de l`Office de Génie Écologique

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NOUVELLES BRÈVES
n°24 – ANNÉE 2013
VEILLE ÉCOLOGIQUE
LE POINT SUR ...
Le nouvel atlas des amphibiens et reptiles de France
Listes rouges régionales
espèces menacées
Cet ouvrage présente la distribution
d’un panel de 34 espèces d’amphibiens et 39 de reptiles indigènes
vivants en France métropolitaine
(Corse comprise), ainsi que 8 espèces introduites par l’homme (6 amphibiens et 2 reptiles).
Pour chacune des espèces sont indiqués en plus de la carte détaillée, la
répartition globale, l’écologie et le
statut (espèce éteinte, en danger,
vulnérable, préoccupation mineure,
etc.).
L’ouvrage comprend aussi un chapitre
sur les données fossiles et la mise en
place de l’herpétofaune actuelle dans
notre pays, ainsi qu’un autre sur les
menaces qui pèsent sur les espèces
et les mesures prises pour leur
conservation.
Le 15 janvier 2013 est sorti l’Atlas
des Amphibiens et Reptiles de
France, coédité dans la collection
Inventaires & Biodiversité des Publications scientifiques du Muséum et Biotope éditions. Ce nouvel atlas des
amphibiens et reptiles de France est
le troisième réalisé par la Société Herpétologique de France (SHF). Le précédent atlas datant de 1989, il s'agit
donc ici d'une mise à jour très importante. Elle marque un progrès considérable des connaissances acquises
sur la répartition des amphibiens et
des reptiles de France, pendant ces
20 dernières années. Il est le fruit du
travail d’un millier de naturalistes qui a
permis de quadrupler la masse des
données collectées.
Cependant, des données récentes ne
sont pas incluses. En effet, les outils
collaboratifs et les bases mutualisées
mis en place ces dernières années
ont augmenté de façon importante le
volume de données disponibles. On
comprend ainsi qu’il était difficilement
réalisable d’inclure des milliers de
données au fur et à mesure. Toutefois, saluons cette parution et ce travail conséquent qui a réuni de nombreux spécialistes de l'Herpétofaune.
Cet ouvrage richement illustré est
accessible à un large public. À découvrir au plus vite !
Amélie Adamczyk
Le coup d’œil d’O.G.E. :
De plus en plus de démarches d’élaboration de listes rouges voient le jour dans les
régions françaises, destinées à fournir des
inventaires des espèces menacées et à
guider les politiques régionales de conservation. Ces listes sont élaborées grâce à
la collaboration de nombreuses associations de protection de la nature. Pour la
flore vasculaire, la Fédération des conservatoires botaniques nationaux appuie les
CBN dans la réalisation de listes rouges
dans toutes les régions, en coordination
avec les DREAL.
La majorité de ces listes sont réalisées en
employant la méthode développée par
l’Union internationale pour la conservation
de la nature (UICN). Celle-ci mesure une
probabilité d’extinction au niveau mondial
ou un risque de disparition au niveau régional. Selon la méthodologie de l’UICN,
chaque espèce peut être classée dans
l’une des 11 catégories de la Liste rouge
en fonction de son risque de disparition de
la région considérée. La première étape
de l’élaboration d’une liste rouge consiste
à recueillir un maximum de données sur
une période suffisamment longue et à
différentes échelles spatiales imbriquées
pour tenter d’évaluer des tendances et
affiner au mieux les connaissances sur
l’état général de l’espèce évaluée. Le classement des espèces dans les catégories
d’espèces menacées s’opère sur la base
de cinq critères d’évaluation faisant intervenir des facteurs quantitatifs tels que la
taille de la population, le taux de déclin, la
superficie de l’aire de répartition ou sa
fragmentation. Il suffit qu’au moins un des
critères soit rempli pour qu’une espèce
soit classée dans l’une des catégories. Ce
principe permet de rendre la méthodologie
applicable à n’importe quel groupe taxonomique.
Ces listes constituent un outil de sensibilisation destiné à alerter un large public sur
la nécessité d'agir pour enrayer les menaces qui pèsent sur la biodiversité en général. Les listes rouges sont un bon indicateur pour apprécier l’état de santé de la
biodiversité à différentes échelles géographiques. Elles ont pour vocation d’être des
outils destinés à orienter les actions de
conservation au niveau des régions. Elles
contribuent notamment à l’identification
des priorités d’action pour les espèces
protégées, à l’élaboration des trames vertes et bleues et à la définition des stratégies d’aires protégées.
