Des bleus au travail

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Des bleus au travail…
concert de textes
Tatiana Arfel, Emmanuel Darley, Fabienne Swiatly
voix : Gislaine Drahy
guitare électrique : Gilles Laval
violoncelle : Marc Lauras
sonorisation, musiques additionnelles : Alain Lamarche
L’argument
Il y a, déposée en chacun de nous dès l’enfance, toute une
mythologie du travail (le travail bien fait, « à l’ancienne », ses outils,
sa fraternité, la fierté qu’il engendre…) : un héritage des aînés,
devenu aujourd’hui musées ou ruines...
C’est aujourd’hui la « souffrance » au travail qui occupe le
devant de la scène. Alors que les progrès technologiques étaient
censés alléger la charge, il semble qu’ils ont aussi et surtout dénaturé
le sens et la portée des efforts demandés aux salariés, et le paysage
intérieur et réel de leurs activités.
Au travers de textes littéraires et poétiques de trois auteurs
contemporains, ce concert de textes, où la musique improvisée
accompagne et déploie la résonance des mots, évoque de manière
sensible ces multiples contradictions.
Et certains bleus à l’âme… du travail !
La forme
Pour désigner la pratique de lecture publique avec musique improvisée qu’ils
pratiquent ensemble depuis des années, et ouvrent avec bonheur à d’autres
interprètes (ici Gilles Laval et Alain Lamarche), Gislaine Drahy et Marc Lauras ont
forgé le concept de Concert de textes.
Voix et la musique servent de chambre d’écho l’une à l’autre, s’intensifient, se
suivent, se surprennent… au service du texte, bien sûr, et dans le souci de la
vérité de l’instant.
Les textes matériaux
Le concert de textes est composé de fragments de trois auteurs contemporains :
Tout commence avec la visite d’une ancienne taillanderie aujourd’hui transformée en
musée, à laquelle nous convie le récit d’Emmanuel Darley Fabrique de Faulx, publié aux
éditions Virgile en 2004.
Suivent quelques poèmes inédits de Fabienne Swiatly, évoquant la condition ouvrière de
membres de sa famille.
C’est avec un long fragment du roman de Tatiana Arfel La deuxième vie d’Aurélien
Moreau que s’achève le parcours. Le héros du roman, qui travaille dans l’entreprise de
son beau-père, revient, après une longue interruption sur les lieux et pose sur le travail qui
s’y déroule un regard de naïf et de révolté…
Les auteurs
Emmanuel Darley :
Emmanuel Darley est né à Paris en 1963. Après de brèves études de cinéma, il travaille en
librairie à Paris, puis à Toulouse. Il vit actuellement dans le Languedoc.
Il publie pour commencer deux romans : Des petits garçons et Un Gâchis, avant de se
tourner vers l’écriture dramatique.
Nombreuses pièces lues, éditées, jouées, traduites…
Mais il aime à pratiquer l’écriture sous diverses formes : romans, travail avec photos,
textes sur la peinture, ateliers d’écriture…
Fabienne Swiatly :
Venue, comme elle le dit de « la Lorraine, des aciéries, de la langue allemande, des bleus
de travail, de la soudure, des ouvriers exploités et du zéro en dictée », Fabienne Swiatly
vit aujourd’hui en Rhône-Alpes .
Auteur de romans primés (dont Gagner sa vie, prix Talent FNAC, prix Léo Ferré…), son
territoire d’écriture est , lui aussi, diversifié : essais, théâtre et poésie…
Elle pratique les ateliers d’écriture d’une manière très proche de celle de l’écrivain
François Bon avec qui elle collabore pour la revue électronique remue.net.
Tatiana Arfel :
Tatiana Arfel est née en 1979 à Paris et vit aujourd’hui à Montpellier.
Psychologue de formation et diplômée de lettres modernes, elle anime aujourd’hui des
ateliers d’écriture, principalement auprès de publics en difficulté. Elle est également
cofondatrice du collectif Penser le Travail.
Ses trois romans, parus chez José Corti, explorent, par un travail sur la langue,
l’(in)adaptation de chacun, à notre monde, que ce soit au travers de marginaux,
d’employés non conformes d’une grande entreprise, ou d’un mystérieux normopathe…
L’équipe artistique
Gislaine Drahy :
Elle trace, depuis plus de trente ans, le libre parcours de sa compagnie, le Théâtre
Narration, et s’attache, dans ses créations comme dans ses différentes actions, à
transmettre la force de grands textes, littéraires ou dramatiques, appartenant surtout au
domaine contemporain.
Cet engagement aux côtés des auteurs et des textes lui fait envisager la scène comme
une chambre d’écoute et d’échos, un paysage vibrant, fait de nuances et de profondeur,
d’affleurements du sensible…
III de Philippe Malone, Désarmés de Sébastien Joanniez… figurent parmi ses plus
récentes créations.
Se recentrant aujourd’hui sur sa pratique d’interprète, elle n’en oublie pas moins son
principe majeur : « tout accès au réel est de l’ordre de la rencontre ».
