Lire le compte-rendu du colloque ICI

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Retours sur le colloque de Bayeux
Introduction de Sylvie ALEXANDRE
En France, la forêt a différentes fonctions, elle est gérée de façon durable et est essentielle à
la transition carbone.
Des milieux en évolution, depuis 100 ans la température de la France a évolué de 0.7 à 1.1
°C. Cela a des conséquences sur :
-
-
la pluviométrie
la biodiversité :
o Conséquence encore mal connue : la désynchronisation des espèces
migratoires se désynchronisent,
o la fécondité des grands ongulés a augmenté entre 1988 et 2008
o …etc.
la productivité et la fertilité des forêts, qui est beaucoup plus importante.
Mais aussi les dépérissements liés notamment au bilan hydrique des sols
(Mais bonne nouvelle –) : Plus ça va plus la forêt capte du CO2 (Cf. courbe vert kaki du
graphique la courbe de GES de la forêt baisse de plus en plus)
Cela est dû à l’augmentation de la productivité forestière mais aussi aux taux de récolte des
bois en forêt.
Si l’on observe la courbe noire du graphique qui est la résultante du carbone stocké moins le
carbone émis par les terres françaises entre 1990 et 2013, « on peut dire que la France n’est
pas un pays qui contribue beaucoup au changement climatique ».
Impact du changement climatique sur les forêts d’ici 2050/2100 ; Scénario que partagent
d’autres pays de l’UE : le cas de la migration des niches du hêtre.
La migration de l’essence étant de 50km/siècle si elle se fait de façon naturelle avec
l’augmentation de la température celles-ci se fera de 500 km/siècle il faudra certainement
planter des essences adaptées après récolte selon ces scénarios (pour éviter les risques
sanitaires).
La stabilité forestière historique de la France est derrière nous, il faut (Bien ? ou enfin ?) s’en
rendre compte.
Scénario tendanciel filière forêt bois : la récolte est stable (malgré quelques pics dus aux
tempêtes), mais la filière génère un déficit commercial de 1 milliard d’euros /an. Avec dans
la filière aval : une baisse de volume, une exportation de grumes, une importation
(Déficit à prendre avec prudence car selon Xavier martin qui précise cette analyse dans la
suite du colloque, le déficit est dû en grande partie à la filière ameublement qui « depuis un
moment maintenant n’est plus constituée de meubles en bois mais plutôt en plastique… »
Point sur les actions transitions bas carbone de l’UE : les trajectoires identifiées pour 2050
Politique sur la transition « carbone » 2009/2020 : la Paquet Energie Climat
COP21 UE objectifs énergie climat 2030 de – 40% de GES en 2030 par rapport à 1990 soit le
facteur 4 en 2050  ces engagements correctifs permettent aux membres de l’UE de
rattraper les 40% de réductions manquants pour atteindre le niveau des GES émis en 1990
divisé par 4 (Cf. graphique courbe rouge, avec la politique actuelle on émet 60% des de ce
qu’on émettait en 1990 avec les nouveaux engagements on descend à 20%).
Point sur les actions transitions bas carbone de la France : les trajectoires identifiées pour 2050
Il existe différents scénario de « transition carbone » imaginés par de grandes instances, en
France. Le scénario de l’ADEME par exemple (cf. courbe verte) fixe plus une objectif de
stockage de carbone par la biomasse plus élevé car il prévoit que les bois d’œuvres français
vont trouver plus de découchés d’ici quelques années. (avec + 40/50% de récolte de bois)
Tous les scénarios de « transition carbone » nécessitent une méthode systémique et globale, il
ne faut pas par exemple que le secteur du bois énergie empiète que celui du bois d’œuvre.
Il faut aussi coupler l’aspect stockage de carbone à m’aspect économique et commercial
de la filière et trouver des débouchés aux produits forestiers (et si possible à ceux de forte
valeur ajoutée) et il faut que les entreprises s’adaptent à la demande des clients.
 approche systémique à confronter avec la réalité des marchés
Pour finir voici les objectifs chiffrés des politiques publiques françaises :
La forêt mondiale, son économie, sa fonction bois -carbone de Xavier MARTIN
Contexte forestier mondial : si on observe une carte du monde en représentant la taille des
pays non pas selon une géographie « réelle » mais en fonction de leur ressource forestière, on
s’aperçoit que les territoires présentant la plus grande ressource forestière sont les zones
intertropicales et la Russie et que la zone la moins forestière est l’Afrique sahélienne et
l’Afrique du Nord ainsi que l’Arabie Saoudite, l’Oman, etc. qui sont atrophiés sur la carte…
)De plus, malgré sa petite taille, on peut observer que le Japon possède une ressource non
négligeable pour un si petit territoire.)