Photo : © P. Thévenin juin 2013
Faon de chevreuil observé lors d’une de nos prospections en juin 2013.
La lettre
des
de l'Office de Génie Écologique
REALISATION DE DEUX ECO-PONTS SUR LE RÉSEAU ESCOTA
ÉDITO
LE CHANGEMENT DANS LA CONTINUITÉ
Notre société s’est dotée d’un nouveau logo plus en
adéquation avec notre temps que vous pouvez
découvrir sur la première page de La Lettre.
De même, nous avons refait notre site internet
www.oge.fr. Celui-ci présente mieux les différents
aspects de notre activité au service de nos clients.
Nous intervenons à différents stades d’un projet :
depuis les phases amont de choix d’un site d’implantation ou de tracé, en passant par la réalisation
du volet milieu naturel de l’étude d’impact, jusqu’à
la mise en œuvre concrète selon les principes du
génie écologique et le suivi des mesures de réduction d’impact ou mesures compensatoires.
Un exemple remarquable est le travail réalisé par
O.G.E. avec la société Cofiroute pour l’autoroute
A28 et son fameux Pique-prune (Osmoderma eremita). En effet, nous avons travaillé avant le chantier pour trouver un tracé de moindre impact avec
les équipes de maîtrise d’œuvre, puis nous avons
assisté les opérations de transplantation des fûts
d’arbres à cavités. Ensuite, nous avons effectué le
suivi des populations du Pique-prune transplantées.
Cette année nous obtenons les dix ans de ce suivi.
Une décennie de suivi des animaux par capture –
recapture ou par radiotracking pendant laquelle
nous nous sommes rendu compte des obstacles à
la dispersion des piques-prunes. Tous les enseignements ont été utilisés par le Conseil Général de
la Sarthe pour la gestion du site.
En janvier 2010, la société Escota (Vinci Autoroutes) a signé avec
l’Etat un avenant à son
Contrat de Concession
afin de rendre son réseau plus compatible
avec les principes directeurs du Grenelle de
l’Environnement et de
proposer à ses clients
une autoroute plus sûre,
plus respectueuse de
A57 Pk 136,2 - commune de Pignans
l’environnement. Cet
avenant a débouché sur
la création du « Paquet Vert Autoroutier » (PVA) qui regroupe des
opérations liées à l’amélioration des conditions environnementales.
Les actions comprennent notamment deux passages supérieurs spécifiques pour la faune : le premier sur l’A8 à Brignoles, le second sur
l’A57 dans la commune de Pignans.
En 2010, O.G.E. a été chargé des études écologiques complétant des
études antérieures réalisées à la fin des années 1990. Nous avons
positionné 10 ouvrages dont deux ont été retenus pour le PVA. L’insertion écologique comprend la reconstitution d’une mosaïque d’habitats pour le rendre favorable à une grande diversité d’espèces telles
que des reptiles, des insectes, des carnivores, des chiroptères, des
ongulés… Les aménagements de finition ont été réalisés par un
paysagiste et un consultant, Caryl Buton. L’inauguration de ces deux
éco-ponts a eu lieu le 24 mai 2013.
Ce projet constitue un des rares exemples français de réalisation
d’ouvrages spécifiques pour la faune sur d’anciennes infrastructures
conçues avant les normes environnementales.
Un suivi de dix années pour un projet est exceptionnel en France. C’est pourquoi, nous tenons à
remercier la société Cofiroute pour la confiance
qu’elle nous a accordée au long de toutes ces années.
Je vous souhaite bonne lecture de cette 24ème lettre
d’O.G.E.
Benoît Toury
http://www.uicn.fr/
Jean-François Asmodé
Vincent Vignon
SOMMAIRE
Page 2
LES DOSSIERS D’O.G.E. : Le Paquet Vert Autoroutier de
Cofiroute (Vinci autoroutes) 2010-2013
Page 3
INITIATIVES : Conservation des forêts anciennes du Maramures en Roumanie
Page 4
VEILLE ECOLOGIQUE :
Le nouvel atlas des amphibiens et reptiles de France
LE POINT SUR...
Listes rouges régionales des espèces menacées
La lettre d'O.G.E.
