La sociologie et ses frontières

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La sociologie
et ses frontières
Logiques sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot
En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si
la dominante reste universitaire, la collection « Logiques Sociales »
entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l'action
sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à
promouvoir les recherches qui partent d'un terrain, d'une enquête ou d'une
expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes
sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique,
voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels
classiques.
Dernières parutions
Hugues CUNEGATTI, Charles SUAUD (dir.), La sécurité
routière : enjeux publics et société civile, 2012.
Catherine ESPINASSE, Eloi LE MOUEL (dir.), Des liens qui
créent des lieux, Tome 2, 2012.
Catherine ESPINASSE, Eloi LE MOUEL (dir.), Des lieux qui
créent des liens, Tome 1, 2012.
Sabrina DAHACHE, Féminisation de l’enseignement agricole,
2012.
Odile MERCKLING, Parcours professionnels de femmes
immigrées et de filles d’immigrés, 2012.
Emmanuel GARRIGUES, Les Héros de l’adolescence.
Contribution à une sociologie de l’adolescence et de ses
représentations, 2012.
Antigone MOUCHTOURIS, L’observation : un outil de
connaissance du monde, 2012.
Sophie DEVINEAU, Le genre à l’école des enseignantes.
Embûches de la mixité et leviers de la parité, 2012.
Julien LAURENT, Le skateboard. Analyse sociologique d’une
pratique physique urbaine, 2012.
Sylvain KERBOUC’H, Le Mouvement Sourd (1970-2006). De la
Langue des Signes française à la reconnaissance sociale des
sourds, 2012.
Sous la direction de
Rahma Bourqia
La sociologie
et ses frontières
Faits et effets de la mondialisation
volume 1
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
[email protected]
[email protected]
ISBN : 978-2-296-99066-1
EAN : 9782296990661
Sommaire
Le comité scientifique ..................................................................... 7
Remerciements ................................................................................ 9
Introduction ................................................................................... 11
Rahma Bourqia
PARTIE 1
La sociologie et les dimensions théoriques
de la mondialisation .................................................................... 19
Frontières de la sociologie et mouvement des frontières
des cultures .................................................................................... 21
Rahma Bourqia
Refondation anthropologique et nouvelles frontières
de la sociologie.............................................................................. 43
Armel Huet
La sociologie peut-elle parler de l’avenir ? ................................... 75
Alain Bourdin
Les métaphores du « pont » et de la « porte »
Recourir à Simmel à l’heure de la mondialisation ? ..................... 89
Michel Messu
Fragments d’une histoire de la sociologie rurale au Maroc ........ 105
Mohamed Tozy
PARTIE II
Les processus de mondialisation .............................................. 117
Mondialisation et mémoires de l'histoire.
Une comparaison internationale et intergénérationnelle ............. 119
Christian Lalive d'Epinay
Les configurations transnationales contre la société globale :
transferts de fonds, transactions sociales et globalisation
« par le bas » ............................................................................... 135
François Dépelteau
Les droits humains et la société globale.
Perspectives sur le dialogue entre cultures et civilisations ......... 151
Vitorio Cotesta
Conclusion .................................................................................. 189
Michel Peraldi
6
Le comité scientifique
Bourqia Rahma, sociologue et anthropologue, Université Hassan II
Mohammédia-Casablanca
Peraldi Michel, Sociologue, Directeur du centre Jacques Berque
Rachik Hassan, Sociologue et anthropologue, Université Hassan II
Ain Chock Casablanca
Tozy Mohamed, Sociologue, Université Aix En Provence
Vrancken Didier, Sociologue, Université de Liège, Belgique
Remerciements
Cet ouvrage collectif en deux volumes rassemble des articles
émanant des contributions du colloque tenu le 24-26 Juin 2009 à
l’Université Hassan II Mohammédia-Casablanca, avec la
collaboration et le soutien de la Fondation Konrad Adenauer et du
Centre Jacques Berque à Rabat, dans le cadre des colloques
organisés régulièrement par l’Association Internationale des
Sociologues de Langue Française (l’AISLF). Sans la collaboration
et le soutien de toutes ces institutions, ce colloque n’aurait pu être
tenu et cet ouvrage n’aurait pu voir le jour ; tous mes
remerciements au président de l’AISLF André Petitat, à Monsieur
Said Chikhaoui et Monsieur Michel Peraldi.
