Réponse immunitaire de l`hôte dans la symbiose bactérienne

publicité
N° d’ordre 2006-ISAL-00107
Année 2006
Thèse
Réponse immunitaire de l'hôte dans la
symbiose bactérienne intracellulaire du
charançon Sitophilus zeamais
présentée devant
L’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
pour obtenir
le grade de docteur
Ecole doctorale : Evolution, Ecosystèmes, Microbiologie et Modélisation
Spécialité : Analyse et Modélisation des Systèmes biologiques
Par
Caroline ANSELME
Soutenue le 6 Décembre 2006 devant la Commission d’examen
Jury
LEMAITRE Bruno
BOUCHON Didier
FLEURY Frédéric
MOYA Andrés
VOLKOFF Anne-Nathalie
HEDDI Abdelaziz
Rapporteur
Rapporteur
Examinateur
Examinateur
Examinateur
Directeur
2005
SIGLE
ECOLE DOCTORALE
CHIMIE DE LYON
E2MC
E.E.A.
E2M2
EDIIS
EDISS
Math IF
MEGA
NOM ET COORDONNEES DU RESPONSABLE
M. Denis SINOU
Université Claude Bernard Lyon 1
Lab Synthèse Asymétrique UMR UCB/CNRS 5622
Bât 308
Responsable : M. Denis SINOU
2ème étage
43 bd du 11 novembre 1918
69622 VILLEURBANNE Cedex
Tél : 04.72.44.81.83 Fax : 04 78 89 89 14
[email protected]
ECONOMIE, ESPACE ET MODELISATION M. Alain BONNAFOUS
Université Lyon 2
DES COMPORTEMENTS
14 avenue Berthelot
MRASH M. Alain BONNAFOUS
Responsable : M. Alain BONNAFOUS
Laboratoire d’Economie des Transports
69363 LYON Cedex 07
Tél : 04.78.69.72.76
Alain.bonnafous∂ish-lyon.cnrs.fr
ELECTRONIQUE, ELECTROTECHNIQUE, M. Daniel BARBIER
INSA DE LYON
AUTOMATIQUE
Laboratoire Physique de la Matière
Bâtiment Blaise Pascal
69621 VILLEURBANNE Cedex
M. Daniel BARBIER
Tél : 04.72.43.64.43 Fax 04 72 43 60 82
[email protected]
EVOLUTION, ECOSYSTEME,
M. Jean-Pierre FLANDROIS
UMR 5558 Biométrie et Biologie Evolutive
MICROBIOLOGIE, MODELISATION
Equipe Dynamique des Populations Bactériennes
http://biomserv.univ-lyon1.fr/E2M2
Faculté de Médecine Lyon-Sud Laboratoire de Bactériologie BP
1269600 OULLINS
M. Jean-Pierre FLANDROIS
Tél : 04.78.86.31.50 Fax 04 72 43 13 88
E2m2∂biomserv.univ-lyon1.fr
M. Lionel BRUNIE
INFORMATIQUE ET INFORMATION
INSA DE LYON
POUR LA SOCIETE
http://www.insa-lyon.fr/ediis
EDIIS
Bâtiment Blaise Pascal
M. Lionel BRUNIE
69621 VILLEURBANNE Cedex
Tél : 04.72.43.60.55 Fax 04 72 43 60 71
[email protected]
INTERDISCIPLINAIRE SCIENCES-SANTE M. Alain Jean COZZONE
http://www.ibcp.fr/ediss
IBCP
(UCBL1)
7 passage du Vercors
69367 LYON Cedex 07
M. Alain Jean COZZONE
Tél : 04.72.72.26.75 Fax : 04 72 72 26 01
[email protected]
M. Jacques JOSEPH
MATERIAUX DE LYON
http://www.ec-lyon.fr/sites/edml
Ecole Centrale de Lyon
Bât F7 Lab. Sciences et Techniques des Matériaux et des
M. Jacques JOSEPH
Surfaces
36 Avenue Guy de Collongue BP 163
69131 ECULLY Cedex
Tél : 04.72.18.62.51 Fax 04 72 18 60 90
[email protected]
M. Franck WAGNER
MATHEMATIQUES ET INFORMATIQUE
FONDAMENTALE
Université Claude Bernard Lyon1
http://www.ens-lyon.fr/MathIS
Institut Girard Desargues
UMR 5028 MATHEMATIQUES
M. Franck WAGNER
Bâtiment Doyen Jean Braconnier
Bureau 101 Bis, 1er étage
69622 VILLEURBANNE Cedex
Tél : 04.72.43.27.86 Fax : 04 72 43 16 87
[email protected]
MECANIQUE, ENERGETIQUE, GENIE
M. François SIDOROFF
CIVIL, ACOUSTIQUE
Ecole Centrale de Lyon
http://www.lmfa.ec-lyon.fr/autres/MEGA/index.html Lab. Tribologie et Dynamique des Systêmes Bât G8
36 avenue Guy de Collongue
M. François SIDOROFF
BP 163
69131 ECULLY Cedex
Tél :04.72.18.62.14 Fax : 04 72 18 65 37
[email protected]
À ma famille, mes parents et ma sœur qui m’ont soutenue toutes
ces années et qui m’ont permis d’en arriver là… Merci...
Remerciements
Mes remerciements vont aux rapporteurs : Didier Bouchon et Bruno Lemaitre ainsi qu’aux membres du
jury : Frédéric Fleury, Andrés Moya et Anne-Nathalie Volkoff pour avoir accepté de juger ce travail.
Merci également à Pierre Couble, Bernard Duvic, Gérard Febvay et Phillipe Normand pour les discussions constructives menées lors des réunions du comité de pilotage.
Je tiens à remercier tout particulièrement Aziz Heddi, mon directeur de thèse, pour ces quatre années
de recherche passionnantes, pour son optimisme et surtout pour tout ce que j’ai appris…
Un grand merci à Agnès Vallier, sans qui ce travail ne serait pas ce qu’il est. Merci pour son encadrement technique, son aide, son soutien et toutes les heures qu’elle a passées sous la loupe…
Merci aussi à Carole Vincent-Monégat pour son aide, ses précieux conseils -surtout sa technique de
“digestion micro-onde”- et pour toutes nos discussions enrichissantes...
Merci également à Séverine Balmand pour son aide en histologie et Marjolaine Rey pour son aide lors
de l’identification des peptides antibactériens du charançon... en espérant qu’elles ne m’en voudront
pas trop de les avoir embarquées avec moi dans cette galère…
Mes remerciements vont aussi à Gabrielle Duport pour les pucerons aposymbiotiques, Yvan Rahbé pour
son aide et ses conseils à de nombreuses reprises, Paul Nardon pour ses conseils en histologie et
pour avoir partagé avec moi ses connaissances sur le modèle charançon, Anne-Marie Grenier pour la
correction de ce manuscrit et Hubert Charles pour son aide précieuse en statistiques, la lecture critique de cette thèse et son soutien en période de crise…
Merci également à Marie-Odile Fauvarque et toute l’équipe pour nous avoir accueillis à Grenoble, moi et
mes charançons, pour le travail avec Pseudomonas.
Merci à Vicente Pérez-Brocal, Amparo Lattore et Andrés Moya pour le séquençage des EST de charançon et de puceron et à Delphine Charif pour le travail qu’elle a effectué sur ces séquences.
Enfin, je tiens à remercier Gérard Febvay et tous les membres du laboratoire pour leur accueil et leur
soutien au cours de ces quatre années… avec une mention spéciale pour toutes les petites mains qui
m’ont aidée à dissequer les grains de blé, pour Gaby, Isa et Heidi pour les séances “anti-stress” à la
salle de sport et pour Alain qui a régulièrement fleuri mon bureau.
Merci aussi à tous mes amis pour leur soutien,
Merci à Federica pour avoir été là quand j’en avais besoin,
Merci à Jeremy, mon complice,
Et enfin merci à Frédéric, tout simplement.
Sommaire
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
4
Sommaire
ABREVIATIONS ................................................................................................................................................................8
INTRODUCTION ...............................................................................................................................................................9
SYMBIOSE ET IMMUNITE INNEE ............................................................................................................................... 12
1
CONTEXTE BIOLOGIQUE : LA SYMBIOSE ................................................................................ 13
1.1
Les différentes définitions et classifications de la symbiose .......................................... 13
1.2
La symbiose intracellulaire chez les insectes................................................................ 14
1.2.1
1.2.1.1
1.2.1.2
1.2.1.3
1.2.2
1.2.2.1
1.2.2.2
1.3
Caractéristiques du modèle Sitophilus spp. .................................................................. 22
1.3.1
1.3.1.1
1.3.1.2
1.3.1.3
1.3.2
1.3.2.1
1.3.2.2
1.3.3
1.3.3.1
1.3.3.2
2
Biologie de la symbiose intracellulaire chez les insectes .....................................................14
Niveau d’intégration des endocytobiotes .............................................................................14
Rôle des endocytobiotes primaires, impact physiologique ...................................................16
Aspects moléculaires des interactions hôte-symbiote...........................................................17
Evolution des génomes des bactéries symbiotiques intracellulaires......................................19
Augmentation de la vitesse d’évolution...............................................................................19
Réduction de la taille des génomes des endocytobiotes........................................................20
Développement de l’insecte et description des structures symbiotiques ...............................23
Transmission des symbiotes et embryogenèse .....................................................................24
Le développement du bactériome larvaire ...........................................................................24
Développement des bactériomes des cæcums mésentériques................................................25
Quelques aspects de l’interaction hôte-symbiote .................................................................26
Devenir des structures symbiotiques chez les insectes aposymbiotiques...............................26
Contrôle de la densité bactérienne par l’hôte .......................................................................26
Aspects évolutifs de la symbiose chez Sitophilus ................................................................27
Caractéristiques du génome de SOPE..................................................................................27
Histoire évolutive de la symbiose chez les Dryophthoridae..................................................27
L’ IMMUNITE INNEE .............................................................................................................. 30
2.1
La réponse cellulaire ................................................................................................... 33
2.1.1
2.1.2
2.1.3
2.2
La phagocytose par les plasmatocytes.................................................................................33
L’encapsulation par les lamellocytes ..................................................................................34
Les cellules à cristaux et la mélanisation ............................................................................34
La réponse humorale : synthèse des peptides antimicrobiens........................................ 34
2.2.1
2.2.1.1
2.2.1.2
2.2.2
2.2.3
2.2.3.1
2.2.3.2
2.2.4
2.3
2.4
Le corps gras : la réponse systémique .................................................................................35
La voie Toll .......................................................................................................................35
La voie Imd .......................................................................................................................38
Les épithéliums : la réponse locale .....................................................................................39
Reconnaissance des microorganismes .................................................................................40
Les GNBP..........................................................................................................................40
Les PGRP ..........................................................................................................................41
Elimination des microorganismes par les peptides antimicrobiens .......................................48
La réaction de mélanisation ......................................................................................... 50
Conclusion .................................................................................................................. 52
MATERIEL ET METHODES .......................................................................................................................................... 53
1
I NSECTES : ELEVAGE ET MATERIEL BIOLOGIQUE .................................................................... 54
1.1
Le charançon Sitophilus zeamais ................................................................................. 54
1.1.1
1.1.2
1.1.2.1
1.1.2.2
1.1.2.3
1.2
1.2.1
1.2.2
2
Elevage..............................................................................................................................54
Matériel biologique ............................................................................................................54
Larves du quatrième stade et nymphes ................................................................................54
Embryons...........................................................................................................................54
Ovocytes et bactériomes larvaires .......................................................................................54
Le puceron Acyrthosiphon pisum ................................................................................. 55
Élevage..............................................................................................................................55
Matériel biologique ............................................................................................................55
TECHNIQUES HISTOLOGIQUES ............................................................................................... 55
2.1
Fixation des échantillons ............................................................................................. 55
2.2
Double inclusion et coupe ............................................................................................ 56
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
5
Sommaire
2.3
“Fluorescence In Situ Hybridization” (FISH) sur coupes histologiques........................ 56
I NFECTION BACTERIENNE ..................................................................................................... 57
3.1
Culture des souches bactériennes utilisées ................................................................... 57
3.2
Infection des larves de charançon ................................................................................ 58
3.3
Mesure de la croissance bactérienne in larva............................................................... 58
3.4
Infection des pucerons ................................................................................................. 58
4 TECHNIQUES DE BIOLOGIE MOLECULAIRE ............................................................................. 59
4.1
Extraction des acides nucléiques et électrophorèse sur gel d’agarose........................... 59
3
4.1.1
4.1.2
4.1.2.1
4.1.2.2
4.1.2.3
4.1.3
4.1.4
4.2
Northern Blot .............................................................................................................. 61
4.2.1
4.2.2
4.2.2.1
4.2.2.2
4.2.2.3
4.2.3
4.2.3.1
4.2.3.2
4.3
4.3.1
4.3.2
4.3.3
4.4
4.4.1
4.4.2
4.5
4.6
4.7
4.7.1
4.7.2
4.7.3
4.7.4
4.8
4.8.1
4.8.2
4.9
4.9.1
4.9.2
Extraction d’ADN génomique ............................................................................................59
Extraction d’ARN totaux....................................................................................................59
Extraction au Trizol® ..........................................................................................................60
Extraction "RNeasy Mini kit" (QIAGEN) ...........................................................................60
Traitement des échantillons à la DNase...............................................................................60
Electrophorèse sur gel d’agarose ........................................................................................60
Dosage des échantillons .....................................................................................................61
Préparation des membranes ................................................................................................62
Préparation des sondes radioactives ....................................................................................62
Amplification par PCR des fragments d’ADN .....................................................................62
Purification des fragments d’ADN amplifiés .......................................................................63
Marquage radioactif de la sonde .........................................................................................63
Hybridation et révélation....................................................................................................64
Préhybridation-hybridation .................................................................................................64
Lavages, exposition, révélation et normalisation .................................................................64
Soustraction d’ADNc (“Suppressive Subtractive Hybridization”) ................................. 65
Synthèse, amplification et purification des ADNc ...............................................................65
Digestion des ADNc, ligation aux adaptateurs et hybridations .............................................67
Amplification des ADNc soustraits.....................................................................................67
Obtention des séquences des ARNm à partir des EST (RACE)....................................... 68
Obtention des ADNc (RT-PCR)..........................................................................................68
Obtention des fragments d’ADNc (RACE PCR)..................................................................69
Amplification de fragment d’ADN génomique par longue PCR ..................................... 70
Marche sur le chromosome (“Genome Walking”) ........................................................ 70
Clonage des produits de PCR, préparation de l’ADN plasmidique et séquençage. ........ 71
Clonage par “TOPO cloning” (Invitrogen) ..........................................................................71
Transformation des cellules par électroporation ..................................................................72
Préparation d’ADN plasmidique .........................................................................................73
Séquençage des fragments d’ADN ......................................................................................73
RT-PCR quantitative en temps réel .............................................................................. 73
Rétrotranscription des ARNm.............................................................................................74
PCR en temps réel..............................................................................................................75
Macroarrays................................................................................................................ 76
Synthèse des sondes radioactives par rétrotranscription.......................................................76
Préparation des membranes ................................................................................................76
5
TECHNIQUES D ’ ANALYSE DE SEQUENCES .............................................................................. 77
5.1
Analyse des séquences à l’aide du programme Mac Molly Tetra (GeneSoft) ................. 77
5.2
Analyse des séquences par comparaison aux banques de données ............................... 77
5.3
Analyse des EST des banques soustraites ..................................................................... 78
6 TECHNIQUES DE BIOCHIMIE .................................................................................................. 78
6.1
Collecte d’hémolymphe et extraction des peptides ........................................................ 78
6.2
Séparation des peptides de l’hémolymphe par chromatographie liquide à haute
performance (HPLC) .............................................................................................................. 79
6.3
Test d’activité antibactérienne en milieu liquide .......................................................... 80
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
6
Sommaire
RESULTATS..................................................................................................................................................................... 81
1
I DENTIFICATION DES GENES DE LA REPONSE IMMUNITAIRE DE L ’ HOTE ...................................
1.1
Gènes de la réponse immunitaire de Sitophilus zeamais ...............................................
1.2
Gènes de la réponse immunitaire d’Acyrthosiphon pisum ............................................
1.3
Analyse et caractérisation des GRI ..............................................................................
1.3.1
1.3.1.1
1.3.1.2
1.3.2
1.3.2.1
1.3.2.2
1.3.2.3
1.3.2.4
2.
2.1
2.2
82
82
85
86
Analyse globale des banques soustraites .............................................................................86
Expression différentielle des EST de Sitophilus zeamais .....................................................87
Analyse de la banque d’Acyrthosiphon pisum......................................................................90
Caractérisation des GRI de Sitophilus zeamais ....................................................................90
Obtention et analyse des séquences complètes des transcrits des GRI ..................................90
Etude du profil d’expression des GRI .................................................................................97
Mise en place d’une procédure adaptée à l’analyse des séquences des banques soustraites. ..99
Tentative d’identification des peptides antibactériens par une approche biochimique .........100
S YMBIOSE ET IMMUNITE CHEZ S ITOPHILUS ZEAMAIS ..........................................................105
Expression des GRI de Sitophilus zeamais dans le bactériome larvaire .......................105
Caractérisation moléculaire du gène PGRP1 ..............................................................106
2.2.1
Expression du gène PGRP1 en relation avec la densité bactérienne. ..................................106
2.2.1.1 Mesure de la croissance bactérienne dans les larves ..........................................................107
2.2.1.2 Etude de l’expression du gène PGRP1 ..............................................................................108
2.2.2
Expression du gène PGRP1 au cours de développement de l’insecte..................................110
2.2.2.1 Expression du gène PGRP1 à différents stades de développement de l’hôte .......................110
2.2.2.2 Externalisation des endocytobiotes au stade nymphal ........................................................111
2.2.3 Epissage alternatif du gène PGRP1..........................................................................................113
2.2.3.1 Séquençage du gène PGRP1 .............................................................................................115
2.2.3.2 Quantification des deux transcrits alternatifs du gène PGRP1............................................116
DISCUSSION .................................................................................................................................................................. 118
1
2
LA REPONSE IMMUNITAIRE DE L ’ HOTE AUX BACTERIES G RAM (-) .........................................119
LA REPONSE IMMUNITAIRE DE S. ZEAMAIS AUX BACTERIES SYMBIOTIQUES ............................122
2.1
Réponse immunitaire et maintien de la symbiose dans le bactériome ...........................122
2.2 Externalisation des endocytobiotes et activation de la réponse immunitaire de l’hôte au
stade nymphal ...............................................................................................................128
2.3
Une réponse immunitaire spécifique............................................................................129
CONCLUSION................................................................................................................................................................ 131
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES......................................................................................................................... 135
ANNEXES ....................................................................................................................................................................... 149
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
7
Abréviations
aa : acide aminé
ADN : Acide DésoxyriboNucléique
ADNc : Acide DésoxyriboNucléique
complémentaire
ADNg : Acide DésoxyriboNucléique génomique
ADNr : Acide DésoxyriboNucléique ribosomal
ANOVA : ANalysis Of Variance
ARN : Acide RiboNucléique
ARNm : Acide RiboNucléique messager
BET : Bromure d’EThidium
BF2I : Biologie Fonctionnelle, Insectes et
Interactions
BLAST : Basic Local Alignment Search Tool
BSA : Bovine Serum Albumine
DAP : acide DiAminoPimélique
DEPC : DiEthylPyroCarbonate
DMSO : DiMéthylSulfOxyde
DNase : DésoxyriboNucléase
DTT : DiThioThréitol
EDTA : acide EthylèneDiamineTétraAcétique
EST : Expressed Sequence Tag
gapdh : glycéraldéhyde-3-phosphate
déshydrogénase
gb : GenBank
GNBP: Gram-Negative bacteria Binding Protein
GRI : Gène de la Réponse Immunitaire
GSP: Gene Specific Primer
HPLC : High Performance Liquid Chromatography
hr : humidité relative
IAGC : International Aphid Genomic Consortium
IL-1R : InterLeukin-1 Receptor
imd : immune deficiency
IRAK : IL-1 Receptor Associated Kinase
kb : kilobase
LPS : LipoPolySaccharide
MA : Million d’Années
Mb : Mégabase
NF-κB : Nuclear Factor-Kappa B
ORF : Open Reading Frame
p : poids
PAMP : Pathogen Associated Molecular Pattern
PASS : Pea Aphid Secondary Symbiont
PBS: Phosphate Buffer Saline
PCR : Polymerase Chain Reaction
PGN : PeptidoGlycaN
PGRP : PeptidoGlycan Recognition Protein
PO : PhénolOxydase
PPAE (F) : ProPhenoloxydase Activating
Enzyme (Factor)
PRR : Pattern-Recognition Receptor
qsp: quantité suffisante pour
RACE: Rapid Amplification of cDNA Ends
RNAi : RiboNucleic Acid interference
RNase : RiboNucléase
RT : Reverse-Transcriptase
SDS : Sodium Dodécyl Sulfate
SOPE : Sitophilus oryzae Primary Endosymbiont
sp : Swiss-Prot
SPE : Sitophilus Primary Endosymbiont
spp. : abréviation utilisée pour désigner plusieurs
espèces d’un même genre
SSC : Saline Sodium Citrate
SSPE : Saline Sodium Phosphate EDTA
SSTT : Système de Sécrétion de Type Trois
SZPE: Sitophilus zeamais Primary
Endosymbiont
TAE : Tris Acétate EDTA
TLR : Toll-Like Receptor
TNF-α : Tumor Necrosis Factor alpha
UPM : Universal Primers Mix
v: volume
8
Introduction
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
9
INTRODUCTION
“On peut concevoir la symbiose, à l’origine, comme une infection
bactérienne au sens pathologique du mot. La lente adaptation de
ces bactéries à un même organisme a progressivement diminué
leur virulence jusqu’à les rendre complètement inoffensives pour
l’hôte.”
A. PAILLOT, “L’infection chez les insectes :
immunité et symbiose” (1933).
L’intérêt de cet entomologiste lyonnais pour l’étude des “maladies des insectes” est né en 1912, dans le cadre d’un projet visant à utiliser des parasites microbiens dans la lutte contre les insectes nuisibles. Pensant qu’aucun
résultat ne serait obtenu avec les microorganismes sans la connaissance des
phénomènes pathologiques qu'ils entraînent, A. Paillot entreprend alors
l’étude de l'immunité des insectes. Au cours de ses recherches, il constate
“l’existence de processus différents de ceux qui ont été mis en évidence
chez les vertébrés supérieurs”, processus qu’il décrit dans son livre “L'infection chez les Insectes” (Paillot, 1933).
A la même époque, P. Buchner publie un ouvrage recouvrant
l’ensemble des connaissances acquises sur la symbiose chez les insectes
(Buchner, 1930). Fasciné par l’origine bactérienne des symbiotes chez le
puceron, A. Paillot consacre une partie de ses recherches à l’étude de la
symbiose dans ce groupe d’insectes ravageurs des cultures. Non convaincu
par le rôle des symbiotes dans le métabolisme de leur hôte, A. Paillot rapproche les processus symbiotiques des processus infectieux. Il pense que la
symbiose “ne devrait plus être considérée, chez les pucerons tout au moins,
comme une association étroite de deux êtres vivants retirant chacun un
égal bénéfice de la vie en commun, mais comme une infection bactérienne
normale, équilibrée par des réactions d’immunité semblables à celles qui
se produisent dans l’organisme des insectes inoculés avec des bacilles peu
pathogènes”.
Bien qu’A. Paillot ait très largement sous-estimé l’impact des
symbiotes sur les caractères de fitness de leur hôte, il a eu le mérite
d’introduire dans la symbiose les notions d’infection et d’équilibre assuré
par les réactions immunitaires. Ces notions, qui ont ouvert des perspectives
nouvelles sur la conception générale de la symbiose, ont néanmoins été très
peu abordées jusqu’à nos jours.
Chez les insectes, de nombreuses espèces nécessitent pour leur
survie et leur reproduction, la présence de bactéries symbiotiques intracellulaires (ou endocytobiotes). Les bactéries sont localisées dans des cellules
spécialisées, appelées bactériocytes, qui sont parfois groupées entre elles
pour former un organe, le bactériome (Buchner, 1965). Ces vingt dernières
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
10
INTRODUCTION
années, la recherche sur les symbioses d’insectes s’est principalement focalisée sur la physiologie des interactions, la phylogénie des symbiotes et
l’évolution moléculaire des génomes bactériens, en relation avec les
contraintes du milieu intracellulaire. L’étude des endocytobiotes d’insectes
1
a notamment permis d’étayer l’hypothèse de leur origine “pathogène” en
raison de leur proximité phylogénétique avec des bactéries parasites ou pathogènes (Charles et al., 2001 ; Dale et al., 2002 ; Lefèvre et al., 2004).
Par ailleurs, deux études sur les interactions moléculaires hôtesymbiote, menées récemment chez le charançon Sitophilus zeamais et le
puceron Acyrthosiphon pisum, ont mis en évidence, pour la première fois
dans les symbioses d’insectes, la surexpression de gènes de la réponse immunitaire dans les bactériocytes (Heddi et al., 2005 ; Nakabachi et al.,
2005). La surexpression de ces gènes dans l’organe symbiotique suscite de
nombreuses interrogations concernant le mode de perception des endocytobiotes, leur persistance dans les bactériocytes, et le rôle éventuel de
l’immunité innée dans le contrôle des endocytobiotes.
L’objectif de ma thèse était de caractériser les aspects immunitaires de l’interaction hôte-symbiote, et leur évolution en relation avec
l’évolution des capacités infectieuses des endocytobiotes. Dans ce travail,
nous nous sommes d’abord attachés à identifier et caractériser, chez le charançon S. zeamais et le puceron A. pisum, les gènes de la réponse immunitaire par une approche de soustraction d’ADNc. L’analyse du profil
d’expression des gènes de la réponse immunitaire dans le bactériome du
charançon a ensuite permis d’aborder les mécanismes immunitaires qui
permettraient le maintien de la symbiose. Cette analyse nous a également
permis d’émettre l’hypothèse d’un contrôle de la localisation des endocytobiotes par l’immunité de l’hôte. Enfin, j’ai complété cette étude par
l’analyse d’un gène de la famille des “PeptidoGlycan Recognition Proteins” (PGRP), qui pourrait représenter un gène essentiel dans l’adaptation
de la réponse immunitaire de l’hôte au maintien de la symbiose.
Pour introduire ce travail sur la symbiose et l’immunité de
l’insecte, il me paraît nécessaire de présenter d’abord certains aspects de la
symbiose intracellulaire et de décrire les mécanismes généraux de la réponse immunitaire des insectes.
1
On désigne ici par “pathogène”, un microorganisme possédant les gènes nécessaires à l’invasion de
l’hôte et éventuellement, à la pathogénicité.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
11
Symbiose et Immunité innée
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
12
Symbiose et Immunité innée
1
Contexte biologique : La symbiose
Le terme de symbiose a été introduit pour la première fois en biologie par
Frank (1877) et De Bary (1879) pour désigner une association entre deux
organismes spécifiquement distincts. Cette définition, très générale, inclut
donc aussi bien les associations mutualistes, où les deux partenaires bénéficient de l’association, que les associations parasitaires, où l’un des partenaires vit aux dépens de l’autre. Depuis cette définition, le terme de symbiose a engendré de nombreuses confusions, probablement du fait de
l’utilisation de ce terme dans des expressions socioculturelles pour évoquer
des relations plutôt harmonieuses. Il en résulte qu’au sein de la communauté scientifique, la notion de symbiose est souvent rapprochée de celle de
mutualisme et, de ce fait, opposée à celle de parasitisme (Nardon et Grenier, 1993). Dans cette thèse, je désignerai donc par le terme de symbiose,
les associations qui se placent dans un continuum phénotypique allant du
parasitisme au mutualisme.
1.1
Les différentes définitions et classifications de la symbiose
La symbiose est un phénomène largement répandu dans la nature et qui se
manifeste par une grande diversité aussi bien dans les partenaires impliqués, que dans les formes d’associations. Elle implique généralement des
organismes phylogénétiquement distants, et l’association peut se limiter à
deux partenaires (monosymbiose) ou impliquer plusieurs partenaires (plurisymbiose). Il existe aussi des situations d’hypersymbiose, comme chez les
aleurodes qui hébergent une β-protéobactérie à l’intérieur de laquelle vit
une γ-protéobactérie (von Dohlen et al., 2001). Par ailleurs, on peut distinguer les ectosymbioses, où le symbiote est à l’extérieur de son hôte, et les
endosymbioses où le symbiote vit à l’intérieur de l’hôte. La localisation du
symbiote dans l’organisme hôte donne lieu à une seconde distinction entre
les endosymbioses extracellulaires comme la symbiose digestive, et les endocytobioses, où le symbiote vit à l’intérieur des cellules de l’hôte
(Schwemmler, 1980). Toutefois, le terme “endosymbiont” regroupe, dans la
littérature anglophone, à la fois les endosymbiotes et les endocytobiotes,
alors que les symbiotes du tube digestif qui sont extracellulaires sont qualifiés de “gut symbionts”.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
13
Symbiose et Immunité innée
1.2
La symbiose intracellulaire chez les insectes
Il est difficile de dire avec précision quand les premiers insectes sont apparus, mais les éléments fossiles apportent la preuve de leur existence dès le
dévonien (de -408 MA à -360 MA environ). Les insectes ont traversé plusieurs âges géologiques et constituent aujourd’hui le groupe animal le plus
représenté sur terre. Il existe actuellement plus de 1,4 millions d’espèces
d’insectes décrites, ce qui représente environ 80% de la biodiversité totale.
Ce nombre qui est certainement sous-estimé, pourrait atteindre entre 30 et
50 millions d’espèces selon Erwin (1997).
Cette forte représentation des insectes résulte de leur capacité de
diversification et d’adaptation à différentes niches écologiques, y compris
celles qui sont nutritionnellement déficientes. La conquête de ces niches
déficientes, comme la sève phloémienne des végétaux, les grains de céréales, ou encore le sang des mammifères, aurait été facilitée par la présence
de bactéries symbiotiques intracellulaires (Buchner, 1965). Grâce aux nouvelles capacités physiologiques apportées par la bactérie, l’endocytobiose
constitue un élément essentiel dans le pouvoir adaptatif des insectes. Aujourd’hui, on estime à plus de 10% le nombre d’espèces qui dépendent
d’endocytobiotes pour leur viabilité et leur reproduction (Buchner, 1965 ;
Moran et Telang, 1998 ; Moran et Baumann, 2000).
Dans cette partie, il ne s’agit pas de développer de manière exhaustive tous les aspects de la symbiose intracellulaire d’insectes, mais de
présenter les aspects en relation avec le travail réalisé dans cette thèse. Ces
aspects seront abordés essentiellement à travers le modèle Sitophilus“Sitophilus Primary Endosymbiont” (SPE), mais les caractéristiques
d’autres modèles de symbioses seront également évoquées.
1.2.1
Biologie de la symbiose intracellulaire chez les insectes
1.2.1.1 Niveau d’intégration des endocytobiotes
Chez les insectes, on distingue différents types d’endocytobioses
bactériennes en fonction de la représentation des symbiotes dans les populations d’insectes et de leur impact sur la physiologie et la reproduction de
l’hôte.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
14
Symbiose et Immunité innée
1.2.1.1.1 Les symbioses primaires
La symbiose est qualifiée de primaire lorsque l’hôte dépend du symbiote
pour sa survie et sa reproduction, et lorsque le symbiote est représenté dans
toutes les populations de l’espèce d’insecte.
Parmi les caractéristiques de ces symbioses, il existe une localisation des bactéries dans des cellules spécialisées appelées bactériocytes. La
localisation des bactériocytes et leur organisation présentent une grande variabilité entre les différents groupes d’insectes (Buchner, 1965). Ainsi, chez
les glossines (Aksoy, 2000) et les charançons (Nardon et Wicker, 1981), les
bactériocytes sont regroupés pour former un organe, le bactériome. On observe également un regroupement des bactériocytes chez les pucerons, mais
la structure reste plus lâche (Buchner, 1965). Chez les fourmis et les blattes, en revanche, les bactériocytes ne sont pas regroupés en un organe mais
disséminés entre les cellules intestinales et les cellules adipeuses, respectivement (Buchner, 1965). A l’intérieur des bactériocytes, les bactéries sont
soit libres dans le cytoplasme comme chez les charançons, soit entourées
d’une membrane de type vacuolaire appelée M3 comme chez les pucerons ;
M1 et M2 étant les deux membranes des bactéries Gram (-).
L’autre caractéristique des endocytobiotes primaires est leur
transmission maternelle. Le mode le plus fréquent est la transmission par
voie ovocytaire, mais il existe d’autres modes comme la transmission par
contamination intra-utérine chez les larves de glossines (Aksoy, 2000) ou
encore la réinfection des jeunes embryons parthénogénétiques à un stade
très précoce chez les pucerons (Buchner, 1965 ; Braendle et al., 2003 ;
Miura et al., 2003). Les mécanismes de ces réinfections embryonnaires restent pour l’instant mal caractérisés. Il pourrait s’agir d’un phénomène passif, par endocytose, ou actif, par l’utilisation d’un système bactérien impliqué dans l’invasion cellulaire. Chez le puceron, la présence de la membrane
M3 suggère que ce processus d’infection implique l’endocytose de Buchnera. Cette hypothèse semble confirmée par les résultats de microscopie électronique obtenus récemment par l’équipe de T. Fukatsu (Koga et al., 2006).
1.2.1.1.2 Les symbioses secondaires
En plus des endocytobiotes primaires obligatoires, les insectes peuvent posséder des symbiotes dont la fonction et l’impact sur la physiologie de l’hôte
restent mal élucidés. Ces symbiotes, dits secondaires ou facultatifs, ne sont
pas présents dans toutes les populations d’insectes, sont transmis aussi bien
verticalement qu’horizontalement et ne possèdent pas toujours de spécificité tissulaire. Chez les pucerons, les symbiotes secondaires occupent des
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
15
Symbiose et Immunité innée
bactériocytes dits secondaires, différents des bactériocytes renfermant le
symbiote primaire Buchnera (Fukatsu et al., 2000 ; Koga et al., 2003).
Chez la glossine, le symbiote secondaire, Sodalis, infecte les cellules de divers tissus, principalement l’intestin, et peut aussi se retrouver libre dans
l’hémolymphe de l’insecte.
1.2.1.1.3 Les symbioses à Wolbachia
De très nombreuses espèces d’insectes (15-20%), ainsi que d’autres invertébrés, vivent également en symbiose facultative avec Wolbachia. Cette
bactérie, qui appartient au groupe des α-protéobactéries et qui est très proche des Rickettsia, est connue pour son impact sur la reproduction des invertébrés (Werren, 1997 ; Jeyaprakash et Hoy, 2000). Elle manipule la reproduction de son hôte en faveur de sa transmission à la descendance, via
quatre mécanismes connus : l’incompatibilité cytoplasmique, la parthénogenèse, la féminisation des mâles génétiques et le “male-killing”
(Breeuwers et Werren, 1990 ; Rigaud et al., 1991 ; Stouthamer et al.,
1999 ; Fialho et Stevens, 2000).
Contrairement aux endocytobiotes primaires, Wolbachia infecte
l’ensemble des tissus de son hôte. Elle se trouve néanmoins souvent à forte
densité dans la lignée germinale, où elle exerce son rôle sur la reproduction
(Dobson et al., 1999). Elle est transmise verticalement aux descendants,
comme les symbiotes primaires, mais elle peut utiliser également des transferts horizontaux pour infecter de nouvelles populations (Vavre et al.,
1999). Bien que Wolbachia soit généralement sans effet sur la fitness de
l’hôte, il existe toutefois quelques exemples de souches indispensables à la
reproduction de leur hôte comme chez Asobara tabida (Hymenoptera,
Braconidae) où Wolbachia est nécessaire à l’ovogenèse (Dedeine et al.,
2001). Il existe également des souches pathogènes qui entraînent la mort de
l’hôte (McGraw et O'Neill, 2004).
1.2.1.2 Rôle des endocytobiotes primaires, impact physiologique
Les premières études consacrées à la symbiose chez les insectes étaient essentiellement centrées sur des travaux histologiques. La symbiose était une
curiosité biologique et les chercheurs, fascinés par les structures symbiotiques, tentaient de décrire ces structures et de comprendre le processus de
transmission des symbiotes à la descendance, ainsi que leur interaction
avec l’embryogenèse.
Les études du rôle des endocytobiotes sur la physiologie et la
reproduction de leur hôte, se sont développées plus récemment grâce à
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
16
Symbiose et Immunité innée
l’obtention, en laboratoire, de souches dépourvues artificiellement de symbiote (souches aposymbiotiques). La comparaison des souches apo- et symbiotique a ainsi permis de mettre en évidence l’impact du symbiote sur les
caractères de fitness de l’hôte. Chez le charançon Sitophilus oryzae par
exemple, l’élimination de l’endocytobiote entraîne une augmentation de la
durée de développement, une baisse de la fertilité et la perte de l’aptitude
au vol chez les adultes (Nardon et Wicker, 1981 ; Grenier et al., 1994). Des
perturbations physiologiques similaires ont aussi été observées chez
d’autres insectes symbiotiques comme les blattes, les punaises ou les glossines. Chez le puceron, l’élimination des endocytobiotes entraîne, en plus,
la stérilité de l’hôte (Sasaki et al., 1991 ; Rahbé et al., 1993 ; Iimura et al.,
1995).
Puisque la plupart des insectes symbiotiques se développent dans
des milieux pauvres ou déséquilibrés nutritionnellement, les causes de ces
perturbations physiologiques ont été recherchées au niveau d’éventuelles
complémentations nutritionnelles par le symbiote. Ainsi, grâce à des approches biochimiques, il a été montré que les endocytobiotes fournissaient à
leur hôte des nutriments comme les vitamines ou les acides aminés.
Buchnera, le symbiote du puceron, fournit à son hôte les acides aminés essentiels comme la thréonine, la lysine et l’isoleucine dont est dépourvue la
sève phloémienne (Sasaki et Ishikawa, 1994 ; Febvay et al., 1995).
Wigglesworthia, le symbiote de la glossine, fournit également à son hôte
les vitamines sous représentées dans le sang des mammifères (Aksoy,
2000). Chez Sitophilus, les endocytobiotes fournissent à leur hôte des vitamines indispensables telles que la riboflavine, l’acide pantothénique et la
biotine (Wicker, 1983). Par le biais de ces vitamines, il a été montré que le
symbiote influence le métabolisme mitochondrial en augmentant les activités enzymatiques spécifiques du cycle de Krebs et de la chaîne respiratoire
(Heddi et al., 1993). Ces améliorations du métabolisme énergétique ont un
impact direct sur l’aptitude au vol des souches symbiotiques (Grenier et al.,
1994).
1.2.1.3 Aspects moléculaires des interactions hôte-symbiote
La première étude de l’interaction moléculaire hôte-symbiote au niveau des
bactériocytes a été réalisée, chez le charançon, par une approche de soustraction d’ADNc (Heddi et al., 2005). Grâce à cette approche, qui consiste
à identifier les gènes de l’hôte surexprimés dans le bactériome, il a été
montré qu’une proportion importante de gènes surexprimés correspond à
des gènes impliqués dans le transport et le métabolisme des sucres. Ceci est
probablement lié à une absorption importante de sucres par le bactériome
qui est accolé au tube digestif. Une analyse par HPLC a permis d’étayer
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
17
Symbiose et Immunité innée
cette hypothèse grâce à la mise en évidence d’une accumulation de fructose
et de polyols (sorbitol et mannitol) dans le bactériome (Heddi et al., 2005).
L’assimilation de ces sucres serait réalisée en partie par l’endocytobiote
SPE qui a conservé les gènes impliqués dans le catabolisme des sucres dérivés des plantes et les gènes impliqués dans le transport des polyols (Rio et
al., 2003 ; séquençage en cours du génome). L’approche soustractive a également mis en évidence la surexpression de gènes de stress et de gènes impliqués dans le trafic vésiculaire. La surexpression des premiers a été interprétée comme un moyen de limiter les effets nocifs du métabolisme intense
des sucres et de la synthèse de réactifs oxygénés. Pour les seconds, ils seraient impliqués dans l’exportation, vers l’insecte, des métabolites synthétisés dans les bactériocytes. Enfin, contrairement à ce qui a été décrit jusqu’à
présent dans les autres modèles de symbiose, le bactériome des charançons
du genre Sitophilus surexprime au moins un gène de la réponse immunitaire. Il s’agit d’un gène de la famille des “PeptidoGlycan Recognition Proteins” (PGRP) homologue du PGRP-LB de Drosophila melanogaster
(Heddi et al., 2005).
Une autre étude du profil transcriptionnel des bactériocytes a
également été réalisée chez le puceron, par l’équipe de Fukatsu (Nakabachi
et al., 2005), à travers une analyse des EST bactériocytaires par PCR
quantitative en temps réel. En accord avec le rôle nutritionnel de Buchnera,
plusieurs gènes impliqués dans l’utilisation des acides aminés essentiels
synthétisés par le symbiote sont surexprimés dans les bactériocytes. En
revanche, puisque le puceron fournit à Buchnera des acides aminés non essentiels que le symbiote ne peut pas synthétiser, ce sont les gènes impliqués
dans la synthèse et non dans l’utilisation de ces derniers qui sont surexprimés dans ces cellules. Les bactériocytes surexpriment également des gènes
impliqués dans le transport mitochondrial et le transport vésiculaire, ce qui
souligne le rôle des bactériocytes dans l’échange de métabolites et de substrats entre l’hôte et le symbiote. Enfin, le gène le plus exprimé dans les
bactériocytes code un lysozyme de type i, une enzyme bactériolytique qui
pourrait jouer un rôle dans le contrôle et le maintien des endocytobiotes
(Nakabachi et al., 2005).
Les études d’Heddi et al. (2005) et de Nakabachi et al. (2005)
rapportent des résultats similaires qui soulignent la surexpression de gènes
impliqués dans le transport et dans le métabolisme des sucres et des acides
aminés, respectivement, en relation avec le rôle nutritif des symbiotes. Ces
deux études ont également mis en évidence la surexpression de gènes impliqués dans la réponse immunitaire de l’hôte, ce qui suggère l’implication
des voies immunitaires dans le contrôle et le maintien des symbiotes dans
le bactériome.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
18
Symbiose et Immunité innée
1.2.2
Evolution des génomes des bactéries symbiotiques intracellulaires
Ces dix dernières années, les données issues de la génomique et de la postgénomique ont permis de mettre en évidence que le génome des bactéries
strictement intracellulaires est soumis à une évolution différente de celle du
génome des bactéries libres.
