Dossier théâtre

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HAMADACHE Linda (Terminale S) Lycée Condorcet Année 2013-­‐2014 Montreuil Dossier théâtre (Option facultative) Sommaire I. Mon aventure de comédienne……………………………………………….3 1. Mes débuts à l’atelier 2. La découverte de la pièce et de mon personnage 3. Pour devenir Premier Ministre… d’un conte théâtral II. Mon expérience de spectatrice……………………………………………10 1. La Ronde de nuit ; théâtre Aftaab en Voyage Mise en scène d’Hélène Cinque (théâtre du Soleil) 2. Le songe d’une nuit d’été ; William Shakespeare Mise en scène Muriel Mayette-­‐Holtz (Comédie française) 3. Sirènes ; création et mise en scène de Pauline Bureau (salle Maria Casarès, Nouveau Théâtre de Montreuil) Conclusion………………………………………………………………………………..13 2 I.
Mon aventure de comédienne Le choix de cette option s’est fait pour moi tout naturellement : j’avais envie de m’essayer au théâtre depuis mon entrée au lycée, mais je n’ai jamais eu le courage, sûrement par peur du ridicule. C’est finalement cette année que j’ai décidé de me lancer et c’est un choix que je ne regrette absolument pas. Je pense que ce qui m’a le plus poussée à m’engager dans la troupe, c’est ma professeur de français de l’an dernier : à la fin de l’année, elle nous avait fait une petite initiation à ce qu’était un échauffement au théâtre : de petit exercice pour la voix, de détente musculaire… J’ai tout de suite accroché et cela m’a donné envie d’essayer. 1. Mes débuts à l’atelier Cette initiation rapide est sûrement ce qui m’a majoritairement influencée, mais ce n’est cependant pas le seul facteur qui m’a amenée à choisir de participer à l’atelier théâtre. En effet, étant en Terminale Scientifique, je ressentais le manque d’une ouverture littéraire, puisque la seule matière non scientifique qu’il me reste, mises à part les langues, est la philosophie. Ce fut pour moi un vrai besoin de rester connectée à des choses plus littéraires. L’échauffement de début de séance à l’atelier : les étirements. Le commencement à l’atelier fut pour moi assez difficile : je m’amusais énormément, et c’était un plaisir de m’y rendre, mais me mettre en scène face à tant de personnes (il faut dire que la troupe ne comptait pas moins de 40 élèves lors des première séances, dont la plupart que je ne connaissais pas du tout) était pour moi quelque chose de terrifiant. Les premières semaines, nous avons fait beaucoup d’entraînements pour s’adapter à l’espace du plateau, apprendre à connaître la troupe, comprendre ce qui était attendu de nous en tant 3 que comédiens à l’atelier. Nous avons découvert les professeurs qui allaient nous encadrer, Maya et Camille, ainsi que la metteur-­‐en-­‐scène Sophie. Un exemple d’exercice qui m’a marqué est la marche sur le plateau : on se déplaçait sur le plateau, quand Sophie tapait dans ses mains on devait accélérer et quand elle tapait deux fois, on devait ralentir. Cet exercice avait pour but de nous faire acquérir un rythme commun et de nous faire prendre conscience de l’espace qu’on occupe, de notre place au sein du groupe. Mais une fois la pièce choisie et le vrai travail commencé, il fallut vraiment que je combatte ma timidité, en commençant par apprendre à gérer ma voix grâce aux exercices de respiration. Séance d’échauffement sur le plateau de la salle Maria Casarès (Nouveau Théâtre de Montreuil) lors d’une journée de stage (samedi 12 avril 2014) 2. La découverte de la pièce et de mon personnage C’est lors de la première journée de stage, en novembre, que l’on a réellement commencé le travail sur la pièce. Sophie, Maya et Camille avaient préparé des tables avec des étiquettes correspondant aux noms des personnages : on pouvait ainsi s’essayer dans plusieurs rôles. Je me suis par exemple essayé à celui de l’ogre qui m’a beaucoup amusée, ainsi qu’à celui du docteur ; les personnages féminins, comme la princesse ou la star du chant, ne m’ont pas beaucoup intéressée, mais je les ai tout de même essayés : il ne me plaisaient pas et je m’amusais moins à la lecture. Durant cette journée, nous nous sommes consacrés à la