oBjectif // resUltats // contexte // DiscUssion // conclUsion

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Motivations et réticences à la vaccination :
une étude qualitative sur les infirmiers hospitaliers
et libéraux du département des Hautes-Alpes
Antoine ROULLET ¹, Bernard AUMAITRE ²
¹ : Médecin généraliste, Université d’Aix Marseille / ² : PH santé publique. CH de Briançon
Contexte //
MATERIELS // Étude qualitative :
Pourquoi la vaccination dans les Hautes-Alpes ?
La couverture vaccinale des Hautes-Alpes est inferieure à la moyenne nationale. (1)
FRANCE
HAUTES-ALPES
1ere dose VHB
88%
57%
2eme rappel ROR
70%
57%
Couverture vaccinale à 24 mois en 2013
Pourquoi la population infirmière ?
Les infirmiers sont moins vaccinés que les sages-femmes et les médecins. (2)
L’infirmier est pourtant un acteur principal de la vaccination des patients,
notamment par ses actions de prévention et d’éducation à la santé.
L’infirmier est souvent le premier interlocuteur des patients sur les questions de
santé, et influence fortement leur décision vaccinale. (3)
L’infirmier représente donc un allié majeur du médecin généraliste pour
promouvoir la vaccination auprès des patients.
RESULTATS //
« Je sais que le vaccin
contre la grippe sert
surtout à protéger les
autres, ça n’est pas pour
autant que je le fais »
> 41 infirmiers interviewés de mars à
décembre 2015
> 18 ESD ; 4 FG
> 6 thèmes principaux
« La rupture de stock du
vaccin pentavalent : c’est un
prétexte des laboratoires
pour nous vacciner de force
contre le VHB »
« Depuis que j’ai vu une
collègue finir en réa à
cause d’une grippe, je
me vaccine »
« Un jour un grand
professeur va dire « blanc »
sur TF1, puis le même jour
un autre professeur va dire
« noir » sur France 2, alors
qui croire ? »
« Ca n’a jamais été
prouvé [le lien vaccin
VHB et SEP], pourtant
je ne vaccinerai pas
mes enfants »
« C’est le médecin
qui vaccine de toute
façon, nous on n’a
pas à donner notre
avis »
« Comment
convaincre le
patient avec tout
ce qui se dit sur les
vaccins ? »
RECUEIL DES DONNEES :
Recueil de données : Entretiens Semi Directifs (ESD) et Focus Group (FG)
Critères d’inclusion : Infirmier(e)s hauts alpins (libéraux, hospitaliers,
étudiants)
ANALYSE DES DONNEES :
Modèle : En 3 temps interactifs
Méthodologie de la théorisation ancrée
Triangulation des données et des méthodes d’analyse
Objectif //
>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>
Analyser les représentations des infirmiers hauts-alpins
sur la vaccination en général.
• Protection collective
Pour les infirmiers interrogés, la protection collective n’est pas un
argument majeur à la décision vaccinale, notamment pour la grippe
saisonnière.
• Formation et Information
Formation professionnelle insuffisante : tant à l’IFSI qu’en formation
professionnelle continue.
Information délivrée à la population générale : contradictoire, voire
désinformation de la part des medias.
• Perte de confiance dans la vaccination
L’émergence des scandales liés aux vaccins nuit à la vaccination.
Méfiance envers les laboratoires.
Confiance dans les vaccins anciens mais peur des nouveaux vaccins
et des adjuvants.
• L’influence du vécu
Le vécu personnel et/ou professionnel conditionne la décision
vaccinale des infirmiers.
• La peur du vaccin anti-VHB
La majorité des infirmiers interrogés est opposée au vaccin anti-VHB
du fait de son hypothétique lien avec la sclérose en plaques.
• Place de l’infirmier dans le processus vaccinal
La plupart des infirmiers interrogés admet ne pas influencer la
décision du patient.
Sentiment de manque d’implication dans le processus vaccinal.
DISCUSSION //
CONCLUSION ///////////////////////////////////////
Médecin, infirmier et population générale : des représentations
communes sur la vaccination
> Les infirmiers expriment un manque de confiance et
une perte de repères sur le sujet vaccinal.
Les infirmiers sont très réticents envers le vaccin anti-VHB, comme les 2/3
de la population et ¼ des médecins. (4) (5)
Ils émettent des doutes quant à l’inocuité et l’utilité vaccinale, comme ¼
des médecins. (6)
Ils se montrent méfiants à l’égard de l’information délivrée par les medias
sur le sujet vaccinal, comme la majorité de la population générale et
médicale. (6)
Médecin, infirmier et population générale : des représentations
différentes sur la vaccination
Les infirmiers font moins confiance que les médecins au discours
scientifique des autorités de santé. (6)
Ils ont une vision des vaccins moins collective que les médecins,
notamment pour la vaccination contre la grippe. (7)
Enfin ils reconnaissent fréquemment ne pas encourager les patients à se
faire vacciner, se désengageant alors de leur « rôle de soignant ».
> Les infirmiers ne se sentent pas en mesure de
promouvoir la vaccination auprès de leurs patients.
> Nécessité de renforcer la collaboration entre médecin
et infirmier.
Références
1. Couverture vaccinale en France de 1998-2013.INVS. 2. Guthmann J, Abiteboul D. Résultats de l’enquête nationale Vaxisoin, 2009.
3. Mergler MJ, Omer SB, Pan WKY, Navar-Boggan AM, Orenstein W, Marcuse EK, et al. Association of vaccine-related attitudes and beliefs between parents and health care
providers. Vaccine. 23 sept 2013;31(41):4591 5.
4. Gautier A, Jauffret-Roustide M, Jestin C. Enquête Nicolle 2006: connaissances, attitudes et comportements face au risque infectieux. Éditions INPES; 2008.
5. François M, Alla F, Rabaud C, Raphaël F. Hepatitis B virus vaccination by French family physicians. Médecine Mal Infect. oct 2011;41(10):518 25.
6. Collange F, Fressard L, Verger P et al. Vaccinations : attitudes et pratiques des médecins généralistes. DREES; 2015.
7. Sardy R, Ecochard R, Lasserre E, Dubois J-P, Floret D, Letrilliart L. Représentations sociales de la vaccination chez les patients et les médecins généralistes : une étude
basée sur l’évocation hiérarchisée. Santé Publique. 29 janv 2013;24(6):547 60.
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