Cadre pour le programme scientifique de l’étude MAGS-2 Octobre 1999 Système hydrologique-climatique du bassin du Mackenzie : Phase 2 de l’étude MAGS Rapport d’activité sommaire L’expérience mondiale sur les cycles de l’énergie et de l’eau (GEWEX) est un projet international développé par le programme de recherche climatique mondiale en tant que groupe d’activités coordonné dont le but est d’améliorer notre compréhension et nos prévisions quant au rôle joué par le cycle hydrologique dans le système climatique. En tant que contribution principale au GEWEX, l’étude canadienne GEWEX du Mackenzie (MAGS) se concentre sur la compréhension et la modélisation des flux énergétique et hydrologique dans et à travers les systèmes atmosphérique et hydrologique du bassin du fleuve Mackenzie qui constitue le plus grand débit d’eau douce d’Amérique du Nord pour l’Océan Glacial Arctique. Le bassin en luimême est sujet à d’importantes fluctuations climatiques et subit actuellement un réchauffement. L’étude MAGS implique nécessairement des recherches coordonnées dans de nombreux sujets relatifs à l’atmosphère, à la surface terrestre et à l’hydrologie associés aux systèmes climatiques froids. Des progrès substantiels ont déjà été réalisés dans la phase 1 de l’étude MAGS portant sur la quantification et la compréhension de processus atmosphérique et hydrologique essentiels qui affectent les cycles hydrologique et énergétique du bassin. La phase 2 est notre ultime étape pour acquérir et démontrer l’expertise prédictive pour évaluer scientifiquement les effets de la variabilité climatique et du changement de climat sur les cycles hydrologique et énergétique et pour appliquer nos connaissances aux problèmes scientifiques, politiques et économiques du Canada du nord de manière spécifique et à l'ensemble du Canada d'une façon générale. L’étude MAGS comprendra l’intégration de divers processus physiques dans un cadre climat-hydrologie unifié pour caractériser et améliorer la compréhension du système climatique froid, du bassin du Mackenzie en particulier mais aussi des zones aux environnements similaires. La modélisation sera effectuée à différentes échelles, depuis de petits événements individuels et des bassins versants via des systèmes atmosphériques et hydrographiques entiers à l’échelle régionale jusqu'à une modélisation couplée du bassin du Mackenzie en tant qu’unité atmosphérique-hydrologique unifiée. Armés de la série de modèles testés de façon appropriée à l’aide de données acquises sur le terrain, à partir d'enregistrements historiques et des plates-formes de détection à distance, nous utiliserons ces modèles pour analyser la sensibilité du système et de ses composants aux forçages climatiques et étudier leurs effets sur les cycles hydrologique et énergétique, y compris la variabilité spatiale et temporelle et les extrêmes en matière d'événements climatiques et 1 hydrologiques. En collaboration avec les utilisateurs, les modèles seront appliqués à des objectifs tels que l’amélioration de la prévision météorologique, en particulier dans les latitudes élevées, le fonctionnement des centrales hydroélectriques et la fourniture d’informations scientifiques pour améliorer la prise de décisions politiques. La fin de la phase 2 (2001-2005) de l’étude MAGS ne devrait pas bénéficier seulement à la communauté scientifique, mais elle apportera une aide importante au secteur gouvernemental pour prendre des décisions en connaissance de cause, elle apportera au secteur privé des gains économiques directs et indirects et donnera au public une information et des connaissances pour mieux utiliser ses ressources et pour améliorer son bien-être environnemental. Nous léguerons des éléments importants. Les enregistrements de l’avancée scientifique comprendront les publications et les modèles. 1. Présentation du programme GEWEX canadien En 1988, le programme de recherche climatique mondiale a créé l’expérience mondiale des cycles de l’énergie et de l’eau (GEWEX) pour améliorer notre compréhension et nos prévisions quant au rôle joué par le cycle hydrologique dans le système climatique. Plusieurs activités de recherche régionale couvrent une grande plage de conditions climatiques, parmi lesquelles le projet international GEWEX à l’échelle continentale (GCIP), l’expérience de la mer Baltique (BALTEX), l’expérience GEWEX de la mousson asiatique (GAME), l’expérience de l’atmosphère-biosphère à grande échelle en Amazonie (LBA) et notre étude GEWEX du Mackenzie (MAGS). Tous doivent quantifier le flux de vapeur d’eau dans et hors de leur région particulière, caractériser les champs des précipitations et de l’évapotranspiration et gérer les ruissellements et les débits. Tous doivent également travailler avec les agences locales de ressource en eau pour une transmission immédiate des bénéfices de leurs activités en menant à bien de nombreuses études de diagnostic et d’amélioration de modèle et en faisant participer les communautés d’utilisateurs. Le Canada, de par sa position élevée en latitude, a un intérêt naturel et de fortes inquiétudes à l'égard des processus climatiques froids. C’est dans ce domaine que l’on attend du Canada une importante contribution à la compréhension des cycles mondiaux de l’eau et de l’énergie. L’environnement des latitudes élevées a des effets particuliers sur le climat et l’hydrologie. L'une des principales caractéristiques est le contraste extrême du rayonnement saisonnier du fait de la longueur des jours en été et des longues heures d’obscurité en hiver. La faible incidence solaire et le fort facteur de réflexion des surfaces enneigées entraînent une faible réception de rayonnement, responsable pour une large part du froid intense et persistent. Les processus atmosphériques et la dynamique des masses d’air sont fortement influencés par les conditions énergétiques (Stewart et al. 1998a). L’eau est sujette à un engel-dégel annuel, que ce soit l’humidité dans l’atmosphère, sur la terre et dans les lacs ou sous la terre. La neige, la glace, le gel saisonnier et le pergélisol sont des éléments inséparables du paysage. Tous ces phénomènes affectent le régime de flux et d’emmagasinement de l’eau. 2 En 1994, le Canada a commencé sa participation en menant à bien l’étude GEWEX du Mackenzie (MAGS), en approfondissant le système climatique froid et en utilisant le bassin du Mackenzie comme point central initial de recherche. La région du Mackenzie est particulièrement bien adaptée à un site d’étude. Sur le plan physiographique, elle est composée de trois zones principales : la région montagneuse de la cordillère à l’ouest, les plaines intérieures avec une myriade de lacs et de marécages et le roulis jusqu’au robuste bouclier canadien à