MEMO/97/59 Denver/Bruxelles, le 18 juin 1997 Le sommet de Denver L’Europe veut des engagements fermes en vue de protéger l’environnement au niveau planétaire • L’Union européenne veut protéger l’environnement et progresser sur la voie d’un développement durable, non seulement en Europe, mais aussi au niveau planétaire. • Les sommets de Denver et de New York qui ont lieu ce mois ci offrent une occasion exceptionnelle de manifester clairement et sans ambiguïté la volonté de traiter les grandes questions liées au développement durable cinq ans après la conférence de Rio. • L’Europe doit jouer un rôle essentiel en tant que chef de file. Elle invite ses partenaires dans le monde à prendre de nouvelles initiatives, notamment en ce qui concerne le changement climatique, les forêts, l’eau douce, l’énergie, l’efficacité écologique, les échanges et les finances. • C’est dans les quelques années qui viennent que seront livrées un bon nombre des grandes batailles environnementales. Notre avenir sera compromis si nous n’agissons pas ensemble rapidement et en fixant des priorités. L’Europe doit faire du mois de juin 1997 la croisée des chemins en matière d’environnement planétaire. L’Union européenne est particulièrement active dans les domaines suivants, et elle attend de ses partenaires qu’ils fassent preuve du même degré d’engagement : Le changement climatique Le groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (IPPC) a convenu, en 1995, que les éléments dont on dispose tendent à montrer que les activités humaines exercent sur le climat de notre planète une influence perceptible qui pourrait avoir des effets sensibles, et souvent négatifs, sur de nombreux systèmes écologiques et de nombreux secteurs socio économiques, notamment l’alimentation et les ressources en eau, et sur la santé humaine. Avant même la publication du rapport de l’IPPC, les parties à la convention sur le changement climatique signée à Rio en 1992 ont décidé d’ouvrir des négociations en vue de renforcer les obligations au titre de la convention. Ces négociations doivent se terminer à Kyoto en décembre 1997. Elles visent à quantifier des objectifs de limitation et de réduction en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre selon un calendrier précis. L’Union européenne a toujours considéré que pour les réductions, il faut partir de 1990, et que les réductions doivent être sensibles et réalisées dans les plus brefs délais. Les États-Unis, pays où les émissions par tête sont les plus élevées (selon les prévisions, en 2005, elles seront deux fois supérieures aux émissions dans la Communauté), aimeraient partir d’une date ultérieure et préféreraient ne pas fixer de cibles pour avant 2020. Suite aux préoccupations engendrées par le rapport de l’IPPC, la plupart des parties (notamment tous les membres du G7) ont convenu à Genève, en 1996, que les objectifs en matière d’émissions fixés à Kyoto doivent avoir force obligatoire. Parmi toutesles délégations des pays industrialisés qui préparent la conférence de Kyoto, c’est celle de l’Union européenne dont la position est la plus avancée. La position fondamentale de l’UE a été adoptée lors du Conseil “Environnement” du 3 mars, qui est convenu que l’UE défendra à Kyoto le principe selon lequel tous les pays industriels doivent accepter une réduction de 15 % par rapport à 1990 d’ici à 2010 en ce qui concerne les émissions des trois gaz à effet de serre. Le Conseil est également arrivé à des conclusions sur la manière dont 10 des 15 % de réduction seront répartis parmi les États membres. Forêts Les zones forestières s’accroissent en Europe, mais quasiment partout ailleurs dans le monde, notamment en Sibérie et sous les Tropiques, les forêts naturelles régressent à un rythme inquiétant. La principale cause de destruction des forêts, au moins dans les pays en développement, est le défrichement à des fins agricoles, en vue de nourrir des populations en croissance constante, mais une exploitation forestière non durable joue également un rôle. Pour arrêter la destruction, il faudrait des réformes politiquement difficiles, trouver d’autres sources de revenus à l’exportation et une approche à long terme. L’Union européenne pense depuis longtemps qu’une convention forestière mondiale spécifique est le seul moyen d’obtenir les engagements politiques à long terme et la collaboration internationale qu’exige une gestion durable des forêts. À l’heure actuelle, un certain nombre d’organisations s’occupent des forêts. Une convention serait le cadre idéal pour coordonner tous les efforts. Les rapports réguliers établis par les différents pays dans le cadre d’une convention favoriseraient également les réformes et la coordination. Eau douce, énergie et efficacité écologique L’Union européenne poursuivra les trois initiatives qu’elle a lancées dans le cadre du “Sommet de la terre + 5” : Initiative sur l’eau douce en vue d’un développement durable - l’UE souhaitait voir accorder une importance accrue au niveau international à la sensibilisation à la crise de l’eau qui s’annonce, assurer l’adoption d’une approche plus intégrée englobant la gestion de l’eau et la gestion des terres, et promouvoir une gestion prenant en compte les bassins hydrographiques dans leur totalité, même si cela doit entraîner la participation de plusieurs pays. Cette initiative visait également à rendre plus cohérente l’action des Nations unies dans le domaine de l’eau, et à encourager des associations entre le secteur public et le secteur privé pour accroître les ressources disponibles. 2 Initiative en ce qui concerne une production et une consommation durables de l’énergie - l’énergie soulève déjà un certain nombre de problèmes au regard du développement durable. D’une part, une utilisation non durable de l’énergie entraîne une pollution importante et croissante, et contribue aux changements climatiques. D’autre part, deux milliards de personnes dans les pays en développement n’ont pas accès à des sources énergétiques commerciales. Il est essentiel de satisfaire leurs besoins, mais cela est impossible sous l’angle environnemental si l’on recourt aux sources d’énergie classiques. Il faut dès lors aider ces pays à adopter des politiques énergétiques plus durables, avant même qu’ils ne prennent des engagements en vertu de la convention sur le changement climatique. Initiative en ce qui concerne l’efficacité écologique - la troisième initiative proposée par l’Europe a trait à l’efficacité écologique. Tout au long du XXe siècle, on a mis l’accent sur la productivité du travail. Au siècle prochain, il faudra améliorer considérablement la productivité des ressources pour ne pas aller audelà de la capacité de la terre d’absorber les déchets, et éviter d’aggraver le changement climatique. L’objectif final de la proposition communautaire est d’en arriver à satisfaire les besoins grosso modo de la même façon qu’on y parvient aujourd’hui, mais en utilisant beaucoup moins d’énergie et de matières premières. 3