Je tiens à remercier les collègues Nabil Benchekroun et Mohamed
Assou, ainsi et que les membres du personnel administratif qui ont
contribué à l’organisation et au succès du colloque.
Des remerciements vont également aux membres du comité
scientifique constitué de Mr. Michel Peraldi, Hassan Rachik,
Mohamed Tozy, Didier Vrancken et Mme Rahma Bourqia, pour
leur lecture des articles pour la publication, à Hammadi Safi et
Mokhtari Mimoun pour la correction des textes et à Souâd Tayane
pour la mise forme de l’ouvrage. Des remerciements à adresser à
M. Fouad Cherdoudi pour la conception de la peinture de la
couverture de l’ouvrage.
Introduction
Rahma Bourqia
La mondialisation a fait émerger des phénomènes sociaux
nouveaux, qui se sont imposés à l’investigation des sociologues. La
mobilité transnationale des personnes, la circulation des idées, la
flexibilité des frontières culturelles ainsi que l’ouverture de
l’espace médiatique à travers les satellites s’accompagnent de
nouvelles dynamiques et de phénomènes sociaux qui interpellent
l’analyse sociologique, et font appel au renouvellement des
approches, des théories et des dispositifs conceptuels.
La sociologie comme science vouée à expliquer et comprendre
les faits et les rapports sociaux, les institutions et les
comportements humains au sein des sociétés, a conçu et développé
des théories et des méthodes pour saisir la logique du social,
circonscrite par les limites de chaque société donnée. Aujourd’hui,
la mondialisation semble générer des paradoxes, voire des
antinomies complexes, et paraissant résister à être appréhendés par
le dispositif des théories sociologiques classiques. Ces paradoxes
se reflètent dans un certain nombre de phénomènes : une tendance
à l’homogénéisation des cultures se croise avec la montée des
particularismes culturels ; les revendications des identités
transnationales côtoient les replis identitaires ; une société civile
agissant au niveau local émerge avec une autre qui revendique une
existence transnationale ; une religion propre à une aire culturelle
se retrouve avec son expression transnationale ; une économie
formelle coexiste avec une économie informelle qui œuvre au-delà
des frontières ; un monde social visible avec un autre invisible et
souterrain. Tout ceci représente des phénomènes apparemment
antinomiques dont il faudrait comprendre les logiques. La
sociologie se trouve ainsi interpellée pour renouveler ses approches
et aiguiser ses analyses en s’ouvrant sur d’autres disciplines :
anthropologie, économie, histoire, science politique, psychologie…
Tout en interpellant l’apport des espaces interstitiels entre les
disciplines et leur portée à comprendre et expliquer ces nouveaux
faits et effets de la mondialisation, cet ouvrage se voudrait une
interrogation et une réflexion sur les faits sociaux qui émergent
dans ces espaces interrelationnels et transnationaux, se situant au
delà des frontières des sociétés. Il s’agit donc de questionner les
paradigmes conceptuels et théoriques de la sociologie en rapport
avec l’émergence de phénomènes liés à la mondialisation et en
rapport avec les autres disciplines.
Dans quelle mesure les faits de la mondialisation ont-ils
contribué à bousculer les approches et à renouveler les théories et
le savoir sociologique ? Dans quelle mesure l’ouverture de la
sociologie sur les autres disciplines lui fait-elle perdre son ancrage
disciplinaire et son terrain ? Placer la sociologie aux frontières des
disciplines en rapport avec les faits de la mondialisation, tel est
l’exercice auquel se sont livrés les auteurs de cet ouvrage sur « Les
faits et les effets de la mondialisation : La sociologie et ses
frontières ».