1.2.2.1 Augmentation de la vitesse d’évolution
Le mode de vie strictement intracellulaire conduit à un isolement des endocytobiotes qui empêche toute recombinaison avec des bactéries libres. Par
ailleurs, le mode de transmission maternel des endocytobiotes est responsable d’un fort goulot d’étranglement : à chaque génération, seul un petit
nombre de bactéries est transmis à la génération suivante pour engendrer la
population bactérienne de la descendance. Associés au “cliquet de Muller”
(c’est-à-dire l’accumulation de mutations de manière irréversible du fait de
l’absence de recombinaison), ces goulots d’étranglement successifs vont
accélérer les effets de la dérive génétique et favoriser la fixation de mutations délétères (Moran, 1996).
L’isolement des endocytobiotes dans les bactériocytes et leur
transmission strictement maternelle augmentent donc de façon drastique la
vitesse d’évolution des génomes, ce qui augmente l’influence des biais mutationnels. On observe ainsi chez toutes les bactéries intracellulaires, des
compositions en bases A et T très fortes (Tableau I). Ce biais de composition vers les bases A et T s’expliquerait par le moindre coût métabolique
pour la synthèse de ces deux bases (Rocha et Danchin, 2002). Par ailleurs,
on observe également une réduction de la taille des génomes chez ces bactéries (Tableau I).
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
19
Symbiose et Immunité innée
Buchnera (M)
Insecte hôte
du (Gil
génome
Taux de(Akman
GC
Référence
(Charles
et Ishikawa,Taille
1999)
et al., 2002)
et al.,
2002)
(Gil et al., 2003) (Charles et al., 1997) (Heddi et al., 1998)
Ch arles et al. (1999)
Pucerons
d e 450 à 670 kb
26%
(Toh et al., 2006) (Sun et al., 2001) (Smith et al., 1987)Gil et al. ( 2002)
Wigglesworthia (M)
Bloch m annia (M)
Mouche tsé-tsé
Fourmis
de 697 à 770 kb
705 kb
22 à 40%
27%
S0PE (M)
Charançon
3 Mb
54%
Sodal i s (M)
Wol b achia (P)
E. coli K-12
Mouche tsé-tsé
Invertébrés
Bactérie libre
4,2 Mb
de 0,95 à 1,66 Mb
4,6 Mb
55%
40%
53%
Akman et al. (2002)
Gil et al. (2003)
Charles et al. (1997)
Heddi et al. (1998)
Toh et al. (2006)
Sun et al. (2001)
Smith et al. (1987)
Tableau I : Taille du génome bactérien et contenu en bases G et C de quelques
symbiotes intracellulaires d’insectes. M, bactérie mutualiste ; P, bactérie parasitaire.
Une autre conséquence évolutive de l’isolement et de la transmission verticale des endocytobiotes est la mise en place d’une co-spéciation
entre l’hôte et son symbiote comme le montre la congruence des arbres
phylogénétiques des hôtes et ceux des endocytobiotes.
1.2.2.2 Réduction de la taille des génomes des endocytobiotes
La plupart des bactéries intracellulaires obligatoires se caractérisent par un
génome très réduit par rapport aux bactéries libres, qu’il s’agisse de bactéries mutualistes ou de bactéries parasitaires (Tableau I). Cette caractéristique s’expliquerait par la perte de gènes devenus “inutiles” dans la nouvelle
unité co-évolutive. Cette perte serait due à un relâchement de la pression de
sélection sur les gènes qui, via l’accumulation de mutations, deviendraient
non fonctionnels et finiraient par être éliminés du génome bactérien.
Le séquençage des génomes de bactéries pathogènes et de plusieurs symbiotes primaires (Buchnera, (Shigenobu et al., 2000), Wigglesworthia (Akman et al., 2002) et Blochmannia (Gil et al., 2003)), et secondaires (Sodalis (Toh et al., 2006)), ont permis de déterminer quels
étaient les gènes affectés par la réduction du génome et donc, par conséquent, d’identifier les gènes essentiels à l’interaction hôte-symbiote. En effet, les données de génomique comparative entre les bactéries symbiotiques
et les bactéries intracellulaires pathogènes (Rickettsia, Mycoplasma et
Chlamydia) montrent que les délétions géniques ne se font pas d’une façon
aléatoire, mais qu’elles sont soumises à des pressions de sélection exercées
par le mode d’interaction entre l’hôte et la bactérie (résumé dans
Wernegreen, 2002).
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
20
Symbiose et Immunité innée
- gènes des voies métaboliques
Contrairement aux bactéries pathogènes dont les capacités
métaboliques ont été largement altérées puisqu’elles vivent aux dépens de
l’hôte, les endocytobiotes mutualistes ont conservé les fonctions de biosynthèse des constituants nécessaires à la survie et à la reproduction de leur
hôte. Ils auraient, en revanche, perdu les gènes des voies métaboliques redondantes avec le métabolisme de l’hôte, ou inutiles par rapport au milieu
nutritionnel dans lequel l’insecte se développe (Shigenobu et al., 2000 ; Rio
et al., 2003 ; Toh et al., 2006). A titre d’exemple, Buchnera a perdu les gènes codant les voies de biosynthèse des acides aminés non essentiels pour
le puceron, mais elle a conservé les voies de biosynthèse des acides aminés
essentiels que le puceron ne peut pas synthétiser (Shigenobu et al., 2000).
Un autre exemple concerne le symbiote secondaire de la glossine qui a perdu les gènes codant des enzymes glycolytiques, comme la galactosidase et
la glucosidase, qui sont inutiles compte tenu du faible taux des substrats de
ces enzymes dans le sang des mammifères (Toh et al., 2006).
La perte de gènes métaboliques contribue grandement à la dépendance de l’endocytobiote vis-à-vis de son hôte, ce qui explique, en partie,
que la plupart des endocytobiotes ne soient pas cultivables in vitro.
- gènes impliqués dans les processus d’invasion cellulaire
Dans toutes les symbioses d’origine ancienne, les génomes bactériens semblent être dépourvus des systèmes de sécrétion et des gènes de
virulence qui leur sont associés (Shigenobu et al., 2000 ; Akman et al.,
2002 ; Gil et al., 2003). La délétion de ces gènes serait le résultat d’un
relâchement de la pression de sélection sur le pouvoir infectieux de la
bactérie. Toutefois, la transmission de certains symbiotes d’insecte d’une
génération à l’autre, implique des phases d’infection (ou de réinfection) de
certaines cellules comme chez les glossines et les pucerons. Il a de ce fait
été suggéré que chez ces symbiotes, le système flagellaire pourrait assurer
le rôle de système de sécrétion (Young et al., 1999 ; Akman et al., 2002 ;
Majander et al., 2005). En effet, malgré son génome très réduit,
Wigglesworthia aurait conservé l’ensemble des gènes constituant le
système flagellaire, alors que ni flagelle, ni motilité n’ont été observés chez
ce symbiote. Chez Buchnera, le système flagellaire est également conservé
mais il est dépourvu du filament responsable de la motilité, et il a été
suggéré que ce système pourrait servir de transporteur (Shigenobu et al.,
2000). Chez les endocytobiotes, le système flagellaire pourrait donc
sécréter des protéines impliquées dans les processus d’infection des
bactériocytes.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
21
Symbiose et Immunité innée
Dans le cas d’associations plus récentes, où les symbiotes peuvent
présenter des phases extracellulaires, le génome bactérien possède des systèmes d’invasion similaires aux systèmes employés par les bactéries pathogènes. A titre d’exemple, le génome du symbiote secondaire de la glossine,
Sodalis, code trois systèmes de sécrétion de type III (SSTT), similaires des
SSTT de Yersinia enterocolitica et Salmonella spp., comprenant les protéines de structure, les régulateurs, ainsi que certains effecteurs. Chez Sodalis,
une étude préliminaire de deux SSTT a mis en évidence le rôle du système
codé par la “Sodalis symbiosis Region-1” (SSR-1) dans l’invasion cellulaire, et celui du système codé par la SSR-2 dans la survie intracellulaire du
symbiote, deux processus nécessaires au maintien de cette symbiose secondaire (Dale et al., 2005 ; Toh et al., 2006).
- gènes de la paroi bactérienne
Les composants de la paroi bactérienne constituent les principaux
éléments qui sont reconnus par le système immunitaire de l’hôte. Ces éléments varient d’une bactérie à l’autre et, de ce fait, peuvent engendrer différentes réponses immunitaires (voir chapitre “Immunité”). Ainsi, pour
échapper au système immunitaire de l’hôte, les pathogènes intracellulaires
investissent une proportion considérable de leur génome réduit pour synthétiser une paroi élaborée et limiter leur reconnaissance par l’hôte.
Dans le cas des endocytobiotes, le séquençage du génome de
Wigglesworthia révèle que cet endocytobiote primaire de la glossine a
conservé les gènes de la synthèse de la paroi bactérienne (Akman et al.,
2002) alors que chez Buchnera, les gènes codant certains éléments de la paroi comme les lipopolysaccharides et les phospholipides, sont absents du
génome (Shigenobu et al., 2000). Shigenobu et al. (2000) suggèrent que la
délétion de ces gènes pourrait être liée à la séquestration de Buchnera dans
une membrane vacuolaire d’origine eucaryotique (M3) qui isole la bactérie
de l’environnement extérieur.
1.3
Caractéristiques du modèle Sitophilus spp.
Les charançons (Curculionidea) constituent la plus grande superfamille de
coléoptères. Le genre Sitophilus appartient à la famille des Dryophthoridae
qui compte plus de 140 genres et 500 espèces. Les insectes de cette famille
se développent sur diverses parties des plantes comme les tiges, les stipes
ou les graines. Bien que la symbiose soit très répandue dans ce groupe
d’insectes (Lefèvre et al., 2004), les charançons des céréales du genre Sitophilus sont les mieux caractérisés de par leur caractère cosmopolite et leur
importance économique. En effet, les trois espèces céréalières, Sitophilus
oryzae, Sitophilus zeamais et Sitophilus granarius, sont responsables d’une
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
22
Symbiose et Immunité innée
perte de denrées stockées qui peut atteindre 40% dans les pays tropicaux
(Grenier et al., 1986).
La symbiose dans le genre Sitophilus a été découverte par Pierantoni en 1927. Depuis, de nombreux auteurs ont participé à la caractérisation
de ce modèle de symbiose (Mansour, Scheinert, Murray et Tiggs, Musgrave, Nardon…) (Nardon et Grenier, 1988). Les charançons du genre Sitophilus, à l’exception d’une espèce, Sitophilus linearis, vivent tous en symbiose intracellulaire avec une γ-protéobactérie nommée SPE pour
“Sitophilus Primary Endosymbiont” (Heddi et al., 1998). Les bactéries sont
localisées, chez les larves, dans le bactériome situé à la jonction de
l’intestin antérieur et de l’intestin moyen, et chez les adultes, dans les bactériomes des cæcums mésentériques. On les trouve également chez les femelles, dans des bactériomes situés à l’apex des ovarioles (Figure 1).
Les différentes études moléculaires n’ont pas identifié de symbiote secondaire chez Sitophilus, mais plus de la moitié des souches étudiées hébergent Wolbachia (Heddi et al., 1999). Contrairement au symbiote
SPE, Wolbachia est présente dans tous les tissus de l’insecte, y compris les
bactériocytes. Cette bactérie, comme chez la plupart des insectes, provoque
des incompatibilités cytoplasmiques partielles (Heddi et al., 1999).
1.3.1
Développement de l’insecte et description des structures symbiotiques
Les trois espèces céréalières de Sitophilus présentent des cycles de développement similaires. Grâce à leur rostre, les femelles perforent le grain de
céréale et y déposent leurs œufs. Le trou est ensuite rebouché par une sécrétion mucilagineuse de l’oviducte qui durcit rapidement à l’air. Le développement des quatre stades larvaires et du stade nymphal se déroule à
l’intérieur du grain et l’adulte émerge quelques jours après la nymphose.
Pendant les vies larvaire et nymphale, le grain apporte à l’insecte à la fois
nourriture et protection.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
23
Symbiose et Immunité innée
Figure 1 : Localisation des endocytobiotes chez Sitophilus. Chez le charançon,
les symbiotes sont localisés dans un organe spécialisé appelé bactériome. ia, intestin antérieur ; im, intestin moyen ; ip, intestin postérieur ; cm, cæcums mésentériques ; o, ovarioles ; r, rostre.
1.3.1.1 Transmission des symbiotes et embryogenèse
L’endocytobiote SPE est présent d’une façon permanente dans les ovaires
du charançon (Pierantoni, 1927 ; Mansour, 1930 ; Murray et Tiegs, 1935 ;
Nardon et Wicker, 1981). Au cours de l’embryogenèse, la lignée germinale
qui est située au pôle postérieur de l’embryon est contaminée très tôt par
des symbiotes (Nardon, 1971). Ainsi, au moment de leur formation, les cellules entraînent des symbiotes mêlés au déterminant germinal. Si les symbiotes persistent dans la lignée germinale femelle, ils sont en revanche éliminés de la lignée germinale mâle par un processus encore méconnu
(Musgrave et Miller, 1953 ; Nardon et al., 1998). En plus de la lignée germinale, les symbiotes contaminent également une lignée somatique qui se
différencie, au troisième jour de développement (à 27,5°C et 70% hr), en
bactériocytes localisés au niveau du tube digestif antérieur de la future
larve.
1.3.1.2 Le développement du bactériome larvaire
Chez la larve, le bactériome apparaît sous forme d’un collier bilobé à la
jonction de l’intestin antérieur (stomodeum) et de l’intestin moyen (mésentéron) (Figure 1 et Figure 2-A). Il est constitué de bactériocytes et de cellules interstitielles, dont la cohésion est assurée par une enveloppe constituée
de cellules aplaties. Bien que le bactériome soit accolé à l’intestin, il ne
semble pas posséder de connexion avec le tube digestif (Nardon et Wicker,
1981).
Au cours des quatre stades larvaires, la taille du bactériome augmente par mitose (Murray et Tiegs, 1935) et polyploïdisation, d’environ
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
24
Symbiose et Immunité innée
quatre à cinq fois. Dans le même temps, le nombre de bactéries symbiotiques passe de 2×104 dans l’œuf à 3×106 dans la larve de quatrième stade
(Nardon, 1978). Ceci correspond à sept cycles de divisions bactériennes
dans une période de vingt jours, si on considère que toutes les bactéries
persistent durant la vie larvaire. La multiplication des symbiotes semble
donc très limitée, en comparaison avec une bactérie libre comme E. coli.
Toutefois, ce faible nombre de divisions est à relativiser du fait de
l’augmentation de la taille des bactéries. En effet, les endocytobiotes primaires chez S. oryzae (SOPE) et S. granarius (SGPE) sont très pleïomorphes, avec une taille variant de 5 à 30 µm de longueur. Ils sont plus ou
moins flexueux et peuvent aussi se présenter sous forme de chaînettes
(Figure 2-B). Chez S. zeamais (SZPE), le caractère flexueux s’accentue et
les symbiotes se présentent sous forme hélicoïdale, la spirale pouvant dépasser 10 µm de long (Figure 2-B).
Le pleïomorphisme de taille et la forme des endocytobiotes pourraient être liés à une inhibition de la septation des endocytobiotes au cours
de leur développement dans le bactériome larvaire. Cette hypothèse n’a cependant pas encore été vérifiée.
A)
B)
trachée
10 µm
100 µm
10 µm
Figure 2 : Bactériome larvaire et pleïmorphisme des endocytobiotes chez Sitophilus. A) Bactériome larvaire observé sous la loupe binoculaire. B) Endocytobiotes de S. zeamais (en haut) et S. oryzae (en bas) après coloration de Gram.
1.3.1.3 Développement des bactériomes des cæcums mésentériques
Pendant la nymphose, le bactériome se désintègre et libère les bactériocytes
dont une partie va dégénérer, et l’autre va s’insinuer entre l’intestin imaginal en cours de formation et sa tunique musculaire (Nardon et Grenier,
1989). Les bactériocytes vont ainsi migrer vers l’arrière du corps de
l’insecte et s’incorporer dans les cæcums mésentériques au cours de leur
formation (Pierantoni, 1927 ; Tarsia In Curia, 1933 ; Murray et Tiegs,
1935 ; Nardon et Nardon, 1998).
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
25
Symbiose et Immunité innée
Très abondants chez les jeunes adultes, les endocytobiotes disparaissent chez les adultes âgés de plus de trois semaines par un mécanisme
inconnu. Néanmoins, ils demeurent chez les femelles dans des bactériomes
situés à l’apex des ovarioles et dans les ovocytes, ce qui assure leur transmission à la génération suivante.
1.3.2
Quelques aspects de l’interaction hôte-symbiote
1.3.2.1 Devenir des structures symbiotiques chez les insectes aposymbiotiques
Comme cela a déjà été évoqué, il existe certaines souches de charançons
naturellement non symbiotiques, mais il est aussi possible d’obtenir en laboratoire des souches aposymbiotiques par traitement à la chaleur ou à
l’aide d’antibiotique.
Dans une souche non symbiotique de S. granarius découverte en
Egypte, Mansour (1927, 1935) décrit la présence d’un bactériome parfaitement formé, mais moins volumineux que celui des souches symbiotiques.
Nous avons également constaté la présence d’un bactériome larvaire résiduel dans une souche aposymbiotique de S. oryzae obtenu récemment au
laboratoire. Toutefois, il semblerait que ce bactériome se perde au cours
des générations puisque les souches aposymbiotiques plus anciennes sont
totalement dépourvues de bactériome larvaire. La présence des symbiotes
ne semble donc pas être nécessaire à la différenciation du bactériome larvaire mais plutôt au maintien de cet organe au cours des générations successives. Néanmoins, les endocytobiotes sont indispensables à la différenciation de l’organe symbiotique dans les phases précoces de l’association.
Aussi, la différenciation des bactériocytes observées en leur absence pourrait être due à un “signal moléculaire”, qui serait transmis maternellement
au cours des premières générations puis qui finirait par disparaître.
Des observations similaires ont été faites chez les pucerons non
symbiotiques où les bactériocytes se différencient et persistent à l’échelle
de l’individu, mais disparaissent au cours de l’évolution (Braendle et al.,
2003).
1.3.2.2 Contrôle de la densité bactérienne par l’hôte
Le dénombrement des bactéries symbiotiques dans les ovaires de S. oryzae
révèle que le nombre d’endocytobiotes varie d’une souche à l’autre mais
reste relativement stable dans une souche donnée. A partir de cette constatation, Nardon et al. (1998) ont émis l’hypothèse selon laquelle le nombre
de symbiotes serait contrôlé génétiquement par l’hôte. Des expériences de
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
26
Symbiose et Immunité innée
croisements entre une souche à forte densité bactérienne (110 000 ± 4 000)
et une souche à faible densité bactérienne (41 200 ± 3 000) ont montré que
les individus de la génération F1 présentaient une densité bactérienne avoisinant la moyenne des souches parentales (75 000 ± 5 000). Ce résultat, appuyé par des expériences de rétrocroisements et d’irradiation, suggère que
l’hôte contrôle la densité de la population bactérienne par un facteur chromosomique (Nardon et al., 1998).
1.3.3
Aspects évolutifs de la symbiose chez Sitophilus
1.3.3.1 Caractéristiques du génome de SOPE
L’étude des endocytobiotes de charançon du genre Sitophilus a principalement été réalisée chez l’espèce S. oryzae. Contrairement aux autres symbiotes primaires d’insectes, le génome de SOPE semble présenter des caractéristiques proches de celles des bactéries libres. En effet, le génome de
SOPE est peu réduit, avec une taille estimée à 3 Mb (Charles et al., 1997),
et un taux en bases GC de 54% (Heddi et al., 1998). Par ailleurs, le génome
de SOPE code un système de sécrétion de type III fonctionnel, similaire à
celui de la bactérie pathogène Salmonella (Dale et al., 2002).
Compte tenu de ces particularités, un projet de séquençage complet du génome de SOPE a été entrepris en collaboration avec A. Latorre et
A. Moya à l’université de Valence (Espagne). Plus de la moitié du génome
est actuellement séquencée. Une analyse préliminaire montre que SOPE aurait conservé plusieurs gènes impliqués dans les voies métaboliques, la virulence, la motilité, le stress… Par ailleurs, plus de 20% des séquences
correspondent à des séquences d’insertion ce qui témoigne d’une forte plasticité génomique dans les phases précoces de la symbiose intracellulaire.
1.3.3.2 Histoire évolutive de la symbiose chez les Dryophthoridae
Les caractéristiques du génome de SOPE, proches de celles des bactéries
libres, suggèrent une association récente entre SPE et Sitophilus. En revanche, sa transmission maternelle, sa localisation dans les bactériomes et son
rôle dans la physiologie de l’hôte évoquent plutôt une longue co-évolution
entre les deux partenaires. L’apparente contradiction entre les caractéristiques du génome de SOPE et celles de l’association S. oryzae-SOPE a été
clarifiée par l’étude des aspects évolutifs de la symbiose chez les Dryophthoridae (Lefèvre et al., 2004).
L’étude phylogénétique basée sur l’ADN 16S des bactéries symbiotiques révèle que, dans la plupart des familles d’insectes, la symbiose
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
27
Symbiose et Immunité innée
s’est établie lors d’une infection bactérienne ancestrale unique qui a ensuite
conduit à une divergence parallèle des hôtes et des symbiotes
(co-spéciation). Dans la famille des Dryophthoridae, en revanche, l’étude
phylogénétique des bactéries symbiotiques a mis en évidence
l’existence de trois clades d’endocytobiotes nommés D (Diocalandra),
R (Rhynchophorus) et S (Sitophilus) (Lefèvre et al., 2004). Les endocytobiotes des Dryophthoridae dériveraient donc de trois espèces bactériennes
distinctes ayant établi une symbiose avec trois espèces ancêtres distinctes
(Figure 3).
Les endocytobiotes du clade R montrent les caractéristiques évolutives associées aux symbioses anciennes. Ils présentent un taux de substitution relatif élevé et leur génome est riche en bases AT (59,6% au niveau de
l’ADN 16S). Par ailleurs, la congruence entre l’arbre des hôtes et celui des
endocytobiotes de ce clade traduit une évolution parallèle entre les insectes
et leur symbiote. Les endocytobiotes du clade R seraient de ce fait les descendants actuels directs de l’endocytobiote ancestral. D’après les données
fossiles d’insectes, la symbiose entre l’ancêtre des endocytobiotes du clade
R et l’ancêtre des Dryophthoridae se serait établie il y a près de 100 MA
(O’Meara et Farell, communication personnelle). Le nom de Candidatus
Nardonella a été proposé pour cet endocytobiote ancestral, en l’honneur du
Professeur Nardon (Lefèvre et al., 2004).
Les endocytobiotes des clades D et S présentent, quant à eux, des
taux de GC proches des bactéries libres (Figure 3). Les endocytobiotes de
ces clades se sont donc associés plus récemment, probablement suite au
remplacement d’endocytobiotes plus anciens. Dans le cas du clade S, l’âge
de la symbiose a été estimé autour de 25 MA.
Le remplacement des endocytobiotes pourrait être une conséquence de la réduction drastique des génomes bactériens intracellulaires, et
donc de la perte de leurs capacités évolutives qui pourrait favoriser
l’acquisition de nouveaux potentiels évolutifs à travers le recrutement
d’autres symbiotes. La présence de symbiotes secondaires plus compétitifs
pourrait alors aboutir à l’élimination du symbiote primaire.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
28
Symbiose et Immunité innée
Figure 3 : Arbre phylogénétique des endocytobiotes de Dryophthoridae. Arbre
phylogénétique basé sur la séquence du gène codant l’ADNr 16S des endocytobiotes des Dryophthoridae et de quelques γ-protéobactéries, obtenu par la méthode de
maximum de vraisemblance. Les identifiants dans la base GenBank des séquences
de l’ADNr 16S des différentes bactéries sont donnés sur la figure.
“P-endosymbiont”, endocytobiote primaire ; “S-endosymbiont”, endocytobiote secondaire. D’après Lefèvre et al. (2004).
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
29
Symbiose et Immunité innée
Il existe de plus en plus d’arguments en faveur de l’existence de
remplacement des symbiotes primaires par les symbiotes secondaires dans
d’autres modèles. Par exemple, Koga et al. (2003) ont clairement montré
que chez les pucerons, l’endocytobiote secondaire PASS (“Pea Aphid
Secondary Symbiont”) pouvait, en conditions de laboratoire, remplacer
Buchnera. En effet, des injections de PASS dans des pucerons monosymbiotiques ont mis en évidence une compétition entre les symbiotes qui
aboutit à l’élimination de Buchnera. De plus, lors d’une injection dans une
souche dépourvue de Buchnera, PASS infecte le cytoplasme des
bactériocytes et compense partiellement l’absence du symbiote primaire, en
termes de survie et de reproduction de l’insecte, pendant quelques
générations.
L’étude phylogénétique menée par Lefèvre et al. (2004) révèle
également la proximité phylogénétique des endocytobiotes du clade D et
des bactéries parasitaires des genres Haemophilus et Pasteurella, ce qui
étaye l’hypothèse de l’origine “pathogénique” de la symbiose. En effet,
l’acquisition de symbiotes sous-entend que le futur endocytobiote ait des
capacités “pathogéniques” pour pouvoir envahir le milieu cellulaire sans
être éliminé par le système immunitaire de l’hôte (Charles et al., 2001).
Cette hypothèse est également soutenue par la présence d’un système de
sécrétion de type III fonctionnel chez Sodalis et SOPE qui pourraient donc
avoir conservé des capacités infectieuses (Dale et al., 2002).
L’étude de la symbiose chez les Dryophthoridae révèle donc que
la symbiose est très ancienne dans cette famille d’insectes, mais que
l’association Sitophilus-SPE est néanmoins plus récente, probablement
suite à un remplacement de symbiotes. Les structures symbiotiques observées chez Sitophilus spp. sont donc le résultat d’une longue co-évolution
avec une bactérie symbiotique ancêtre, aujourd’hui remplacée par SPE. Ce
remplacement ayant eu lieu il y a moins de 25 MA, le génome de SPE ne
présente pas une réduction de taille et un biais vers les bases A+T aussi
drastiques que ceux des génomes des endocytobiotes établis depuis plus de
100 MA.
2
L’immunité innée
Les êtres vivants évoluent dans des milieux environnementaux “hostiles”
comportant de nombreux microorganismes, véritables menaces pour leur
survie. Aussi, les mécanismes visant à les protéger des invasions par les
microorganismes sont d’une importance primordiale pour leur développement et leur évolution. Ces mécanismes sont regroupés au sein d’une fonc-
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
30
Symbiose et Immunité innée
tion assurée par le système immunitaire. L’immunité comporte d’une part
la reconnaissance des éléments étrangers, ce qui implique la capacité à reconnaître le Soi du Non-Soi, et d’autre part, la mise en place de voies cellulaires ou humorales, visant à éliminer de l’organisme ces éléments étrangers. Deux types d’immunité sont à distinguer : l’immunité innée et
l’immunité acquise (ou adaptative). La première fait intervenir, pour la reconnaissance et l’élimination des corps étrangers, des facteurs codés dans
la lignée germinale, alors que la seconde produit, par des réarrangements
géniques somatiques, des récepteurs qui reconnaissent des antigènes spécifiques et qui permettent à l’organisme de développer une mémoire immunitaire (Fearon, 1997). Ces deux types d’immunité ne sont pas indépendants
puisque l’immunité innée est essentielle pour l’activation des premières
étapes de l’immunité acquise (Fearon, 1999).
L’immunité acquise a suscité beaucoup d’intérêt dans le passé du
fait de sa spécificité et de son efficacité. Seulement, étant apparue chez les
ancêtres des poissons cartilagineux (Hoffmann et Reichhart, 2002),
l’immunité acquise est absente chez de nombreux organismes (au moins
80% des espèces) qui ne possèdent pas les enzymes nécessaires aux réarrangements géniques somatiques (Ferrandon et Royet, 2002). Bien que ces
organismes ne disposent que de l’immunité innée, ils présentent une efficacité remarquable dans la lutte contre les agents pathogènes, ce qui laisse
supposer que l’immunité innée joue un rôle plus important que celui qui lui
a été attribué par le passé. Récemment, les études des mécanismes de la réponse immunitaire de la drosophile ont permis d’identifier de nombreuses
familles de protéines qui s’avèrent être bien conservées au cours de
l’évolution, puisque de nombreuses homologies ont été observées notamment avec les mammifères (Kang et al., 1998 ; Horng et Medzhitov, 2001 ;
Vasselon et Detmers, 2002) et les végétaux (Kistner et Parniske, 2002).
Chez les invertébrés, les premières défenses immunitaires sont
assurées par des barrières physiques telles que la cuticule et les épithéliums
de l’intestin, de la trachée ou du tractus génital (Figure 4). Certaines cellules épithéliales ont également la capacité de sécréter des peptides antimicrobiens qui permettent d’éliminer les microorganismes pathogènes
(Ferrandon et al., 1998 ; Tzou et al., 2000). Lorsque ces derniers réussissent à échapper à ces peptides et qu’ils pénètrent dans l’hémocoele, deux
voies de défense se mettent en place : une voie cellulaire et une voie humorale systémique qui coopèrent pour combattre l’infection (Braun et al.,
1998 ; Basset et al., 2000 ; Elrod-Erickson et al., 2000 ; Lavine et Strand,
2002) (Figure 4).
La voie cellulaire implique les hémocytes, parmi lesquels se distinguent les plasmatocytes qui phagocytent les bactéries, les lamellocytes
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
31
Symbiose et Immunité innée
qui forment une capsule autour des particules trop volumineuses pour être
phagocytées, et les cellules à cristaux qui interviennent dans la synthèse de
mélanine lors de l’encapsulation et de la cicatrisation (Meister, 2004). La
voie systémique humorale, quant à elle, comprend d’une part des cascades
protéolytiques non spécifiques (coagulation et mélanisation locales), et
d’autre part, la synthèse et la sécrétion dans l’hémolymphe de peptides antimicrobiens par le corps gras (analogue fonctionnel du foie des vertébrés)
(Hoffmann, 2003).
Compte tenu de la diversité et de la complexité des mécanismes de
l’immunité innée, j’ai choisi de n’exposer dans cette partie bibliographique
que les voies immunitaires en relation avec les travaux réalisés dans cette
thèse. Je décrirai donc principalement la réponse humorale, systémique ou
locale, et plus particulièrement la synthèse des peptides antibactériens régulée par les voies Toll et Imd (“Immune deficiency”) décrites chez la drosophile. Je rappellerai néanmoins succinctement quelques notions sur la réponse cellulaire et j’évoquerai autant que possible les éléments de la
réponse immunitaire décrits chez d’autres insectes.
Figure 4 : La réponse immunitaire chez la drosophile. Lorsqu’un corps étranger
comme un microorganisme franchit les premières barrières physiques de l’insecte et
pénètre dans l’hémocoele, il induit un ensemble de réactions de la réponse immunitaire. Une coagulation et une mélanisation locale au niveau des tissus endommagés
vont permettre de limiter la perte d’hémolymphe. Des peptides antimicrobiens synthétisés par les épithéliums, le corps gras et les hémocytes vont assurer
l’élimination du microorganisme. Ces microorganismes peuvent également être
phagocytés par les plasmatocytes. Si le corps étranger est trop volumineux pour
être phagocyté, comme dans le cas d’un œuf de parasitoïde, celui-ci est encapsulé
par les lamellocytes et la capsule est ensuite mélanisée. Ce schéma général de la réponse immunitaire est probablement similaire pour l’ensemble des insectes
holométaboles.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
32
Symbiose et Immunité innée
2.1
La réponse cellulaire
Chez la drosophile, la réponse cellulaire repose sur trois types
d’hémocytes : les plasmatocytes, équivalents des macrophages des mammifères, les lamellocytes et les cellules à cristaux qui n’auraient, quant à eux,
pas d’équivalents (Meister, 2004).
Une première population d’hémocytes se différencie au cours de
l’embryogenèse puis, une deuxième population se différencie, chez la larve,
à partir de l’organe hématopoïétique. Cet organe disparaît ensuite pendant
la métamorphose et seuls les plasmatocytes d’origines embryonnaire et larvaire persistent chez l’adulte (Lanot et al., 2001 ; Holz et al., 2003). Chez
les larves, la population hémocytaire comprend majoritairement des plasmatocytes et, en plus faible quantité, des cellules à cristaux (5 %). En revanche, les lamellocytes sont rarement représentés dans les larves saines.
Ces cellules plates et adhérentes se différencient massivement à la suite
d’une infection par des parasites (Lanot et al., 2001). Chez les adultes, les
hémocytes sont peu nombreux du fait de l’absence d’organe hématopoïétique.
2.1.1
La phagocytose par les plasmatocytes
Les plasmatocytes seraient responsables de la phagocytose, non seulement
des cellules étrangères (Figure 4), mais également des cellules apoptotiques
et des débris cellulaires. Ce processus emprunterait des mécanismes similaires aux macrophages des mammifères (Ramet et al., 2002b). Les plasmatocytes joueraient donc un rôle important dans la réponse immunitaire, le
développement et l’homéostasie des tissus.
La phagocytose est initiée par la reconnaissance de la cellule (ou
de la particule) cible et sa liaison à la cellule phagocytaire. Il s’ensuit une
réorganisation du cytosquelette permettant l’internalisation de la cible et
son transport vésiculaire jusqu’au phagosome, où elle est éliminée. L’étape
de reconnaissance implique des récepteurs qui peuvent se lier directement
aux éléments de la surface du microorganisme ou se lier à des opsonines,
qui sont des protéines qui entourent et, de ce fait, “marquent” la cible
(Stuart et Ezekowitz, 2005).
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
33
Symbiose et Immunité innée
2.1.2
L’encapsulation par les lamellocytes
L’encapsulation semble être une réponse spécifique des invertébrés. Elle se
met en place lorsque des corps étrangers, trop volumineux pour être phagocytés, sont présents dans l’organisme (Meister, 2004). C’est notamment le
cas de l’encapsulation des œufs d’hyménoptères parasitoïdes par les diptères et les lépidoptères (Schmidt et al., 2001). Quand les plasmatocytes circulants détectent la présence d’un œuf d’hyménoptère dans la larve, il
s’ensuit une différenciation massive des lamellocytes (Lanot et al., 2001).
Les lamellocytes libérés dans l’hémolymphe forment une capsule autour de
l’œuf qui va ensuite noircir, probablement suite à l’accumulation de mélanine (Figure 4). L’élimination du parasite serait alors due soit à une
asphyxie, soit aux intermédiaires toxiques synthétisés lors de la production
de mélanine (§ 2.3).
2.1.3
Les cellules à cristaux et la mélanisation
Les cellules à cristaux jouent un rôle de stockage à l’interface des réponses
cellulaire et humorale (Meister, 2004). En effet, les inclusions cristallines
de ces cellules sont en fait une forme cristallisée de la prophénoloxydase.
Cette enzyme intervient dans la synthèse de mélanine dans l’hémolymphe
(§ 2.3), au niveau d’une blessure ou de la capsule formée par les lamellocytes.
Bien que la phagocytose, l’encapsulation et la synthèse de la prophénoloxydase constituent les fonctions majeures des hémocytes, ces cellules interviennent également dans d’autres fonctions, souvent en interaction avec
la réponse humorale. Les hémocytes interviennent notamment dans la réaction de coagulation qui permet de limiter la perte d’hémolymphe et la dissémination de microorganismes dans l’hémocoele.
2.2
La réponse humorale : synthèse des peptides antimicrobiens
La synthèse des peptides antimicrobiens constitue actuellement la réponse
immunitaire la mieux caractérisée, du fait de la spécificité et de
l’importance de ces peptides dans la résistance des insectes aux infections
microbiennes (Lemaitre et al., 1997 ; Tzou et al., 2002). Les peptides antimicrobiens sont sécrétés dans l’hémolymphe par les cellules du corps gras,
des épithéliums et par les hémocytes, principalement en réponse à une in-
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
34
Symbiose et Immunité innée
fection. Toutefois, comme cela sera discuté plus loin, ces peptides peuvent
également être sécrétés constitutivement par les épithéliums.
Les gènes codant les peptides antimicrobiens peuvent être induits
lors d’une réponse systémique quand le microorganisme est présent dans
l’hémocoele, comme lors de piqûres septiques utilisées pour l’étude de la
réponse immunitaire. Ils peuvent également être induits lors d’une réponse
locale, au niveau des épithéliums, généralement lors des infections naturelles de l’intestin, de la trachée ou du tractus génital.
2.2.1
Le corps gras : la réponse systémique
La synthèse des peptides antimicrobiens en réponse à une infection systémique se fait principalement dans le corps gras, suite à l’activation des
voies appelées Toll et Imd. Ces deux voies comportent de nombreuses protéines homologues aux protéines des voies “Nuclear Factor-Kappa B”
(NF-κB) des mammifères impliquées dans la réponse inflammatoire. La
voie Toll présente des homologies avec les voies des “Toll-Like Receptors”
(TLR)/“InterLeukine-1 Receptor” (IL-1R) alors que la voie Imd est plus
proche de la cascade du “Tumor Necrosis Factor Receptor” (TNFR1).
L’activation de l’une ou l’autre des voies Toll et Imd est fonction
du microorganisme infectant. La voie Toll est principalement activée en réponse à la présence de champignons ou de bactéries Gram (+), alors que la
voie Imd est activée lors d’une infection par des bactéries Gram (-)
(Hoffmann, 2003).
2.2.1.1 La voie Toll
D’abord connue pour son rôle dans la mise en place de l’axe dorso-ventral
lors du développement embryonnaire de la drosophile (St Johnston et Nusslein-Volhard, 1992), elle a ensuite été étudiée pour son rôle dans la réponse immunitaire de l’insecte (Lemaitre et al., 1996). La protéine Toll est
un récepteur membranaire présentant un domaine extracellulaire riche en
leucine (LRR, “Leucine-Rich-Repeats”), et un domaine intracellulaire similaire au récepteur de l’interleukine-1 des mammifères (TIR, “Toll-IL-1
Receptor domain”).
Toll est le récepteur de la protéine Spätzle, issue du clivage de la
protéine pro-Spätzle par une cascade de protéases à sérine activées en réponse à une infection (Figure 5). Si le ligand du récepteur Toll et certaines
protéines de la cascade sont activés quel que soit le microorganisme (bactéries Gram (+) ou champignons), d’autres protéines de cette cascade sont activées soit par les bactéries Gram (+), soit par les champignons, assurant
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
35
Symbiose et Immunité innée
ainsi la spécificité de la réponse (Lemaitre et al., 1996 ; Levashina et al.,
1999 ; Ligoxygakis et al., 2002a ; Robertson et al., 2003 ; Kambris et al.,
2006). La liaison Spätzle-Toll induit la dimérisation du récepteur et la formation d’un complexe récepteur-adaptateur composé des protéines
dMyD88, Tube et de la protéine kinase Pelle (Horng et Medzhitov, 2001 ;
Sun et al., 2002). La transduction du signal se poursuit par la phosphorylation de l’inhibiteur Cactus, un analogue de la protéine I-κB (“Inhibitor of
NF-κB”) des mammifères, par des intermédiaires encore non caractérisés.
Cette phosphorylation est suivie par la dégradation de l’inhibiteur par le
protéasome (Figure 5), la libération et la translocation nucléaire du facteur
de transcription de la famille NF-κB : DIF (“Dorsal related Immune
Factor”). Une fois dans le noyau, DIF assure la transcription des gènes codant certains peptides antimicrobiens, ainsi que d’autres gènes de la réponse immunitaire (De Gregorio et al., 2002a).
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
36
Symbiose et Immunité innée
Figure 5 : La reconnaissance des microorganismes et la transduction des signaux par les voies Toll et Imd chez la drosophile. La présence de bactéries
Gram (+) ou de champignons induit une cascade de protéases à sérine aboutissant
au clivage de la protéine Spätzle qui active ensuite le récepteur Toll. Cette activation entraîne la libération du facteur de transcription DIF via la dégradation de la
protéine Cactus. La présence de bactéries Gram (-) entraîne l’activation de la voie
IMD par les PGRP-LC et -LE et la libération du domaine Rel du facteur de transcription Relish. Il existe un sous-embranchement de la voie Imd qui la relie à la
voie des Jun kinase (JNK). d, drosophile ; DIF, “Dorsal-related Immunity Factor” ;
DREDD, “Death-related ced-3/Nedd2-like” ; FADD, “Fas-Associated DeathDomain-containing protein” ; GNBP, Gram-Negative bacteria-Binding Protein” ;
IKK, “Inhibitor κB Kinase” ; IMD, “Immune Deficiency” ; MyD88, “Myeloid Differentiation Factor 88” ; PGN, Peptidoglycane ; PGRP, “PeptidoGlycan Recognition Protein” ; TAK, “Transforming growth factor β Activated Kinase” ; Ubc,
“Ubiquitin-conjugating enzyme” ; Uev1A, “Ubiquitin-conjugating enzyme E2 variant 1 isoform A”.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
37
Symbiose et Immunité innée
2.2.1.2 La voie Imd
La seconde voie de signalisation impliquée dans la synthèse des peptides
antimicrobiens a été identifiée lors de l’étude du phénotype imd caractérisé
par une diminution de l’inductibilité des peptides après une infection par
des bactéries Gram (-) (Lemaitre et al., 1995).
L’activation de la voie Imd implique la reconnaissance directe
(contrairement à la voie Toll) du peptidoglycane (PGN) bactérien par le récepteur membranaire de cette voie, le PGRP-LC (Figure 5). La voie de signalisation aboutissant à la libération du facteur de transcription n’est pas
encore parfaitement caractérisée, mais elle impliquerait un complexe comprenant les protéines Imd, dFADD et la caspase DREDD (Leulier et al.,
2000 ; Leulier et al., 2002). Ce complexe serait responsable de l’activation
ubiquitine-dépendante (dUbc13/dUev1A) d’une cascade de kinases incluant
la protéine dTAK1 et le complexe IKK (Wang et al., 2001 ; Zhou et al.,
2005). Cette cascade aboutit à la phosphorylation du facteur de transcription Relish. Une fois phosphorylé, Relish serait clivé, soit directement par
la caspase DREDD, soit par une autre caspase activée par cette protéine
(Stoven et al., 2000). La dissociation des domaines Iκ-B-like et Rel (domaine de liaison à l’ADN) permet la translocation nucléaire du facteur de
transcription et l’induction de peptides antibactériens et de gènes de la réponse immunitaire (De Gregorio et al., 2002a). Il existe également d’autres
sous-embranchements de la voie Imd permettant notamment d’activer les
mécanismes de l’apoptose (Georgel et al., 2001) et la voie des JNK (“Jun
N-terminal kinase”) impliquée dans le réarrangement du cytosquelette et la
réparation des tissus (Boutros et al., 2002 ; Ramet et al., 2002a).
