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Café-philo
Qu’est-ce qu’un être humain ?
Mardi 28 Mai 2013
A 19h00 au ‘café de pays’ de COLOGNAC
5 Km de Lasalle - 8 Km de Monoblet - 12 Km de St Hippolyte de fort – 17 Km d’Anduze
« Tous nos malheurs viennent de ce que les humains ne savent pas ce qu'ils sont et sont incapables
d'être d'accord sur ce qu'ils voudraient être. » « L’animal fait un avec la nature. L’homme fait deux. Pour
passer de l’inconscience passive à la conscience interrogative, il a fallu ce schisme, ce divorce, il a fallu
cet arrachement. Animal avant l’arrachement, homme après lui ? Des animaux dénaturés, voilà ce que
nous sommes. » (Vercors). La question posée est anthropologique et elle est donc fondamentale, car il
n’y a plus de doute sur ce qui menace l’humanité : la vision de ce qu’est l’être humain. Mais l’être
humain est-il définissable ?
Modérateur : [email protected] - 06 89 33 83 48
Le Café-philo de Colognac a lieu tous les derniers mardis du mois, sauf Juillet et Août.
Les thèmes sont décidés par les participants à chaque séance pour la séance suivante.
N’oubliez pas le ventre des philosophes : apportez quelques saveurs à déguster !
Du grain à moudre :
Être humain : « Créature vivante membre de l’espèce humaine. »
Être humain du latin Homo, « Humanitas » : « homme, être humain », au sens générique, le terme se traduit par
nature humaine : « le caractère de ce qui est humain ». Elle désigne aussi « les hommes » en général, le genre humain.
Anthropologie philosophique :
L’anthropologie philosophique est une discipline qui vise à répondre à la question : « qu’est ce qu’un humain ? ».
Dans « anthropologie philosophique », le terme « anthropologie » renvoie à son sens général et premier de « science
de l’homme » (du grec anthropos = homme et logos = science, connaissance). Cette définition de l’anthropologie est
donc beaucoup plus large que ce que recouvre généralement la discipline académique qui porte ce nom (et longtemps
assimilée à l’étude des peuples primitif). L’anthropologie est « philosophique » au sens où elle prétend s’appuyer sur
les études sur les humains et les animaux pour en tirer une théorie générale de la nature humaine.
Jacques Cuerrier
« L'être humain. Panorama de quelques grandes conceptions de l'homme » Éditions McGraw-Hill © 1990.
Un survol historique des conceptions fondamentales de l'être humain qui meublent notre environnement culturel.
http://www.philo5.com/Mes%20lectures/Cuerrier_L'EtreHumainPanorama.htm#_Freud
Aristote
« Il est manifeste, (…), que l'homme est par nature un animal politique, et que celui qui est hors cité, naturellement
bien sûr et non par le hasard des circonstances, est soit un être dégradé soit un être surhumain, et il est comme celui
qui est injurié en ces termes par Homère : "sans lignage, sans loi, sans foyer". Car un tel homme est du même coup
naturellement passionné de guerre, étant comme un pion isolé au jeu de trictrac. C'est pourquoi il est évident que
l'homme est un animal politique plus que n'importe quelle abeille et que n'importe quel animal grégaire. Car, comme
nous le disons, la nature ne fait rien en vain ; or seul parmi les animaux l'homme a un langage. Certes la voix est le
signe du douloureux et de l'agréable, aussi la rencontre-t-on chez les animaux ; leur nature, en effet, est parvenue
jusqu'au point d'éprouver la sensation du douloureux et de l'agréable et de se les signifier mutuellement. Mais le
langage existe en vue de manifester l'avantageux et le nuisible, et par suite aussi le juste et l'injuste. Il n'y a en effet
qu'une chose qui soit propre aux hommes par rapport aux autres animaux : le fait que seuls ils aient la perception du
bien, du mal, du juste, de l'injuste et des autres notions de ce genre. » La politique, Aristote. Livre I, Chap. 2.
Pourquoi l’homme plutôt que rien ?
