LETTRE FINANCIÈRE ÉTÉ 2016 Par l’équipe de Financière des professionnels — Gestion privée SURVOL RAPIDE DE L’ÉCONOMIE MONDIALE Le premier semestre de 2016 s’est mieux terminé qu’il n’avait débuté, bien que la croissance économique mondiale soit à son plus faible niveau depuis sept ans. Si certains indicateurs pointent vers une accélération de cette croissance au cours des prochains mois, plusieurs organismes ont plutôt revu leurs anticipations à la baisse. Voici quelques éléments qui ont influencé les conditions économiques et pourraient continuer de le faire. FAITS SAILLANTS / Vote en faveur du retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne / Revirement spectaculaire du cours du pétrole RISQUE DE RÉCESSION SELON NOS DIX INDICATEURS / Reprise de vigueur du dollar canadien / Poursuite des politiques accommodantes des banques centrales / Réduction des anticipations de hausses du taux directeur aux États-Unis FAIBLE BREXIT : LES BRITANNIQUES CRÉENT LA SURPRISE Après plusieurs mois d’inquiétude, d’incertitude et de débats enflammés, la Grande-Bretagne a finalement voté, à la surprise générale, pour son retrait de l’Union européenne. Les résultats du référendum du 23 juin dernier ont été serrés, le clan du non au Brexit recueillant 48 % des votes contre 52 % pour ceux qui étaient favorables à l’indépendance économique du Royaume-Uni. Au lendemain de cette décision historique, la livre sterling a chuté à son niveau le plus bas depuis 1985, tandis que les Bourses européennes dégringolaient, entraînant dans la foulée les autres marchés boursiers de la planète. Cette correction aura été passagère puisque les investisseurs anticipent dorénavant le maintien des politiques monétaires expansionnistes pour une période plus étendue. De plus, la baisse prononcée de la livre sterling favorise les compagnies britanniques exposées aux secteurs extérieurs. LE PRIX DU PÉTROLE REBONDIT ET LE DOLLAR CANADIEN SUIT À la fermeture des livres en 2015, le baril de pétrole se transigeait à 37,04 $, ce qui représentait une chute de 30,5 % pour l’année. La tendance s’est toutefois renversée à la suite d’un rééquilibrage plus rapide qu’anticipé de la production et des inventaires. À la fin juin, le prix se situait aux environs de 50 $ US, ce qui devrait redonner un peu d’élan à l’économie du Canada. La devise canadienne a profité de ce revirement de situation pour passer de 72,23 $ US à la fin de 2015, à 78,08 $ US au premier jour de l’été 2016. LES BANQUES CENTRALES TOUJOURS TRÈS ACCOMMODANTES À l’échelle de la planète, plusieurs banques centrales sont de nouveau intervenues pour accentuer les mécanismes de stimulation de leurs économies respectives. La décision des Britanniques de sortir de l’UE va pousser les banques centrales à prolonger leurs programmes d’assouplissement quantitatif. Les importantes mesures mises en place en 2015 par la Banque centrale européenne tardent à faire effet et celle-ci a annoncé le lancement en juin d’un vaste programme de rachat d’obligations corporatives. Par ailleurs, les politiques monétaires déjà très accommodantes du Canada et des États-Unis n’ont pas été modifiées. Malgré trois ans d’injection massive de liquidités, l’économie nippone stagne toujours et la Banque du Japon a décidé d’adopter des taux négatifs en janvier, puis de reporter à plus tard la majoration prévue de la taxe de vente. ANTICIPATIONS DE HAUSSES DU TAUX DIRECTEUR AUX ÉTATS-UNIS : LE SUSPENS SE POURSUIT À la mi-décembre 2015, la Réserve fédérale américaine annonçait la première hausse de son taux directeur depuis près de dix ans, tout en précisant que d’autres suivraient graduellement en 2016. Depuis, chaque réunion de l’organisme s’est conclue sur un statu quo, relançant les spéculations quant au nombre et à la date du prochain ajustement de taux. Plusieurs observateurs prévoyaient que la mi-juin serait le bon moment pour passer à l’action, mais une perte de dynamisme du marché de l’emploi aux États-Unis et les craintes face au Brexit ont fait tourner le vent. Compte tenu des risques à la baisse sur la croissance économique, les investisseurs