l’est où la roche-mère précambrienne glacée alliée à un régolithe mince favorise une mosaïque de lacs, de marécages et de plateaux. En latitude, le bassin s’étend des prairies de l’Alberta, en passant par les forêts boréales et sous-arctiques soumises de façon discontinue au pergélisol, à la zone de toundra au pergélisol continue le long de la côte de la mer de Beaufort. Les environnements rencontrés dans le bassin du Mackenzie existent dans de nombreux autres sites du Canada et sont donc représentatifs de zones dépassant les confins du bassin d’étude. L’objectif principal du programme de recherche canadien est de décrire, comprendre, modéliser et prévoir le système climat-hydrologie et d’appliquer notre méthodologie et nos résultats à l'environnement des latitudes élevées en vue de traiter des problèmes nationaux et internationaux. Ce programme a été et est envisagé comme un projet sur plusieurs années chevauchant le calendrier GEWEX international pour une large part. Le système climat-hydrologie des latitudes élevées est complexe et a été peu étudié. La rareté des données pose de sérieux problèmes. Des études approfondies sur le terrain sont nécessaires pour acquérir la connaissance des processus par lesquels l’eau et l’énergie s’écoulent dans et au travers du bassin du Mackenzie. Ces études ont constitué le premier projet de recherche de la phase 1 de notre programme (abrégé sous la forme étude MAGS-1). La modélisation permet une approche qui rassemble les résultats de ces investigations sur les processus. Cependant les modèles actuels de prévision climatique ne peuvent pas simuler de manière appropriée les flux de l’énergie et de l’eau dans les régions du nord, ce qui a des implications importantes dans la prévision des impacts écologiques, économiques et sociaux associés aux ressources en eau. La phase 2 de notre programme (abrégée sous la forme étude MAGS-2) traite le problème de la modélisation ci-dessus. Les études que nous proposons garantiront que nos modèles prennent correctement en compte tous les principaux composants du système physique et que nos connaissances unifiées et nos modèles vérifiés ont la capacité prédictive à aborder les problèmes de ressources en eau du Canada du nord. Le Canada doit parler de l'eau, l'une de ses ressources les plus précieuses, avec une voix forte et indépendante. Les modèles à développer dans la phase 2 amélioreront la prévision numérique des activités climatiques et hydrologiques. Les modèles auront d'importantes applications à plusieurs échelles, depuis le fonctionnement de petits barrages hydroélectriques jusqu’aux prévisions du débit du fleuve Mackenzie déversé dans l’Océan Glacial Arctique, depuis l’analyse des feux de forêts locaux aux prévisions météorologiques à l’échelle régionale. Les interactions avec les groupes concernés qui traitent de l’eau et des problèmes s’y rapportant, commencées dans l’étude MAGS-1 seront intensément poursuivies dans la phase 2. 3 2. Objectif de l’étude MAGS Les principaux objectifs du projet canadien au sein du programme GEWEX international sont (1) de comprendre et de modéliser les cycles de l’eau et de l’énergie dans les latitudes élevées qui jouent un rôle à plus d'un titre dans le système climatique et (2) d’améliorer notre capacité à évaluer les changements dans les ressources en eau du Canada dus à la variabilité climatique et au changement climatique anthropique. En s’appuyant sur les avancées de la phase 1, et dans le but d’atteindre les objectifs à long terme, les tâches de la phase 2 sont de : (1) clore le bilan hydrologique et énergétique du bassin du Mackenzie à des échelles temporelles annuelles, mensuelles ou plus courtes et à des échelles spatiales allant du sous-bassin à la totalité du bassin versant ; (2) développer et valider des modèles qui donnent des résultats dans des limites d’erreur acceptables ; (3) utiliser les observations et les modèles pour décrire et comprendre les flux de l’énergie et de l’eau à travers la région du Mackenzie dans la plage actuelle de variabilité climatique et de changement climatique ; (4) appliquer ces modèles pour traiter des problèmes scientifiques, environnementaux et de ressources en eau ; (5) transférer nos modèles dans des environnements similaires du Canada et dans d’autres zones des expériences GEWEX à l’échelle continentale. Par conséquent, cette seconde phase se concentre sur les aspects de modélisation, de prévision et d’application de notre objectif à long terme. A la fin de l’étude MAGS-2, nous (a) aurons une compréhension approfondie de et une capacité à modéliser la réponse des cycles hydrologique et énergétique dans le bassin du Mackenzie à la variabilité et au changement climatiques, (b) serons capables de caractériser les impacts de leurs processus atmosphérique et hydrologique et leurs rétroactions sur les systèmes climatiques régionaux et mondiaux et (c) pourront appliquer nos capacités prédictives aux problèmes climatiques, environnementaux et de ressources en eau dans le bassin du Mackenzie et d’autres régions de latitude élevée. 3. Avancées de la phase 1 Bien qu’il y ait eu des projets de collaboration antérieurs à l’étude MAGS pour comprendre les processus des régions froides (par exemple BOREAS, ACSYS, CRYSYS), la compréhension de nombreux processus atmosphérique et hydrologique et leurs interactions en tant que partie d’un système unifié dans un cadre de latitudes élevées demeure insuffisante. La phase 2 de notre programme a été conçue pour quantifier les principaux processus affectant les cycles hydrologique et énergétique du bassin du Mackenzie évaluer l’importance relative de différents processus des latitudes élevées 4 développer des ensembles de données pour la paramétrisation et la vérification de modèles et développer un cadre pour coupler les modèles requis pour reproduire le transport observé d’humidité et d’énergie dans et à travers le bassin sur des échelles temporelles mensuelles ou plus longues. Nous avons réalisé des progrès considérables vers l’accomplissement de ces tâches. Les nombreuses avancées de la phase 1, décrites ci-dessus, nous procurent des bases solides pour lancer l’étude MAGS-2. 