Vignette d’Information du Centre de Transplantation d’Organes FÉVRIER 3 n° 2013 / JUILLET 2013 Édito, par Laurette Onkelinx, Ministre de la Santé Chers lecteurs, En guise d’introduction, je voudrais tout simplement remercier le Centre de transplantation de l’UCL de m’offrir ces quelques lignes pour parler d’un sujet qui me tient particulièrement à cœur. En matière de transplantation et de don d’organes, la Belgique est un excellent élève au sein de la classe européenne. Avec environ 30 donneurs par million d’habitants, nous figurons, aux côtés de l’Espagne, en tête de peloton. Le nombre de dons en Belgique augmente constamment : nous sommes passés de 263 donneurs en 2010 à 321 donneurs en 2011*. Ces résultats sont évidemment le fruit d’une politique concertée, diversifiée et menée en étroite collaboration par les pouvoirs publics et les acteurs de terrain. © DR Force cependant est de constater que parmi ces donneurs, seulement un quart d’entre eux sont des donneurs vivants, ces derniers étant essentiellement issus de la cellule familiale du receveur. En 2011, 1.200 patients étaient en attente d’un don d’organe et, malheureusement, 120 d’entre eux sont décédés la même année, faute d’avoir pu bénéficier d’un organe. Augmenter le nombre de transplantations réalisées à partir de donneurs vivants constitue une priorité autour de laquelle nous devons concentrer nos efforts. C’est la raison pour laquelle, certaines modifications législatives intervenues en juillet de cette année accordent une plus grande protection aux donneurs vivants en instituant notamment un enregistrement des donneurs vivants et un suivi médical à vie de ces derniers. Mieux encadrer les donneurs vivants, c’est répondre aux hésitations de certains et c’est offrir la garantie d’un système médical performant. Actuellement, je travaille également sur les aspects liés au remboursement des frais engendrés par le don. Il est en effet inacceptable que le donneur vivant soit astreint à des frais alors qu’il pose un geste qui sauve. Je soumettrai au Gouvernement un projet en ce sens dans le premier semestre 2013. Le don vivant est un geste exemplaire de solidarité et d’empathie que nous devons encourager quand il est médicalement possible. Je suis évidemment à l’écoute de toutes vos suggestions qui nous permettraient encore d’améliorer notre politique progressiste et volontariste. Bonne lecture, Laurette Onkelinx, Ministre de la Santé * Au moment de mettre VICTOR sous presse, les chiffres de 2012 nous sont parvenus. Ils confirment la tendance relevée par Madame la Ministre : 320 donneurs effectifs, 1180 patients en attente d’un don d’organe et 105 personnes décédées faute d’avoir pu bénéficier d’un organe en 2012. Faciliter et humaniser Lors du processus de transplantation par donneur vivant, le coordinateur facilite les procédures et fait office de personne de contact pour les patients. Vanessa de Meester, coordinatrice en transplantation rénale et hépatique à Saint-Luc, nous parle de sa fonction et de ses implications. A Saint-Luc, plusieurs coordinateurs facilitent les procédures de transplantation. Ils sont généralement spécialisés par organe. « Moi, par exemple, je m’occupe surtout des transplantations rénales, explique Vanessa de Meester. Mon rôle commence après les premiers examens réalisés en consultation de néphrologie. » En effet, avant d’envisager une telle intervention, il est impératif que le donneur effectue un bilan de santé. Ensuite, un typage génétique et un «crossmatch », c’est-à-dire un test destiné à vérifier les risques d’un éventuel rejet à la greffe, seront réalisés entre le donneur et le receveur. LE PROGRAMME D’ÉCHANGE : LDEP Si le « crossmatch » indique un risque élevé de rejet (le crossmatch est positif ), la transplantation sera annulée et le receveur se retrouvera dès lors sur la liste d’attente. Pour éviter cela, un programme d’échange a été mis en place. Le LDEP (Living Donor Exchange Program) permet à deux centres de transplantation de permuter des couples de donneur/receveur à la compatibilité insuffisante afin d’obtenir une compatibilité satisfaisante. A cause du faible nombre de couples (receveur/donneur) référencés au sein de notre pays, le LDEP est encore difficile à mettre place. « Néanmoins, les potentialités de ce programme sont énormes et progressivement, une base de données se constitue », réagit Vanessa de