Les Amis de Thot Amicale Egyptologique 7, rue Auguste Damian - 84000 Avignon 04 90 82 25 52 – 04 90 38 46 32 LETTRE N° 185 Mars 2015 LA SOCIETE EGYPTIENNE DU NOUVEL EMPIRE par Madeleine Cervantès le 20 février 2015 Bien avant la période prédynastique, la vallée du Nil a été occupée par des populations pastorales vivant de céréales, de chasse et de pêche ; très tôt, cette population se donna une organisation exceptionnelle dans l’antiquité, fondée sur la production agricole composée surtout de céréales – blé, orge, lin – collectée par l’état dans les greniers de l’Etat - sauf 10% laissés à l’agriculteur ainsi que la provision nécessaire pour les semences - pour être ensuite répartie entre tous les membres de la société tout en gardant les réserves nécessaires en cas de mauvaises récoltes pour pallier toute crise ; il fallait aussi contrôler le flot de l’irrigation grâce à la construction de canaux et de digues. L’état est gouverné par un roi d’essence divine – le pharaon – à la fois chef d’état, chef des armées et pontife suprême : chef d’état il prend les décisions que l’administration mettra en œuvre aidée de scribes nombreux sous l’autorité du vizir ; chef des armées il doit protéger son peuple des invasions étrangères : après avoir vaincu les Hyksos qui occupaient le nord de l’Egypte, Ahmosis les repoussa jusqu’au Liban, et Thoutmosis III étendit la puissance de l’Egypte jusqu’à l’Euphrate ; mais de grands royaumes comme le Hatti et le Mitanni apparurent et comme l’Egypte, voulurent posséder le cuivre et l’étain qui donnaient le bronze base de l’outillage et de l’armement ; les rivalités entre ces puissances suscitèrent bien des guerres au Nouvel Empire ; plus tard, poussés par la famine, les Peuples de la Mer envahirent le Proche Orient et le déstabilisèrent ; puis les Mycéniens et les Egéens qui possédaient le fer envahirent le Moyen Orient, faisant disparaître de nombreux états ; l’Egypte devint une puissance secondaire dans un monde nouveau. Le pharaon est aussi grand pontife, et pour plaire aux dieux et les inciter à protéger le Double Pays, il doit construire des temples toujours plus nombreux grâce aux richesses rapportées par ses victoires ; mais cette floraison architecturale avait des conséquences sociales : pour assurer l’entretien des temples, le roi devait donner au clergé un territoire et des travailleurs nombreux assurant les cultures et la préparation des offrandes. La société du Nouvel Empire était certes inégale mais le talent pouvait y assurer une réussite sociale ; elle apparaît ouverte aux autres, tolérante, et n’a pas semble-t-il connu l’esclavage. Avant la terrible décadence à partir de la XXe dynastie, ce pays connut une période riche grâce aux victoires de grands pharaons qui furent aussi de grands mécènes amoureux des arts, et qui firent de Thèbes une grande ville internationale où s’épanouit une civilisation brillante qui reste encore une des plus grandes civilisations de l’humanité. Merci à Madeleine de ce brillant exposé et à Daniel pour les photos. NOS PROCHAINS RENDEZ-VOUS AU 30 AVENUE MONCLAR à 18H . le 20 mars : « la poésie en Egypte ancienne, à Sumer et chez les Hébreux » par Monika Thériaud . le 17 avril : « Deir el Bahari, le temple de la reine Hatchepsout » par Nicole Pauzat . le 15 mai : « recherches sur une particularité de l’écriture hiéroglyphique à l’Ancien Empire » par Simon Thuault, doctorant en égyptologie à Montpellier qui nous a proposé une intervention portant sur le sujet de sa thèse : « Avant même son déchiffrement, l’écriture hiéroglyphique fut la source de bien des fantasmes, certains pionniers avançant même que cette écriture était purement figurative – donnant alors lieu à des traductions… hasardeuses. Aujourd’hui, bientôt deux siècles après la Lettre à M. Dacier de J.-F. Champollion, l’étude du système hiéroglyphique constitue l’un des piliers de l’égyptologie, même si de nombreux pans de cette recherche restent à éclairer. A l’Ancien Empire, les scribes n’ont pas hésité à se servir de toutes sortes de jeux graphiques et phonétiques pour agrémenter leurs productions de « figures de style » conférant aux textes une plus forte profondeur esthétique et culturelle. La particularité qui nous intéressera lors de cette communication fut appelée par G. Posener « dissimilation graphique ». Il s’agit, dans le cas de pluriels graphiques notés par le triplement des déterminatifs, de différencier ces mêmes déterminatifs. Par exemple, alors que le mot oiseaux au pluriel, pouvait être écrit, ses trois déterminatifs étaient parfois « dissimilés ». Cette pratique, que l’on retrouve à de nombreuses reprises dans les mastabas privés et les Textes des Pyramides notamment, concerne des mots issus de champs lexicaux divers : alimentation, humanité, faune et flore, architecture… Au travers de cette particularité, qui sera présentée à l’aide de nombreux exemples illustrés, nous pourrons établir que l’étude de l’écriture hiéroglyphique ne peut se défaire de l’étude des signes eux-mêmes, dont l’importance ne s’avère pas purement esthétique, mais également porteuse de nombreuses connotations culturelles. » . le 19 juin : « Fleurs de Pharaon : l’univers végétal des égyptiens dans les temples et les palais » par Yvonne Matossy Cet exposé sera suivi du traditionnel buffet de fin d’année où chacun apporte un petit quelque chose salé ou sucré, l’association fournissant les boissons SEMINAIRES . à Marseille : le 11 avril de 14H à 18H30 : « l’or des égyptiens, de la mine à l’orfèvre » par Laure Bazin et Laurence Caritoux au Musée d’Histoire 2 rue Henri Barbusse . à Montpellier : le 27 juin de l9H30 à 17H30 à la Salle Pétrarque : journée d’égyptologie consacrée aux « Animaux en Egypte ancienne » avec 6 intervenants : 30 euros ; il y a un TER très pratique pour y aller qui part d’Avignon à 7H38 et arrive à 8H46 ; le TER de retour est 8 18H13 ou 19H13 ; il sera mis en vente ce jour-là le volume de la collection CENiM dédié au thème de cette journée VOYAGE 6 Amis de Thot partent visiter les grands musée de la côte est des Etats-Unis du 20 avril eu 2 mai ; gageons qu’ils vont se régaler et nous feront partager leurs visites lors d’un exposé !