Les voies décrites ci-dessus récapitulent les étapes générales des
voies Toll et Imd. Toutefois, il est intéressant de signaler qu’il existe également des interactions et des recouvrements entre ces dernières, puisque
certains gènes impliqués dans une voie sont régulés par l’autre, et qu’il
existe des gènes co-régulés par les deux voies. La distinction entre les bactéries Gram (+)/champignons et les bactéries Gram (-) au niveau de
l’activation des voies Toll et Imd est donc parfois trop restrictive, et la réponse à certains pathogènes peut impliquer une activation simultanée des
deux voies (De Gregorio et al., 2002a). Par ailleurs, d’autres facteurs seraient susceptibles d’activer les voies Toll et Imd. Par exemple, tous les
peptides antimicrobiens sont faiblement induits lors d’une blessure stérile,
probablement pour prévenir une infection par un microorganisme opportuniste qui pourrait profiter de la rupture des barrières physiques. Cette induction préventive suggère l’existence de signaux indépendants des micro-
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
38
Symbiose et Immunité innée
organismes, probablement liés à l’altération des tissus, qui pourraient activer les voies Toll et/ou Imd ou activer d’autres voies de signalisation encore non identifiées (Boutros et al., 2002 ; De Gregorio et al., 2002a).
2.2.2
Les épithéliums : la réponse locale
Bien que la synthèse des peptides antimicrobiens par le corps gras ait largement été décrite, très peu d’études se sont consacrées à la synthèse de ces
peptides par les épithéliums. En effet, les études de la réponse immunitaire
ont principalement été réalisées par l’introduction des microorganismes directement dans l’hémocoele (piqûre septique) et ne font donc pas intervenir
les premières défenses assurées par les épithéliums. Pourtant, hormis quelques souches bactériennes dont certaines espèces d’Erwinia, la plupart des
bactéries n’induisent pas de réponse systémique lors d’infections naturelles
par ingestion (Basset et al., 2000). Il semble donc que la réponse locale
constitue un mécanisme de défense efficace pour lutter contre la majorité
des infections naturelles chez les insectes.
Chez la drosophile, les épithéliums en contact avec
l’environnement externe (trachée, intestin, tractus génital) sont capables
d’exprimer des peptides antimicrobiens en réponse à une infection naturelle
(Tzou et al., 2000). Toutefois, contrairement à l’induction observée dans le
corps gras, l’induction des peptides dans ces épithéliums dépendrait uniquement de la voie Imd, et ce, même dans le cas de la drosomycine, pourtant sous le contrôle de la voie Toll dans la réponse systémique (Ferrandon
et al., 1998). D’autre part, puisque la réponse épithéliale n’est pas induite
par l’injection de bactéries dans la cavité abdominale, elle pourrait impliquer des mécanismes d’activation tissu-spécifiques, probablement via des
récepteurs spécifiques des cellules épithéliales (Tzou et al., 2000). Toutefois, l’équipe de B. Lemaitre a récemment mis en évidence le rôle du
PGRP-LC dans l’activation de la réponse locale de l’intestin (ZaidmanRemy et al., 2006). Par ailleurs, un autre membre de la famille des PGRP
impliqué dans l’activation de la voie Imd, le PGRP-LE, pourrait être impliqué dans la réponse de la trachée, en synergie avec le PGRP-LC (Takehana
et al., 2004). Il semblerait donc que les mêmes récepteurs soient impliqués
dans les réponses systémique et locale.
Tzou et al. (2000) ont également mis en évidence l’expression
constitutive de peptides dans certains épithéliums, indépendamment des
gènes Toll ou imd. Cette expression ne serait donc pas sous le contrôle des
facteurs de transcription NF-κB, mais d’autres facteurs. Ryu et al. (2004)
ont ainsi mis en évidence le rôle du gène homéotique Caudal dans
l’expression constitutive de deux peptides antimicrobiens : la cécropine
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
39
Symbiose et Immunité innée
dans le canal éjaculatoire et la drosomycine dans les glandes salivaires.
Toutefois, dans le tractus génital femelle, l’expression de la drosomycine
est indépendante de Caudal, suggérant l’existence d’autres voies de signalisation.
2.2.3
Reconnaissance des microorganismes
Bien que la notion de “non spécificité” de la réponse immunitaire soit largement répandue, la majorité des mécanismes immunitaires des insectes
sont non constitutifs, et le spectre de peptides antimicrobiens synthétisés
diffère selon l’agent pathogène. Il existe donc des éléments fonctionnels
qui permettent non seulement de détecter la présence des microorganismes,
mais également de les différencier pour activer les réponses adaptées à la
nature des microorganismes détectés. Cette fonction serait assurée par un
ensemble de récepteurs (PRR, “Pattern-Recognition Receptors”) capables
de reconnaître certaines composantes spécifiques des microorganismes
(PAMP, “Pathogen Associated Molecular Patterns”) (Janeway, 1989).
De nombreux facteurs pouvant jouer le rôle de PRR ont été identifiés chez les insectes : l’hémoline, les “Thiolester containing proteins”
(TEP), les lectines, les “β-1,3-Glucan Recognition Proteins” (βGRP), les
“Gram-Negative bacteria-Binding Proteins” (GNBP) et les PGRP. Les PRR
peuvent jouer le rôle d’opsonines dans l’activation de la réponse cellulaire
comme l’hémoline chez les lépidoptères (Kanost et al., 2004) ou les TEP
chez l’anophèle (Levashina, 2004), et probablement aussi la drosophile (De
Gregorio et al., 2001). Les PRR jouent également un rôle important dans
l’activation de la réponse humorale. Chez les lépidoptères, les lectines et
les βGRP interviennent dans l’activation de la réaction de mélanisation en
réponse aux LipoPolySaccharides (LPS) des bactéries Gram (-), et aux
β-1,3-glucanes des champignons, respectivement (Kanost et al., 2004). Les
rôles des deux derniers types de récepteurs, les GNBP et surtout les PGRP,
ont été relativement bien décrits chez la drosophile.
2.2.3.1 Les GNBP
La famille des GNBP, spécifique des invertébrés et proche de la famille des
βGRP, a été initialement identifiée chez Bombyx mori pour sa capacité de
liaison aux bactéries Gram (-) (Lee et al., 1996). Toutefois, il semblerait
que les protéines de cette famille soient capables de se lier à différents
composants.
Chez la drosophile, trois gènes GNBP et deux gènes GNBP-like
ont été identifiés. Un de ces gènes, le GNBP1 (osiris), avait été décrit dans
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
40
Symbiose et Immunité innée
des cellules immunocompétentes comme un élément de reconnaissance des
LPS des bactéries Gram (-) et des β-1,3-glucanes des champignons (Kim et
al., 2000). Pourtant, Pili-Floury et al. (2004) ont ensuite montré in vivo, en
utilisant le RNAi (ARN interférence), que la protéine GNBP1 était en fait
impliquée dans la reconnaissance des bactéries Gram (+) et l’activation de
la voie Toll (Figure 5). En ce qui concerne les autres GNBP(-like), seul le
GNBP3 a été étudié pour son rôle dans l’activation de la voie Toll par les
champignons (Ferrandon, 2006).
Les GNBP constituent donc une famille encore relativement méconnue, mais les résultats apparemment contradictoires des études évoquées précédemment soulignent la complexité des interactions PRR/PAMP
et l’implication probable des GNBP dans la reconnaissance de différentes
classes de microorganismes.
2.2.3.2 Les PGRP
Les PGRP, comme leur nom l’indique, sont des protéines de reconnaissance
des éléments composant le peptidoglycane (PGN) bactérien. Largement
étudiée depuis la caractérisation d’un PGRP chez B. mori en 1996 par
Yoshida et al. (1996), la famille des PGRP est représentée aussi bien chez
les invertébrés que chez les vertébrés, et elle comporte une grande variété
d’isoformes et de fonctions (Dziarski, 2004). Certains PGRP sont impliqués
dans l’activation de la cascade de mélanisation et/ou des voies de synthèse
des peptides antimicrobiens (Michel et al., 2001 ; Takehana et al., 2002 ;
Takehana et al., 2004). D’autres assurent la régulation de ces voies de synthèse (Bischoff et al., 2006 ; Zaidman-Remy et al., 2006). Enfin, certains
PGRP auraient un rôle dans la phagocytose (Ramet et al., 2002b ; Garver et
al., 2006). Chez les mammifères, les PGRP peuvent posséder des activités
bactéricides ou bactériostatiques (Liu et al., 2000 ; Tydell et al., 2006).
Les protéines de la famille PGRP se caractérisent par la présence
d’un domaine très conservé de 160-165 acides aminés qui présente une homologie avec le lysozyme du bactériophage T7, une N-acétyl-muramyl-Lalanine amidase (Kang et al., 1998). Toutefois, si tous les PGRP ont
apparemment conservé leur capacité de liaison au PGN, ce n’est pas le cas
pour leur activité amidasique. De plus, lorsqu’elle est conservée, l’activité
amidasique des PGRP est moins forte que celle du lysozyme phagique
(Yoshida et al., 1996 ; Kang et al., 1998 ; Michel et al., 2001 ; Kim et al.,
2003 ; Mellroth et al., 2003 ; Wang et al., 2003).
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
41
Symbiose et Immunité innée
Bien que la question de la reconnaissance des bactéries Gram (-)
par les PGRP via les LPS soit restée longtemps en suspens du fait de la
contamination des préparations commerciales de LPS par du PGN, il est aujourd’hui admis que la reconnaissance des bactéries se fait plutôt au niveau
de leur PGN (Leulier et al., 2003). En effet, le PGN des bactéries Gram (+)
diffère de celui des bactéries Gram (-) et de celui de quelques espèces de
Bacillus au niveau du troisième acide aminé du pont peptidique. Il s’agit
d’une lysine pour les premières, et d’un acide meso-diaminopimélique
(DAP) pour les autres (Leulier et al., 2003). On distingue de ce fait deux
types de PGN, le PGN de type Lysine et le PGN de type DAP (Figure 6).
Ainsi, la réponse immunitaire dirigée contre les bactéries Gram (+) est activée par les PGRP présentant une affinité pour le PGN de type Lysine,
alors que ceux ayant une affinité pour le PGN de type DAP activeront la
réponse anti-Gram (-).
Figure 6 : Structure du peptidoglycane (PGN) bactérien. Le PGN est un polymère constitué de chaînes polysaccharidiques composées d’une alternance de
N-acétylglucosamine et d’acide N-acétylmuramique, reliées par des ponts peptidiques dont l’unité de base est un tétrapeptide (cadre pointillé). Dans le PGN des bactéries Gram (-) et des bactéries Gram (+) du genre Bacillus, le tétrapeptide comporte en troisième position un acide meso-diaminopimélique (PGN de type DAP, à
gauche). Les tétrapeptides sont reliés entre eux par une liaison directe entre le résidu DAP d’une unité et le résidu terminal d’une autre. Dans le cas des bactérie
Gram (+), le résidu DAP est remplacé par un résidu lysine (PGN de type Lysine, à
droite) et les liaisons interpeptidiques sont assurées par des résidus variables en
fonction de l’espèce bactérienne. Par exemple, le peptide de liaison du PGN de
Staphylococcus aureus (représenté à droite) comporte un chaînon de cinq résidus
glycine.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
42
Symbiose et Immunité innée
Chez la drosophile, treize gènes, dont certains possèdent des
transcrits alternatifs, codent des protéines de la famille des PGRP (Werner
et al., 2000 ; Werner et al., 2003). Bien que cette famille soit très diversifiée tant par les profils d’expression des gènes, que par la distribution tissulaire des protéines, elle peut être divisée en deux sous-familles : les formes
courtes (PGRP-S), sécrétées dans l’hémolymphe, et les formes longues
(PGRP-L), dont certaines possèdent des domaines transmembranaires
(PGRP-LA,-LC, -LD, -LF). Cette première classification basée sur la structure des transcrits reste encore très utilisée. Toutefois, avec les progrès réalisés ces trois dernières années, il est également possible de classer les
protéines de cette famille en fonction de leur activité, PGRP récepteurs ou
PGRP enzymatiques.
2.2.3.2.1 Les PGRP récepteurs, activateurs de la réponse immunitaire
C’est à partir de l’année 2001 que les résultats des cribles génétiques de
mutants de drosophile ont permis d’attribuer le rôle de récepteurs à certains
membres de la famille des PGRP.
Le PGRP-SA (semmelweis) est le premier PGRP caractérisé chez
la drosophile pour son implication dans la résistance aux bactéries
Gram (+) (Michel et al., 2001). La mutation de ce gène, qui n’affectait ni la
réponse aux champignons ni la réponse aux bactéries Gram (-), avait mis en
évidence, non seulement le rôle de ce PGRP, mais également la spécificité
de reconnaissance des microorganismes par les PGRP. Il a ensuite été montré que la protéine PGRP-SA active la voie Toll en interaction avec la protéine GNBP1 qui hydrolyserait le PGN et faciliterait ainsi sa reconnaissance par le PGRP-SA (Pili-Floury et al., 2004 ; Filipe et al., 2005).
Toutefois, Bischoff et al. (2004) ont montré que la voie Toll était activée
par certaines bactéries Gram (+) indépendamment du complexe
PGRP-SA/GNBP1. L’implication du PGRP-SD dans la réponse à ces bactéries a alors été mise en évidence, attribuant à un autre PGRP le rôle de récepteur.
Si les PGRP-SA et -SD sont des protéines sécrétées dans
l’hémolymphe et induites par une infection bactérienne Gram (+), le
PGRP-LC, en revanche, est une protéine transmembranaire constitutive.
Ce dernier est en fait le récepteur de la voie Imd impliquée dans la réponse
aux infections bactériennes Gram (-) (Choe et al., 2002 ; Gottar et al.,
2002 ; Choe et al., 2005) (Figure 4). Le gène PGRP-LC présente également
la particularité de posséder trois transcrits alternatifs dont deux, PGRP-LCx
et -LCa, ont été impliqués dans la réponse aux bactéries Gram (-). Ces
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
43
Symbiose et Immunité innée
transcrits présentent des domaines intracellulaire et transmembranaire
communs mais un domaine PGRP extracellulaire variable. Ceci permet
d’assurer une variabilité supplémentaire dans les mécanismes de reconnaissance du PGN (Werner et al., 2003 ; Chang et al., 2005). Parallèlement à
son rôle dans l’activation de la voie Imd, le PGRP-LC pourrait également
intervenir dans la phagocytose des bactéries Gram (-) (Ramet et al., 2002b).
Toutefois, des résultats obtenus in vivo suggèrent que la phagocytose des
bactéries Gram (-) impliquerait plutôt d’autres récepteurs, notamment le
PGRP-SA (Garver et al., 2006), ce qui pourrait remettre en cause les résultats obtenus en culture cellulaire par Ramet et al. (2002).
La reconnaissance du PGN du type DAP des bactéries Gram (-)
fait également intervenir une autre protéine exprimée constitutivement : le
PGRP-LE (Takehana et al., 2002 ; Takehana et al., 2004 ; Kaneko et al.,
2006). Bien que la protéine ait été initialement prédite intracellulaire sur la
base de la séquence nucléotidique (Werner et al., 2000), celle-ci peut être
détectée dans l’hémolymphe et serait donc sécrétée par un processus encore
non élucidé (Takehana et al., 2004). De plus, Takehana et al. (2004) ont
montré que ce PGRP agit à la fois en amont et en parallèle du PGRP-LC,
dans l’activation de la voie Imd. Le mode d’action du PGRP-LE, en relation avec sa localisation cellulaire, a alors été caractérisé par l’étude de
Kaneko et al. (2006). La protéine PGRP-LE peut être soit intracellulaire,
soit extracellulaire, sous une forme tronquée comportant uniquement le
domaine PGRP. Ainsi, le PGRP-LE pourrait fonctionner, parallèlement au
PGRP-LC, comme un récepteur intracellulaire du PGN monomérique, et en
amont du PGRP-LC, en se liant au PGN de l’hémolymphe et en facilitant sa
liaison au PGRP-LC (Kaneko et al., 2006).
Le PGRP-LE pourrait également jouer un rôle dans l’activation de
la cascade de mélanisation en réponse à une infection par E. coli (Takehana
et al., 2004).
2.2.3.2.2 Les PGRP enzymatiques, régulateurs de la réponse immunitaire
Compte tenu de l’homologie de séquence entre les PGRP et les N-acétylmuramyl-L-alanine amidases, l’activité enzymatique des premiers PGRP
identifiés chez les insectes a bien entendu été testée. Ces tests se sont révélés négatifs jusqu’aux travaux de Mellroth et al. (2003) qui ont montré que
le PGRP-SC1 clive les peptidoglycanes bactériens (Figure 7) avec une efficacité variable selon l’origine bactérienne. Toutefois, le PGRP-SC1 ne
présente pas d’activité bactéricide in vitro et ne pourrait donc pas cliver le
PGN de la paroi bactérienne, à moins d’une synergie in vivo avec une autre
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
44
Symbiose et Immunité innée
protéine immunitaire. Sachant que le clivage du PGN diminue son pouvoir
immunogène, les auteurs ont suggéré que le PGRP-SC1 serait impliqué
dans le contrôle de l’infection bactérienne, plutôt que dans l’élimination
des bactéries.
Figure 7 : Sites de coupure du peptidoglycane (PGN) bactérien par quelques
enzymes. Les protéines de la famille PGRP présentent une homologie avec le lysozyme du bactériophage T7, une N-acétyl-muramyl-L-alanine amidase. Contrairement au lysozyme du blanc d’œuf qui clive la chaîne polysaccharidique (liaison
osidique entre le NAM et NAG), le lysozyme phagique et certains membres de la
famille des PGRP clivent le PGN au niveau de la liaison entre le pont peptidique et
le NAM. L’activité des PGRP varie en fonction du type de PGN (lysine ou DAP) et
de l’espèce bactérienne. A titre d’exemple, le PGRP-LB serait 100 à 1000 fois plus
actif sur le PGN de type DAP que sur le PGN de type Lysine (Zaidman-Remy et
al., 2006), alors que les différences d’activité observées sur ces deux types de PGN
sont relativement faibles dans le cas du PGRP-SC1 (Mellroth et al., 2003).
L’analyse de la séquence du PGRP-SC1 montre qu’il a conservé,
contrairement aux PGRP-SA et -LCx, quatre des cinq résidus du site actif
du lysozyme du bactériophage T7. Au niveau du cinquième résidu, il présente une mutation d’une lysine en thréonine qui permet de conserver une
activité, toutefois réduite par rapport à l’activité du lysozyme phagique
(Cheng et al., 1994). C’est donc une mutation de l’un de ces résidus qui entraîne la perte d’activité amidasique observée chez les PGRP récepteurs.
Grâce à cette étude, Mellroth et al. (2003) ont mis en évidence une nouvelle classe de PGRP ayant conservé les résidus du site actif, et ont suscité
ainsi un nouvel intérêt pour l’activité enzymatique potentielle des PGRP.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
45
Symbiose et Immunité innée
L’importance de la conservation des cinq résidus dans l’activité
amidasique a ensuite été confirmée au niveau structural, grâce à la
cristallisation du PGRP-LB (Kim et al., 2003). L’obtention de la structure
de ce PGRP a confirmé l’homologie des PGRP avec le lysozyme phagique
au niveau du site de liaison au PGN, et a révélé, sur la face opposée à ce
site de liaison, la présence d’un segment N-terminal spécifique des PGRP.
Compte tenu de la conformation des PGRP au niveau de ce segment, cette
zone pourrait constituer un site de liaison protéique qui conférerait aux
PGRP leur(s) fonction(s) supplémentaire(s), comme l’activation de la
synthèse des peptides antimicrobiens (Kim et al., 2003).
Concernant le rôle in vivo de ces PGRP enzymatiques, deux études
ont permis de confirmer la fonction immuno-modulatrice des PGRP
amidasiques, PGRP-SC1/2 et -LB (Bischoff et al., 2006 ; Zaidman-Remy et
al., 2006). Ces deux études ont mis en évidence une suractivation
spécifique de la voie Imd après une infection bactérienne, locale ou
systémique, en l’absence des PGRP-SC1/2 et -LB par rapport aux témoins.
Elles ont également montré que la régulation n’était pas due à l’élimination
des bactéries, confirmant ainsi l’absence d’activité bactéricide observée in
vitro, mais à la diminution de l’immunogénicité du PGN dégradé. Les
PGRP-SC1/2 et -LB sont principalement exprimés dans l’intestin, où
l’épithélium est en contact permanent avec la flore bactérienne. Ils
pourraient donc limiter l’activation de la réponse immunitaire de l’hôte. Sur
la base de leurs derniers résultats, Zaidman-Remy et al. (2006) ont proposé
un modèle pour expliquer le rôle du PGRP-LB dans la régulation de la
réponse locale de l’intestin. L’activation de la voie Imd serait réalisée en
fonction de la croissance de la population bactérienne de l’intestin via la
détection du PGN libéré par les bactéries en division (Figure 8). Il est
intéressant de mentionner ici que ce modèle, qui est décrit pour expliquer le
maintien de la flore intestinale, serait potentiellement adapté à la régulation
et au maintien des bactéries symbiotiques d’insectes.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
46
Symbiose et Immunité innée
Figure 8 : Modèle de l’activation de la voie Imd par les bactéries Gram (-).
Lorsque les bactéries se divisent, le PGN libéré est dégradé par le PGRP-LB pour
bloquer l’activation de la voie Imd par le PGRP-LC (1). En cas d’infection, la
quantité de PGN libérée lors de la multiplication bactérienne dépasse les capacités
du PGRP-LB et le PGN se lie au PGRP-LC (2). L’activation de la voie Imd entraîne
l’induction de la synthèse des peptides antibactériens pour éliminer les bactéries
(3), et l’induction du PGRP-LB pour éliminer le PGN libre (1) et ainsi terminer la
réaction immunitaire. Dans l’intestin, le PGRP-LB jouerait un rôle important dans
la prévention de l’activation des réponses immunitaires locale et systémique par des
bactéries de la flore commensale. D’après Zaidman-Remy et al. (2006).
Une autre étude par mutagenèse a mis en évidence le rôle de
l’activité amidasique du gène PGRP-SC1a dans la phagocytose de Staphylococcus aureus (Garver et al., 2006). Cette étude montre également la sensibilité des mutants à une infection par S. aureus (>80 % de mortalité en
24 heures) et leur incapacité à activer la voie Toll, ce qui est en contradiction avec les résultats de Bischoff et al. (2006). L’implication du
PGRP-SC1 dans l’activation de la voie Toll reste donc controversée et il serait intéressant de déterminer si les différences observées sont liées à
l’approche technique (mutation vs RNAi), à la présence de la protéine
PGRP-SC2 dans l’étude de Garver et al. (2006) ou à d’autres différences
dans les souches utilisées ou dans les techniques d’infection et de détection.
Pour conclure ce paragraphe sur les PGRP enzymatiques, il faut
signaler l’existence d’une autre activité enzymatique, l’activité
L,D-carboxypeptidase, mise en évidence pour la protéine PGRP-SA
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
47
Symbiose et Immunité innée
(Figure 7) par Chang et al. (2004). La protéine PGRP-SA peut se lier aux
deux types de PGN, mais la liaison au PGN de type lysine entraîne
l’activation de la voie Toll alors que la liaison au PGN de type DAP entraîne la dégradation de ce PGN. La protéine PGRP-SA assure donc des
fonctions différentes en fonction du type de PGN auquel elle se lie, ajoutant
ainsi un autre degré dans la diversité et la complexité des fonctions assurées par les PGRP.
Les protéines PGRP, qu’il s’agisse des PGRP récepteurs ou des
PGRP enzymatiques, permettent à la drosophile de différencier les microorganismes et d’induire une réponse immunitaire adaptée, permettant ainsi
l’élimination des pathogènes tout en limitant les effets létaux occasionnés
par une suractivation de la réponse immunitaire (Bischoff et al., 2006). Les
nombreuses données apportées par les études structurales devraient permettre de caractériser les interactions PGN-PGRP et d’éclairer les processus de
reconnaissance et de régulation des voies immunitaires.
2.2.4
Elimination des microorganismes par les peptides antimicrobiens
La production de peptides antimicrobiens est un moyen de défense très
conservé depuis les microorganismes jusqu’aux plantes et aux mammifères
(Bulet et al., 2004). Chez les insectes, la synthèse de ces peptides au niveau
des réponses locale et systémique constitue un moyen rapide et efficace
pour l’élimination des microorganismes. Cette efficacité est liée au large
spectre de peptides exprimés par l’hôte, à la forte concentration des peptides sécrétés dans l’hémolymphe (jusqu’à 300 µM), mais également à la
spécificité de la réponse engendrée par les voies Toll et Imd (Hoffmann et
Reichhart, 2002).
Les peptides antimicrobiens sont de petites protéines (moins de
100 acides aminés) dont l’activité requiert une charge globale cationique à
pH physiologique et une proportion suffisante de résidus hydrophobes
(>50%), pour permettre une interaction avec la membrane anionique des
microorganismes. Une fois l’interaction peptide-membrane établie, deux
mécanismes d’action ont été décrits jusqu’à présent : (i) la création de pores qui déstabilisent la membrane et entraînent la mort du microorganisme,
(ii) la translocation cytoplasmique du peptide et son interaction avec une
cible intracellulaire (Powers et Hancock, 2003 ; Ganz, 2004).
Les peptides antimicrobiens peuvent présenter des propriétés bactéricides et/ou fongicides avec un spectre d’action plus ou moins large. Par
ailleurs, il est souvent difficile d’attribuer une activité globale à un peptide.
Son activité peut en effet varier en fonction de sa concentration et de la
physiologie du microorganisme. A titre d’exemples, les défensines sont
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
48
Symbiose et Immunité innée
moins efficaces vis-à-vis des bactéries métaboliquement inactives (manque
de nutriments, inhibiteurs métaboliques) que vis-à-vis des bactéries actives
(Ganz, 2004) ; la coléoptéricine A d’Allomyrina dichotoma présente une
activité bactéricide contre S. aureus et B. subtilis mais inhibe la division
d’E. coli (Sagisaka et al., 2001) ; la cécropine A peut induire chez la bactérie, à des concentrations sub-létales, des changements transcriptionnels
(Hong et al., 2003). L’activité d’un peptide antimicrobien nécessite donc
souvent d’être évaluée au cas par cas.
Les peptides antimicrobiens actifs sont généralement obtenus suite
au clivage in vivo d’un précurseur comportant un peptide signal et parfois
un propeptide (motifs R-x-(K/R)-R) en amont ou en aval du peptide mature
(Hosaka et al., 1991 ; Lazzaro et Clark, 2003). Au niveau structural, ces
peptides sont regroupés en familles : les peptides à hélice-α comme la cécropine ou la sarcotoxine, les peptides de la famille des défensines stabilisés par des ponts disulfures, et les peptides linéaires sans structure secondaire caractéristique du fait de leur richesse en résidus proline et/ou
glycine comme la drosocine, la metchnikowine ou les coléoptéricines
(Powers et Hancock, 2003 ; Bulet et Stocklin, 2005).
Chez la drosophile, on distingue actuellement sept types différents
de peptides inductibles, d’une taille allant de 20 à 50 acides aminés et classés selon leur spectre d’activité : antibactérien Gram (+), antibactérien
Gram (-) et antifongique (Tableau II). Le rôle et l’importance des différents
peptides antimicrobiens dans la réponse immunitaire ont été mis en évidence en exprimant constitutivement, par transgenèse, ces différents peptides dans des double-mutants Imd-Spätzle, où les deux voies de biosynthèse
des peptides antimicrobiens sont non fonctionnelles. La défensine et la drosomycine sont les principaux peptides assurant la défense, respectivement,
contre les bactéries Gram (+) et les champignons, alors que dans le cas des
bactéries Gram (-), aucun peptide n’est capable, à lui seul, de restaurer une
résistance similaire à celle observée chez les insectes sauvages (Tzou et al.,
2002).
Chez les autres insectes, de nombreux peptides ont également été
caractérisés avec parfois des spécificités au niveau de l’ordre, comme les
lébocines décrites chez les lépidoptères, ou encore les coléoptéricines décrites chez les coléoptères. Actuellement, plus de 300 peptides différents
ont été caractérisés essentiellement chez les diptères et les lépidoptères. En
revanche, très peu de données sont disponibles sur d’autres ordres, notamment sur les insectes hétérométaboles comme les homoptères ou les
orthoptères.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
49
Symbiose et Immunité innée
Nombre de gè ne s
Famille de
pe ptide s
antimicrobie ns
Principale activité
biologique e n
conce ntration
physiologique
Par gé nome
Diptéricine
Antibactérien, Gram (-)
2
Conce ntration dans
l’hé molymphe
(ré
ponse
systé mique )
Exprimé s
2
Epithé lium
e xprimant dive rs
pe ptide s
antimicrobie ns
0,5 µM
mésentéron
calyx, o viducte, trachée
calyx, oviducte,
spermathèque,
réceptacle séminal
spermathèque,
réceptacle séminal,
glandes labiales
Attacine
Antibactérien, Gram (-)
4
4
Drosocine
Antibactérien, Gram (-)
1
1
40 µM
Cécropine
Antibactérien, Gram (-)
4
4
50 µM
Défensine
Antibactérien, Gram (+)
1
1
1 µM
Metchnikowine
Antifongique
1
1
40 µM
glandes labiales
100 µM
spermathèque,
réceptacle séminal,
trachée, glandes
salivaires et labiales
Drosomycine
Antifongique
7
Tableau II : Peptides antimicrobiens
D’après Hoffmann et Reichhart (2002).
2
inductibles
mésentéron
chez
la
drosophile.
En conclusion, l’élimination des microorganismes chez les invertébrés est principalement assurée par l’activité des peptides antimicrobiens,
que ce soit dans l’immunité systémique ou dans l’immunité locale. Toutefois, il existe également d’autres molécules aux propriétés antimicrobiennes, comme les lysozymes.
2.3
La réaction de mélanisation
La mélanisation (ou cascade prophénoloxydase (proPO)) est une réaction
de défense spécifique des invertébrés qui aboutit à la synthèse de mélanine
au niveau d’une blessure, ou à la surface de corps étrangers comme des parasites ou des microorganismes. Cette synthèse, activée par la présence de
tissus endommagés ou de corps étrangers, est assurée par la phénoloxydase
(PO) qui oxyde la tyrosine et d’autres groupements phénols pour former
des quinones. Ces quinones vont ensuite spontanément polymériser pour
former la mélanine. Parallèlement à la synthèse de mélanine, la réaction
produit des intermédiaires cytotoxiques pour les microorganismes mais
également pour l’hôte, ce qui impose une régulation efficace du système
d’activation de la proPO.
La régulation de la PO est assurée par une cascade de protéases à
sérine aboutissant au clivage de la proPO par une (ou plusieurs) “ProPhenoloxydase Activating Enzyme(s)” (PPAE) (Cerenius et Soderhall, 2004). En
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
50
Symbiose et Immunité innée
l’absence d’infection, ces enzymes, comme la PO, sont présentes sous
forme inactive, ce qui permet de limiter la synthèse de mélanine. Toutefois,
ces enzymes sont également régulées par des inhibiteurs de protéases de la
famille des serpines (inhibiteurs de protéases à sérine) qui jouent un rôle
important dans le contrôle et la terminaison de la réaction pour éviter une
mélanisation excessive (Zhu et al., 2003 ; Cerenius et Soderhall, 2004 ;
Tong et Kanost, 2005).
Différents modèles d’activation de la proPO ont été décrits chez
les insectes. Chez Manduca sexta, les études menées par l’équipe de
M. Kanost (Kanost et al., 2004), ont montré que l’hydrolyse de la proPO
implique un complexe protéique comprenant trois “Prophenol Activating
Proteinases” (PAP) et des cofacteurs de la famille des Homologues des
Sérines Protéases (SPH), dépourvus d’activité enzymatique. Un complexe
similaire serait également impliqué chez le coléoptère Holotrichia diomphalia (Lee et al., 1998). Chez M. sexta, ces cofacteurs pourraient se lier
aux immulectines, des protéines de reconnaissance, et aux PPAE pour former un complexe à la surface des microorganismes. En ce qui concerne les
éventuelles protéases à sérine et serpines impliquées dans l’activation et la
régulation de la cascade, 22 ADNc codant des protéases nommées
“hemolymph proteinases” (HP) et cinq gènes codant des serpines ont été
identifiés. Si l’implication et le rôle des diverses HP nécessitent encore
d’être caractérisés, l’inhibition de la voie proPO par les serpines, au niveau
des PPAE ou d’autres protéases encore non identifiées, a clairement été
démontrée (Zhu et al., 2003 ; Tong et Kanost, 2005). Chez H. diomphalia,
il existe deux proPO dont l’activation est assurée en deux étapes de protéolyse impliquant trois “ProPhenoloxydase Activating Factors” (PPAF) (Kim
et al., 2002).
Chez la drosophile, trois gènes, dont deux sont exprimés dans les
cellules à cristaux, codent la proPO. Ces cellules libèrent facilement la
proPO inactive dans l’hémolymphe (Meister, 2004). Le contrôle de la cascade proPO est assuré par la serpine Spn27A, dont la mutation se traduit
par une mélanisation excessive des insectes (De Gregorio et al., 2002b ;
Ligoxygakis et al., 2002b ). Compte tenu de l’interaction de la Spn27A
avec les PPAE d’autres insectes, cette serpine assurerait l’inhibition d’une
PPAE encore non identifiée chez la drosophile (De Gregorio et al., 2002b).
Lors d’une infection, la serpine Spn27A est éliminée de
l’hémolymphe, suite à l’activation de la voie Toll, par une protéine synthétisée de novo (Ligoxygakis et al., 2002b). Cette élimination serait due à la
formation d’un complexe PPAE-Spn27A instable, rapidement éliminé de
l’hémolymphe (Ligoxygakis et al., 2002b). Il est donc probable que
l’activation de la voie Toll augmente le taux de PPAE active dans
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
51
Symbiose et Immunité innée
l’hémolymphe, ce qui entraîne l’élimination de la Spn27A. L’excès de
PPAE active alors la prophénoloxydase. La fin de la réaction serait assurée
par la protéine Spn27A qui réapparaît dans l’hémolymphe 17 heures après
l’infection (Ligoxygakis et al., 2002b), suite à l’induction du gène par la
voie Toll (De Gregorio et al., 2002b). La Spn27A interviendrait également
dans la limitation de la réaction à une zone proche du microorganisme (De
Gregorio et al., 2002b).
2.4
Conclusion
La réponse immunitaire des insectes implique de nombreuses réactions cellulaires et humorales, qui, par leurs interactions et leur complémentarité,
assurent une réponse efficace contre les agents infectieux. Bien que ces
réactions soient du domaine de l’immunité innée, les insectes sont capables
de contrôler et d’adapter les réactions immunitaires en fonction du microorganisme grâce à la mise en place de systèmes de régulations complexes.
La caractérisation des mécanismes de reconnaissance a notamment souligné
l’importance des familles multigéniques et l’intérêt de l’épissage alternatif
pour assurer la reconnaissance des agents infectieux et activer/réguler une
réponse adaptée.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
52
Matériel et Méthodes
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
53
Matériel et Méthodes
1
Insectes : élevage et matériel
biologique
1.1
Le charançon Sitophilus zeamais
1.1.1
Elevage
Les charançons Sitophilus zeamais de la souche Lagoa (Açores) sont élevés
au laboratoire sur grains de blé à 27,5°C et à 70% d’humidité relative (hr)
(Laviolette et Nardon, 1963). La souche aposymbiotique a été obtenue par
traitement de la souche symbiotique un mois à 35°C et à 90% hr (Nardon,
1973). Elle est viable, fertile et élevée dans les mêmes conditions que la
souche symbiotique. Afin d’obtenir des cohortes d’individus relativement
synchrones, les charançons sont mis à pondre sur de nouveaux grains de blé
tous les deux jours.
1.1.2
Matériel biologique
1.1.2.1 Larves du quatrième stade et nymphes
Les charançons se développant à l’intérieur des grains de blé, les larves de
quatrième stade et les nymphes sont récoltées par dissection des grains de
blé, respectivement 18 et 22 jours après la ponte pour les insectes symbiotiques et 21 et 25 jours pour les insectes aposymbiotiques.
1.1.2.2 Embryons
Les embryons ne pouvant être récoltés à partir des grains de blé, de jeunes
adultes (deux à quatre semaines) sont conservés deux à quatre heures sur
des grains d’amidon pour que les femelles y déposent leurs œufs. Les embryons sont récoltés après trois jours par dissolution à l’eau des grains
d’amidon sur un tamis fin.
1.1.2.3 Ovocytes et bactériomes larvaires
Les ovocytes et les bactériomes larvaires sont obtenus par dissection respectivement des femelles adultes et des larves du quatrième stade dans un
tampon isoosmotique A (25 mM KCl, 10 mM MgCl2 , 250 mM saccharose,
35 mM Tris-HCl, pH7,5) sous la loupe binoculaire. Les échantillons sont
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
54
Matériel et Méthodes
centrifugés (10 000 g, 1 min) et les organes du culot sont utilisés immédiatement ou, au besoin, conservés à -80°C jusqu’à utilisation.
1.2
Le puceron Acyrthosiphon pisum
1.2.1
Élevage
Les pucerons symbiotiques sont issus du clone parthénogénétique LL01 obtenu lors d’une infestation de luzerne à Lusignan en 1986. Les pucerons
sont élevés sur des plants de fèves dans des cages en plexiglas. Ces cages
sont maintenues en conditions contrôlées (21°C, 70% hr, photopériode de
16 h) pour obtenir des pucerons se reproduisant par parthénogenèse. Afin
d’obtenir des cohortes relativement synchrones d’individus, les pucerons
adultes sont mis à pondre 24 h sur plante hôte avant d’être retirés des plantes.
1.2.2
Matériel biologique
Les pucerons aposymbiotiques stériles sont obtenus, pour chaque expérimentation, à partir des pucerons symbiotiques par un traitement à la rifampicine selon la procédure décrite par Rahbé et al. (1994). Les bactériocytes
sont disséqués à partir de larves symbiotiques du quatrième stade dans le
tampon A et sont traités comme décrit précédemment pour les bactériomes
du charançon.
2
2.1
Techniques histologiques
Fixation des échantillons
Les larves de quatrième stade et les nymphes sont fixées immédiatement
après récolte dans une solution alcoolique de Bouin dont la formule a été
modifiée au laboratoire (20 ml d’éthanol 80° contenant 0,7% d’acide picrique, 5 ml d’une solution de formol neutre à 40% (addition de CaCO3 au
formol commercial jusqu’à saturation et filtration), 2 ml d’acide acétique
glacial et H2 O qsp 50 ml). Afin de faciliter la pénétration du fixateur dans
les tissus de l’insecte, les larves et les nymphes sont piquées respectivement du coté postérieur et derrière la capsule céphalique après une première étape de fixation de 4 h pour éviter toute réaction consécutive à la
piqûre. Les individus sont ensuite conservés dans le fixateur à 4°C pour une
durée minimale de 36 h.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
55
Matériel et Méthodes
2.2
Double inclusion et coupe
Après fixation, les individus sont lavés dans trois bains successifs de
15 min dans l’éthanol 70° puis réhydratés dans trois bains d’eau.
L’excédent d’eau est éliminé à l’aide d’un papier absorbant et les individus
sont inclus une première fois dans de la gélose (1,3% agar). Les blocs de
gélose sont ensuite découpés et déshydratés par des bains successifs de
30 min dans l’éthanol 70° puis 95° et enfin 100°. Les blocs sont ensuite lavés par 2 bains de butan-1-ol et conservés dans le butan-1-ol à 4°C en attendant l’inclusion en paraffine. Cette étape permet ainsi de ramollir les tissus pour faciliter les coupes ultérieures.
Avant la seconde inclusion, les blocs de gélose subissent d’abord
un bain de 30 min à 60°C (50% butan-1-ol, 50% paraffine) puis deux bains
successifs d’une heure dans la paraffine pure. A la sortie du deuxième bain,
les blocs sont emparaffinés et, après refroidissement, les blocs de paraffine
sont conservés à 4°C.
Des sections de 5 à 10 µm sont réalisées sur les pièces de paraffine à l’aide d’un microtome. Les rubans de paraffine sont étalés sur des
lames recouvertes de poly-L-lysine (POLYSINETM, Menzel-Glaser®) à
l’aide d’une goutte d’eau puis l’eau est éliminée et les pièces sont fixées
sur la lame sur une plaque chauffante à 60°C. Les lames peuvent ainsi être
conservées plusieurs mois.
2.3
“Fluorescence In Situ Hybridization” (FISH) sur coupes histologiques
La FISH est une technique d’hybridation in situ ADN/ARN (sonde/cible)
très spécifique. Elle permet de détecter et de localiser sur des coupes histologiques ou des tissus en suspension la présence d’une ou plusieurs espèces
bactériennes cibles à l’aide d’une sonde ADN marquée par un fluorochrome. Toutes les étapes de cette expérience sont réalisées en l’absence de
RNase pour éviter toute dégradation de l’ARN cible.
La première étape consiste à déparaffiner les lames dans le méthylcyclohexane (2×15 min). Les lames sont ensuite déshydratées par deux
bains de 10 min dans l’éthanol 100° avant d’être séchées sous hotte. Les
membranes des tissus sont perméabilisées à l’aide d’une goutte d’acide acétique 70% (v/v) déposée sur les coupes. Après séchage complet à l’étuve
(45°C), les coupes sont rincées au PBS (140 mM NaCl, 2 mM KCl, 10 mM
Na2 HPO4 , 2 mM KH2 PO4, pH7,4) puis déshydratées à nouveau par des
bains d’éthanol 100° de 2 min. Les coupes sont ensuite déprotéinisées
30 min à 37°C dans une solution d’HCl 0,01 M contenant 100 µg.ml-1 de
pepsine avant de subir une nouvelle étape de rinçage-déshydratation. Les
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
56
Matériel et Méthodes
lames sont enfin préhybridées 30 min à 45°C sous agitation dans le tampon H [0,7 M NaCl, 15,8 mM Tris-HCl, 4 mM EDTA, 0,1% SDS, Denhardt
10X (Ficoll 0,2% (p/v), polyvinylpyrrolidone 0,2% (p/v) ; BSA, 0,2%
(p/v))] avant d’être hybridées entre lame et lamelle dans le tampon H additionné de la sonde marquée (12,5 ng.µl-1 ) pendant trois heures à 45°C dans
une chambre noire humide. Les lames sont finalement lavées dans deux
bains de 15 min à 45°C dans un tampon de lavage (0,9 M NaCl, 29,8 mM
Tris-HCl, 5 mM EDTA, 0,1% SDS) avant d’être rincées au PBS et montées
entre lame et lamelle dans le VectashieldTM (Vector Laboratories) contenant
3 µg.ml-1 de DAPI (4’-6-diamidino-2-phenylindole). Les lames peuvent être
conservées quelques jours à 4°C à l’obscurité. Observées sous un microscope à épifluorescence avec les filtres adaptés, les sondes marquées à la
rhodamine restituent une fluorescence rouge alors que les structures nucléiques marquées au DAPI restituent une fluorescence bleue.