Meester. FAIRE LE LIEN La coordinatrice rencontre le donneur et le receveur avec le médecin. « Nous expliquons les résultats des tests déjà réalisés ainsi que les autres examens à venir avant la transplantation. » A cette occasion, la coordinatrice se présente et donne ses coordonnées aux personnes. « Je serai leur point de contact ; c’est moi qui ferai le lien entre l’équipe médicale et les patients. » Toujours lors de ce premier contact, les patients reçoivent des brochures et un DVD d’information. Par la suite, la coordinatrice interviendra lors de chaque étape menant à la transplantation : rencontres avec le médecin, vérification de la compatibilité, scanner, échographie, avis psychologique, examens complémentaires si nécessaire, etc. « Nous organisons tout de A à Z et nous accompagnons les patients jusqu’à l’intervention, résume Vanessa de Meester. Normalement, nous n’intervenons pas pour le suivi, sauf pour les patients greffés hépatiques. » L’HUMAIN AVANT TOUT La coordinatrice est également là pour rassurer les patients : « ils peuvent me contacter quand ils le souhaitent pour obtenir des informations; ils nous posent parfois des questions qu’ils n’osent pas demander au médecin. » Lors des différents contacts avec les patients, Vanessa de Meester n’hésite pas à employer l’humour « pour détendre l’atmosphère et contrebalancer les aspects chirurgicaux. » Vanessa de Meester conclut en insistant sur l’importance de l’aspect humain dans sa fonction : « c’est un aspect primordial qui facilite toute la procédure de transplantation. » Pancréas Rein Foie Poumon Coeur La greffe hépatique pédiatrique : un défi chirurgical, un travail d’équipe, une aventure humaine depuis vingt ans, la greffe hépatique pédiatrique par donneur vivant est un programme phare du centre de transplantation de l’UcL et donne d’excellents résultats. Les cliniques universitaires saintLuc prennent en charge de nombreux enfants qui proviennent parfois d’au-delà de nos frontières. anatomopathologistes), et paramédicaux (diététiciens, kinés, psychologues) ainsi que des coordinatrices de transplantation. IndIcatIons, InterventIon et perspectIves Chez l’enfant, les deux indications principales de greffe de foie sont l’atrésie biliaire (une forme de maladie inflammatoire néonatale des voies biliaires) et les cancers du foie. Dans le cadre du donneur vivant, les conditions médicales et éthiques s’avèrent très strictes : le donneur doit faire partie de la famille de l’enfant, le père et la mère principalement. Chaque candidat donneur effectue un bilan de santé nécessaire pour évaluer le risque de l’opération ; le donneur est également évalué par un médecin indépendant qui veille à ses intérêts et devient en quelque sorte son « avocat médical ». Les résultats de la transplantation hépatique pédiatrique par donneur vivant dépassent aujourd’hui un taux de survie de 95 % après un an. « Notre expérience à long terme nous indique que les enfants transplantés deviendront adolescents puis adultes et qu’ils pourront fonder une famille », se réjouit le Pr Raymond Reding. Fort de ces résultats, la transplantation hépatique pédiatrique par donneur vivant à Saint-Luc est devenue l’un des programmes les plus actifs en Europe et en Amérique «Les enfants transplantés deviendront adolescents du Nord avec, à ce jour, plus de 250 greffes de ce type réalisées aux Cliniques. puis adultes et pourront fonder une famille.» Le principe qui sous-tend ces greffes de foie pédiatriques consiste à utiliser la partie gauche du foie d’un adulte, laquelle s’inscrit particulièrement bien dans la cavité abdominale d’un enfant. Le don de foie par donneur vivant est une L’intervention chirurgicale de don hépatique dure de quatre à cinq heures et déclinaison de ce principe. requiert une hospitalisation de sept à huit jours. Le donneur conserve 75 à 80 % du volume de son foie ; celui-ci va d’ailleurs s’hypertrophier afin de compenser pédIatres et chIrUrgIens : maIn dans La maIn la petite perte fonctionnelle. Pour le receveur, il existe malgré tout le risque d’un Le succès de ce programme réside dans la qualité du travail de l’équipe médico- phénomène de rejet. Il s’agit d’une réaction biologique de l’enfant vis-à-vis du chirurgicale s’occupant des enfants transplantés. En effet, la préparation foie transplanté, lequel lui est immunologiquement étranger. « Ce risque est acmédicale des