Pythagore 1 THRACE E IN O D Pella É AC Stagire M Samothrace Cégep de Lévis-Lauzon re ho p os Lampsaque B Troie Lemnos Épire rÉ Skyros GÉ E THESSALIE Eu bé e TIE Chalcis Thèbes UE TIQ Corinthe AT Athènes Olympie ÈSE NN PO O L PÉ Sparte Ith BÉO Me Delphes de nti po Pro MYSIE par : André Ross Professeur de mathématiques Abdère Pergame Lesbos Phocée Magnésie aq Smyrne Chio ue Andros Samos LYDIE PYTHAGORE DE SAMOS Éphèse IONIE Milet Paros Naxos Cos Ios Cnide Théra Cythère Rhodes CRÈT E Pythagore qui vécut au VIe siècle avant Jésus-Christ, est né vers 580 av. J.-C. à Samos, une île de la mer Égée située tout près de Milet où vivait Thalès qui devait avoir une cinquantaine d’années à la naissance de Pythagore. On admet généralement que Pythagore fut l’élève de Thalès et de son disciple Anaximandre avant d’entreprendre de nombreux voyages, particulièrement, en Égypte et à Babylone. À son retour à Samos, l’île est sous la domination du tyran Polycrate et Pythagore décide de s’installer à Crotone en Italie du sud où il fonde une communauté qui tient à la fois de la secte et de l’académie. On y étudie la philosophie, les mathématiques et les sciences naturelles. Les membres de l’École vivent en communauté et gardent secret les enseignements reçus et leurs découvertes, il est donc difficile de connaître les contributions de Pythagore et celles de ses disciples. LA DOCTRINE PYTHAGORICIENNE L’intérêt des pythagoriciens pour les nombres et la géométrie leur vient probablement de l’astronomie. À l’époque de Thalès, les principales constellations étaient déjà connues. Pythagore qui s’y intéressait beaucoup avait observé que chaque constellation présente deux caracté- Cnossos ristiques : le nombre d’étoiles qu’elle comporte et la figure géométrique formée par ces étoiles. Cette constatation était une motivation suffisante pour s’adonner à l’étude des nombres et des figures géométriques. Comme chaque constellation a un nombre qui lui est associé, chaque objet doit être associé à un nombre qui lui est propre. C’est ce qu’exprime le pythagoricien Philolaos de Crotone en disant : Toute chose a un nombre; c’est pourquoi il est impossible qu’une chose sans nombre puisse être conçue ou connue. Selon Aristote, l’arithmétique, la géométrie et la physique étaient un même champ de connaissance pour les pythagoriciens. Un point géométrique, un grain de matière et l’unité arithmétique constituaient un même concept. Les nombres étaient représentables par des agencements géométriques de points et ces agencements permettaient d’en déduire les propriétés. La doctrine pythagoricienne, telle que nous la décrit Aristote, repose sur la conviction que l’Univers est entièrement régi par les nombres entiers. Les pythagoriciens auraient été convaincus qu’en découvrant les lois numériques qui gouvernent le monde, ils pourraient prétendre au divin et à l’immortalité. 2 Pythagore Dans leur classification des nombres, on retrouve : • la monade ou unité, c’est le principe d’identité; • la dyade, c’est le nombre deux qui est considéré comme le premier nombre, il est pair et féminin, c’est le principe de non-contradiction; • la triade, c’est le nombre trois, premier nombre impair, il est masculin; • la décade ou nombre dix qui est la somme des points de la Tetraktys. La Tetraktys est un symbole ésotérique fondamental pour les pythagoriciens. Monade Dyade Triade Tétraktys NOMBRES PAIRS ET NOMBRES IMPAIRS Les nombres pairs sont les nombres qui peuvent se diviser en deux parties égales et les nombres impairs sont les nombres qui ne peuvent se diviser en deux parties égales. Les pythagoriciens pouvaient apprécier cette propriété visuellement grâce à la représentation des nombres par des points dans le sable ou par des regroupements de cailloux. GÉOMÉTRIE DES NOMBRES Les pythagoriciens ont développé une classification des nombres basée sur leur configuration géométrique lorsque les nombres sont représentés par des points. Nombres triangulaires Un nombre triangulaire est un nombre dont les points peuvent se disposer de façon à former un triangle. Les cinq premiers nombres triangulaires sont représentés dans l’illustration suivante. 1 3 6 10 15 On remarque que chaque nombre correspond à une somme d’entiers. L’ajout d’une ligne extérieure signifie l’ajout d’un nombre entier de points. Le nombre triangulaire de rang n est la somme 1 + 2 + 3 + ... + n. Nombres oblongs Un nombre oblong est un nombre dont les points peuvent se disposer de façon à former un rectangle ayant une colonne de plus que de lignes. Les quatre premiers nombres oblongs sont représentés dans l’illustration suivante. 2 6 12 20 Les nombres oblongs sont des nombres rectangulaires dont un des côtés comporte un point de plus que l’autre côté. On obtient donc une formulation générale des nombres oblongs qui, en écriture moderne, donne : On = n (n + 1). où On représente le nombre oblong de rang n. Rappelons que pour les pythagoriciens, 0 n’existe pas. On constate assez facilement que les points d’un nombre oblong peuvent être divisés en deux nombres triangulaires égaux. 2 6 On a donc : 2Tn = On = n (n + 1). On obtient alors : 12 20 Pythagore 3 Le nombre triangulaire de rang n est : Tn = Définition n(n + 1) . 2 Gnomon Cela signifie que l’on peut trouver directement le nombre triangulaire de rang 6. En effet, T6 = 6 (6 + 1) = 21. 