I. BACTERIOLOGIE GENERALE II. RELATIONS BACTERIE-HOTE III. APPLICATIONS « Unité d’Enseignement 2.10.S1 » « Infectiologie-Hygiène » (année 2011-12) ---Professeur Gérard CHABANON Laboratoire de Bactériologie-Hygiène Faculté de Médecine Toulouse-Rangueil IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon I . BACTERIOLOGIE GENERALE INTRODUCTION AU MONDE MICROBIEN GENERALITES 1. Microscope : - apparaît au début du XVII è siècle ; postérieur à la lunette astronomique, postérieure aux lunettes à lire (300 ans), - Anthony Van Leuwenhoeck (Delf) : le plus grand et plus infatigable des observateurs au microscope ; découverte d’un monde vivant, «animacules microscopiques » ; base de la microbiologie mais pas seulement, - constat de l’étendue du monde microbien : air, eau, sol (environnement) et animaux. IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon 2. Terminologie : un repère, le Dictionnaire de la Langue Française par E. Littré, Paris, 1875 ; mots non encore répertoriés : . microbe , mais sont cités « les microscopiques » cad les êtres vivants qui ne peuvent être vus qu’au microscope et, bien entendu les « animacules », . bactérie : terme non encore retenu ; ceux largement décrits : infection, contagion, épidémie et mesures préventives (lazaret, quarantaine) ; exemple : grande peste (XIV è siècle) mais connue et parfaitement décrite bien avant (V-VI av J.C.) ; plus près de nous : choléra (XIXè siècle); progrès des connaissances issus des épidémies… . « virus », terme utilisé mais pour décrire à la fois toutes les substances capables de produire la maladie infectieuse mais également le principe de transmission des maladies contagieuses ; la définition du virus, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est plus tardive. IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon 3.Structure fonctionnelle des bactéries Généralités 1/ Bactéries : plus petits microorganismes vivants connus ; unicellulaires ; font partie des procaryotes. 2/ Nous appartenons aux eucaryotes ; nous sommes des êtres vivants pluricellulaires, nos cellules sont organisées en tissus. Attention ! il existe d’autres organismes vivants, unicellulaires qui sont classés parmi les eucaryotes (champignons, algues, protozoaires…). 3/ Comparaison cellule eucaryote/cellule procaryote : IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon cellule eucaryote cellule procaryote Noyau oui non ; appareil nucléaire membrane nucléaire oui non chromosome oui oui multiple de 2N « diploïde » unique N = 1 « haploïde » multiplication mitose Pluricellulaire bi-partition (scissiparité) 1 cellule mère 2 cellules filles identiques mitochondries (« centrale d’énergie ») oui lieu : intracytoplasmique non lieu de production d’énergie : membrane cytoplasmique paroi absente présente (sauf cellule végétale) (sauf mycoplasmes) IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon 4. Taille(s) et forme(s) : . généralement : taille de 1 à 10 µm ; les morphologies et les types de groupement, reflet du mode de division, sont des critères très utilisés pour identifier les bactéries, . visibles au microscope optique : sphère (cocci), bâtonnets (bacilles), incurvées (vibrions), spirochètes (dispositif optique spécial) ; microscopie optique courant : grossissements de 100 à 1000 fois, . intérêt de certaines colorations : GRAM (positif ou négatif), ZIEHL (mycobactéries)… . microscopie électronique (ultra-structure) : apport considérable par coloration négative ou coupes sagittales; balayage. IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon Morphologie des bactéries D. Clavé - M. Archambaud 2010 Structure bactérienne IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon Eléments constitutifs de la structure bactérienne (1) 1/ cytoplasme, apparaît optiquement « vide » ; contient : - chromosome ou génome de la bactérie (« appareil nucléaire »): . composé d’ADN, double brin, généralement unique, circulaire, . sa réplication (multiplication à l’identique) est la cible d’action de certains antibiotiques (quinolones; rifamycines ; nitro-imidazolés …) . siège de mutations (modification de composition de la chaîne polydésoxyribonucléotidique (ADN) dont certaines peuvent être à l’origine de la résistance de la bactérie aux antibiotiques (résistance aux antibiotiques; mutation de la cible) . le séquençage partiel et mieux encore le séquençage de l’entier chromosome permettent une identification parfaite de la bactérie (méthode d’identification peu utilisée en routine), - plasmides, ADN, support gènes résistance antibiotiques (résistance plasmidique; R enzymatique) / gènes de virulence (facteurs pathogénicité). - ribosomes, regroupés sous forme de polyribosomes, lieu de la synthèse des protéines : polyribosomes + ARNm + ARNt peptides ; cibles d’action de certains antibiotiques (aminoglycosides, tétracyclines, chloramphénicol, Macrolides,Lincosamines,Synegistine…) IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon Eléments constitutifs de la structure bactérienne (2) 2/ membrane cytoplasmique, bi-couche phospholipidique : - participe aux échanges nutritionnels entre la cellule bactérienne et son environnement ; - « centrale » de production d’énergie ; - cible d’action de certains antiseptiques et antibiotiques (polymyxines, nitrofuranes). 3/ paroi - présente chez toutes les cellules procaryotes et chez certaines cellules eucaryotes (végétales), ORIGINALITE - constituée d’une macromolécule très originale : le peptidoglycane, macromolécule rigide (confère à la bactérie sa forme), agencée en maille de filet, rôle protecteur (résistante aux chocs osmotiques), - support du caractère gram positif ou gram négatif (coloration de GRAM), lié à sa composition chimique et à son organisation physique (épaisseur GRAM + > GRAM-) ; très important en pratique : diagnostic bactériologique, action antibiotiques, physiopathologie… IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon Gram positif Sreptococcus Staphylococcus Listeria Clostridium Nocardia Gram négatif entérobactérie Pseudomonas Helicobacter pylori Acinetobacter Eléments inconstants de la structure bactérienne (4) 1. capsule : double extérieurement la bactérie ; plus souvent de nature polysaccharidique (pneumocoque ; méningocoque) mais non exclusivement ; facteur inhibiteur de la phagocytose. Remarque : il peut exister chez certaines bactéries d’autres composés présents à la surface de la bactérie et désignés sous le terme d’exopolysaccharides ou « slime » (chez Pseudomonas aeruginosa ou bacille pyocyanique). 2. fimbriae ou pili ; structures filamenteuses plus ou moins organisées, de nature protéique ; certaines d’entre elles constituent un facteur de pathogéncité (par ex : sont le support de molécules dites « adhésines » car permettent la fixation des bactéries à la surface des cellules des muqueuses). 3. spore ++: lorsque la bactérie se trouve dans des conditions de vie défavorables, elle se transforme en spore (sporulation) : . il s’agit pour la bactérie d’une forme de survie mais aussi de résistance à la dessiccation et à la chaleur ; ce qui explique les températures qu’il faut atteindre au cours des procédures de stérilisation (120°en chaleur humide) pour les tuer ; cette modifi cation de forme est rencontrée chez les bactéries habituellement présentes dans l’environnement : bacillus, clostridium (Clostridium tetani, responsable du tétanos)… IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon « forme végétative » conditions défavorables « germination » « sporulation » conditions favorables « spores » IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon Mode d ’action Les cibles bactériennes des antibiotiques L ’ADN Le ribosome Quinolones Rifamycines Nitroimidazolés Sulfamides Aminosides Macrolides, kétolides Lincosamides Synergistines Tétracyclines Acide fusidique Phénicolés Linezolide La paroi β-lactamines Glycopeptides Fosfomycine La membrane externe Polymyxines Daptomycine II. RELATIONS BACTERIE – HOTE FACTEURS DE PATHOGENICITE DES BACTERIES, leur rôle dans la genèse du processus infectieux Généralités (1) 1. Bactérie « pathogène » : capable de provoquer une maladie infectieuse chez un individu (animaux… plantes) dont les mécanismes de défense sont normaux. 