Alain Lamarche :
Médaille d'argent de la classe de composition acousmatique du C.N.R. de Lyon (classe
de Denis DUFOUR) et compagnon depuis la première heure du Théâtre Narration.
Composant des musiques et des bandes sonores pour le spectacle vivant (le théâtre et/ou
la danse), il travaille à partir de supports multiples et simultanés, gardant ainsi une part
d’improvisation à l’écoute des énergies vivantes du plateau.
Partant malicieusement de la frontière de la perception, creusant tout à la fois le silence
et l’invisible, ses propositions répondent moins à un souci d’illustration qu’à une
ouverture à la surprise, au surgissement, au mouvement…
L’enjeu pour lui : que la musique (le son), fonction du temps, contribue à créer « un
certain rapport entre les choses, qui s'appelle l'espace ».
Gilles Laval :
Issu du monde du hardcore (Parkinson Square) et de l’électroacoustique (avec Denis
Dufour), Gilles Laval a multiplié, depuis, les rencontres et les chocs artistiques.
Il est le pivot de nombreux projets inclassables comme « Chef Menteur » (compagnie
musicale, qui, depuis 2009, développe et défend des projets innovants, expérimentaux,
pluridisciplinaires… ), « Impur » avec Fred Frith à l’ENM de Villeurbanne, « Dans le
décor » ou « La Douzaine » (12 musiciens compositeurs rock et musique
contemporaine)....
Il privilégie dans sa démarche artistique l’improvisation ou les formes d’écritures
« ouvertes », en solo, sous forme de duo à l’occasion de rencontres éphémères (Noël
Akchoté, René Lussier, Laurent Grappe, Phil Minton, Eric Delbouys, Denis Mariotte,
Maguy Marin…), ou en groupes... Il compose également pour des compagnies
chorégraphiques et théâtrales.
Gilles Laval est titulaire du CA de musiques actuelles amplifiées, il dirige le domaine des
musiques amplifiées à l’Ecole Nationale de Musique de Villeurbanne, où il enseigne la
guitare et l’improvisation. Il a enseigné au Cefedem Rhône-Alpes (2000 à 2007) où il a
développé et dirigé le département des musiques actuelles amplifiées.
Il participe également activement au projet Paalabres, « pratiques artistiques en actes, et
laboratoire de recherche ».
Marc Lauras :
Formé à l’université de Pau (section musique), au CNSM de Paris (Prix de composition
électroacoustique) et en autodidacte, sa musique est marquée par les trois composantes
essentielles de sa pratique professionnelle : la recherche acousmatique, le violoncelle et
le spectacle vivant.
Il développe une esthétique qui oscille entre la précision de l'écriture sur partition,
l'énergie de l'improvisation, et la variété formelle, rythmique et de couleurs sonores des
musiques extra-européennes de traditions orales.
Il compose et joue avec plusieurs compagnies de théâtre, de danse, de rue et de
musiques, écrit et interprète (comme musicien et comédien) ses propres spectacles.
Dans son compagnonnage avec le Théâtre Narration, il a participé à un grand nombre
de spectacles de la compagnie, et a développé en complicité avec Gislaine Drahy une
pratique régulière de Concerts de textes (lectures avec musique improvisée).
Regards portés sur Gislaine Drahy
et les spectacles du Théâtre Narration
La compagnie de Drahy n’a pas volé son nom de « Théâtre Narration » : de son
premier spectacle en 1981, une adaptation de L’attente, l’oubli de Maurice Blanchot, à
ces Serviteurs servis sur un plateau, se dessine une ligne obstinée.
Jean-Pierre Thibaudat. Libération, 2006
Inlassablement, d’œuvres en oeuvres, de spectacles en spectacles, Gislaine Drahy
poursuit sa quête. Son théâtre Narration est un théâtre à part, hardi, mélancolique…
Hervé Pons. Théâtres, 2004
« Musicienne du silence ». Depuis plus de vingt ans, Gislaine Drahy s’obstine à mettre
en scène des textes non écrits pour le théâtre. Sa rencontre avec le livre de Boyer
donne la mesure de son talent. Ou comment, à partir d’une écriture non linéaire où
l’ellipse alterne avec le ressassement, elle parvient à faire advenir du théâtre sans
recourir ni à l’illustration, ni à l’incarnation des personnages. Drahy ne mâche pas le
travail aux spectateurs, elle transmet la musique du texte…
René Solis. Libération. 2003
De clins d’œil à Fassbinder en mise en abîme du questionnement moral, Gislaine
Drahy ne s’éloigne jamais du théâtre et permet au texte de Frédéric Boyer de s’éclore
telle une fleur japonaise.
Hervé Pons. Mouvement,2002
Depuis vingt ans, la directrice du Théâtre Narration trace une trajectoire d’une grande
rigueur avec pour fil rouge des textes contemporains non écrits pour le théâtre.
L’exception de La place royale, en 1994, confirme la règle : avec cette pièce de
Corneille, elle avait rencontré un vif succès et tourné dans toute la France. Mais cette
réussite n’a pas détourné Gislaine Drahy de ce qu’elle considère comme son chemin.
