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MONTRÉAL DIMANCHE 23 NOVEMBRE 2003
OXYGÈNE
L’ ANCÊTRE
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NUTRITION : OÙ SE CACHENT LES GRAS TRANS? PAGE 4
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Peut-on
détecter plus
tôt les cancers
du poumon?
DR DANIELLE PERREAULT
COLLABORATION SPÉCIALE
P
ourrait-on détecter les cancers du poumon plus tôt
qu’on ne le fait et ainsi augmenter les chances de survie
des personnes atteintes ?
Les fumeurs qui n’ont pas encore
réussi à se débarrasser de cette habitude et qui ne souffrent d’aucun
symptôme particulier devraient-ils
demander à passer régulièrement
des radiographies des poumons pour
s’assurer qu’ils n’ont pas de cancer ?
Voilà des questions délicates. Voici
pourquoi.
D’abord deux constats:
1.Quand la tumeur cancéreuse a
moins de trois centimètres et qu’elle
n’a pas eu le temps de s’étendre ailleurs, on peut espérer une guérison
dans 80 % des cas. Cependant, le
cancer du poumon à ce stade ne cause
aucun symptôme particulier.
2. Quand le cancer du poumon se
manifeste, il est déjà très avancé, ce
qui explique que moins de 15 % des
patients atteints survivront au-delà
de cinq ans.
Si un cancer du poumon reste
silencieux durant la période où l’on
pourrait le guérir, comment réussir à
le découvrir avant qu’il ne soit trop
tard? Les radiographies préventives
permettraient-elles de sauver des
vies ?
Ces questions ont fait l’objet de
cinq grandes études dans les années
60 et 70 auprès de milliers de fumeurs. Les résultats servent aujourd’hui de bible, peut-on dire, pour
diverses associations médicales américaines et canadiennes.
Vous serez probablement déçu des
résultats, car ils montrent que passer
des rayons X régulièrement ne change rien au taux de mortalité. En
d’autres mots, autant de gens sont
morts du cancer du poumon dans le
groupe qui s’est soumis aux rayons
X que dans celui qui n’a eu aucun
test. Ces conclusions ont causé une
véritable surprise dans le milieu
médical, où l’on s’attendait au
résultat contraire.
Scepticisme?
Le Dr Rita Jean-François est au
nombre des quelques médecins qui
demeurent sceptiques face aux
interprétations de ces recherches.
Pneumologue à l’hôpital Notre-Dame, elle se désole de la résistance des
médecins à faire passer ce test à un
patient fumeur angoissé et elle s’inquiète de l’abandon des radiographies pulmonaires, qui furent
pourtant la norme pendant des
années lors d’une hospitalisation. Ils
ont permis, dit-elle, de dépister
plusieurs cancers silencieux.
Elle aimerait, malgré les conclusions des études, que ses collègues
montrent plus d’ouverture face à ce
test comme moyen de dépistage.
› Voir CANCER en page 4
CYBER
PHARMACIES
DES MÉDICAMENTS TROP AU NET
Dans le domaine de la
santé au pays, c’est un
des sujets de l’heure. Les
pharmacies en ligne du
Canada sont fréquentées
par un nombre grandissant d’Américains,
qui y achètent leurs
médicaments à moindre
coût. Les entreprises
pharmaceutiques y voient
une menace pour leurs
profits. D’autres analystes
craignent pour l’intégrité
de notre propre système
de santé.
LUDOVIC HIRTZMANN
COLLABORATION SPÉCIALE
L’
Empire contre-attaque. Il y a 10 ans, des bus
de joyeux retraités de l’Illinois venaient faire
du tourisme médical au Manitoba. Le portefeuille tout aussi rempli que la prescription,
l’âge d’or américain venait acheter des médicaments beaucoup moins chers au Canada. Ils repartaient
aux USA le cabas rempli de pilules bleues, par exemple.
Puis Internet est arrivé. Les malheureux du Medicare
ont compris que d’un clic, ils pouvaient avoir accès à
une cyberpharmacie canadienne où on leur propose les
mêmes produits à prix réduit. Elles s’appellent
Canadadrugs.com ou The Canadien Drugstore, pour n’en citer
que deux d’importance.
Selon le type de médicament, les différences avec les
États-unis peuvent être de 50% à 80%. À l’échelle
canadienne, on compte plus de 150 cyberpharmacies,
dont entre le tiers et la moitié sont au Manitoba. La raison
en est que le Manitoba a développé depuis des années
une expertise dans ces échanges.
Selon Pierre Ducharme, pharmacien et secrétaire
général de l’Ordre des pharmaciens du Québec, un tel
commerce ne s’est pas développé chez nous. Les cyberpharmacies sont faites pour nos voisins du Sud. Selon
la Manitoba International Pharmacists Association, les
pharmacies en ligne manitobaines remplissent dans 99%
des cas les ordonnances de clients Américains dont 90%
sont des personnes âgées. Au Manitoba, les pilules sur
le Web sont devenues une affaire de gros sous et
d’emplois, avec 3000 travailleurs du médical virtuel. Le
commerce est rentable, puisque selon Michael Binder,
d’Industrie Canada, les échanges transfrontaliers de
médicaments seraient de 650 millions de dollars à
l’échelle canadienne (la Manitoba International Pharmacists Association revendique 400 millions de dollars
dans ces échanges). D’autres sources évaluent même
l’ensemble de ce commerce à un milliard de dollars. Fini
la start-up de quartier.
Et c’est à partir de là que les choses se gâtent.
Le gouverneur fait son marché
Les institutions officielles y voient un danger pour
notre intégrité physique. Les notes de Santé Canada ne
sont pas élogieuses pour les cyberpharmacies. «Si vous
achetez des médicaments sur Internet, vous mettez votre
santé en danger» peut-on lire sur le site de Santé Canada.
Au Québec, Pierre Ducharme va plus loin: «Les
patients ont besoin tout autant de services pharmaceutiques que de médicaments. Nous croyons donc que
le recours systématique à des moyens techniques qui
privent les patients de contact personnel avec leur
pharmacien n’est pas dans l’intérêt de ces patients. Cela
pourrait d’ailleurs être contraire au Code de déontologie
des pharmaciens».
› Voir CYBERPHARMACIES en page 2
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