maladie thrombo-embolique

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MALADIE THROMBO-EMBOLIQUE
CAPACITE DE MEDECINE
D’URGENCE 2005/2006
Dr Maurice RAPHAEL, SAU le Raincy-Montfermeil 93370
MALADIE THROMBO-EMBOLIQUE
• EP et TVP sont 2 manifestations d’une
seule et même maladie.
• Elles coexistent très souvent;
– 90% des EP proviennent d’une TVP
– 50% des TVP se compliquent d’EP
asymptomatique
• Le traitement est identique pour les formes
non compliquées
Patiente de 80 ans en très bon état général. Depuis 3
jours augmentation de volume du mollet droit sans
notion de traumatisme. Douleur modérée cotée 3/10.
Premier épisode de ce type.
Adressée aux urgences par son médecin pour
suspicion de phlébite avec Ddimères prélevés en
ville, positif à 900 mg/L. Il est 19h30, vendredi soir.
Complétez le dossier…
Il n’y a pas d’ATCD de maladie
thromboembolique, pas de cancer évolutif, la
patiente n’a pas voyagée, n’est pas restée alitée, ne
vient pas d’être opérée et ne prend aucun
traitement. Sur le plan clinique, l’examen est sans
particularité en dehors d’un mollet droit plus gros
et non inflammatoire.
TA: 149/85 FC: 84 T°: 37°1 FR: 16
Quel bilan biologique demandez vous?
Aucun
Mais alors que fait on?
Demande d’écho-doppler
DOPPLER NON REALISABLE
• ESTIMATION DU RISQUE
• MISE SOUS HEPARINE
• ECHO DOPPLER DES QUE POSSIBLE
Diagnostic:
Rupture de kyste poplité
DISCUSSION
• Probabilité clinique de TVP faible
• Ddimères peu spécifiques et souvent
augmentés chez le sujet âgé
• Risque emboligène faible comparativement
au risque hémorragique d’un traitement
anticoagulant
• Bilan étiologique et de recherche d’EP
inutile avant confirmation échographique
CONDUITE A TENIR DEVANT UNE
SUSPICION DE TVP
• Une fois sur deux l’hypothèse diagnostique
clinique est inexacte.
• le signe de Homans n’a aucune valeur.
• L’oedème unilatéral plus ou moins étendu du
membre est le signe clinique le plus spécifique.
• La suspicion de thrombose veineuse profonde
(T.V.P.) se fonde sur la conjonction d’arguments
cliniques et anamnestiques.
• La confirmation du diagnostic est toujours
indispensable et repose sur l’imagerie.
PREMIERE ETAPE:
EVALUATION DU RISQUE
FAIBLE
Mauvais état veineux
Obésité
Age sup. à 50 ans
MOYEN
ATCD TVP
Cancer
OP
Infections
cardiopathie
ELEVE
Post partum
Alitement sup 7 jours
Paralysie
Anomalies hémostase
Symptômes et signes cliniques chez des
malades suspects de thrombose veineuse
Signes ou symptômes
TVP +
TVP -
p
Douleur à la palpation
65%
52%
0,0001
Augmentation de volume du membre
56%
25%
0,0001
Circonférence du mollet > 3 cm
40%
20%
0,0001
Œdème prenant le godet
34%
17%
0,0002
Dilatation veineuse
11%
3%
0,002
Chaleur locale
23%
21%
0,6
Douleur unilatérale
84%
55%
0,0001
Antécédent de thrombose veineuse
3%
4%
0,9
Rougeur
18%
10%
0,002
Cordon induré
10%
3%
0,005
Signe de Homans
39%
25%
0,001
Diagnostic alternatif
13%
39%
0,0001
Constans J, et al. Am J Med 2003
Wheeler HB, et al. Haemostasis 1995
Score de Wells II
Cancer actif (patient ayant reçu un traitement curatif dans
les 6 mois précédents ou actuellement en traitement palliatif)
+1
Paralysie, parésie ou immobilisation du membre suspect
+1
Alitement récent > 3 j ou chirurgie majeure datant de moins de 3 mois
+1
Tension douloureuse localisée
+1
Œdème global de tout le membre
+1
Circonférence du mollet augmentée de 3 cm par rapport
au membre controlatéral
+1
Œdème prenant le godet
+1
Circulation veineuse collatérale
+1
Antécédent de thrombose veineuse
+1
Autre diagnostic au moins aussi probable que la TVP
-2
Wells PS, et al. N Engl J Med 2003
Score de Wells II
Score < 2
probabilité de
thrombose veineuse
faible
(5%)
Score ≥ 2
probabilité de
thrombose veineuse
forte
(28%)
Wells PS, et al. N Engl J Med 2003
Deuxième étape :
dosage des D-dimères
• La spécificité est plus faible au-delà de 80 ans,
chez les cancéreux et en postopératoire, la
proportion de tests inférieurs au seuil est alors
plus faible mais la sensibilité n’est pas affectée
• Le taux est constamment élevé pendant
les 2e et 3e trimestres de la grossesse
• Le dosage des D-dimères n’est pas
interprétable sous anticoagulants
D-DIMERES
En méthode ELISA cet examen possède une sensibilité satisfaisante mais qui n’est pas
de 100% ( 96%, il existe des faux négatifs). Actuellement, un résultat négatif ne peut
éliminer formellement une TVP.