La sonde utilisée dans cette étude est une sonde spécifique de
l’ARNr 16S bactérien, dirigée contre des régions variables de l’ARNr 16S
de SPE (5’-ACC-CCC-CTC-TAC-GAG-AC-3’). Cette sonde a été synthétisée et marquée en 5’ à la rhodamine par la société Eurogentec (Angers,
France).
3
3.1
Infection bactérienne
Culture des souches bactériennes utilisées
Trois souches bactériennes ont été utilisées :
Escherichia coli (TOP 10, Invitrogen), bactérie Gram-négative, souche non
pathogène.
Bacillus megaterium (souche 526.86, UMR 5557 CNRS UCBL), bactérie
Gram-positive, souche non pathogène.
2
Pseudomonas aeruginosa (PAO1, CEA Grenoble) , bactérie Gram-négative,
souche pathogène pour D. melanogaster.
Toutes les souches bactériennes sont cultivées à 37°C sous agitation (250
rotations par minute) dans le milieu de culture de Luria Bertoni (LB).
2
Toutes les expérimentations avec P. aeruginosa ont été réalisées au CEA de Grenoble en collaboration avec M.O. Fauvarque.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
57
Matériel et Méthodes
Afin de tester également la réponse de l’hôte vis-à-vis de son endocytobiote, un culot de bactéries a été préparé extemporanément à partir
d’une centaine de bacteriomes de larves de S. zeamais disséquées dans le
tampon A comme décrit précédemment. Après centrifugation, le culot de
bactériomes est repris dans 400 µl de milieu LB, les bactériomes sont
broyés au potter et centrifugés (7000 g, 10 min) afin d’obtenir le culot bactérien.
3.2
Infection des larves de charançon
Des larves aposymbiotiques du quatrième stade extraites des grains de blé
sont maintenues sur le flanc à l’aide d’une pince souple. Elles sont ensuite
piquées, au niveau de l’extrémité abdominale postérieure, à l’aide d’une
épingle d’entomologie stérilisée à la flamme ou d’une épingle stérilisée
puis trempée dans un culot bactérien obtenu par centrifugation d’une
culture d’une nuit (E. coli ou B. megaterium) ou obtenu à partir de bactériomes disséqués (endocytobiote). Dans le cas de l’infection par
P. aeruginosa, la bactérie doit être en phase de croissance exponentielle
pour que l’infection soit efficace. Les larves ont donc été infectées par les
bactéries d’une culture de DO600nm=0,8. Des larves témoins, non piquées,
sont également traitées en parallèle.
Les larves sont ensuite placées dans les puits d’une microplaque
de titration sous atmosphère humide, dans l’étuve à 27,5°C et à 70% hr.
Après une période d’incubation de 1 à 12 h, les larves sont récoltées puis
congelées à -80°C dans des microtubes Eppendorfs.
3.3
Mesure de la croissance bactérienne in larva
Des lots de cinq larves ont été broyés dans 200 µl de LB et après
centrifugation (300 g, 10 min) pour séparer les bactéries des débris cellulaires, le surnageant est prélevé et dilué en série (jusqu’à 10 000 fois). 100 µl
de chaque dilution sont ensuite étalés sur boîtes LB-agar et, après une nuit
à 37°C, le nombre de colonies est estimé à partir de la (des) dilution(s) la
(les) plus appropriée(s) pour des temps d’incubation de six et vingt-quatre
heures.
3.4
Infection des pucerons
Des pucerons aposymbiotiques du quatrième stade larvaire sont piqués au
niveau de l’abdomen à l’aide d’une épingle stérilisée puis trempée dans un
culot bactérien d’E. coli obtenu par centrifugation d’une culture d’une nuit.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
58
Matériel et Méthodes
Les pucerons sont ensuite placés sur les plants de fève, dans une
cage de plexiglas à 21°C et à 70% d’hr, sous éclairage artificiel. Après une
période d’incubation de 1 à 12 h, les pucerons sont récoltés puis congelés à
-80°C dans des Eppendorfs.
4
Techniques de biologie moléculaire
4.1
Extraction des acides nucléiques et électrophorèse sur gel d’agarose
4.1.1
Extraction d’ADN génomique
Les extractions d’ADN génomique (ADNg) ont été réalisées à partir de larves de quatrième stade pouvant être broyées en Eppendorf à l’aide de simples pistons. Les tissus sont homogénéisés dans 500 µl d’une solution STE
(100 mM NaCl, 1 mM Na2 EDTA, 10 mM Tris HCl pH8). La lyse cellulaire
est assurée par un traitement au SDS 0,5% (m/v) et à la protéinase K
(120 ng.µl-1 ) deux heures à 55°C. Les ARN sont ensuite dégradés par traitement à la RNase A (50 ng.µl-1 ) une heure à 37°C. Les protéines sont éliminées par précipitation au cours d’une extraction phénol/chloroforme (500
µl). Après centrifugation (10 000 g, 2 min) la phase supérieure aqueuse est
transférée dans un nouvel Eppendorf et l’ADN est précipité une heure à 20°C par addition de deux volumes d’éthanol 100° et de 1/10 de volume
d’acétate de sodium 3 M. Le culot d’ADN obtenu après centrifugation
(10 000 g, 15 min) est ensuite lavé à l’éthanol 70° (10 000 g, 5 min) et séché sous hotte. L’ADN est resuspendu dans 50 µl d’eau ultra pure (QBiogen).
4.1.2
Extraction d’ARN totaux
Toutes les expérimentations menées sur les ARN seront réalisées avec des
gants, des consommables exempts de RNase et avec de la verrerie et du matériel autoclavés (115°C, 20 min) ou traités 10 minutes à la soude 0,1 M et
rincés à l’eau traitée au Diéthylpyrocarbonate 0,1% (v/v) (H2 O DEPC).
Toutes les solutions, si elles ne sont pas fournies avec les kits utilisés, sont
également traitées au DEPC 0,1% (v/v) et autoclavées (120°C, 15 min)
après une incubation d’au moins six heures.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
59
Matériel et Méthodes
4.1.2.1 Extraction au Trizol®
Les échantillons congelés sont broyés dans 1 ml de Trizol® Reagent (Invitrogen) à l’aide d’un homogénéiseur Dounce, puis le broyat est transféré
dans des microtubes Eppendorf. Après 5 min, 200 µl de chloroforme sont
ajoutés et après 3 min d’incubation, les échantillons sont centrifugés
(10 000 g, 15 min). La phase aqueuse contenant les ARN est transférée
dans un nouveau tube, puis les ARN sont précipités pendant 10 min en présence de 500 µl d’isopropanol. Le culot d’ARN obtenu après centrifugation
(10 000 g, 10 min) est lavé à l’éthanol 70°, séché à température ambiante,
puis repris dans 50 µl d’H2 O DEPC 0,1% (v/v). Les ARN sont quantifiés
puis stockés à -80°C jusqu’à utilisation.
4.1.2.2 Extraction "RNeasy Mini kit" (QIAGEN)
Cette technique de purification sur colonne est préférée à l’extraction Trizol lorsque l’extraction est réalisée sur de faibles quantités de tissus (ovocytes, embryons, bactériomes).
Les ARN sont extraits à partir des tissus selon les recommandations du fournisseur. Brièvement, les échantillons sont lysés et homogénéisés dans un volume de tampon contenant du β-mercaptoéthanol et du
thiocyanate de guanidine. Après centrifugation (10 000 g, 3 min), le surnageant, additionné d’un volume d’éthanol 70°, est déposé sur une colonne
RNeasy retenant spécifiquement les ARN lors de la centrifugation
(10 000 g, 15 s). Les contaminants sont éliminés par lavages, et les ARN
élués par 40 µl d’H2 O dépourvues de RNase (10 000 g, 1 min).
4.1.2.3 Traitement des échantillons à la DNase
A l’exception des échantillons utilisés pour les Northern blot, les échantillons d’ARN sont soumis à un traitement à la DNase. La digestion de 40 µg
d’acides nucléiques est réalisée pendant 10 min à 37°C en présence de 40
unités de DNAse (Promega) dans le tampon de digestion de l’enzyme (H2 O
DEPC qsp 100 µl). Après digestion, l’enzyme et les sels du tampon sont
éliminés par purification de l’ARN sur colonne à l’aide du kit “RNeasy
mini kit” (Qiagen).
4.1.3
Electrophorèse sur gel d’agarose
L’électrophorèse des produits de l’extraction est effectuée sur un gel
d’agarose-TAE (Tris-HCl 1,6 mM, acétate de sodium 1,6 mM, EDTA
0,04 mM pH8, agarose 1% (p/v), bromure d’éthydium (BET) 0,5 µg.ml-1 ).
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
60
Matériel et Méthodes
Une fraction des échantillons (généralement 10%) est additionnée de solution de dépôt orangé G 6X (orange G 0,25% (p/v), glycérol 50% (v/v)) pour
l’ADN ou de bleu de dépôt 5X (bleu de bromophénol 0,25% (p/v), xylène
cyanol 0,25% (p/v), EDTA 50 mM, glycérol 50% (v/v), H2 0 DEPC) pour
l’ARN, et déposée sur le gel. La migration se déroule dans le tampon TAE
sous une tension de 100 volts et peut être suivie grâce à la présence des colorants.
Les fragments d’ADN (ou d’ARN) sont ensuite visualisés par exposition du gel sur une table UV équipée d’une caméra. Dans le cas de
l’ADN, la taille est estimée par comparaison à un marqueur de taille déposé
sur le gel. Dans le cas de l’ARN, ce type d’électrophorèse en conditions
non dénaturantes ne permet pas l’estimation de la taille des transcrits. Elle
permet néanmoins d’estimer la qualité de l’ARN à partir des transcrits ribosomaux.
4.1.4
Dosage des échantillons
Les quantités d’acides nucléiques obtenues peuvent être estimées à l’aide
du gel d’électrophorèse ou dosées précisément par spectrophotométrie.
Pour une estimation des quantités relatives, l’image du gel obtenue avec le logiciel Bio-CAPT peut être traitée à l’aide du logiciel Bio-1D
(Bio-profil, Vilber Lourmat). Ce logiciel permet de quantifier l’ADN (ou
l’ARN) à partir de l’intensité des bandes par comparaison à l’intensité des
bandes du marqueur de taille ou d’un échantillon de référence de quantité
connue.
Pour une mesure fiable de la concentration des échantillons, les
solutions sont dosées à l’aide du NanoDrop® ND-1000 UV-Vis Spectrophotometer (NanoDrop Technologies, Wilmington, Delaware USA.).
4.2
Northern Blot
Le Northern blot est une technique permettant de quantifier le taux de
transcrits d’un gène à un instant et dans des conditions donnés. Cette technique est basée sur la dénaturation et la séparation des ARN sur gel
d’agarose, le transfert et la fixation de ces ARN sur une membrane de nylon, et enfin sur l’hybridation d’une sonde ADN radioactive avec les transcrits du gène étudié.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
61
Matériel et Méthodes
4.2.1
Préparation des membranes
La première étape du Northern blot consiste à séparer les ARN par électrophorèse sur un gel d’agarose 1% (p/v) dans du tampon phosphate
0,01 M (pH7) en conditions dénaturantes. Pour cela, 15 µg d’ARN
(qsp H2 O DEPC 7,4 µl) sont dénaturés pendant 30 min à 55°C en présence
de 24,6 µl d’une solution de dénaturation (glyoxal désionisé 1M, DMSO
50% (v/v), tampon phosphate 0,01 M pH7, H2 0 DEPC) puis refroidis dans
la glace. Les échantillons additionnés de solution de dépôt sont déposés sur
gel. Chaque gel comporte 3 µg d’ARN dénaturés du marqueur de taille
(0.24-9.5 Kb RNA ladder, Invitrogen), ainsi qu’un échantillon choisi
comme contrôle interne afin de normaliser les données obtenues sur différentes membranes. La migration s’effectue à 80 volts dans le tampon phosphate 0,01M pH7 avec une recirculation constante du tampon de la cathode
à l’anode pour éviter l’acidification du tampon de migration.
Après migration, la portion de gel contenant le marqueur de tailles
d’ARN est colorée au BET (0,5 µg.ml-1 ) afin de déterminer la correspondance entre la taille des transcrits (en kb) et leur distance de migration
(en cm) par photographie sous UV du gel en présence d’une règle fluorescente.
Les ARN des échantillons sont transférés par capillarité sur une
membrane de nylon (HybondTM-N, Amersham) en présence de SSC 20X
(Sigma). Après une nuit de transfert, les ARN sont fixés sur la membrane
par traitement à 80°C pendant deux heures. La membrane peut ensuite être
conservée plusieurs semaines.
4.2.2
Préparation des sondes radioactives
Les sondes nucléotidiques utilisées sont obtenues par une étape de PCR et
une étape de marquage, à partir des clones bactériens comportant les ADN
complémentaires des transcrits étudiés.
4.2.2.1 Amplification par PCR des fragments d’ADN
Les réactions de PCR ont été effectuées dans le thermocycleur TGradient
(Biometra, Goettingen, Germany) avec les amorces du plasmide pCR®2.1TOPO® : le T7 forward (5’-TAA-TAC-GAC-TCA-CTA-TAG-GG-3’) et le
M13 reverse (5’-CAG-GAA-ACA-GCT-ATG-ACC-3’) dans les conditions
décrites ci-après.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
62
Matériel et Méthodes
Conditions de PCR :
Amorce T7 forward
300 nM
Amorce M13 reverse
300 nM
dNTPs
200 µM (chacun)
Tampon PCR
1X
MgCl2
2 mM
Taq uptitherm (Upthima) 1,25 U
H20
qsp 50 µl
25 cycles
5’
30’’
30’’
7’
92°C
30’’
72°C
54°C
ADN matrice : une pointe de clone bactérien
4.2.2.2 Purification des fragments d’ADN amplifiés
La purification des produits de PCR est réalisée sur colonne à l’aide du kit
“MinElute Gel Extraction” (QIAGEN) selon les recommandations du fournisseur. La totalité de la réaction de PCR préalablement contrôlée est déposée sur gel d’agarose pour une électrophorèse (§ 4.1.3). La bande de gel
contenant l’ADN d’intérêt est découpée sous UV. L’agarose contenant les
fragments d’ADN est dissous, additionné d’isopropanol, et déposé sur une
colonne fixant l’ADN. Après centrifugation, l’agarose est éliminé puis,
après une étape de lavage, l’ADN est élué dans 10 µl d’eau ultra pure.
4.2.2.3 Marquage radioactif de la sonde
Le marquage radioactif est effectué une heure à température ambiante sur
50 ng d’ADN (H2 0 qsp 5 µl), dénaturés 5 min à 100°C puis refroidis immédiatement dans la glace, selon la procédure du kit Prime-a-Gene® Labeling
System (Promega).
Mélange réactionnel pour une réaction :
ADN dénaturé (10 ng.µl -1 )
5 µl
Tampon de marquage 5X
10 µl
dATP, dGTP, dTTP (500 µM chacun)
2 µl
5 µl
α32P-dCTP (10µCi.µl -1 )
ADN polymérase I, Large (Klenow) fragment (5U.µl -1 ) 1 µl
BSA dépourvue de nucléase (10 mg.ml -1 )
H20 dépourvue de nucléase
qsp 50 µl
2 µl
La sonde est ensuite purifiée par filtration sur gel sur une colonne
de Sephadex G50 (Quick SpinTM columns, Boehringer Mannheim) pour
éliminer les nucléotides non incorporés.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
63
Matériel et Méthodes
4.2.3
Hybridation et révélation
4.2.3.1 Préhybridation-hybridation
La membrane de nylon est d’abord réhydratée dans du SSC 2X, enroulée
avec une feuille de nylon puis introduite dans une bouteille d’hybridation.
Pour saturer les sites aspécifiques de la membrane, une étape de préhybridation est réalisée pendant 24 h à 50°C en présence d’une solution
d’hybridation (formamide désionisé 50% (v/v), SDS 0,2% (p/v), Denhardt
5X (Ficoll 0,1% (p/v), polyvinylpyrrolidone 0,1% (p/v) ; BSA, 0,1% (p/v)),
SSPE 5X, H2 0 DEPC) additionnée d’un mélange d’ADN de sperme de hareng et de saumon (0,5% (p/v) chacun) dénaturé pendant 15 min à 100°C et
refroidi immédiatement dans la glace.
L’hybridation est ensuite réalisée pendant 24 h à 42°C dans un
nouveau tampon d’hybridation additionné d’ADN de sperme de hareng/saumon dénaturé extemporanément et de la totalité de la sonde radioactive dénaturée extemporanément à 100°C pendant 5 min et refroidie
immédiatement dans la glace.
4.2.3.2 Lavages, exposition, révélation et normalisation
Pour éliminer les hybridations non spécifiques de la sonde, la membrane
subit plusieurs lavages de stringence croissante jusqu’à ce que le signal soit
clairement différencié du bruit de fond. Généralement, deux lavages de
15 min à 52°C (SSC 2X, SDS 0,1%, H2 0 DEPC) suivis de deux lavages de
15 min à 52°C (SSC 0,2X, SDS 0,1%, H2 0 DEPC) et éventuellement de
deux lavages de 15 min à 60°C (SSC 0,1X, SDS 0,1%, H2 0 DEPC) sont
suffisants pour éliminer le bruit de fond et les hybridations non spécifiques.
Le suivi des lavages étant réalisé grâce à un compteur Geiger. La membrane est ensuite enveloppée dans un film de SARAN (Dow), mise en
contact 4 à 12 h avec un écran qui est ensuite scanné dans un appareil
STORMTM (Amersham) pour obtenir une image numérique des signaux radioactifs présents sur la membrane.
Afin de normaliser les données obtenues, la membrane est stockée
pour décroissance de la radioactivité pendant environ deux mois, puis réhybridée comme précédemment avec un gène de normalisation. Les données sont ensuite traitées à l’aide du logiciel ImageQuant (Molecular Dynamics). Les intensités des bandes obtenues pour les transcrits d’intérêt
sont d’abord corrigées par rapport au bruit de fond de chaque membrane.
La normalisation entre les échantillons s’effectue ensuite en divisant
l’intensité corrigée de l’échantillon par celle obtenue avec le gène de nor-
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
64
Matériel et Méthodes
malisation. Enfin, la normalisation entre membranes s’effectue en divisant
l’intensité normalisée de l’échantillon par celle du témoin interne.
4.3
Soustraction d’ADNc (“Suppressive Subtractive Hybridization”)
La soustraction d’ADNc permet d’isoler des séquences présentes dans une
population d’ARNm, mais absentes ou faiblement représentées dans une
autre. La technique consiste à mélanger une préparation d’ADNc appelée
“tester” obtenue à partir d’une population d’ARNm d’intérêt, avec un excès
d’ADNc obtenus à partir d’une seconde population d’ARNm appelée “driver”. Dans ce type de méthode, les séquences communes entre les deux populations sont éliminées (d’où le terme de soustraction) par hybridation des
ADNc communs aux deux populations. En utilisant ensuite la technique de
PCR associée à des jeux d'adaptateurs spécifiques, seuls les ADNc spécifiques de l'une des deux conditions (“tester”) sont amplifiés par PCR. La
soustraction d’ADNc a été réalisée à l’aide du kit “PCR-Select™ cDNA
Subtraction Kit” (BD Biosciences Clontech).
4.3.1
Synthèse, amplification et purification des ADNc
La synthèse des ADNc correspondants aux deux populations d’ARN (“tester” et “driver”) est réalisée à l’aide du kit “BD SMARTTM PCR cDNA synthesis kit” (BD Biosciences Clontech) selon les recommandations du fournisseur. Ce kit permet grâce à un oligo(dT) de synthétiser les ADN
complémentaires des ARNm à partir d’ARN totaux et, grâce à l’activité
terminale transférase de la rétrotranscriptase, d’incorporer un adaptateur
synthétique spécifiquement en 5’ pendant la synthèse de l’ADNc
(Figure 9). Un jeu d’amorces s’hybridant au niveau de cet adaptateur et de
l’oligo(dT) permet ensuite d’amplifier les ADNc complets. Ce jeu
d’adaptateurs permet ainsi de diminuer considérablement la proportion de
fragments d’ADNc obtenue généralement lors de la rétrotranscription et
donc, d’enrichir la population d’ADNc en ADNc complet.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
65
Matériel et Méthodes
Figure 9 : Principe de la rétrotranscription des ARNm à l’aide du kit “BD
SMARTTM PCR cDNA synthesis kit” (BD Biosciences Clontech). 1-L’oligo(dT)
spécialisé s’amorce sélectivement aux ARNm de l’échantillon d’ARN total. L’oligo
contient une séquence pour la PCR et un site de restriction RsaI. 2-La rétrotranscriptase (RT) atteint l’extrémité 5’ de l’ARNm matrice et ajoute une série de cytosines grâce à son activité terminale transférase. 3-Un oligo SMARTTM spécialisé
s’hybride au niveau des cytosines, créant une nouvelle matrice pour la RT. Cette
dernière poursuit la synthèse d’ADNc jusqu’à l’extrémité de l’oligo SMART incorporant la séquence de celui-ci. Ainsi, les deux extrémités de l’ADNc comportent un
adaptateur. 4-Les ADNc double brins sont ensuite amplifiés par PCR avec les
amorces correspondant aux séquences de l’adaptateur. L’oligo SMART et
l’oligo(dT) contiennent également un site de restriction RsaI.
Les ADNc sont synthétisés à partir de 1 µg d’ARN (H2 0 qsp 4 µl)
incubé en présence de 1 µl d’amorce oligo(dT) (12 µM) et de 1 µl de
l’adaptateur SMART (12 µM) 2 min à 70°C. Le mélange est ensuite refroidi rapidement sur glace. Sont alors ajoutés au mélange : 2 µl du tampon 5X,
1 µl de DTT (20 mM), 1 µl de dNTP (10 mM chacun) et 1 µl de rétrotranscriptase. La réaction est réalisée une heure à 42°C puis le mélange est refroidi rapidement sur glace avant d’être dilué par addition de 40 µl de tampon TE (1 mM EDTA, 10 mM Tris pH7,6).
Les PCR sont réalisées à partir de 1 µl du produit de la rétrotranscription, dans un volume final de 100 µl, à l’aide du kit “BD AdvantageTM
2 PCR” (BD Biosciences Clontech). Après optimisation du nombre de cycles de PCR (conservation des proportions initiales d’ADNc), les PCR sont
réalisées comme décrit ci-après.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
66
Matériel et Méthodes
Conditions de PCR :
Amorces PCR primers
240 nM
dNTPs (chacun)
200 µM
Tampon PCR
1X
BD Advantage 2 polymerase mix
1X
ADNc monobrin dilué
1 µl
H20 PCR
qsp 99 µl
17 cycles
1’
15’’
6’
95°C
30’’
72°C
65°C
Les produits de PCR sont ensuite purifiés par addition d’un volume de phénol:chloroforme:alcool isoamylique (25:24:1). Après centrifugation (10 000 g, 10 min), la phase supérieure est prélevée et ajoutée à
700 µl de butanol. Après une nouvelle centrifugation (10 000 g, 1 min), la
phase supérieure est purifiée par filtration sur gel sur une colonne “BD
chromaspin 1000” (BD Biosciences Clontech). Après purification, les produits de PCR sont collectés dans 380 µl de TNE (10 mM Tris-HCl pH8,
10 mM NaCl, 0,1 mM EDTA,).
4.3.2
Digestion des ADNc, ligation aux adaptateurs et hybridations
Après purification, les ADNc sont digérés trois heures à 37°C par 10 unités
de l’enzyme RsaI puis purifiés sur colonne à l’aide du kit “GenElute PCR
clean-up” (Sigma) selon les recommandations du fournisseur.
Deux échantillons de 300 ng d’ADN du “tester” digérés par
l’enzyme de restriction RsaI sont ensuite liés aux adaptateurs 1 et 2R respectivement, une nuit à 16°C. Un contrôle de soustraction réalisé à partir
d’un mélange des deux milieux réactionnels (comportant donc les deux
adaptateurs) est également soumis à une ligation durant la nuit.
La soustraction proprement dite est réalisée par deux hybridations
successives. La première hybridation est réalisée pour chaque échantillon
(1 et 2R), entre l’ADNc “tester” et l’ADNc “driver” dans un rapport 1:30
(p/p) pendant huit heures à 68°C après 1,5 min de dénaturation à 98°C. La
seconde hybridation est réalisée une nuit à 68°C entre les deux échantillons
issus de la première hybridation additionnés d’ADNc “driver” dénaturé extemporanément (rapport final 1:25). A l’issue de la seconde hybridation,
l’échantillon est dilué dans 200 µl de tampon (20 mM HEPES pH6,6,
20 mM NaCl, 0,2 mM EDTA pH8) et incubé 7 min à 68°C.
4.3.3
Amplification des ADNc soustraits
Les ADNc soustraits, ainsi que le contrôle de soustraction, sont amplifiés
par deux réactions de PCR successives précédées de la synthèse de la sé-
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
67
Matériel et Méthodes
quence complémentaire des adaptateurs à l’extrémité des brins hybridés,
par une incubation de 5 min à 75°C. Au cours de la première PCR, seuls les
ADNc comportant les deux adaptateurs sont amplifiés. La seconde PCR est
une PCR nichée qui permet de réduire le bruit de fond et d’enrichir
l’échantillon en ADNc soustraits.
A l’issue de la seconde PCR, les produits de PCR sont analysés
sur gel d’électrophorèse pour comparer le profil des ADNc soustraits et celui du contrôle non soustrait. Si les profils sont bien différents, les ADNc
soustraits sont purifiés sur colonne à l’aide du kit “GenElute PCR cleanup” (Sigma) selon les recommandations du fournisseur. La banque soustraite est ensuite obtenue par clonage des produits de PCR purifiés dans le
vecteur pCR®2.1-TOPO® (§ 4.7.1).
Conditions de PCR 1:
Amorces PCR primer1
400 nM
dNTPs
200 µM (chacun)
Tampon PCR
1X
50X Advantage polymerase Mix
1X
ADNc dilué
1 µl
H20 PCR
qsp 25 µl
27 cycles
25’’ 10’’
5’
1’30’’
94 °C
30’’
75°C
66°C
Conditions de PCR 2:
Amorce Nested PCR primer1
400 nM
Amorce Nested PCR primer 2R 400 nM
dNTPs
200 µM (chacun)
Tampon PCR
1X
50X Advantage polymerase Mix
1X
PCR 1 diluée 10 fois
1 µl
H20 PCR
qsp 25 µl
4.4
72°C
12 cycles
10’’
1’30’’
94 °C
30’’
72°C
68°C
Obtention des séquences des ARNm à partir des EST (RACE)
Les séquences complètes des ADNc sont obtenues à partir des EST à l’aide
du kit “BD smart Rapid Amplification of cDNA Ends (RACE) cDNA amplification” (BD Biosciences Clontech), grâce à la technologie SMART décrite précédemment (Figure 9).
4.4.1
Obtention des ADNc (RT-PCR)
La première étape de la réaction consiste à rétrotranscrire les ARNm contenus dans l’échantillon d’ARN utilisé comme “tester” dans la technique de
PCR soustractive. Deux rétrotranscriptions sont réalisées en parallèle, l’une
pour l’incorporation de l’adaptateur contenant la séquence SMART à
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
68
Matériel et Méthodes
l’extrémité 5’ des ARNm (5’ADNc) comme décrit précédemment, et
l’autre, pour introduire la séquence SMART à l’extrémité 3’ de l’ARNm
(3’ADNc) grâce à une amorce oligo(dT)-SMART (Figure 9).
Brièvement, pour chaque réaction, 1 µg d’ARN est incubé en présence des adaptateurs associés (1,2 µM chacun) puis la réaction s’effectue
1,5 h à 42°C dans le milieu réactionnel (Reverse transcriptase, tampon 1X,
2 mM DTT, 1 mM dNTP mix). Les ADNc sont ensuite dilués par addition
de 100 µl de tampon Tricine-EDTA (10 mM Tricine-KOH pH8,5, 1mM
EDTA) et incubés 7 min à 72°C. Ces deux échantillons, 5’ADNc et
3’ ADNc sont alors prêts pour l’amplification respective des extrémités 5’
et 3’ des ADNc d’intérêt.
4.4.2
Obtention des fragments d’ADNc (RACE PCR)
Les fragments d’ADN situés de part et d’autre de l’EST sont obtenus par
PCR grâce à la combinaison d’une amorce spécifique (GSP, “Gene Specific
Primer”) et d’une amorce universelle (UMP, “Universal Primer Mix”). Les
PCR sont réalisées comme décrit ci-dessous.
Condition de 5’ RACE PCR (ou 3’ RACE PCR) :
Amorce GSP1 (ou GSP2)
200 nM
5 cycles
5 cycles
25 cycles
Amorce UPM
1X
Tampon PCR
1X
30’’
30’’
30’’
50X Advantage polymerase Mix
1X
3’
3’
3’
30’’
dNTPs
200 µM (chacun) 94°C
94°C
94°C 30’’
72°C
72°C
72°C
5’ ADNc (ou 3’ADNc)
2,5 µl
70°C
H20 PCR
qsp 50 µl
68°C
Les premiers cycles de PCR sont réalisés à haute température
d’hybridation (72 et 70°C) pour favoriser la spécificité de la PCR au niveau
de l’hybridation de l’amorce GSP (l’amorce UMP s’hybridant à l’extrémité
de tous les ADNc). Après l’amplification préférentielle des fragments
d’intérêt dans le mélange d’ADNc initial, l’amplification est réalisée avec
une température d’hybridation plus basse (68°C) pour favoriser l’efficacité
de la PCR. Après vérification de la présence d’une bande majoritaire par
électrophorèse sur gel d’agarose, celle-ci est purifiée à partir du gel et le
fragment d’ADN est cloné et séquencé comme décrit plus loin (§ 4.7).
Si la première PCR ne permet pas d’obtenir une bande majoritaire
facilement isolable, une seconde PCR peut être réalisée, dans les mêmes
conditions, avec une amorce spécifique située à l’intérieur du fragment amplifié lors de la première PCR et de l’amorce NUP (“Nested Universal Pri-
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
69
Matériel et Méthodes
mer”). Les séquences des amorces utilisées dans ce travail sont données
dans l’Annexe I.
4.5
Amplification de fragment d’ADN génomique par longue PCR
L’amplification des fragments d’ADN à partir d’ADN génomique a été réalisée à l’aide du kit “Expand long template PCR system” (Roche applied
science). Ce système est composé d’un mélange de deux polymérases thermostables, une Taq polymérase classiquement utilisée en PCR et une
Tgo polymérase avec une activité 3’-5’ exonucléase permettant
d’augmenter la fidélité de l’amplification. De plus, la combinaison de ces
deux enzymes permet d’augmenter le rendement de la PCR et d’amplifier
des fragments allant jusqu’à 22 kb. Les PCR ont été réalisées selon les recommandations du fournisseur en testant pour chaque PCR les trois milieux
réactionnels disponibles.
4.6
Marche sur le chromosome (“Genome Walking”)
La marche sur le chromosome est une approche qui permet d’obtenir la séquence complète d’un gène, à partir d’une partie de la séquence, grâce à
l’amplification, de proche en proche, des fragments d’ADN. Cette approche
est basée sur la digestion de l’ADNg par une enzyme de restriction et la ligation d’adaptateurs aux extrémités des fragments obtenus. L’utilisation
d’ADNg digéré permet ainsi de réduire la taille des fragments à amplifier.
Un premier fragment est amplifié à l’aide d’une amorce spécifique et d’une
amorce s’hybridant au niveau de l’adaptateur. L’obtention de la séquence
de ce fragment permet alors de définir une nouvelle amorce spécifique et de
réaliser une nouvelle PCR sur une autre digestion d’ADNg. L’utilisation de
différentes enzymes de restriction à bouts francs (“blunt ends”) permet ainsi d’amplifier et de séquencer progressivement le gène d’intérêt. Les enzymes utilisées sont : AluI, DraI, EcoRV, PvuII, ScaI et StuI.
2,5 µg d’ADNg sont digérés une nuit à 37°C par 80 unités
d’enzyme de restriction dans 100 µl du tampon de digestion. Après vérification de l’efficacité de la digestion par électrophorèse, l’enzyme et les sels
sont éliminés par une extraction phénol-chloroforme-alcool-isoamylique de
l’ADNg redissous dans un volume de 20 µl (§ 4.1.1). L’adaptateur est obtenu par une étape d’hybridation de 30 min à 28°C des deux oligonucléotides (1 mM chacun) synthétisés par la société Eurogentec : adaptator1
(5’-GTA-ATA-CGA-CTC-ACT-ATA-GGG-CAC-GCG-TGG-TCG-ACGGCC-CGG-GCT-GGT-3’) et adaptator2 (5’-ACC-AGC-CC-3’, amine C7
en 3’). La ligation à l’adaptateur (5,9 µM) est réalisée par la T4 DNA Ligase (Promega) une nuit à 16°C dans un volume de 8 µl contenant 4 µl
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
70
Matériel et Méthodes
d’ADNg. La réaction est achevée par l’inactivation de l’enzyme 5 min à
72°C et la dilution par dix du produit de ligation dans du TE (10 mM Tris,
1 mM EDTA pH7,5).
Les fragments d’ADNg sont ensuite amplifiés par PCR nichées
dans les conditions décrites ci-dessous.
Conditions de PCR 1:
Amorce GSP1
200 nM
Amorce AP1
200 nM
dNTPs
200 µM (chacun)
Tampon PCR
1X
50X Advantage polymerase Mix
1X
ADNg-adaptateur
1 µl
H20 PCR
qsp 50 µl
7 cycles
2’’
32 cycles
2’’
3’
94 °C
72°C
94 °C
3’
4’
67 °C
Conditions de PCR 2:
Amorce GSP2
200 nM
Amorce AP2
200 nM
dNTPs
200 µM (chacun)
Tampon PCR
1X
50X Advantage polymerase Mix
1X
PCR 1 diluée 50 fois
1 µl
H20 PCR
qsp 50 µl
4.7
5 cycles
2’’
20 cycles
2’’
3’
94 °C
72°C
94 °C
3’
4’
67 °C
Clonage des produits de PCR, préparation de l’ADN plasmidique et
séquençage.
4.7.1
Clonage par “TOPO cloning” (Invitrogen)
La technique de “TOPO cloning” est une technique permettant de cloner
des fragments de PCR sans avoir recours à des étapes de digestion par des
enzymes de restriction. Le plasmide classique pCR®2.1-TOPO® et le plasmide pCR®-XL-TOPO® approprié au clonage des fragments obtenus par
longue PCR, sont disponibles sous forme linéarisée avec, à leurs extrémités
3’, une désoxythymidine et une topoisomérase I associée de manière covalente. Lors de l’amplification par PCR, la polymérase utilisée ajoute une
désoxyadénosine aux extrémités 3’ des produits de PCR permettant
l’insertion de ces produits dans le vecteur grâce à la désoxythymidine aux
extrémités 3’ de ce dernier. Lors de l’insertion, la topoisomérase est libérée
et exerce alors son activité de ligase.
La ligation dans le vecteur pCR®2.1-TOPO® est réalisée 30 min à
température ambiante à partir de 2 à 4 µl d’ADN purifié (H 2 O qsp 4 µl) et
de 1 µl du tampon contenant le vecteur pCR®2.1 (10 ng.µl-1 plasmide, 50%
glycérol, 50 mM Tris-HCl pH7,4, 1 mM EDTA, 1 mM DTT, 0,1% Triton
X-100, 100 µg.ml-1 BSA) additionnés de 1 µl de solution saline (300 mM
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
71
Matériel et Méthodes
NaCl, 15 mM MgCl2 ). La ligation dans le vecteur pCR®-XL-TOPO® est réalisée 5 min à température ambiante à partir de 4 µl d’ADN purifié et de 1
µl du tampon contenant le vecteur pCR®XL (10 ng.µl-1 plasmide, 50% glycérol, 50 mM Tris-HCl pH7,4, 1 mM EDTA, 1 mM DTT, 0,1% Triton
X-100, 100 µg.ml-1 BSA). Après les 5 min d’incubation, la réaction est arrêtée par l’ajout d’1 µl de “stop solution” (300 mM NaCl, 60 mM MgCl2 ).
4.7.2
Transformation des cellules par électroporation
L’électroporation est une technique de transformation, utilisant un courant
électrique pour perméabiliser la membrane des bactéries compétentes
(E. coli, TOP10, Invitrogen) afin d’y faire pénétrer de l’ADN. Cette étape
d’électroporation est réalisée grâce au système Gene Pulser II (Biorad).
4.108 bactéries compétentes sont soumises à une décharge électrique en
présence de 2 µl du produit de ligation. Après l’impulsion électrique, les
bactéries sont incubées 1 h à 37°C dans 250 µl de milieu SOC (2% tryptone, 0,5% extrait de levure, 10 mM NaCl, 2,5 mM KCl, 10 mM MgCl2 ,
10 mM MgSO4 , 20 mM glucose) afin de permettre aux cellules transformées d’exprimer le gène de résistance à un antibiotique présent sur le
plasmide. Les cultures sont ensuite étalées sur milieu sélectif, LB-agar
(Sigma) additionné d’antibiotique, où seules les bactéries transformées
peuvent se développer. Après une nuit à 37°C, les boites sont conservées à
4°C.
Lorsque les fragments sont clonés dans le pCR®2.1 porteur d’un
gène de résistance à l’ampicilline, les cultures sont étalées sur un milieu sélectif contenant de l’ampicilline (50 µg.ml-1 ) sur lequel ont préalablement
été étalés 40 µl d’une solution à 40 mg.ml-1 de Xgalactose (Xgal) dans du
diméthylformamide. La distinction entre les cellules possédant un plasmide
vide et celle possédant un plasmide porteur d’un insert est ensuite réalisée
par α-complémentation. Le vecteur pCR2.1 possède un fragment du gène
LacZ codant pour la protéine de la β-galactosidase, une enzyme qui dégrade
le chromogène X-gal présent dans le milieu en un produit bleu. Durant
l’étape de ligation, le produit de PCR cloné s’insère dans le vecteur au sein
de ce gène altérant le codage du gène LacZ (clones LacZ -) : le chromogène
n’est donc pas hydrolysé et les colonies apparaissent blanches. Pour obtenir
les plasmides recombinants, seules les colonies blanches sont sélectionnées.
Dans le cas d’un clonage dans le vecteur pCR-XL-TOPO, la sélection des bactéries possédant un plasmide recombinant est réalisée grâce à la
présence d’un gène de résistance à la kanamycine et d’un gène létal, le gène
ccdB d’E. coli. Lors de l’étape de ligation, le produit de PCR s’insère dans
le vecteur au sein du gène létal ccdB ce qui altère le codage du gène et ainsi
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
72
Matériel et Méthodes
permet à la bactérie de se développer. Ainsi, seules les bactéries recombinantes pourront se développer sur un milieu LB gélosé additionné de
kanamicyne (50 µg.ml-1 )
Les colonies bactériennes possédant les plasmides recombinants
peuvent être conservées à -80° à partir d’un volume d’une culture d’une
nuit additionnée d’un volume de solution de glycérol (glycérol 65%,
0,1 mM MgSO4 , 25 mM Tris-HCl pH8).
4.7.3
Préparation d’ADN plasmidique
L’extraction d’ADN plasmidique est réalisée par lyse alcaline à l’aide du
kit “Nucleospin plasmid” (Macherey-Nagel) sur 1,5 ml d’une culture d’une
nuit. Cette technique est basée sur une dénaturation différentielle entre
l’ADN plasmidique superenroulé et l’ADN chromosomique de structure relâchée, suivie d’une purification de l’ADN plasmidique sur colonne. Brièvement, le culot de bactéries est suspendu dans un premier tampon additionné de RNases puis les bactéries sont lysées, et l’ADN dénaturé, par
l’ajout d’un tampon contenant du SDS et de la soude. Enfin, l’ajout d’une
solution de neutralisation entraîne la formation d’un précipité de protéines
et d’ADN chromosomique alors que l’ADN plasmidique reprend sa forme
soluble native. L’ADNg et le complexe SDS-protéine sont éliminés par
centrifugation (10 000 g, 10 min) et le surnageant contenant l’ADN plasmidique est déposé sur colonne pour purification. Après lavage, l’ADN plasmidique est élué dans 50 µl de tampon Tris-HCl 5 mM, pH8,5.
4.7.4
Séquençage des fragments d’ADN
La réaction de séquençage est généralement effectuée sur séquenceur automatique par la société Génome Express (Meylan, France) à l’exception des
EST des banques soustraites qui ont été séquencées par Vicente PérèzBrocal, en collaboration avec A. Moya et A. Latorre, à “l’Institut Cavanilles de Biodiversitat i Biologia Evolutiva”, Université de Valence (Espagne).
4.8
RT-PCR quantitative en temps réel
La technique de RT-PCR quantitative en temps réel est une technique permettant de quantifier précisément les ARN d’un échantillon. Elle comprend
une étape de rétrotranscription des ARNm et une étape de PCR en temps
réel qui permet, comme son nom l’indique, de suivre l’accumulation des
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
73
Matériel et Méthodes
produits d’amplification. Parmi les différents systèmes de PCR en temps
réel disponibles actuellement, nous avons utilisé le système LightCycler®
(Roche applied science) disponible dans la plateforme du DTAMB (Développement de Techniques et Analyse Moléculaire de la Biodiversité) de
l’IFR 41 (Instituts Fédératifs de Recherche, université Claude Bernard
Lyon 1). Les PCR sont réalisées à l’aide du kit “LightCycler® FastStart
DNA Master SYBR Green I” (Roche applied science).
Le principe de ce système est basé sur une molécule, le SYBR
Green, qui n’émet de la fluorescence que lorsqu’elle est liée à de l’ADN
double brin. Au cours de l’élongation, le SYBR green se lie progressivement à l’ADN double brin nouvellement formé. La PCR peut donc être suivie en temps réel par l’accumulation de la fluorescence qui est directement
proportionnelle à la quantité d’ADN double brin. Pour quantifier les produits de PCR, la fluorescence est mesurée à la fin de l’étape d’élongation
de chaque cycle. La dénaturation de l’ADN entraîne ensuite la libération
des molécules de SYBR green et la chute de la fluorescence.
