Organisation optimale de la liquidité des fonds d`investissement

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EDHEC-Risk Institute
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Organisation optimale de la liquidité
des fonds d’investissement
Mars 2010
Noël Amenc
Professeur de Finance à l’EDHEC,
Directeur d'EDHEC-Risk Institute
Pierre Schoeffler
Conseiller en investissements financiers, S&Partners
Pierre Lasserre
Conseiller en management, Pierre Lasserre Consult
Institute
Résumé
Lors d’un « position paper » réalisé l’année
dernière, « Quelques réflexions sur la
régulation de la gestion d’actifs pour
vraiment tenir compte de la crise financière »,
EDHEC-Risk Institute a défendu l’idée que
le développement de fonds fermés, dont
les horizons de liquidation correspondent à
ceux des actifs ou des stratégies sur
lesquels ils sont investis, garantirait un
développement sécurisé des investissements
sur les classes d’actifs peu liquides, comme
l’immobilier non coté ou les hedge funds.
Dans le présent document, nous rappelons
l’importance des produits d’épargne à long
terme dans la constitution du patrimoine
d’un ménage et nous soutenons la
promotion des fonds fermés pour éviter
les mises en confiance dangereuses des
investisseurs par des réglementations qui
ne peuvent assurer dans les faits ce qu'elles
promettent, expérience déjà faite lors de
la crise de liquidité de 2007-2008 pour les
fonds ouverts.
Après un passage en revue des
caractéristiques des fonds ouverts et des
fonds fermés en terme de fonctionnement
et de liquidité, ainsi qu’une analyse de
l’organisation des marchés, nous arrivons à
la conclusion que les systèmes multilatéraux
de négociation offrent un bon compromis
en terme de coût, d’efficacité et de
transparence entre un marché boursier et
un marché de gré à gré pour une grande
quantité d’actifs financiers fongibles tels
que les parts de fonds d’investissement
fermés.
2
Ce document constitue une synthèse de travaux scientifiques conduits au sein de l'EDHEC. Les opinions exprimées sont celles
des auteurs et n'engagent pas la responsabilité de l'EDHEC.
A propos des auteurs
Noël Amenc est professeur de finance à
l’EDHEC, où il dirige le centre de recherche
EDHEC-Risk Institute. Titulaire d’une
maîtrise en Economie et d’un doctorat
en Sciences de Gestion, il a effectué des
travaux de recherche dans les domaines
de la gestion d’actions quantitative, de
l’analyse de performance de portefeuille
et de l’allocation d’actifs ; ces travaux
ont donné lieu à de nombreux articles et
publications académiques et professionnels.
Il est membre du comité éditorial du Journal
of Portfolio Management, éditeur associé
du Journal of Alternative Investments
et membre du conseil scientifique de
l’Autorité des Marchés Financiers.
Pierre Schoeffler est Ingénieur de l’Ecole
Polytechnique, de l’Ecole Nationale de
la Météorologie et titulaire d’un DEA en
Mathématiques Appliquées de l’Université
de Paris-Jussieu, Pierre Schoeffler jouit
d’une expérience de trente ans dans la
banque d’investissement. Il a notamment
été responsable des Etudes Economiques et
Financières au Crédit Commercial de France
et responsable de la gestion Actif-Passif de
la banque. Il a ensuite dirigé les activités
de fusions-acquisitions et d’intermédiation
boursière de la banque suédoise Svenska
Handelsbanken en Europe. Depuis cinq
ans il est consultant indépendant en
investissements financiers spécialisé dans le
conseil en allocation stratégique d’actifs.
Pierre Lasserre est diplômé d’HEC et de
L’INSEAD et jouit d’une longue expérience
sur les marchés financiers. Il a passé la plus
grande partie de sa carrière(1977-2000)
chez Finacor dont il a assumé la Direction
Générale puis la Présidence. Jusqu’à son
rachat en 2000 par le groupe Viel-Tradition,
Finacor a été le plus important intermédiairecourtier d’Europe continentale sur les
marchés monétaires et financiers de gré à gré
et listés. En 1988, Finacor rachète la charge
d’agent de change Baudouin et contribue à la
transformation de cette charge en la Société
de Bourse EXANE, aujourd’hui indépendante
et partenaire de BNP Paribas sur le marché
des actions. Pierre Lasserre a été ensuite
successivement conseiller du Président
d’Exane puis responsable de la conformité
et de la déontologie du groupe Exane. Plus
récemment il a assumé la présidence de la
filiale à Paris de MFGlobal, le plus important
courtier de produits financiers listés au
monde. Depuis un an, il est consultant
indépendant en matière d’intermédiation
financière.
