Impact de l’exploitation minière sur les habitats dans la région du Parc National de l’Upemba (PNU), en particulier la réserve naturelle de la Basse-Kando François Muhashy Habiyaremye1 et Laetitia Dupin1 1IRScNB, décembre 2010 I. Introduction ● La biodiversité s’envisage entre autres au niveau des interrelations entre les organismes et leurs milieux ou «habitats», considérés notamment selon leurs dimensions spatiales (Ramade 1993). ● La majeure partie du Katanga correspond au Centre Régional d’Endémisme Zambézien (White 1983) Forêts mésophiles semicaducifoliées zambéziennes Forêts tropophiles zambéziennes ICCN: Monitoring de l’éléphant et de leur habitat dans le PNU Cadre environnemental légal ●Les Aires Protégées (APs) sont particulièrement adéquates pour les évaluations des effets de la «Quête des Ressources» sur la biodiversité dont elles sont sensés constituer des sanctuaires dans la région. ●Nous considérons non seulement les parcs mais aussi leurs territoires annexes: Réserves et/ou domaines de chasse, zones tampons et /ou de transition Référence au cadre légal (suite) En effet, la loi sur le statut de l’IZCN (1975) étend les compétences territoriales de cet institut sur chaque aire protégée et sur une zone de 50 km autour de cette entité. Similitude avec l’agencement territorial .MAB (UNESCO) . Il s’agit simplement d’un cadre statutaire (Stratégie de Séville) adopté en 1995, garantissant l’exécution conforme du programme MAB par les Etats, suivant la notion juridique de soft Law. Compatibilité avec le règlement minier? - article 4 : Des zones interdites « … il ne peut être octroyé des droits miniers ou de carrières, ni érigé une zone d’exploitation artisanale …» - article 5 : Des zones empiétant sur des réserve Prévision obligatoire “des mesures adéquates pour atténuer les effets nuisibles … sur la zone de réserve …ainsi que sur l’objectif en raison duquel la zone de réserve a été établie». Pratiquement, Réserves et/ou domaines de chasse semblent à cheval sur la zone centrale et la zone tampon si l’on se réfère au schéma MAB Disuation momentanée? - L’agriculture itinérante sur brûlis était réduite en particulier dans les parcs, compte tenu de leurs démarcations et des distances les séparant des villages . Incendies accidentels ou volontaires, préparation du charbon de bois, écrémage des essences commerciales ne se faisaient qu’à la dérobée. . La savane arborescente à l’entrée du PNU Sud, juin 2010 Ces actions sont vraisemblablement amplifiées par une quête effrénée des ressources Dans les faits, il n’est pas rare que le règlement soit évité . Infrastructures minières dans la réserve de la Basse-Kando . . Pressions sur les habitats naturels au voisinage des sites miniers Objectif de cette communication Contribuer à l’évaluation de l’impact produit sur les habitats par l’intensification des exploitions minières dans la région du PNU. II. Méthodes Reconnaissance des habitats Codes «Corine Biotope» Ce sont les caractéristiques végétales d'un habitat qui sont retenues pour le définir et le décrire, en se basant sur le fait que les plantes reflètent en quelque sorte la nature, l'évolution des milieu et des écosystèmes. Typologie simplifiée En même temps, les végétations sont présentées aussi simplement que possible (sans recours à la phytosociologie), afin qu’elles puissent être facilement identifiables par des personnes chargées de collecter des données, de faire du monitoring des habitats et/ou de prendre des décisions de conservation des écosystèmes. Collecte des données Séance de LEM Habitats Dans la Basse - Kando Chute Kayo Fiche “LEM Habitats” Constitution d’un herbier de référence Laboratoire d’écologie et de phytobiogéographie, UNILU Monotes katangensis Syzygium guineense Sites prospectés . Vérifications géologiques . . Interprétation - Application du SIG, sur des images Landsat multitemporaires fournies par la télédétection; évaluation de l’occupation de sol au cours de 30 dernières années. - Comparaisons synchroniques des stades dynamiques d’habitats III. Résultats ● Prépondérance d’une dynamique régressive des habitats - Régression des surfaces - Changements diachronique de l’occupation des sols - Etat de Muhulu & des Miombo - Le savanes herbeuse et arbustive ● Dynamique progressive ? Régression des surfaces . . Intrusion des exploitations minières dans les aires protégées Changements diachronique de l’occupation des sols Années 1970 Brûlis et dénudation accentuée Années 1990 Expansion de la végétation Années 2000 Régression de la végétation Etat de Muhulu & des Miombo Ces écosystèmes extrêmement menacés - du fait que le muhulu n’est représentée que par des enclaves restreintes au départ, les étendues de miombo étant également d’avance petites (28 % du territoire katangais selon Vancutsem et al. 2006); - Car ces forêts constituent respectivement un climax et un paraclimax, dont la mise en place est très longue et incertaine surtout dans un contexte de la quête de plus en accrue des