le défi de la maladie d`Alzheimer / Le Plan Alzheimer

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La maladie chronique et le vieillissement
La maladie chronique et le vieillissement : le défi de la maladie
d’Alzheimer
Le Plan Alzheimer : Angleterre
Conférencier : Sube Banerjee, M.D.,
M.Sc., FRCPsych, Codirecteur, Stratégie
nationale sur la démence. Conseiller
professionnel principal / Santé mentale des
personnes âgées, ministère de la Santé,
Angleterre. Professeur titulaire, Santé
mentale et vieillissement,The Institute of
Psychiatry, King’s College de Londres.
La prestation de soins liés à la démence au
Royaume-Uni coûte actuellement 17
milliards de livres chaque année et cette
somme continue d’augmenter. Étant
donné que l’on s’attend à ce que la prévalence de la maladie d’Alzheimer double
d’ici 30 ans, alors qu’environ 1,4 million de
personnes seront touchées par cette
maladie, le Dr Sube Banerjee a mentionné
qu’il est impossible de remettre en question la nécessité d’améliorer la stratégie
nationale sur la démence en Angleterre.
Le Dr Banerjee, qui est codirecteur de
l’élaboration d’une Stratégie nationale sur
la démence en Angleterre a fait observer
que les coûts rattachés à la démence — qui
atteindront possiblement 51 milliards de
livres lorsque la prévalence aura doublé
— sont déjà plus importants que l’ensemble
des coûts liés au cancer, aux maladies cardiovasculaires et au diabète. La majorité
de cette somme est consacrée au placement en maison de soins, et seulement un
tiers des personnes atteintes de démence
en bénéficie. Une étude du National Audit
Office est arrivée à la conclusion que l’argent est mal dépensé, qu’on le dépense
trop tard et qu’il sert à payer des services
non coordonnés.
La stratégie, qui est à l’état d’ébauche
(publication de la version intégrale prévue
en février 2009), porte sur quatre thèmes
principaux, a expliqué le Dr Banerjee. Une
sensibilisation accrue, l’établissement de
bons diagnostics et de diagnostics précoces,
des soins de meilleure qualité et la mise en
œuvre d’une stratégie visant à améliorer
la qualité de vie des patients.
Le Dr Banerjee a affirmé que la stigmatisation qui fait que les gens n’osent pas
discuter de leurs symptômes avec les professionnels de la santé se manifeste également parmi les fournisseurs de soins de
santé. Il en résulte un nombre de traitements
insuffisants aux stades peu avancés : il va de
soi qu’un diagnostic doit être posé pour que
le patient ait accès aux services dont il a
besoin. Les fausses croyances, qu’il a décrites
comme généralisées, incluent en premier
lieu l’idée que la démence et les problèmes
de mémoire font partie du processus de
vieillissement et que l’omnipraticien ne doit
pas en tenir compte et en second lieu,
qu’étant donné que les médicaments servant à contrer les effets de la maladie ne sont
pas encore disponibles, rien ne peut être fait
pour atténuer les effets de la démence.
Ces croyances perdurent malgré un grand
nombred’études qui ont montré que les interventions psychosociales et éducatives permettaient d’accroître les bienfaits des traitements.
L’objectif visant à établir des diagnostics plus précoces se bute à un obstacle de
taille : seul 1/3 des personnes reçoit un
diagnostic en bonne et due forme et
souvent lorsqu’il est trop tard pour les
faire participer à la prise de décision.
Le ministère de la Santé a financé un
projet pilote d’un modèle de prestation de
services en matière d’intervention précoce,
le modèle Croydon Memory Service. Il
représente une « évolution » par rapport
à la clinique de la mémoire, selon le
Dr Banerjee. Ses services s’adressent aux
personnes atteintes de démence précoce à
moyenne. Le service, qui est conçu pour
être reproduit, repose sur des équipes cliniques formées pour faire des évaluations
génériques et il utilise l’aiguillage
provenant d’omnipraticiens et des services sociaux, les évaluations à domicile, les
évaluations à l’aide de manuels et d’outils
normalisés, la planification des diagnostics et de la gestion, les réserves pour services sociaux groupés, les soins
psychologiques, la médication, la continuité des soins et l’examen des cas. Il a
prêté au modèle les avantages suivants : il
améliore la capacité à établir de bons diagnostics, à bien les effectuer et à les faire
suivre de soins et de soutien immédiats et
individualisés. Le suivi effectué a permis
de déceler d’importantes améliorations de
la qualité de vie, de même qu’une diminution des troubles comportementaux.
L’amélioration de la qualité des soins
va de pair avec la transmission du
message voulant que les services permettent aux gens de bien vivre avec la
démence. Modifier les services en matière
de démence dans les hôpitaux généraux,
offrir des soins intermédiaires et de relève,
améliorer les soins à domicile ainsi que les
maisons de soins et améliorer le processus
d’inscription sont toutes des mesures qui
pourront faire en sorte que les patients
atteints de démence auront droit à une
meilleure qualité de vie.
Le thème final du rapport portait
principalement sur l’exécution de la
stratégie et le lancement des appels relatifs à l’implantation locale, au soutien
régional et à la coordination nationale en
matière de diffusion de l’information, sur
la recherche et sur le soutien en vue de la
mise en œuvre. Même si l’investissement
est important, il fait remarquer que les
maisons de soins coûtent environ 7 milliards de livres par année. Si seulement 10
p. cent des renvois vers des soins de longue
durée étaient repoussés, l’investissement en
coût de la nouvelle stratégie atteindrait le
seuil de rentabilité, selon le Dr Banerjee.
Il a terminé en disant que l’amélioration de la qualité des soins en démence
nécessite de la vision, des modifications au
système, de l’ambition quant à la portée,
des investissements, un engagement
durable et une direction. La stratégie
nationale en cours d’élaboration offre un
cheminement clinique simplifié et d’efficacité accrue.
www.geriatricsandaging.ca/Solidage/fr/ 13
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