3
Table des matières
Introduction......................................................................................................................................... 5
1. Des produits d’épargne à long terme........................................................................................ 7
2. Répondre aux besoins de liquidité ............................................................................................................... 8
3. Les systèmes multilatéraux de négociation............................................................................11
Référence............................................................................................................................................ 13
Position Papers et Publications d'EDHEC-Risk Institute (2007-2010).................................. 14
4
Introduction
Dans un « position paper » de juin 2009
intitulé « Quelques réflexions sur la
régulation de la gestion d’actifs pour
vraiment tenir compte de la crise financière »,
EDHEC-Risk Institute s'est montré hostile à
l'idée que la protection des épargnants et
la modernisation du cadre réglementaire
passent nécessairement par des fonds
ouverts. En effet, la crise a montré qu’il
était illusoire d’espérer garantir la liquidité
de fonds dont les sous-jacents sont peu
liquides par des règles de répartition
des actifs ou de liquidité. Par ailleurs, la
communication faite sur la mise en place
de tels dispositifs réglementaires et la
généralisation d’un cadre réglementaire
inadapté à certaines catégories d’actifs
sont porteuses d’un accroissement des
problèmes de sélection adverse ou d’aléa
moral dont la diminution seule justifie
l’intervention du régulateur. La fausse
impression de liquidité créée par des
textes contraignants, mais inapplicables
en période de crise, augmente les risques
pour les investisseurs.
De notre point de vue, la réponse qui
correspond à un durcissement des critères
d’éligibilité des actifs ou des mesures de
risques, dont celui de liquidité, n’est pas
adaptée au problème de l’adéquation entre
les actifs et les passifs de l’investissement
collectif. Selon EDHEC-Risk Institute, seul
le développement de fonds fermés dont les
horizons de liquidation correspondent à
ceux des actifs ou des stratégies sur lesquels
ils sont investis garantira un développement
sécurisé des investissements sur les classes
d’actifs peu liquides, comme l’immobilier
non coté ou les hedge funds.
Notre proposition vise à distinguer la
question de l’échange sur un marché
secondaire des parts de fonds fermés
de leur cotation ; la cotation ayant
pour conséquence de transmettre la
volatilité du marché à ces instruments.
Le développement des plateformes
multilatérales de négociation, des fonctions
des chambres de compensation, et des
capacités de règlement / livraison des
dépositaires pourrait permettre de mettre
en place un marché de gré à gré sécurisé
des fonds fermés au niveau européen, sans
que cela implique une cotation de ces
derniers sur une bourse.
Il convient donc que la modernisation du
régime des SICAF mise en oeuvre en France
puisse trouver un écho dans une directive
européenne et qu’elle s’accompagne à la
fois d’une réforme des règles comptables
applicables aux OPC et de la volonté
de développer un marché secondaire
paneuropéen des fonds fermés. C’est,
à notre avis, et au-delà de la question
de l’investissement dans des actifs ou
des stratégies peu liquides, la seule
manière sérieuse et sécurisée d’espérer
développer une épargne longue. Les
stimuli réglementaires et comptables sont
infiniment préférables car plus efficaces
et moins coûteux qu’un énième dispositif
fiscal qui peut être remis en cause par les
aléas des finances publiques.
En bref, la volonté de l’EDHEC de
promouvoir les fonds fermés correspond
à un désir d’éviter les mises en confiance
dangereuses des investisseurs par des
réglementations qui ne peuvent assurer
dans les faits ce qu'elles promettent. Nous
en avons déjà fait l’expérience lors de la
crise de liquidité de 2007-2008 pour les
fonds ouverts.
Deux catégories de fonds à faible liquidité
naturelle des sous jacents peuvent être
fortement concernées par l'approche fonds
fermés : les fonds investis en immobilier ou
en capital-risque. Dans le présent « position
paper » nous rappelons dans un premier
temps l’importance des produits d’épargne
à long terme dans la constitution du
5
Introduction
patrimoine d’un ménage en complément
de la retraite obligatoire. Nous passons
ensuite en revue les caractéristiques des
fonds ouverts et des fonds fermés en
termes de fonctionnement et de liquidité
avant d’analyser l’organisation des
marchés, sachant qu’il est particulièrement
important d’assurer un échange dans
de bonnes conditions des parts de fonds
fermés sur un marche secondaire organisé
en permettant la sortie des investisseurs.