n’escomptent pas de hausse du taux directeur en 2016. LE TAUX DE CROISSANCE SOUS SON PLEIN POTENTIEL Après un départ désastreux, les marchés financiers ont profité d’un changement d’humeur des investisseurs en début février, ceux-ci réalisant finalement que les conditions économiques s’avéraient meilleures que prévu. L’économie a continué de croître faiblement, sans qu’il n’y ait toutefois de récession en vue. Les indicateurs de masse monétaire et ceux du secteur manufacturier laissent entrevoir une progression, mais le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et certaines banques mondiales ont révisé à la baisse leurs anticipations par rapport à la croissance économique mondiale. ZOOM SEMESTRIEL NOS SOLUTIONS DE PLACEMENT POUR PARER À LA VOLATILITÉ DES MARCHÉS Financière des professionnels vous propose des solutions de placement qui sauront prouver l’efficacité d’une diversification accrue dans le contexte actuel de faiblesse prolongée des taux obligataires et de volatilité des marchés. Ces solutions répondent aux objectifs suivants : / pallier aux bas taux d’intérêt des obligations; / offrir une meilleure résistance aux fortes fluctuations des marchés financiers; / accroître notre agilité dans un environnement en changement. Voici les principales caractéristiques de ces stratégies, qui permettent aux investisseurs de protéger leur portefeuille de placement en période de volatilité, tout en optimisant son potentiel de rendement. PORTEFEUILLE PRIVÉ FDP STRATÉGIES ALTERNATIVES / Vise le rendement absolu positif et réduit la volatilité. / Ajoute une protection contre la baisse des marchés boursiers. / Permet d’obtenir à long terme un taux de rendement similaire à celui des actions, avec une volatilité proche de celle des obligations. / Offert exclusivement en Gestion privée de portefeuilles ou en Gestion privée en titres. PORTEFEUILLE PRIVÉ FDP OBLIGATIONS CANADIENNES CORPORATIVES /Permet de profiter d’une plus grande diversification et d’un revenu supérieur. / Regroupe des obligations canadiennes de bonne qualité. / Compte plus de 125 titres d’entreprises, ce qui réduit le risque lié à une société en particulier. / Offre une meilleure protection dans un contexte de hausse des taux d’intérêt reliée à une conjoncture économique favorable. / Offert exclusivement en Gestion privée en titres. PORTEFEUILLE FDP REVENU FIXE MONDIAL / Donne accès à des marchés offrant des taux d’intérêt plus attrayants. / Limite le risque de devise grâce à une couverture en dollar canadien. / Accorde toute la latitude voulue au gestionnaire pour bien se positionner dans les catégories présentant le meilleur rapport risque-rendement. DANS LA MIRE DES MARCHÉS LES GIGANTESQUES FEUX DE FORÊT ENFUMERONT-ILS L’ÉCONOMIE CANADIENNE? Selon le gouverneur de la Banque du Canada, l’économie canadienne s’ajuste petit à petit au choc du prix pétrolier et reprendra enfin un peu d’élan, après avoir souffert de la lenteur de la reprise aux États-Unis, de la faiblesse des exportations et des bas prix des matières premières. Les feux de forêt historiques qui ont fait trembler l’Alberta en mai et juin laisseront toutefois des traces : l’interruption de la production pétrolière qu’ils ont provoquée retranchera vraisemblablement de 1 à 1,25 point de pourcentage à la croissance de l’économie du pays au second trimestre. Néanmoins, le numéro un de la banque centrale canadienne prévoit une progression supérieure à celle anticipée pour les trois prochains mois. LE BRÉSIL SOUFFRE, MAIS SA BOURSE SE PORTE BIEN Entré en récession en 2014, le Brésil y est encore et les prévisions de croissance économique pour la fin de l’année n’ont rien d’encourageant. Le pays est aux prises avec une dette souveraine anormalement élevée, des problèmes sociaux, le virus Zika et une affaire de corruption politique impliquant la société pétrolière d’État Petrobras, sans compter l’État de Rio, qui est au bord de la faillite. Malgré tout, la Bourse brésilienne se classe parmi les meilleures au monde, avec un rendement de près de 15 % jusqu’ici en 2016. Comment est-ce possible? Tout comme le Canada, le