21-Bibliotheque_Mise en page 1 16/07/14 11:18 Page227 Librairie Au final, cet essai montre comment faire passer l’écologie d’une responsabilité individuelle (faire un geste pour la planète…) à des projets collectifs d’aussi grande ampleur que ce que fut l’État providence dans l’aprèsguerre. Une manière de relancer l’écologie politique à partir de nos préférences pour la justice sociale. Marc-Olivier Padis rise aussi par l’accroissement des instabilités climatiques. De nombreux événements climatiques de ces dernières années reflètent, en effet, moins une évolution linéaire selon laquelle nous avons l’habitude de nous représenter les phénomènes physiques et biologiques, qu’une évolution aléatoire et chaotique dont rendent mieux compte la physique des catastrophes et les théories du chaos. Il ne s’agit plus seulement, désormais, de préciser le diagnostic ni d’en établir les causes de manière plus détaillée. Les pouvoirs publics doivent dès à présent prendre des mesures pour faire face au changement climatique et anticiper ses effets les plus délétères. Il ne peut plus être exclusivement question, aujourd’hui, de supprimer les effets dévastateurs de nos pollutions. La temporalité des phénomènes climatiques, en particulier ceux d’origine anthropique, et leurs conséquences sur nos sociétés exigent que nous prenions dès maintenant des mesures d’adaptation pour absorber des chocs que nous arriverons peut-être à limiter, mais que nous ne pourrons déjà plus éviter entièrement. C’est ce qui justifie que cet ouvrage se concentre sur l’adaptation que ses auteurs distinguent de l’atténuation. Ils précisent : Valentine van Gameren, Romain Weikmans et Edwin Zaccai L’Adaptation au changement climatique Paris, La Découverte, 2014, 123 p., 10 € Dans leur petit ouvrage, publié dans la très bonne collection « Repères », trois spécialistes de l’Université libre de Bruxelles traitent de « l’adaptation au changement climatique ». Leur approche est d’ordre gestionnaire. Il s’agit de préparer, par le moyen d’une analyse opérationnelle, à l’action publique dans un domaine relativement neuf qui appartient, toutefois, à l’ensemble plus large de la gestion des risques. Les rapports successifs du GIEC depuis 1988 ont établi de manière de plus en plus fine et, désormais, hors de toute contestation possible, la réalité du réchauffement climatique, et la dernière mouture du rapport, rendu public le 31 mars 2014, comprenait un volet sur l’adaptation. Les auteurs insistent sur l’expression « changement climatique », car celui-ci ne se réduit pas, comme on l’entend trop souvent, au réchauffement climatique, mais se caracté- L’atténuation vise à éviter l’ingérable, et l’adaptation vise à gérer l’inévitable. Les politiques adaptatives, [qui] visent à agir sur les systèmes humains […] en essayant de réduire leur exposition et leur vulnérabilité, ne manifestent nullement un renoncement. Les deux approches sont, 227