2 L’illustration précédente permet d’énoncer la conjecture suivante : Nombres carrés Un nombre carré est un nombre dont les points peuvent se disposer de façon à former un carré. Les cinq premiers nombres carrés sont représentés dans l’illustration suivante. 1 4 9 16 Un gnomon est la chose qui ajoutée à quelque chose d’autre, figure ou nombre, forme un tout semblable à la chose à laquelle elle a été ajoutée. 25 Cette illustration nous suggère l’énoncé suivant : Le nombre carré de rang n est la somme des n premiers nombres impairs. Soit : Cn = 1 + 3 + 5 + 7 + 9 + ... + (2n – 1) = n2. Nombres pentagonaux Un nombre pentagonal est un nombre dont les points peuvent se disposer de façon à former un pentagone. Les cinq premiers nombres pentagonaux sont représentés dans l’illustration suivante. 1 5 12 22 35 Le nombre carré de rang n est : Cn = n2. On peut construire le nombre carré de rang n en ajoutant des bandes comme dans l’illustration suivante. Ces bandes forment le gnomon du nombre. 1 4 9 16 25 Nombres tridimensionnels On peut facilement poursuivre cette représentation des nombres avec les nombres hexagonaux, heptagonaux, octogonaux, ainsi de suite. On peut également considérer les structures tridimensionnelles. Ainsi, les trois premiers nombres cubiques sont : 1 En astronomie, le gnomon désigne l’assemblage formé d’une tige fixée perpendiculairement à un plan et servant de cadran solaire. En géométrie, le gnomon désigne une équerre. Dans l’illustration précédente, les points ajoutés forment une équerre qui est le gnomon de la figure ou du nombre. Héron d’Alexandrie (vers 75 à 150 ap. J.C.) en donne la définition suivante : 8 27 Les trois premiers nombres pyramidaux à base triangulaire sont : 4 Pythagore 1 10 4 Les pythagoriciens sont devenus assez rapidement familiers avec les nombres premiers. Philolaos faisait la distinction entre les nombres premiers qui sont indécomposables et le nombres secondaires qui sont composés. NOMBRES PARFAIT, DÉFICIENT, ABONDANT Définition DIVISIBILITÉ DES NOMBRES Nombre parfait En représentant les nombres par des points on visualise une autre caractéristique des nombres, la divisibilité en parties entières. Un nombre parfait est un nombre qui est la somme de ses diviseurs propres. Les diviseurs propres d’un nombre étant les diviseurs entiers positifs différents du nombre. ιβ = 12 ιβ = 12 L’appellation diviseurs propres est une appellation moderne. Dans l’arithmétique ancienne, on appelait partie aliquote d’un nombre tout diviseur différent du nombre lui-même. ιβ = 12 ιβ = 12 Le nombre 12 est divisible par 2 puisque l’on peut regrouper les cailloux en 2 paquets de 6. Il est également divisible par 4 puisque l’on peut former 4 paquets de 3 cailloux. De la même façon, il est divisible par 3 et par 6. NOMBRES PREMIERS Dans une telle représentation, un nombre premier est un nombre dont les points ne peuvent se regrouper que d’une seule manière. β=2 ς=7 ιγ = 13 ις = 17 γ=3 ν=5 ια = 11 Le nombre 6 est un nombre parfait car il est la somme de ses diviseurs propres, en effet 1 + 2 + 3 = 6. Les diviseurs propres de 28 sont 1, 2, 4, 7, 14. Or, 1 + 2 + 4 + 7 + 14 = 28 Le nombre 28 est la somme de ses diviseurs propres. C’est donc un nombre parfait. Définition Nombre déficient Un nombre est déficient s’il est plus grand que la somme de ses diviseurs propres. Il est abondant s’il est plus petit que la somme de ses diviseurs propres. Les diviseurs propres de 12 sont 1, 2, 3, 4, 6. Or, 1 + 2 + 3 + 4 + 6 = 16 Le nombre 12 est donc abondant car il est plus petit que la somme de ses diviseurs propres. Les diviseurs propres de 15 sont 1, 3, 5. Or, 1+3+5=9 Le nombre 15 est donc déficient car il est plus grand que la somme de ses diviseurs propres. Pythagore 5 Le néopythagoriciens Nicomaque de Gerasa qui vécut probablement au deuxième siècle de notre ère donne les quatre nombres parfaits 6, 28, 496 et 8 128. Il fournit de plus la règle suivante : Quand la somme 1 + 2 + 22 + 23 + ... + 2n = p est un nombre premier, alors 2np est un nombre parfait. Ainsi, 1+2=3 est un nombre premier et 2 ¥ 3 = 6 est un nombre parfait. 1 + 2 + 22 = 7 est un nombre premier et 22 ¥ 7 = 28 est un nombre parfait. suisse Leonhard Euler dévoila en 1747 une liste de 30 paires de nombres amicaux, liste qu’il étendit par la suite à 60 paires. Un italien de 16 ans Nicolo Paganini découvrit en 1866 une paire de nombres amicaux qui avait échappée à tous les mathématiciens qui s’étaient intéressés à ces nombres, ce sont les nombres 1 184 et 1 210. La venue des ordinateurs a permis d’allonger la liste des nombres amicaux à plus de 1 000 paires, ce qui diminue beaucoup le caractère magique de ces nombres. TRIPLETS PYTHAGORICIENS Durant ses voyages, Pythagore avait appris la propriété suivante : Les triangles dont les mesures des côtés sont proportionnelles aux nombres 3, 4 et 5 sont rectangles. Il est possible que cette formule ait été connue de Pythagore. NOMBRES AMIABLES (OU AMICAUX) Deux nombres sont amiables (ou amicaux) si chacun est la somme des diviseurs propres de l’autre. On attribue à Pythagore la découverte des nombres amiables 284 et 220. On peut facilement vérifier que la somme des diviseurs propres de 284, soit 1, 2, 4, 71, 142 donne 220 et que la somme des diviseurs propres de 220, soit 1, 2, 4, 5, 10, 11, 20, 22, 44, 55, 110 donne 284. Il va sans dire que ces nombres ont joué un rôle important dans la magie, la sorcellerie, l’astrologie et le calcul des horoscopes. Au XIe siècle, la mathématicien et astronome Thabit Ibn Querra De Harrah, originaire de Bagdad, a énoncé que : Si