L’utilisation du SYBR green permet également, à la fin de la PCR,
de vérifier la spécificité de la réaction et l’absence de dimères des amorces
par la réalisation d’une courbe de fusion. Pour cela, la température du mélange réactionnel est élevée progressivement entraînant la dénaturation des
produits de PCR et donc la chute de la fluorescence à la température
d’hybridation de l’ADN (Tm). Chaque Tm étant spécifique du produit de
PCR (ou du dimère des amorces), une chute de fluorescence correspond à
un produit de PCR donné. La mesure de la fluorescence permet ainsi de déterminer le nombre de produits de PCR obtenus en fin de réaction.
4.8.1
Rétrotranscription des ARNm
La rétrotranscription des ARNm est réalisée à l’aide du kit “Super ScriptTM
First strand synthesis system for RT-PCR” (Invitrogen) à partir de 1 µg
d’ARN. L’ARN est dénaturé 5 min à 65°C en présence de 0,5 µg d’amorce
oligo(dT) et de 10 nmol de dNTP puis le mélange (10 µl) est refroidi sur
glace. La rétrotranscription est ensuite réalisée 1 h à 42°C dans un volume
final de 20 µl de milieu réactionnel (tampon 1X, MgCl2 5 mM, DTT
10 mM, RNaseOUTTM 1/20 (v/v), SuperScriptTM II RT 50 U). La réaction
est achevée par 15 min d’incubation à 70°C. Les ARN de la matrice sont
ensuite dégradés par une incubation de 20 min à 37°C en présence de deux
unités de RNase H. Les ADNc sont enfin dilués dans 4 volumes d’H2 O puis
aliquotés pour limiter leur dégradation par congélations-décongélations.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
74
Matériel et Méthodes
4.8.2
PCR en temps réel
Pour permettre la quantification des ADNc, une gamme étalon est réalisée à
partir d’un fragment d’ADN correspondant au transcrit étudié. Ce fragment
est obtenu par PCR à partir de l’EST (ou de l’ADNc) cloné dans le vecteur
pCR2.1 avec les amorces du vecteur T7 et M13 rev (§ 4.2.2.1). Après purification du produit de PCR, celui-ci est dosé et ajusté à une concentration
de 2 ng.µl-1 . Lors de la PCR en temps réel, les cinq points de la gamme sont
obtenus par dilution successive de la solution à 2 ng.µl-1 .
Les PCR sont réalisées dans des capillaires à partir de 2 µl de matrice (PCR diluée pour la gamme ou ADNc de la rétrotranscription diluée
pour les échantillons à quantifier) dans l’appareil LightCycler dans les
conditions décrites ci-dessous, avec Tx la température d’hybridation des
amorces utilisées.
Conditions de PCR :
Amorce Forw ar d
Amorce Reve r se
MgCl 2
LightCycler FastStart DNA
master SYBR Green 1*
ADN matrice
H20 PCR
500 nM
500 nM
3,5 mM
1X
39 cycles
8’
95°C
2 µl
qsp 18 µl
* contient la polymérase, le tampon,
les dNTPs et le SYBR green
10’’
95°C
30’’
20’’ 72°C
Tx°C
15’’
(Tx+10)°C
40°C
Amplification
Fusion
Mesure de la fluorescence
Les séquences des amorces utilisées dans ce travail sont données
dans l’Annexe II.
A l’issue de la PCR, les données sont traitées à l’aide du logiciel
LightCycler3. Ce logiciel permet d’analyser la spécificité des produits de
PCR à l’aide de la courbe de fusion et de sélectionner les points fiables de
la gamme étalon (absence de dimères des amorces). En fonction de
l’ensemble des données, le logiciel définit un seuil de détection (méthode
du maximum de dérivée seconde) et le nombre de cycles à partir duquel les
échantillons sont détectés. Ce nombre de cycles est ensuite converti en
quantité d’ADN à partir des points sélectionnés de la gamme étalon.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
75
Matériel et Méthodes
4.9
Macroarrays
La technique de macroarray est une méthode permettant d’étudier le profil
d’expression d’un ensemble de gènes dans différentes conditions physiologiques. Cette technique est basée sur la fixation sur une membrane de nylon
des produits de PCR correspondant aux gènes étudiés puis, à l’hybridation
d’une sonde radioactive constituée d’un mélange d’ADNc correspondant à
une condition physiologique donnée.
4.9.1
Synthèse des sondes radioactives par rétrotranscription
La synthèse des sondes radioactives est réalisée à l’aide du kit “Super
ScriptTM First strand synthesis system for RT-PCR” (Invitrogen) à partir
des échantillons d’ARN utilisés dans la technique de PCR soustractive et
d’ARN de bactériomes.
10 µg d’ARN sont dénaturés 5 à 10 min à 65°C en présence de
1 µg d’amorce oligo(dT) puis refroidis sur glace. La rétrotranscription est
ensuite réalisée 1,5 h à 42°C en présence de dCTP radioactif dans 40 µl de
milieu réactionnel (tampon 1X, MgCl2 5mM, DTT 10 mM, RNaseOUTTM
1/20 (v/v), dATP 1 mM, dTTP 1 mM, dGTP 1 mM, α32 P-dCTP 100 µCi,
SuperScriptTM II RT 200U). La réaction est arrêtée par 15 min d’incubation
à 70°C. La sonde est ensuite purifiée par filtration sur gel (“Quick spin”,
Roche Molecular Biochemicals) et la radioactivité est comptée pour vérifier
l’équivalence des sondes synthétisées.
4.9.2
Préparation des membranes
Les EST des clones de la banque soustraite sont amplifiées à partir des
stocks bactériens conservés à -80°C (§ 4.7.2). Les PCR sont réalisées avec
les amorces de la soustraction, Nested PCR primer 1 et 2R dans les conditions décrites dans le paragraphe 4.2.2.1 à une température d’hybridation de
68°C. Les produits de PCR sont ensuite contrôlés par électrophorèse et un
volume fixe de 10 µl de chaque PCR non purifiée a été utilisé pour chaque
dépôt.
Les membranes sont réalisées à l’aide du système de microfiltration Bio-Dot® (Biorad) qui permet la réalisation de membranes comportant
96 dépôts. Les membranes de nylon (HybondTM-N, Amersham) préalablement humidifiées dans un tampon SSC 6X sont montées dans le système
Bio-Dot selon les recommandations du fournisseur. Après l’application de
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
76
Matériel et Méthodes
100 µl/puits de SSC 6X et élimination sous vide, 10 µl/puits de produit de
PCR sont déposés sur la membrane. La solution est ensuite éliminée sous
vide alors que l’ADN est retenu sur la membrane. Après un lavage par
100 µl/puits de SSC 6X, la membrane est transférée 10 min dans de la
soude 0,6 M pour dénaturer l’ADN, puis dans un tampon Tris-HCl
0,5 M pH7,5 avant d’être rincée dans des bains de SSC 2X. L’ADN est fixé
sur la membrane par traitement à 80°C pendant deux heures. Les membranes sont ensuite préhybridées (24 heures), hybridées (48 heures), puis lavées et révélées comme décrit dans le paragraphe 4.2.3.
L’analyse quantitative des membranes est réalisée à l’aide du logiciel ImageQuant (Molecular Dynamics). La normalisation des données
s’effectue en divisant l’intensité du signal de l’EST par celle obtenue avec
le gène de normalisation.
5
5.1
Techniques d’analyse de séquences
Analyse des séquences à l’aide du programme Mac Molly Tetra (GeneSoft)
La première étape de l’analyse des résultats du séquençage consiste à identifier les différents éléments qui constituent la séquence : le vecteur de clonage, les amorces spécifiques ou universelles, les adaptateurs, les séquences connues et les nouvelles séquences. Cette première analyse est réalisée
par alignement des séquences à l’aide des applications du programme Mac
Molly Tetra (GeneSoft).
Les séquences peuvent alors être nettoyées des éléments issus de
la construction (vecteur, amorces universelles, adaptateurs) et intégrées aux
séquences déjà identifiées dans le cas de la reconstitution d’une séquence
complète d’un ADNc (RACE) ou d’un gène. Les séquences peuvent ensuite
être analysées par comparaison aux banques de données.
5.2
Analyse des séquences par comparaison aux banques de données
La recherche de séquences homologues dans les banques de données est réalisée grâce à l’application BLAST (“Basic Local Alignment Search Tool”)
disponible sur le site NCBI (“National Center of Biotechnology Information”, http://www.ncbi.nlm.nih.gov).
L’analyse au niveau des protéines théoriques (traduction,
composition en acides aminés, localisation cellulaire putative…) a été
réalisée à l’aide d’applications disponibles sur le site ExPASy (“Expert
Protein Analysis System”, http://us.expasy.org). La recherche des motifs
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
77
Matériel et Méthodes
lysis System”, http://us.expasy.org). La recherche des motifs protéiques a
ensuite été réalisée à l’aide d’un programme qui combine différentes méthodes d’identification des domaines protéiques décrits dans les bases de
données : l’InterProScan (http://www.ebi.ac.uk/InterProScan).
5.3
Analyse des EST des banques soustraites
Les séquences des EST sont nettoyées manuellement et les sites de restriction RsaI sont identifiés pour décomposer les séquences lorsque celles-ci
sont le résultat de la ligation de plusieurs EST (chimères). Les protéines
putatives définies par les six phases de lecture possibles des EST sont ensuite comparées aux banques protéiques (BLASTx) à l’aide d’une application disponible sur la plateforme du Pôle BioInformatique Lyonnais
(PBIL). Contrairement aux applications du site NCBI qui ne permettent de
traiter qu’une séquence à la fois, l’application utilisée, dans cette analyse,
permet de traiter l’ensemble des EST en une seule requête. A partir des
identifiants des protéines issues du BLASTx, les informations associées à
ces protéines sont obtenues grâce au “Sequence Retrieval System” (SRS)
disponible sur le site ExPaSy (http://us.expasy.org/srs5). Les résultats obtenus, comme l’identifiant, la E-value, ainsi que la description des protéines, les mots-clés qui leur sont associés et l’organisme dont elles proviennent, sont organisés dans un tableau de données pour visualiser l’ensemble
des données et accéder à la banque Swiss-Prot-trEMBL à l’aide de liens
hypertextes.
6
6.1
Techniques de biochimie
Collecte d’hémolymphe et extraction des peptides
Le système de collecte d’hémolymphe est constitué d’un cône de 1 ml placé, grâce à un adaptateur (microtube 0,5 ml Eppendorf coupé), sur un tube
Eppendorf contenant 30 µl d’acide trifluoroacétique (TFA) 0,1 % et 10 µl
d’une solution saturée de phénylthiourée (PTU) (5 mg.ml-1 ). Le PTU est un
inhibiteur de la phénoloxydase qui limitera la mélanisation de
l’hémolymphe et qui servira d’étalon interne pour la Chromatographie Liquide à Haute Performance (HPLC).
Des lots de 25 larves sont déposés dans les cônes et les larves sont
ensuite blessées à l’aide d’une aiguille d’entomologie pour faciliter
l’extraction. La collecte de l’hémolymphe est réalisée par une centrifuga-
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
78
Matériel et Méthodes
tion des systèmes Eppendorf-cône (10 000 g, 1 min) permettant de
broyer/presser les larves lors du passage par l’extrémité du cône et
d’éliminer ensuite les débris larvaires. Le surnageant contenant
l’hémolymphe est additionné de 70 µl de TFA 0,1% et centrifugé de nouveau (15 000 g, 10 min). Le deuxième surnageant est collecté à la seringue
Hamilton et conservé trois heures à 4°C pour favoriser la précipitation des
protéines. L’extraction est achevée par une dernière centrifugation
(15 000 g, 10 min) pour éliminer le culot protéique. Le dernier surnageant
contenant les peptides de l’hémolymphe est collecté à la seringue Hamilton
et évaporé sous vide d’air au Speed-Vac.
6.2
Séparation des peptides de l’hémolymphe par chromatographie
liquide à haute performance (HPLC)
La technique d’HPLC est une technique de séparation basée sur la différence de polarité des composants d’un échantillon. La séparation des peptides de l’hémolymphe est réalisée en phase inverse grâce à une phase stationnaire apolaire (C18) et une phase mobile polaire (H2 0 90%, CH3 CN
10%, TFA 0,1%) dont on diminue progressivement la polarité en augmentant la proportion d’acétonitrile (CH3 CN). Les peptides sont ainsi élués progressivement (et donc séparés) en fonction de leur polarité.
Les extraits d’hémolymphe sont repris dans 130 µl de phase mobile initiale et la solution est ensuite filtrée (0,45 µm). 100 µl sont injectés
sur une colonne Nucléosil C18 (250×4,6 mm, 5 µm, 300Å). Les paramètres
chromatographiques (gradient d’élution, débit et détection) sont donnés cidessous.
Le solvant des fractions collectées à la sortie de la chaîne est évaporé sous vide d’air et les échantillons sont conservés à -20°C.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
79
Matériel et Méthodes
6.3
Test d’activité antibactérienne en milieu liquide
Les fractions testées sont resuspendues dans 50 µl de PBS et additionnées à
50 µl d’une solution à 6×107 bactéries.ml-1 obtenue par dilution d’une
culture d’E. coli (TOP 10, Invitrogen) en phase exponentielle. Le test est
réalisé en plaque de titration 96 puits à 37°C sous agitation. L’absorbance à
595 nm est mesurée dans un lecteur de plaques PowerWave x (Bio-Tek)
toutes les 20 min sur une durée de cinq heures.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
80
Résultats
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
81
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
1
Identification des gènes de la réponse
immunitaire de l’hôte
L’étude moléculaire de la perception des endocytobiotes par l’hôte et de sa
réponse immunitaire exige la connaissance des gènes impliqués dans la reconnaissance et l’élimination des bactéries. Chez le charançon S. zeamais,
aucune séquence de gènes de la réponse immunitaire n’était connue, à
l’exception d’un gène de la famille des PGRP (Heddi et al., 2005). L’enjeu
principal de cette thèse était donc d’identifier des gènes de la réponse humorale activée par les bactéries Gram (-). Dans le but d’intégrer notre étude
de la réponse immunitaire de l’hôte dans un cadre évolutif, et de comprendre comment évolue l’interaction hôte-symbiote parallèlement à la réduction de la taille du génome bactérien, une étude comparative a été initiée
entre le modèle S. zeamais-SZPE et le modèle A. pisum–Buchnera dont la
symbiose remonte à 150-200 MA, et où le génome bactérien ne code ni
SSTT, ni certains éléments de la paroi bactérienne comme les LPS et les
phospholipides.
1.1
Gènes de la réponse immunitaire de Sitophilus zeamais
Pour identifier les Gènes de la Réponse Immunitaire (GRI) du charançon
S. zeamais, j’ai réalisé une soustraction d’ADNc entre des larves
aposymbiotiques infectées par E. coli et des larves aposymbiotiques
témoins (non traitées). Afin d’obtenir un large spectre de gènes intervenant
dans plusieurs phases de la réponse immunitaire (i.e. reconnaissance du
microorganisme, transmission du signal, élimination du microorganisme et
régulation de la réponse), la soustraction a été réalisée avec un ADNc
“tester” synthétisé à partir d’un mélange en quantités égales de trois
échantillons d’ARN extraits 3, 6 et 12 h après infection par E. coli.
Après les étapes de digestion par l’enzyme de restriction RsaI et
de purification des ADNc (voir Matériel et Méthodes), la quantité d’ADNc
“driver” obtenue à partir des larves aposymbiotiques témoins était inférieure à la quantité recommandée par le fournisseur pour poursuivre la
soustraction. Les quantités d’ADNc du “tester” et du “driver” utilisées dans
la suite de la soustraction ont donc été adaptées en fonction des quantités
disponibles, pour pouvoir conserver la proportion entre le “tester” et le
“driver”.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
82
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
A l’issue de cette soustraction, 527 clones ont été isolés, et, après
vérification de leur contenu plasmidique, 513 plasmides ont été envoyés à
Valence (Espagne), où ils ont été séquencés dans le cadre d’une collaboration. Après élimination des séquences du vecteur et des amorces, j’ai obtenu 507 séquences d’EST. Ces séquences ont été analysées par comparaison
aux banques de données protéiques, sans limitation du degré de similitude
(Evalue<10), et les EST présentant une similitude de séquence avec
d’autres organismes ont été répertoriées dans le Tableau A-III présenté en
annexe.
Le classement des ces EST par catégories fonctionnelles a mis en
évidence l’efficacité de la soustraction puisque 12,7 % des EST de la banque soustraite correspondent à des peptides antibactériens et 5,7 % des EST
à d’autres protéines de la réponse immunitaire (Figure 10). Il est important
de signaler que dans le cas des EST présentant des similitudes avec des séquences de bactéries, de virus ou de champignons, ces similitudes sont le
plus souvent non significatives (Evalue>1) (Tableau A-III) et sont généralement obtenues sur des EST correspondant à des séquences courtes ou non
codantes.
Figure 10 : Distribution en catégories fonctionnelles des EST de la banque
soustraite de S. zeamais.
Les EST présentant une similitude de séquence avec des peptides
ou des protéines de l’immunité sont répertoriées dans le Tableau III. Ces
peptides et protéines incluent des peptides antibactériens, des lysozymes,
une protéine homologue de la thaumatine de plantes, des protéines de la
famille PGRP, une protéine homologue d’un régulateur de la réponse immunitaire des mammifères (Tollip) et enfin, des protéases et des inhibiteurs
de protéases dont des éléments de la cascade prophénoloxydase (PPAF,
Serpines).
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
83
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
Peptides antibactériens
Lysozymes
Thaumatine
PGRP
Régulateur
Protéases et inhibiteurs
de protéases
EST
INF-18
INF-42
INF-145
INF-163
INF-165
INF-217
INF-479
INF-152
INF-282
INF-475
INF-9
INF-441
INF-359
INF-20
INF-74
INF-91
INF-161
INF-258
INF-459
INF-506
Protéine
Coleoptericin
Diptericin A
Acaloleptin A
Cecropin A1 precursor
Sarcotoxin II-1 Precursor
Tenecin-1 precursor
Luxuriosin
Lysozyme i homologue
Lysozyme C-1 precursor
Pathogenesis-related-5-like protein
PGRP
PGRP
Toll interacting protein (Tollip) homologue
Inducible metalloproteinase inhibitor
Serpin-4A
Cysteine-rich venom-like protein
Serpin 3a (Serpin 3b)
Pattern recognition serine proteinase
Hemolymph proteinase 17
ProPhenoloxidase Activating Factor (PPAF)
NC
3
11
7
4
13
10
3
1
1
5
1
1
1
1
3
3
1
1
1
1
Organisme
Zophobas atratus
Glossina morsitans
Acalolepta luxuriosa
Drosophila mauritiana
Sarcophaga peregrina
Tenebrio molitor
Acalolepta luxuriosa
Anopheles gambiae
Anas platyrhynchos
Diaprepes abbreviatus
Anopheles gambiae
Anopheles gambiae
Anopheles gambiae
Galleria mellonella
Manduca sexta
Aedes albopictus
Manduca sexta
Manduca sexta
Manduca sexta
Holotrichia diomphalia
E-value
SP-AC
5,0E-16
P80032
1,30
Q8WTD5
1,0E-15
Q76K70
0,35
P81685
0,26
P24491
1,0E-13
Q27023
0,78
Q60FC9
1,0E-11 Q7QF28
3,0E-17
P00705
1,0E-107
Q5I208
8,0E-55 Q7PUB3
1,0E-35 Q7PP76
3,0E-52 Q7QAN1
2,0E-12 Q67FQ9
2,0E-21 Q6Q2D8
3,0E-09 Q5MIW2
9,0E-52
Q867T1
5,0E-28
Q69BL0
1,0E-10 Q5MPB8
1,0E-15 Q9GRW0
Tableau III : Tableau récapitulatif des EST de la banque soustraite de S. zeamais présentant une similitude de séquence
avec des protéines de la réponse immunitaire ou potentiellement impliquées dans cette réponse. Les similitudes ont été obtenues par comparaison des six phases de lecture des séquences des EST aux banques de données protéiques. NC, nombre de copies de l'EST identifiées dans la banque soustraite ; SP-AC, identifiant de la protéine dans la banque de données Swiss-Prot.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
84
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
On constate que la plupart des similitudes de séquence sont significatives (Evalue<1×10-9 ). En revanche, certaines similitudes avec des peptides antibactériens, tels que la cécropine, la diptéricine et la sarcotoxine,
sont peu significatives (Evalue>0). Compte tenu de la redondance de ces
EST dans la banque soustraite (4, 11 et 13 clones respectivement), nous
avons choisi de poursuivre l’étude des gènes correspondants.
1.2
Gènes de la réponse immunitaire d’Acyrthosiphon pisum
La seconde soustraction d’ADNc a été réalisée entre des larves de pucerons
aposymbiotiques témoins et des larves aposymbiotiques infectées par
E. coli, selon le même plan expérimental que celui établi pour le charançon.
A l’issue de cette soustraction, 521 clones ont été isolés et après vérification de leur contenu plasmidique, 509 plasmides ont été séquencés à Valence (Espagne).
Après l’analyse des 192 premières séquences, aucune EST ne présentait une homologie avec un gène immunitaire connu. Aussi, afin de vérifier l’efficacité de la soustraction avant de séquencer le reste des clones,
nous avons choisi d’utiliser une méthode indirecte en comparant les
192 premières EST obtenues à la banque d’EST du Consortium International de la Génomique des Aphides (IAGC). Cette banque comptait près de
40 000 EST au moment de cette analyse (Sabater-Munoz et al., 2006). La
comparaison de ces deux banques a révélé que seulement 50% des EST de
la banque soustraite présentaient une similitude de plus de 90% avec des
EST de l’IAGC. Ceci nous a laissés supposer que l’absence de similitude
avec des gènes de la réponse immunitaire ne serait pas le résultat d’un problème technique lié à la soustraction et nous a encouragés à poursuivre le
séquençage des EST de la banque d’A. pisum. A l’issue du séquençage
complet, la moitié des séquences seulement trouve leur homologue dans la
banque de l’IAGC.
La comparaison des 494 séquences du puceron aux banques de
données protéiques, n’a permis d’identifier aucun peptide antibactérien, ni
lysozyme, ni PGRP. En revanche, certaines EST présentent des similitudes
de séquence avec des éléments des voies de signalisation immunitaire des
mammifères telles que les protéines “TNF Receptor Associated Factor 3 interacting protein” (Evalue=3×10-9 ) et “Immune signaling kinase MEK3”
(Evalue=2×10-52) (Tableau A-IV en annexe). De plus, il existe une faible
redondance des EST de la banque du puceron par rapport au nombre d’EST
redondantes obtenues dans la banque soustraite du charançon. Par ailleurs,
210 séquences (soit 42% des EST) ne présentent aucune similitude significative avec des séquences des banques de données protéiques (Evalue>1).
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
85
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
1.3
Analyse et caractérisation des GRI
1.3.1
Analyse globale des banques soustraites
Suite à l’analyse in silico des EST de la banque soustraite d’A. pisum qui
n’a pas révélé de gènes de la réponse immunitaire, nous avons mesuré, par
macroarray, l’expression des EST obtenues chez les insectes témoins et les
insectes infectés par E. coli afin de vérifier le caractère différentiel des
EST. Cette expérience a aussi été réalisée sur les EST du charançon
S. zeamais pour tenter d’identifier d’éventuels gènes sans homologie avec
des GRI connus mais qui seraient induits par l’infection bactérienne.
Ainsi, 268 EST non redondantes du charançon et 344 EST non redondantes du puceron ont été analysées. Les membranes de Dot blot ont été
réalisées en double exemplaire, l’une a été hybridée avec une sonde radioactive obtenue par rétrotranscription à partir des ARN extraits des insectes témoins (sonde “témoin”) et l’autre, avec une sonde radioactive obtenue
à partir des ARN extraits des insectes infectés (sonde “infectée”).
Les résultats obtenus sur quatre des quatorze membranes sont présentés dans la Figure 11. Les autres membranes sont présentées dans
l’Annexe III.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
86
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
S. zeamais
A. pisum
Larves témoins
Larves témoins
Larves infectées par E. coli
Larves infectées par E. coli
Figure 11 : Membranes de Dot-blot comportant les EST des banques soustraites de S. zeamais (à gauche) et d’A. pisum (à droite). Chaque membrane, réalisée
en double exemplaire, comporte un témoin négatif correspondant à une amplification réalisée en absence d’ADN (en rouge) et un témoin de normalisation (gapdh,
en bleu). Les membranes du haut ont été hybridées avec une sonde obtenue à partir
des larves témoins et celles du bas, avec une sonde obtenue à partir des larves piquées par une aiguille infectée par E. coli. Chaque dépôt correspond à un volume
fixe de 10 µl et seules les comparaisons intermembranes sont possibles.
1.3.1.1 Expression différentielle des EST de Sitophilus zeamais
Une première analyse qualitative des membranes révèle l’existence de plusieurs signaux d’intensité différente entre les membranes hybridées par la
sonde “témoin” et celles hybridées par la sonde “infectée”. Nous avons ensuite commencé une analyse quantitative des résultats, mais nous avons été
confrontés à des difficultés liées à la variabilité de l’intensité entre les signaux et à l’encombrement des signaux sur la membrane. En effet,
l’analyse des signaux de faible intensité nécessite l’augmentation du
contraste de l’image de la membrane. Cependant, cette augmentation amplifie également l’intensité de signaux déjà très forts, et, du fait de
l’encombrement stérique, ces signaux vont alors interférer avec les signaux
environnants. Par ailleurs, sur certaines membranes, l’intensité du signal
obtenu pour le gène de normalisation (glycéraldéhyde-3-phosphate déshydrogénase) est trop faible pour permettre une quantification satisfaisante du
signal et donc, une normalisation des données de ces membranes.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
87
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
Toutes les EST de la banque soustraite ne pouvant être analysées
quantitativement, aucune estimation objective du pourcentage d’EST différentielles ne peut être donnée à partir de cette analyse. Nous avons donc
simplement identifié qualitativement les EST correspondant aux signaux
qui présentent un différentiel important entre les deux membranes. Nous
avons ainsi identifié 28 signaux présentant un différentiel important entre
les membranes hybridées par la sonde “témoin” et celles hybridées par la
sonde “infectée”. Les EST correspondantes ainsi que les résultats de leurs
comparaisons aux banques de données sont répertoriés dans le Tableau IV.
Parmi les EST correspondant aux signaux différentiels, on peut distinguer
des similitudes avec des peptides antibactériens et d’autres protéines associées à la réponse immunitaire, ainsi que des similitudes avec des protéines
associées au stress. On peut distinguer également des EST présentant une
faible similitude avec des protéines de microorganismes et enfin, des EST
qui ne présentent aucune similitude de séquence dans les banques de données.
L’analyse globale des EST de la banque soustraite du charançon
S. zeamais nous a donc permis d’une part, de confirmer le caractère différentiel des EST qui présentaient une faible similitude de séquence avec la
diptéricine et la cécropine et, d’autre part, de mettre en évidence d’autres
gènes qui présentent une similitude faible (Evalue>0), ou qui ne présentent
pas de similitude avec des séquences des banques de données. Pour ces
derniers, des études biochimiques et moléculaires sont nécessaires pour déterminer s’il s’agit de nouvelles familles de GRI.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
88
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
EST
Peptides antibactériens
INF-42 (inf-138)
Protéine
Organisme
Evalue
SP-AC
1,3
Q8WTD5
Diptericin
Glossina morsitans
INF-145
Acaloleptin
Acalolepta luxuriosa
1,00E-15
Q76K70
INF-163
C ecropin
Anopheles gambiae
0,35
Q7QEE3
INF-217
Tenecin-1
Tenebrio molitor
1,00E-13
Q27023
INF-314
C oleoptericin
Zophobas atratus
1,00E-15
P80032
Immunité
INF-198
Pathogenesis-related protein 5
Arabidopsis thaliana
4,00E-24
P28493
INF-182
C ysteine-rich venom-like protein
2,00E-10
Q5MIW2
Protéase
INF-117
Trypsin-like serine proteinase
Anthonomus grandis
6,00E-16 Q64ID5
Stress
INF-248
28 kDa desiccation stress protein
Tenebrio molitor
5,00E-09
Q27014
INF-290
Putative alcohol dehydrogenase
Gryllotalpa orientalis
2,00E-20
Q6RUR3
Mitochondrie
INF-113
C ytochrome oxidase subunit I
Sitophilus zeamais
1,00E-136 Q7YB50
Autres
INF-284
Hypothetical protein
Aedes aegypti
0,21
Q16KR0
INF-454
cDNA FLJ41170 fis
Homo sapiens
0,068
Q6ZWF7
INF-4
Hypothetical cytosolic protein
Fusobacterium nucleatum
0,011
Q8RH51
INF-57 (inf-77)
Envelope glycoprotein
Feline immunodeficiency virus
0,005
Q9WAV5
INF-65
Hypothetical protein
Psychromonas ingrahamii 37
0,047
Q1FS83
INF-168 (inf-98)
Putative Na+/H+ antiporter
Pichia farinosa
0,2
Q8NIQ6
Aedes albopictus
INF-101
-
-
-
-
INF-255
-
-
-
-
INF-234
séquence non codante
INF-310 (inf-81)
séquence non codante
INF-147
séquence non codante
INF-235 (inf-213)
séquence non codante
Tableau IV : EST de la banque soustraite de S. zeamais présentant une expression différentielle entre les larves témoins
et les larves infectées par E. coli. Les EST issues d’un même transcrit ont été regroupées et la présence/absence de cadre de
lecture ouvert analysée. Les similitudes de séquence ont été obtenues par comparaison des six phases de lecture des séquences
des EST aux banques de données protéiques. SP-AC, identifiant de la protéine dans la banque de données Swiss-Prot.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
89
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
1.3.1.2 Analyse de la banque d’Acyrthosiphon pisum
Contrairement aux résultats obtenus sur le charançon, les membranes obtenues à partir des EST du puceron paraissent très similaires et aucun signal
n’apparaît nettement différentiel (Figure 11 et Annexe III). Ceci suggère
que la banque soustraite comporte peu de différentiel et donc que la soustraction réalisée chez A. pisum n’a pas permis d’obtenir de gènes surexprimés après l’infection par E. coli.
L’analyse in silico des EST de la banque soustraite d’A. pisum d’une part,
et l’analyse de leur profil d’expression d’autre part, n’ont pas permis
d’identifier des gènes de la réponse immunitaire chez le puceron. Nous
avons donc choisi de continuer le travail de thèse sur notre premier modèle
d’étude, le charançon S. zeamais.
1.3.2
Caractérisation des GRI de Sitophilus zeamais
Pour la suite de l’étude de la réponse immunitaire du charançon, nous
avons choisi d’obtenir les séquences complètes des transcrits des GRI par
la technique de RACE afin de confirmer les similitudes de séquence et
d’obtenir la séquence des protéines. Par ailleurs, puisque les GRI des insectes peuvent être induits différemment à la suite d’une blessure ou d’infections par divers microorganismes, nous avons également décidé de
caractériser le profil d’expression des gènes de Sitophilus, par la technique
de RT-PCR quantitative. Ces deux approches ne permettant pas d’analyser
un grand nombre de gènes, nous avons privilégié les EST présentant une
similitude de séquence avec des protéines de fonction(s) connue(s).
1.3.2.1 Obtention et analyse des séquences complètes des transcrits des GRI
Pour cette étude, notre choix s’est porté sur les EST codant des protéines
dont la fonction putative présente un intérêt direct dans l’étude de la réponse immunitaire de l’hôte dans le contexte de la symbiose. Nous avons
sélectionné les homologues des PGRP puisqu’un PGRP est surexprimé dans
le bactériome (Heddi et al., 2005), et l’homologue de Tollip (Burns et al.,
2000 ; Zhang et Ghosh, 2002), qui pourrait assurer une inhibition, partielle
ou totale, de la réponse immunitaire dans l’organe symbiotique. Nous avons
également considéré les EST correspondant aux effecteurs de la réponse
immunitaire connus pour leur activité antibactérienne : les lysozymes et les
peptides antibactériens, particulièrement les EST inf-42, inf-163 et inf-165
dont la similitude de séquence est très faible.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
90
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
Les résultats de la comparaison des séquences complètes des
ADNc aux bases de données, et de l’analyse in silico des séquences protéiques sont présentés dans le Tableau V et la Figure 12.
Figure 12 : Représentation schématique des protéines théoriques de la réponse
immunitaire identifiées chez S. zeamais. Les séquences protéiques ont été déduites
des séquences des ADNc obtenues par RACE. Les domaines identifiés par la comparaison aux banques de domaines protéiques (InterProScan) ainsi que la E-value associée sont donnés pour chaque protéine (régions hachurées). Toutes les E-values présentées ici sont inférieures au seuil de significativité défini pour chaque famille de
domaine, dans l’application InterProScan. Les peptides signaux (en noir) ont été
identifiés par le programme TargetP (http://www.cbs.dtu.dk/services/TargetP) et les
domaines propeptides (en gris) ont été prédits à partir des motifs de coupure R-x(K/R)-R. La taille des protéines et des différents domaines peut être estimée à partir
de l’échelle donnée en haut de la figure. Coleoptericin, IPR009382 ; Defensin,
IPR001542 ; Kunitz, IPR002223 ; Lysozyme, IPR000974 ; Destabilase, IPR008597 ;
PGRP, IPR002502 ; C2, IPR000008 ; CUE, IPR003892.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
91
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
EST
Peptides antibactériens INF-18
INF-42
Protéine
Coleoptericin
Diptericin DipA
INF-145 Acaloleptin A precursor
INF-163 Cecropin A1
INF-165 Sarcotoxin II-1 precursor
INF-217 Tenecin-1 precursor
INF-479 Luxuriosin
Lysozymes
PGRP
Régulateur
INF-152 Lysozyme i-1
INF-282 Lysozyme C
NC
Organisme
3 Zophobas atratus
11 Glossina morsitans
Acalolepta luxuriosa
3 Drosophila mauritiana
13 Sarcophaga peregrina
10 Tenebrio molitor
3 Acalolepta luxuriosa
E-value
38/70 (54%)
7,00E-16
SP-AC
P80032
22/53 (37%)
0,002
Q8WTD5
38/76 (50%)
1,00E-15
Q76K70
19/44 (43%)
0,46
P81685
22/81 (27%)
0,023
P24491
32/48 (66%)
8,00E-14
Q27023
45/106 (42%)
4,00E-16
Q60FC9
37/99 (37%)
3,00E-17 Q6GU90
3,00E-25 P00705
7
1
1
Anopheles gambiae
Anas platyrhynchos
PGRP
1
INF-441 PGRP
1
Anopheles gambiae
Anopheles gambiae
INF-359 Toll-interacting protein
1
Mus musculus
INF-9
Identité de séquence
60/135 (44%)
95/169 (56%)
81/166 (48%)
127/275 (46%)
2,00E-54 Q7PUB3
2,00E-41 Q7PP76
4,00E-63
Q9QZ06
Tableau V : Résultats de la recherche d’homologie des séquences protéiques théoriques des GRI de S. zeamais. Les similitudes de séquence ont été obtenues par comparaison des séquences protéiques prédites à partir des ADNc obtenus par RACE,
aux banques de données protéiques. L’identité de séquence est donnée sous la forme du nombre de résidus identiques sur le
nombre total de résidus du fragment présentant des similitudes de séquence. NC, nombre de copies de l'EST identifiées dans la
banque soustraite ; SP-AC, identifiant de la protéine dans la banque de données Swiss-Prot.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
92
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
1.3.2.1.1 Reconnaissance des microorganismes et régulation de la
réponse immunitaire: les PGRP et Tollip
Les PGRP
Parmi les EST de la banque soustraite, deux EST présentent une similitude
de séquence avec les PGRP : inf-9 dont la séquence correspond à celle de
l’EST obtenue dans la banque soustraite du bactériome (Heddi et al., 2005),
et inf-441 qui correspond à un deuxième gène PGRP.
L’analyse des séquences obtenues par RACE, montre que le premier PGRP code pour une protéine de 262-aa sans séquence signal, et que
le second code pour une protéine de 187-aa avec un peptide signal. Les
deux protéines présentent 30% d’identité et possèdent toutes les deux le
domaine caractéristique de la famille PGRP (IPR006619) et les cinq résidus
nécessaires à l’activité amidasique (Kim et al., 2003) (Figure 13). Les protéines codées par les deux gènes PGRP identifiés dans la banque soustraite
auraient donc une activité amidasique. En revanche, un seul des deux gènes
(inf-441, PGRP2) possède une séquence de peptide signal et coderait donc
une protéine sécrétée dans l’hémolymphe. L’autre protéine PGRP
(inf-9, PGRP1) serait intracellulaire.
La comparaison de la séquence protéique prédite des deux PGRP
par BLAST a confirmé que le gène PGRP1, identifié dans la banque soustraite du bactériome, serait l’homologue du PGRP-LB de la drosophile
puisqu’il présente un pourcentage de similitude par longueur de 51%
(92/179 résidus, Evalue=1×10-52). En ce qui concerne le gène PGRP2,
l’analyse de la séquence protéique par BLAST n’a pas permis d’identifier
un homologue précis chez la drosophile. En effet, l’homologie la plus élevée est obtenue avec le PGRP-LCx (72/161 résidus, Evalue=2×10-37), mais
l’alignement entre ce dernier et la protéine PGRP2 du charançon se limite
au domaine PGRP (161/500 résidus). Ainsi, si la séquence complète de la
protéine est considérée, le PGRP2 du charançon serait plus proche du
PGRP-SC2 (71/161 résidus pour un total de 184 résidus, Evalue=2×10-35).
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
93
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
INF-441
INF-9
Dm PGRP-LB
INF-441
INF-9
Dm PGRP-LB
INF-441
INF-9
Dm PGRP-LB
10
20
30
40
50
60
|
|
|
|
|
|
MSS-LSFVIV-----------------IVLNIG--IVIATCPAILKRAEWGARPALSTSL
MSSKQSRSIVPTCECKFEKMEEIGEKKVELNIVANSFVCTDPEIVTRDEWGAKPPTGVEN
+++R +WGA+ P VE+
(32) LLSRSDWGARLPKSVEH
70
80
90
100
110
120
|
|
|
|
|
|
LRQEPAPFVLVHHSDTP-QCINEVACKTRLHGIQNYHMDQKGWDDIGYNFMIGGDGTIFE
LT-LPVPYVVIHHSYIPAACSTKEECINDMQWMQNYHQQNNSWCDIGYNFAVGGDNRIYV
P PYV+IHHSY+PA C + +C+ M+ MQ++HQ
W DIGY+F +GGD IY
FQGPAPYVIIHHSYMPAVCYSTPDCMKSMRDMQDFHQLERGWNDIGYSFGIGGDGMIYT
130
140
150
160
170
180
|
|
|
|
|
|
GRGWGLTGAHAVKYNSLSIGICLLGNFQETNPSAAQLTALESLIECGVKEEKIHTQYRLM
GRGWTAVGAHAPRYNARSIGIVLIGDWTEILPPESQMLAAKQLINMGIRDGYISENYKLI
GRG+ +GAHAP+YN +S+GIVLIGDW
LPP+ + AAK LI G+ GYI
YKL+
GRGFNVIGAHAPKYNDKSVGIVLIGDWRTELPPKQMLDAAKNLIAFGVFKGYIDPAYKLL
Dm PGRP-LB
190
200
210
220
230
240
|
|
|
|
|
|
GHRQVSATACPGDKLFRVLSHMPNFVRT----------------------------------GHRQVRETECPGEALYKEIQTWPHWI---DNPSLEDEVIPVVPLDKEDLKPDPREDSDASLAS
GHRQVR+TECPG L+ EI +WPH+
D
+
PVVP
GHRQVRDTECPGGRLFAEISSWPHFTHINDTEGVSSTTAPVVP (210)
INF-441
INF-9
250
260
|
|
----------------------EDNKIKRHSSTDKEESTSRSIKQ
INF-441
INF-9
Figure 13 : Alignement des séquences protéiques des deux PGRP de S. zeamais
et du PGRP-LB de D. melanogaster. Les cinq résidus nécessaires à l’activité amidasique qui ont été identifiés chez le lysozyme du phage T7, et qui sont conservés
chez les PGRP amidasiques, sont surlignés en bleu.
Tollip
Une des EST de la banque soustraite, inf-359, présente une homologie très
significative avec un régulateur négatif de la voie des “Toll-Like Receptors” identifié chez les mammifères : la protéine Tollip (Burns et al., 2000 ;
Zhang et Ghosh, 2002).
L’analyse du cadre de lecture ouvert (“Open Reading Frame”,
ORF) obtenu par RACE prédit une protéine de 274-aa. La protéine Tollip
du charançon présente les deux domaines caractéristiques du Tollip des
mammifères, un domaine C2 impliqué dans les interactions avec les phospholipides membranaires (IPR000008) et un domaine C-terminal de liaison
à l’ubiquitine (CUE, IPR003892). Aucune séquence signal n’ayant été mise
en évidence, la protéine serait cytoplasmique.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
94
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
1.3.2.1.2 Les effecteurs : lysozymes et peptides antibactériens
Les lysozymes
Deux EST (inf-152 et inf-282) présentant des similitudes de séquence avec
des lysozymes ont été identifiées dans la banque soustraite. La première
présente une homologie avec les lysozymes de type i caractérisés chez les
invertébrés et la seconde, une homologie avec les lysozymes de type c, dont
l’un des membres a été caractérisé chez le poulet. L’analyse des ADNc obtenus par RACE montre que le premier code une protéine putative de
178-aa avec un peptide signal et un domaine destabilase (IPR008597)
correspondant à une activité peptidase identifiée chez un lysozyme de type
i (Zavalova et al., 2000). Ce même domaine est présent chez le lysozyme i1 de A. gambiae. Le second lysozyme de S. zeamais code une protéine de
146-aa, caractérisée par la présence d’un peptide signal et d’un domaine lysozyme caractéristique des lysozymes de type c (IPR000974).
Les peptides antibactériens
Les coléoptéricines
Deux EST (inf-18 et inf-145) de la banque soustraite présentent une homologie avec des membres d’une famille de peptides antibactériens spécifique
des coléoptères, les coléoptéricines. L’ADNc obtenu par 5’RACE à partir
de l’EST inf-18 possède une ORF de 126-aa. L’EST inf-145 correspond à
un ADNc complet avec une ORF de 115-aa. Les deux protéines présentent
40% d’identité et codent un peptide signal et un domaine propeptide (motif
RxRR). Les peptides matures de 75-aa et de 67-aa comportent tous les deux
un domaine coléoptéricine (IPR009382).
