Valentine van Gameren, Romain Weikmans et Edwin Zaccai L

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Au final, cet essai montre comment faire passer l’écologie d’une responsabilité individuelle (faire un geste
pour la planète…) à des projets collectifs d’aussi grande ampleur que ce
que fut l’État providence dans l’aprèsguerre. Une manière de relancer l’écologie politique à partir de nos préférences pour la justice sociale.
Marc-Olivier Padis
rise aussi par l’accroissement des
instabilités climatiques. De nombreux
événements climatiques de ces dernières années reflètent, en effet,
moins une évolution linéaire selon
laquelle nous avons l’habitude de
nous représenter les phénomènes
physiques et biologiques, qu’une évolution aléatoire et chaotique dont rendent mieux compte la physique des
catastrophes et les théories du chaos.
Il ne s’agit plus seulement,
désormais, de préciser le diagnostic
ni d’en établir les causes de manière
plus détaillée. Les pouvoirs publics
doivent dès à présent prendre des
mesures pour faire face au changement climatique et anticiper ses
effets les plus délétères. Il ne peut
plus être exclusivement question,
aujourd’hui, de supprimer les effets
dévastateurs de nos pollutions. La
temporalité des phénomènes climatiques, en particulier ceux d’origine
anthropique, et leurs conséquences
sur nos sociétés exigent que nous
prenions dès maintenant des mesures
d’adaptation pour absorber des chocs
que nous arriverons peut-être à limiter, mais que nous ne pourrons déjà
plus éviter entièrement.
C’est ce qui justifie que cet
ouvrage se concentre sur l’adaptation
que ses auteurs distinguent de l’atténuation. Ils précisent :
Valentine van Gameren,
Romain Weikmans
et Edwin Zaccai
L’Adaptation
au changement climatique
Paris, La Découverte, 2014,
123 p., 10 €
Dans leur petit ouvrage, publié
dans la très bonne collection
« Repères », trois spécialistes de
l’Université libre de Bruxelles traitent de « l’adaptation au changement
climatique ». Leur approche est
d’ordre gestionnaire. Il s’agit de préparer, par le moyen d’une analyse
opérationnelle, à l’action publique
dans un domaine relativement neuf
qui appartient, toutefois, à l’ensemble
plus large de la gestion des risques.
Les rapports successifs du GIEC
depuis 1988 ont établi de manière de
plus en plus fine et, désormais, hors
de toute contestation possible, la réalité du réchauffement climatique, et
la dernière mouture du rapport,
rendu public le 31 mars 2014, comprenait un volet sur l’adaptation.
Les auteurs insistent sur l’expression « changement climatique »,
car celui-ci ne se réduit pas, comme
on l’entend trop souvent, au réchauffement climatique, mais se caracté-
L’atténuation vise à éviter l’ingérable, et l’adaptation vise à gérer
l’inévitable.
Les politiques adaptatives,
[qui] visent à agir sur les systèmes
humains […] en essayant de réduire
leur exposition et leur vulnérabilité,
ne manifestent nullement un renoncement. Les deux approches sont,
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