Nous arrivons à la conclusion que les
systèmes multilatéraux de négociation
offrent un bon compromis en terme de
coût, d’efficacité et de transparence entre
un marché boursier et un marché de gré
à gré pour une grande quantité d’actifs
financiers fongibles tels que les parts de
fonds d’investissement fermés.
6
1. Des produits d’épargne à long terme
Les produits d’épargne investis en immobilier
ou en capital-risque constituent pour les
ménages en France et dans beaucoup
de pays européens un vecteur important
de constitution d’un patrimoine en
complément de la retraite obligatoire. Les
inquiétudes sur l’équilibre des différents
régimes de retraite face au vieillissement
démographique ne viennent que renforcer
le besoin d’une épargne de précaution
constituée de façon personnelle par
capitalisation.
La rationalité financière pour les ménages
d’investir dans des actifs immobiliers ou
capital-risque est claire. L’immobilier
apporte des rendements courants élevés
permettant d’adosser l’investissement à un
levier financier important et générant, à
l’issue d’une période d’acquisition de quinze
ou vingt ans, des revenus stables, indexés à
long terme sur l’inflation. Le rendement
élevé de l’immobilier par rapport au taux
des emprunts d’Etat est la contrepartie de la
relative illiquidité du marché physique, du
risque lié à l’évolution des valeurs locatives
et des valeurs vénales ainsi que des coûts de
transaction relativement élevés. En ce qui
concerne le capital-risque, les espérances
d’importantes plus-values à long terme
constituent le principal attrait. Sur ce
marché également les rentabilités attendues
sont importantes de part l’illiquidité
inhérente des titres en capital des petites
et moyennes sociétés innovantes, du risque
lié à leur développement et des coûts
d’intermédiation élevés. D’une certaine
façon le couple immobilier / capital-risque,
actifs dont la rémunération du risque ne
peut être dégagée que sur des horizons
d’investissement longs, et en conséquence
relativement illiquides, constitue le pendant
du couple obligations / actions cotées,
actifs très liquides, qui peuvent générer de
la rentabilité par la seule gestion de leur
volatilité.
De part la spécificité de ces actifs qui
présentent un risque idiosyncratique
élevé et nécessitent une gestion très
professionnelle, il est rationnel de la part
des ménages d’investir collectivement sous
forme de fonds d’investissement d’une
certaine taille.
En France, les fonds immobiliers non
cotés destinés aux particuliers, les SCPI,
représentent une valeur de quelque 20
milliards d’euros à fin 2008. En Europe,
la valeur des fonds immobiliers non cotés
se monte à environ 120 milliards d’euros
(source : IEIF). A titre de comparaison les
fonds immobiliers européens non cotés
destinés aux investisseurs institutionnels
s’élèvent à 340 milliards d’euros. Mais à la
différence des particuliers, les investisseurs
institutionnels sont en général tenus à des
clauses de « lock-up » qui présupposent
de leur part le choix d’une absence quasitotale de liquidité.
Les fonds de capital-risque non cotés
destinés aux particuliers, FCPI, FIP et fonds
ISF PME, représentent une valeur de près
de 7 milliards d’euros à fin 2008. La
France représente environ 20% du marché
européen pour ce type de fonds (source :
AFIC).
7
2. Répondre aux besoins de liquidité
L’avantage apporté par les fonds est
également de permettre l’investissement
sous forme d’unités fongibles et de procurer
ainsi à l’investissement un niveau potentiel
de liquidité plus élevé que celui des actifs
sous-jacents. Car il existe toujours un
besoin résiduel de liquidité, ne serait ce que
par le jeu des transmissions de patrimoine
et d’autres événements sociologiques
(séparation, donation, etc.). La question
est alors de savoir comment concilier le
besoin de liquidité des investisseurs avec
le respect d’un horizon d’investissement
de long terme indispensable à la gestion
efficace de l’exposition aux risques de type
immobilier ou capital-risque et comment
minimiser le prix de cette liquidité?
2.1 Les fonds ouverts
La première méthode consiste à créer des
fonds ouverts, c'est-à-dire des fonds qui
organisent la liquidité en rachetant à la
valeur d’actif net les parts des investisseurs
désireux de retrouver une certaine liquidité.