Les articles regroupés dans deux volumes intitulés : ‘La
sociologie et ses frontières. Faits et effets de la mondialisation’ et
‘Territoires, localité et globalité. Faits et effets de la
mondialisation’ tentent d’apporter quelques éléments de réponses à
ces questionnements. Dans chaque ouvrage, les articles sont
présentés en deux parties.
La première partie de ce volume se rapportent à la dimension
théorique et épistémologique de la sociologie interpellant
l’interrogation sur les approches des phénomènes de la
mondialisation. L’idée la plus importante qui traverse les articles
de R. Bourqia et A.Huet, souligne le fait que la mondialisation
offre un espace plus large à la sociologie qui la fait sortir de son
occidentalisme pour approcher la société globale comme un
construit social. Si les théories sociologiques sont nées pour
expliquer et comprendre les sociétés occidentales, l’évolution des
sociétés non occidentales ainsi que l’émergence d’une sociologie
locale refoulant l’européocentrisme vers la désuétude, ont imposé
des regards croisés pour approcher des phénomènes sociaux qui,
dans le cadre de la société globale, se construisent, se
déconstruisent et se reconstruisent. Toutefois, la nuance s’impose.
Bien que les acquis théoriques et conceptuels de la sociologie
12
classique soient constamment soumis à un questionnement réflexif
sous l’épreuve de la pratique sociologique dans une société qui
devient globale, il demeure que le fait de les revisiter avec un
regard contemporain ouvre de nouvelles perspectives de réflexion.
C’est ainsi que tout n’a pas été saturé dans l’héritage sociologique
comme le souligne M. Messu. L’apport de Geog Simmel continue
toujours à inspirer les sociologues dans leur compréhension de la
société globale. Ainsi les théories sociologiques sont-elles
devenues actuellement des boites à outils d’où il faudrait puiser les
éléments pour expliquer et comprendre ces phénomènes engendrés
par la dynamique de la société globale.
Par ailleurs, si le métier du sociologue consiste à s’investir dans
le décodage du fonctionnement de la réalité sociale et de tenter
d’apporter explication et compréhension aux nouveaux
phénomènes, ce métier est invoqué dans le cadre de la montée des
incertitudes dans un monde globalisé par les attentes d’une
demande politique, sollicitant des réponses à des questions qu’elle
se pose, en quête de prospective pour dessiner les contours de
l’avenir. C’est ainsi que se pose la question : la sociologie pourraitelle prédire l’avenir ? Plusieurs sociologues ont fait appel à faire
preuve de vigilance pour que le métier du sociologue ne tombe pas
dans le prophétisme et la prédiction. Il demeure que le sociologue,
sans prédire l’avenir, comme le souligne l’article de A. Bourdin,
doit adopter une posture qui est celle de l’option de la réflexivité
« en renvoyant au social une lecture de sa logique et de son
fonctionnement ».
Sur le terrain de l’empirie et du développement, lorsque la
sociologie œuvre en tant qu’expertise, elle se trouve confrontée à la
logique du social. En interrogeant les fragments de la sociologie
rurale au Maroc, et en se basant sur l’expérience de terrain du Haut
Atlas marocain, M.Tozy relève la rencontre, sur ce terrain, de la
temporalité du sociologue expert et celle de la sociabilité qui
entraine tout projet de développement dans une négociation. De
ceci on pourrait extraire des éléments de réflexion sur une
sociologie des « modernités multiples » et des « historicités
multiples ». Ce qui ouvre la voie à la réflexion sur le rapport de ces
terrains localisés à la mondialisation dans le cadre d’une sociologie
d’intervention
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La deuxième partie regroupe les contributions qui ont analysé
les processus de mondialisation. Ces derniers s’inscrivent dans une
temporalité historique. En examinant ce processus à travers le
prisme des droits humains, V. Cotesta montre que, si les droits
humains constituent aujourd’hui un acquis de la mondialisation et
soient devenus universels, c’est au prix d’un long processus de la
construction du Nous occidental et du Nous des autres sociétés non
occidentales, faisant reculer progressivement une conception
hiérarchique de l’humanité pour aboutir à un modèle où se
conjuguent l’universel et le singulier, corollaire du global et du
local.