P4
Ce document est réalisé par la société O.G.E. à destination de ses partenaires professionnels exclusivement.
O.G.E. – 5, boulevard de Créteil – F-94100 Saint-Maur-des-Fossés – Tél. 01 42 83 21 21 – Fax 01 42 83 92 13 – mél : [email protected]
Directeur de la publication : J.-F. Asmodé – Rédaction : J.-F. Asmodé, V. Vignon, C. Jérusalem, A. Adamczyk, B. Toury.
© O.G.E., 2013 Textes et photos : tous droits de reproduction intégrale ou partielle réservés.
P1
LES DOSSIERS
DOSSIERS
LE PAQUET VERT AUTOROUTIER DE COFIROUTE (VINCI AUTOROUTES) 2010-2013
Sur les 1100 km d’autoroutes du réseau
Cofiroute, nous nous sommes attachés à
identifier les ruptures de continuités écologiques liées à l’infrastructure linéaire (à
différentes échelles spatiales) mais aussi
à valoriser le rôle des dépendances vertes en tant que réservoirs de biodiversité
ou de continuité écologique. L’ensemble
des études réalisées a abouti à un programme d’aménagements ambitieux
adapté aux territoires traversés.
A71 Pk162 - Rossolis intermédiaire
Décembre 1993 : Nous avions réalisé une première expertise des sites il y a 20 ans
Décembre 2010 : boisement plus haut, plus dense et en progression vers l’étang
Le patrimoine naturel y est exceptionnel
pour la Sologne. La restauration a notamment consisté à refaire la bonde
pour maîtriser les niveaux d’eau, éliminer les arbustes qui avaient colonisé les
végétations riveraines, ouvrir un taillis,
une lande, reprofiler des mares, etc.
(voir article p.3 de La lettre n°23).
A71 Pk109 - Landes de Sologne
Un premier ensemble de buses sèches a
été mis en place pour la petite faune
dans les mosaïques d’habitats les plus
menacées des paysages ruraux (vallées
bocagères avec prairies naturelles, mares, haies structurées et lisières). Il s’agit
des vallées les plus typiques à la traversée desquelles l’autoroute n’était pas ou
peu franchissable par la petite faune.
Photo : Cofiroute
D’autres sites ont été gérés avec des
actions portant notamment sur la limitaA10/A11 Pk19 - Orchis bouc
Février 2011 : restauration des ceintures de végétation herbacées en rive
A10 Pk41 - Pelouse calcicole
Sur le réseau Cofiroute, ce ne sont pas
moins de dix buses (ou éco-ducs) qui
ont été foncées sous l’autoroute. Le suivi
écologique, qui a débuté en 2011, a déjà
prouvé l’efficacité de ces dispositifs.
Christelle Jérusalem
A71 Pk 162 - Evolution de l’étang de Sologne de 1993 à 2012 ©V. Vignon
Fonctionnalité écologique des emprises autoroutières
Les dépendances vertes peuvent constituer des zones refuges pour des espèces menacées par la transformation des
paysages, notamment agricoles. Ces
sites peuvent alors comporter des espaces naturels abritant des cortèges d’espèces végétales et/ou animales de fort
intérêt patrimonial.
O.G.E. a ainsi identifié un ensemble de
sites naturels parmi lesquels 5 ont fait
l’objet d’un plan de gestion suivi d’une
gestion écologique. Nous avons recherché en priorité les milieux présentant le
plus fort potentiel écologique, à savoir
les zones humides (dépressions humides, zones de suintement, mares temporaires, étangs…), les milieux pionniers
(éboulis calcaires, parois rocheuses), les
milieux ouverts de type pelouses calcicoles et les landes à bruyères. Nous avons
réalisé des inventaires écologiques et
Retrouvez nos Lettres sur le site : http://www.oge.fr
P2
de milieux comme la fauche des prairies
avec exportation, la réouverture de la
végétation sur des bassins autoroutiers,
la restauration de landes à bruyères...
Les résultats obtenus lors des premières années de suivi sont encourageants
et permettent de démontrer l’efficacité
des mesures mises en place. Ce projet
est réalisé en concertation avec le Parc
Naturel Régional de la Haute Vallée de
Chevreuse. Une convention de partenariat a été signée entre le Parc et Cofiroute.