3.1.1. Processus climatiques froids Grâce à l’étude MAGS-1, nous avons acquis une connaissance considérable des processus se produisant dans les latitudes élevées. La section suivante définit les principales questions scientifiques, les avancées dans le traitement de ces problèmes et les questions de la recherche qui guideront les prochaînes investigations. Quelles sont les principales sources d’humidité pour le Mackenzie ? Environ 400 mm de précipitations tombent généralement sur le bassin (Louie et al, 1999), répartis sensiblement de manière égale entre pluie et neige (Mekis et Hogg, 1999), mais il y a une grande variabilité d’une année sur l’autre dans ces valeurs. Grâce à nos études (Lackmann et Gyakum, 1996, Hudak et Young, 1999), nous avons découvert que l’humidité se formait principalement au-dessus de l’océan Pacifique nord mais que les montagnes de la cordillère occidentale (Fig. 1) réduisaient considérablement ce flux d’humidité sur la zone, entraînant des accroissements de précipitations sur les altitudes élevées (Mackay et al., 1998, Misra et al., 1999). Ces effets varient au fil des saisons du fait de différences dans la stabilité et le forçage à grande échelle. Bien que nous commencions à apprécier certaines conséquences importantes de l’orographie, il reste beaucoup à faire avant que ces effets ne puissent être capturés de façon fiable par nos modèles. Nous avons également découvert la présence de fortes variations d’une année sur l’autre dans l'intensité de la source d’humidité du Pacifique, la façon dont cela se traduit dans les changements du système climatique du bassin reste incertaine. Dans la plupart des années, cette advection provenant de l’extérieur du bassin domine le bilan d’eau atmosphérique du bassin, mais les périodes estivales peuvent parfois être liées à une divergence nette, impliquant que l’évapotranspiration locale est plus forte que l’advection (Smirnov et Moore, 1999, Cao et al, 1999, Liu et Cho, 1999). Il y a néanmoins une incertitude considérable dans ces estimations, un facteur contribuant à cette incertitude étant que les grands cycles d’humidité diurne ne sont pas bien reproduits dans nos modèles (Strong, 1997). Des documents plus détaillés sur le bilan de l’humidité sont nécessaires et doivent traiter les réservoirs et les flux de surface et ceux souterrains. Comment les nuages affectent le système climatique du bassin ? Le bassin du Mackenzie occupe généralement une région très nuageuse, avec une couverture nuageuse fractionnée du bassin estimée à approximativement 50% (Isaac et Stuart, 1996, Stewart et al, 1998b). Nous avons découvert que les nuages sont généralement associés à des tempêtes 5 cycloniques qui passent sur la région (Hanesiak e al., 1997, Szeto et al., 1997, Stewart et al., 1998b, Asuma et al., 1998). Ces systèmes sont généralement perturbés par la barrière orographique et la présence de cyclogénèse sous le vent sur le flanc est de la barrière est associée à ce processus (Lackmann et Gyakum, 1996, Lackmann et al., 1998). Durant l’été, nous avons remarqué une quantité substantielle de convection, souvent sous la forme d’orages (Kochtubajda et al., 1999). Ces orages, dans des conditions sèches, sont à l’origine de nombreux feux de forêt dévastateurs dans le bassin (Kochtubajda et al., 1999). Les nuages affectent de façon significative le climat, non seulement en coupant le rayonnement de surface mais aussi en augmentant les précipitations avec des impacts sur l’évaporation et la fonte des neiges. Par exemple, la nébulosité est à l’origine d’un retard dans le début de la fonte des neiges dans les zones du nord, ce qui affecte le rythme et l'ampleur de la fonte. Des conditions sèches audessous des nuages affectent également le climat en réduisant l’efficacité de la conversion de vapeur d’eau en précipitations. Par exemple, Burford et Stewart (1998) ont estimé que, en automne, la moitié du gel produit à partir des nuages n’atteint pas la surface. Comment le rayonnement de surface est-il pris en compte ? Les observations directes de surface sont inadaptées pour évaluer la fiabilité des champs de rayonnement générés par les modèles atmosphériques du projet, mais les mesures satellite et les mesures spéciales de surface sont utilisées pour déduire le bilan du rayonnement solaire de surfacec (Madusa et al., 1995) et pour évaluer les champs générés par les modèles atmosphériques (Leighton et al., 1999). Cependant, cette tâche est loin d’être terminée et sera poursuivie plus avant dans l’étude MAGS-2. Quelle est l’importaince des processus hivernaux sur l’hydrologie de l’atmosphère et de surface ? Les modèles atmosphériques et hydrologiques existants supposent que la chute de neige, une fois au sol, subit peu de changement durant l’hiver. Cependant les études sur le terrain lors de la phase 1 montrent que la chasse-neige entraîne la perte de plus de 30% de la chute de neige totale de l’hiver du fait de la sublimation aussi bien dans les environnements de toundra (Pomeroy et al., 1997) que dans les environnements de forêt boréale (Pomeroy et al., 1998a). Cela limite la neige disponible pour le ruissellement, mais fournit une source importante de vapeur à l’atmosphère. Des équations prédictives pour ces processus soutiennent favorablement la comparaison avec des mesures sur le terrain (Pomeroy et al., 1998b, 1997), permettant par conséquent une estimation de la quantité et de la distribution de la couverture de neige sur un quadrillage ou un bassin hydrographique. Les composants du modèle développé sont à présent incorporables dans les schémas de surface terrestre bien que Dery et Taylor (1996) aient suggéré des limites théoriques à notre compréhension de la chasse-neige. Le travail en cours cherche à réduire ces incohérences entre les observations et la théorie, ainsi qu’à tester les techniques améliorées sur les modèles de l’étude MAGS. Comment des surfaces terrestres hétérogènes peuvent-elles être prises en compte dans les modèles à grande échelle ? Il y a des gradients horizontaux importants dans les caractéristiques de la couche limite en raison 6 des variations de terrain, de la couverture terrestre et de la végétation dans le bassin. Lors de l’étude MAGS-1, des mesures spéciales de la couche limite ont été effectuées par les instruments au sol et par avion pour améliorer la représentation des processus de la couche limite dans les modèles à grande surface. Durant la période de neige, l’advection de chaleur du sol nu aux couches de neiges augmente le taux de fonte local aussi bien dans les environnements de toundra (Marsh et al., 1997) que dans les environnements de forêts (Wo et Giesbrecht, 1999). Nous avons développé des algorithmes pour simuler cet effet (Marsh et al., 1997, Pomeroy et al., 1998b) qui peuvent être incorporés dans les modèles de surface terrestre. Durant la période sans neige, nos observations sur le terrain montrent d'importantes variations dans l’efficacité de l’évapotranspiration pour les différents types de paysage (Rouse, 1999) et le rôle de l’humidité de surface dans le contrôle de la segmentation énergétique. La présence de lacs compliquent davantage les schémas de surface terrestre. Rouse (1999) a montré que durant une année normale, l’évaporation est au plus bas en automne ; bien