Comme le montre l’article de Lalive Epinay, le processus de
mondialisation s’inscrit aussi dans la mémoire collective.
L’émergence des mémoires historiques transnationales, avec les
moyens de connectivités, sont allées au-delà de ce qu’a pu
conceptualiser Mannheim avec son concept de « génération
historique » et Halbwachs avec son concept de « mémoires
collectives ». La mondialisation s’est introduite ainsi dans le
processus de construction du côtoiement des mémoires collectives
soutenues par les sociétés de réseaux et par les espaces d’inter
connectivité.
Ces réseaux deviennent progressivement de nouveaux espaces
d’échange à la fois économique et social, et la trame de fond pour
de nouvelles reconfigurations sociales réelles et virtuelles. On ne
pourrait parler de mondialisation sans examiner les canaux
d’information qui contribuent à des processus de reconfiguration
du social, à savoir les télévisions satellitaires et le net. C’est ainsi
que l’article de F. Dépelteau montre que l’interrelationnel
transnational devient fluide et complexe. Celui-ci a besoin d’être
approché par une sociologie transactionnelle qui traite les
ensembles complexes.
Le deuxième volume ‘Territoires, localité et globalité. Faits
et effets de la mondialisation’ comporte deux parties. La première
regroupe des articles traitant de l’interrelation du global et du local
et de la transposition du local dans le global.
Le redéploiement du paysage télévisuel ainsi que l’apparition
en force des groupes sociaux virtuels ont contribué au changement
de la nature du lien social. L’article de R. Haj Moussa souligne
bien le fait que les télévisions arabes satellitaires ont créé un
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nouvel espace public arabe. Cet espace médiatique échappe au
contrôle étatique, et devient un support pour s’adresser à une
audience atomisée et enclenche, par conséquent, un processus de
reconstruction des sphères d’appartenance. A ces processus
sociaux transnationaux qui émergent, s’ajoutent de nouvelles
relations sociales virtuelles qui se tissent sur la toile du net qui,
comme le suggère l’article de S. Azizi, interpellent la confection
d’une nouvelle approche d’investigation sociologique et ethnographique.
Par le transfert de fonds, la mondialisation, par le bas, fait place
à un processus où le bricolage devient une manière de s’insérer
dans le transnational. A travers les transferts de fonds du Canada
au Sénégal par exemple, « les acteurs ordinaires » du local
« s’insèrent au sein de configurations transnationales », où le local
devient une boite à outils du bricolage local. L’immigration a
produit des territoires sociaux transnationaux où les acteurs
migrants, algériens ou marocains, créent des liens où s’activent les
relations sociales et le déploiement d’initiatives où les associations
jouent un rôle de médiation entre le global et le local, comme l’ont
examiné J. Stoessel-Ritz et A. Gana et L. Terrazoni. Les biens
communs locaux, la base matérielle du lien social, se trouvent, par
la migration, être un lien social reconfiguré. La terre, le village, et
la maison familiale deviennent ce qui lie les locaux aux migrants.
Les espaces frontaliers, comme le montre J. Berlie, sont des
espaces de ce côtoiement du local et du global par excellence.
L’article d’A. Alvarez, quant à lui, offre un témoignage de la
transposition du local culturel corollaire de l’identité dans un
espace global. Par la monstration et démonstration des symboles
d’identité qui accompagnent la globalisation, telle que la visibilité
du voile, visibilité ostentatoire qui devient plus importante dans le
pays d’accueil que dans le pays d’origine, le local côtoie le global.