Etat du marché de la filière bois : Le bois énergie est un débouché de la filière dont les
volumes ne cessent d’augmenter, en effet, 50% des volumes de bois (français) partent au
bois énergie. Le 5ème secteur en termes d’échanges et d’exportations dans le monde est le
bois de construction qui est un débouché en croissance. .
Evolution récente de la récolte de Bois d’œuvre feuillu/résineux : en France la ressource
forestière est constituée de 1/3 de résineux et de 2/3 de feuillus, avant dans les années 70, la
récolte de feuillus était à peu près équivalente à celle des résineux, aujourd’hui la récolte est
inversement proportionnelle à la ressource du territoire français. (Cf. graphe, courbes rouge
et noire)
Concernant le déficit de la filière bois qu’évoquait madame Alexandre, le solde est lié à un
Effondrement de 57% des exports de « sciages feuillus »,contre une augmentation de 44%,
l’export en 10 ans des « sciages résineux » , il faut limiter l’influence du secteur de la filière bois
dans le secteur de l’ameublement dont la balance commerciale est déficitaire car il y a un
Problème de nomenclature avec le « meuble » , car aujourd’hui le secteur concerne surtout
les canapés et les meubles de bureau en métal, plastique cuir, tissus... (y a-t-il du bois dans
ces imports-là ?).
Concernant l’import lié à la production de la pulpe de bois et de la cellulose, il y a un déficit
car les industriels du papier s’approvisionnent à l’étranger mais cela s’explique, notre
ressource n’est pas faite pour ça, en France on produit du bois d’œuvre, bois qui rapporte un
revenu plus élevé que le bois d’industrie et cela est nécessaire au regard des niveaux de
rémunération .
La filière bois d’œuvre a beaucoup à gagner du passage de « la planche » aux produits
élaborés pour la construction : « la R&D doit s’intensifier ! ».
Une chose, qui pourrait améliorer le développement du bois dans la construction serait
« d’augmenter la proportion de cadres et d’ingénieur dans les entreprise de première
transformation, en effet la filière bois est la filière où il y a le moins de cadres et d’ingénieur
parmi les secteurs industriels français » (pour avoir un résumé clair de son propos (cf. ppt
diapo 8).
Le carbone en forêt : un enjeu politique (cf diapo 9 du ppt)
Le carbone en forêt : où est-il que fait-il ?
Les forêts françaises séquestrent en moyenne 550t de carbone par ha, celles-ci ont des
caractéristiques diverses, certaines sont très exploitées et poussent vite (cf. dans les landes),
d’autres vieillissent et encore d’autres sont de jeunes forêts et donc stockent plus ou moins de
carbone. Et 20% des forêts ont un plan de gestion.
. Pour développer la fonction de séquestration du carbone de la forêt, il faut travailler à
l’international pour développer un « marché carbone incitatif
Si celui-ci a une « vraie valeur incitative », la forêt et le bois qui en découlent pourront passer
devant d’autres filière car la filière combine trois actions face au carbone : elle séquestre,
elle stocke et elle substitue.
Le carbone : un cycle vertueux qui peut marcher
Le cycle du carbone intègre le cycle vertueux de la filière sans la modifier (profondément,
c’est « l’huile » ou encre le « financement supplémentaire » qui améliore le fonctionnement
vertueux de la filière).
Ex : la compensation carbone peut pallier le manque d’argent pour les plantations lié à la
disparition du FFN
Forêt puits de carbone : La démarche « Normandie Forêver » Matthieu EVRARD, Président de
Normandie Forêver et Eric Hincelin Ingénieur CRPF
Parmi les différents dispositifs de financement de l’investissement forestier, Normandie-Forêver
se positionne comme une alternative originale permettant non pas d’installer des arbres,
mais d’installer des « pompes à Carbone » et de rémunérer ainsi ce service rendu par la forêt.
L’entreprise comme la collectivité qui souhaite compenser localement ses émissions de Co2
investit sur un reboisement et reçois un « certificat de stockage » de carbone.
« Ce dispositif est contrôlé par un Comité éthique, qui pour éviter l’effet d’aubaine orientera
les possibilité de compensation carbone vers les entreprises ou collectivités qui montrent déjà
un engagement fort et termes de stratégie environnementale »
« L’aide financière apportée par l’entreprise au propriétaire qui replante n’est pas une
subvention ! C’est la rémunération d’un service – le service que rend la forêt en stockant plus
de Co² »
Bois Energie : la première des énergies renouvelables de Sylvie Alexandre
« la filière bois énergie ou plutôt la biomasse a un bon résultat termes de production
d’énergie ; en effet la biomasse représente 60% de la production d’énergie finale
renouvelable dont 50% pour la biomasse solide (BRE et déchets) »
Mais si le bois énergie est récolté, les plantations pour renouveler les peuplements forestiers
pauvres exploités stagnent toujours.
