsale : mobilités réduites et/ou douloureuses, points douloureux cervicaux, contractures douloureuses du
trapèze, de l'angulaire et des muscles para-vertébraux, irradiation douloureuse au bras et à la main (NCB).
- Moignon de l’épaule : douleur acromio-claviculaire, déficit du deltoïde, amyotrophie au niveau des fosses de l'omoplate.
- Main : recherche d'un syndrome épaule-main, avec doigts enflés +/- enraidis, nodosités dans le derme, Dupuytren associé.
----On fait le point sur les douleurs, les activités et les traitements déjà suivis (infiltrations, médicaments et rééducation).
- Activités : la restriction d'activité et l'arrêt de travail ne s'imposent que si les douleurs sont aggravées par l'activité.
- Médicaments : on privilégie l'antalgie de niveau 1 (paracétamol à la demande). C'est l'assouplissement qui sera antalgique.
- Rééducation : on présente le protocole, en insistant sur les étirements personnels pluri-quotidiens, indispensables pour une
prise en charge du patient par lui-même. La piscine chaude a pour objectif de faire passer un cap douloureux difficile.
Si raideur et douleur persistent, on propose une infiltration, pour rendre les étirements moins
douloureux. Inspirée du test de NEER (dessin), faite sous scopie télévisée, avec 10 à 15 ml
en sous-acromio-claviculaire, c’est une technique de bloc sensitif du nerf supra-scapulaire.
L'effet immédiat de la Xylocaïne® sur la douleur à l'étirement est apprécié quelques
minutes plus tard, ce qui motive "en direct" le patient à s'étirer mieux et plus souvent. Le
résultat du Diprostène® est jugé 1 mois plus tard, quand il n'y a plus de produit actif local.
CENTRE ORTHOPEDIQUE SANTY ® Février 2009 [email protected]
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