a = 3¥2n – 1, b = 3¥2n–1 – 1 et b = 9¥22n–1 – 1 sont premiers, alors 2nab et 2nc sont amiables. En 1636, Pierre de Fermat a utilisé cette règle pour obtenir deux autres nombres amicaux. En effet, pour n = 4, la règle donne : a = 3¥24 – 1 = 47; b = 3¥23 – 1 = 23; b = 9¥27 – 1 = 1 151. Ces trois nombres sont premiers et 2nab = 24 ¥ 47 ¥ 23 = 17 296 et 2nc = 24 ¥ 1 151 = 18 416 sont des nombres amiables. À l’aide de cette même règle, Descartes a obtenu un autre couple de nombres amiables pour n = 7. À la suite d’une recherche systématique, le 3 Il semble que les scribes égyptiens savaient que l’on peut former un angle droit à l’aide d’une corde sur laquelle des nœuds marquent les longueurs 3, 4 et 5. Il suffit de disposer la corde pour former un triangle dont les noeuds seront les sommets. Cette propriété était connue également des babyloniens comme en témoigne la tablette d’argile appelée Plimpton 322. 4 Les pythagoriciens, habitués à la représentation ponctuelle des nombres, pouvaient facilement dé5 tecter une relation intéres5 4 sante du carré de ces nombres. En effet, le carré du plus petit de ces nom3 bres est le gnomon du carré du second pour donner le carré du plus grand des trois. 9 16 25 6 Pythagore Ce qui en écriture moderne donne : 5 2 = 42 + 32 C’est-à-dire que 9 est le gnomon de 16 et, en lui ajoutant ce gnomon, on obtient le nombre carré 25. Les pythagoriciens ont tout naturellement cherché à connaître tous les nombres carrés décomposables en une somme de deux carrés. Comme ils avaient déjà montré avec la notion de gnomon que tout nombre carré n2 est la somme du nombre carré (n – 1)2 et du nombre impair (2n – 1), soit : n2 = (n – 1)2 + (2n – 1), il suffisait donc de déterminer les nombres impairs qui étaient des carrés. C’est-à-dire les nombres m tels que : m2 = (2n – 1). Il est alors facile de trouver les trois nombres. Par exemple, 49 est un nombre impair carré. En posant : m2 = (2n – 1) = 49, on trouve m = 7, n = 25 et n – 1 = 24. Ces trois nombres satisfont la relation 252 = 242 +72. De façon générale, si m2 est un nombre impair, alors m2 = (2n – 1) et on a ; 2 n = m +1 2 m2 + 1 En posant (2n – 1) = m2 et n = dans l’expression 2 n2 = (n – 1)2 + (2n – 1), 2 2 on obtient : Ê m 2 + 1ˆ Ê m2 + 1 ˆ 2 = Ë 2 ¯ Ë 2 – 1¯ + m , d’où : Ê m 2 + 1ˆ Ê m 2 – 1ˆ 2 = Ë 2 ¯ Ë 2 ¯ +m 2 2 La démarche suivie pour obtenir cette formule permettant de trouver rapidement des triplets pythagoriciens est très intéressante. C’est une démarche de généralisation. En utilisant les caractéristiques d’un triplet pythagoriciens, on a déterminé une procédure pour trouver d’autres triplets du même genre. THÉORÈME DE PYTHAGORE Pour les pythagoriciens, les produits de nombres représentaient des aires de rectangles et les nombres carrés représentaient des aires de carrés. La relation entre les carrés des nombres était donc la manifestation d’une relation entre les aires des carrés construits sur les côtés d’un triangle rectangle. Cette propriété nous est connue sous l’appellation Théorème de Pythagore. Théorème de Pythagore L’aire du carré construit sur l’hypoténuse est égale à la somme des aires des carrés construits sur les côtés de l’angle droit. Si les pythagoriciens disposaient d’une démonstration générale de ce théorème, elle était probablement basée sur le fait que l’aire d’un parallélogramme est égal à l’aire du rectangle ayant même base et même hauteur. Dans les deux cas, l’aire est le produit de la base par la hauteur comme l’illustre la figure suivante. h Cette expression, qui aurait été connue de Pythagore, permet de trouver des triplets pythagoriciens en donnant à m des valeurs impaires plus grandes ou égales à 3. Ainsi, en posant m = 3, on obtient : h b 52 = 42 +32. En posant m = 5, on obtient : 132 = 122 +52. Voyons comment on peut utiliser cette propriété pour démontrer le théorème de Pythagore. Considérons un triangle ABC, rectangle en A, et les carrés construits sur les côtés du triangle. Pythagore 7 Du sommet A du triangle, abaissons une perpendiculaire à l’hypoténuse et prolongeons cette perpendiculaire jusqu’à sa rencontre avec le côté opposé du carré construit sur l’hypoténuse. La perpendiculaire abaissée divise le carré construit sur l’hypoténuse en deux rectangles. A C B COMMENSURABILITÉ Chacun de ces parallélogramme a un côté de l’angle droit comme base. La hauteur de chaque parallélogramme est, celle du carré construit sur le même côté. L’aire de chaque parallélogrammes est donc égale à l’aire d’un carré construit sur les côtés de l’angle droit. La somme des aires des parallélogrammes est donc égale à la somme des aires des carrés construits sur les côtés de l’angle droit. De plus, par construction, la somme des aires des parallélogrammes est égale à l’aire du carré construit sur l’hypoténuse. Puisque deux quantités égales à une même troisième sont égales entre elles, on peut conclure que : Pour comprendre ce qu’est la commensurabilité, illustrons le concept par un exemple. Considérons un segment de droite AB de longueur quelconque. A C B Ceux-ci ont même aire que les parallélogrammes dont les côtés sont parallèles aux côtés de l’angle droit du triangle rectangle. On peut déplacer ces parallélogrammes par translation pour faire coïncider leur côté avec ceux du triangle, l’aire demeure constante. A C E A C B A B C B Commune mesure 1 2 3 4 1 2 3 4 5 6 7 D F On peut, en reportant ce segment un nombre fini de fois, construire un deuxième segment dont