Autre problématique, si le bois censé approvisionner la filière est matériellement mobilisable,
économiquement « c’est plus compliqué » s. Une des pistes serait de faire financer le service
de stockage de carbone du bois.
Rappel :
1m3 de bois <-> 1.1 teq Co2 évitée dans le produit fini avec substitution de matériau (dans la
construction par exemple)
Le Bois énergie c’est 1m3 de bois <-> 0.5 teq de Co2 évitée avec substitution d’énergies
fossiles
Scénarios d’évolution du bilan carbone de forêt sous changement climatique modéré et
marqué dans 100 ans en imaginant des taux d’exploitation faible, moyennement
dynamique et très dynamique (rapide, avec des cycles de coupes courts)
(CF. ppt diapo 7)
A gauche forêt très peu exploitée
Au milieu forêt exploitée de façon moyennement dynamique
A droite forêt exploitée de façon très dynamique
Dans le scénario de droite on observe beaucoup plus d’émissions de Co2 évitées par
substitution.
« il s’agit de modèle, cela ne peut pas être considéré comme des évolutions réelles mais ça
donne une idée des conséquences de l’intensité de l’exploitation forestière. »
Source : GT1 du PNFB (2015)
Construction bois : la réglementation thermique 2020 enfoncera le clou du stockage de
carbone de J-M Pauget
Horizon 2020: le BEPOS…. Quid de l’énergie grise ?
Bois et autres matériaux ? Réhabiliter ou reconstruire? Bois français ?
« Le bâtiment à énergie positive (BEPOS) deviendra le standard de construction en 2020.
Alliant la quasi-élimination des déperditions thermiques et un bilan en énergie grise
aussi favorable que possible, le bois trouve tout naturellement sa place pour être leader des
matériaux répondant aux enjeux du changement climatique. En termes d’économie bascarbone, la mixité des matériaux associant le bois au béton au métal ou au verre permettra
de gagner des volumes significatifs et donc d’améliorer la situation. »
Avenir : la mixité des matériaux pas seulement le bois car il faut aussi qu’un projet fonctionne
économiquement
Exemple 1 : bâtiment à paris, le plancher est en béton et les murs sont en ossature bois
Exemple 2 : établissement scolaire en bois et en béton à Nantes, car celui-ci est situé en zone
sismique et pour faire face à cette contrainte il aurait fallu beaucoup plus de bois si on
n’avait pas fait appel au béton, pour atteindre le même niveau de performance. (cf. diapo
36)
Exemple 3 : 271 chambres étudiantes à Paris
Le projet a consisté à rénover et restructurer d’ancien logements étudiants, pour répondre
aux besoins actuels, et réaliser des chambres plus grandes, 3 anciennes chambres ne font
qu’une et pour rajouter de la surface la façade a été décalée d’1m vers l’extérieur et
« refabriquée » en bois (Cf. partie orange diapo 44), les parois en bois ont été fixée à l’aide
d’éléments métalliques moisés.
Bâtiment bas carbone – retour d’expérience de Sylvain Larrouy
Retour d’expérience présenté : un bâtiment construit à Toulouse où 500 m3 de bois ont été
mis en œuvre. Le bois n’est pas visible en façade car la localisation du bâtiment ne favorise
pas les bardages bois,
Le bâtiment est constitué de modules en CLT sur une dalle béton.
Les modules ont été fabriqués et entièrement équipés en atelier avant d’être transportés,
posés et raccordés (les kitchenettes, salles de bains, rideau, ext. Etaient déjà installés avant la
pose).
Pour être mené à bien ce projet a été conçu avec une coopération
« conception/réalisation », il y a eu beaucoup de travail amont entre l’architecte, l’entreprise
et les autres acteurs du projet.
Le cadre des menuiseries sont en mélèze, les panneaux massifs en CLT ne sont pas d’origine
locale « mais désormais il y a des fabrications françaises… ».
Toutes les entreprises qui ont participé au projet (comme le fabricant de cuisine ou de
menuiserie) sont locales et proches de l’entreprise réalisatrice.
Le transport de l’ensemble des modules préfabriqués n’a nécessité que 50 voyages.
Ce bâtiment qui est exemplaire, a été sélectionné pour être un projet pilote dans la
démarche du label BBCA.
BBCA est un label qui possède un référentiel dont le but est de limiter les émissions de CO2
tout au long de la vie du bâtiment (notamment durant la phase de construction et la phase
d’utilisation du bâtiment).
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