patients, le raffinement des techniques chirurgicales et des tuellement très bien maîtrisé grâce à un traitement immunosuppresseur minimal, traitements immunosuppresseurs adaptés contribuent au succès de l’entre- rassure le Pr Reding. Notre Centre travaille en ce moment pour améliorer encore prise. « Pédiatres et chirurgiens travaillent main dans la main », insiste le les traitements immunosuppresseurs et, pourquoi pas dans un avenir proche, Pr Reding. Par ailleurs, ils peuvent compter sur la précieuse collaboration de mettre au point un protocole permettant l’induction d’une tolérance du receveur tous leurs collègues soignants (radiologues, anesthésistes, réanimateurs, à son greffon. » La greffe hépatique adulte : un calcul délicat ! La transplantation hépatique adulte par donneur vivant est une procédure complexe tant pour le donneur que pour le receveur. Le pr Jan Lerut, directeur du centre de transplantation de l’UcL, fait le point sur cette pratique. Un caLcUL dIffIcILe La transplantation hépatique adulte par donneur vivant est une intervention qui présente des risques tant pour le donneur que pour le receveur. Au niveau adulte, il convient de prélever entre 60 et 70% du foie du donneur. Pour que le greffon fonctionne chez le receveur, il doit correspondre idéalement à au moins 1% de sa masse corporelle ; sinon, son besoin métabolique ne sera pas couvert. « C’est comme si vous mettiez un moteur de 2CV dans une voiture de course, illustre le Pr Lerut. Ce ne serait pas suffisant. » Mais si l’on prélève une partie trop importante du foie (audelà de 70%) chez le donneur, il risquera lui aussi de se retrouver en insuffisance hépatique et d’encourir des complications. Le donneur deviendrait lui-même receveur d’organes ! Il s’agit donc d’un calcul très complexe, qui se fait à l’aide d’un programme informatique allemand très élaboré. « Par ailleurs, les receveurs adultes souffrent souvent de plusieurs pathologies liées à leur insuffisance hépatique et le temps d’attente avant la transplantation peut être considérable. » «Pour que le greffon fonctionne chez le receveur, il doit correspondre idéalement à au moins 1% de sa masse corporelle.» tabLe d’opératIon backtherm Une collecte de fonds, menée par l’association de patients greffés hépatiques « Hépatotransplant », a permis l’acquisition d’une table de travail Backtherm pour l’équipe de transplantation hépatique de Saint-Luc. D’une valeur de 30.000 €, cette table d’opération permet de préparer les greffons de manière optimale. L’organe est maintenu à une température constante de 4° et est ainsi mieux préservé. Depuis les débuts de la transplantation hépatique à Saint-Luc, « Hépatotransplant » accompagne les patients greffés adultes avant, pendant et après leur intervention. L’association organise également de nombreuses activités à destination des transplantés, leur permettant de partager leur expérience. Enfin, elle sensibilise le grand public à la transplantation via des séances d’informations. Un sUIvI Important Après la transplantation, tant le donneur que le receveur doivent bénéficier d’un suivi strict et régulier. « Cela représente deux consultations par semaine, poursuit le Pr Lerut. L’intervention peut entraîner certaines difficultés : si le greffon n’est pas assez grand ou s’il y a des problèmes de la voie biliaire ou de la vascularisation, des vaisseaux et des artères peuvent se boucher. » A l’instar des autres transplantations, le donneur suit un traitement immunosuppresseur important. Après un certain temps, la fréquence des consultations diminue. perspectIves Actuellement, aux Cliniques Saint-Luc, le nombre de greffes hépatiques adultes réalisées à partir de donneur vivant s’élève à quarante. « Contrairement à la transplantation hépatique pédiatrique, nous procédons surtout à des transplantations par donneur post-mortem. Cela s’explique par les risques plus importants qui entourent les greffes par donneur vivant. Dans l’avenir, nous comptons augmenter le nombre de ce type de transplantation en renforçant et réorganisant l’équipe. » hommage à herman tob La Fondation Euroliver a été mise à l’honneur lors d’un symposium en décembre dernier. Les actions de sensibilisation à la transplantation et au don d’organes chez les adolescents étaient l’un des sujets abordés. Euroliver est la fondation créée par feu Herman Tob, un ancien patient de Saint-Luc qui