que pour un été plus chaud que la moyenne, comme lors de l’épisode El Niño de 1998, la saison d’évaporation automnale soit allongée de plusieurs semaines. Des progrès sont réalisés pour améliorer la représentation de tous ces processus dans nos modèles (par exemple Xu et Taylor, 1997a,b, Neumann et Marsh, 1998). Etant donné la complexité des processus hydrologiques due à l’hétérogénéité de la surface terrestre, une recherche complémentaire dans l’étude MAGS-2 est nécessaire pour caractériser la variabilité à l’échelle du sous-quadrillage dans les modèles. Comment les processus de surface contrôlent la distribution d’eau dans les courants dans les régions de pergélisol et du bouclier ? Zhao et Gray (1998) ont montré que l’infiltration de l’eau de fonte est grandement retardée par les sols minéraux gelés. Cependant, la présence d’une couche organique, courante dans le bassin du Mackenzie, favorise de façon importante l’infiltration (Carey et Woo, 1998) et facilite le ruissellement des pentes par des chemins préférentiels (Quinton et Marsh, 1998). Dans les zones de pergélisol discontinu, Carey et Woo (1999) ont découvert que certaines pentes n’alimentent pas le débit en eau. Dans des zones de marécages étendus, le travail conventionnel de terrain est extrêmement difficile et des techniques d’isotope stable ont été utilisées pour estimer l’importance relative de l’eau souterraine par rapport à l’emmagasinement des marécages (Gibson et Prowse, 1998). Le bouclier canadien précambrien est dominé par une roche-mère exposée qui a traditionnellement été considérée comme imperméable. Nos travaux récents ont montré que la présence de nombreuses fissures et fentes augmentent de façon importante la capacité de la roche-mère à emmagasiner et transmettre l’eau en tant que débit de base (Spence, 1999). L’incorporation de ces processus dans les modèles hydrologiques est indispensable pour améliorer la prévision de ruissellement. La région du bouclier comprend de nombreux lacs qui affectent aussi le bilan hydrologique régional du fait de leur capacité d’emmagasinement et de l’amélioration de l’évaporation, ces deux éléments ralentissant et limitant de façon substantielle les réponses du débit aux événements de fonte de neige et de chute de pluie (Spence et al., 1999). Un travail conséquent reste à faire pour avancer dans notre compréhension de l’hydrologie des roches-mères et des lacs. 3.1.2 Aperçu du système énergétique et hydrologique du Mackenzie 7 Nous avons une compréhension de la circulation interne de l’humidité et de la chaleur au sein du bassin du Mackenzie et nous avons commencé à améliorer notre connaissance de ses liens atmosphériques et hydrologiques avec des zones extérieures au bassin (Lackmann et Gyakum, 1996). En hiver, la région connaît une grande perte de chaleur, générant de l’air froid qui s’étend vers le sud tandis que les cyclones des couches supérieures se propagent vers l’est du Canada. En été, l’évaporation locale est une importante source d’humidité et des nuages de convection redistribuent cette humidité atmosphérique (Szeto et al., 1999). Des preuves conduisent généralement à penser que les anomalies climatiques dans le bassin sont amplifiées durant l’hiver mais réduites durant l’été (Cao et al., 1999). Nos études à l’échelle du bassin ont seulement commencé et la compréhension du système du bassin comme un tout reste à faire dans le cadre de l’étude MAGS-2. La surface terrestre présente une grande diversité d’environnements hydrologiques due aux importants contrastes de topographie, de végétation, de sol, d’affleurements rocheux et de distribution du gel ainsi qu'à la présence d’une myriade de lacs et de vastes zones de marécages. La présence saisonnière de neige et de glace se superpose à ces caractéristiques et s'ajoute à la complexité des flux d’énergie et d’eau dans la zone proche de la surface. Grâce à nos études de processus mentionnées à la section 3.1.1, l’étude MAGS-2 est en position d’appréhender la dynamique de l'ensemble du système atmosphérique-hydrologique. 3.1.3 Développement et accès à la base de données La stratégie en matière de données de l’étude MAGS-1 proposait une approche en trois étapes permettant d’obtenir des informations pour les études de processus, l’initialisation et la validation de modèles. (1) compiler les données disponibles auprès des réseaux exécutables, des satellites, des radars et des bassins de recherche, (2) augmenter les observations à long terme et (3) mener à bien les mesures approfondies suivantes sur les 15 mois (1998-1999) de l'étude canadienne approfondie du GEWEX (CAGES) : sondages, débit, mesures de flux par radar, avion et tour, ruissellement sur versant et stations de surface complémentaires. Parmi les exemples d’ensembles de données résultants : Observations en surface : Les estimations approfondies de l’étude CAGES sur les débits durant les périodes de glace/de dégel pour le fleuve Mackenzie et ses principaux affluents sont disponibles, de même que les mesures météorologiques de surface pour les couvertures végétales types et les flux de chaleur latente et sensible à la surface pour les bassins de recherche. En outre, des ensembles de données quadrillés (carrés de 50 km de côté) des températures et des précipitations mensuelles au niveau du bassin pour la période 1950-1997 sont disponibles. Détection à distance (satellite) : Les images AVHRR ont été utilisées pour développer des ensembles de données sur les températures de surface de l’eau et de la terre avec une résolution de 1 km sur tout le bassin et ont été également combinées avec les données ScaRaB pour fournir des cartes de rayonnement lors de l’étude CAGES. Les images du radiomètre hyperfréquences 8 SSM/I EASE quadrillées ont été utilisées pour développer l’équivalence eau neige (SWE) pour le bassin et les caractéristiques de la glace des lacs et de la couverture de neige pour le Grand Lac de l’Esclave et le Grand Lac de l’Ours pour les années 1987-1999. Avion et radar : Les ensembles de données relatives aux flux de chaleur sensible et latente sont tirés des mesures aériennes de l’évolution dynamique des flux surface-atmosphère de chaleur sensible et latente durant et après la fonte des neiges et pendant la période sans neige. Un produit d’accumulation des précipitations basé sur des mesures radar a été rendu disponible grâce aux radars en exploitation d'Environment Canada dans le sud du bassin du Mackenzie, alors que le radar IPIX était utilisé pour fournir des ensembles de données sur la description cinématique détaillée (par exemple la structure verticale, les champs de vent) des systèmes nuageux au centre du bassin du Mackenzie. Gestion des données : Un système de gestion des donnée a été établi dans l’étude MAGS-1 pour maintenir, décrire et promouvoir l’accessibilité et la distribution des ensembles de données nécessaires pour atteindre les objectifs de l’étude MAGS. Ces objectifs sont atteints grâce à : (1) la disponibilité des données et des informations sur Internet, comprenant les données archivées et en temps réel des stations de surface avancées et l’accès à plus de 300 pages d’informations décrivant les objectifs, les acquis de base, l’état et les clients du projet et (2) la production de données spécialisées. Ces données sont archivées sur une série de CD-ROM. En complément, le centre météorologique canadien (CMC) archive les données du modèle mondial amélioré depuis le 1er octobre 1995. Tous les ensembles de données de l’étude MAGS-1 constituent un legs de la phase 1 et seront utilisés pour le développement et la validation des modèles de la phase 2. 