La luxuriosine
Parmi les EST présentant une homologie avec les peptides antibactériens,
inf-479 semble être un homologue de la luxuriosine, un peptide original caractérisé par la présence d’un domaine inhibiteur de protéases (Kunitz,
IPR002223). La protéase cible et le rôle de ce peptide, récemment identifié
chez le longicorne Acalolepta luxuriosa, n’ont pas encore été caractérisés
(Ueda et al., 2005). Chez Sitophilus, le peptide inf-479 correspondrait à un
peptide sécrété de 90-aa comportant, comme la luxuriosine, un domaine
Kunitz.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
95
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
Les défensines
L’ADNc obtenu par 5’RACE à partir de l’EST inf-217 est un homologue de
la ténécine, un peptide de la famille des défensines. L’ADNc comporte une
ORF de 83-aa avec un peptide signal, un propeptide (motif RQKR) et un
peptide mature de 44-aa. Les six cystéines impliquées dans les trois ponts
disulfures caractéristiques des défensines (IPR001542) sont conservées
chez le peptide du charançon.
Les autres peptides potentiellement antimicrobiens
Dans le cas des EST inf-42, -163 et -165, la séquence complète des ADNc
n’apporte pas d’amélioration quant à leur similitude de séquence avec des
peptides antibactériens (Tableau V). De plus, aucun domaine de peptide antibactérien connu n’a été identifié lors de l’analyse des séquences par InterProScan.
L’ADNc obtenu à partir de l’EST inf-42 présente une ORF de
133-aa constituée d’un peptide signal et d’un propeptide (domaine RQKR).
Le peptide mature prédit de 91-aa serait sécrété dans l’hémolymphe. Il est
riche en résidus glycine (27,5 %) et pourrait être cationique, puisqu’il possède huit résidus positifs et six résidus négatifs (pI=9,23).
En ce qui concerne l’EST inf-163, l’ADNc code un peptide de
69-aa avec une séquence signal. Un motif minimal de clivage (RxxR) a été
mis en évidence en combinaison avec une arginine en position P6
(RxxRxR), ce qui pourrait favoriser la coupure du peptide. Dans ce cas, le
peptide inf-163 serait sécrété dans l’hémolymphe sous forme d’un peptide
mature de 26-aa, riche en résidus glycine (15,4 %).
Enfin, l’analyse in silico de l’ADNc obtenu à partir de l’EST
inf-165 prédit l’existence d’une protéine de 181-aa avec une séquence signal et un motif RTKR. La protéine mature de 125-aa est, là encore, riche
en résidus glycine (20,8 %) et possède onze résidus positifs et seulement
huit résidus négatifs (pI=9,35).
L’analyse des séquences de ces trois peptides révèle plusieurs caractéristiques des peptides antibactériens en relation avec la structure peptide signal-propeptide-peptide et la richesse en résidus glycine. Toutefois, il
n’est pas possible, sur la base de l’analyse in silico, de les classer dans la
catégorie des peptides antibactériens. L’étude de leur activité devrait permettre de mieux caractériser ces nouveaux peptides potentiellement antimicrobiens.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
96
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
1.3.2.2 Etude du profil d’expression des GRI
Pour confirmer l’induction des GRI suite à une infection bactérienne, j’ai
mesuré leur taux de transcrits par RT-PCR quantitative dans les larves aposymbiotiques témoins (non traitées) et dans les larves infectées par E. coli
ou par B. megaterium, six heures après l’infection. Le taux de transcrits des
GRI a également été mesuré sur des larves piquées par une aiguille stérile
pour tester l’effet lié à la blessure provoquée par la piqûre.
Au total, 22 EST ont été sélectionnées pour cette analyse
(Tableau VI). La spécificité de l’amplification a été testée pour chaque
couple d’amorces grâce à la courbe de fusion. Lorsque plusieurs produits
de PCR ont été détectés, de nouvelles amorces ont été définies sur d’autres
régions des séquences.
Ainsi, sur les 22 EST sélectionnées, seuls les transcrits correspondant aux EST inf-475 et inf-258 n’ont pu être quantifiés.
L’amplification des ADNc correspondant à l’EST inf-475 ne présentait pas
de spécificité malgré plusieurs changements d'amorces, alors que le gène
correspondant à l’EST inf-258 ne serait pas suffisamment exprimé pour que
le taux de transcrits soit quantifiable. Les résultats obtenus sur les différents échantillons ont été normalisés par l’expression du gène gapdh. Pour
l’ensemble des gènes étudiés, les résultats obtenus après l’infection par
E. coli et ceux obtenus après l’infection par B. megaterium sont très similaires. Aussi, pour la suite de l’analyse, nous ne considérerons que
l’infection par E. coli.
Les valeurs des taux de transcrits obtenues dans les différentes
conditions expérimentales ont été analysées à l’aide du test non paramétrique de Wilcoxon. Les résultats de cette analyse ainsi que les rapports entre
les taux des transcrits mesurés après traitement et le taux de transcrits mesuré dans les larves témoins (taux de base) sont présentés dans le
Tableau VI.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
97
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
Induction / témoin
Peptides antibactériens
Lysozymes
Thaumatine
PGRP
Régulateur
Protéases et inhibiteurs
de protéases
Protéase digestive
Cytosquelette
EST
INF-18
INF-42
INF-145
INF-163
INF-165
INF-217
INF-479
INF-152
INF-282
INF-475
INF-9
INF-441
INF-359
INF-20
INF-74
INF-91
INF-258
INF-459
INF-506
INF-515
INF-13
-
Protéine
Organisme
Zophobas atratus
Glossina morsitans
Acalolepta luxuriosa
Drosophila mauritiana
Sarcophaga peregrina
Tenebrio molitor
Acalolepta luxuriosa
Coleoptericin
Diptericin
Acaloleptin
Cecropin
Sarcotoxin
Tenecin-1
Luxuriosin
Lysozyme i-1
Lysozyme C
Pathogenesis-related-5-like protein
PGRP
PGRP
Anas platyrhynchos
Diaprepes abbreviatus
Anopheles gambiae
Anopheles gambiae
Toll-interacting protein
IMPI
Serpin-4A
Cysteine-rich venom-like protein
Pattern recognition serine proteinase
Hemolymph proteinase 17
PPAF
Trypsin-like serine proteinase
profilin
actin
Mus musculus
E-value
7,00E-16
0,002
1,00E-15
0,46
0,023
8,00E-14
4,00E-16
3,00E-17
3,00E-25
1,00E-107
2,00E-54
2,00E-41
4,00E-63
Galleria mellonella
Manduca sexta
Aedes albopictus
Manduca sexta
Manduca sexta
Holotrichia diomphalia
Anthonomus grandis
Apis mellifera
Sitophilus zeamais
2,00E-12
2,00E-21
3,00E-09
5,00E-28
1,00E-10
1,00E-15
3,00E-27
3,00E-30
-
Anopheles gambiae
SP-AC
P80032
Q8WTD5
Q76K70
P81685
P24491
Q27023
Q60FC9
Q6GU90
P00705
Q5I208
Q7PUB3
Q7PP76
Q9QZ06
piqûre stérile
piqûre infectée
11,4*
> 10*
1,8
1
0,8
9,7*
2,8*
7,8*
7,1*
ND
2,3*
7,8*
1,2
86,1* (*)
> 300* (*)
43,1*
31,5*
31,6*
314,9* (*)
4,5*
5,2*
5,4*
ND
6,7* (*)
11,6*
1,7
Q67FQ9
Q6Q2D8
Q5MIW2
Q69BL0
Q5MPB8
Q9GRW0
Q64ID5
Q6QEJ7
-
2,3*
2,8*
3,4*
ND
1,7
2,8*
1,4
0,9
1
3,4*
2,9*
7,5* (*)
ND
4,4
2,7*
1,1
0,8
1,3
Tableau VI : Analyse du profil d'expression des EST de la banque soustraite de S. zeamais. Le taux de transcrits correspondant aux différentes EST a été quantifié par RT-PCR quantitative dans des larves aposymbiotiques non traitées (témoins),
des larves piquées à l'aide d'une aiguille stérile et des larves piquées à l'aide d'une aiguille infectée par E. coli. Trois répétitions
ont été réalisées pour chaque échantillon et les données ont été normalisées par le taux de transcrits du gène gapdh. Les rapports
entre la moyenne du taux de transcrits mesuré dans les larves piquées et la moyenne du taux de transcrits mesuré dans les larves
témoins sont donnés dans les deux dernières colonnes. Les moyennes des taux de transcrits mesurés dans les différents échantillons ont été comparées grâce au test non paramétrique de Wilcoxon. Les différences significatives entre les larves témoins et les
larves piquées sont indiquées par une astérisque (p<0,05). Les différences significatives entre les larves piquées stérilement et
les larves infectées par E. coli sont indiquées par une deuxième astérisque (p<0,05). SP-AC, identifiant de la protéine dans la
banque Swiss-Prot ; ND, non déterminé.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
98
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
Tous les peptides antibactériens putatifs, à l’exception de la
luxuriosine, sont induits après l’infection par E. coli avec des variations
très importantes des taux de transcrits allant de 30 à plus de 300 fois le taux
de base. Dans le cas des EST inf-18, inf-42, et inf-217, on observe
également une induction à la suite de la blessure occasionnée par la piqûre
stérile avec des variations néanmoins plus faibles (10 à 30 fois le taux de
base). Les gènes codant la luxuriosine, les lysozymes, les homologues des
protéines de la voie prophénoloxydase (inf-506 et inf-74) et de la
métalloprotéase (inf-20) sont induits par la blessure, indépendamment de
l’infection (2 à 8 fois le taux de base). En ce qui concerne les deux gènes
PGRP, ils sont induits par la blessure mais seul le gène correspondant au
PGRP1 (inf-9) est induit à la suite de l’infection par E. coli. Enfin, aucune
variation significative n’a été observée dans le cas des homologues de
Tollip, de deux protéases (inf-459 et inf-515) et des éléments du
cytosquelette.
1.3.2.3 Mise en place d’une procédure adaptée à l’analyse des séquences des banques
soustraites.
A la suite du travail réalisé au cours de la thèse, nous avons été contactés
par l’équipe de F. Fleury (Biologie et Biométrie Evolutive, UCBL) qui
souhaitait utiliser la technique de PCR soustractive dans leur projet de recherche. Nous avons profité de ces échanges pour développer avec
D. Charif (IE, CNRS), une procédure d’analyse de séquences adaptée aux
EST des banques soustraites. Cette procédure permet d’éliminer les séquences contaminantes, de séparer les séquences chimères (voir Matériel et
Méthodes) et de regrouper en clusters les EST issues d’un même transcrit.
Après cette étape, la banque soustraite est constituée par les singletons et
par les contigs représentés par les séquences consensus associées aux groupes d’EST. Les séquences des singletons et les séquences consensus sont
ensuite comparées aux banques de données pour rechercher des homologies
de séquence. Une interface Web, accessible aux deux équipes, a également
été développée pour faciliter l’accès à la description de la procédure et des
outils informatiques utilisés, ainsi qu’aux résultats de l’analyse des séquences.
Une deuxième analyse des banques immunitaires soustraites a
donc été réalisée par la procédure mise en place par D. Charif. Dans le cas
de la banque soustraite de Sitophilus, le regroupement des EST a permis de
réduire le nombre de séquences à 283 avec 226 singletons et 57 contigs
correspondant à des regroupements de 2 à 22 séquences. Dans le cas
d’A. pisum, les séquences obtenues ont été rassemblées en 425 singletons et
21 contigs, ce qui confirme le manque de redondance de cette banque par
rapport à la banque de S. zeamais. Globalement, les deux analyses, indivi-
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
99
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
duelle ou après regroupement, ont permis d’obtenir des résultats similaires
avec toutefois quelques différences au niveau des EST qui composent les
contigs. Ces différences se sont avérées sans conséquence sur le résultat
des analyses des banques soustraites.
1.3.2.4 Tentative d’identification des peptides antibactériens par une approche biochimique
La plupart des peptides antibactériens d’insectes ont été isolés à partir de
l’hémolymphe, par purification par HPLC et mesure in vitro de l’activité
antibactérienne. Pour utiliser une telle approche sur les modèles charançon
et puceron, où les quantités d’hémolymphe sont faibles, une méthode rapide
de collecte en masse d’hémolymphe et d’extraction des peptides à l’acide
trifluoroacétique (TFA) a été mise au point au laboratoire BF2I par
Y. Rahbé et G. Duport.
Parmi les GRI de Sitophilus, trois gènes correspondant aux EST
inf-42, inf-163 et inf-165 qui sont surexprimés après l’infection bactérienne
pourraient, d’après l’analyse in silico de leur séquence, coder de nouveaux
peptides antimicrobiens. Pour confirmer cette hypothèse, nous avons donc
utilisé une approche biochimique pour tenter d’identifier les peptides antimicrobiens du charançon.
1.3.2.4.1 Identification des peptides induits dans l’hémolymphe des
larves infectées par E. coli.
Afin d’identifier les peptides induits dans l’hémolymphe lors de la réponse
immunitaire de l’insecte, les peptides de larves non traitées (témoins) et de
larves infectées par E. coli ont été extraits de l’hémolymphe 18 heures
après l’infection. Ces peptides ont ensuite été analysés par HPLC et les
chromatogrammes obtenus ont été superposés afin d’identifier d’éventuels
pics différentiels (Figure 14). Quatre pics, un réprimé et trois induits par
l’infection ont ainsi été identifiés de façon reproductible sur les trois répétitions réalisées pour cette étude.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
100
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
Figure 14 : Identification des peptides induits par une infection des larves de
S. zeamais par E. coli. Les chromatogrammes obtenus à partir des extraits peptidiques de l’hémolymphe de larves témoins (en bleu) et de larves infectées par E. coli
18h après l’infection (en rouge) ont été superposés en fonction du temps de rétention de l’étalon interne (PTU, phénylthiourée). Les pics différentiels sont repérés
par des flèches dans l’agrandissement situé dans l’encart en haut à droite du chromatogramme.
Nous avons collecté les trois fractions correspondant aux pics induits pour une analyse en spectrométrie de masse. Un spectre de masse a
également été réalisé sur un extrait total de peptides de larves infectées. La
comparaison des spectres de masse obtenus aux masses prédites in silico
n’a pas permis d’établir de correspondance entre les trois pics du chromatogramme et les peptides identifiés par l’expérience de soustraction
d’ADNc. En revanche, deux pics du spectre de masse de l’extrait total
(7056 et 7567 Da) pourraient correspondre aux masses prédites pour les
homologues de la ténécine et d’une coléoptéricine (7063 et 7561 Da, respectivement). L’absence de correspondance, pour les autres peptides, entre
les masses prédites et le spectre de masse pourrait s’expliquer soit, au niveau des masses prédites, par des erreurs de prédiction ou des modifications post-traductionnelles, soit au niveau du spectre de masse, par une
quantité trop faible des peptides dans l’extrait d’hémolymphe.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
101
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
1.3.2.4.2 Tests d’activité antibactérienne des extraits d’hémolymphe
Test d’activité des extraits totaux d’hémolymphe
Les tests d’activité antibactérienne ont été réalisés, dans un premier temps, sur des extraits totaux d’hémolymphe afin de déterminer la
quantité d’hémolymphe nécessaire pour détecter une activité antibactérienne. Les tests ont été réalisés sur des quantités extraites à partir de lots
de 10 et 50 larves témoins et de lots de 5, 10, 25 et 50 larves infectées. Les
échantillons extraits des lots de 5 et 10 larves infectées ne présentaient pas
d’activité antibactérienne, probablement à cause des faibles quantités
d’hémolymphe obtenues. Pour les échantillons extraits à partir des lots de
25 et 50 larves, nous nous sommes confrontés à des problèmes de turbidité
des échantillons qui masquait la croissance bactérienne et donc, la mesure
d’activité antibactérienne. Aussi, pour tester l’activité de quantités plus importantes d’hémolymphe, et s’affranchir de ces problèmes de turbidité,
nous avons réalisé des tests d’activité sur des fractions HPLC collectées
lors de la purification de l’hémolymphe.
Test d’activité des fractions obtenues par HPLC
Bien que les pics différentiels aient été identifiés de manière reproductible, les différents chromatogrammes réalisés pour cette étude ont
montré qu’il existait une variabilité de l’amplitude des pics (Figure 15).
Pour le test d’activité, nous avons donc sélectionné les échantillons dont les
pics avaient la plus forte amplitude.
Figure 15 : Chromatogrammes obtenus à partir d’extraits peptidiques de
l’hémolymphe de larves de charançon infectées par E. coli.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
102
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
Cinq échantillons d’hémolymphe ont été extraits et purifiés à partir de lots de 25 larves infectées par E. coli, pour avoir, après regroupement
des fractions, l’équivalent de 125 larves par fraction. Pour tester spécifiquement les pics différentiels, mais également tous les autres constituants
de l’hémolymphe, les fractions ont été collectées toutes les minutes pendant
les sept premières minutes, puis, en fonction des pics du chromatogramme
entre la septième et la onzième minute, et à nouveau toutes les minutes,
jusqu’à la trentième minute (Figure 16). Les résultats obtenus pour le test
d’activité de ces fractions sont présentés sur le chromatogramme de la
Figure 16. Cinq échantillons d’hémolymphe extraits et purifiés à partir de
lots de 25 larves témoins ont été traités en parallèle.
L’inhibition de la croissance bactérienne a été observée au niveau
des premières (1 à 5 min) et des dernières (12 à 16 min) fractions collectées
dans les larves infectées, mais également dans les larves témoins. Cette inhibition serait donc due soit à des artefacts liés à l’expérimentation, soit à
des peptides synthétisés constitutivement. Aucune activité antibactérienne
n’a, en revanche, été observée sur les fractions correspondant aux trois pics
induits par l’infection bactérienne. Ceci est peut-être dû à des quantités trop
faibles de peptides. Toutefois, il est également possible que les pics différentiels ne correspondent pas à des peptides antibactériens mais à d’autres
peptides présents dans l’hémolymphe en réponse à l’infection bactérienne.
Il pourrait notamment s’agir de produits libérés à la suite du clivage d’un
précurseur de la réponse immunitaire.
Bien que nous n’ayons pas pu confirmer l’activité antibactérienne
des trois peptides correspondant aux EST inf-42, inf-163 et inf-165, cette
étude nous a permis de détecter une activité antibactérienne dans des fractions de l’hémolymphe. Nos conditions chromatographiques ne permettant
pas de séparer les composés de ces fractions, une nouvelle mise au point
devrait donc être envisagée pour séparer ces composés. Nous pourrons ainsi
identifier les composés qui sont responsables de l’activité antibactérienne
observée et déterminer s’il s’agit, ou non, d’un artefact.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
103
Résultats : Identification des gènes de la réponse immunitaire de l’hôte
Figure 16 : Test d’activité antibactérienne des fractions d’hémolymphe de larves infectées par E. coli. Cinq extraits peptidiques de l’hémolymphe de 25 larves
infectées par E. coli ont été séparés par HPLC. Les fractions ont été collectées toutes les minutes ou en fonction du chromatogramme, puis regroupées pour les tests
d’activité. Une activité antibactérienne a été détectée pour les fractions collectées
entre 1 et 5 minutes et entre 12 et 16 minutes. Une activité antibactérienne a également été observée pour les fractions correspondantes des larves témoins. PTU, phénylthiourée.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
104
Résultats : Symbiose et immunité chez Sitophilus zeamais
2.
Symbiose et immunité chez Sitophilus
zeamais
Après avoir identifié les gènes de la réponse humorale activée par les bactéries Gram (-) chez S. zeamais, je me suis intéressée à leur régulation dans
le bactériome larvaire, en présence des bactéries symbiotiques. Cette étude
avait notamment pour but de déterminer si des gènes impliqués dans
l’élimination des bactéries, comme les peptides antibactériens et les lysozymes, étaient exprimés dans le bactériome du charançon. Parmi les gènes
identifiés, un intérêt particulier a été accordé au gène PGRP1 qui est surexprimé dans le bactériome larvaire (Heddi et al., 2005), et qui appartient à
une famille de gènes très diversifiés de par leur(s) fonction(s) dans la réponse immunitaire innée (Dziarski, 2004 ; Steiner, 2004 ; Bischoff et al.,
2006 ; Zaidman-Remy et al., 2006).
2.1
Expression des GRI de Sitophilus zeamais dans le bactériome larvaire
Dans cette partie, le taux de transcrits de chacun des 20 gènes étudiés précédemment (Tableau VI) a été mesuré dans le bactériome larvaire et a ensuite été comparé au taux de transcrits des larves aposymbiotiques à l’aide
du test non paramétrique de Wilcoxon. Les valeurs moyennes obtenues
après normalisation des données ainsi que les différences significatives entre les taux de transcrits sont présentées dans la Figure 17.
Cette analyse révèle que de nombreux homologues putatifs des
peptides antibactériens (inf-145, -163, -165 et inf-217), ainsi que celui de
l’inhibiteur de métalloprotéase (inf-20), ne présentent pas de différence
d’expression significative entre les larves aposymbiotiques et les bactériomes. En revanche, les lysozymes (inf-152 et inf-282), le PGRP2 (inf-441),
l’homologue du gène luxuriosine (inf-479) et les homologues putatifs des
protéases et des inhibiteurs de protéases (inf-506, -74, -91, -459 et inf-515)
sont sous-exprimés, voire non-exprimés, dans le bactériome. Une sousexpression inattendue des éléments du cytosquelette (inf-13 et β-actine) a
également été mise en évidence. Enfin, parmi tous les gènes étudiés, trois
seulement sont surexprimés dans le bactériome : le gène coléoptéricine
(inf-18 ; 10 fois), le gène PGRP1 (inf-9 ; 39 fois) déjà identifié dans la
banque soustraite du bactériome et l’homologue de Tollip (inf-359 ;
9,5 fois).
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
105
Résultats : Symbiose et immunité chez Sitophilus zeamais
Figure 17 : Quantification du taux de transcrits dans les larves aposymbiotiques et dans les bactériomes larvaires chez S. zeamais. La mesure du taux de
transcrits correspond à la moyenne de trois répétitions. Les erreurs-types sont représentées par les barres d’erreur. Les différences significatives par rapport au témoin (p<0,05) sont signalées par une astérisque. Les gènes surexprimés dans le
bactériome larvaire sont indiqués par une flèche (voir Tableau VI pour
l’identification des EST).
2.2
Caractérisation moléculaire du gène PGRP1
Parmi les trois gènes surexprimés dans le bactériome, le gène PGRP1 est le
seul gène qui est induit par les bactéries Gram (-), et qui coderait une protéine cytoplasmique (§ 1.3.2.). La protéine PGRP1 serait donc potentiellement en contact avec les endocytobiotes et pourrait jouer un rôle direct
dans la perception de ces derniers.
2.2.1
Expression du gène PGRP1 en relation avec la densité bactérienne.
Pour approcher l’hypothèse selon laquelle le gène PGRP1 serait impliqué
dans la perception des endocytobiotes et la régulation de la réponse immunitaire dans le bactériome, j’ai dans un premier temps étudié la régulation
de son expression en relation avec la densité bactérienne (Anselme et al.,
2006). Pour cela, j’ai infecté des larves de charançons aposymbiotiques
avec deux souches bactériennes sélectionnées en fonction des résultats obtenus chez D. melanogaster : une souche non pathogène d’E. coli qui est
rapidement éliminée par l’insecte, et une souche pathogène de Pseudomonas aeruginosa (PAO1) qui se multiplie rapidement dans l’insecte et qui
tue la drosophile en moins de 18 h (Fauvarque et al., 2002). Pour chacune
des deux souches bactériennes, nous avons mesuré la croissance bacté-
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
106
Résultats : Symbiose et immunité chez Sitophilus zeamais
rienne in larva et le taux de transcrits PGRP1 après différents temps
d’infection.
2.2.1.1 Mesure de la croissance bactérienne dans les larves
La densité in larva de chacune des deux souches bactériennes, a été estimée
à partir du nombre de colonies (cfu) formées sur boîte après l’étalement
d’un broyat de larves infectées. Dans le cas de larves aposymbiotiques témoins non infectées, aucune colonie n’a été observée sur boîte. Ceci est en
accord avec des travaux réalisés au laboratoire qui ont conclu à l’absence
de bactéries dans le tube digestif des larves (Nardon, communication
personnelle).
Les larves ont été infectées par des bactéries en phase de croissance exponentielle pour permettre une activation plus rapide des systèmes
de virulence bactériens. Cependant, devant l’incapacité de la souche
d’E. coli à infecter l’hôte dans ces conditions, les infections par E. coli ont
été réalisées avec un culot de bactéries obtenu à partir d’une culture d’une
nuit, pour augmenter le nombre de bactéries. Les résultats obtenus dans ces
conditions sont présentés dans la Figure 18.
Deux heures après l’infection, le nombre de colonies par larve est
supérieur pour E. coli par rapport à P. aeruginosa, ce qui est cohérent avec
la différence de concentration des solutions bactériennes utilisées pour
l’infection des larves. Le nombre d’E. coli reste ensuite constant pendant
toute la durée de l’expérimentation avec, toutefois, une légère diminution
entre 12 h et 24 h. En revanche, la bactérie P. aeruginosa prolifère rapidement dans la larve avec un nombre de colonies multiplié par près de 10 4 entre 2 h et 24 h.
Figure 18 : Croissance bactérienne mesurée dans les larves aposymbiotiques
infectées par E. coli et P. aeruginosa. La densité bactérienne a été estimée par le
nombre de colonies (cfu) formées sur boîte après l’étalement d’un broyat de larves
infectées. Les mesures ont été effectuées 2, 6, 12 et 24 h après l’infection. Les valeurs correspondent à la moyenne de deux répétitions.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
107
Résultats : Symbiose et immunité chez Sitophilus zeamais
L’ensemble de ces résultats suggère que la capacité d’infection de
la souche PAO1 de P. aeruginosa est bien supérieure à celle de la souche
non pathogène d’E. coli. Toutefois, on notera que le taux de survie des larves infectées par PAO1 est semblable au taux de survie obtenu après une
piqûre stérile, pour la durée de l’expérimentation. Cette bactérie serait donc
moins pathogène pour le charançon que pour la drosophile.
2.2.1.2 Etude de l’expression du gène PGRP1
Le taux de transcrits du gène PGRP1 a été mesuré par la technique de Northern blot dans des larves aposymbiotiques non traitées (contrôle) et des
larves piquées à l’aide d’une aiguille stérile ou d’une aiguille infectée par
E. coli ou P. aeruginosa. Les variations dans le temps du taux de transcrits
ont été analysées en effectuant des mesures 1, 2, 6 ou 12 h après la piqûre.
Les membranes réalisées dans cette expérimentation sont présentées dans la
Figure 19-A. Pour chaque échantillon, l’intensité du signal radioactif obtenu a été corrigée par rapport au bruit de fond et normalisée par l’intensité
du signal obtenu avec la β-actine. Une normalisation inter-membranes a ensuite été réalisée à l’aide d’un échantillon calibrateur.
Les résultats obtenus par cette démarche (Figure 19-B) indiquent
clairement une variation du taux de transcrits PGRP1 différente pour chaque traitement, ce qui traduit une interaction entre le facteur temps et le
facteur traitement. Afin de prendre en compte cette interaction, les résultats
ont été analysés par des tests paramétriques. La confirmation de la significativité de l’interaction par une ANOVA (p<3,5×10-8 ) a conduit à une analyse des effets simples (analyse de l’effet d’un facteur pour chaque modalité de l’autre facteur).
Les premiers résultats ne montrent aucune différence significative
entre les échantillons une heure après traitement (p=0,80). L’effet du traitement n’est donc visible que pour des temps d’incubation de plus de deux
heures. Concernant la variation du taux de transcrits dans le temps, celui-ci
reste constant dans les larves non traitées (p=0,13) et les larves piquées stérilement (p=0,15). En revanche, il augmente jusqu’à 5,5 fois après
l’infection par E. coli (p=1,7×10 -6 ) et jusqu’à 8,5 fois après l’infection par
P. aeruginosa (p=3,7×10 -11). D’après un test de comparaison de Dunnett
utilisant le taux de transcrits estimé une heure après l’infection comme référence, le taux de transcrits estimé douze heures après l’infection par
E. coli n’est plus significativement différent du taux de base. En revanche,
ce même test reste significatif douze heures après l’infection par
P. aeruginosa.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
108
Résultats : Symbiose et immunité chez Sitophilus zeamais
Figure 19 : Quantification du taux de transcrits PGRP1 chez les larves aposymbiotiques. A) Membranes de Northern blot hybridées avec les sondes obtenues
à partir de l’ADNc des transcrits PGRP1 et β-actine. Cal, calibrateur ; C, contrôle
(larves non traitées) ; S, piqûre stérile ; E, piqûre infectée par E. coli ; P, piqûre infectée par P. aeruginosa. Trois répétitions (1, 2 et 3) ont été réalisées pour chaque
échantillon. Les ARN ont été extraits des larves 1, 2, 6 et 12 h après traitement.
B) Taux de transcrits PGRP1 normalisé par le taux de transcrits β-actine. Les valeurs correspondent à la moyenne de trois répétitions. Les écarts-types sont représentés par les barres d’erreur.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
109
Résultats : Symbiose et immunité chez Sitophilus zeamais
Quelle que soit la souche bactérienne utilisée, le gène PGRP1 est
donc induit par l’infection. Toutefois, une différence entre les souches est
visible au niveau de la variation du taux de transcrits dans le temps. Dans le
cas de l’infection par E. coli, le taux de transcrits décroît après six heures
d’infection et retrouve, après douze heures, le taux de transcrits mesuré en
l’absence d’infection. Suite à l’infection par P. aeruginosa, en revanche, le
taux de transcrits augmente encore après six heures d’infection pour atteindre, à douze heures, la valeur maximale obtenue dans cette expérimentation.
L’analyse conjointe des résultats de la croissance bactérienne in larva
(Figure 18) et du taux de transcrits PGRP1 (Figure 19) après un temps
d’infection donné, suggère donc que l’expression du gène PGRP1 est régulée en fonction de la densité bactérienne (Anselme et al., 2006).
2.2.2
Expression du gène PGRP1 au cours de développement de l’insecte
En mesurant l’expression des gènes inv/spa du SSTT de SZPE au cours du
développement du charançon, Dale et al. (2002) ont mis en évidence une
forte induction des gènes du SSTT au stade nymphal. Ce résultat suggère
un changement dans la physiologie bactérienne, et donc dans l’interaction
hôte-symbiote au cours de la métamorphose. Aussi, pour déterminer si ce
changement a des conséquences sur la réponse immunitaire de l’hôte, nous
avons étudié l’expression du gène PGRP1 à différentes étapes du développement de l’insecte.
2.2.2.1 Expression du gène PGRP1 à différents stades de développement de l’hôte
Le taux de transcrits PGRP1 a été quantifié par PCR en temps réel chez les
individus apo- et symbiotiques dans les ovocytes, les embryons de trois
jours (lors de la formation du bactériome), les larves du quatrième et dernier stade, les nymphes au moment de la transition du bactériome larvaire
aux bactériomes des cæcums mésentériques, et enfin, dans les adultes âgés
de plus de trois semaines qui sont dépourvus de bactériomes des cæcums
mésentériques. Les résultats obtenus après normalisation des données sont
présentés dans la Figure 20.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
110
Résultats : Symbiose et immunité chez Sitophilus zeamais
Figure 20 : Quantification du taux de transcrits dans les insectes apo- et symbiotiques. La mesure du taux de transcrits correspond à la moyenne de trois répétitions. Les écarts-types sont représentés par les barres d’erreur. Les différences significatives entre les insectes apo- et symbiotiques (p<0,05) sont signalées par les
astérisques.
On constate tout d’abord un taux important de transcrits dans les
ovocytes, indépendamment du statut symbiotique de l’insecte. Ces transcrits seraient d’origine maternelle et seraient exprimés dans les ovocytes
pour assurer une fonction dans le développement et/ou l’immunité de
l’embryon avant la mise en place de son propre système immunitaire.
Par une analyse des effets simples, la comparaison entre les individus apo- et symbiotiques montre que le stade nymphal est le seul stade,
parmi ceux considérés, qui présente une différence significative des taux de
transcrits (p=2,12×10-5 ). A titre de remarque, il faut signaler que malgré la
surexpression du gène PGRP1 dans le bactériome des larves symbiotiques,
aucune différence significative n’est observée au stade larvaire entre les individus apo- et symbiotiques. Ceci est probablement dû à une faible représentation des transcrits du bactériome par rapport aux transcrits de la larve,
et donc à une dilution de ces transcrits.
2.2.2.2 Externalisation des endocytobiotes au stade nymphal
La surexpression du gène PGRP1 au stade nymphal chez l’insecte coïncide
avec la surexpression, au même stade, des gènes du SSTT inv/spa de la
bactérie symbiotique (Dale et al., 2002). Une des hypothèses qui peut expliquer l’induction simultanée d’un gène immunitaire de l’hôte et de gènes
bactériens impliqués dans l’invasion cellulaire est la présence de bactéries
libres dans la nymphe. Afin de vérifier cette hypothèse, des expériences de
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
111
Résultats : Symbiose et immunité chez Sitophilus zeamais
FISH ont été réalisées sur des nymphes pour localiser les symbiotes et
compléter les études histologiques menées précédemment au laboratoire sur
les autres stades de développement (Figure 21).
Figure 21 : Etude histologique par FISH de la localisation des endocytobiotes
au cours du développement de S. zeamais. Coupes d’embryons âgés de
30 minutes (1), six heures (2), trois jours (3) et de larves de premier stade âgées de
quatre jours (4), marquées au DAPI (en bleu). (5), (6) et (7) correspondent aux
agrandissements des zones signalées par des flèches dans les images 1, 2, et 3, respectivement, et la visualisation de la sonde spécifique de SZPE (en rouge). (8) larve
du quatrième stade, (9, 10, 11) nymphes, (12) fin du stade nymphal, (13) jeunes
adultes. cc, capsule céphalique ; bl, bactériome larvaire ; mb, migration bactérienne ; ab, agrégat bactérien ; b, bactériocyte ; l, lumen ; ta, tissu adipeux ; bm,
bactériome des cæcums mésentériques, PA, pôle antérieur ; PP, pôle postérieur.
Dans les premières heures après la ponte, les endocytobiotes sont
concentrés au niveau du pôle postérieur des ovocytes et des jeunes embryons (Figure 21-1 et 21-5). Six-sept heures après la ponte, la segmentation de l’embryon commence (Figure 21-2) et les symbiotes débutent leur
migration vers la partie centrale de l’embryon (Figure 21-6) où ils forment
un agrégat, au troisième jour de développement, juste avant l’apparition du
bactériome (Figure 21-3 et 21-7). A partir du quatrième jour et jusqu’au
dernier stade larvaire, le bactériome est parfaitement structuré et il est intimement accolé à l’intestin, à la jonction intestin antérieur- intestin moyen
(Figure 21-8). Jusqu’à ce stade, aucun symbiote n’a été mis évidence en
dehors des bactériocytes. En revanche, lorsque le bactériome larvaire se
dissocie au début de la nymphose, les symbiotes sont visibles en dehors des
bactériocytes (Figure 21-9 et 21-10). Par la suite, les bactéries
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
112
Résultats : Symbiose et immunité chez Sitophilus zeamais
libres sont moins nombreuses et les bactériocytes sont alignés le long de
l’intestin évoquant la migration bactériocytaire de l’ancien bactériome larvaire vers les cæcums mésentériques (Figure 21-11). A la fin de la métamorphose, les bactériocytes se regroupent pour former les bactériomes des
cæcums mésentériques chez les jeunes adultes, et tous les symbiotes sont à
nouveau intracellulaires.
2.2.3 Epissage alternatif du gène PGRP1
Pour poursuivre la caractérisation du gène PGRP1 et aborder sa fonction,
nous avons exprimé la protéine dans un système hétérologue pour obtenir
des anticorps, et étudier l’activité amidasique prédite sur la base de la séquence protéique. Au cours du clonage du transcrit PGRP1, deux fragments
d’ADN ont été amplifiés par PCR (Figure 22). Ces derniers ont été clonés
et séquencés. Les deux produits de PCR correspondent à deux transcrits
PGRP1 de 789 et 903 pb, respectivement, qui ne diffèrent qu’au niveau
d’une séquence de 114 pb située en amont du domaine PGRP dans le transcrit de 903 pb (Figure 23). Ceci suggère l’existence d’un épissage alternatif
du gène PGRP1 et pour tester cette hypothèse, le séquençage du gène et
l’analyse de ces deux transcrits ont été réalisés.
Figure 22 : Gel d’électrophorèse des produits
de l’amplification de l’ADNc du gène PGRP1.
(M) Marqueur de tailles, (1) Produit de PCR, (2)
et (3) Produits de purification sur gel des deux
fragments de PCR. La PCR a été réalisée sur les
ADNc du bactériome, avec des amorces situées
de part et d’autre de la séquence codante de
l’ADNc obtenu à partir de l’EST inf-9.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
113
Résultats : Symbiose et immunité chez Sitophilus zeamais
5’-ATGTCCAGTA
AGCAATCACG GTCGATAGTA CCCACGTGCG AGTGTAAGTT CGAAAAAATG
^||||||||| |||||||||| |||||||||| |||||||||| |||||||||| ||||||||||
5’-ATGTCCAGTA
60
AGCAATCACG GTCGATAGTA CCCACGTGCG AGTGTAAGTT CGAAAAAATG
60
61 GAAGAAAATG AAGAGAAAAG AGTTGAATTA AATATAG
|||||||?|| ?||||||||? |||||||||| |||||||
61 GAAGAAATTG GAGAGAAAAA AGTTGAATTA AATATAGTAC CCCAGGTTGC TCCACATTAC
97
120
121 CCCCAGAATT CCTGGAGGAG TTTATTAACA AAATCAAGAA TAATTCTAAT TGTGACAGTG
180
98
TTGCGAACA GCTTCGTATG TACAGACCCG
||||||||| |||||||||| ||||||||||
181 TTAGTCATCG CAGTCATCAT ATGTGCAACA TTTGCGAACA GCTTCGTATG TACAGACCCG
126
127 GAAATAGTTA CGAGGGACGA ATGGGGTGCC AAACCACCCA CGGGCGTGGA AAACTTAACT
|||||||||| |||||||||| |||||||||| |||||||||| |||||||||| ||||||||||
241 GAAATAGTTA CGAGGGACGA ATGGGGTGCC AAACCACCCA CGGGCGTGGA AAACTTAACT
186
187 CTACCAGTCC CTTACGTCGT CATACACCAC AGTTATATAC CTGCAGCTTG TTCAACAAAA
|||||||||| |||||||||| |||||||||| |||||||||| |?|||||||| ||||||||||
301 CTACCAGTCC CTTACGTCGT CATACACCAC AGTTATATAC CCGCAGCTTG TTCAACAAAA
246
247 GAGGAATGTA TAAATGACAT GCAATGGATG CAAAACTATC ATCAACAAAA TAATTCATGG
|||||||||| |||||||||| |||||||||| |||||||||| |||||||||| ||||||||||
361 GAGGAATGTA TAAATGACAT GCAATGGATG CAAAACTATC ATCAACAAAA TAATTCATGG
306
307 TGCGATATTG GATATAATTT CGCTGTTGGA GGGGACAACA GAATTTACGT TGGACGAGGT
|||||||||| |||||||||| |||||||||| |||||||||| |||||||||| ||||||||||
421 TGCGATATTG GATATAATTT CGCTGTTGGA GGGGACAACA GAATTTACGT TGGACGAGGT
366
367 TGGACAGCTG TAGGAGCCCA CGCTCCCCGT TACAATGCCA GAAGCATTGG AATCGTCCTG
|||||||||| |||||||||| |||||||||| |||||||||| |||||||||| ||||||||||
481 TGGACAGCTG TAGGAGCCCA CGCTCCCCGT TACAATGCCA GAAGCATTGG AATCGTCCTG
426
427 ATAGGAGATT GGACAGAAAT ATTACCTCCA GAGAGTCAAA TGTTAGCAGC AAAACAATTG
|||||||||| |||||||||| |||||||||| |||||||||| |||||||||| |||||||?||
541 ATAGGAGATT GGACAGAAAT ATTACCTCCA GAGAGTCAAA TGTTAGCAGC AAAACAACTG
486
487 ATTAATATGG GAATCAGAGA CGGCTATATA AGTGAAAACT ACAAATTAAT TGGTCATAGG
|||||||||| |||||||||| |||||||||| |||||||||| |||||||||| |||?||||||
601 ATTAATATGG GAATCAGAGA CGGCTATATA AGTGAAAACT ACAAATTAAT TGGGCATAGG
546
547 CAAGTCCGAG AAACAGAATG TCCAGGAGAA GCATTATATA AGGAGATCCA AACGTGGCCT
|||||||||| |||||||||| |||||||||| |||||||||| |?|||||||| ||||||||||
661 CAAGTCCGAG AAACAGAATG TCCAGGAGAA GCATTATATA AAGAGATCCA AACGTGGCCT
606
607 CACTGGATAG ACAACCCCAG CCTCGAGGAC GAGGTCATTC CTGTAGTACC TCTAGACAAA
|||||||||| ||||?||?|| ||||||?||| |||||||||| |||||||||| ||||||||||
721 CACTGGATAG ACAATCCTAG CCTCGACGAC GAGGTCATTC CTGTAGTACC TCTAGACAAA
666
667 GAAGACCTTA AACCAGATCC CAGAGAGGAT TCTGATGCCA GCTTGGCATC TGAAGATAAT
|||||||||| |||||||||| |||||||||| ||||?|||?| |||||||||| ||||||||||
781 GAAGACCTTA AACCAGATCC CAGAGAGGAT TCTGGTGCTA GCTTGGCATC TGAAGATAAT
726
240
300
360
420
480
540
600
660
720
780
840
727 AAAATTAAAC GACATAGTTC TACAGACAAA GAGGAAAGTA CGTCGAGGAG TATAAAACAG
|||||||||| |||||||||| |||||||||| |||||||||| |||||||||| ||||||||||
841 AAAATTAAAC GACATAGTTC TACAGACAAA GAGGAAAGTA CGTCGAGGAG TATAAAACAG
786
787 TAA-3’
|||
789
901 TAA-3’
903
900
Figure 23 : Alignement des séquences des fragments de 789 pb (en noir) et de
903 pb (en bleu) obtenus lors de l’amplification de la séquence codante du gène
PGRP1. L’alignement au niveau de la séquence codante du domaine PGRP est indiqué en rouge.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
114
Résultats : Symbiose et immunité chez Sitophilus zeamais
2.2.3.1 Séquençage du gène PGRP1
Le séquençage du gène PGRP1 de S. zeamais a été réalisé par deux approches différentes (Figure 24). Une approche par longues PCR, à partir
d’amorces définies sur la séquence des transcrits, et une approche de marche sur le chromosome qui permet de réduire la taille des fragments de
PCR par l’utilisation d’enzymes de restriction et d’adaptateurs.