la longueur est un multiple de celle du segment AB. Par exemple, la longueur du segment CD de la figure est sept fois celle du segment AB. De même, la longueur du segment EF est quatre fois celle du segment AB. On peut dire que le segment AB est une commune mesure des segments CD et EF, car on peut reporter un nombre entier de fois la longueur AB dans chacun de ces deux segments. Les segments CD et EF sont commensurables, car ils ont une commune mesure. En effet, on peut reporter la mesure AB un nombre entier de fois sur chacun de ces segments. Dans cet exemple, le rapport des longueurs est CD 7 = . EF 4 A B C Inversons le problème. Si deux segments quelconques GH et IJ sont donnés, peut-on toujours trouver un segment qui soit commune mesure de GH et IJ ? G I A L’aire du carré construit sur l’hypoténuse est égale à la somme des aires des carrés construits sur les côtés de l’angle droit. Il existe plusieurs autres démonstrations du théorème de Pythagore utilisant des écritures plus modernes. Le lecteur aura à refaire certaines de ces démonstrations en exercice. B C H J C’est à-dire, peut-on trouver un segment KL de telle sorte qu’il soit possible de reporter un nombre entier de fois la longueur de KL sur les segments GH et IJ ? C’est loin d’être évident. 8 Pythagore Les pythagoriciens croyaient à la commensurabilité. Pour eux, les segments de droites sont formés de parties indivisibles, les points, dont le nombre peut être indéterminé mais le rapport des segments, qui est le reflet du nombre de ces points, peut être connu. Il faut signaler que ce rapport n’est pas considéré comme un nombre. Cette conviction les a encouragés à poursuivre leurs recherches pour expliciter le rapport des segments de figures géométriques sous forme de proportions. Rapports et proportions Citons quelques-uns des résultats C obtenus par l’étude des rapports entre grandeurs physiques. Les figures A B C' semblables dont les lignes homologues sont proportionnelles constitue B' une facette importante des rapports A' et proportions. Ainsi, dans les triangles semblables ABC et A'B'C' ci-contre, le rapport de la longueur des bases est : Lignes homologues et proportionnalité Dans les figures semblables, les lignes homologues sont proportionnelles. D B C A D' AB = AC = BC = DB A' B' A' C' B' C' D' B' B' A' Tous les cercles étant semblables, on a : C1 C1 r1 = C2 r2 r1 C2 Par les propriétés des proportions, on obtient : r2 C1 C2 = r1 r2 Ce qui permet de conclure que le rapport de la circonférence d’un cercle à son rayon est constant. Ce rapport est le nombre 2p, mais ce n’est qu’en 1768 que le mathématicien Johann Lambert a démontré que p est un nombre irrationnel. AB A' B' Ce qui est assez intéressant, c’est l’égalité des trois rapports AB = AC = BC A' B' A' C' B' C' qui constitue une proportion et qui caractérise ces triangles semblables. Il est à remarquer que ces rapports n’étaient pas utilisés pour effectuer des calculs mais seulement dans le but de découvrir les lois cachées et accéder à la vraie connaissance. Définition Proportion Une proportion est une égalité de deux rapports. Surfaces et proportionnalité Dans les figures semblables, les aires sont proportionnelles au carré des lignes homologues. A1 b12 h12 = = A2 b2 2 h2 2 h1 A1 b1 A2 h2 b2 A1 r1 A1 r12 = A2 r2 2 A2 Par les propriétés des proportions, on peut transformer cette proportion pour obtenir: r2 A1 A2 = r12 r2 2 Ce qui permet de conclure que le rapport de l’aire du cercle au carré de son rayon est constant. Ce rapport est p. Pythagore 9 Volumes et proportionnalité Dans les solides semblables, les volumes sont proportionnels au cube des lignes homologues. V2 V1 c1 V1 c13 = V2 c2 3 ment une caractéristique intéressante, la somme des n premiers termes, appelée somme partielle, de cette progression donne le nombre carré de rang n. En effet, C1 = 1 = 12 C2 = 1 + 3 = 4 = 22 C3 = 1 + 3 + 5 = 9 = 32 C4 = 1 + 3 + 5 + 7 = 16 = 42 . . . . . . . . . . Cn = 1 + 3 + 5 + 7 + ... + (2n – 1) = n2 c2 V1 c13 h13 = = V2 c2 3 h2 3 La similitude des sphères donne : V1 r13 = V2 r2 3 h1 V 1 c1 Chaque nombre pentagonal peut également être considérés comme une somme partielle d’une progression arithmétique. h2 V2 c2 d’où l’on obtient : V1 V2 = r13 r2 3 1 V2 V1 r1 5 12 22 35 r2 Le rapport du volume de la sphère au cube de son rayon est constant. La constante est 4p/3. Ces résultats sont très intéressants mais n’impliquent pas, contrairement à ce que croyaient les pythagoriciens, qu’il existe dans chaque cas une commune mesure. Le rapport n’est pas nécessairement un nombre rationnel. C’est ce que les pythagoriciens vont apprendre bientôt. SUITES ET PROGRESSIONS Une suite est un ensemble ordonnée de nombres. Une suite peut être croissante ou décroissante selon la façon dont les termes sont ordonnés. Définition Progression arithmétique Une progression arithmétique est une suite ayant comme caractéristique que chaque nombre de la suite est égal au précédent augmenté d’un nombre constant que l’on appelle la raison de la progression arithmétique. Les nombres d’une progression sont appelés les termes de la progression. Ainsi, les nombres impairs {1; 3; 5; 7; 9; ...