Brésil dispose de ressources naturelles variées et produit de grandes quantités de pétrole. Le regain de vigueur du prix de l’or noir et de plusieurs autres ressources explique donc en partie cette progression. RENDEMENT DES MARCHÉS : VUE D’ENSEMBLE LES FLUCTUATIONS DES MARCHÉS BOURSIERS ET LE FAIBLE RENDEMENT COURANT DES OBLIGATIONS ONT RETENU L’ATTENTION SUR LES MARCHÉS FINANCIERS AU COURS DU PREMIER SEMESTRE; EXAMINONS LA SITUATION PLUS EN DÉTAILS. / Titres à revenu fixe Tenant compte du fait que la baisse des taux d’intérêt s’est poursuivie au premier trimestre, les obligations ont généré un rendement total fort attrayant, contre toute attente. Le niveau très faible des taux en Europe exerce une pression à la baisse sur les taux en Amérique du Nord. De plus, il semble que le marché obligataire se soit dissocié des conditions réelles de l’économie. Les gestionnaires de portefeuille ont ajouté de la valeur durant ce trimestre. / Actions canadiennes / À la mi-juin, la Bourse canadienne affichait une progression de l’ordre d’environ 8 % depuis le début de l’année. Le redressement du prix du pétrole a eu des effets positifs, tout comme les bonnes performances des titres du secteur minier. Les actions d’entreprises aurifères se sont démarquées, de même que celles des fiducies immobilières et des utilités publiques. Les banques canadiennes ont obtenu de meilleurs résultats financiers que prévu et il convient de souligner aussi la reprise de vigueur des titres de sociétés canadiennes de petite capitalisation. Puisque nos portefeuilles en actions canadiennes mettaient davantage l’accent sur des titres de qualité de grandes entreprises, ils ont sous-performé par rapport à l’indice composé S&P/TSX. Actions globales Les places boursières de l’Amérique du Sud ont été les plus performantes, celles du Brésil et du Pérou s’étant particulièrement distinguées en raison de leur exposition aux ressources. Les Bourses américaines ont dû se contenter d’une progression d’environ 2,5 %, alors que celles d’Europe ont souffert du retrait du RoyaumeUni de l’Union européenne. Enfin, le marché boursier japonais a été lourdement pénalisé par l’immobilisme de sa banque centrale, qui n’a pas mis en place de nouvelles mesures d’assouplissement quantitatif. Bien que les rendements absolus des actions globales, exprimés en dollar canadien, aient été négatifs, les sous-gestionnaires ont, dans l’ensemble, surpassé leurs indices de référence et ajouté de la valeur aux portefeuilles. La devise canadienne s’est appréciée dans l’ensemble par rapport au dollar américain et à l’euro, amputant ainsi le rendement des actions étrangères pour un investisseur canadien. ÉVOLUTION DES RENDEMENTS CUMULATIFS DES INDICES* DU 31 DÉCEMBRE 2015 AU 30 JUIN 2016 VALEUR EN $ CA 110 INDICES 105 S&P/TSX 100 S&P 500 US S&P 500 95 MSCI Monde 90 01-201602-201603-201604-201605-201606-2016 *En argent canadien, sauf indication contraire. Source : Bloomberg DEUX RISQUES À CONSIDÉRER ET SI DONALD TRUMP DEVENAIT PRÉSIDENT? LA CHINE REPRENDRA-T-ELLE SON ÉLAN? Qui aurait cru, au début du dernier semestre, que Donald Trump serait le candidat républicain lors de la prochaine élection présidentielle américaine? Les marchés financiers entrevoient cette possibilité avec beaucoup d’inquiétude, questionnant le programme économique du candidat et ses déclarations incendiaires, notamment sur la renégociation de l’ALÉNA, l’établissement de tarifs douaniers sur les importations chinoises et l’expulsion des immigrants illégaux. La situation en Chine représente sans doute un des plus importants risques systémiques, bien que les autorités du pays affirment qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter des niveaux d’endettement élevés observés, tant que le taux de croissance se maintient dans une fourchette raisonnable. Les observateurs prétendent que les mesures protectionnistes qu’il prône pourraient être extrêmement nuisibles à l’économie américaine et à celle de ses partenaires commerciaux, comme le Canada. Ce qu’il faut sans doute retenir de la situation actuelle, c’est la montée du mouvement populiste