Figure 24 : Epissage alternatif du gène PGRP1 de S. zeamais. Le gène (représenté en haut) a été séquencé à partir de fragments d’ADNg obtenus par longue PCR et
“Genome Walking” (GW). La taille des introns (traits) et des exons (rectangles) est
donnée en nombre de paires de bases. Le séquençage de l’intron 2 n’a pas été achevé. Les deux transcrits obtenus par l’épissage alternatif du gène sont représentés
au-dessous du gène.
Les longues PCR ont été réalisées en testant différentes combinaisons d’amorces, différentes températures d’hybridation, et enfin différentes
polymérases. La plupart des fragments d’ADN ont été amplifiés grâce aux
polymérases et aux différents milieux réactionnels du kit “Expand long
template PCR system” (Roche applied science). Les premières longues
PCR ont d’abord permis d’obtenir les séquences des introns 1, 3 et 4 de
1224, 392 et 3020 pb, respectivement, et de confirmer l’épissage alternatif
du gène en obtenant le début de la séquence de l’intron 2 (Figure 24). Toutefois, le produit de PCR de 5518 pb correspondant à la fin de l’exon 2 et
au début de l’intron 2 a été amplifié suite à une hybridation aspécifique de
l’amorce anti-sens dans l’intron 2. D’autres amorces ont ensuite été définies à partir de cette séquence mais l’approche par longues PCR s’est avérée inefficace pour obtenir la fin de l’intron 2.
Grâce à l’utilisation d’une seule amorce spécifique, sens ou antisens, définie aux extrémités des exons 1, 2 et 3, la marche sur le chromo-
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
115
Résultats : Symbiose et immunité chez Sitophilus zeamais
some a permis d’obtenir une séquence de 1153 pb en amont du codon
initiateur des transcrits et de progresser dans le séquençage de l’intron 2.
La séquence obtenue à partir de l’extrémité 5’ de l’exon 3 a permis
d’obtenir les 1497 dernières paires de bases de l’intron 2 (Figure 24). En ce
qui concerne la séquence de 2223 pb obtenue à partir de l’extrémité 3’ de
l’exon 2, une comparaison avec la séquence obtenue par longue PCR a révélé de nombreuses différences entre ces deux séquences. Ces différences
correspondent non seulement à des substitutions ou des insertions/délétions
ponctuelles mais également à des insertions/délétions de fragments plus
importants. Si la taille de ces fragments est en général de 20 à 30 pb, il
existe des insertions/délétions de plusieurs centaines de nucléotides pouvant aller jusqu’à 700 pb. Le cumul des insertions/délétions aboutit à une
différence de près de 2 kb entre les deux séquences. Le séquençage de
l’intron 2 a ensuite nécessité la définition des amorces au niveau de séquences non codantes du gène, séquences riches en bases AT. Les PCR réalisées avec ces amorces se sont révélées vaines, quelle que soit l’approche
utilisée.
Le séquençage du gène n’a donc pas été achevé, mais le but de ce
travail a toutefois été atteint puisque l’épissage alternatif du gène est
confirmé. Par ailleurs, l’analyse de l’exon 2 révèle que la séquence de
114 pb code une région aux propriétés transmembranaires (Méthode
SOPMA ; Geourjon et Deleage, 1995). Sur la base des séquences nucléotidiques, l’épissage alternatif du gène conduit donc à deux protéines qui auraient des localisations cellulaires différentes, une protéine PGRP intracellulaire et une protéine PGRP transmembranaire.
2.2.3.2 Quantification des deux transcrits alternatifs du gène PGRP1
Dans les études précédentes de l’expression du gène PGRP1, les amorces
utilisées pour les expériences de PCR quantitative ont été définies, en aval
de l’exon 2, sur une région commune aux deux transcrits PGRP1. Dans ces
conditions, aucune distinction entre les deux transcrits alternatifs ne pouvait être faite lors de la quantification du taux de transcrits du gène PGRP1.
La surexpression de ce gène dans les larves infectées, le bactériome et les
nymphes symbiotiques a donc été reconsidérée pour différencier les deux
transcrits, et déterminer s’il existe une régulation au niveau de l’épissage
du gène. Pour cela, une nouvelle amorce a été définie au niveau de l’exon 2
pour permettre la quantification spécifique du transcrit de 903 pb. Pour
chaque échantillon, nous avons quantifié, comme précédemment, la totalité
des transcrits PGRP1, et nous avons également quantifié spécifiquement le
transcrit de 903 pb en utilisant l’amorce située dans l’exon 2.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
116
Résultats : Symbiose et immunité chez Sitophilus zeamais
Les résultats obtenus dans ces conditions sont présentés dans la
Figure 25. A la suite de l’infection bactérienne, le taux du transcrit de
903 pb reste relativement constant alors que le taux de la somme des transcrits est multiplié 5,4 fois, ce qui suggère une augmentation du taux du
transcrit de 789 pb. Dans le bactériome, en revanche, la surexpression du
gène PGRP1 se traduit par une accumulation du transcrit de 903 pb. Enfin,
au niveau du stade nymphal, c’est également le transcrit de 903 pb qui est
majoritairement représenté dans les nymphes symbiotiques.
Il semble donc que la régulation de l’épissage du gène PGRP1 soit
en faveur du transcrit de 903 pb en présence des endocytobiotes mais du
transcrit de 789 pb en cas d’infection par E. coli.
Figure 25 : Quantification du taux des transcrits PGRP. Le taux des transcrits
PGRP1 et le taux du transcrit de 903 pb ont été mesurés, par RT-PCR quantitative,
dans les larves non traitées (Témoins), les larves infectées par E. coli, dans le bactériome et dans les nymphes aposymbiotiques (ApoSym) et les nymphes symbiotiques (Sym). La mesure du taux de transcrits correspond à la moyenne de trois répétitions. Les écarts-types sont représentés par les barres d’erreur.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
117
Discussion
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
118
Discussion
L’étude de l’interaction moléculaire hôte-symbiote menée au laboratoire
BF2I sur le modèle Sitophilus-SPE a mis en évidence la surexpression d’un
gène immunitaire de la famille des PGRP dans le bactériome (Heddi et al.,
2005). Par ailleurs, les études du transcriptome des bactériocytes du puceron menées par l’équipe de T. Fukatsu ont révélé la surexpression d’un lysozyme, un autre gène de la réponse immunitaire (Nakabachi et al., 2005).
Etant donné les fonctions des homologues de ces gènes chez d’autres insectes, leur surexpression dans l’organe symbiotique du charançon et du puceron suscite de nombreuses interrogations sur la persistance des bactéries,
mais également sur le rôle de cette réponse immunitaire dans les bactériocytes.
Au cours de ma thèse, j’ai entrepris l’étude des aspects immunitaires de l’interaction hôte-symbiote chez les insectes, pour aborder les questions de la régulation de la population bactérienne dans les bactériocytes, et
du rôle de la réponse immunitaire dans le maintien de la symbiose intracellulaire. Pour étudier ces aspects et les intégrer dans le processus évolutif
des bactéries intracellulaires, une étude comparative a été initiée entre les
modèles S. zeamais-SZPE et A. pisum-Buchnera.
1
La réponse immunitaire de l’hôte aux
bactéries Gram (-)
La première étape de cette étude a consisté à identifier les gènes de la réponse immunitaire (GRI) du charançon et du puceron. En raison de
l’absence de séquences génomiques, j’ai utilisé une approche de soustraction d’ADNc pour identifier les gènes surexprimés après une infection des
larves par E. coli. L’objectif de ce travail n’était pas d’étudier la réponse
immunitaire de ces insectes, mais d’identifier des gènes de la réponse humorale induits par les bactéries Gram (-) afin d’étudier ensuite leur profil
d’expression dans le bactériome, et leur rôle éventuel dans la symbiose intracellulaire.
Grâce à la comparaison des séquences des banques soustraites aux
bases de données protéiques, j’ai identifié chez S. zeamais une vingtaine
d’EST présentant des similitudes de séquence avec des GRI décrits chez
d’autres insectes. Pour confirmer l’expression différentielle des EST et
identifier les GRI, au-delà de la simple similitude de séquence, j’ai analysé
la banque soustraite par la technique de macroarray. J’ai ainsi confirmé
l’expression différentielle de nombreuses EST et identifié des EST qui
pourraient correspondre à des peptides ou à des protéines spécifiques de la
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
119
Discussion
réponse immunitaire du charançon (§ 1.3.1.1 et 1.3.2.1.2). Toutefois, le caractère différentiel de toutes les EST n’a pas pu être analysé car cette technique ne semble pas être bien adaptée aux transcrits faiblement exprimés
et/ou lorsque le différentiel est faible, du fait notamment de
l’encombrement stérique des signaux sur la membrane. Aussi, pour exploiter pleinement la banque soustraite, une seconde analyse globale devrait
être réalisée avec la technique de Reverse Northern (Heddi et al., 2005).
Cette technique permet de séparer les produits de PCR par électrophorèse
avant leur transfert sur membranes. Cette séparation permettrait ainsi de
diminuer l’encombrement des signaux sur la membrane et d’analyser
l’ensemble des EST.
Si la soustraction a permis l’identification des GRI de S. zeamais,
les résultats de l’analyse de la banque soustraite d’A. pisum soulèvent, en
revanche, quelques questions. Aucune EST de cette banque ne présente de
similitude avec des gènes codant des récepteurs, des peptides antibactériens, des lysozymes ou des éléments de la cascade prophénoloxidase. De
plus, la faible redondance des EST dans la banque d’A. pisum, et l’absence
d’EST nettement différentielle mise en évidence par l’analyse par macroarray, suggèrent un manque d’efficacité de la soustraction. Ceci pourrait
s’expliquer simplement par un problème technique au cours d’une des étapes de la soustraction, mais il est aussi possible que l’approche soustractive
ne soit pas adaptée au modèle biologique. En effet, lorsque la différence
entre les transcriptomes des deux conditions étudiées est faible, les gènes
cibles sont peu représentés dans la banque soustraite. Ainsi, si la réponse
immunitaire du puceron à l’infection par E. coli implique des gènes exprimés constitutivement, ou faiblement induits, les GRI ne peuvent être obtenus par une approche soustractive. Par ailleurs, il faut noter que la réponse
immunitaire du puceron est actuellement méconnue car il semble qu’il
existe peu d’homologie entre les protéines immunitaires du puceron (homoptère) et celles de diptères ou de lépidoptères ; les pucerons étant phylogénétiquement très éloignés de ces ordres d’insectes (300 MA environ). En
effet, seuls un lysozyme de type i (Nakabachi et al., 2005) et un peptide antifongique (Megourine, swiss-prot P83417-9), qui ne présente aucune similitude avec une autre protéine d’insecte, ont jusqu’à présent été identifiés
chez les Aphididae. De plus, chez A. pisum, les EST de l’IAGC comprennent 59% de séquences orphelines et aucun homologue de gènes de la réponse immunitaire n’a été identifié, ni parmi ces EST, ni parmi les EST
d’une banque de tube digestif infecté par Erwinia chrysanthemi (Y. Rahbé,
communication personnelle). Les défenses immunitaires du puceron pourraient donc être assurées par des voies différentes de celles décrites, jus-
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
120
Discussion
qu’à présent, dans d’autres modèles. Le séquençage complet du génome du
puceron devrait permettre de confirmer ou infirmer cette hypothèse.
Quelle qu’en soit la cause, technique ou biologique, la soustraction chez A. pisum n’a pas permis d’identifier les GRI du puceron. Les aspects comparatifs de la réponse immunitaire de l’hôte en relation avec la
l’évolution du génomes des endocytobiotes n’ont donc pas pu être abordés,
mais cette banque d’EST nous aura tout de même permis d’obtenir de nouvelles séquences d’A. pisum, absentes des EST séquencées par le consortium international. Dans le cadre de cette thèse, l’étude des aspects immunitaires de l’interaction hôte-symbiote a donc été recentrée sur le modèle
S. zeamais-SZPE.
A l’issue de la soustraction menée chez le charançon, nous disposions d’un
ensemble d’EST correspondant à des gènes induits suite à la piqûre des larves par une aiguille infectée par E. coli. Les GRI pouvant être induits par la
blessure provoquée par la piqûre et/ou par l’infection bactérienne, j’ai étudié plus précisément le profil d’expression des GRI du charançon. En effet,
pour aborder l’hypothèse d’une éventuelle induction des GRI par
l’endocytobiote SZPE dans le bactériome, il était nécessaire de distinguer
dans un premier temps, parmi les GRI identifiés, les gènes induits par les
bactéries Gram (-). Pour cette analyse, notre choix s’est porté sur la technique de PCR quantitative, et nous avons donc dû recentrer notre étude sur
une vingtaine de gènes candidats. La sélection de ces gènes pouvait être
guidée par l’homologie des EST et/ou par les résultats de l’analyse globale
par macroarray. Nous avons cependant choisi de limiter cette première
étude aux gènes présentant une homologie, même faible, à des GRI d’autres
insectes.
Nous avons ainsi confirmé que tous les GRI sélectionnés étaient
bien surexprimés dans les larves six heures après la blessure et/ou
l’infection par E. coli, à l’exception des EST inf-515 et inf-459. Toutefois,
les EST de la banque soustraite ayant été obtenues en considérant des
temps post-infection de trois, six et douze heures, l’absence d’induction de
ces deux gènes doit encore être vérifiée par une quantification des taux de
transcrits trois et douze heures après l’infection.
L’analyse des taux de transcrits des larves piquées stérilement et
des larves infectées nous a ensuite permis de définir deux catégories de gènes : ceux qui étaient induits par l’altération des tissus indépendamment de
l’infection, comme les lysozymes (inf-152, -282), le PGRP2 (inf-441) et les
homologues putatifs des protéases et des inhibiteurs de protéases
(inf-20, -74, -91, -479 et inf-506), et ceux qui étaient induits par E. coli
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
121
Discussion
comme les peptides antibactériens putatifs (inf- 18, -42, -145, -163, -165 et
inf-217) et le PGRP1 (inf-9).
Pour compléter l’étude du profil d’expression des GRI de
S. zeamais, nous avions également choisi de mesurer leur taux de transcrits
après une infection par une bactérie Gram (+) puisque la réponse immunitaire varie en fonction des microorganismes infectants (Hoffmann, 2003).
Notre choix s’était alors porté sur une souche de Bacillus megaterium, une
bactérie non pathogène, qui pouvait être manipulée dans notre laboratoire.
Cependant, lorsque nous avons choisi cette souche, il n’avait pas encore été
montré que l’induction différentielle des voies Toll et Imd était liée au type
de peptidoglycane bactérien (Leulier et al., 2003). En accord avec les résultats décrits chez la drosophile, nous n’avons obtenu aucune différence significative entre l’infection par E. coli et l’infection par B. megaterium qui
possède un PGN de type DAP comme les bactéries Gram (-). Ceci suggère
que, si le charançon met effectivement en place une réponse adaptée au
type de bactérie, la reconnaissance de ces bactéries se ferait également au
niveau du type de PGN. La confirmation de cette hypothèse nécessiterait
une étude du profil d’expression des GRI en réponse à une infection par
une bactérie possédant un PGN de type Lysine.
Cette première partie de la thèse avait pour objectif principal d’identifier
les GRI de S. zeamais. Un ensemble de gènes homologues de GRI décrits
dans d’autres modèles a été obtenu et la caractérisation du profil
d’expression de ces gènes a permis de déterminer ceux qui étaient induits
par les bactéries Gram (-). Grâce à ce travail, j’ai donc pu aborder la seconde partie de la thèse sur les aspects immunitaires de l’interaction hôtesymbiote, dans le modèle S. zeamais, par l’étude de la réponse immunitaire
de l’hôte en présence des endocytobiotes.
2
2.1
La réponse immunitaire de S. zeamais
aux bactéries symbiotiques
Réponse immunitaire et maintien de la symbiose dans le bactériome
L’analyse de l’expression des gènes de la réponse immunitaire de
S. zeamais dans le bactériome a confirmé la surexpression du gène PGRP1
et a révélé la surexpression de deux autres gènes : un peptide antibactérien
de la famille des coléoptéricines et un homologue d’un inhibiteur de la voie
des TLR des mammifères nommé Tollip. Cette analyse met donc en évidence l’existence d’une réponse immunitaire dans l’organe symbiotique du
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
122
Discussion
charançon, avec la surexpression notamment d’un peptide antibactérien.
Toutefois, il s’agit d’une réponse modérée en comparaison de la réponse
observée à la suite d’une infection par E. coli. En effet, en dehors de la coléoptéricine, les peptides antibactériens induits chez la larve par E. coli ne
sont pas induits dans le bactériome. A titre de remarque, en accord avec
leur profil d’expression, les GRI induits par l’altération des tissus provoquée par la piqûre, et non par les bactéries Gram (-), sont sous-exprimés
voire non-exprimés dans le bactériome.
Une des questions suscitées par la mise en évidence de la surexpression de trois gènes de la réponse immunitaire dans le bactériome,
concerne la régulation de ces gènes. En effet, dans les épithéliums qui,
comme le bactériome, sont en contact permanent avec des microorganismes, il a été montré que les gènes impliqués dans la réponse immunitaire
locale pouvaient être exprimés constitutivement ou être induits par ces
microorganismes (Ferrandon et al., 1998 ; Tzou et al., 2000 ; Werner et al.,
2000 ; Ryu et al., 2004 ; Bischoff et al., 2006 ; Zaidman-Remy et al.,
2006). Aussi, la question se pose de savoir si les gènes surexprimés dans le
bactériome sont induits par les endocytobiotes ou s’il s’agit d’une expression constitutive.
Dans le cas de l’homologue du gène Tollip, nous avons montré
que, contrairement aux gènes coléoptéricine et PGRP1, ce gène n’est pas
induit par une infection des larves aposymbiotiques par E. coli ou par
B. megaterium. Par ailleurs, Tollip est exprimé constitutivement chez la
souris (Burns et al., 2000 ; Li et al., 2004 ; Didierlaurent et al., 2006). Il est
donc probable que l’homologue du gène Tollip soit exprimé constitutivement dans le bactériome du charançon. Dans le cas de la coléoptéricine et
du PGRP1, en revanche, il est plus difficile de privilégier l’une ou l’autre
de ces hypothèses au vu des données dont nous disposons.
Pour déterminer si l’expression des GRI dans le bactériome est induite ou constitutive, l’approche la plus appropriée serait de comparer leur
taux de transcrits entre les bactériomes de larves symbiotiques et les bactériomes vides de larves aposymbiotiques. Cette approche reste toutefois délicate car les souches aposymbiotiques sont généralement dépourvues de
bactériome (§ 1.3.2.1). De plus, les bactériomes vides présents dans une
souche obtenue récemment au laboratoire sont fragiles et de taille très réduite. Ils sont, de ce fait, difficiles à isoler en quantité suffisante pour une
étude par RT-PCR quantitative. Une alternative à la PCR quantitative et à
la dissection des bactériomes vides, serait d’utiliser des approches
d’hybridation in situ sur des coupes de larves aposymbiotiques pour déterminer si ces gènes s’expriment dans le bactériome vide.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
123
Discussion
Une question sous-jacente à l’hypothèse d’une induction des gènes
coléoptéricine et PGRP1 dans le bactériome, consiste à savoir si les endocytobiotes sont perçus ou non par l’hôte. Pour tenter de répondre à cette
question, nous avons quantifié le taux de transcrits des GRI dans les larves
aposymbiotiques après une “infection” par SZPE, pour déterminer si ces
gènes sont induits par le symbiote. Aucune différence significative n’a été
observée entre le taux de transcrits obtenu après une piqûre stérile et celui
obtenu après une piqûre infectée par SZPE. Toutefois, nous ne pouvons pas
conclure à la non induction des GRI sans vérifier l’efficacité de
“l’infection” par une mesure de la densité bactérienne dans les larves. En
effet, l’absence d’induction des GRI pourrait s’expliquer par une quantité
trop faible de bactéries qui n’arriveraient pas à se multiplier à l’intérieur de
la larve. Cette dernière hypothèse semble être confirmée par les résultats
obtenus lors de l’étude du stade nymphal, qui seront discutés plus loin et
qui suggèrent l’induction d’une réponse immunitaire de l’hôte par les symbiotes.
La réponse immunitaire observée dans le bactériome pourrait donc
être constitutive et/ou induite par les endocytobiotes, notamment en cas de
risque d’invasion des autres tissus de l’insecte par l'endocytobiote. Dans ce
cas, l’induction dans le bactériome impliquerait alors l’existence d’un récepteur intracellulaire, comme le PGRP-LE de la drosophile (Kaneko et al.,
2006) ou encore les récepteurs “Nucleotide-binding Oligomerization Domain proteins” (NOD) décrits chez les mammifères (Strober et al., 2006).
En ce qui concerne le rôle de la réponse immunitaire dans les bactériomes, nous ne pouvons que spéculer, dans l’état actuel de nos connaissances, sur la fonction des trois gènes surexprimés dans cet organe en fonction des données obtenues sur leurs homologues. Il est toutefois important
de garder à l’esprit que, dans le contexte symbiotique, la réponse immunitaire de Sitophilus pourrait impliquer des processus spécifiques en relation
avec la localisation intracellulaire des symbiotes.
Le gène Tollip
Tollip est une protéine des voies de signalisation immunitaire situées en aval des récepteurs membranaires IL-1RI (“Interleukin-1 Receptor
type I”), TLR2 et TLR4 (“Toll-Like Receptors”). Elle est décrite comme un
inhibiteur de la réponse immunitaire innée des mammifères, car sa surexpression conduit à une inhibition de l’activation de ces voies (Burns et al.,
2000 ; Zhang et Ghosh, 2002). En l’absence de stimulation, Tollip inhiberait l’activité de la protéine “Interleukin-1 Receptor Associated Kinase-1”
(IRAK-1), une kinase nécessaire à la transduction du signal aboutissant à
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
124
Discussion
l’activation de la voie NF-κB (Croston et al., 1995). Il a été suggéré que
Tollip pourrait permettre d’une part, de maintenir les cellules immunitaires
en état de quiescence en absence d’infection, et d’autre part, de faciliter la
terminaison de la réaction immunitaire (Zhang et Ghosh, 2002). Toutefois,
le mécanisme d’action de cette protéine n’a pas encore été caractérisé, et
les résultats obtenus chez des souris déficientes pour le gène Tollip suggèrent une fonction beaucoup plus complexe de ce gène (Didierlaurent et al.,
2006). L’absence de Tollip résulte en une atténuation de la production de
l’IL-6 et du TNF-α, ce qui suggère que cette protéine régulerait la magnitude de la réponse inflammatoire. La concentration cellulaire de Tollip
pourrait donc jouer un rôle crucial dans la régulation de la réponse immunitaire (Didierlaurent et al., 2006).
Chez les insectes, la recherche de similitude de séquences révèle
l’existence d’homologues de Tollip chez Anopheles gambiae (sp Q7QAN1,
identité : 83/166), Tribolium castaneum (gb XM_970075.1, identité : 138/273), Apis mellifera (gb XM_624414, identité : 117/222) et donc
chez S. zeamais (inf-359), mais pas chez D. melanogaster. Par ailleurs,
Burns et al. (2000) ont constaté l’absence d’interaction entre la protéine
Tollip de la souris et un homologue de la kinase IRAK chez la drosophile :
la protéine Pelle (Hoffmann, 2003). Les auteurs suggèrent que la protéine
Tollip pourrait assurer une fonction équivalente au domaine C-terminal inhibiteur du récepteur Toll de la drosophile, qui est absent des TLR (Shen et
Manley, 1998). Ceci pourrait alors expliquer l’absence d’homologue de
Tollip chez cet insecte.
Compte tenu de l’ensemble de ces données, la surexpression d’un
homologue de Tollip dans le bactériome de S. zeamais pourrait assurer une
inhibition de l’activation de la réponse immunitaire, voire une régulation
fine de cette réponse.
Le gène coléoptéricine
Les coléoptéricines sont des peptides antibactériens d’environ
70 résidus, qui sont riches en résidus glycine, et qui sont spécifiques des
coléoptères (Bulet et al., 1991 ; Lee et al., 1994 ; Yang et al., 1998 ; Imamura et al., 1999 ; Sagisaka et al., 2001). L’activité antibactérienne
anti-Gram (-) ou anti-Gram (+) de ces peptides est variable. La plupart sont
actifs contre les bactéries Gram (-), mais la rhinocérosine d’Oryctes rhinoceros présente également une activité antibactérienne anti-Gram (+) (Yang
et al., 1998). Dans le cas de la coléoptéricine d’ Allomyrina dichotoma, il a
même été montré que ce peptide présente une forte activité antibactérienne
anti-Gram (+), mais qu’il inhibe la division bactérienne d’E. coli (Sagisaka
et al., 2001). Les bactéries se présentent alors sous forme de chaînettes qui
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
125
Discussion
rappelle les observations faites sur les endocytobiotes du charançon
(Figure 26).
Si la coléoptéricine du charançon possède une activité semblable à
celle de la coléoptéricine d’A. dichotoma, sa surexpression dans le bactériome pourrait alors expliquer en partie le pleïomorphisme des endocytobiotes observé chez Sitophilus spp. Ce peptide pourrait inhiber la division
des endocytobiotes et assurer ainsi une forme de contrôle de la population
bactérienne. Bien sûr, il ne s’agit là que de spéculations dans l’attente
d’une étude fonctionnelle de la coléoptéricine du charançon. D’après
l’analyse in silico de sa séquence, la coléoptéricine serait sécrétée en dehors des bactériocytes, et ne serait donc pas en contact avec les endocytobiotes. Néanmoins, comme cela a été mis en évidence au stade nymphal, il
est possible que des endocytobiotes se retrouvent à l’extérieur des bactériocytes. La coléoptéricine pourrait alors prévenir l’invasion des tissus environnants en éliminant ces symbiotes, ce qui expliquerait qu’aucun symbiote
ne soit détecté en dehors des bactériocytes chez la larve. La coléoptéricine
pourrait alors permettre à l’hôte de contrôler la localisation des symbiotes.
Figure 26 : Morphologie d’E. coli avant et après traitement par la coléoptéricine d’A. dichotoma (en haut) et morphologie des endocytobiotes de
Sitophilus spp. (en bas) . Observation en microscopie à contraste de phase d’une
culture d’une nuit d’E. coli en l’absence (a) et en présence de la coléoptéricine
d’A. dichotoma (1µg/50µl) (b), d’après Sagisaka et al. (2001). Coloration de Gram
des endocytobiotes de S. zeamais (c) et S. oryzae (d).
Le gène PGRP
La famille des PGRP comporte une grande variété d’isoformes et
de fonctions. Certains PGRP sont des activateurs de la réponse immunitaire
alors que d’autres sont, au contraire, des régulateurs négatifs de cette réponse, par le biais d’une activité amidasique. L’homologue du PGRP1 du
charançon chez la drosophile, le PGRP-LB, est l’un de ces régulateurs négatifs (Zaidman-Remy et al., 2006). Les études menées sur ce PGRP et le
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
126
Discussion
PGRP-SC1/2, un autre PGRP amidasique de la drosophile, ont montré que
l’activité enzymatique de ces PGRP diminue l’immunogénicité du PGN
bactérien, régulant ainsi négativement la réponse immunitaire (Bischoff et
al., 2006 ; Zaidman-Remy et al., 2006). Principalement exprimés dans
l’intestin, où l’épithélium est en contact permanent avec la flore bactérienne, ces PGRP pourraient limiter l’activation de la réponse immunitaire
de l’hôte.
Le PGRP1 du charançon, comme le PGRP-LB de la drosophile, a
conservé les résidus nécessaires à l’activité amidasique et pourrait donc
cliver les PGN bactériens. Ces prédictions ont récemment été confirmées
3
par des mesures d’activité enzymatique sur la protéine PGRP1 produite
dans un système hétérologue bactérien. Aussi, le modèle proposé par Zaidman-Remy et al. (2006) pour expliquer le rôle du PGRP-LB dans la régulation de la réponse locale de l’intestin chez la drosophile (Figure 8) pourrait
s’appliquer au PGRP1 du charançon. Le PGRP1 pourrait, via la dégradation
du PGN de SZPE, moduler la réponse immunitaire de l’hôte dans les bactériocytes et assurer le maintien de la symbiose chez le charançon. Cette régulation serait d’autant plus efficace que le gène PGRP1 est régulé en fonction de la densité bactérienne (Figure 18 et Figure 19). Toutefois,
l’épissage alternatif du gène PGRP1, la localisation prédite in silico des
deux protéines PGRP et la localisation intracellulaire des symbiotes suscitent un grand nombre d’interrogations.
L’étude de l’expression du gène PGRP1 a montré que le transcrit
de 789 pb, codant une amidase intracellulaire, est induit par l’infection bactérienne des larves aposymbiotiques. Ceci suggère que la protéine codée
par ce transcrit ait un rôle dans la réponse immunitaire du charançon, indépendamment de la symbiose. Toutefois, pour assurer ce rôle, la protéine
devrait être présente dans l’hémolymphe. Il est donc probable que la protéine soit sécrétée à la suite d’une infection bactérienne, par un processus
qu’il reste à déterminer.
Dans le bactériome, en revanche, la protéine PGRP1 intracellulaire serait en contact direct avec SZPE, et pourrait donc dégrader le PGN
libéré par les endocytobiotes. Toutefois, la prévention de l’activation de la
réponse immunitaire par le PGN d’une bactérie intracellulaire, implique
l’existence d’un récepteur intracellulaire ou encore que le PGN puisse traverser la membrane cellulaire. Ces deux hypothèses n’ont pas encore été
vérifiées. Par ailleurs, la forme intracellulaire ne serait pas majoritaire dans
3
L’étude de l’activité amidasique de la protéine PGRP du charançon est réalisée par Mireille Hervé à
l’Institut de Biochimie et Biophysique Moléculaire Cellulaire, à Orsay, dans le cadre d’une collaboration avec l’équipe de Dominique Mengin-Lecreulx.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
127
Discussion
le bactériome si l’on se réfère aux résultats obtenus par RT-PCR quantitative (Figure 25). En effet, dans cet organe, l’épissage du gène PGRP1 génère le transcrit de 903 pb, qui code une amidase dont la localisation
transmembranaire suscite un certain nombre de questions. Il est peu probable que ce PGRP soit un récepteur car aucun élément n’a été obtenu en ce
sens lors de l’analyse in silico. Dans ce cas, quel rôle joue la localisation
membranaire du PGRP en relation avec l’activité amidasique ? Le domaine
PGRP est-il intra- ou extracellulaire ? D’après les prédictions in silico, ce
domaine serait extracellulaire. Il ne serait donc pas impliqué dans la perception des symbiotes à l’intérieur des bactériocytes. Des données supplémentaires sont donc nécessaires pour émettre une hypothèse sur la fonction
du PGRP transmembranaire, et sur son rôle dans la symbiose du charançon.
2.2
Externalisation des endocytobiotes et activation de la réponse
immunitaire de l’hôte au stade nymphal
Parallèlement aux travaux de Dale et al. (2002) qui ont mis en évidence au
stade nymphal une induction des gènes du SSTT inv/spa, nous avons observé la surexpression, à ce stade, du gène PGRP1. Des résultats préliminaires, non présentés dans cette thèse, suggèrent également une expression différentielle entre les nymphes symbiotiques et aposymbiotiques, de la
coléoptéricine (jusqu’à 15 fois) et des peptides potentiellement antibactériens, inf-163 et inf-165 (jusqu’à 5 fois). Puisque la taille du bactériome
n’augmente pas au-delà du dernier stade larvaire et que l’expression des
gènes du bactériome n’est pas perceptible au niveau de la comparaison des
larves apo- et symbiotiques (Figure 20), la surexpression des GRI dans les
nymphes symbiotiques serait due à l’activation de la réponse immunitaire
de l’hôte. Des expériences d’hybridation in situ permettraient de déterminer
s’il s’agit d’une réponse locale, dans le bactériome, et/ou d’une réponse
systémique.
Parallèlement à l’induction des GRI de S. zeamais et des gènes
inv/spa de SZPE au stade nymphal, nous avons également mis en évidence,
par les expériences de FISH, la présence de symbiotes en dehors des bactériocytes, ce qui n’avait jamais été décrit chez Sitophilus. Bien que nous ne
puissions exclure un rôle actif de SZPE, il est probable que la libération des
endocytobiotes soit liée à la dissociation du bactériome larvaire, et à la lyse
de quelques bactériocytes, au cours des réarrangements cellulaires pendant
la métamorphose. L’expression des GRI de S. zeamais et des gènes du
SSTT de SZPE serait alors la conséquence de la libération des endocytobiotes. Il semble donc que l’hôte perçoive les symbiotes en dehors des bactériocytes, ce que nous n’avions pas pu mettre en évidence par des expériences d’infection des larves aposymbiotiques par SZPE. Les GRI de l’insecte
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
128
Discussion
seraient alors exprimés pour éliminer les symbiotes libres. La surexpression
des gènes du SSTT des symbiotes, quant à elle, pourrait être interprétée
comme un changement physiologique des bactéries qui leur permettrait de
réinfecter de nouvelles cellules de l’hôte. Dans ce cas, la formation des
bactériomes des cæcums mésentériques chez l’adulte ne serait pas seulement due à la migration des bactériocytes larvaires (Nardon et Nardon,
1998), mais pourrait impliquer des phénomènes de réinfection cellulaire.
Par ailleurs, l’induction des gènes du SSTT de SZPE, au stade
nymphal uniquement, suggère que l’expression des gènes impliqués dans
l’invasion cellulaire est réprimée dans les bactériocytes larvaires. Cette répression pourrait être due à un système de régulation bactérien à deux composantes impliqué dans la perception du milieu environnant (comme le système PhoPQ) qui permettrait à la bactérie de déterminer sa localisation
cellulaire et de moduler, en fonction, l’expression des gènes du SSTT. Ainsi, lorsque SZPE est libéré dans l’hémolymphe au stade nymphal, les gènes
du SSTT s’expriment pour permettre à SZPE de réinfecter une nouvelle cellule. Bien que cette hypothèse paraisse vraisemblable, il n’est pas exclu que
l’hôte puisse inhiber les gènes de virulence bactériens. Leur induction au
stade nymphal serait alors due à une levée de l’inhibition à la suite de la libération des symbiotes.
2.3
Une réponse immunitaire spécifique
Avant la mise en évidence d’un épissage alternatif du gène PGRP1, la surexpression de ce gène dans le bactériome larvaire avait été considérée
comme une réponse immunitaire de l’hôte, semblable à celle observée après
une infection bactérienne (Heddi et al., 2005). La quantification du taux
des deux transcrits alternatifs par RT-PCR quantitative montre que le gène
est surexprimé sous la forme d’un transcrit de 903 pb dans le bactériome
alors que c’est le transcrit de 789 pb qui est épissé à la suite d’une infections des larves par E. coli ou B. megaterium (Figure 25). La réponse immunitaire de l’hôte dans l’organe symbiotique serait donc différente de
celle observée après une infection bactérienne.
Bien que le rôle de ces deux transcrits ne soit pas encore élucidé,
deux hypothèses pourraient expliquer cette différence. La première serait
qu’il existe un mécanisme de régulation au niveau de l’épissage du gène
PGRP1 qui produit le transcrit de 903 pb dans les bactériocytes, et le transcrit de 789 pb dans les autres cellules immunocompétentes. La réponse
immunitaire observée dans les bactériocytes serait alors tissu-spécifique. La
seconde hypothèse repose sur l’existence d’une réponse immunitaire spécifique aux symbiotes, à travers une régulation de l’épissage du gène PGRP1
qui privilégierait le transcrit de 903 pb en présence de SZPE.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
129
Discussion
Pour déterminer quel type de régulation est à l’origine de la réponse observée dans le bactériome, il faudrait déterminer quel transcrit est
épissé par les cellules immunocompétentes lors d’une “infection” par
SZPE. Les expériences de RT-PCR quantitative et de FISH ont mis en évidence l’induction du transcrit PGRP1 de 903 pb au stade nymphal, où des
symbiotes sont présents en dehors des bactériocytes. L’étude de ce stade
par des approches d’hybridation in situ permettrait de déterminer si le
transcrit de 903 pb est épissé uniquement dans les bactériocytes (réponse
locale), ou s’il est épissé dans d’autres cellules immunocompétentes à la
suite de la libération des symbiotes.
L’existence de deux transcrits PGRP1, l’un épissé dans la réponse
aux infections bactériennes, et l’autre épissé spécifiquement dans la réponse aux symbiotes (bactériome larvaire et stade nymphal), suggère que
l’épissage alternatif du gène PGRP1 constitue une forme d’adaptation de la
réponse immunitaire du charançon au maintien de la symbiose. Les études
histologique (immunolocalisation) et fonctionnelle (test d’activité, RNAi)
menées actuellement au laboratoire devraient permettre de caractériser le
rôle des deux protéines codées par le gène PGRP1 dans la réponse immunitaire aux bactéries symbiotiques intracellulaires.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
130
Conclusion
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
131
Conclusion
L’immunité est un domaine qui est resté longtemps négligé chez les insectes en comparaison de l’intérêt porté aux modèles de vertébrés. Cependant,
depuis une dizaine d’années, ce domaine a connu un développement considérable chez les insectes, notamment grâce aux données apportées par les
travaux de génétique menés chez la drosophile et par le séquençage du génome complet de cet insecte. Ces données ont révélé l’existence de nombreuses familles de gènes de la réponse immunitaire souvent conservées
chez les mammifères, ce qui a engendré un intérêt grandissant pour la caractérisation de la fonction de ces gènes.
Chez les insectes symbiotiques, les premières évidences de
l’implication de l’immunité dans la perception et le contrôle des endocytobiotes n’ont été publiées que très récemment (Heddi et al., 2005 ; Nakabachi et al., 2005). En effet, très peu de travaux ont été consacrés aux aspects
immunitaires de la symbiose bactérienne intracellulaire des insectes. Ceci
est probablement dû à une conception qui consiste à séparer les bactéries
mutualistes des bactéries pathogènes. Pourtant, la proximité phylogénétique
des endocytobiotes avec des bactéries parasites ou pathogènes étaye
l’hypothèse d’une origine “pathogène” de ces bactéries mutualistes
(Charles et al., 2001 ; Dale et al., 2002 ; Lefèvre et al., 2004), et les données cellulaires et moléculaires récentes montrent que les interactions hôtebactérie, qu’elles soient pathogènes ou mutualistes, impliquent des gènes et
des voies cellulaires très similaires.
L’étude menée au cours de cette thèse a permis d’identifier les gènes de la réponse immunitaire du charançon, et a mis en évidence
l’existence d’une réponse immunitaire de l’hôte dans l’organe symbiotique,
le bactériome. Toutefois, cette réponse ne correspond pas à la réponse immunitaire observée chez les larves, à la suite d’une infection bactérienne.
Les premiers résultats de ce travail suggèrent donc l’existence d’une réponse immunitaire spécifique dans le bactériome, avec la surexpression
d’un seul peptide antibactérien, une coléoptéricine, d’un homologue de
Tollip, et surtout la surexpression et l’épissage alternatif du gène PGRP1.
La coléoptéricine pourrait prévenir l’invasion de l’hôte par les symbiotes,
et les gènes PGRP1 et Tollip auraient quand à eux un rôle immunomodulateur qui permettrait de modérer la réponse immunitaire dans l’organe symbiotique. Enfin, l’épissage spécifique d’un des deux transcrits du gène
PGRP1 dans la réponse aux symbiotes suggère que l’épissage de ce gène
constitue une forme d’adaptation de la réponse immunitaire dans le
contexte symbiotique.
La fonction des trois gènes surexprimés dans le bactériome reste
cependant spéculative et de nombreux aspects de la réponse immunitaire
doivent encore être caractérisés (réponse induite ou constitutive, spécificité
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
132
Conclusion
liée à l’organe ou à l’endocytobiote...). Les travaux menés au laboratoire
devraient permettre, par des approches fonctionnelles (RNAi, test
d’activité) et histologiques (hybridation in situ, immunolocalisation), de
tester les différentes hypothèses formulées dans cette thèse.
Cette première étude des aspects immunitaires de l’interaction
hôte-symbiote chez le charançon apporte des éléments en faveur d’une
adaptation de la réponse immunitaire de l’hôte au maintien de la symbiose
intracellulaire. Ces éléments suggèrent notamment que la différenciation du
bactériome ne permet pas simplement d’isoler les endocytobiotes du système immunitaire de l’insecte mais que cet organe possède une réponse
immunitaire adaptée à ces bactéries symbiotiques. L’existence de cette réponse ouvre de nouvelles perspectives quant aux mécanismes qui pourraient assurer le contrôle des endocytobiotes dans le bactériome, mais également l’élimination de ces derniers dans les bactériomes des cæcums
mésentériques des adultes âgés de plus de trois semaines et dans la lignée
germinale mâle, un phénomène qui demeure encore méconnu.
L’intérêt du modèle charançon, par rapport à d’autres modèles
comme celui du puceron, tient au fait que SPE n’a intégré la symbiose intracellulaire que depuis 25 MA, probablement suite à un remplacement de
symbiote (Lefèvre et al., 2004). SPE possède des structures similaires aux
bactéries libres, notamment en ce qui concerne la paroi bactérienne (reconnaissance par les PRR) et le système de sécrétion de type III (invasion cellulaire). Les résultats obtenus dans ce modèle devraient permettre de comprendre les aspects immunitaires impliqués dans les phases précoces de
l’interaction hôte-symbiote. Une des questions qui reste posée concerne
l’évolution de la réponse immunitaire de l’hôte parallèlement à la dégénérescence du génome des endocytobiotes qui engendre des modifications
profondes dans la structure de la paroi bactérienne et dans les modes de
transmission et d’invasion cellulaire. Il serait alors intéressant de mener
une étude comparative entre le modèle S. zeamais-SZPE et un autre modèle
appartenant au clade ancestral des Dryophthoridae, où l’endocytobiote
(Candidatus Nardonella) aurait intégré la symbiose il y a près de 100 MA
(Lefèvre et al., 2004).