La recherche des D-Dimères est inutile dans les situations qui s’accompagnent d’une
activation de la coagulation;
-grossesse et post-partum inf 10 jours
-hématomes, traumatismes, chirurgie inf 10 jours
-états inflammatoires, infections
-maladies du collagène
-cancers et hémopathies
-défaillance cardiaque
On observe une augmentation physiologique du taux;
-après 60 ans
-après effort physique
Il est également inutile de les doser en cas de forte probabilité de maladie
thromboembolique
Troisième étape :
échographie des membres inférieurs
• Le critère le mieux validé est
l’incompressibilité de la veine par la sonde de
l’échographe
• Les autres critères (échos intraluminaux,
distension veineuse, modifications du signal
Doppler) sont moins bien validés et dépendent
de l’examinateur
L’echo-doppler
est demandée en première intention pour étayer le diagnostic. Néanmoins, il ne s’agit
pas d’un examen d’urgence.
Sa sensibilité et sa spécificité sont excellentes et voisines de celles de la phlébographie
dans les TVP proximales poplitées et fémorales.
Sa fiabilité est nettement moins bonne pour; les TVP surales et pelviennes, affirmer le
caractère récent ou séquellaire de la thrombose, le diagnostic des TVP du membre
supérieur (phlébographie nécessaire, voire scanner hélicoïdal avec injection bi-brachiale
pour les TVP cave sup.).
85% des TVP sont proximales, 15% distales. Le caractère emboligène de ces phlébites
distales est sujet à controverse (1 à 25%).
Une méthode simplifiée examine la compressibilité de la veine fémorale commune au
niveau du pli inguinal et de la veine poplité au niveau du creux poplité. Des études
récentes confirment la fiabilité de cette technique aux urgences. La sensibilité est
supérieure à 95% et la spécificité avoisine les 75%. Cet examen se réalise en 3 minutes.
La formation est simple.
Troisième étape :
échographie des membres inférieurs
Test de compression
Échographie des membres inférieurs
Valeurs opérationnelles pour différents
niveaux de thrombose
Se (IC à
95%)
Sp (IC à
95%)
Toutes thromboses
89%
(85-92)
94%
(90-98)
Thromboses proximales
97%
(96-98)
97%
(96-99)
Thromboses distales
67-93%
86-100%
D’après Kearon C, et al. Ann Intern Med 1998
Échographie proximale des membres inférieurs
‰Intérêt de la répétition de l’examen après quelques jours
Positivité de l’échographie répétée
après un premier examen négatif
Wells 2003
4/282
1,4%
Anderson 1999
1/92
1,1%
Birdwell 1998
7/342
2,0%
Kraaijenhagen 2002
17/518
3,3%
Friera 2002
3/140
2,1%
Tick 2002
0/83
0%
Méthode coûteuse, peu rentable, difficile à mettre en œuvre
Échographie des membres inférieurs
•
Examen proximal ou de l’ensemble du membre ?