fut un grand mécène du Centre de transplantation des Cliniques Saint-Luc et de l’UCL. Des perspectives pour la greffe rénale par donneur vivant chez le donneur suivi de l’implantation du rein chez le receveur après l’avoir préparé et préservé dans une solution froide. Le greffon sera ensuite placé chez le receveur dans la fosse iliaque, c’est-à-dire la région anatomique située audessus de l’aine. L’artère et la veine du greffon sont suturées aux vaisseaux du receveur ainsi que l’uretère (conduit véhiculant l’urine du rein vers l’extérieur) à la vessie. «La greffe rénale par donneur vivant évite au patient de recourir à la dialyse et de se retrouver trop longtemps sur la liste d’attente.» La greffe rénale par donneur vivant offre de nombreux avantages et est en passe de se développer. petit rappel de la technique et de ses perspectives avec le pr michel mourad du service de chirurgie et transplantation abdominale. La greffe rénale par donneur vivant présente de nombreux avantages. Toujours programmée, elle permet de bien sélectionner le donneur et de bien préparer le receveur. Ensuite, elle contourne l’inconvénient de la mort cérébrale. « La fonction rénale se normalise plus rapidement après ce type de greffe », insiste le Pr Mourad. Enfin, la greffe rénale par donneur vivant évite au patient de recourir à la dialyse et de se retrouver trop longtemps sur la liste d’attente. « Tenant compte de tous ces avantages, la survie après un an est actuellement de 100% ». dU donneUr aU receveUr Généralement, le donneur est un membre de la famille, génétiquement apparenté (mère, père, frères et sœurs). Cependant, un donneur émotionnellement apparenté (conjoint, ami, etc.) pourrait également convenir. Un bilan de santé détaillé est exigé avant de prendre la décision d’accepter la donation. Ainsi, le donneur doit avoir un groupe sanguin compatible avec le receveur. Une transplantation rénale entre individus de groupes sanguins « incompatibles » peut aussi être envisagée moyennant une préparation spécifique du receveur. « En plus de l’analyse de sang, le donneur potentiel effectue plusieurs tests destinés à évaluer son état médical, les risques de complications, etc. », poursuit le Pr Mourad. L’opération se déroule en deux temps : le prélèvement effectué sUIvI et compLIcatIon Après donation, les études scientifiques ont démontré l’absence d’impact sur l’état de santé du donneur et ce, plusieurs dizaines d’années après, dans la mesure où une surveillance médicale annuelle est mise en place. Annuellement, le donneur fera surveiller la stabilité de sa fonction rénale et sa tension artérielle via un examen d’urine, une prise de sang et un examen clinique. La personne transplantée, quant à elle, verra sa qualité de vie nettement améliorée. « Les greffes rénales à partir d’un donneur vivant donnent les meilleurs résultats de survie à long terme. » Pour ce genre d’opérations majeures, des complications (aiguës ou à distance) restent possibles : hémorragies, fuites urinaires, infection de la plaie, hématomes, hernies, éventrations, etc. Un suivi régulier après l’opération permet de les détecter et d’y remédier rapidement. Un rejet peut aussi avoir lieu : « Dans ce cas, des traitements immunosuppresseurs doivent être observés le plus méticuleusement possible. De par ces traitements, le patient greffé garde une certaine vulnérabilité, notamment face aux infections. » perspectIves En Belgique, moins de 5 % des greffes rénales sont réalisées à partir de donneurs vivants. « Ces résultats peuvent être améliorés. Nous aimerions atteindre un taux situé entre 20 et 30%. » En 2012, aux Cliniques universitaires Saint-Luc, 21 greffes rénales à partir d’un donneur vivant ont été pratiquées sur un total de 95 transplantations (22 %). « Ces chiffres sont en augmentation par rapport aux années précédentes et s’expliquent par notre attitude proactive en termes de sensibilisation et d’informations sur la transplantation rénale par donneur vivant. » La mise en place du programme d’échange LDEP (Living Donor Exchange Program), s’inscrit dans cette volonté d’amélioration. Désormais, les différents centres de transplantation ont la possibilité de procéder à des échanges pour former les couples donneur/receveur les plus compatibles possible. chez certaines personnes, la décision de donner l’un de ses organes est loin d’être évidente et les plonge dans