lecture intégrale de l’œuvre, et nous avons fait les coupures nécessaires dans le texte… L’ombre est une pièce qui m’a plu dès la première lecture, car j’ai toujours adoré les contes, et je continue d’ailleurs à en lire quand j’en ai l’occasion. Chaque personnage reflète parfaitement l’aspect féerique du conte : ils sont tous dans l’excès, ce qui d’après moi fait 4 leur charme si particulier. Le travail réalisé à l’atelier autour de la pièce me l’a fait apprécier davantage encore. Le fait de la décortiquer point par point avec la troupe m’a permis de comprendre certains aspects de la pièce qui m’avaient échappé. Quand Sophie m’a annoncé que je jouerais le premier ministre, j’ai été à la fois surprise et assez heureuse, car c’est un personnage qui détient du pouvoir. C’est aussi un personnage sûr de lui, toujours pressé, manipulateur et plutôt arrogant. Hanna (L’Ombre) et moi (Le Premier ministre) en répétition dans la salle de réunion du lycée : ici, c’est la scène de la prise de pouvoir de l’Ombre. Quand j’ai appris quel était mon rôle, j’ai ressenti une petite appréhension : étant quelqu’un de très peu intéressé par la politique, je n’avais aucune idée de la présence que devait avoir un premier ministre, comment il doit se tenir, parler, s’asseoir… 3. Pour devenir Premier Ministre… d’un conte théâtral Heureusement, j’ai reçu de l’aide des professeurs qui m’ont aidée à comprendre le rôle d’un ministre, et surtout l’aide de Sophie, la metteur-­‐en-­‐scène, dont les conseils m’ont permis de comprendre comment me tenir sur scène et empêcher mes tics personnels de s’introduire dans mon jeu. Elle avait même parfois besoin de me maintenir elle-­‐même au sol pour m’empêcher de bouger la jambe ou de me balancer, pour ne pas gêner le jeu des autres en attirant l’attention du spectateur alors que ce n’est pas nécessaire qu’il se concentre sur moi alors que je ne parle pas. 5 Sophie qui me maintient les jambes lors d’une répétition à la salle Maria Casarès. Je ne me rendais pas compte que jouer un rôle demandait tant de travail : il faut se concentrer sur sa respiration afin de bien contrôler la puissance de sa voix (ce que j’ai eu beaucoup de mal à faire), prendre le temps de réfléchir en tant que Premier Ministre, et agir en conséquence ; cela a sûrement été la chose la plus difficile pour moi. D’autant plus que nous n’avions que deux heures de travail par semaine, ce qui est très peu quand nous sommes autant à devoir travailler. Mais surtout, il faut garder une attitude neutre devant les autres membres de la troupe car, sur le plateau, je devais les voir en tant que personnages et non pas en tant qu’amis et, pour ceux que je ne connaissais pas, il manquait un peu de complicité, ce qui n’aidait pas pour le travail de groupe. Il a beaucoup fallu travailler sur la cohésion du groupe, non pas qu’il y ait eu des problèmes majeurs, mais certains petits groupes s’étaient créés : il fallait donc réunir les 29 élèves, ce qui a demandé des efforts de la part de chacun. Pour moi, ce sont les journées de stage qui m’ont le plus apporté autant pour mon travail personnel 6 autour de mon personnage que pour la cohésion de la troupe, car j’ai pu apprendre à connaître mes partenaires de jeu en étant vraiment avec eux des journées entières. Sophie, la metteur-­‐en-­‐scène, et Flavio, qui joue le Ministre des Finances (journée de stage du 12 avril 2014 à la salle Maria Casarès) Ces journées ont aussi été très utiles à mon jeu, puisque lorsqu’on a plus de temps, on peut s’attarder sur plus de détails, avoir plus d’indications sur les mouvements à faire par exemple, et surtout se rendre compte de la vraie durée des scènes et des actes, notamment à l’aide des filages – ce qu’on ne peut pas faire lors des séances hebdomadaires de deux heures. J’ai rencontré beaucoup de difficultés dans l’incarnation de mon rôle, tout d’abord car la première idée de Sophie était d’en faire un personnage masculin, un homme autoritaire. Cela a été une grosse contrainte pour moi, mais grâce aux conseils de Sophie pour trouver la posture de mon personnage, pour trouver la