ressources. Existence d’ îlots des Mihulu En général des signes de dégradation sont manifestés. L’expansion des Graminées apparaît comme l’un des indicateurs de cet état. Dans une Muhulu intacte, les lianes sont abondantes, les Graminées absentes ou difficilement perceptibles ►►►► Sous-bois d’une Muhulu cernée par des Graminées Exploitations minières dans les miombo . Route d’exploitation: fragmentation de miombo 1. Occupation corollaire à l’exploitation (Kando) Destructions consécutive à l’activité minière Savanisation Habituellement le taux graminéen est réduit dans les Miombo, sauf pour les espèces hémisciaphiles ou de termitières (Setaria termitaria). Il s’avère élevé dans les relevés effectués – signe de dégradation. Ces forêts se transforment vite en savanes, les périodes de leur destruction étant rapprochées. Réduction du nombre de strates et de la richesse spécifique Les savanes herbeuse et arbustive - Sur substrats présumés métallifères Environs de Kayo (PNU) Pentanisia schweinfurthii Hiern Les espèces désignées comme métallophytes n’ont été relevées que dans les savanes herbeuses et arbustives, où elles sont très visibles et même dominantes en période de redémarrage de la végétation après les feux. Site métallifère Basse –Kando Hibiscus rhodanthus Gürke Sur le terrain, il a été rapporté que les sites où poussent des «métallophytes» deviennent la cible des prospections minières. « Métallophytes» et leur statut écologique Références - Malaisse et al. (1999) indiquant les quantités de métaux contenues dans les feuilles des plantes identifiées à Luishwishi - Faucon (2009) qui a appliqué le système de l’IUCN (2001) concernant la menace d’extinction des taxons. Observation - Plantes métallifères confirmées 25% d’espèces; - Espèces présumées métallifères mais non confirmées 7% d’espèces; - Absence d’information antérieure 68% d’espèces Plantes métallifères confirmées Cryptosepalum maraviense Oliv. (25 % d’espèces) (Cuprophilous steppes) Cryptosepalum maraviense Oliv. Xerophyta equisetoides Baker Xerophyta equisetoides Baker Aeschynomene pygmaea Welw. Ex Baker . Teneur assez élevée en Co,Cu,Zn,Cd Eriosema shirense Baker f. . Teneur assez élevée en Co, Cu, Zn, et même très élevée en Cd Gnidia cfr hockii De Wild. Protea welwitschii . Heavy metal soils Métaux surtout Cd Engl. Hibiscus rhodanthus Gürke . Contient très grande quantité de Co, teneurs élevées en Cu et Cd “Métallophytes” non confirmées 7% d’espèces Becium aureoviride . P. A. Duvign. (= Ocimum vanderystii) Gnidia kraussiana Meisn. Absence d’information scientifique Buchnera henriquesii Engl. Batopedina pulvinellata Robbr. Combretum platypetalum M. A. Lawson Welw. Ex Sphenostylis erecta (Baker f.) Hutch. ex Baker f. Triumfetta—> <—Sphenostylis—> Trichodesma physaloides (Fenzl) A. DC. Temnocalyx fuchsioides . (Oliv.) Robyns Triumfetta welwitschii Mast Droogmansia pteropus Baker De Wild. Lannea edulis . (Sond.) Engl Remarque - La non observation des « métallophytes » dans les habitats à forte composante arborescente est probablement due au fait que l’échantillonnage réalisé dans le cadre du « LEM habitats » est basé sur les espèces dominantes; ce qui réduit la chance d’encoder des plantes moins visibles, en particulier au sein d’une végétation comportant un nombre élevé de strates. Dynamique progressive potentielle? Physionomie et florule observées selon les stades de végétations synchroniques sur le terrain. Uapaca – Brachystesia Hyparrhenia spp. Brachystesia –Monotes Uapaca spp.- Hyparrhenia spp. Perspective & Recommandations - Mieux évaluer l’état des aires protégées (APs) statutairement inviolables, renforcer l’argumentation en faveur de la conservation des réserves et domaines de chasses, de même que la surveillance des zones tampons. Faucon (2009) s’est déjà penché sur l’autécologie et le degré de vulnérabilité des métallophytes du Katanga, mais ces investigations ont été faites uniquement dans la zone dévolue à la fonction de développement et non dans les APs proprement dites. - Etendre aux parcs et réserves gérées par l’ICCN, les études entreprises notamment par l’UNILU sur le statut écologique des métallophytes (obligatoires ou facultatives) et leur degré de vulnérabilité au sein des habitats dont les caractéristiques géologiques s’avèrent attrayantes pour le développement des activités minières au sein des ces aires protégées. Faciliter la consolidation des dossiers en faveur de la conservation Mieux faire face aux pressions Promouvoir des gains durables Brachystegia sp. Maintenir la diversité des ressources naturelles Valoriser le patrimoine naturel : Ecotourisme A l’échelle globale, les dépenses dans ce secteur étaient de 684 milliards $ US /an en 2005, soit une moyenne journalière de 2 milliards $, et elles ne cessent d’augmenter: - se baser sur la situation antérieure, documentée dans les publications de l’IPNCB en vue d’accéder à sa part des gains générés par ce gigantesque marché. Renforcer des synergies requises Merci de votre attention!