Sans détruire les liens sociaux, la mondialisation a créé de
nouvelles formes de maintien de ces liens. Le déplacement des
compétences ainsi que l’attrait qu’exercent les universités du Nord
sur les étudiants du Sud, favorisent le maintien du lien entre le
local et le global à travers le médium des TIC. Des étudiants
maghrébins en France, comme l’examine l’article C. De Courcy,
maintiennent la régularité des échanges à travers ce médium avec
ceux demeurés au pays d’origine. On assiste à des recompositions
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des attaches à distance. Le même phénomène est soulevé par
l’article de M. Cissé sur la diaspora scientifique et technique
sénégalaise. Tout en étant intégrées dans les universités des pays
d’accueil, les compétences universitaires d’origine sénégalaise
installées dans les universités françaises, maintiennent des relations
avec les universités du pays d’origine et contribuent à créer une
sorte de cosmopolitisme académique transnational.
La deuxième partie regroupe les articles qui traitent de la
religion en rapport avec la mondialisation. Par sa nature et son
mode de diffusion, la religion est transnationale. L’article de A.
Benveniste rappelle que les réseaux diasporiques religieux ont
toujours existé. Les confréries religieuses au Maroc, et le culte qui
leur est dévoué, trouvent des adeptes au Sénégal ou dans d’autres
pays d’Afrique, ainsi que les cultes syncrétiques en Amérique
furent importés d’Afrique. Si le caractère transnational du religieux
est un phénomène qui a toujours existé, ce qui est nouveau est cette
« prolifération des modalités de croire », qui s’adaptent à de
nouvelles formes de nomadisme et de construction de territoires
spirituels. Ceux-ci deviennent des lieux de production d’identités
de groupes, du discours et de productions économique et
entrepreneuriales, de vente des productions de consommation
halal, telles que les « Pizzeria islamiste » et autres commodités.
Si, à travers l’histoire, la religion n’a pas échappé aux tentatives
de récupérations idéologiques, actuellement le religieux acquiert un
autre visage et se présente sous de nouvelles reconfigurations avec
la montée des idéologies religieuses et l’apparition du public. C’est
ainsi que l’article de H. Rachik analyse le processus d’idéologisation qui favorise le passage de la religion à l’idéologie. Ceci ne
se passe pas sans procéder par un travail de bricolage qui
fonctionne comme mécanisme de sélection de ses ingrédients du
réservoir du discours et des textes religieux. Par les changements
sociaux et l’ouverture sur le transnational, il est évident que les
traditions sont ébranlées ; et lorsque les traditions s’ébranlent, les
idéologies surgissent.
Le mode de transmission du religieux et celui de la socialisation
religieuse n’échappent pas à une transformation profonde dans un
monde globalisé. En se référant à plusieurs enquêtes réalisées sur
le religieux et les jeunes au Maroc, l’article de M. Ababou souligne
les changements survenus dans les moyens de transmission du
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religieux. L’apparition de l’interconnexion générationnelle supplante la transmission d’une génération à une autre. Les anciens
modes de socialisation religieuse, à travers les institutions
spécialisées ou à travers la famille, comme le montre B. Karmarti,
reculent derrière l’émergence d’une socialisation religieuse à
travers les média et la télé-prédication.
Il ressort de cet ouvrage que la mondialisation, et ce qu’elle
implique comme territorialisation, déterritorialisation et reterritorialisation, interpelle la réflexion sur les paradigmes sociologiques.
La sociologie, sans abandonner son champ d’investigation, ses
méthodes de travail de terrain, son dispositif théorique, est amenée
à investir de nouveaux territoires du social et les nouveaux modes
de leurs reconfigurations, ainsi que les processus qui les font
émerger. Tout en préservant l’ancrage sociologique, tous ces
phénomènes interpellent à la fois les regards croisés des
sociologues et des anthropologues de traditions culturelles
différentes, travaillant sur des terrains différents, ainsi que le
bricolage méthodologique qui laisse envisager de visiter d’autres
disciplines.
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PARTIE 1
La sociologie et les dimensions théoriques
de la mondialisation
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