3- Impacts anthropiques et utilisation des poissons comme indicateurs de l’intégrité biotique des écosystèmes d’eau douce Les écosystèmes aquatiques continentaux font partis des écosystèmes les plus impactés par les activités humaines 1) Perturbations chimiques (pollution des eaux) : pollution diffuse, aigue, perturbateurs endocriniens, pollution toxique 2) Perturbations physiques : barrages, navigation, prélèvements d’eau, déforestation, urbanisation 3) Perturbations biologiques : espèces invasives 1) La pollution des eaux Historique Pollution trophique Eutrophisation = accroissement de la production végétale autochtone corrélé à un enrichissement en nutriments Facteurs régulateurs : tps de transit des eaux, profondeur, nutriments Facteurs amplificateurs : éclairement, température Rhitron = tps de transit des eaux rapides, profondeur faible, nutriments organiques en majorité, éclairement et luminosité faible = milieu à tendance oligotrophe naturellement Facteurs hydrauliques limitants Potamon : c’est le contraire = milieu à tendance eutrophe naturellement Facteurs « nutriments » = contrôle énergétique Bilan : apports en nutriments du BV (activités humaines) amplifient l’ état d’eutrophie du potamon jusqu’à des extrêmes (Bloom d’algues) Pollution trophique : apports en nutriments organiques Pollution toxique Origine : substances qui provoquent des altérations des fonctions de l’organisme (Pollution aiguë, subaiguë, chronique) 1/ Organique Quand capacité autoépuratrice du milieu est dépassée (trop de MO) : - anoxie : mortalité piscicole selon exigence de la faune par rapport à l’O2 Ex : 1) Esp du rhitral : survie de 84h pour la Truite si 1.9 mg/l à 10°C 2 ) Esp du potamal : pour la Tanche, 0.35 mg/l à 10°C - Biodégradation anaérobie : formation d’acides, d’alcools, méthane, H2S puis NH4+ EX : NH4+ toxique sous forme NH3 T°C = 14°C pH = 7.5 Truites : DL 50 en 16 h 30 = 0.95 mg/l 7 mg/l Perche : 1 mg/l Gammare : Autre exemple : dérivés du 2,4 D (acides phénoxyacétiques) DL 50 = 0,5 mg/l en 24 h pour les poissons 2 - Pb de bioaccumulation (micropolluants à effet cumulatif) : Qd taux d’excrétion d’un polluant difficilement ou non biodégradable est < aux taux de contamination chronique Ex : 1) organochlorés comme DDT (50% persiste dans les eaux après au bout de 10 ans) = rémanence Métaux lourds toxiques : cuivre, mercure, plomb, cadmium … EX = méthylmercure Pollution toxique Hongrie , Octobre 2010 : marée de boues toxiques provenant d’un réservoir d’une usine de bauxite-aluminium L’écosystème de la rivière affluente du Danube est entièrement détruit News Item: Estrogen imitating chemicals in the environment suspected of wide-ranging biological anomalies, including hermaphrodism in animals and lower sperm count in human beings… We in the business community prefer a more cautious “wait- and-see” approach over senseless media scare-mongering... Les perturbateurs endocriniens Pollution thermique Origines principales : circuit ouvert des centrales hydroélectriques et nucléaires (production électrique) LOI : élévation max de la T°C après condensateur de 7°C et une Température max de 30.7°C Homogénéisation de la T°C après 3 Km : 1/ Impacts sur l’eau: amplification de la pollution organique 2/ Impacts sur les poissons : Modification de la structure : remplacement des espèces d’eaux vives et fraîches (Barbeau : N.T = 5 et 17.5 – 18.5°C) par des espèces d’eaux chaudes (Brême : N.T = 9 et 23-24.5°C) 2) Perturbations physiques : barrages, navigation, prélèvements d’eau, déforestation, urbanisation Barrages Impact des barrages : isolation des populations Fragmentation des populations Risque d'extinction q Aire vitale minimale q Isolement génétique Changement d’occupation des sols Perturbations physiques multi-échelles Impacts biologiques multiéchelles Utilisation des poissons comme indicateurs de l’intégrité biotique des écosystèmes d’eau douce http://www.image.eaufrance.fr/poisson/IPR/IPR%20%E2%80%93%20notice %20de%20pr%C3%A9sentation%20%E2%80%93%20avril%202006.pdf Les indices biotiques ou indices d’intégrité biotique = se base sur la notion d’intégrité biotique qui se définie comme l’ensemble des caractéristiques des communautés biologiques (en terme structurel et fonctionnel) que l’on peut observer dans des sites « pristines », c’est-àdire non perturbés par l’homme. A partir de là, il cherche ensuite à mesurer un écart en liaison avec l’intensité des pressions anthropiques (Pont 2010 dans Sciences, Eaux & Territoires) Un bio-indicateur C’est un indicateur constitué par une espèce végétale, fongique ou animale ou par un groupe d'espèces (groupe éco-sociologique) ou groupement végétal dont la présence (ou l'état) renseigne sur certaines caractéristiques écologiques (c'est-à-dire physico-chimiques, microclimatique, biologiques et fonctionnelle) de l'environnement, ou sur l'incidence de certaines pratiques. On les utilise notamment pour la bioévaluation environnementale (suivi de l'état de l'environnement, ou de l'efficacité de mesures compensatoires ou restauratoires). Source wikipedia Pourquoi les poissons sont de bons indicateurs de la l’intégrité biotique des systèmes aquatiques continentaux ? L'étude du peuplement piscicole est intéressant car les poissons sont de bons indicateurs du fonctionnement des milieux aquatiques: q Ils sont au sommet de la chaîne alimentaire q Il sont sensible à la qualité de l’eau et surtout à l’intégrité physique des l’habitats q Ils intègrent la variabilité environnementale sur de larges échelles de temps et d’espace du fait de leur capacité de déplacement et de leur durée de vie La mise en oeuvre de l’IPR consiste globalement à mesurer l’écart entre la composition du peuplement sur une station donnée, observée à partir d’un échantillonnage par pêche électrique, et la composition du peuplement attendue en situation de référence, c’est-à-dire dans des conditions pas ou très peu modifiées par l’homme. Echantillonnage des poissons en rivières : exemple de la pêche électrique La mise au point de l’IPR s’inspire d’outils multiparamètriques (IBI: Index of Biotic Integrity) développés initialement aux Etats Unis. Ces indices consistent à évaluer le niveau d’altération des peuplements de poissons à partir de différentes caractéristiques des peuplements (ou métriques) sensibles à l’intensité des perturbations anthropiques et qui rendent compte notamment de la composition taxonomique, de la structure trophique et de l’abondance des espèces. Principe La version normalisée de l’IPR prend en compte 7 métriques différentes. Le score associé à chaque métrique est fonction de l’importance de l’écart entre le résultat de l’échantillonnage et la valeur de la métrique attendue en situation de référence. Cet écart (appelé déviation) est évalué non pas de manière brute mais en terme probabiliste c’est-à-dire qu’il est d’autant plus important que la probabilité d’occurrence de la valeur observée pour la métrique considérée est faible en situation de référence. Ces probabilités sont déterminées sur la base de modèles qui définissent, en conditions de référence, les valeurs de chaque métrique en tout point du réseau hydrographique français. Exemple d’espèces participant au calcul de l’indice Découpage du réseau hydrographique en unités Huit variables environnementales quantitatives sont utilisées pour bâtir 5 paramètres décrivant la station. Ce sont ces 5 paramètres ainsi que la variable " unité hydrographique " qui sont utilisés dans les modèles pour calculer la composition des peuplements en situation de référence. La mise en oeuvre de l’IPR entraîne la réalisation de calculs relativement complexes (modélisation statistique). Pour faciliter son utilisation, le CSP diffuse un outil de calcul développé sous Microsoft Excel©. Cet outil permet notamment de calculer les éléments suivants pour chacune des stations étudiées: q les probabilités de