} forment une progression arithmétique de raison 2. On remarque facile- En effet, le nombre pentagonal de rang n est la somme des n premiers termes de la progression arithmétique : {1; 4; 7; 10; 13; ...; (3n – 5); (3n – 2); ... } On peut exprimer la somme des n premiers termes de deux façons, soit : Pn = 1 + 4 + 7 + ... + (3n – 5) + (3n – 2) et Pn = (3n – 2) + (3n – 5) ... + 7 + 4 + 1. En additionnant terme à terme, on obtient : 2Pn = (3n – 1) + (3n – 1) + ... + (3n – 1) + (3n – 1) La somme comporte n termes qui sont tous égaux à (3n – 1). On a donc : 2Pn = n (3n – 1) d’où : Pn = n(3n – 1) . 2 On obtient donc la forme générale d’un nombre pentagonal de rang n qui nous permet de trouver directement le nombre pentagonal de rang n. Ainsi, par exemple, le nombre pentagonal de rang 12 est : P12 = 12 (3 ¥ 12 – 1) = 6 ¥ 35 = 210 . 2 10 Pythagore Les nombres gnomoniques que l’on additionne successivement pour obtenir les nombres pentagonaux forment une progression arithmétique de raison 3 et dont le premier terme est 1. De façon générale, les nombres gnomoniques que l’on additionne successivement pour obtenir les nombres polygonaux à k côtés forment une progression arithmétique de raison k – 2 et dont le premier terme est 1. On peut donc, en procédant de la même façon que pour les nombres pentagonaux, déterminer la forme générale d’un nombre polygonal à k côtés de rang n. LES MOYENNES Les pythagoriciens distinguaient trois types de moyenne entre deux nombres, la moyenne arithmétique, la moyenne géométrique et la moyenne harmonique. Définition Moyenne arithmétique Un nombre c est la moyenne arithmétique de deux nombres a et b, si ces trois nombres sont en progression arithmétique. Il faut que la suite {a, c, b} forme une progression arithmétique. On a donc : {a, c, b} = {a, a + d, a + 2d}, Définition Progression géométrique Une progression géométrique est une suite ayant comme caractéristique que chaque nombre de la suite est obtenu du précédent en le multipliant par une valeur constante que l’on appelle la raison de la progression géométrique. Ainsi, la suite {1; 2; 4; 8; 16; ...} est une progression 1 1 1 1 géométrique de raison 2 et la suite 1, , , , ,... est 3 9 27 81 une progression géométrique de raison 1/3. { } De façon générale, une progression géométrique est une suite de termes de la forme : {a, ar, ar2, ar3, ar4, ...}. d’où b = a + 2d et d = b – a . Le nombre c est alors : 2 c = a + d = a + b – a = 2a + b – a = a + b 2 2 2 La moyenne arithmétique de a et b est donc le nombre c tel que : c = a+b. 2 Géométriquement, la moyenne arithmétique est la longueur du côté du carré ayant même périmètre que le rectangle de côtés a et b. a b c Définition Progression harmonique Une progression harmonique est une suite ordonnée de nombres ayant comme caractéristique que les inverses des ces nombres forme une progression arithmétique. { } 1 1 1 1 Ainsi, la suite 1, , , , ... est une progression har2 3 4 5 monique. de façon générale, une progression harmonique est une suite de termes de la forme : {1a , a +1 d , a +12d , a +13d ,...} Définition Moyenne géométrique Un nombre g est la moyenne géométrique de deux nombres a et b, si ces trois nombres sont en progression géométrique. Il faut que la suite {a, g, b} forme une progression géométrique. On a donc : {a, g, b} = {a, ar, ar2}, d’où b = ar2 et r = b . Le nombre g est alors : a Pythagore 11 g = ar = a b = a a2b = ab . a La moyenne géométrique de a et b est donc le nombre c tel que : g = ab . La moyenne géométrique de a et b est représentée géométriquement par le côté du carré ayant même aire que le rectangle de côtés a et b. a g b est une proportion. Elle met en relation deux nombres, leur moyenne arithmétique et leur moyenne harmonique. Les babyloniens la considéraient comme la proportion la plus parfaite. Les moyennes, qui étaient appelées médiétés, peuvent toutes êtres définies par des proportions. Ainsi, la moyenne arithmétique de a et b est l’entier c tel que : a–c =1 c–b À partir de cette formulation, on peut facilement montrer que : a b c a+b. c= 2 Définition Moyenne harmonique La moyenne harmonique de deux nombres a et b est l’inverse de la moyenne arithmétique des inverses multiplicatifs de ces nombres. Soit a, b deux nombres, la moyenne arithmétique des inverses multiplicatifs est : 1+1 a+b a b = ab = a + b . 2 2 2 ab La moyenne harmonique de a et b est donc le nombre h tel que : 2 ab h= . a+b En exprimant ce résultat sous la forme h= ab , a+b 2 on constate que la moyenne harmonique est le rapport de l’aire du rectangle sur le quart de son périmètre. Philolaos avait découvert que le nombre de sommets d’un cube (8) est la moyenne harmonique entre son nombre de côtés (12) et son nombre de faces (6). Pour les pythagoriciens, toutes les grandeurs continues : longueur, surface, volume, durée, pouvaient être identifiées à un nombre entier. De la même façon, tout nombre entier peut être identifié à une grandeur. Ainsi, à des nombres a, b et à leur moyenne arithmétique c on peut associer des segments de droite. En joignant bout à bout les segments a et b, et en reportant le segment c sur le segment a + b, on détermine un point qui divise le segment a + b en proportion arithmétique (médiété arithmétique). a b c b a d a–c =1 c–b De la même façon, on peut définir la moyenne géométrique g par la proportion suivante : a b e a–g a Ê a – g gˆ = Á ou = ˜ g–b g Ë g – b b¯ L’égalité 2 ab a = a+b a+b b 2 Le segment g divise alors le segment a + b en proportion géométrique (médiété géométrique). 