3.1.4 Développement d’un cadre de modèles couplés Au delà des modèles atmosphérique et hydrologique pour des processus spécifiques, nous contribuons au développement des modèles climatiques canadiens mondiaux et régionaux et aux modèles de prévisions météorologiques numériques canadiennes. Modèle de mésoéchelle compressible communautaire (MC2) et modèle d'environnement mondial à échelle multiple (GEM). L'une des principales contributions est le couplage des modules des processus de surface terrestre et des processus hydrologiques aux modèles ci-dessus, afin d'aider à comprendre le rôle joué par la variabilité naturelle des surfaces terrestres et par conséquent améliorer la clôture du bilan d’eau à grande échelle dans les modèles atmosphériques. Un modèle combiné WATFLOOD-CLASS offre le cadre approprié à cette tâche et, comme ils ont évolué en fonction des résultats des études de processus, ce modèle combiné permet une représentation correcte de l'ampleur de divers composants du cycle hydrologique. La démonstration du bien-fondé de la conception du système couplé a été effectuée dans l’étude MAGS-1. Les tests avec le code prototype ont augmenté la confiance dans la capacité de ces modèles à simuler la réalité présente et au final à simuler le futur. Le développement d’un cadre exécutable formel est proposé pour l’étude MAGS-2. 9 3.2 Relation avec l’étude MAGS-2 La recherche de la phase 1 a mis l’accent sur l’acquisition de connaissances des processus physiques qui gouvernent les systèmes atmosphérique et hydrologique. Ces connaissances seront employées pour avancer dans le développement, les essais et l’application du modèle. Les aperçus du système énergétique et hydrologique du Mackenzie améliorent la compréhension du cycle interne d’humidité et de chaleur et de ses relations avec les modèles météorologiques synoptiques, les liens du bilan hydrologique et énergétique aux processus hors bassin, l’amplification des anomalies climatiques froides en hiver et l’inefficacité du bassin à convertir la vapeur atmosphérique en précipitations. La recherche en cours améliorera notre compréhension du rôle joué par la variabilité naturelle des surfaces terrestres dans le cycle hydrologique, fournira un couplage initial des modèles atmosphérique, hydrologique et de surface terrestre et démontrera que les modèles couplés peuvent produire les valeurs correctes du cycle de l’eau dans le bassin. 4. Sujets scientifiques de l’étude MAGS-2 Pour atteindre les objectifs énoncés dans la section 2 (compréhension et modélisation des cycles de l’énergie et de l’eau dans les latitudes élevées et leurs réponses à la variabilité et au changement climatiques), le premier élément à prendre en considération pour l’étude MAGS-2 est la détermination du fonctionnement du bassin du fleuve Mackenzie in situ et son rôle dans le système climatique mondial. Ces objectifs seront atteints grâce à une combinaison de modélisations, de prévisions et d’analyses en utilisant les meilleures données et les meilleurs modèles disponibles. L'un des principaux produits de cette recherche sera une analyse et un système de modélisation améliorés pour que les réponses du système atmosphère-hydrologie à la variabilité climatique et au changement climatique dans le bassin du Mackenzie puissent être prévues et comprises. De telles connaissances et capacités prédictives nous permettront de répondre à diverses questions d'ordre fonctionnel et scientifique. Intégration du processus Mise en corrélation |___________________________________| | MODELISATION __________________|__________________ | | | Prévision Application Aperçu scientifique enrichi 10 4.1 Activités de recherche de la phase 2 L’étude MAGS-2 suivra plusieurs thèmes d'investigation qui se recoupent (étiquettés de I à V cidessous) pour traiter des questions scientifiques importantes qui peuvent s’exprimer sous la forme de onze objectifs de recherche. Les sections suivantes s’articulent autour des recherches scientifiques à mener. 4.1.1 Thème I : Intégration des connaissances des processus physiques L’intégration des processus étudiés au cours des phases 1 et 2 dans un groupe de modèles MAGS sera une étape cruciale pour donner une compréhension des processus climatiques froids en tant que système unifié unique. Cette intégration et cette compréhension augmenteront fortement l’expertise canadienne pour aborder les problèmes atmosphérique et hydrologique dans le bassin du Mackenzie et dans d’autres zones aux environnements similaires. Objectif 1 : Etendre les études de processus pour comprendre les processus physiques importants n'ayant pas été entièrement traités dans la phase 1. Plusieurs processus importants pour atteindre les objectifs de l’étude MAGS n’ont pas été complètement étudiés lors de la phase 1 en raison d'un financement limité. Ces derniers seront étudiés afin de terminer les études de processus requises pour améliorer les modèles liés. Parmi les sujets : les précipitations orographiques, les processus de convection, les variations diurnes de vapeur d’eau, l’évaporation, la chasse-neige, la contribution globale des lacs aux bilans hydrologique et énergétique, l'emmagasinement du bassin, l’eau souterraine, la formation de glace sur le fleuve et les effets du dégel sur le niveau de l’eau, le débit du fleuve et l’emmagasinement dans le lit du fleuve. Objectif 2 : Consolider les connaissances du système atmosphère-hydrologie du bassin Mackenzie dans un cadre unifié. Les facettes de la recherche atmosphérique et des composants des études hydrologiques seront consolidées sous une forme appropriée pour leur inclusion dans les modèles de l’étude MAGS. Cet objectif sera atteint grâce aux investigations communes, aux discussions fréquentes et à l’utilisation accrue de mini-ateliers entre les groupes de recherche et la collaboration avec les groupes de modélisation pour s’assurer que les algorithmes développés sont incorporés dans les modèles MAGS appropriés. 