– Après une échographie veineuse complète incluant les veines
distales, le taux d’événements thromboemboliques dans les 3
mois qui suivent une échographie normale chez des malades
non anticoagulés varie de :
• 0,3% (0,1-0,8%). Shellong SM, et al. Thromb Haemost
2003
• à 0,5% (0,1-1,8%). Elias A, et al. Thromb Haemost 2003
Technique qui permettrait d’éviter la répétition des examens à J7
Attention aux images distales quand la probabilité clinique est faible
Critères permettant d’exclure
une thrombose veineuse profonde
•
Quand la probabilité clinique n’est pas forte :
– D-dimères au-dessous du seuil
– Échographie veineuse complète négative par un spécialiste
quel que soit le résultat des D-dimères
– Échographie veineuse proximale négative si la probabilité clinique
est faible ou intermédiaire
•
Quand la probabilité clinique est forte :
(Ne pas doser les D-dimères : même au-dessous du seuil, ils ne permettent
pasd’exclure la thrombose)
– Échographie veineuse complète négative par un spécialiste
– Échographie veineuse proximale répétée à J7 négative
STRATEGIES
DIAGNOSTIQUES
OBJECTIF
Exclure la TVP sur la combinaison de 2
critères indépendants:
– Dosage rapide des d-dimères
– Estimation de la probabilité clinique de
TVP
DEFI DIAGNOSTIQUE
75% des patients présentant des signes de TVP N’ONT
PAS de phlébite !!
d’où la réalisation d’un grand nombre d’écho-doppler pour
rien
• But: Rendre la réalisation des écho-doppler plus pertinente
dans la TVP
• Moyen: Utilisation combinée de:
1. La probabilité clinique
2. Le dosage rapide des d-dimères
METHODE
• Type de la revue: Méta-analyse
• Base de données: Medline et DARE (
articles en langue anglaise de 1993 à 2003 )
• Sélection des articles : faite par 2 des
auteurs de la méta-analyse
12 articles retenus sur 240 soit 5431 patients testés
RESULTATS
• Parmi les patients ayant une probabilité clinique
faible ou modérée et un test Elisa négatif, 0,4%
ont une TVP à 3 mois
• Donc, la combinaison d’une probabilité clinique
faible ou modéree et d’un test DDimères négatif
permet d’exclure le diagnostic de TVP
Sensibilité, spécificité des tests:
- Simpli-Red: Se:87,5%
Sp:77%
- Elisa quantitatif rapide = VIDAS:
Se:97,7%
Sp:45,7%
Stratégie diagnostique (II) Wells
Probabilité clinique
(n = 100)
Prévalence de TVP : 15%
Thromboses durant
le suivi : 0,4% (0,05-1,5)
Forte
(n = 43)
Faible
(n = 57)
Échographie
(n = 43)
D-dimères
(SimpliRED) (n = 57)
Normale
(n = 31)
Positive
(n = 12)
Positif
(n = 17)
Négatif
(n = 40)
D-dimères
(SimpliRED) (n = 31)
Traitement
Échographie
(n = 17)
Pas de traitement
Positif
(n = 17)
Négatif
(n = 14)
Normale
(n = 15)
Positive
(n = 2)
2e échographie J7
(n = 17)
Pas de traitement
Pas de traitement
Traitement
Positive
(n = 0,5)
Normale
(n = 16,5)
Traitement
Pas de traitement
Wells PS, et al. N Engl J Med 2003
PROTOCOLE THERAPEUTIQUE
Avant mise en route du traitement, prélever un bilan d’hémostase ( TP TCA plaquettes,
A.T.III, prot.C, prot.S, AC antiphospholipides mutation des facteurs 2 et 5...).
Le traitement initial repose sur l’héparine; héparine non fractionnée (HNF) ou de bas
poids moléculaire (HBPM). Actuellement, les HBPM peuvent être utilisées en première
intention. Des essais cliniques contrôlés ont démontré qu’elles étaient au moins aussi
efficaces que l’HNF en ce qui concerne; la récidive de thrombose, le risque
hémorragique et la mortalité (4,5).
La posologie curative est de 100 UI anti Xa/Kg/12 H (LOVENOX°, FRAXIPARINE°,
FRAGMINE°) et de 175 UI antiXa/Kg/jour pour l’INNOHEP° (une injection par
jour).