12 Pythagore On peut définir la moyenne harmonique h par la proportion suivante : a–h a = h–b b Le segment h divise alors le segment a + b en proportion harmonique (médiété harmonique). Les pythagoriciens ont défini jusqu’à dix proportions à cause de leur vénération de la Tetraktys. Nous ne les présenterons par toutes, car les seules encore en usage sont les trois précédentes et la division en extrême et moyenne raison, ou proportion du nombre d’or, que nous présenterons plus loin. Signalons que les proportions harmoniques sont présentes dans plusieurs domaines de la physique: dans l’étude de l’optique, (miroirs et lentilles), de l’électricité, de l’hydrodynamique et de la gravitation. 1L 1/2 1/2 L octave 1/3 2/3 L quinte 1/4 3/4 L quarte 1/5 1/6 4/5 L tierce majeure 5/6 L tierce mineure LA MUSIQUE PYTHAGORICIENNE Selon la légende, Pythagore, passant devant l’atelier d’un forgeron, aurait été attiré par les différences de tons et aurait eu l’idée de peser les marteaux des forgerons pour expliquer ces différences. Il aurait alors songé à appliquer ces rapports pour l’étude des cordes vibrantes. Les Babyloniens et les Égyptiens avaient déjà étudiés les cordes vibrantes. Ils savaient que pour une tension donnée, la hauteur (donc la fréquence) du son émis par la corde augmente lorsque la longueur en vibration diminue. Les pythagoriciens se sont beaucoup intéressés à ce phénomène en utilisant une simple corde sous tension sur une caisse de résonnance. À l’aide d’un chevalet mobile sur une échelle graduée, ils faisaient vibrer une partie de la corde en comparant au son émis par une corde en pleine longueur. Ils pouvaient ainsi «écouter » les différentes proportions. Ils ont exprimé les propriétés des cordes vibrantes en termes de rapports de nombres naturels. Ainsi, si la moitié de la corde vibre, le son émis est un octave plus haut que le son émis par la corde entière. Si les deux tiers de la corde vibrent, le son est plus élevé de 1/5 que le son produit par la vibration de la corde entière. Pour eux, les sons harmonieux sont produits par la vibration de cordes dont les longueurs sont des rapports de nombres naturels et plus le rapport est simple, c’est-à-dire exprimé par les nombres de la Tetraktys, meilleure est la consonance. Ainsi, l’octave, la quinte, la quarte étaient considérés comme les sons les plus harmonieux. Les pythagoriciens ont imaginé que les corps en mouvement dans l’espace émettaient un son inaudible à l’oreille humaine. Plus la planète est éloignée, plus sa vitesse est grande et plus le son est élevé. Pour eux, les distances entre les planètes et les rapports entre leurs vitesses devaient être harmoniquement déterminés. Les sons émis par les planètes s’harmonisaient entre eux, ces croyances sont à l’origine des mythes de la musique des sphère et de l’harmonie céleste. L’ALGÈBRE PYTHAGORICIENNE Il n’était pas simple pour les mathématiciens grecs d’établir des relations algébriques car ils ne disposaient pas d’un système adéquat de représentation des nombres. Ils ne disposaient pas non plus de symbolisme algébrique Pythagore 13 comme le nôtre. C’est géométriquement qu’ils démontrent des propriétés algébriques ou qu’ils résolvent des équations algébriques. Ainsi, pour démontrer l’identité : (a + b)2 = a2 + 2ab + b2 ils ont recours à un carré dont la mesure du côté est a + b. a b sur la diagonale d’un carré est le double de l’aire du premier carré. E A b ab b 2 b a a2 a ab a D F B C b En divisant ce carré en deux carrés d’aire a2 et b2 et deux rectangles d’aire ab, ils obtiennent que l’aire du carré de côté a + b, soit (a + b)2 est égale à la somme des aires des carrés d’aire a2 et b2 et des deux rectangles d’aire ab, ce qui donne : (a + b)2 = a2 + 2ab + b2 NOMBRES IRRATIONNELS Les pythagoriciens, par leur représentation des nombres, avaient développé la conviction que l’espace et le temps sont constitués de parties indivisibles, les points. Ils pouvaient alors conclure que les grandeurs de même nature sont commensurables et que la connaissance de l’univers passe par la découverte du rapport entre les grandeurs des figures géométriques. Cette quête était assez exigeante mais, les nombreux résultats de proportionnalité de figures semblables semblaient entériner cette conviction. Leurs recherches pour déterminer le rapport de la diagonale du carré et de son côté, ont connu une conclusion qui a sapé les fondements de leur conception de l’univers. En effet, ce qu’ils ont découvert c’est qu’il est impossible d’exprimer le rapport de la diagonale et du côté du carré comme quotient de nombre sentiers. Cette découverte serait l’œuvre du pythagoricien Hippasus de Métaponte vers 430 av. J.-C.. La découverte d’Hippasus se fonde sur un résultat hérité des Égyptiens qui avaient démontré, à l’aide de la figure suivante, que l’aire du carré construit En effet, l’aire du carré ABCD est égale à deux fois l’aire du triangle ABC et l’aire du carré AEFC est égale à quatre fois l’aire du triangle ABC. Hippasus a tiré profit de ce résultat de la façon suivante : En supposant que la diagonale et le côté sont commensurables, leurs longueurs s’expriment par des nombres entiers dans l’unité de la plus grande commune mesure des deux segments. Les entiers mesurant la diagonale et le côté sont donc les plus petits possibles, c’est-à-dire que ces nombres n’ont pas de facteur commun. Puisque l’aire du carré AEFC est le double de l’aire du carré ABCD, l’aire du carré AEFC est donnée par un nombre pair (ce qui signifie pour Hippasus qu’il comporte un nombre pair de points mais cela n’est pas indispensable ici). Cependant, le carré d’un nombre impair ne peut jamais donner un nombre pair. La longueur de la diagonale est donc donnée par un nombre pair. Puisque le carré d’un nombre pair est divisible par 4, l’aire du carré AEFC est divisible par 4. Cette aire étant le double de celle du carré ABCD, l’aire du carré ABCD est également donnée par un nombre pair. Par conséquent, la longueur du côté du carré ABCD est également donnée par un nombre pair. La diagonale et le côté du carré ont donc un facteur commun. Cela contredit le fait que les nombres n’ont pas de facteur commun. Cette contradiction vient de l’hypothèse selon laquelle la diagonale et le côté du carré ont une commune mesure. Il faut donc rejeter cette hypothèse. La diagonale et le côté du carré sont donc incommensurables. 