2. Maladie infectieuse : conséquence d’un conflit entre : . capacité d’agression de la bactérie (ou du pathogène : virus, parasites, champignons…) vis-à-vis de l’hôte . mécanismes de défense de l’hôte : « défenses non spécifiques », dites naturelles et « défenses spécifiques », la réponse immunitaire: humorale, cellulaire ; DUALITE. IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon Généralités (2) 3. Maladie infectieuse : description très ancienne dans l’histoire de l’humanité: écrits, momies, représentations peintures/sculptures…) ; particularité, contagiosité, épidémie, mesures préventives (isolement) mais existence de maladies infectieuses non contagieuses (ex: infection urinaire). 4. Lien de causalité maladie/agent pathogène ++ : . historique , compréhension expérimentale de la maladie naturelle - par inoculation de « produits » issus d’un individu malade à un animal sain ou de la bactérie isolée en culture pure ; fin du XIXè siècle, travaux de Pasteur, Koch, … : ex Mycobacterium tuberculosis et le cobaye (tuberculose), - par injection de l’un des « produits » bactériens : toxine tétanique et cobaye (tétanos) ; premier quart du XXè siècle ; « théorie toxinique de la maladie infectieuse », - par vaccination, contre preuve. . aujourd’hui : nous savons que, bien souvent, la genèse de la maladie infectieuse est le résultat de l’action de plusieurs facteurs de pathogénicité que la bactérie en cause peut exprimer. IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon GENERALITES (3) 5. Territorialité : monde septique/monde stérile ++ - nous vivons dans un environnement septique ; microorganismes dans sol, air et eau. - surface de notre corps, revêtement peau et muqueuses ; limite physique, naturelle entre territoires septiques et stériles : -> extérieur, flores microbiennes présentes : muqueuses (oropharynx, digestif, vaginale, surtout) >> peau . . -- -> intérieur, stérile : viscères (cœur, foie, cerveau, muscles, os,..) et liquides organiques (sang, lymphe, LCR, urines…). - composition flores bactériennes humaines: . bactéries « endogènes », « flore commensale » résidente, présente chez tous les individus ; majoritaire (ex : tube digestif : anaérobies ; Escherichia coli et entérocoques…) . bactéries en « transit », issues de l’environnement, quantité variable selon périodes et individus. Association peau/muqueuse + flores microbiennes résidentes: barrière naturelle très efficace contre l’infection. IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon Les flores bactériennes Quantités Flore cutanée Flore oro-pharyngée Flore digestive Flore vaginale =Flores commensales D. Clavé - M. Archambaud 2010 GENERALITES (4) 6. BACTERIES « PATHOGENES » Deux situations à considérer : - - Bactéries pathogènes opportunistes (BPO) : . nombreuses espèces concernées; origine soit bactérie des « flores commensales » soit de « flore de transit , saprophyte» . conditions normales : BPO ne créent pas de maladie infectieuse mais, si conditions « favorables » (occasion fait le larron) – rupture spontanée /provoquée revêtement cutanéomuqueux - -> infection. Remarque : « portage sain ». L’organisme héberge, en l’absence de signe(s) d’infection, une bactérie bien connue pour son pouvoir pathogène; ex : streptocoque A (Streptococcus pyogenes) (angine,…) ou méningocoque (Neisseria meningitidis) (méningite cérébrospinale); le mécanisme du passage d’un simple portage -> maladie déclarée, demeure mal expliqué, IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon GENERALITES (5) - - Bactéries pathogènes spécifiques (BPS) : . nombre limité d’espèces concernées - essai de définition : . dès leur pénétration dans l’organisme (voies naturelles), expression de leur pouvoir pathogène et apparition de l’infection, . leur isolement en culture, à partir d’un prélèvement, est synonyme d’infection ++. ex : Mycobacterium tuberculosis, Brucella, Neisseria gonorrhoeae… Remarque : PATHOVARS ++ : certaines souches, appartenant à une espèce bactérienne donnée, considérée habituellement telle que BPO, peuvent posséder des