façon de projeter ma voix et l’énergie que je dois mettre dans mon personnage, j’ai progressé en ce qui concerne l’autorité. Cependant, le fait de jouer un homme posait toujours problème, car je devais beaucoup mon concentrer pour diminuer ma féminité, ce qui m’empêchait de faire passer toute l’intensité que je voulais mettre dans mon texte. De plus, je devais porter une redingote assez large pour cacher mes formes, une tenue dans laquelle je ne me sentais pas très à l’aise. Maya, Sophie et Camille m’ont alors proposé de jouer une femme autoritaire : j’ai dû continuer mon travail, mais j’ai rencontré moins de difficultés. J’ai par exemple essayé de m’inspirer de femmes de pouvoir que je connaissais, ce qui a facilité la compréhension de mon 7 personnage. Le costume a aussi été adapté : j’ai dû porter des talons, un pantalon de tailleur et une veste cintrée, et je me sentais mieux dans le rôle d’une femme de pouvoir dans cette tenue. Je pense notamment que c’est grâce aux talons je me sentais plus en confiance et cela m’a aidé à donner à mon personnage à la fois la raideur qu’il devait avoir et cette confiance en soi que doit avoir une femme de haute fonction. Une fois dans la peau de mon personnage, Sophie m’a beaucoup fait travailler l’excès ; en effet, c’est un personnage sérieux, mais nous restons dans le conte et chaque trait des personnages doit être poussé au maximum. Par exemple, quand je suis en colère, je dois faire attention à bien projeter ma voix, même si pour moi qui n’ai pas l’habitude, j’ai parfois l’impression de hurler ou d’en faire trop. J’ai fini par comprendre que pour que le spectateur comprenne, il faut être dans l’exagération de chacune des émotions. Une répétition dans la salle de réunion du lycée : j’apprends à trouver une posture pour mon personnage (ici, c’est une scène d’entrevue avec le Ministre des Finances). La mise en scène insiste sur les ombres : chaque personnage a un costume constitué d’une base noire et d’un élément qui permet de le distinguer des autres – la jupe rouge pour la chanteuse, par exemple, ou le tablier vert pomme pour la servante… Cela permet de facilité l’identification des personnages et d’exagérer leurs traits de caractère les plus visibles. 8 Certaines scènes seront aussi jouées en théâtre d’ombres, notamment pour illustrer l’histoire du testament du roi Louis IX le Rêveur, racontée par la servante Annonciata dans une tirade à laquelle il était nécessaire de donner un peu de vie. En conclusion, je pense que cette expérience a été pour moi très enrichissante, et je suis très impatiente quant à la semaine de répétitions car je sens que j’adorerais, mais je redoute énormément les représentations des 8, 9 et 10 mai sur le plateau de la grande salle Jean-­‐
Pierre Vernant du Nouveau Théâtre de Montreuil. Le fait de me retrouver devant tant de monde me fait très peur, même si je sens qu’au niveau du travail je suis sûrement. J’espère surtout que le stress ne me fera pas perdre mes moyens, et j’aimerais que les représentations soient une aussi bonne expérience que le travail lui-­‐même. 9 II. Mon expérience de spectatrice 1. La Ronde de nuit ; théâtre Aftaab en Voyage Mise en scène d’Hélène Cinque (théâtre du Soleil, Cartoucherie de Vincennes) Cette pièce est l’une de mes favorites parmi celles que j’ai pu voir depuis que je suis au lycée. L’histoire se déroule dans un théâtre, le Théâtre du Soleil, précisément… et retrace la vie d’immigrés Afghans réfugiés en France afin de fuir leur pays, où ils n’étaient plus en sécurité. Le message était très fort, et personnellement il m’a beaucoup émue. Nous pouvions voir ces personnages lutter contre leurs souvenirs : les crimes dont ils ont été témoins, les deuils qu’ils ont dû faire, les périples qu’ils ont dû affronter… La pièce se déroulant la nuit, la plupart des sentiments des personnages étaient retranscrits en rêve. J’ai trouvé la pièce profonde, sans que l’on tombe dans une pièce trop sérieuse car l’humour avait aussi une grande place dans la représentation. L’authenticité de la pièce était telle que je me suis réellement fait absorber par chacun des personnages, et j’ai été très vite touchée par leurs histoires. L’exil d’un pays qui est le leur, mais où ils ne se sentent plus à leur place, et la perte de leur identité, car en France non plus ils ne sont pas considérés comme faisant partie entière de la Nation. 