des situations particulièrement complexes et difficiles. toutes les semaines, le pr alain Luts, psychiatre aux cliniques saint-Luc, reçoit des futurs donneurs afin de les aider dans leur décision. Le spécialiste répond à nos questions. Quel est votre rôle dans la transplantation ? Notre rôle a été déterminé par le Comité d’Ethique hospitalo-facultaire : nous sommes chargés d’évaluer dans quelle mesure le donneur prend librement sa décision. Dans la pratique, ce sont les néphrologues ou les coordinateurs qui nous envoient les futurs donneurs pour une consultation. Prendre sa décision librement dans quel est l’état d’esprit se trouve le futur donneur ? Cela dépend. Certains patients nous perçoivent comme un « expert » qui a le sort de la transplantation entre ses mains. Cette perception erronée peut entraîner de la panique, de l’agressivité ou, au contraire, une attitude particulièrement chez timorée. Parfois,personnes, la personne la a mis au point l’avancel’un un de récitses tout lisse, est certaines décision de àdonner organes dénuéloin d’éléments susceptibles de déranger. d’être évidente et les plonge dans des situations particulièrement complexes et difficiles. toutes les semaines, le pr alain Luts, psychiatre comment procédez-vous ? aux cliniques saint-Luc, reçoit des futurs donneurs afin de les aider dans Je tente de déstresser la personne en lui posant de nombreuses questions. leur décision. Le spécialiste répond à nos questions. Celles-ci portent sur le receveur, les liens unissant ce dernier avec le donneur, la situation familiale, la situation de couple, l’histoire de vie, etc. Normalement, Quel estsevotre rôle dans la transplantation ? les patients détendent. Certains parlent spontanément des difficultés qu’ils Notre; rôle a été déterminé par le Comité d’Ethique hospitalo-facultaire éprouvent ils ont littéralement besoin de se décharger d’un poids. Pour les: nous chargés d’évaluer dans mesure le donneur prend librement autres,sommes je continue de discuter avec euxquelle et j’essaie de repérer les tensions éven- sa décision. Dans la pratique, ce sont les néphrologues ou les coordinateurs qui tuelles. nous envoient les futurs donneurs pour une consultation. Quelles sont les difficultés rencontrées par le futur donneur ? dans quel estse l’état d’espritsouvent se trouve futur donneur ? it de loyauté. C’est Le futur donneur retrouve aulemilieu d’un confl dépend. Certains patients nous perçoivent comme un « expert » qui a le le casCela lorsqu’il y a des tensions entre la famille d’origine et la famille nucléaire. sort de transplantation entreàses mains.l’un Cette perception peut enImaginons unlahomme qui s’apprête donner de ses organeserronée à son père traîneralors de laque panique, de l’agressivité ou, au contraire, unedernière attitude estime particulièrebiologique sa propre épouse s’avère réticente. Cette ment timorée. la personne a mis à l’avance récitdetout que son mari prend Parfois, des risques au dépend de au sespoint propres enfants,undonc sa lisse, d’éléments deparmi déranger. familledénué nucléaire. Il s’agitsusceptibles d’un exemple d’autres qui illustre les situations complexes et difficiles dans lesquelles se trouvent certains donneurs. comment procédez-vous ? Je tente de déstresser la personne en lui posant de nombreuses questions. Quelles sont les autres situations préoccupantes ? Celles-ci portent sur le receveur, les liens unissant ce dernier avec le donneur, Il y a les cas, extrêmement rares, où le donneur souffre déjà d’une pathologie la situation familiale, la situation de couple, l’histoire de vie, etc. Normalement, psychiatrique qui risquerait d’être renforcée par une intervention chirurgicale. les patients se détendent. Certains parlent spontanément des difficultés qu’ils Nous faisons également attention lorsque le donneur et le receveur semblent éprouvent ; ils ont littéralement besoin de se décharger d’un poids. Pour les avoir une relation très fusionnelle ou quand le donneur est soumis à de fortes autres, je continue de discuter avec eux et j’essaie de repérer les tensions évenpressions de la part de sa famille. tuelles. dans les cas graves, est-il possible d’annuler la transplantation ? Quelles sont les difficultés rencontrées par le futur donneur ? Oui, lorsque nous estimons qu’il pourrait y avoir des risques pour le donneur. Le futur donneur se retrouve souvent au milieu