« Qu’est-ce que l’homme ? Entre phénoménologie et darwinisme, Hans Blumenberg élabore à nouveaux frais la
question : comment se fait-il que cet être plutôt inadapté et vulnérable, en rupture avec l’immédiateté de son milieu,
puisse exister ? » Hans Blumenberg, Description de l’homme :
http://www.laviedesidees.fr/Pourquoi-l-homme-plutot-que-rien.html
Rémi Brague: « Le propre de l'homme ».
L’homme n’est pas encore mort, mais il est mal en point : destitué de ses privilèges sur l’animal, désormais considéré
comme « une menace globale pour la vie », c’est la légitimité même de sa présence sur Terre qui en vient à être mise
en question. Dans ce vaste « dé-tricotage de l’humanisme », Rémi Brague, grand connaisseur de la philosophie
grecque et des religions, s’intéresse particulièrement à l’étape de l’humanisme « exclusif », fondé au XIXe siècle sur
l’exclusion du divin. Car c’est en voulant penser l’homme hors de toute transcendance que la pensée moderne s’est,
selon lui, mise dans l’incapacité de justifier son existence. Au terme d’une captivante discussion avec Günther Anders,
Michel Foucault et autres grands penseurs critiques de l’humanisme, l’issue ne fait guère de doute. Après avoir
substitué à la question du propre de l’homme celle de la légitimité de son existence, bientôt reliée au mystère de son
origine, l’auteur nous révèle qui peut nous dire la légitimité de notre présence ici-bas : « qui d’autre que Dieu ? » Mais
si seul un Dieu « créateur et provident » peut le sauver, peut-être est-il temps de vraiment s’inquiéter pour l’humain ?
Fabrice Hadjadj : « L’homme passe infiniment l’homme. »
Nietzsche le rappelle : « « Ce qui est grand dans l’homme est de n’être pas un but mais un pont : ce qui peut être aimé
dans l’homme est d’être un passage et une chute. » Avec une telle phrase, Nietzsche fait penser à Rousseau, selon qui
l’homme se distingue des autres animaux non pas par sa perfection, mais par sa « perfectibilité », et il semble surtout
reprendre une affirmation de Blaise Pascal : « Apprenez que l’homme passe infiniment l’homme. »
φ
Philosopher :
Philosopher, c'est penser par soi-même et débusquer dans le monde la faille entre l'apparence et le réel ; soumettre
au doute le plus radical ce qui paraît aller de soi et contraindre sa pensée. La philosophie, comme « amour de la
sagesse », ne l'est qu'à être tout aussi primordialement « recherche de vérité ».
Le « café-philo » n’est pas un lieu ; il a lieu. Dans un « café-philo », s’exerce d’abord à cette faculté de la pensée de
pouvoir réfléchir, de s’ancrer dans les dialogues et de produire les débats d’idées. Nous devons être bien sûr capables
de nous saisir de toutes questions, comme de tous textes, prêts à remettre en cause toutes croyances, préjugés et
tabous.
Quand nous parlons de Philo (amour), nous pensons toujours à Sophia (sagesse). En cela nous occultons la première
phrase de la métaphysique d’Aristote : « tous les hommes, par nature, désirent connaître ». Alors n’oublions pas que
l’amour, le désir est au fondement de la philosophie.
Le philosophe s’écarte des réalités du monde et de ses valeurs inculquées pour en rechercher la vérité et ses vraies
valeurs, le réel de la vie. La philosophie est une nécessité (comme l’art), un exercice spirituel pour le salut de son
âme (Démocrite). Un questionnement qui questionne ceux qui apportent des réponses. Philosopher c’est aller de
l’autre côté de l’apparition des choses, c’est une conversion et c’est aussi introduire de la vraie justice dans la cité qui
vit de l’injustice. En décalage, la philosophie n’est non pas inutile, mais nuisible, dangereuse et c’est cela qui vaut
quelques heures de peine, de se détacher du monde, de prendre soin de son âme.
« Quand ce qui ne sent rien et ne se sent pas soi-même, n’a ni désir ni amour, est mis au principe de l’organisation du monde,
C’est le temps de la folie qui vient, car la folie à tout perdu sauf la raison » Michel Henry.
Prochain rendez-vous le mardi 26 juin
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