gènes de virulence -> comportement de BPS ; ex actualité très récente: - souches d’ Escherichia coli, hyper virulentes (graines germées); situation déjà décrite, E.coli -> « maladie des hamburgers » ou Syndrome Hémolytique et Urémique…; - souche de Klebsiella pneumoniae, hyper virulente et multi résistante aux antibiotiques (Inde, Asie -> importation récente en EU). IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon Modélisation du processus infectieux : de la porte d’entrée -> l’infection (1) 1) Colonisation, pénétration/invasion : - peau plus résistante que muqueuses ; certaines bactéries capables pénétrer spontanément peau saine (Leptospires) ; rôle favorisants traumatismes (micro traumatismes, plaies, …), - surface muqueuses, point de départ majorité infections spontanées ++, (spontanées ; provoquées chirurgie, endoscopie) ; . adhésines chez certaines bactéries (fimbriae, cf partie I du cours) facilitent fixation surface muqueuses ; . exopolysaccharides ou « slime » protection bactéries/défenses non spécifiques . Remarques +++: - notre organisme est, en permanence le siège de tentatives de colonisation/invasion par les bactéries et assure leur élimination : arbre respiratoire : escalator mucociliaire ; voies urinaires : jet des urines ; tube digestif : acidité, effet de barrière flore « endogène » …. - dans des conditions normales, les défenses « naturelles » assurent le maintien de la stérilité des tissus s/cut. et s/muqueux ,des viscères et des liquides organiques… - infections dites « épicellulaires » ++ : bactérie infectante n’atteint pas espaces s/cutanés/muqueux. (Bordetella pertussis/coqueluche, Neisseria gonorrhoeae /blénorragie (MST)… IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon Modélisation du processus infectieux : de la porte d’entrée -> l’infection(2) 2) Multiplication/diffusion (tissus, septicémies) ; facteurs bactériens facilitant cette étape : - résistance phagocytose ; capsule (cf partie I du cours) ; survie… - captation du Fe : sidérophores. - résistance pouvoir bactéricide sang (sérum)… - échappement au système immunitaire… 3) Destruction tissus (nécrose…) : action toxines et enzymes bactériens ++ IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon Toxines bactériennes (1) 1) Toxines protéiques : - nombreuses bactéries assurent la synthèse de telles toxines - >300 décrites - par définition, effet biologique constaté à très faibles doses ; armes NBC - conséquences cliniques variées : . soit la toxine est responsable à elle seule de maladie clinique (tox tétanique/tétanos ; tox botulinique/botulisme ; entérotoxine : intoxication alimentaire, choléra… . soit, maladie clinique résultat actions conjuguées toxine(s) + enzymes (s) - classification : . AB toxines, composées de 2 polypeptides : B fixation à la membrane cellulaire (cellule cible) ; A partie active fixation sur la cible, dans la cellule (Tox tétanique, botulinique, entérotoxines….) . toxines cytolytiques, cible = membrane cellulaire ex phospholipase/globules rouges/hémolysine redoutable (Clostridium perfringens) . toxines agissant tels des « super antigènes » c.a.d. -> réponse inflammatoire massive -> « syndrome de choc toxique », pronostic redoutable (staphylococcique, streptococcique) - antigéniques et immunogènes : induisent la synthèse d’anticorps, capables de « neutraliser » le pouvoir tox de la toxine toxine -> anatoxine c.a.d. sous action conjuguée de la chaleur et du formol la protéine perd sa toxicité (détoxification) mais reste antigénique et immunogène -> vaccins anti tétaniques et anti diphtériques. IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon 2) Endotoxines : - nature chimique : Lipide A, en fait un complexe lipopolysaccharidique, désigné par le terme de LPS - enchassé dans la membrane externe de la paroi des bactéries à Gram négatif ; de composition identique pour toutes les BG- antigénique et immunogène (pas intérêt en pratique…) - nombreux effets biologiques (cascade…), quelle que soit l’espèce bactérienne BG- : hyperthermie, leucopénie, libération de médiateurs pro-inflammatoires -> choc