américain qui a pavé la voie à la candidature du milliardaire. Autre constatation : Donald Trump et Hillary Clinton se démarquent comme étant les candidats les moins populaires et les moins aimés de toutes les campagnes présidentielles à ce jour. Il faudra voir comment les marchés réagiront au choix du peuple américain. La Banque de Chine a injecté beaucoup de liquidités et diminué les taux d’intérêt au premier trimestre, mais elle n’a pas mis de l’avant d’autres mesures d’assouplissement par la suite, ce qui n’a pas rassuré les investisseurs. Aujourd’hui aux prises avec une monnaie dépréciée et une importante surcapacité industrielle, l’empire du Milieu doit faire le nécessaire pour opérer un rééquilibrage de son économie vers des secteurs plus productifs et plus rentables. Mais un tel virage demande du temps… La patience demeure donc de mise! DES OBLIGATIONS GOUVERNEMENTALES À TAUX NÉGATIF : QUI L’AURAIT CRU? Depuis 2008, les grandes banques centrales ont mis de l’avant des politiques monétaires non conventionnelles dans le but de stimuler l’emprunt et la croissance économique. Elles ont notamment abaissé leurs taux directeurs à des niveaux jamais vus, tout en injectant d’énormes quantités de liquidités au moyen de programmes d’assouplissement quantitatif d’envergure. TAUX DE RENDEMENT OBLIGATAIRE SUR 10 ANS 2 ans 5 ans 10 ans Portugal 0,56 % 1,80 % 2,99 % États-Unis 0,58 % 1,00 % 1,47 % Italie - 0,11 % 0,29 % 1,26 % Espagne - 0,20 % 0,18 % 1,16 % Canada 0,52 % 0,57 % 1,06 % Royaume-Uni 0,10 % 0,35 % 0,87 % Suède - 0,63 % - 0,29 % 0,25 % France - 0,54 % - 0,35 % 0,18 % Pays-Bas - 0,60 % - 0,42 % 0,08 % Allemagne - 0,66 % - 0,57 % - 0,13 % Japon - 0,30 % - 0,31 % - 0,22 % Suisse - 1,07 % - 1,00 % - 0,58 % Devant les succès mitigés de ces mesures, la Banque du Japon et la Banque centrale européenne ont employé une nouvelle stratégie surprenante au premier abord : l’adoption de politiques de taux d’intérêt négatifs. Ces organismes estiment qu’en offrant un taux inférieur à zéro sur leurs obligations souveraines, ils entraîneront une augmentation du volume des prêts bancaires et par ricochet, une hausse des dépenses et de l’inflation. D’autres banques centrales suivent le pas Comme le démontre le tableau à gauche, de nombreuses autres banques centrales ont utilisé cette stratégie, bien qu’elle n’ait pas encore produit les résultats escomptés. Il semblerait en effet que dans un contexte de taux négatifs, les consommateurs cherchent plutôt à épargner davantage et à réduire leurs dépenses. Les anticipations d’inflation continuent donc de rester faibles dans les pays qui utilisent cette approche. La situation affecte aussi la rentabilité des banques et ne les incite pas à accélérer les prêts aux particuliers. Aussi longtemps que la croissance mondiale et l’inflation resteront aux niveaux actuels, les taux d’intérêt stagneront. Seule une reprise économique solide et s’étalant sur plusieurs trimestres pourrait initier un changement de tendance. Nul doute que les banques centrales mettront de l’avant d’autres initiatives visant à générer un tel mouvement. Source : RBC Capital Markets NIVEAU ACTUEL 30 juin 2016 VARIATION 1er trimestre 2e trimestre 6 mois Taux d’intérêt CAD 10 ans 1,06 - 0,17 - 0,17 - 0,33 USD 10 ans 1,47 - 0,50 - 0,30 - 0,80 CAD -> USD 0,77 6,93 % - 0,40 % 6,49 % EUR -> USD 1,11 4,74 % - 2,71 % 1,91 % 48,33 3,51 % 26,06 % 30,48 % 1 322,20 16,14 % 7,26 % 24,57 % S&P/TSX (R.T.) 14 065 4,54 % 5,07 % 9,84 % S&P 500 (R.T.) 2 099 - 5,22 % 2,87 % - 2,50 % MSCI Monde (R.T.) 4 535 - 6,81 % 1,42 % - 5,48 % MSCI Europe (R.T.) 5 169 - 8,82 % - 2,29 % - 10,91 % 258 - 8,05 % 1,11 % - 7,03 % 15 576 - 11,72 % 1,35 % - 10,53 % 364 - 1,13 % 1,07 % - 0,08 % 1 035 1,39 % 2,62 % 4,05 % Devises Denrées WTI pétrole OR INDICES BOURSIERS Amérique du Nord ($ CA) International ($ CA) MSCI AC Asie/Pacifique (R.T.) NIKKEI Japon MSCI Marchés émergents (R.T.) Obligataire FTSE/TMX Univers Source : Bloomberg Les opinions exprimées ici ne reflètent pas nécessairement celles de la Financière des professionnels. 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