Botanique à Pignans Piste de Seignoret le 12 février 2017 Nous étions 22 à botaniser, par temps doux et ensoleillé, aller-retour sur la piste de Seignoret, qui s’enfonce dans les Maures au pied de Notre Dame des Anges, en suivant le vallon de Collobrières. Collobrières est en fait dans un vallon différent, de l’autre côté de la crête des Martels, sur notre droite en montant. Le terrain est siliceux et la flore assez semblable à celle que nous avons vue dans le vallon de Narteyrol, le dimanche précédent, dans un milieu de plus en plus boisé, au fur et à mesure que l’on avance dans le vallon. Euphorbia amygdaloïdes, Euphorbiaceae L’euphorbe à feuille d’amandier aime les endroits frais, prés ombreux et les bois, quand l’euphorbe characias, qui lui ressemble, se plait au soleil et dans les rocailles. Euphorbia amygdaloïdes présente une particularité intéressante pour sa détermination : quand on coupe une tige, son latex devient progressivement bleuté. Autre particularité, les glandes nectarifères, ont une forme en pinces de crabe, croissants à pointes convergentes, qu’on n’observe pas chez les autres espèces de notre région (ci-dessous photo 2016 à gauche). Les feuilles coriaces persistent en hiver comme on peut le constater sur la photo de droite. Potentilla micrantha, Rosaceae La jolie découverte de la sortie! Les fraisiers, Fragaria, ont des pétales toujours blancs. Or les pétales sont nettement rosés, le vert des feuilles un peu glauque… C’est une potentille, mais est-ce vraiment P. micrantha ? Pour en être certain, il aurait fallu mieux observer le calice (qu’il aurait fallu observer rougeâtre) et le calicule, l’origine des tiges florales, etc. Par rapport à la description de Costes ci-après, il semble que les tiges des feuilles soient trop longues et que le nombre de dents sur les folioles soit souvent inférieur au 16-22 annoncés… La souche est effectivement épaisse, quasi ligneuse. Potentilla micrantha: d’après Costes - Plante vivace de 5-15 cm, velue-soyeuse, à souche épaisse, non stolonifère - tiges très grêles, bien plus courtes que les feuilles, couvertes, ainsi que les pétioles et les pédicelles, de poils mous étalés - feuilles radicales à 3 folioles obovales-arrondies, veluessoyeuses, munies tout autour de 16-22 dents assez fines et rapprochées, non conniventes - les caulinaires 1 ou 2, simples - fleurs d'un blanc rosé, petites (6-8 mm de diam.), 1-2 sur des pédicelles filiformes - calicule égalant presque le calice rougeâtre en dedans - pétales peu émarginés, plus courts que le calice - filets des étamines connivents en tube fermé au sommet. Corylus avellana, Betulaceae Le noisetier n’est pas un arbuste que l’on croise souvent dans notre région, mais son écorce est caractéristique. Nous avons la chance d’observer les fleurs mâles en grappe: les chatons et les fleurs femelles, dont le style rouge complexe dépasse seul des écailles du bourgeon. Les fleurs paraissent longtemps avant les feuilles dans cette espèce. Erodium botrys, Geraniaceae Un erodium aux feuilles luisantes, inféodé aux milieux siliceux. Cornus sanguinea, Cornaceae Ce rameau de cornouiller sanguin, n’avait encore perdu ni ses feuilles, ni ses fruits! - Arbrisseau de 1-3 mètres, à jeunes rameaux rougeâtres - feuilles ovales-elliptiques, brièvement acuminées, courtement pétiolées, molles, un peu pâles et pubérulentes en dessous - fleurs blanches, en corymbes rameux, assez longuement pédoncules, terminaux, non involucrés, paraissant après les feuilles - pétales oblongs-lancéolés, pubescents en dehors, très étalés - drupe petite (5 mm de diam.), globuleuse, couronnée par le limbe du calice, amère et noire à la maturité. Teucrium scorodonia, Lamiaceae La germandrée scorodoine est inféodée aux terrains siliceux, en milieu ombreux. Elle fait des grappes lâches de fleurs jaunes, toutes tournées du même côté, d’une quinzaine de centimètres de haut au sommet des tiges. Il n’en reste que quelques vestiges en cette saison. Polystichum setiferum, Dryopteridaceae Belles fougères, aux grandes frondes deux fois pennatiséquées, de 40cm à 1m de longueur, observées dans les talus frais au bord du torrent. Les pennes basales font les ¾ des pennes médianes, l’allure des fronde est donc peu rétrécie à la base. Les dents sont acuminées (porteuses de soies – setiferum). Les pinules pétiolulées sont auriculées d’un côté à la base. Pinule auriculée d’un côté à la base Asplenium onopteris, Aspleniaceae Gros plan sur les sores linéaires caractéristiques du genre Asplenium. Ilex aquifolium, Aquifoliaceae Le houx peut porter sur un même rameau des feuilles, avec une seule épine terminale et d’autres avec en plus, plusieurs paires de latérales. Plante monoïque. Cladonia cervicornis Dans notre supplément « lichens » de l’édition du jour, gros plan sur un lichen du bois, dont les excroissances s’empilent les unes sur les autres, justifiant ainsi le nom d’espèce: cornes de cerf Physcia leptalea Belles apothécies! Les apothécies sont ces excroissances en forme de disque. Elles sont des fructifications du champignon du lichen participant à sa reproduction sexuée. Peltigera membranacea Observer à gauche, sur la face inférieure du thalle foliacé, les rhizines simples, qui sont de simples organes de fixation et les veines proéminentes du thalle Parmotrema perlatum Lichen foliacé, dont les faces supérieures et inférieures du thalle ont des couleurs différentes. Le nom de l’espèce vient des sorédies en perle, qui bordent le thalle par endroit. Les sorédies sont des morceaux de lichen complet (champignon+algue), prêts à se détacher pour démarrer une reproduction végétative (asexuée).