Cette valeur d’actif net est calculée par
expertise à partir de plusieurs approches :
analyse de transactions récentes sur des
actifs comparables, actualisation des cashflows anticipés générés par les actifs à un
taux tenant compte de l’incertitude sur les
anticipations, etc.
Le dispositif le plus naturel pour permettre
à un fonds de racheter ses propres parts
est la cession d’actifs. La cession d’actifs
présente néanmoins l’inconvénient d’être
dilutive pour les associés qui demeurent
engagés car, si le gestionnaire du fonds
cherche à céder en priorité les actifs les
moins rentables ou ceux dont le potentiel
de création de valeur paraît limité, le
besoin impérieux de dégager du cash
peut conduire à céder des actifs en deçà
de leurs valeurs vénales d’autant plus
que la demande de rachat de parts trahit
bien souvent une dynamique baissière
8
des actifs en question. La cession d’actifs
réduit également automatiquement la
mutualisation du risque au sein du fonds.
Un autre dispositif repose sur le recours
à l’endettement, mais en faisant cela
le gestionnaire augmente le profil de
risque du fonds également au détriment
des associés qui demeurent engagés.
L’intensification de la collecte peut
également être une réponse à la demande
de rachat : de nouveaux investisseurs
compensant les investisseurs sortants.
Mais en faisant abstraction des efforts
d’animation commerciale à déployer en
pareilles circonstances, le gestionnaire n’a
pas réellement les moyens de peser sur ce
paramètre. Le dernier dispositif consiste
à garder en continu une poche minimale
de liquidités au sein du fonds avec
l’inconvénient de réduire notablement les
performances.
2. 2 Les fonds fermés
La méthode des fonds ouverts porte donc en
elle de nombreux vices de fonctionnement
car, en adossant des actifs de long terme
relativement illiquides à un passif de
court terme liquide, ils ne répondent
évidemment pas aux bonnes pratiques
de la gestion actif-passif. Ce manque de
conformité se traduit par un prix élevé
à payer pour la liquidité au travers de
la rupture du contrat social liant les
associés pouvant amener à une profonde
modification du profil de risque/rentabilité
du fonds. La méthode alternative des fonds
fermés dotés d’une organisation ad hoc de
la liquidité des parts respecte les bonnes
pratiques de la gestion actif-passif. Le prix
à payer pour la liquidité est moindre : il
se traduit certes par la possibilité d’une
décote ou d’une surcote du prix des parts
par rapport à la valeur d’actif net du fonds
mais respecte le contrat social liant les
associés. L’existence d’une telle décote ou
surcote n’est en soi pas préjudiciable dans
2. Répondre aux besoins de liquidité
la mesure où elle traduit les anticipations
des investisseurs sur l’évolution de la valeur
d’actif net du fonds, en revanche il faut
s’assurer que ces anticipations puissent
se rencontrer et s’exprimer dans le cadre
d’une organisation de marché adaptée à la
structure du fonds.
2.3 De l’organisation des marchés
Les marchés boursiers traditionnels
répondent à une demande de liquidité
instantanée mais ne l’atteignent qu’au
prix d’un certain nombre de sacrifices
dénaturant profondément la finalité d’un
fonds immobilier ou de capital-risque :
renonciation à la dé-corrélation à court
terme offerte par la classe d’actifs, volatilité
accrue, modification profonde du couple
risque/rentabilité, coût élevé pour le fonds,
etc. Le marché boursier est de fait une
organisation de marché efficace pour créer
une liquidité sur des actifs de très grande
taille, de l’ordre de plusieurs milliards
d’euros, pouvant consacrer des ressources
importantes à la communication financière,
et détenus par un très grand nombre
d’investisseurs. La liquidité instantanée ne
répond pas vraiment à la demande de
liquidité exprimée par les investisseurs
particuliers investissant dans des fonds
immobiliers ou de capital-risque, de taille
s’échelonnant de quelques dizaines à
quelques centaines de millions d’euros.
Cette demande s’exprime dans des taux de
rotation annuel de 2 à 5% de la valeur du
fonds, pas de 100% ou plus comme sur les
marchés boursiers.