présence des espèces piscicoles en situation de référence, q la valeur observée au sein de l’échantillon pour chacune des 7 métriques, q la valeur attendue en situation de référence pour chacune des 7 métriques, q le score associé à chacune des 7 métriques, q la valeur de l’IPR, q la classe de qualité correspondante. http://www.onema.fr/IMG/pdf/Outil_de_calcul_indice_poissons_riviere-3.pdf Cinq classes de qualité en fonction des notes d’IPR ont été définies. La définition des seuils de classes repose sur un travail ayant consisté à optimiser le classement d’un jeu de données test comportant à la fois des stations de référence et des stations perturbées. La Leysse à Saint-Alban (dpt. 73): résultats obtenus en 1997 Il s’agit du tronçon amont d’un cours d’eau pré-alpin affluent du lac du Bourget; le niveau de pressions humaines y est globalement faible. Le Réveillon à Villecresnes (dpt.94): résultats obtenus en 2003 Ce petit cours d’eau draine essentiellement des zones urbaines et périurbaines et à ce titre subit des impacts multiples portant sur la qualité de l’eau (pollutions organiques et toxiques), le régime hydrologique et la morphologie du lit et des berges. A quoi ça sert concrètement l’IPR ? La directive-cadre sur l'eau (2000/60/CE) = DCE = une directive européenne du Parlement européen et du Conseil prise le 23 octobre 2000. La DCE établit un cadre pour une politique globale communautaire dans le domaine de l'eau. = réglementation européenne concernant la protection globale des ressources en eau douces, saumâtres ou salées, superficielles ou souterraines, de « transition »[1] et côtières. Cette Directive vise à prévenir et réduire la pollution des eaux, promouvoir son utilisation durable, protéger l'environnement, améliorer l'état des écosystèmes aquatiques (zones humides) et atténuer les effets des inondations et des sécheresses. Source wikipedia La DCE impose notamment : q l'identification des eaux européennes et de leurs caractéristiques, par bassin et district hydrographiques, q l'adoption de « plans de gestion » et de « programmes de mesures » appropriées à chaque masse d'eau, le premier devant couvrir la période 2010-2015, et devant être adopté avant fin 2009. ...avec comme objectif pour 2015, le « bon état écologique » des milieux aquatiques et du bassin versant, seul moyen de garantir une gestion durable et soutenable de cette ressource vitale pour l'humanité et pour toutes les espèces vivantes connues. Ce « bon état » est pour la DCE défini comme étant le moins bon des deux états (état écologique et état chimique) définis par la directive. Une circulaire française devrait traduire cette notion pour les sdage fin 2008 ou début 2009. Source wikipedia Dans un délai maximal de neuf ans suivant la date d'entrée en vigueur de la Directive, chaque district hydrographique (certains étant international) doit produire un « Plan de gestion » s'appuyant sur l'état des lieux (résultats des analyses et études de la phase I). Ce plan de gestion doit être en mesure de : q prévenir la détérioration, améliorer et restaurer l'état des masses d'eau de surface, atteindre un bon état chimique et écologique de celles-ci, ainsi que réduire la pollution due aux rejets et émissions de substances dangereuses, q protéger, améliorer et restaurer les eaux souterraines, prévenir leur pollution, leur détérioration et assurer un équilibre entre leurs captages et leur renouvellement, q préserver (restaurer le cas échéant) les zones protégées. Un délai de quinze ans (à partir de l'entrée en vigueur de la directive) est prévu pour atteindre les objectifs de bonne qualité écologique, avec des dérogations possibles dans des conditions précisées par la directive. Une pollution accidentelle temporaire de l'eau ne sera pas retenue comme infraction à la Directive si elle était imprévisible, induite par un accident, une cause naturelle ou un cas de force majeure. Source wikipedia Application de la DCE