4.1.2 Thème II : Mise en corrélation des données et des processus pour harmoniser les résolutions temporelle et spatiale La mise en corrélation fait référence au lien ou au transfert d’informations à travers des échelles temporelle et spatiale. Les flux d’énergie et d’humidité se produisent à de nombreuses échelles naturelles mais les données sont rarement collectées à l’échelle requise par les modèles ; par 11 conséquent elles doivent être ajustées de façon appropriée (par exemple les observations de terrain faites sur des sites locaux nécessite une application à l’échelle supérieure pour correspondre aux recherches à des échelles de grands bassins, les produits de nombreux modèles climatiques, générés à une échelle allant de dizaines à des centaines de kilomètres, nécessite une application à l’échelle inférieure pour leur utilisation dans l’étude des flux d’énergie et d’eau aux niveaux de petits bassins et de bassins locaux.) Objectif 3 : Développer des techniques basées sur la physique appropriées à la paramétrisation. Des investigations scientifiques sur les phénomènes atmosphériques et hydrologiques auront lieu à différentes échelles allant du niveau local au niveau régional. Des applications à l’échelle supérieure et à l’échelle inférieure sont nécessaires pour amener les données à des résolutions communes dans des intervalles spatiaux et temporels qui bénéficient aux études scientifiques aux échelles requises. Les paramètres seront déterminés pour les modèles à différentes échelles en fonction des approches physiquement valables. Pour obtenir les données et les paramètres distribués aux échelles requises, la détection à distance (en particulier en tirant partie de la prochaine génération de capteurs) et les mesures au niveau du sol donneront des informations susceptibles d'être étendues pour couvrir les grandes zones où les données sont rares ; les statistiques spatiales et les systèmes d’informations géographiques permettront la synthèse et l’interpolation de données obtenues à partir d’observations ponctuelles. Objectif 4 : Etablir le lien entre les échelles temporelle et spatiale du niveau de modélisation local au niveau de modélisation régional, Les processus physiques qui sont importants à l’échelle locale (par exemple l’advection d’énergie et d’humidité) peuvent ne plus l’être lorsqu'ils sont regroupés sur une plus grande zone alors que les processus à grande échelle peuvent ne pas être facilement désagrégés au niveau du sousquadrillage pour donner une résolution suffisante pour les recherches à échelle locale (par exemple, les cellules de convection qui influencent les averses locales). Plusieurs approches seront utilisées pour modéliser les processus afin de combler le manque d’informations entre les échelles (par exemple les recherches hydrologiques, les unités de réponse groupées sont utilisées pour caractériser les processus des zones locales au sein d’un grand bassin hydrographique). De plus, les modèles à haute résolution produisent des ensembles de données synthétiques à partir desquels les paramètres seront déduits pour les modèles à plus grande échelle ; les résultats des flux d’eau et d’énergie à partir de modèles à différentes échelles et pour la même zone seront comparées pour s’assurer que la mise en corrélation est effectuée de façon appropriée. 4.1.3 Thème III : Développement et évaluation du modèle Les modèles fournissent un outil pour tester les sensibilités et pour prévoir la réponse du système aux perturbations externes imposées par les forces naturelles ou dues à l’homme. Pour rendre compte de l’environnement extrêmement diversifié du bassin du Mackenzie, la modélisation à échelle synoptique et à mésoéchelle doit couvrir une grande plage de types de terrains et doit simuler la saisonnalité des variables environnementales (par exemple les activités hivernales doivent se distinguer des activités estivales). Des modèles couplés seront développés pour le 12 système atmosphère-hydrologie du bassin du Mackenzie. Objectif 5 : Améliorer et développer une hiérarchie appropriée de modèles basés sur la connaissance des processus, activer l’évaluation de la manière dont les processus ou phénomènes individuels affectent les systèmes atmosphériques et hydrologiques. Les modèles comprennent ceux testés et développés lors de l’étude MAGS-1 ainsi que les nouveaux modèles requis. Via les liaisons avec les thèmes I et II, ces modèles seront mis à jour afin d'inclure les derniers processus et les résultats de mise en corrélation. Les modèles à employer comprennent divers phénomènes et couvrent plusieurs échelles. Les détails concernant les modèles sont fournis dans la section 5.2. Les principaux projets contribuant à cet objectif utilisent le modèle climatique régional canadien (CRCM), le modèle de mésoéchelle compressible communautaire (MC2), le modèle d'environnement mondial à échelle multiple (GEM), le schéma canadien de surface terrestre ou CLASS et WATFLOOD, divers modèles de glace de fleuve et divers modèles hydrologiques se basant sur des processus. Objectif 6 : Améliorer les modèles couplés développés lors de l’étude MAGS-1 pour évaluer le comportement global du système du Mackenzie La modélisation hydrologique à grande échelle utilisera le modèle WATFLOOD qui calcule le transfert horizontal à la surface terrestre avec des principes physiques facilement adaptés aux modèles atmosphériques. Le schéma canadien de surface terrestre (CLASS), un schéma sophistiqué de transfert sol-végétation-atmosphère qui résout de façon explicite les bilans d’énergie et d’eau fournira l’interface. Le modèle couplé développé lors de l’étude MAGS-1, appelé WATFLOOD/CLASS continuera à être modifié pour refléter les conditions du nord, puis il sera lié aux modèles atmosphériques tels que le modèle de mésoéchelle compressible communautaire (MC2) et le modèle climatique régional canadien (CRCM). Ce modèle couplé sera un produit final important de l’étude MAGS capable de représenter le système hydrologique et énergétique à l’échelle du climat. Objectif 7 : Evaluer la performance du modèle à l’aide de données historiques, de terrain et de détection à distance. Les données collectées lors de l’année hydrologique 1998-1999 de l’étude CAGES, lors de l’année hydrologique 1994-1995, les observations lors d’autres années hydrologiques et par détection à distance apporteront les informations requises pour la validation des modèles mentionnés ci-dessus à diverses échelles et pour divers processus. Pour les modèles couplés et à grande échelle, les critères pour l’évaluation de la performance du modèle seront établis, l’un d’eux sera les champs analysés à partir du modèle d'environnement mondial à échelle multiple (GEM) et un autre les données de débit issues du Mackenzie et des bassins expérimentaux de l’étude MAGS-1. 