14 Pythagore CONCLUSION Pour les premiers pythagoriciens le rapport de deux segments de droite était nécessairement un nombre rationnel. Ils admettaient intuitivement la commensurabilité des segments de droite. La découverte de l’impossibilité d’exprimer le rapport de la diagonale et du côté du carré par un rapport de nombres entiers sapait les fondements de leur philosophie. Le rapport de la diagonale du carré à son côté, qui en écriture moderne, donne le nombre 2 est longtemps demeuré le seul irrationnel connu. En partie parce que les pythagoriciens en ont gardé jalousement le secret, mais également parce que c’est le seul rapport dont l’irrationalité avait été démontrée. Selon Platon, Théodore de Cyrène, qui vécut vers 425 av.J.-C., a démontré l’irrationalité des nombres suivants : 3 , 5 , 6 , 7 , 8 , 10 , 11, 12 , 13 , 15 , 17 . Tous ces nombres représentent le rapport de deux côtés d’un triangle rectangle construit à l’aide de la règle et du compas en tirant profit du théorème de Pythagore. On peut également les construire de façon à former une spirale qui est appelée spirale des irrationnels. 1. Nombres oblongs Un nombre oblong est un nombre qui forme un rectangle ayant une colonne de plus que de lignes. 1 1 5 La théorie des proportions a été reformulée par Eudoxe de Cnide (408 à 355 av. J.-C) qui fut élève de Platon (vers 427-348 av. J.-C.) et du pythagoricien Archytas de Tarente (vers 430 av. J.-C.). Les travaux d’Eudoxe ont été repris et complétés par Euclide avec qui la théorie des proportions se dégage complètement du postulat de la commensurabilité. EXERCICES 1 1 L’étude des rapports et proportions entreprise par les pythagoriciens s’est révélée pleine de surprises. Ils ont découvert plusieurs propriétés des figures géométriques. Cependant, il ont découvert qu’il est impossible d’exprimer le rapport de la diagonale et du côté du carré comme rapport de deux nombres entiers. Tant qu’ils n’avaient pas réussi à déterminer un tel rapport, il pouvaient garder espoir. Si on ne réussit pas à exprimer le rapport de deux longueurs comme quotient de deux entiers on ne peut pas pour autant conclure que ce rapport est impossible. Pour tirer une telle conclusion, il faut démontrer que cela est effectivement impossible, ce qui est beaucoup plus exigeant. C’est ce que Hippasus a fait pour le rapport de la diagonale du carré à son côté. Cette découverte a porté un dur coup aux pythagoriciens, car elle détruisait le fondement de leur conception de l’univers. 4 3 6 1 2 1 7 1 8 1 Nombres oblongs 9 1 10 1 a) Quelle est la forme générale du gnomon des nombres oblongs ? b) Trouver les 6 premiers nombres oblongs. c) Déterminer la forme générale des nombres oblongs. 2. Que suggère l’analyse de la représentation géométrique suivante des cinq premiers nombres carrés ? Pythagore 15 1 4 9 16 25 Démontrer cette propriété. 3. Que suggère l’analyse de la représentation géométrique suivante des quatre premiers nombres pentagonaux ? a) Quel est la forme générale du gnomon des nombres heptagonaux ? b) Trouver les 6 premiers nombres heptagonaux. c) Le nombre heptagonal de rang n, que nous noterons Hen, est la somme des n premiers termes d’une progression arithmétique. Donner la raison et les six premiers termes de cette progression. d) Trouver la forme générale des nombres heptagonaux (terme de rang n). 6. Nombres octogonaux 1 5 12 22 Démontrer cette propriété. 4. Nombres hexagonaux 1 6 15 28 a) Quel est la forme générale du gnomon des nombres hexagonaux ? b) Trouver les 6 premiers nombres hexagonaux. c) Le nombre hexagonal de rang n, que nous noterons Hn, est la somme des n premiers termes d’une progression arithmétique. Donner la raison et les six premiers termes de cette progression. d) Trouver la forme générale des nombres hexagonaux (terme de rang n). a) Quel est la forme générale du gnomon des nombres octogonaux ? b) Trouver les 6 premiers nombres octogonaux. c) Le nombre octogonal de rang n, que nous noterons Ocn, est la somme des n premiers termes d’une progression arithmétique. Donner la raison et les six premiers termes de cette progression. d) Trouver la forme générale des nombres octogonaux (terme de rang n). 7. Nombres carrés-cubiques Un nombre carré-cubique est un nombre qui peut être disposé pour former un carré ou pour former un cube. Trouver trois nombres carrés-cubiques. 8. En utilisant l’expression 2 5. Nombres heptagonaux 2 Ê m 2 + 1ˆ Ê m 2 – 1ˆ 2 Ë 2 ¯ =Ë 2 ¯ +m où m est un nombre impair plus grand ou égal à 3, construire un tableau donnant 5 triplets pythagoriciens. 9. a) À partir de la formule du numéro précédent, montrer que l’expression : 16 Pythagore (m2 + 1)2 = (m2 – 1)2 + (2m)2 permet de déterminer les triplets pythagoriciens pour m ≥ 2, (où m peut être pair ou impair). b) À l’aide de cette formule, construire un tableau donnant 10 triplets pythagoriciens. 