10 2. Le songe d’une nuit d’été ; William Shakespeare Mise en scène Muriel Mayette-­‐Holtz (Comédie française) Je n’ai eu la chance d’assister que deux fois à une représentation théâtrale à la Comédie Française jusqu'à présent : une première fois pour assister à une représentation du Bourgeois gentilhomme de Molière, et une deuxième pour Le songe d’une nuit d’été, une comédie de William Shakespeare. J’ai beaucoup apprécié le spectacle, car je l’ai trouvé très vivant. Cependant, je pense que je ne l’aurais pas autant apprécié si je n’avais pas lu l’œuvre auparavant. En effet, les trois histoires qui s’entremêlent ont été pour moi assez difficiles à suivre, même si j’ai beaucoup apprécié la façon dont la mise en scène nous faisait passer d’un univers à l’autre. C’est d’ailleurs ces univers si différents qui se mélangent qui m’ont fait tant apprécier cette œuvre. J’ai adoré absolument tous les personnages, car je les ai trouvés d’une grande fraîcheur : chacun nous amenait vers un monde particulier. Mes personnages préférés restent ceux de la troupe de théâtre amateur : de vrai comédiens qui jouent le rôle de comédiens médiocres mettant en scène une pièce absolument ridicule est un concept qui m’avait beaucoup amusé dans le livre, et c’est un ressort comique qui a été bien exploité dans la mise en scène. La troupe de comédiens amateurs Dans la mise en scène, il y avait quelques scènes en théâtre d’ombre qui se mêlaient très bien au conte. Cela m’a permis de voir ce que cela pouvait donner dans un spectacle étant donné que nous allions nous même l’utiliser pour notre spectacle. Cette pièce a été pour moi l’une des plus distrayantes, mais j’ai cependant été finalement un peu déçue par la mise en scène qui, selon moi, ne rendait pas assez hommage au songe, l’univers onirique n’ayant pas été assez poussé à mon avis. 11 Les héros du monde réel et le monde des fées. 3. Sirènes ; création et mise en scène de Pauline Bureau Salle Maria Casarès, Nouveau Théâtre de Montreuil Je n’ai jamais vraiment appréciée le théâtre contemporain, car il est pour moi trop dans le symbolisme ou dans le moralisme, mais Sirènes est une pièce qui a changé mon avis sur le sujet. J’ai adoré la mise en scène, et le fait que l’on ait plusieurs générations simultanément sur le plateau. Les personnages étaient très bien dépeints, puisque nous connaissions petit à petit tout de leur passé. L’histoire était simple : une jeune femme brisée par un lourd passé, un secret gardé depuis deux générations. Le mélange entre le drame et la comédie m’a tenue en haleine pendant toute la durée de la représentation. La pièce était rythmée de façon à ne pas laisser au spectateur le temps de s’ennuyer. Vraiment, cette pièce m’a transportée d’une émotion à l’autre, et je me suis vraiment sentie proche de chaque personnage. 12 Conclusion Pour conclure, je ne regrette absolument pas cette expérience à l’atelier théâtre, j’ai vraiment apprécié chaque moment : les répétitions, les exercices, les essayages de costumes. Cela m’a aussi permis de changer mon regard de spectatrice face aux pièces de théâtre, mon expérience de comédienne m’a aidée à mieux comprendre les enjeux d’une pièce de théâtre, et à faire plus attention aux détails, aux décors, à me sentir plus proche des comédiens. C’est vraiment une bonne chose pour moi d’avoir cédé à la tentation du théâtre ; je pense toujours avoir une certaine peur du ridicule, mais j’ai dépassé beaucoup de choses, comme la peur de parler face à un public… Je ne dirais pas que je peux être complètement à l’aise, mais que cela n’est plus un problème pour moi. Si je ne devais retenir qu’une chose de l’atelier, c’est qu’il m’a permis de mûrir et de faire des choses dont jamais je ne me serais crue capable. 13 
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