hémodynamique endotoxinique ou dit encore « choc septique à Gram négatif » ; redoutable (réanimation). Remarque : une toxine bactérienne (toxine protéique), : ex toxine tétanique (Clostridium tetani/tétanos) ; toxine botulinique (Clostridium botulinum/botulisme) ; entérotoxines (Staphylococcus aureus/intoxication alimentaire ; Vibrion cholerae/choléra IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon En conclusion, Modèle animal : historiquement -> étude du processus infectieux/protection expérimentale : démarche globale dans la connaissance des relations agent pathogène/hôte ; demeure encore aujourd’hui mais, surtout, études de protection (vaccins…) ; autre animal « zebra fish »++ « Théorie toxinique » de la maladie infectieuse : étape historique fondamentale d’investigation (vaccins très efficaces) mais nombre très limité de bactéries concernées ; Concepts actuels : origine du pouvoir pathogène d’une bactérie est « pluri factorielle » « boîte à outils » y compris les facteurs d’échappement aux systèmes de défense de l’hôte (mosaïque antigénique) ; approche génétique « gènes de pathogénicité » -> vaccins du futur ... ; tout individu n’a certainement pas le même statut devant le risque infectieux… IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon Zebrafish III. APPLICATIONS : DIAGNOSTIC BACTERIOLOGIQUE D’UNE INFECTION AU LABORATOIRE Généralités (1) Le diagnostic au laboratoire d’une infection bactérienne repose sur les étapes suivantes : 1. Mise en évidence de la bactérie infectante dans les prélèvements du patient ; diagnostic direct : - réaliser un examen direct, microscopique, des prélèvements ; approche cyto-bactériologique - isoler la bactérie après mise en culture des prélèvements et l’identifier ; tester sa sensibilité aux antibiotiques (antibiogramme) IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon - détection rapide d’Ag bactériens ++ dans les prélèvements : S.pneumoniae (Ag capsulaire, urines,LCR) ; S.pyogenes (gorge) ; Legionella (urines) ; C.difficile (toxine,selles) - détection rapide de gènes (ADN) bactériens d’« intérêt » ; identification bactérie: ex Mycoplasma pneumoniae; gènes de virulence : ex E.coli; gènes résistance aux antibiotiques : ex Staphylococcus aureus… 2. Recherche de la réponse immunitaire du patient à l’infection : diagnostic indirect : - humorale -> AC dans le sérum - cellulaire -> Intra Dermo Réaction ; ex test tuberculinique IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon Généralités (2) Le diagnostic au laboratoire d’une infection bactérienne demande une parfaite concertation entre le médecin, le personnel soignant qui, bien souvent, réalise les prélèvements et le laboratoire d’analyses. Il est essentiel de fournir des renseignements cliniques précis et de les joindre aux prélèvements lors de la demande d’analyse. Il est impératif de respecter les protocoles pour le recueil des prélèvement (asepsie par ex…) ainsi que les conditions optimales d’acheminement des prélèvements au laboratoire (délai, température…) IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon Généralités (3) Les prélèvements doivent être réalisés avant l’administration d’antibiotiques ou au décours d’un arrêt volontaire de l’antibiothérapie (« fenêtre »). La nature du prélèvement est fonction du siège (type) de l’infection (suspicion) : oropharynx / angine ; urine / IU ; sang / septicémie ; expectoration / infection respiratoire ; LCR / méningite… La performance de l’analyse bactériologique dépend en grande partie de la qualité du prélèvement ; la pertinence de l’interprétation du résultat est augmentée par la qualité des renseignements cliniques et thérapeutiques fournis au biologiste. Enfin, au niveau du laboratoire, il y a lieu de distinguer les prélèvements issus selon leurs sites anatomiques : stériles ou septiques (flores commensales : selles (intestin), cavité vaginale, oropharynx et peau -> considérations techniques et interprétation des résultats. IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon EXAMEN DIRECT DU PRELEVEMENT Certains prélèvements sont examinés, d’emblée, directement