10. À partir de la figure donnée, montrer que : a2 + b2 = c 2 . b c c c a a b 11. À partir de la figure donnée, montrer que : a2 + b2 = c 2 c b a b b– a a c b a b c c a a b 13. Soit a et b deux nombres et c leur moyenne arithmétique. Montrer que : a – c = c – b. En déduire que : 17. Déterminer trois nombres parfaits différents de 6 et 28 en utilisant la méthode de Nicomaque de Gérase. Vérifier que les nombres obtenus sont bien parfaits. 18. Démontrer géométriquement les égalités suivantes (selon la méthode utilisée par les pythagoriciens). a) (a – b)2 = a2 – 2ab + b2 b) (a – b)(a + b) = a2 – b2 19. Montrer que si p est un nombre premier alors p est déficient. a 12. À partir de la figure donnée, montrer que : a2 + b2 = c 2 ab 16. Vérifier que les nombres 1 184 et 1 210 sont des nombres amiables. c c b 1 1 1 1 – = – a h h b b b– a c 15. Soit a et b deux nombres et h leur moyenne harmonique. Montrer que : b b a a–g a a–g g = et = . g–b g g–b b c a b En déduire que : En déduire que : a – h = a . h–b b a a c a g = . g b a–c =1 c–b 14. Soit a et b deux nombres et g leur moyenne géométrique. Montrer que : 20. a) Trouver 12 nombres abondants plus petits que 100. b) Les nombres trouvés sont-ils les seuls nombres abondants plus petits que 100 ? Justifier votre réponse. 21. Montrer algébriquement que 8 fois un nombre triangulaire plus 1 est un nombre carré. 22. Montrer que tout nombre m de la forme 2n est un nombre déficient. 23. Dans le tableau suivant, déterminer la moyenne arithmétique c et la moyenne harmonique h des nombres a et b. Pythagore 17 a b 2 3 4 5 6 10 12 15 20 6 15 28 45 2 40 6 3 12 c= a+b 2ab d= 2 a+b a c h b Vérifier que ces nombres forment la proportion suivante : 2 ab a = a+b a+b b 2 soit a/c = h/b. 25. Nombres pyramidaux à base triangulaire Un nombre pyramidal à base triangulaire est un nombre dont les points peuvent être disposés pour former une pyramide à base triangulaire. a) Trouver les 6 premiers nombres pyramidaux à base triangulaire. b) Décrire le nombre pyramidal à base triangulaire de rang n comme somme partielle d’une suite. Est-ce la somme partielle des termes d’une progression arithmétique? c) Vérifier que les six premiers nombres pyramidaux à base triangulaire peuvent être obtenus par la formule suivante : PTn = n(n + 1)(n + 2) 6 où PTn est le nombre pyramidal à base triangulaire de rang n. Croyez-vous que cette formule est valide pour tout n ? Expliquer. 26. Nombres pyramidaux à base carrée Un nombre pyramidal à base carrée est un nombre dont les points peuvent être disposés pour former une pyramide à base carrée. a) Trouver les 6 premiers nombres pyramidaux à base carrée. b) Décrire le nombre pyramidal à base carrée de rang n comme somme partielle d’une suite. Estce la somme partielle des termes d’une progression arithmétique? c) Vérifier que les six premiers nombres pyramidaux à base carrée peuvent être obtenus par la formule suivante : PCn = n(n + 1)(2 n + 1) 6 où PCn est le nombre pyramidal à base carrée de rang n. Croyez-vous que cette formule est valide pour tout n ? Expliquer. 27. Nombres pyramidaux à base pentagonale Un nombre pyramidal à base pentagonale est un nombre dont les points peuvent être disposés pour former une pyramide à base pentagonale. a) Trouver les 6 premiers nombres pyramidaux à base pentagonale. b) Décrire le nombre pyramidal à base pentagonale de rang n comme somme partielle d’une suite. Est-ce la somme partielle des termes d’une progression arithmétique? 18 Pythagore c) Vérifier que les six premiers nombres pyramidaux à base pentagonale peuvent être obtenus par la formule suivante : PPn = n 2 (n + 1) 2 où PPn est le nombre pyramidal à base pentagonale de rang n. Croyez-vous que cette formule est valide pour tout n ? Expliquer. 28. Nombres pyramidaux à base hexagonale Un nombre pyramidal à base hexagonale est un nombre dont les points peuvent être disposés pour former une pyramide à base hexagonale. a) Trouver les 6 premiers nombres pyramidaux à base hexagonale. b) Décrire le nombre pyramidal à base hexagonale de rang n comme somme partielle d’une suite. Est-ce la somme partielle des termes d’une progression arithmétique? c) Vérifier que les six premiers nombres pyramidaux à base hexagonale peuvent être obtenus par la formule suivante : PHn = n(n + 1)( 4n – 1) 6 où PHn est le nombre pyramidal à base hexagonale de rang n. Croyez-vous que cette formule est valide pour tout n ? Expliquer. BIBLIOGRAPHIE Ball, W. W. R. A Short Account of History of Mathematics, New York, Dover Publications, Inc.,1960, 522 p. Boyer, Carl B. A History of Mathematics, New York, John Wiley & Sons, 1968, 717 p. Caratini, Roger, Les Mathématiques, Paris, Bordas, 1985. Collette, Jean-Paul. Histoire des mathématiques, Montréal, Éditions du Renouveau Pédagogique Inc., 1979 2 vol., 587 p. Cuomo, S. Ancient Mathematics, London and New York, Routledge, Taylor and Francis Group, 2001, 290 p. Davis, Philip J, Hersh, Reuben, Marchisotto, Elena Anne. The Mathematical Experience, Study edition, Boston, Birkhäuser, 1995, 485 p. Dunham, William. The Mathematical Universe, New York, John Wiley & Sons, Inc., 1994, 314 p. Duvillé, Bernard, Sur les traces de l’Homo mathematicus, Les mathématiques avant Euclide, Paris, Ellipses Éditions Marketing, S.A., 1999, 461 p. Eves, Howard. 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