Juin 2012 : ceintures végétales restaurées
recensé les espèces rares ou protégées
à l’échelle régionale et nationale ainsi
que des habitats naturels à enjeux.
Des mesures de gestion et/ou de restauration adaptées ont été proposées. Notre
société a assisté Cofiroute dans le cadre
de la réalisation des travaux de génie
écologique. Les effets positifs des mesures ont été confirmés sur plusieurs sites
lors de suivis écologiques réalisés par
O.G.E. et par Théma Environnement.
& Vincent Vignon
A28 Pk148,5 - Orobanche sanglante
A10 Pk239,5 - Azuré du Serpolet
INITIATIVES
CONSERVATION DES FORÊTS ANCIENNES DU MARAMURES EN ROUMANIE
Les sites naturels remarquables
Fonçage d’une buse sous l’autoroute
Des actions de gestion ont été identifiées sur des milieux dits de « nature
ordinaire » mais présentant un certain
potentiel en tant que continuités écologiques ou en tant que sites refuges. Deux
tronçons ont été étudiés en Beauce et
en Ile-de-France. Ce dernier, d’une dizaine de kilomètres, a été sélectionné
sur le tronc commun A10/A11 (Pk16 à
26). Des mesures de gestion écologique
ont été proposées sur différents types
tion de la colonisation forestière de pelouses (A10 Pk239,5 et A11 Pk41), de
prairies et parois rocheuses (A28
Pk148,5) ou de landes (A71 Pk107109). Il s’agit de sites au patrimoine
naturel de grand intérêt.
La perméabilité transversale pour la
petite faune terrestre
Pour chaque partie du réseau, une analyse des continuités écologiques a été
menée à différentes échelles. Pour cela,
des groupes d’espèces de référence ont
été identifiés en fonction de leurs habitats préférentiels, leur capacité de dispersion, leurs modes de vie… Les manques en terme de perméabilité de l’infrastructure ont été mis en évidence pour
chacun de ces groupes, à savoir les
ongulés, la petite faune terrestre
(carnivores, reptiles, amphibiens…) mais
aussi les poissons.
...
La biodiversité ordinaire
Dans le groupe Vinci Autoroutes, Cofiroute a également signé avec l’Etat un
avenant à son Contrat de Concession
débouchant sur la création du « Paquet
Vert Autoroutier» (PVA).
Une partie des actions concerne la préservation de la biodiversité. Pendant 3
années, O.G.E. a accompagné la société Cofiroute dans cette démarche.
SUITES
Le site le plus remarquable est un vieil
étang de Sologne. Sa restauration a été
récompensée par un premier prix reçu le
4 octobre 2012 par Cofiroute et O.G.E.
de l’Institut des Routes, des Rues, des
Infrastructures pour la Mobilité.
Ceruchus chrysomelinus
L’étang localisé sur l’A71 (Pk162) est
dans une emprise enclavée entre une
voie ferrée et l’autoroute. Sans intervention depuis 30 ans, ses berges étaient
en cours de colonisation forestière limitant l’expression de la flore des ceintures
de végétation et de la faune associée.
O.G.E.
accompagne Vita Sylvae
Conservation (fondation présidée par
Bertrand Sicard) dans son projet de
protection des forêts anciennes du Maramures en Roumanie. Ces forêts font
l’objet de coupes rases qui sont de plus
en plus intenses depuis une dizaine
d’années. La mission d’O.G.E. est de
valider l’intérêt écologique de forêts
pressenties pour une maîtrise foncière.
Un diagnostic écologique des coléoptères saproxyliques et des vertébrés a
été réalisé en juin 2013 par Nicolas
Gouix, du Conservatoire des Espaces
Naturels de Midi-Pyrénées, et Vincent
Vignon, O.G.E. Nous y avons trouvé
les structures forestières et les cortèges d’espèces caractéristiques des
forêts anciennes, notamment un coléoptère le Ceruchus chrysomelinus,
une relique glaciaire présente en Scandinavie et Pays Baltes, ponctuellement
dans les Carpates et plus rarement
dans l’Arc alpin. Cette espèce, avec
d’autres, est un marqueur de la continuité des habitats depuis la recolonisa-
Forêt du Maramures à Rozavlea
tion forestière postglaciaire, il y a environ 10000 ans.
Vincent Vignon
Retrouvez nos Lettres sur le site : http://www.oge.fr
P3
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