EPFL - Automne 2015 Analyse III (MA) Série 10 Prof. B. Dacorogna Corrigé 16 novembre 2015 Exercice 1. Soit O ⊂ Ω ouvert et borné, tel que O ⊂ Ω. Nous allons construire une suite (fν ) de fonctions holomorphes qui converge uniformement vers f dans O. Notons M := sup |g(z, t)| < ∞ z∈Ω,t∈[0,1] puisque, par hypothèse, g est bornée. Pour tout ν ≥ 1 soient 0 < aν < bν < 1 définis par 1 1 aν := et bν := 1 − . 4νM 4νM Par hypothèse, g est continue sur Ω×]0, 1[. Par conséquent, g est uniformément continue sur le compact O×[aν , bν ], et donc il existe donc une partition de [aν , bν ], que l’on note (ν) (ν) (ν) aν = c1 < c2 < · · · < cN = bν , N = N (ν) ∈ N telle que sup |g(z, t1 ) − g(z, t2 )| ≤ z∈O 1 , 2ν (ν) (ν) ∀ t1 , t2 ∈ [ci , ci+1 ], 1 ≤ i ≤ N − 1. Enfin, soit fν (z) := N −1 X (ν) (ci+1 − (ν) ci )g (ν) z, ci = i=1 N −1 Z c(ν) X i+1 (ν) i=1 ci (ν) g z, ci dt. Alors, fν est holomorphe dans Ω. Pour tout z ∈ O, on a |f (z) − fν (z)| = Z a Z 1 N −1 Z c(ν) X ν i+1 (ν) g(z, s) − g z, c ds g(z, s)ds + g(z, s)ds + i (ν) bν c 0 i i=1 ≤ M aν + M (1 − bν ) + N −1 (ν) X ci+1 i=1 ≤ (ν) − ci 2ν 1 , ν d’où fν → f uniformément dans O. Par le théorème de Weierstrass, f est holomorphe dans Ω. Exercice 2. 1. Par hypothèse, nous savons que, pour tout a ∈ C (et donc en particulier dans B le disque unité dans C), il existe ma ∈ N avec cma ,a = 0. (1) Pour tout n ∈ N, on définit l’ensemble An par An := {a ∈ B : cn,a = 0}. Par (1), on a que ∞ [ An = B. n=0 Puisque B n’est pas dénombrable, il existe nécessairement m ∈ N tel que Am est également non-dénombrable. 2. Puisque Am ⊂ B et que B est borné, il existe zk ∈ Am et z ∈ C (en fait aussi dans Am ) une suite telle que zk 6= z pour tout k ∈ N et lim zk = z. k→∞ Puisque f (m) (zk ) = m!cm,zk = 0, on conclut par le théorème du prolongement analytique que f (m) ≡ 0 dans C. Il s’ensuit directement que est f est polynôme de degré au plus m − 1. Exercice 3. Comme z0 est respectivement un zéro d’ordre k et l de p et q, on peut écrire p(z) = (z − z0 )k P (z) et q(z) = (z − z0 )l Q(z), où P et Q sont holomorphes et P (z0 ), Q(z0 ) 6= 0. Donc f (z) = (z − z0 )k−l F (z), où F (z) = P (z)/Q(z) est holomorphe et F (z0 ) 6= 0. 1. Si l > k, alors f (z)(z − z0 )l−k = F (z), qui est holomorphe et ne s’annule pas en z0 , par conséquent, z0 est un pôle d’ordre l − k de f . 2. Si k ≥ l, alors f (z0 ) = 0 et donc z0 est un zéro d’ordre k − l de f , puisque F (z0 ) 6= 0. Exercice 4. Par l’exercice précédent, z0 est un pôle d’ordre 1 de f . Par un théorème du cours, le résidu est donné par Rész0 (f ) = lim (z − z0 )f (z) = lim z→z0 z→z0 p(z) q(z) z−z0 = lim z→z0 p(z) q(z)−q(z0 ) z−z0 = p(z0 ) . q 0 (z0 ) Exercice 5. Par le théorème de Laurent, f admet une série de Laurent autour de 0 : f (z) = X cn z n , ∀ z ∈ C \ {0}. n∈Z Comme f est paire, tout les coefficients impairs sont nuls, c’est-à-dire c2k+1 = 0, ∀ k ∈ Z. En particulier, le résidu est nul : Rés0 (f ) = c−1 = 0.