Pour répondre à cette demande de semiliquidité, il faut recourir à des règles de
négociations différentes en partant du
principe que, pour fonctionner de façon
aussi efficiente que possible, un marché doit
être capable de permettre une révélation
efficace de la valeur fondamentale des actifs
échangés avec des coûts de transaction
faibles de telle sorte que les investisseurs
puissent avoir la possibilité d’agir de façon
rationnelle. La présence d’arbitragistes doit
également être rendue possible.
Pour que les prix de marché reflètent, au
moins sur le moyen terme, la valeur d’actif
net, il est nécessaire que les investisseurs
disposent d’une information financière sur
ces actifs qui permettent de percevoir les
changements de rentabilité et de risque
de l’investissement. Une information
pléthorique et trop fréquente peut entraîner
un brouillage dans la formation des prix,
une information sommaire et trop peu
fréquente peut générer des sauts brusques
dans l’évolution des prix. L’information doit
être en ligne avec le rythme de génération
de valeur de l’actif considéré. Dans le
cas des fonds immobiliers et de capitalrisque, cette génération est à rythme lent,
de l’ordre du mois ou du trimestre. Il
est donc contre-productif de confronter
les intérêts acheteurs et vendeurs sur les
parts de ces fonds à des fréquences plus
rapides. Les règles de confrontation sur
un rythme lent permettent de mettre en
œuvre des dispositifs de liquidité optimisés
tels que la constitution d’un carnet d’ordres
étalé sur plusieurs jours afin de rassembler
le maximum d’intérêts ou la possibilité
d’appliquer des ordres à prix connu pendant
un certain temps une fois le prix d’équilibre
du carnet d’ordres révélé, que ce prix soit
constaté au travers du recoupement du
carnet d’ordres (prix maximisant le volume)
ou calculé en cas de non recoupement
(barycentre des prix offerts et demandés
pondérés par les volumes).
En ce qui concerne les coûts de transaction,
les études qui ont été menées sur les
conséquences éventuelles de l’instauration
de la taxe Tobin-Spahn et des changements
exogènes de la structure des marchés suite à
de nouvelles réglementations montrent que
les coûts de transaction sont directement
9
2. Répondre aux besoins de liquidité
corrélés à la volatilité des marchés: des
coûts de transaction peu élevés limitent
la volatilité. L’organisation d’un marché
centralisé des parts des fonds permet
d’obtenir des économies d’échelle par
rapport à un marché de gré à gré, et
donc de fonctionner à faibles coûts. Ces
économies d’échelle se manifestent en
effet à la fois dans le mécanisme de
confrontation des intérêts, car la recherche
de contreparties est grandement facilitée
et donc bien moins onéreuse, et dans le
mécanisme de règlement-livraison, qui peut
atteindre une taille critique permettant
des investissements de productivité et
combiner ainsi rapidité et sécurité.
10
3. Les systèmes multilatéraux de négociation
La directive européenne sur les Marchés
d’Instruments Financiers a donné un cadre
général sécurisé aux organisations de
marché : les systèmes multilatéraux de
négociation. Ce cadre permet l’éclosion
de marchés fonctionnant avec des règles
de négociation ad hoc , adaptées aux
instruments échangés, tout en étant
contrôlés par des autorités de tutelle. La
dichotomie marché boursier / marché de gré
à gré est remplacée par l’émergence d’un
continuum de marchés et de plateformes de
négociation. Par sa souplesse d’organisation
et sa sécurité institutionnelle, un tel outil
répond particulièrement bien aux besoins
de liquidité des fonds d’investissement
fermés.
La première raison tient à la structure
des détenteurs de parts des fonds
d’investissement fermés. Ces fonds ont
typiquement de quelques dizaines à
quelques centaines de détenteurs actifs
sur le marché secondaire. Il apparaît
exorbitant en terme de coûts et
d’investissement en temps de faire appel
à un marché boursier traditionnelle avec
son architecture complexe de membres
pour répondre à une aussi faible demande.
L’architecture de marché simplifiée et
bon marché du système multilatéral de
négociation construite sur un lien direct
entre la plateforme et les participants sans
l’intermédiation de membres est beaucoup
plus adaptée.
La deuxième raison a son fondement
dans l’organisation de la négociation.