au microscope après coloration pour examens cytologique (bleu de méthylène, MGG,) et bactériologique (Gram) : ex urines/infection urinaire ; liquide céphalorachidien/méningite purulente ; sécrétions trachéo-bronchiques/infection respiratoire ; ponction abcès… IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon LCR de méningite Coloration de Gram * Polynucléaires * Coques à Gram + (diplocoques) capsulés Pour les liquides biologiques : LCR, L. articulaire … numération et formule des éléments nucléés après cytocentrifugation et coloration D. Clavé - M. Archambaud 2010 MISE EN CULTURE DU PRELEVEMENT Objectif : assurer l’isolement sur milieu solide de colonies bactériennes, point de départ de : - identification -> nom de Genre et d’espèce : ex Staphylococcus aureus, - détermination de sa sensibilité aux antibiotiques ; antibiogramme IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon Milieux de culture : solides ou liquides Isolement sur géloses Conditions de culture Identification des bactéries (besoin de culture pure = isolement de chaque type de colonies) Dénomination Ex:Staphylococcus aureus Staphylococcus epidermidis Escherichia coli D. Clavé - M. Archambaud 2010 Conduite de l’examen bactériologique Jour 1 et jours suivants Bien observer les différentes colonies -> Taille -> Couleur -> Hémolytique ou non… -> Coloration de GRAM sur les différentes colonies D. Clavé - M. Archambaud 2010 Identification des bactéries Nom espèce exemple : Staphylococcus aureus Protéines ADN PCR Amorces spécifiques espèce Amorces spécifiques toxine Identification moléculaire Métabolisme bactérien Enzymes Identification biochimique membrane externe, capsule… Identification antigénique D. Clavé - M. Archambaud 2010 Antibiogramme standard par diffusion en milieu solide D. Clavé - M. Archambaud 2010 Antibiogramme en milieu liquide / automate D. Clavé - M. Archambaud 2010 Temps de réponse des cultures • Au moins 48 heures – Dans la journée pour l’examen direct – 24 h au minimum pour isolement des colonies – 24 h de plus pour l’identification et l’antibiogramme. Temps légèrement raccourcis avec les automates (exemple VitekR, PhoenixR) • Parfois beaucoup plus long • Réponse définitive entre 2 et 15 jours……. D. Clavé - M. Archambaud 2010 COMMENTAIRES (1) Bactérie sensible, de sensibilité intermédiaire ou résistante à un antibiotique : sur quelles bases ? -> détermination de la concentration minimale inhibitrice (CMI) -> comparaison, pour une souche bactérienne donnée et un antibiotique donné, entre la valeur de la CMI et la concentration moyenne obtenue dans le sérum d’un individu lors de l’administration de cet antibiotique à posologie habituelle. La surveillance efficacité/toxicité d’un antibiotique peut imposer, dans certaines situations cliniques, son dosage (aminoglycosides, vancomycine). IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon Antibiogramme en milieu liquide / automate D. Clavé - M. Archambaud 2010 COMMENTAIRES (2) Biologie moléculaire et analyse de l’ADN bactérien : une introduction récente et en plein développement apportant une expertise irremplaçable pour : - détection rapide des bactéries « d’intérêt » dans les prélèvements - identification de certaines espèces bactériennes ++: ex : bactéries de l’environnement/infections humaines - caractérisation d’une souche au sein d’une espèce donnée ++ : . gène(s) de toxine(s) . « marqueur » épidémiologique, par exemple, de « tracer » sa diffusion ; empreintes génétiques : ex Legionella IFSI, UE 2.10.S1, G. Chabanon Document CNR des légionelloses Démarche qualité prise en charge des prélèvements est sous la responsabilité du laboratoire qui doit s’assurer que l’ensemble des actes réalisés lors des phases : pré-analytiques (prescription, prélèvement, collecte des renseignements, transport) analytiques (analyse proprement dite)postanalytiques (expression, interprétation et transmission des résultats) a fait l’objet de procédures écrites et de contrôles de qualité. A chaque étape des mesures de sécurité doivent être prises et respectées. D. Clavé - M. Archambaud 2010