Chez la femme enceinte, le traitement recommandé est l’HNF par voie sous-cutanée (
AVK contre-indiqués). Les HBPM bien que largement utilisées n’ont pas encore
l’AMM. Leur emploi se fait sous la responsabilité du prescripteur.
SURVEILLANCE BIOLOGIQUE
Le dosage de l’activité anti-Xa (Nle: 0,5 à 1 UI/ml) n’est plus obligatoire sur le plan
médico-légal. Il est recommandé en cas d’insuffisance rénale, de grand âge, d’obésité
ou de complication hémorragique.
Numération plaquettaire initiale puis deux fois par semaine pendant trois semaines.
Une chute des plaquettes au dessous de 100000 (ou inf ou égal 60% du chiffre initial)
chez un patient traité depuis au moins 5 jours ( fréquence maximale 7 à 10 jours), doit
faire suspecter une thrombopénie à l’héparine. Dans ce cas refaire une numération
toutes les 12 heures. Si la baisse se poursuit, arrêter l’héparine.
RELAIS AVK
Préconisé entre J1 et J3 selon la réalisation ou non d’examens invasifs.
On choisit un AVK à demi-vie longue ( PREVISCAN°, COUMADINE°).
La posologie de départ est de un comprimé.
INR tous les jours jusqu’à l’obtention d’une valeur entre 2 et 3.
L’héparine est interrompue lorsque l’INR est en zone thérapeutique deux jours de suite.
Ensuite INR 3 fois par semaine la première semaine, puis 2 /semaine pendant 15 jours
puis 1/semaine, 3 semaines et enfin tous les 15 jours.
Durée du traitement selon la cause; 6 à 12 semaines pour les TVP distales, 3 à 6 mois
pour les TVP proximales.
ORIENTATION DES PATIENTS
les HBPM permettent de traiter efficacement et en toute sécurité à domicile des TVP y compris
proximales. Ce choix thérapeutique est donc tout a fait admis. Il est même recommandé pour les
TVP distales (sous poplitée), dont le risque emboligène est faible et le lever immédiat préconisé.
En ce qui concerne les TVP proximales, une hospitalisation d’au moins 48 heures (correspondant
au temps d’alitement), permettant d’effectuer un bilan pneumo-cardio-vasculaire et étiologique
est encore largement recommandée en France. Cette courte période est également mise à profit
pour informer le patient sur la conduite du traitement anticoagulant. La phlébite par elle même
n’est plus aujoud’hui une indication d’hospitalisation, c’est le contexte anamnestique et clinique
et social qui motive l’admission.
En l’absence de confirmation diagnostique immédiate possible(doppler non réalisable)
l’hospitalisation est décidée sur des critères anamnestiques, cliniques et sociaux.
La mise en route d’un traitement anticoagulant par HBPM à dose curative est admise pour une
période n’excédant pas 48 heures, en raison du risque iatrogène, chez des patients ayant au moins
une probabilité intermédiaire. La confirmation diagnostique est impérative dans ce délai.
En cas de contre indication au traitement anticoagulant (hémorragie, allergie, thrombopénie,
HTA non contrôlée, insuffisance rénale avancée), la pose d’un filtre cave est l’alternative. L’avis
spécialisé est urgent et indispensable.
Contre-indication au traitement ambulatoire
• Générales :
• · Nécessité médicale d'hospitalisation (comorbidité)
• · Risque d'inobservance du traitement
• · Grossesse
• · Absence de réseau médical
• · Refus de suivi par le médecin traitant et/ou de prise en charge de la période
de chevauchement HBPM- Anti-Vitamine K (AVK)
• Environnement social absent ou inadapté : absence de téléphone, de domicile
• fixe, solitude
• Risque hémorragique ou thrombotique accru :
• · Syndrome hémorragique ou maladie hémorragique familiale
• · Traitement anti-inflammatoire non stéroïdien
• · Insuffisance hépatique sévère
• · Insuffisance rénale (clairance ~ 30 ml/min)
• Obésité (poids 120 kg)
• · Aspects cliniques de la maladie thrombo-embolique
• · Douleur et oedème important du membre inférieur (phlegmatia caerulea dolens)
• · Suspicion clinique d'embolie pulmonaire.