Elle a bien fait d’insister : sa nouvelle création, Tourner le dos à la nuit, présentée à
Gap en février, est un modèle d’intelligence au service d’un texte. (…) Drahy pratique
en virtuose l’art du hors champ, de l’émotion suspendue à un détail : des enfants
silencieux dans un coin, un vêtement accroché à un cintre, un brouhaha dans la
pénombre. Parlant de l’expérience du deuil d’un proche, Boyer écrit « Oui, c’est le
sentiment de l’irréparable qui nous fait défaut, et qui soudain veut que les choses
soient ainsi comme elles sont, dans cette lumière nouvelle venue de très loin avant
nous, les choses enfin livrées sans remède. Tristes ou gaies, horribles ou paisibles
choses. » C’est cette même « lumière nouvelle » qui illumine le spectacle.
René Solis. Libération. 2002
C’est du théâtre de maintenant, d’après l’écroulement des dernières certitudes de
culpabilité, où l’on se pose virilement les questions du pourquoi et du comment, sans
faire fi des contradictions inhérentes à toute existence. Petite forme, certes, mais à
l’usage d’un grand défi, dans laquelle les grandes secousses du temps s’exhibent sans
fard, à poings et idées nus, en quelque sorte.
Jean-Pierre Léonardini. L’Humanité, 1996
Animatrice du Théâtre Narration, Gislaine Drahy a mis en scène la pièce avec des
apprentis comédiens du Conservatoire de Lille. Un spectacle initiatique pour de
jeunes acteurs qui commencent l’aventure en collants et baskets et la terminent deux
heures plus tard en costumes d’école, après avoir exploré toutes les ressources du
théâtre. Parfaitement fidèle à l’esprit de Corneille, l’expérience respire l’intelligence.
René Solis. Libération, 1995
Ce qui frappe et séduit dans la mise en scène de Gislaine Drahy, c’est son parti pris
visuel, mouvant. Du drapé d’un costume au moindre déplacement, la scène semble
en mouvement. Susciter le geste, créer l’action et par là-même l’ambiance sans
engendrer d’interférences, quand sur le plateau s’activent 37 comédiens, est tout
simplement étonnant. Quand 35 de ces comédiens sont des amateurs, cela devient
remarquable. Gislaine Drahy nous offre avec Les Suppliantes du bon théâtre…
M.N.C. Le Dauphiné Libéré, 1993
« Un théâtre de la générosité ». Gislaine Drahy met en scène la première pièce d’un
auteur contemporain, Jean-pierre Milovanoff. La compagnie Blaguebolle a eu raison
de faire confiance à cette jeune femme venue de Lyon. Une aventure heureuse pour
Blaguebolle et pour le public.
Une manière de dire que le théâtre est fait aussi de cette simplicité et de ce plaisir-là.
Et au passage de nous souffler à l’oreille : même quand on n’a pour l’enjoliver que des
mots et des gestes, quand on n’est pas beaucoup aidé par la société, le langage de
l’amour demeure diablement riche. C’est que ceux qui l’investissent ont une sacrée
intelligence et sensibilité.
Claudine Galéa. La Marseillaise, 1990.
La Compagnie Théâtre Narration
Depuis près de trente ans, sous l impulsion de Gislaine Drahy, la compagnie Théâtre Narration compose un libre parcours « à l écart des pistes un peu trop fréquentées » et s attache à transmettre la force de grands textes, littéraires ou dramatiques, appartenant principalement au domaine contemporain. Sa pratique est placée sous le sceau d une double exigence : de sens, et d acte poétique.
Principales créations III
Désarmés
Verticale de fureur
Les Guetteurs
Les Serviteurs
Neige
Berg et Beck
Tourner le dos à la nuit
Printemps français
Parking
Novecento, pianiste
Impatience (fragments)
Doruntine
Pierre tombale
La trahison
La place royale
Les Suppliantes
Squatt
Le gel du matin
Scène au bord de la mer
La baignoire de Charlotte Corday
L’attente, l’oubli
Philippe Malone – 2012
Sébastien Joanniez - 2011
Stéphanie Marchais – 2010
Pascal Nordmann – 200 8
Jean-Luc Lagarce - 2005
Maxence Fermine – 2004
Robert Bober – 2003
Frédéric Boyer – 2002
Stig Dagerman – 2001
François Bon – 2000
Alessandro Baricco – 1999
François Bon – 199 8
Besnik Mustafaj – 1997
Jànos Pilinzky – 1996
Adam Zagajewski – 1996
Pierre Corneille – 1994
Eschyle – 1993
Jean-Pierre Milovanoff – 1990
Giorgio Caproni – 19 8 8
Rainer Maria Rilke - 19 83
Jean Ristat – 19 82
Maurice Blanchot – 19 81
Compagnie conventionnée par la Région Rhône-Alpes, Théâtre Narration 4, place Tobie Robatel - 69001 Lyon
www.theatrenarration.com
CONTACT
Gislaine Drahy, metteur en scène / 09 65 34 04 51 – 06 66 19 71 72
[email protected]
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