Cancer du poumon Augmentation confirmée par le CPHG Une étude sur le cancer du poumon conduite par le Collège des pneumologues des hôpitaux généraux (CPHG) vient d’être publiée. Constat : rôle néfaste du tabac et progression constante. L es résultats de l’étude CPHG confirment les résultats nationaux. Depuis 50 ans, partout dans le monde, le cancer du poumon progresse sans pour cela voir son taux de survie s’améliorer. On peut rappeler que ce taux de survie à 5 ans est de 10 %, sans aucune amélioration depuis 20 ans. L’évolution des cas incidents de cancer bronchopulmonaire, par sexe, entre 1975 et 1995, a été de + 25 % pour les hommes et + 75 % pour les femmes. L’enquête du CPHG montre que les patients sont âgés en moyenne de 64 ans pour 84 % des hommes et 16 % des femmes. Le rôle du tabac est majeur. Cette population de patients compte en effet 40 % d’anciens fumeurs, 52 % de fumeurs actifs et 7 % de non-fumeurs. D’autres facteurs de risque environnementaux sont dus à l’exposition à l’amiante, l’arsenic, aux radiations ionisantes, aux chlorométhyl-éthers, au nickel, et peut-être au radon. Même si des progrès ont été accomplis, le diagnostic intervient encore dans un délai trop tardif (plus de 77 % des cas sont diagnostiqués en phases III et IV). Comme il n’existe pas d’innervation douloureuse, 90 % des symptômes se révèlent en même temps que le diagnostic et 10 % à la radiographie pulmonaire systématique. Dans 45 à 75 % des cas, la toux est un symptôme considéré comme banal chez le fumeur. Les autres symptômes sont l’hémoptysie (27 à 50 % des cas), l’essoufflement (dû à la compression des bronches par la tumeur, 30 à 50 % des cas), la dou- leur thoracique, qui signale une maladie évoluée ou qui atteint la paroi, enfin les symptômes liés aux métastases qui rendent le poumon “silencieux”. L’intérêt de l’enquête est de faire ressortir des caractéristiques plus actualisées par rapport à des données déjà anciennes (1990 et 1995). Ainsi, la fréquence des cancers pulmonaires chez les plus de 70 ans est devenue importante, soit 33 %. Les moins de 40 ans représentent 1,6 % des cas, et 15 % des patients ont moins de 50 ans. L’augmentation du carcinome bronchique primitif concerne aujourd’hui surtout les femmes, soit 16 % de nouveaux cas contre 11 % en 1993. Compte tenu des diverses données, une partie des cancers pourrait s’expliquer par le tabagisme passif (7,2 % n’ont jamais fumé). Cependant, le sevrage tabagique ne semble pas abaisser notablement les risques puisque les anciens fumeurs sont nombreux à développer un cancer bronchique après 10 ans d’arrêt. Ce constat est différent de celui fait en cardiologie où les risques de développer une maladie diminuent rapidement après l’arrêt du tabac. Parmi les cancers du poumon, le cancer à petites cellules atteint environ 20 % des malades et le cancer non à petites cellules (dit du fumeur) représente plus de 80 % des cas. La fréquence des adénocarcinomes est en augmentation. L.G. Étude KBP-2000-CPHG réalisée du 1er janvier au 31 décembre 2000 auprès de 148 services de pneumologie des centres hospitaliers généraux Professions Santé Infirmier Infirmière - No 37 - mai 2002 11