Conditions minimales pour un traitement ambulatoire
(d'après la conférence de consensus ACCP Chest 2001)
•L´urgentiste doit s´assurer :
•. de l'absence de signes de gravité
•· d'un faible risque de saignement
•· de I'absence d'une insuffisance rénale
•· du bon déroulement du traitement et de surveillance
biologique
•· que les conditions de prise en charge d'une aggravation
ou d’une complication sont réunies.
EMBOLIE PULMONAIRE
• Potentiellement mortelle
• Présentations cliniques non spécifiques
• Plus souvent un diagnostic différentiel
qu’un véritable motif de recours
• Touche 1 fois sur 2 un patient de plus de 70
ans
FACTEURS DE RISQUE
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Age >70 ans (risque x 2 à 3)
ATCD de MTE (risque x 2 à 3)
Oestrogènes de synthèse (risque x 3 à 4)
Chirurgie récente, Péri partum
Cancer, maladies inflammatoires, obésité
Alitement, immobilisation prolongée, voyages
Anomalies génétiques de l’hémostase
Insuffisance cardiaque
Voyages aériens (proportionnel à la distance)
PRESENTATIONS CLINIQUES
• Il n’existe aucun signe spécifique
• La triade classique: dyspnée, hémoptysie,
douleur thoracique, n’est retrouvée que dans
20% des cas
• 90% des patients ont au moins un facteur de
risque
• Le tableau de cœur pulmonaire aigu est rare,
5 à 10%
SYMPTOMES DANS L’EP
DYSPNEE BRUTALE
75%
DOULEUR THORACIQUE
65%
FC SUPERIEURE A 100/mn
30%
FR SUPERIEURE A 20/mn
70%
HEMOPTYSIE
13%
TEMPERATURE SUP. A 38°
15%
Il y a 70% de chance d’avoir une EP avec une FC inférieure à 100/mn
SIGNES DE GRAVITE
•
•
•
•
•
•
•
IVD
Hypotension artérielle
Choc
Syncope, lipothymie
Angoisse, sensation de mort imminente
CPA à l’echocardiographie
Obstruction supérieure à 50%
ESTIMATION DE LA PROBABILITE CLINIQUE
• L’absence de tableau spécifique rend
l’approche diagnostique probabiliste
• Des équipes ont combiné des des
symptômes avec des contextes pour prédire
la probabilité d’EP ( Wells, Perrier,Miniati,
Leveau)
• Le jugement clinique reste supérieur aux
scores
SCORE DE WELLS
3,4% d’EP quand faible probabilité, 78% d’EP si haute probabilité
STRATEGIE DIAGNOSTIQUE
• D-Dimères en Elisa: sensibilité 98%,
spécificité 43%
• Ces chiffres doivent être pondérés par la
probabilité pré-test de la maladie (Bayes)
• Si 80% de risque d’EP le risque de faux
négatifs augmente à 17%.
• Inversement si risque EP = 10% le risque
d’erreur tombe à 0,6%
Les D-Dimères n’ont donc aucun intérêt en cas de forte probabilité
ECHO-DOPPLER VEINEUX
• Très spécifique 98% mais peu sensible. Si
l’examen est négatif on ne peut affirmer
l’absence de TVP
• Peut être réalisé par un urgentiste. Méthode
simplifiée en 2 points de compression.
Temps de réalisation: 3 minutes. Réussite:
98% pour 5 heures de formation
EXAMENS COMPLEMENTAIRES
• Radio de thorax: sensibilité des anomalies 30 à
40%: élargissement artère pulmonaire, dilatation
cavités droites, élévation diaphragmatique
unilatérale, épanchement.
• ECG: peu sensible et peu spécifique. Utile pour le
diagnostic différentiel
• GDS: aucun intérêt pour le diagnostic d’EP VPN
et VPP proches de 0.
• Bilan de thrombose
ECHOCARDIOGRAPHIE
• Utile en cas de cœur pulmonaire aigu.