Les marchés boursiers ne fonctionnent
qu’avec des modes limités d’organisation
qui privilégie la fréquence de cotation :
pour simplifier la cotation en temps réel
de façon préférentielle ou au pire le fixing
quotidien. Ces modes correspondent bien
au besoin des membres du marché qui ont
besoin de volumes de transaction pour
financer leur activité. En revanche un
système multilatéral de négociation n’est
pas dépendant des impératifs de membres,
il peut fonctionner exclusivement dans le
but de satisfaire le besoin des détenteurs
de parts de fonds qui sont négociées
sur la plateforme. Compte tenu des
caractéristiques des fonds d’investissement
fermés, la fréquence de cotation est moins
importante pour les détenteurs de parts
que la recherche d’un prix des parts
aussi proche que possible de leur valeur
fondamentale. Une négociation à rythme
lent qui peut rassembler le maximum
d’intérêts dans le carnet d’ordres avant
confrontation est ainsi beaucoup mieux
adaptée. Il est illusoire de penser qu’un
marché boursier puisse adopter un jeu
de règles de négociation adaptées à
chaque instrument échangé, un système
multilatéral de négociation, plus souple et
plus réactif, peut le faire.
La troisième raison est qu’un système
multilatéral de négociation est plus
efficace en terme de potentiel de
confrontation qu’un marché de gré à gré.
La multilatéralité est bien supérieure en
ce sens à la bilatéralité des marchés de gré
à gré car le nombre de contacts possibles,
et donc de négociations potentielles, croît
comme le carré du nombre de participants
au système alors que pour un marché
de gré à gré la progression n’est que
linéaire. D’autre part le gain en terme
de transparence est un véritable saut
quantique. Les prix sont automatiquement
affichés au vu de l’ensemble des participants.
Cette transparence accrue a une influence
déterminante sur l’amélioration de
l’efficience du marché.
En conclusion, les systèmes multilatéraux
de négociation offrent un bon compromis
en terme de coût, d’efficacité et de
transparence entre un marché boursier et
un marché de gré à gré pour une grande
quantité d’actifs financiers fongibles tels
11
3. Les systèmes multilatéraux de négociation
que les parts de fonds d’investissement
fermés. Les années qui viennent devraient
voir les initiatives se développer dans ce
domaine.
12
Référence
• Amenc N. (2009), Quelques réflexions sur la régulation de la gestion d'actifs pour
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• Hedge fund indices for the purpose of UCITS: Answers to the CESR issues paper
(janvier).
• Foulquier, P., et S. Sender. CP 20: Significant improvements in the Solvency II framework
but grave incoherencies remain. EDHEC response to consultation paper n° 20 (janvier).
• Géhin, W. The challenge of hedge fund measurement: A toolbox rather than a Pandora's
box (janvier).
• Christory, C., S. Daul et J.-R. Giraud. Quantification of hedge fund default risk
(janvier).
Publications 2007
• Ducoulombier, F. Etude EDHEC sur l'investissement et la gestion du risque immobiliers
en Europe (novembre / décembre).
• Ducoulombier, F. EDHEC European real estate investment and risk management survey
(novembre).
• Goltz, F., et G. Feng. Reactions to the EDHEC study "Assessing the quality of stock
market indices" (septembre).
• Le Sourd, V. Hedge fund performance in 2006: A vintage year for hedge funds?
(mars).
• Amenc, N., L. Martellini et V. Ziemann. Asset-liability management decisions in private
banking (février).
16
• Le Sourd, V. Performance measurement for traditional investment (literature survey)
(janvier).
Notes
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L’EDHEC Business School est classée parmi les
cinq premières « grandes écoles » françaises,
grâce à la qualité de ses enseignants (110
professeurs et chercheurs français et étrangers) et
aux relations privilégiées qu’elle développe avec
l’industrie depuis sa création en 1906. L’EDHEC
s’appuie sur sa connaissance de l’industrie et
concentre ainsi ses travaux de recherche sur
des thèmes qui répondent aux besoins des
professionnels.
Son centre de recherche en finance, EDHEC-Risk
Institute, a pour objectif de mener des travaux
aux plus hauts standards académiques mondiaux
et de faciliter leur mise en œuvre par l’industrie.
En partenariat avec de grandes institutions
financières, le centre de recherche conduit
d’importants programmes centrés sur l’allocation
d’actifs et la gestion des risques dans les univers
traditionnel et alternatif.
Copyright © 2010 EDHEC
EDHEC-Risk Institute
Institute
393-400 promenade des Anglais
06202 Nice Cedex 3
Tel.: +33 (0)4 93 18 78 24
Fax: +33 (0)4 93 18 78 41
E-mail: [email protected]
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