d’un conflit de loyauté. C’est La transplantation est alors annulée pour raisons psychologiques. Ainsi, nous le cas lorsqu’il y a des tensions entre la famille d’origine et la famille nucléaire. déchargeons le donneur du poids que pourrait constituer la transplantation. Imaginons un homme qui s’apprête à donner l’un de ses organes à son père Cette décision importante est longuement discutée lors de réunions rassembiologique alors que sa propre épouse s’avère réticente. Cette dernière estime blant toute l’équipe de transplantation. Il est préférable de confronter le point que son mari prend des risques au dépend de ses propres enfants, donc de sa de vue du collègue qui a pris en charge le receveur. famille nucléaire. Il s’agit d’un exemple parmi d’autres qui illustre les situations complexes et difficiles dans lesquelles se trouvent certains donneurs. Quelles sont les autres situations préoccupantes ? Il y a les cas, extrêmement rares, où le donneur souffre déjà d’une pathologie psychiatrique qui risquerait d’être renforcée par une intervention chirurgicale. Nous faisons également attention lorsque le donneur et le receveur semblent avoir une relation très fusionnelle ou quand le donneur est soumis à de fortes pressions de la part de sa famille. dans les casDegraves, Supervision : Thomas Nayer est-il possible d’annuler la transplantation ? Comité deOui, rédaction : Denis Dufrane, Olivierqu’il Van Caenegem, Deynse et Sylvain Bayet lorsque nous estimons pourrait y Dominique avoir des Van risques pour le donneur. Rédaction : Sylvain Bayet, Service communication des Cliniques universitaires Saint-Luc La transplantation est alors annulée pour raisons psychologiques. Ainsi, nous Maquette/Mise en page : Centre audiovisuel des Cliniques universitaires Saint-Luc – Rudy Lechantre déchargeons le donneur du poids que pourrait constituer laDepasse transplantation. Photographe : Centre audiovisuel des Cliniques universitaires Saint-Luc – Hugues Editeur responsable : Jan Lerut Cette décision importante est longuement discutée lors de réunions rassemParution : février 2013 blant toute l’équipe de transplantation. Il est préférable de confronter le point de vue du collègue qui a pris en charge le receveur. Centre de transplantation de l’UCL / Service communication des Cliniques universitaires Saint-Luc et du CHU Mont-Godinne L’état mental du patient est donc une donnée essentielle à prendre en compte ? Bien sûr. Il est primordial qu’il soit pris en compte pour toute intervention médico-chirurgicale. L’état mental influence d’ailleurs fortement le pronostic de l’acte lui-même. Calendrier des activités L’état mental du patient est donc une donnée essentielle à prendre en compte ? Bien sûr. Il est primordial qu’il soit pris en compte pour toute intervention médico-chirurgicale. L’état mental influence d’ailleurs fortement le pronostic de l’acte lui-même. - 6e Journée de Partenariat : 19 avril 2013 (chU UcL mont-godinne – dinant) - Symposium de printemps – Association Belge des Banques de Tissus : 29 avril 2013 (faculté de médecine UcL (auditoire maisin)) Calendrier des activités - - - Forum de Transplantation : 17 juin 2013 (cliniques universitaires saint-Luc) - 6e Journée de Partenariat : Meeting 19 avrilannuel 2013 Eurotransplant : 10 & (chU 11 octobre 2013 UcL mont-godinne – dinant) (Leiden) - Symposium de printemps – Association Européenne Association Belge desdes Banques de Banques de Tissus : Tissus : 20 – 29 22 avril novembre 2013 2013 (bruxelles) (faculté de médecine UcL (auditoire maisin)) - ctor-master-3-bis.indd 4 Supervision : Thomas De Nayer Comité de rédaction : Denis Dufrane, Olivier Van Caenegem, Dominique Van Deynse et Sylvain Bayet Rédaction : Sylvain Bayet, Service communication des Cliniques universitaires Saint-Luc Maquette/Mise en page : Centre audiovisuel des Cliniques universitaires Saint-Luc – Rudy Lechantre Photographe : Centre audiovisuel des Cliniques universitaires Saint-Luc – Hugues Depasse Editeur responsable : Jan Lerut Parution : février 2013 Centre de transplantation de l’UCL / Service communication des Cliniques universitaires Saint-Luc et du CHU Mont-Godinne Forum de Transplantation : 17 juin 2013 (cliniques universitaires saint-Luc) 28/03/13 09:58 - Meeting annuel Eurotransplant : 10 & 11 octobre 2013 (Leiden) - Association Européenne des Banques de Tissus : 20 – 22 novembre 2013 (bruxelles)