Obstruction supérieure à 40%
• Élimine la tamponnade et l’infarctus du VD
• Dilatation du VD, réduction du VG
• Perturbation de la cinétique de la paroi libre
du VD (spécifique)
• Mouvement paradoxal du septum
SCINTIGRAPHIE
• En ventilation/perfusion
• Non invasif, mais peu disponible
• Inefficace en cas d’ATCD cardiorespiratoire
• Résultats en niveau de probabilités
• Ne permet de conclure que dans 30% des
cas
• Non indiquée en cas de choc
ANGIOSCANNER
• Injection de produit de contraste. Vérifier la
clairance chez les patients âgés
• Sensibilité 70% spécificité 90%
• Moins performant pour les sous
segmentaires, mais la gravité semble très
inférieure
ANGIOGRAPHIE
• Examen de référence mais invasif
• En dernier recours dans tous les
algorythmes
• Mortalité 0,5%
• Morbidité 1 à 5%
STRATEGIES THERAPEUTIQUES
FORMES GRAVES
• L’Oxygène corrige généralement facilement
l’hypoxémie de l’EP
• Remplissage: controversé. Aggravation de
l’interférence VD/VG, incontestable en cas
de ventilation positive
• Inotropes: efficaces sur la contractilité du
VD. Dobutamine 8µg/kg/min augmente l’IC
de 30%
FIBRINOLYSE
• Permet une reperméabilisation précoce
• Diminution des RAP de 30% en 3 heures
• Pas de supériorité démontrée à ce jour sur la
mortalité/héparine
• Manque de puissance des études
• Utilisation consensuelle en cas de choc
• Rt-PA 0,6mg/kg en 15min (maximum
50mg)
EMBOLECTOMIE
• Indiquée en cas d’EP massive avec choc
ayant une contre-indication à la fibrinolyse
ou d’instabilité hémodynamique menaçante
ne permettant pas d’attendre l’efficacité de
celle-ci
• 33% de mortalité sous CEC
INTERRUPTION CAVE
• EN CAS DE:
• Contre-indication aux anticoagulants en
présence d’une TVP
• Récidive embolique sous anticoagulant
efficaces
HEPARINOTHERAPIE
• Evite l’extension du thrombus et prévient
les récidives
• HNF: bolus de 5000 UI puis PSE 1300 UI/h
ou bolus 80 UI/kg puis PSE 18 UI/kg/h
. TCA entre 2 et 3 fois le témoin. 1er heures
après
HBPM: Tinzaparine (Innohep°) seule AMM
Efficacité idem. Vérifier la clairance
BILAN ETIOLOGIQUE
QUELLE STRATEGIE?
THROMBOPHILIES
Constitutionnelles:
.Mutation facteur V de Leiden et facteur II: risque
de MTE; 0,3%Déficit en .antithrombine, protéine
C ou S: risque de MTE; 1à3%
Acquises:
.anticorps anti-phospholipides
Mixtes
.hyperhomocystéinémie
Histoire familiale de MTE, récidive, âge<50 ans, thromboses
après voyage, grossesse, OP, lupus
CANCER?
RECHERCHE OU NON ?
RENTABILITE DU DEPISTAGE
• Risque relatif de cancer multiplié par 3 à 4 la
première année après TVP par rapport à
l’incidence dans la population.
• Par ordre de fréquence; ovaire, pancréas, foie,
cerveau
• En risque absolu, plus de probabilité d’avoir un
cancer de la prostate, du poumon, du colon
• Sur 1300 patients ayant une TVP, un bilan
extensif n’a retrouvé que 2 cancers
• Les cancers sont le plus souvent retrouvés par les
examens usuels (clinique, biologie standard, radio)
RECHERCHE DE CANCER APRES TVP
•
•
•
•
Clinique (touchers)
Radio de thorax
NFS, VS
Echo pelvienne, mammographie chez la
femme
• PSA chez l’homme
EN CONCLUSION
• EP et TVP sont deux entités d’une même maladie
• 50% des TVP se compliquent d’EP asymptomatique
• La recherche systématique d’EP asymptomatique est
inutile car elle ne modifie pas la conduite thérapeutique.
• Le dosage des D-Dimères est inutile en cas de haute
probabilité clinique.
• La confirmation échographique d’une suspicion de TVP
est obligatoire (50% de faux diagnostics cliniques)
• En l’absence de contre-indication(cf), le traitement
ambulatoire des TVP doit être privilégié. 80% des TVP
proximales peuvent bénéficier de ce traitement par HBPM
• La localisation du thrombus et le caractère « flottant » de la
tête du thrombus ne sont ni un critère de gravité ni un
facteur de risque d’EP.
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