4.10.4 Thème IV : Prévision et analyse du système climatique-hydrologique Des connaissances incomplètes du système physique et la rareté des données n’ont pas permis une évaluation précise du bilan hydrologique de grands bassins tels que le Mackenzie. Le système est également sujet à la variabilité climatique à court terme due aux téléconnexions avec 13 les événements relatifs à El Niño et aux changements à long terme, notamment le réchauffement climatique. La prévision des réponses du système climatique-hydrologique reste quantitativement inadaptée alors que ces réponses du système ont des implications importantes pour l’environnement froid telles que la fonte du pergélisol ou des altérations des régimes de débit. L’étude MAGS-2 apportera les outils et la connaissance requis pour réaliser cette tâche importante. Objectif 8 : Clore le bilan d’eau pour le système hydro-climatique du Mackenzie à diverses échelles. Le bilan d’eau du Mackenzie sera clos à diverses échelles, en utilisant les modèles améliorés décrits à la section 4.1.3. Les années cibles seront les années hydrologiques 94/95 et 98/99 et la période internationale d’observations approfondies coordonnées (CEOP) de 2001-2002 lorsqu'un autre ensemble de données sera acquis. A échelle réduite, la simulation réaliste du système hydro-climatique mettra fin aux bilans hydrologiques des bassins hydrographiques avec le pergélisol, les lacs, les marécages, la toundra, les forêts et autres attributs types du paysage du Mackenzie. A l’échelle régionale, nous essaierons de clore le bilan d’eau pour tout le bassin. Ces études utiliseront une gamme de produits de modèles, la détection à distance et les observations pour déterminer l’importance relative des facteurs externes par rapport aux facteurs locaux pour contrôler le cycle de l’eau de la région du Mackenzie. Objectif 9 : Evaluer les réponses locales et régionales au forçage externe sous la variabilité climatique et le changement climatique, comprenant les rétroactions et la sensibité de divers éléments du système atmosphèrehydrologie. Les modèles développés seront étalonnés avec les données historiques puis soumis au forçage externe pour simuler les variations climatiques et les changements dans les scénarios basés sur le climat décrits par les modèles climatiques généraux et d’autres séries chronologiques climatiques. Notre capacité prédictive portera sur les échelles temporelle et spatiale et s’appliquera à divers processus atmosphère-hydrologie, comprenant : des événements épisodiques et locaux à des précipitations à l’échelle régionale, des crues d’embâcle, la variabilité régionale saisonnière et interannuelle des sécheresses ou les changements au niveau de l'emmagasinement des lacs, les changements de couverture de neige, le débit et l’évaporation des lacs. Les réponses des composants du système atmosphèrehydrologie aux perturbations seront étudiées au travers d’analyses statistiques de structures de corrélation, de séries chronologiques et spatiales et d'apparitions d’événements extrêmes. 4.1.5 Thème V : Applications de la capacité prédictive La capacité d’application de nos résultats et de notre méthologie de recherche à des problèmes propres à nos institutions partenaires a un fort mérite scientifique et une valeur pratique, la collaboration avec nos partenaires prolongera notre effort de diffusion extérieure. Il est également important d’appliquer la capacité prédictive à des régions extérieures au Mackenzie afin de démontrer le caractère général de nos outils de modélisation et pour satisfaire aux obligations scientifiques de l’étude MAGS vis-à-vis du GEWEX international. Objectif 10 : Interagir avec les utilisateurs dans l’application des connaissances, de la capacité d’observation et de l’aptitude de la modélisation à traiter les problèmes liés au climat et à l’eau intéressant l’industrie et le gouvernement. 14 Diverses activités d’application de modélisation sont prévues pour bénéficier aux communautés d’utilisateurs. − Pour les contributions aux prévisions climatiques et météorologiques, nous interagirons avec le centre météorologique canadien (CMC) et le CCCMA pour alimenter en données les modèles fonctionnels afin d'améliorer la précision des prévisions pour le nord du Canada, Tableau 1. Principaux thèmes et objectifs de l’étude MAGS-2 Thèmes Objectifs Thème I : ETUDES DE PROCESSUS ET INTEGRATION (1) Etendre les études de processus (2) Intégrer les études de processus pour produire un cadre unifié atmosphère-hydrologie. Thème II : MISE EN CORRELATION DES DONNEES ET DES PROCESSUS (3) Techniques de paramétrisation (4) Faire le lien entre les échelles temporelle et spatiale Thème III : DEVELOPPEMENT ET EVALUATION DES MODELES (5) Développer une hiérarchie de modèles (6) Améliorer les modèles couplés (7) Evaluer la performance des modèles Thème IV : PREVISION ET ANALYSES (8) Clore les bilans d’eau (9) Evaluer les réponses aux forçages climatiques Thème V : APPLICATIONS ET TRANSFERT DE MODELE (10) Applications à des problèmes (11) Transfert des informations et des modèles − Nous incluerons le traitement des influences régionales sur la météorologie et le climat mondiaux (par exemple la génération d’air froid en hiver). − Nous évaluerons le contrôle climatique du débit des fleuves du nord qui influence de façon importante la circulation de l’Océan Glacial Arctique, un sujet qui intéresse tout particulièrement les océanographes. − Nous coopérerons avec les utilisateurs industriels pour aborder les problèmes de gestion des ressources en eau en fournissant une expertise hydrométéorologique sur les régimes saisonniers de neige, de glace, les sources d'eau et des lacs pour une utilisation dans la gestion de l’eau de consommation, la prévision et le contrôle des crues, la production 15 hydroélectrique, le transport sur les fleuves du nord et les demandes écologiques. La vraisemblance, l’intensité et l’étendue spatiale d’événements extrêmes (par exemple, des inondations ou des sécheresses climatiques intenses) seront examinées en tant qu’éléments essentiels de notre stratégie d’applications du fait de leur importance pour les communautés du nord. − Nous contribuerons à prodiguer des conseils scientifiques au gouvernement dans ses processus de prise de décisions sur des problèmes comme la réglementation et les attributions de licences en matière d’eau. Nous espérons participer aux discussions scientifiques sur le transfert d’eau entre bassins depuis les bassins du nord, un sujet qui suscite un intérêt grandissant. Objectif 11 : Transférer les informations et les modèles à d’autres zones pour en faire bénéficier des organismes nationaux et internationaux. Les applications de nos capacités sur d’autres régions que le bassin du Mackenzie seront bénéfiques pour le Canada et contribueront également à l’initiative mondiale. Parmi les candidatures intéressantes : (1) le bassin du fleuve Saskatchewan où, pendant au moins une année entière, les capacités de nos modèles seront évaluées dans cette zone sensible à l’eau. (2) d’autres expériences à l’échelle continentale du groupe d’hydrométéorologie GEWEX (GHP). Une stratégie du groupe d’hydrométéorologie GEWEX (GHP) est de développer la capacité de diagnostic et de modélisation pour diverses régions dans le monde, notamment en Europe du Nord avec l’étude BALTEX et sur le bassin du fleuve Lena à travers GAME-Siberia. Pour cela, nous profiterons de la période d’observations approfondies coordonnées (CEOP) en nous associant à d’autres organisations du GEWEX. 5. Stratégie de modélisation et capacités de calcul Pour réaliser les objectifs de l’étude MAGS, une hiérarchie de modèles, allant de bassins versants à petite échelle à divers modèles atmosphériques, hydrologiques et de surface terrestre à grand domaine doit être utilisée. Les modèles canadiens seront largement utilisés mais, pour assurer la transférabilité à travers le monde et pour contribuer au groupe d’hydrométéorologie GEWEX, il sera fait usage des modèles d’autres pays dans le futur. Les modèles canadiens peuvent aussi s’appliquer à d’autres zones du monde pour faciliter l’évaluation de la transférabilité des algorithmes de l’étude MAGS à d’autres régions. Les modèles à employer comprennent divers phénomènes et couvrent plusieurs échelles. Les modèles hydrologiques des petits bassins composés de pergélisol, de neige, de lac et de marécage seront développés afin de tester les méthodes pour la modélisation de la variabilité du sousquadrillage. Un projet concerté poursuivra l’amélioration de la modélisation climatique grâce au modèle climatique régional canadien (CRCM) avec son module physique, le modèle climatique mondial (GCM). Grâce à l’utilisation du modèle climatique régional canadien (CRCM), les caractéristiques des cycles de l’eau et de l’énergie du bassin du Mackenzie peuvent être évaluées. Les caractéristiques à échelle fine (inférieur à 1 km) de l’atmosphère et de la surface seront 16 simulées avec des modèles hydrostatiques tels que le modèle de mésoéchelle compressible communautaire (MC2) qui peut traiter, par exemple, des bilans d’eau et les interactions entre de nombreux facteurs atmosphériques et de surface. Nos chercheurs interagissent avec le centre météorologique canadien (CMC) pour assimiler les champs des paramètres atmosphériques et de surface à l’aide de son modèle d'environnement mondial à échelle multiple (GEM) exécutable qui utilise une stratégie de résolution de variables pour la modélisation d’une zone limitée dans le but de produire des prévisions valables sur l'ensemble de l’Amérique du Nord à 48 heures. Pour la recherche hydrologique de surface, le modèle WATFLOOD/CLASS continuera à être modifié pour refléter les conditions du nord, fusionné avec les modèles atmosphériques, puis la version sera complètement testée. L'un des produits finaux sera le modèle climatique régional canadien (CRCM) couplé au modèle CLASS et WATFLOOD pour reproduire les cycles d’eau et d’énergie à l’échelle du climat du bassin. Les modèles canadiens développés devront être également transférables vers d’autres zones du monde. Les données collectées au cours de l’année hydrologique de l’étude CAGES 1998-1999, les données à rassembler pour la période d’observations approfondies coordonnées (CEOP) 20012002, les observations faites sur le terrain et par détection à distance fourniront les informations requises pour la validation de modèles de diverses échelles. Pour les modèles couplés et à grande échelle, la performance du modèle sera évaluée en comparant les résultats modélisés avec les champs analysés à partir du modèle d'environnement mondial à échelle multiple (GEM) et avec les données de débit obtenues à partir du Mackenzie et des bassins d’essai. L’évaluation de certains modèles sera facilitée par l’utilisation d’un système d’analyse commun appelé IDPro, qui est basé sur le logiciel IDL et a été développé au sein de la division de recherche climatique d’AES pour permettre un affichage et une analyse efficaces du modèle et/ou des produits d’observation sur PC ou sur stations de travail. 6. Calendrier L’étude MAGS-2 s’étend sur cinq années pour s’assurer d’une fin étape par étape de la séquence des tâches qui se recoupent. Les activités proposées et les faits importants qui les accompagnent sont réalistes (tableau 2) : De la première à la troisième année : Entreprendre l’intégration des processus pour permettre une bonne compréhension du système climatique-hydrologique dans les latitudes élevées et pour fournir des informations sur la modélisation. De la première à la quatrième année : Améliorer et terminer une suite de modèles de processus et de modèles couplés, correctement mis en corrélation et vérifiés pour fonctionnement. De la quatrième à la cinquième année : Appliquer nos modèles et les connaissances accumulées aux études de prévision et évaluer les résultats de nos modèles. 17 7. Commentaire récapitulatif Le programme GEWEX canadien se trouve à une importante croisée de chemins. L’étude MAGS avec le groupe d’hydrométéorologie du GEWEX (GHP) a rapidement progressé ces dernières années et nous sommes désormais sur le point de récolter d’importants bénéfices. Au cours de la phase 2, non seulement nous améliorerons nos connaissances scientifiques sur le système atmosphère-hydrologie dans les latitudes élevées mais aussi nous appliquerons nos capacités au traitement des problèmes de la vie courante liés au climat et aux ressources en eau. La construction d'une équipe forte et d'une structure pour conduire une recherche en réseau nous a demandé plusieurs années. Nous proposons de capitaliser sur cet élan, d’élargir notre travail d’équipe et de renforcer notre projet avec l’étude MAGS-2 afin de pouvoir réaliser nos visions scientifiques et pratiques. 8. Bibliographie Asuma, Y., I. Soshi, K. Katsuhiro, G.W.K. Moore, K. Tsuboki et R. Kimura, 1998 : Precipitation features observed by Doppler Radar at Tuktoyaktuk, Northwest Territories, Canada, during the Beaufort and Arctic storms experiment. Mon. Wea. Rev., 126, 2384-2405. Burford, J.E., et R.E. Stewart, 1998 : Sublimation of falling snow over the Mackenzie River Basin. Atmos. Res., 49, 289-313. 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