Chez le puceron, dont la symbiose remonte à 150-200 MA, une
réponse immunitaire semble subsister dans les bactériocytes avec la surexpression d’un lysozyme dont la fonction, en relation avec la symbiose, reste
encore à caractériser (Nakabachi et al., 2005). Pour déterminer si la différence observée entre le modèle puceron et le modèle charançon est due à
l’absence, chez Buchnera, de système de sécrétion (excepté peut être le
système flagellaire) et de certains constituants de la paroi bactérienne (LPS
et phospholipides), nous avions abordé une étude comparative entre ces
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
133
Conclusion
deux modèles. Cependant, en l’absence d’homologues de gènes de la réponse immunitaire décrits chez les insectes holométaboles, comme les peptides antibactériens ou les PGRP, une étude comparative qui inclurait le
modèle puceron semble difficilement envisageable. En effet, la différence
observée entre le puceron et le charançon pourrait être due à une différence
dans les gènes de la réponse immunitaire de l’insecte. Dès lors, il serait
plus judicieux de considérer pour une étude comparative des modèles de
symbiose primaire chez des insectes holométaboles, comme les diptères ou
les coléoptères, où des gènes homologues interviennent dans la réponse
immunitaire de l’hôte. Par ailleurs, il serait intéressant d’envisager une
étude de la réponse immunitaire des insectes holométaboles en présence de
Buchnera afin de déterminer si la dégénérescence du génome du symbiote
altère sa perception par le système immunitaire de l’hôte. Cette étude nous
permettrait ainsi de savoir si la réponse observée dans les bactériocytes du
puceron est liée au système immunitaire de l’insecte ou aux caractéristiques
de l’endocytobiote.
Les éléments apportés par ce travail de thèse suggèrent que la réponse immunitaire ne se limite pas à un ensemble de processus permettant à
l’hôte d’éliminer les microorganismes. Cette définition trop réductrice qui
semblait incompatible avec le maintien de la symbiose, à moins que le
symbiote n’échappe au système immunitaire de l’hôte, est probablement
responsable du faible nombre d’études consacrées aux aspects immunitaires
de la symbiose chez les insectes. Comme le suggérait A. Paillot, déjà en
1933, la symbiose devrait être considérée comme une infection bactérienne
non pathogène qui résulte d’un “équilibre” entre la réponse immunitaire de
l’hôte et la virulence du symbiote. Les notions d’immunité et de virulence
ne devraient alors pas être restreintes à une conception où la fonction des
gènes impliqués dans ces processus se limiterait à l’élimination des bactéries et à l’envahissement de l’hôte, respectivement.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
134
Références bibliographiques
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
135
Références bibliographiques
Akman, L., Yamashita, A., Watanabe, H., Oshima, K., Shiba, T., Hattori, M. and Aksoy, S. (2002)
Genome sequence of the endocellular obligate symbiont of tsetse flies, Wigglesworthia glossinidia.
Nat Genet. 32: 402-407.
Aksoy, S. (2000) Tsetse - A haven for microorganisms. Parasitology today. 16: 114-118.
Anselme, C., Vallier, A., Balmand, S., Fauvarque, M.O. and Heddi, A. (2006) Host PGRP gene
expression and bacterial release in endosymbiosis of the weevil Sitophilus zeamais. Appl Environ
Microbiol. 72: 6766-6772.
Basset, A., Khush, R.S., Braun, A., Gardan, L., Boccard, F., Hoffmann, J.A. and Lemaitre, B.
(2000) The phytopathogenic bacteria Erwinia carotovora infects Drosophila and activates an
immune response. Proc Natl Acad Sci U S A. 97: 3376-3381.
Bischoff, V., Vignal, C., Boneca, I.G., Michel, T., Hoffmann, J.A. and Royet, J. (2004) Function of
the drosophila pattern-recognition receptor PGRP-SD in the detection of Gram-positive bacteria.
Nat Immunol. 5: 1175-1180.
Bischoff, V., Vignal, C., Duvic, B., Boneca, I.G., Hoffmann, J.A. and Royet, J. (2006) Downregulation of the Drosophila Immune Response by Peptidoglycan-Recognition Proteins SC1 and SC2.
PLoS Pathog. 2: 139-147.
Boutros, M., Agaisse, H. and Perrimon, N. (2002) Sequential activation of signaling pathways during
innate immune responses in Drosophila. Dev Cell. 3: 711-722.
Braendle, C., Miura, T., Bickel, R., Shingleton, A.W., Kambhampati, S. and Stern, D.L. (2003)
Developmental origin and evolution of bacteriocytes in the aphid-Buchnera symbiosis. PLoS Biol.
1: 70-76.
Braun, A., Hoffmann, J.A. and Meister, M. (1998) Analysis of the Drosophila host defense in domino
mutant larvae, which are devoid of hemocytes. Proc Natl Acad Sci U S A. 95: 14337-14342.
Breeuwers, J.A.J. and Werren, J.H. (1990) Microorganisms associated with chromosome destruction
and reproductive isolation between two insect species. Nature. 346: 558-560.
Buchner, P. (1930) Tier und Pflanze in Symbiose, 2 nd ed. Berlin: Gebrüder Borntraeger, 900 p.
Buchner, P. (1965) Endosymbiosis of animals with plant microorganisms. New York, London, Sydney:
Interscience Publishers, a division of Wiley & sons, Inc., 909 p.
Bulet, P. and Stocklin, R. (2005) Insect antimicrobial peptides: structures, properties and gene regulation. Protein Pept Lett. 12: 3-11.
Bulet, P., Stocklin, R. and Menin, L. (2004) Anti-microbial peptides: from invertebrates to vertebrates.
Immunol Rev. 198: 169-184.
Bulet, P., Cociancich, S., Dimarcq, J.L., Lambert, J., Reichhart, J.M., Hoffmann, D., Hetru, C.
and Hoffmann, J. A. (1991) Insect immunity. Isolation from a coleopteran insect of a novel inducible antibacterial peptide and of new members of the insect defensin family. J Biol Chem. 266:
24520-24525.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
136
Références bibliographiques
Burns, K., Clatworthy, J., Martin, L., Martinon, F., Plumpton, C., Maschera, B., Lewis, A., Ray,
K., Tschopp, J. and Volpe, F. (2000) Tollip, a new component of the IL-1RI pathway, links IRAK
to the IL-1 receptor. Nat Cell Biol. 2: 346-351.
Cerenius, L. and Soderhall, K. (2004) The prophenoloxidase-activating system in invertebrates.
Immunol Rev. 198: 116-126.
Chang, C.I., Ihara, K., Chelliah, Y., Mengin-Lecreulx, D., Wakatsuki, S. and Deisenhofer, J.
(2005) Structure of the ectodomain of Drosophila peptidoglycan-recognition protein LCa suggests a
molecular mechanism for pattern recognition. Proc Natl Acad Sci U S A. 102: 10279-10284.
Chang, C.I., Pili-Floury, S.S., Herve, M., Parquet, C., Chelliah, Y., Lemaitre, B., Mengin-Lecreulx,
D. and Deisenhofer, J. (2004) A Drosophila pattern recognition receptor contains a peptidoglycan
docking groove and unusual L,D-carboxypeptidase activity. PLoS Biol. 2: 1293-1302.
Charles, H. and Ishikawa, H. (1999) Physical and genetic map of the genome of Buchnera, the primary
endosymbiont of the pea aphid Acyrthosiphon pisum. J Mol Evol. 48: 142-150.
Charles, H., Heddi, A. and Rahbé, Y. (2001) A putative insect intracellular endosymbiont stem clade,
within the Enterobacteriaceae, infered from phylogenetic analysis based on a heterogeneous model of
DNA evolution. C R Acad Sci Paris. 324: 489-494.
Charles, H., Condemine, G., Nardon, C. and Nardon, P. (1997) Genome size characterization of the
principal endocellular symbiotic bacteria of the weevil Sitophilus oryzae, using pulsed field gel electrophoresis. Insect Biochem Mol Biol. 27: 345-350.
Cheng, X., Zhang, X., Pflugrath, J.W. and Studier, F.W. (1994) The structure of bacteriophage T7
lysozyme, a zinc amidase and an inhibitor of T7 RNA polymerase. Proc Natl Acad Sci U S A.
91: 4034-4038.
Choe, K.M., Lee, H. and Anderson, K.V. (2005) Drosophila peptidoglycan recognition protein LC
(PGRP-LC) acts as a signal-transducing innate immune receptor. Proc Natl Acad Sci U S A.
102: 1122-1126.
Choe, K.M., Werner, T., Stoven, S., Hultmark, D. and Anderson, K.V. (2002) Requirement for a
peptidoglycan recognition protein (PGRP) in Relish activation and antibacterial immune responses in
Drosophila. Science. 296: 359-362.
Croston, G.E., Cao, Z. and Goeddel, D.V. (1995) NF-kappa B activation by interleukin-1 (IL-1)
requires an IL-1 receptor-associated protein kinase activity. J Biol Chem. 270: 16514-16517.
Dale, C., Jones, T. and Pontes, M. (2005) Degenerative evolution and functional diversification of
type-III secretion systems in the insect endosymbiont Sodalis glossinidius. Mol Biol Evol.
22: 758-766.
Dale, C., Plague, G.R., Wang, B., Ochman, H. and Moran, N.A. (2002) Type III secretion systems
and the evolution of mutualistic endosymbiosis. Proc Natl Acad Sci U S A. 99: 12397-12402.
De Bary, A. (1879) De la symbiose. Revue Inter Sci. 3: 301-309.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
137
Références bibliographiques
De Gregorio, E., Spellman, P.T., Rubin, G.M. and Lemaitre, B. (2001) Genome-wide analysis of the
Drosophila immune response by using oligonucleotide microarrays. Proc Natl Acad Sci U S A.
98: 12590-12595.
De Gregorio, E., Spellman, P.T., Tzou, P., Rubin, G.M. and Lemaitre, B. (2002a) The Toll and Imd
pathways are the major regulators of the immune response in Drosophila. EMBO J. 21: 2568-2579.
De Gregorio, E., Han, S.J., Lee, W.J., Baek, M.J., Osaki, T., Kawabata, S., Lee, B. L., Iwanaga, S.,
Lemaitre, B. and Brey, P. T. (2002b) An immune-responsive Serpin regulates the melanization cascade in Drosophila. Dev Cell. 3: 581-592.
Dedeine, F., Vavre, F., Fleury, F., Loppin, B., Hochberg, E. and Boulétreau, M. (2001) Removing
symbiotic Wolbachia bacteria specifically inhibits oogenesis in a parasitic wasp. Proc Natl Acad Sci
U S A. 98: 6247-6252.
Didierlaurent, A., Brissoni, B., Velin, D., Aebi, N., Tardivel, A., Kaslin, E., Sirard, J. C., Angelov,
G., Tschopp, J. and Burns, K. (2006) Tollip regulates proinflammatory responses to interleukin-1
and lipopolysaccharide. Mol Cell Biol. 26: 735-742.
Dobson, S.L., Bourtzis, K., Braig, H.R., Jones, B.F., Zhou, W., Rousset, F. and O'Neill, S.L. (1999)
Wolbachia infections are distributed throughout insect somatic and germ line tissues. Insect Biochem
Mol Biol. 29: 153-160.
Dziarski, R. (2004) Peptidoglycan recognition proteins (PGRPs). Mol Immunol. 40: 877-886.
Elrod-Erickson, M., Mishra, S. and Schneider, D. (2000) Interactions between the cellular and humoral immune responses in Drosophila. Curr Biol. 10: 781-784.
Erwin, T.L. (1997) Biodiversity at its utmost: Tropical forest beetles. In Biodiversity II: Understanding
and Protecting Our Biological Ressources. Reaka-Kudla, M.L., Wilson, D.E., and Wilson, E.O.
(eds.) Washington, D. C.: Joseph Henry Press, pp. 27-40.
Fauvarque, M.O., Bergeret, E., Chabert, J., Dacheux, D., Satre, M. and Attree, I. (2002) Role and
activation of type III secretion system genes in Pseudomonas aeruginosa-induced Drosophila killing.
Microb Pathog. 32: 287-295.
Fearon, D.T. (1997) Seeking wisdom in innate immunity. Nature. 388: 323-324.
Fearon, D.T. (1999) Innate immunity and the biological relevance of the acquired immune response.
QJM. 92: 235-237.
Febvay, G., Liadouze, I., Guillaud, J. and Bonnot, G. (1995) Analysis of energetic amino acid metabolism in Acyrthosiphon pisum: a multidimentional approach to amino acid metabolism in aphids.
Arch Insect Biochem Physiol. 29: 45-69.
Ferrandon, D. (2006) Sensing infections in Drosophila. Communication orale. Conférence JacquesMonod, Roscoff, France. In Bangham, J., Jiggins, F. and Lemaitre, B. (2006) Insect immunity: the
post-genomic era. Immunity. 25: 1-5.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
138
Références bibliographiques
Ferrandon, D. and Royet, J. (2002) La drosophile : un modèle pour l'étude de la réponse immunitaire
des invertébrés. Regard sur la biochimie. 1: 17-23.
Ferrandon, D., Jung, A.C., Criqui, M., Lemaitre, B., Uttenweiler-Joseph, S., Michaut, L., Reichhart, J. and Hoffmann, J. A. (1998) A drosomycin-GFP reporter transgene reveals a local immune
response in Drosophila that is not dependent on the Toll pathway. EMBO J. 17: 1217-1227.
Fialho, R.F. and Stevens, L. (2000) Male-killing Wolbachia in a flour beetle. Proc R Soc Lond B Biol
Sci. 267: 1469-1473.
Filipe, S.R., Tomasz, A. and Ligoxygakis, P. (2005) Requirements of peptidoglycan structure that
allow detection by the Drosophila Toll pathway. EMBO Rep. 6: 327-333.
Frank, A.B. (1877) Uber die biologischen Verhältnisse des Thallus eineger Krustenflechnten. Beitr Biol
Pflanz. 2: 123-200.
Fukatsu, T., Nikoh, N., Kawai, R. and Koga, R. (2000) The secondary endosymbiotic bacterium of the
pea aphid Acyrthosiphon pisum (Insecta : Homoptera). Appl Environ Microbiol. 66: 2748-2758.
Ganz, T. (2004) Defensins: antimicrobial peptides of vertebrates. C R Biol. 327: 539-549.
Garver, L.S., Wu, J. and Wu, L.P. (2006) The peptidoglycan recognition protein PGRP-SC1a is essential for Toll signaling and phagocytosis of Staphylococcus aureus in Drosophila. Proc Natl Acad Sci
U S A. 103: 660-665.
Georgel, P., Naitza, S., Kappler, C., Ferrandon, D., Zachary, D., Swimmer, C., Kopczynski, C.,
Duyk, G., Reichhart, J. M. and Hoffmann, J. A. (2001) Drosophila immune deficiency (IMD) is a
death domain protein that activates antibacterial defense and can promote apoptosis. Dev Cell. 1:
503-514.
Geourjon, C. and Deleage, G. (1995) SOPMA: significant improvements in protein secondary structure
prediction by consensus prediction from multiple alignments. Comput Appl Biosci. 11: 681-684.
Gil, R., Sabater-Munoz, B., Latorre, A., Silva, F.J. and Moya, A. (2002) Extreme genome reduction
in Buchnera spp.: Toward the minimal genome needed for symbiotic life. Proc Natl Acad Sci U S A.
99: 4454-4458.
Gil, R., Silva, F.J., Zientz, E., Delmotte, F., Gonzalez-Candelas, F., Latorre, A., Rausell, C., Kamerbeek, J., Gadau, J., Hölldobler, B., van Ham, R.C.H.J., Gross, R. and Moya, A. (2003) The
genome sequence of Blochmannia floridanus: Comparative analysis of reduced genomes. Proc Natl
Acad Sci U S A. 100: 9388-9393.
Gottar, M., Gobert, V., Michel, T., Belvin, M., Duyk, G., Hoffmann, J.A., Ferrandon, D. and
Royet, J. (2002) The Drosophila immune response against Gram-negative bacteria is mediated by a
peptidoglycan recognition protein. Nature. 416: 640-644.
Grenier, A.M., Nardon, P. and Bonnot, G. (1986) Importance de la symbiose dans la croissance des
populations de Sitophilus oryzae L. (Coleoptère Curculionidae). Etude théorique et expérimentale.
Acta Oecologica. 7: 93-110.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
139
Références bibliographiques
Grenier, A.M., Nardon, C. and Nardon, P. (1994) The role of symbionts in flight activity of Sitophilus weevils. Entomol exp appl. 70: 201-208.
Heddi, A., Lefebvre, F. and Nardon, P. (1993) Effect of endocytobiotic bacteria on mitochondrial enzymatic activities in the weevil Sitophilus oryzae (Coleoptera, Curculionidae). Insect Biochem Mol
Biol. 23: 403-411.
Heddi, A., Charles, H., Khatchadourian, C., Bonnot, G. and Nardon, P. (1998) Molecular characterization of the principal symbiotic bacteria of the weevil Sitophilus oryzae: A peculiar G - C content of an endocytobiotic DNA. J Mol Evol. 47: 52-61.
Heddi, A., Grenier, A.M., Khatchadourian, C., Charles, H. and Nardon, P. (1999) Four intracellular
genomes direct weevil biology: Nuclear, mitochondrial, principal endosymbionts, and Wolbachia.
Proc Natl Acad Sci U S A. 96: 6814-6819.
Heddi, A., Vallier, A., Anselme, C., Xin, H., Rahbé, Y. and Wäckers, F. (2005) Molecular and cellular profiles of insect bacteriocytes: mutualism and harm at the initial evolutionary step of symbiogenesis. Cell Microbiol. 7: 293-305.
Hoffmann, J.A. (2003) The immune response of Drosophila. Nature. 426: 33-38.
Hoffmann, J.A. and Reichhart, J.M. (2002) Drosophila innate immunity: an evolutionary perspective.
Nat Immunol. 3: 121-126.
Holz, A., Bossinger, B., Strasser, T., Janning, W. and Klapper, R. (2003) The two origins of hemocytes in Drosophila. Development. 130: 4955-4962.
Hong, R.W., Shchepetov, M., Weiser, J.N. and Axelsen, P.H. (2003) Transcriptional profile of the
Escherichia coli response to the antimicrobial insect peptide cecropin A. Antimicrob Agents Chemother. 47: 1-6.
Horng, T. and Medzhitov, R. (2001) Drosophila MyD88 is an adapter in the Toll signaling pathway.
Proc Natl Acad Sci U S A. 98: 12654-12658.
Hosaka, M., Nagahama, M., Kim, W.S., Watanabe, T., Hatsuzawa, K., Ikemizu, J., Murakami, K.
and Nakayama, K. (1991) Arg-X-Lys/Arg-Arg motif as a signal for precursor cleavage catalyzed by
furin within the constitutive secretory pathway. J Biol Chem. 266: 12127-12130.
Iimura, Y., Sasaki, T., Fukatsu, T. and Ishikawa, H. (1995) Diminution of intracellular symbiont of
aphid maintained on artificial diet: a morphological study. Zool Sci. 12: 795-799.
Imamura, M., Wada, S., Koizumi, N., Kadotani, T., Yaoi, K., Sato, R. and Iwahana, H. (1999)
Acaloleptins A: inducible antibacterial peptides from larvae of the beetle, Acalolepta luxuriosa.
Arch Insect Biochem Physiol. 40: 88-98.
Janeway, C.A., Jr. (1989) Approaching the asymptote? Evolution and revolution in immunology. Cold
Spring Harb Symp Quant Biol. 54: 1-13.
Jeyaprakash, A. and Hoy, M.A. (2000) Long PCR improves Wolbachia DNA amplification: wsp
sequences found in 76% of sixty-three arthropod species. Insect Mol Biol. 9: 393-405.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
140
Références bibliographiques
Kambris, Z., Brun, S., Jang, I.H., Nam, H.J., Romeo, Y., Takahashi, K., Lee, W. J., Ueda, R. and
Lemaitre, B. (2006) Drosophila immunity: a large-scale in vivo RNAi screen identifies five serine
proteases required for Toll activation. Curr Biol. 16: 808-813.
Kaneko, T., Yano, T., Aggarwal, K., Lim, J.H., Ueda, K., Oshima, Y., Peach, C., Erturk-Hasdemir,
D., Goldman, W. E., Oh, B. H., Kurata, S. and Silverman, N. (2006) PGRP-LC and PGRP-LE
have essential yet distinct functions in the Drosophila immune response to monomeric DAP-type
peptidoglycan. Nat Immunol. 7: 715-723.
Kang, D., Liu, G., Lundstrom, A., Gelius, E. and Steiner, H. (1998) A peptidoglycan recognition protein in innate immunity conserved from insects to humans. Proc Natl Acad Sci U S A. 95: 1007810082.
Kanost, M.R., Jiang, H. and Yu, X.Q. (2004) Innate immune responses of a lepidopteran insect,
Manduca sexta. Immunol Rev. 198: 97-105.
Kim, M.S., Baek, M.J., Lee, M.H., Park, J.W., Lee, S.Y., Soderhall, K. and Lee, B.L. (2002) A new
easter-type serine protease cleaves a masquerade-like protein during prophenoloxidase activation in
Holotrichia diomphalia larvae. J Biol Chem. 277: 39999-40004.
Kim, M.S., Byun, M. and Oh, B.H. (2003) Crystal structure of peptidoglycan recognition protein LB
from Drosophila melanogaster. Nat Immunol. 4: 787-793.
Kim, Y.S., Ryu, J.H., Han, S.J., Choi, K.H., Nam, K.B., Jang, I.H., Lemaitre, B., Brey, P. T. and
Lee, W. J. (2000) Gram-negative bacteria-binding protein, a pattern recognition receptor for
lipopolysaccharide and beta-1,3-glucan that mediates the signaling for the induction of innate immune genes in Drosophila melanogaster cells. J Biol Chem. 275: 32721-32727.
Kistner, C. and Parniske, M. (2002) Evolution of signal transduction in intracellular symbiosis. Trends
Plant Sci. 7: 511-518.
Koga, R., Meng, X.Y., Kamagata, Y, Sakurai, M., Tsuchida, T. and Fukatsu, T. (2006) Infection
dynamics of the secondary endosymbiotic bacterium Serratia symbiotica associated with the pea
aphid Acyrthosiphon pisum. Communication orale. International Symbiosis Society congress,
Vienne, Autriche,
Koga, R., Tsuchida, T. and Fukatsu, T. (2003) Changing partners in an obligate symbiosis: a facultative endosymbiont can compensate for loss of the essential endosymbiont Buchnera in an aphid. Proc
R Soc Lond B Biol Sci. 270: 2543-2550.
Lanot, R., Zachary, D., Holder, F. and Meister, M. (2001) Postembryonic hematopoiesis in Drosophila. Dev Biol. 230: 243-257.
Lavine, M.D. and Strand, M.R. (2002) Insect hemocytes and their role in immunity. Insect Biochem
Mol Biol. 32: 1295-1309.
Laviolette, P. and Nardon, P. (1963) Action des rayons gamma du Cobalt 60 sur la mortalité et la fertilité des adultes d'un charançon du riz. Bull Biol Fr Belg. 97: 305-333.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
141
Références bibliographiques
Lazzaro, B.P. and Clark, A.G. (2003) Molecular population genetics of inducible antibacterial peptide
genes in Drosophila melanogaster. Mol Biol Evol. 20: 914-923.
Lee, S.Y., Moon, H.J., Kurata, S., Kurama, T., Natori, S. and Lee, B.L. (1994) Purification and molecular cloning of cDNA for an inducible antibacterial protein of larvae of a coleopteran insect,
Holotrichia diomphalia. J Biochem (Tokyo). 115: 82-86.
Lee, S.Y., Kwon, T.H., Hyun, J.H., Choi, J.S., Kawabata, S.I., Iwanaga, S. and Lee, B.L. (1998)
In vitro activation of pro-phenol-oxidase by two kinds of pro-phenol-oxidase-activating factors isolated from hemolymph of coleopteran, Holotrichia diomphalia larvae. Eur J Biochem. 254: 50-57.
Lee, W.J., Lee, J.D., Kravchenko, V.V., Ulevitch, R.J. and Brey, P.T. (1996) Purification and molecular cloning of an inducible Gram-negative bacteria-binding protein from the silkworm, Bombyx
mori. Proc Natl Acad Sci U S A. 93: 7888-7893.
Lefèvre, C., Charles, H., Vallier, A., Delobel, B., Farrell, B. and Heddi, A. (2004) Endosymbiont
phylogenesis in the Dryophthoridae weevils: Evidence for bacterial replacement. Mol Biol Evol.
21: 965-973.
Lemaitre, B., Reichhart, J.M. and Hoffmann, J.A. (1997) Drosophila host defense: differential induction of antimicrobial peptide genes after infection by various classes of microorganisms. Proc Natl
Acad Sci U S A. 94: 14614-14619.
Lemaitre, B., Nicolas, E., Michaut, L., Reichhart, J.M. and Hoffmann, J.A. (1996) The dorsoventral
regulatory gene cassette spatzle/Toll/cactus controls the potent antifungal response in Drosophila
adults. Cell. 86: 973-983.
Lemaitre, B., Kromer-Metzger, E., Michaut, L., Nicolas, E., Meister, M., Georgel, P., Reichhart, J.
M. and Hoffmann, J. A. (1995) A recessive mutation, immune deficiency (imd), defines two distinct
control pathways in the Drosophila host defense. Proc Natl Acad Sci U S A. 92: 9465-9469.
Leulier, F., Rodriguez, A., Khush, R.S., Abrams, J.M. and Lemaitre, B. (2000) The Drosophila caspase Dredd is required to resist Gram-negative bacterial infection. EMBO Rep. 1: 353-358.
Leulier, F., Vidal, S., Saigo, K., Ueda, R. and Lemaitre, B. (2002) Inducible expression of doublestranded RNA reveals a role for dFADD in the regulation of the antibacterial response in Drosophila
adults. Curr Biol. 12: 996-1000.
Leulier, F., Parquet, C., Pili-Floury, S., Ryu, J.H., Caroff, M., Lee, W.J., Mengin-Lecreulx, D. and
Lemaitre, B. (2003) The Drosophila immune system detects bacteria through specific peptidoglycan
recognition. Nat Immunol. 4: 478-484.
Levashina, E.A. (2004) Immune responses in Anopheles gambiae. Insect Biochem Mol Biol. 34: 673678.
Levashina, E.A., Langley, E., Green, C., Gubb, D., Ashburner, M., Hoffmann, J.A. and Reichhart,
J.M. (1999) Constitutive activation of Toll-mediated antifungal defense in serpin-deficient Drosophila. Science. 285: 1917-1919.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
142
Références bibliographiques
Li, T., Hu, J. and Li, L. (2004) Characterization of Tollip protein upon Lipopolysaccharide challenge.
Mol Immunol. 41: 85-92.
Ligoxygakis, P., Pelte, N., Hoffmann, J.A. and Reichhart, J.M. (2002a) Activation of Drosophila
Toll during fungal infection by a blood serine protease. Science. 297: 114-116.
Ligoxygakis, P., Pelte, N., Ji, C., Leclerc, V., Duvic, B., Belvin, M., Jiang, H., Hoffmann, J. A. and
Reichhart, J. M. (2002b) A serpin mutant links Toll activation to melanization in the host defence
of Drosophila. EMBO J. 21: 6330-6337.
Liu, C., Gelius, E., Liu, G., Streiner, H. and Dziarski, R. (2000) Mammalian peptidoglycan recognition protein binds peptidoglycan with high affinity, is expressed in Neutrophils, and inhibits bacterial
growth. J Biol Chem. 275: 24490-24499.
Majander, K., Anton, L., Antikainen, J., Lang, H., Brummer, M., Korhonen, T.K. and Westerlund-Wikstrom, B. (2005) Extracellular secretion of polypeptides using a modified Escherichia coli
flagellar secretion apparatus. Nat Biotechnol. 23: 475-481.
Mansour, K. (1930) Preliminary studies on the bacterial cell mass (accessory cell mass) of Calandra
oryzae: the rice weevil. Q J Microsc Sci. 73: 421-436.
McGraw, E.A. and O'Neill, S.L. (2004) Wolbachia pipientis: intracellular infection and pathogenesis
in Drosophila. Curr Opin Microbiol. 7: 67-70.
Meister, M. (2004) Blood cells of Drosophila: cell lineages and role in host defence. Curr Opin Immunol. 16: 10-15.
Mellroth, P., Karlsson, J. and Steiner, H. (2003) A scavenger function for a Drosophila peptidoglycan
recognition protein. J Biol Chem. 278: 7059-7064.
Michel, T., Reichhart, J.M., Hoffmann, J.A. and Royet, J. (2001) Drosophila Toll is activated by
Gram-positive bacteria through a circulating peptidoglycan recognition protein. Nature. 414: 756759.
Miura, T., Braendle, C., Shingleton, A., Sisk, G., Kambhampati, S. and Stern, D.L. (2003) A comparison of parthenogenetic and sexual embryogenesis of the pea aphid Acyrthosiphon pisum (Hemiptera: Aphidoidea). J Exp Zoolo B Mol Dev Evol. 295: 59-81.
Moran, A.N. and Telang, A. (1998) Bacteriocyte-associated symbionts of insects. Bioscience.
48: 295-304.
Moran, N.A. (1996) Accelerated evolution and Muller's rachet in endosymbiotic bacteria. Proc Natl
Acad Sci U S A. 93: 2873-2878.
Moran, N.A. and Baumann, P. (2000) Bacterial endosymbionts in animals. Curr Opin Microbiol.
3: 270-275.
Murray, F.V. and Tiegs, O.W. (1935) The metamorphosis of Calandra oryzae. Q J Microsc Sci.
77: 404-495.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
143
Références bibliographiques
Musgrave, A.J. and Miller, J.J. (1953) Some microoganisms associated with the weevils, Sitophilus
granarius and Sitophilus oryzae. I - Distribution and description of the organisms. Can Entomol.
85: 387-390.
Nakabachi, A., Shigenobu, S., Sakazume, N., Shiraki, T., Hayashizaki, Y., Carninci, P., Ishikawa,
H., Kudo, T. and Fukatsu, T. (2005) Transcriptome analysis of the aphid bacteriocyte, the symbiotic host cell that harbors an endocellular mutualistic bacterium, Buchnera. Proc Natl Acad Sci
U S A. 102: 5477-5482.
Nardon, P. (1971) Contribution à l'étude des symbiotes ovariens de Sitophilus sasakii : localisation, histochimie et ultrastructure chez la femelle adulte. C R Acad Sci Paris. 272D: 2975-2978.
Nardon, P. (1973) Obtention d'une souche asymbiotique chez le charançon Sitophilus sasakii Tak : différentes méthodes d'obtention et comparaison avec la souche symbiotique d'origine. C R Acad Sci
Paris. 277D: 981-984.
Nardon, P. (1978) Etude des interactions physiologiques et génétiques entre l'hôte et les symbiotes
chez le coléoptère Curculionidae Sitophilus sasakii (= S. oryzae). Thèse de doctorat.
Lyon : INSA-Université Lyon 1. 285 p.
Nardon, P. and Wicker, C. (1981) La symbiose chez le genre Sitophilus (Coleoptère Curculionidae).
Principaux aspects morphologiques, physiologiques et génétiques. Ann Biol. 4: 329-373.
Nardon, P. and Grenier, A.M. (1988) Genetical and biochemical interactions between the host and its
endosymbiotes in the weevil Sitophilus (Coleoptera Curculionidae) and other related species.
In Cell to cell signals in plant, animal and microbial symbiosis. Scannerini S., Smith, D., BonfanteFasolo, P., and Gianinazzi-Pearson, V. (eds) Berlin: Springer-Verlag, pp. 255-270.
Nardon, P. and Grenier, A.M. (1989) Endocytobiosis in Coleoptera: Biological, Biochemical and Genetic Aspects. In Insect Endocytobiosis: Morphology, Physiology, Genetics, Evolution. Schwemmler,
W. and Gassner, G. (eds) Boca Raton: CRC Press, pp. 175-215.
Nardon, P. and Grenier, A.M. (1993) Symbiose et évolution. Ann Soc Entomol Fr. 29: 113-140.
Nardon, P. and Nardon, C. (1998) Morphology and cytology of symbiosis in insects. Ann Soc Entomol
Fr. 34: 105-134.
Nardon, P., Grenier, A.M. and Heddi, A. (1998) Endocytobiote control by the host in the weevil Sitophilus oryzae, Coleoptera, Curculionidae. Symbiosis. 25: 237-250.
Paillot, A. (1933) L'infection chez les insectes : Immunité et symbiose. Trévoux: Imprimerie de G. Patissier, 535 p.
Pierantoni, U. (1927) L'organo simbiotico nello sviluppo di Calandra oryzae. Rendiconti della Reale
Academia delle Scienza di Napoli. 35: 244-250.
Pili-Floury, S., Leulier, F., Takahashi, K., Saigo, K., Samain, E., Ueda, R. and Lemaitre, B. (2004)
In vivo RNAi analysis reveals an unexpected role for GNBP1 in the defense against Gram-positive
bacterial infection in Drosophila adults. J Biol Chem. 279: 12848-128453.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
144
Références bibliographiques
Powers, J.P. and Hancock, R.E. (2003) The relationship between peptide structure and antibacterial
activity. Peptides. 24: 1681-1691.
Rahbé, Y., Delobel, B., Febvay, G. and Chantegrel, B. (1994) Aphid-specific triglycerides in symbiotic and aposymbiotic Acyrthosiphon pisum. Insect Biochem Mol Biol. 24: 95-101.
Rahbé, Y., Delobel, B., Febvay, G., Nardon, C. and Nardon, P. (1993) Are aphid bacterial endosymbionts involved in the biosynthesis of aphid peculiar triglycerides ? In Endocytobiology V. Proc. 5th
Int. Coll. on Endocytobiology & Symbiosis. Philips Univ., Uji-Kyoto (JAP), June 23-27 1992. Sato,
S., Ishida, M., Ishikawa, H. (eds.) Tubingen (GER): Tubingen University Press, pp. 139-144.
Ramet, M., Lanot, R., Zachary, D. and Manfruelli, P. (2002a) JNK signaling pathway is required for
efficient wound healing in Drosophila. Dev Biol. 241: 145-156.
Ramet, M., Manfruelli, P., Pearson, A., Mathey-Prevot, B. and Ezekowitz, R.A. (2002b) Functional
genomic analysis of phagocytosis and identification of a Drosophila receptor for E. coli. Nature.
416: 644-648.
Rigaud, T., Souty-Grosset, C., Raimond, R., Mocquard, J.P. and Juchault, P. (1991) Feminizing
endocytobiosis in the terrestrial crustacean Armadillidium vulgare Latr: recent acquisistion. Endocytobiosis and Cell Res. 7: 259-273.
Rio, R.V.M., Lefèvre, C., Heddi, A. and Aksoy, S. (2003) Comparative genomics of insect-symbiotic
bacteria: Influence of host environmental on microbial genome composition. Appl Environ Microbiol. 69: 6825-6832.
Robertson, A.S., Belorgey, D., Lilley, K.S., Lomas, D.A., Gubb, D. and Dafforn, T.R. (2003) Characterization of the necrotic protein that regulates the Toll-mediated immune response in Drosophila.
J Biol Chem. 278: 6175-6180.
Rocha, E.P. and Danchin, A. (2002) Base composition bias might result from competition for metabolic resources. Trends Genet. 18: 291-294.
Ryu, J.H., Nam, K.B., Oh, C.T., Nam, H.J., Kim, S.H., Yoon, J.H., Jang, I. H., Brey, P. T. and Lee,
W. J. (2004) The homeobox gene Caudal regulates constitutive local expression of antimicrobial
peptide genes in Drosophila epithelia. Mol Cell Biol. 24: 172-185.
Sabater-Munoz, B., Legeai, F., Rispe, C., Bonhomme, J., Dearden, P., Dossat, C., et al (2006)
Large-scale gene discovery in the pea aphid Acyrthosiphon pisum (Hemiptera). Genome Biol. 7: R21.
Sagisaka, A., Miyanoshita, A., Ishibashi, J. and Yamakawa, M. (2001) Purification, characterization
and gene expression of a glycine and proline-rich antibacterial protein family from larvae of a beetle,
Allomyrina dichotoma. Insect Mol Biol. 10: 293-302.
Sasaki, T. and Ishikawa, H. (1994) Production of essential amino acids from glutamate by mycetocyte
symbionts of the pea aphid, Acyrthosiphon pisum. J Insect Physiol. 41: 41-46.
Sasaki, T., Hayasaki, H. and Ishikawa, H. (1991) Growth and reproduction of symbiotic and aposymbiotic pea aphids, Acyrthosiphum pisum, maintained on artificial diets. J Insect Physiol. 37: 749-756.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
145
Références bibliographiques
Schmidt, O., Theopold, U. and Strand, M. (2001) Innate immunity and its evasion and suppression by
hymenopteran endoparasitoids. Bioessays. 23: 344-351.
Schwemmler, W. (1980) Endocytobiosis: general principles. Biosystems. 12: 111-122.
Shen, B. and Manley, J.L. (1998) Phosphorylation modulates direct interactions between the Toll
receptor, Pelle kinase and Tube. Development. 125: 4719-4728.
Shigenobu, S., Watanabe, H., Hattori, M., Sakaki, Y. and Ishikawa, H. (2000) Genome sequence of
the endocellular bacterial symbiont of aphids Buchnera sp. APS. Nature. 407: 81-86.
Smith, C.L., Econome, J.G., Schutt, A., Klco, S. and Cantor, C.R. (1987) A physical map of the
Escherichia coli K12 genome. Science. 236: 1448-1453.
St Johnston, D. and Nusslein-Volhard, C. (1992) The origin of pattern and polarity in the Drosophila
embryo. Cell. 68: 201-219.
Steiner, H. (2004) Peptidoglycan recognition proteins: on and off switches for innate immunity.
Immunol Rev. 198: 83-96.
Stouthamer, R., Breeuwers, J.A.J. and Hurst, G.D.D. (1999) Wolbachia pipientis: Microbial manipulator of arthropod reproduction. Annu Rev Microbiol. 53: 71-102.
Stoven, S., Ando, I., Kadalayil, L., Engstrom, Y. and Hultmark, D. (2000) Activation of the Drosophila NF-kappaB factor Relish by rapid endoproteolytic cleavage. EMBO Rep. 1: 347-352.
Strober, W., Murray, P.J., Kitani, A. and Watanabe, T. (2006) Signalling pathways and molecular
interactions of NOD1 and NOD2. Nat Rev Immunol. 6: 9-20.
Stuart, L.M. and Ezekowitz, R.A. (2005) Phagocytosis: elegant complexity. Immunity. 22: 539-550.
Sun, H., Bristow, B.N., Qu, G. and Wasserman, S.A. (2002) A heterotrimeric death domain complex
in Toll signaling. Proc Natl Acad Sci U S A. 99: 12871-12876.
Sun, L.V., Foster, J.M., Tzertzinis, G., Ono, M., Bandi, C., Slatko, B.E. and SL, O.N. (2001)
Determination of Wolbachia genome size by pulsed-field gel electrophoresis. J Bacteriol. 183: 22192225.
Takehana, A., Yano, T., Mita, S., Kotani, A., Oshima, Y. and Kurata, S. (2004) Peptidoglycan recognition protein (PGRP)-LE and PGRP-LC act synergistically in Drosophila immunity. EMBO J.
23: 4690-4700.
Takehana, A., Katsuyama, T., Yano, T., Oshima, Y., Takada, H., Aigaki, T. and Kurata, S. (2002)
Overexpression of a pattern-recognition receptor, peptidoglycan-recognition protein-LE, activates
imd/relish-mediated antibacterial defense and the prophenoloxidase cascade in Drosophila larvae.
Proc Natl Acad Sci U S A. 99: 13705-13710.
Tarsia In Curia, I. (1933) Nuove osservazioni sull'organo simbiotico di Calandra oryzae. Q J Microsc
Sci. 80: 159-284.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
146
Références bibliographiques
Toh, H., Weiss, B.L., Perkin, S.A., Yamashita, A., Oshima, K., Hattori, M. and Aksoy, S. (2006)
Massive genome erosion and functional adaptations provide insights into the symbiotic lifestyle of
Sodalis glossinidius in the tsetse host. Genome Res. 16: 149-156.
Tong, Y. and Kanost, M.R. (2005) Manduca sexta serpin-4 and serpin-5 inhibit the prophenol oxidase
activation pathway: cDNA cloning, protein expression, and characterization. J Biol Chem.
280: 14923-14931.
Tydell, C.C., Yuan, J., Tran, P. and Selsted, M.E. (2006) Bovine peptidoglycan recognition protein-S:
antimicrobial activity, localization, secretion, and binding properties. J Immunol. 176: 1154-1162.
Tzou, P., Reichhart, J.M. and Lemaitre, B. (2002) Constitutive expression of a single antimicrobial
peptide can restore wild-type resistance to infection in immunodeficient Drosophila mutants. Proc
Natl Acad Sci U S A. 99: 2152-2157.
Tzou, P., Ohresser, S., Ferrandon, D., Capovilla, M., Reichhart, J.M., Lemaitre, B., Hoffmann,
J.A. and Imler, J.L. (2000) Tissue-specific inducible expression of antimicrobial peptide genes in
Drosophila surface epithelia. Immunity. 13: 737-748.
Ueda, K., Saito, A., Imamura, M., Miura, N., Atsumi, S., Tabunoki, H., Watanabe, A., Kitami, M.
and Sato, R. (2005) Purification and cDNA cloning of luxuriosin, a novel antibacterial peptide with
Kunitz domain from the longicorn beetle, Acalolepta luxuriosa. Biochim Biophys Acta. 1722: 36-42.
Vasselon, T. and Detmers, P.A. (2002) Toll receptors: a central element in innate immune responses.
Infect Immun. 70: 1033-1041.
Vavre, F., Fleury, F., Lepetit, D., Fouillet, P. and Bouletreau, M. (1999) Phylogenetic evidence for
horizontal transmission of Wolbachia in host-parasitoid associations. Mol Biol Evol. 16: 1711-1723.
von Dohlen, C.D., Kohler, S., Alsop, S.T. and McManus, W.R. (2001) Mealybug beta-proteobacterial
endosymbionts contain gamma-proteobacterial symbionts. Nature. 412: 433-436.
Wang, C., Deng, L., Hong, M., Akkaraju, G.R., Inoue, J. and Chen, Z.J. (2001) TAK1 is a ubiquitin-dependent kinase of MKK and IKK. Nature. 412: 346-351.
Wang, Z.M., Li, X., Cocklin, R.R., Wang, M., Fukase, K., Inamura, S., Kusumoto, S., Gupta, D.
and Dziarski, R. (2003) Human peptidoglycan recognition protein-L is an N-acetylmuramoyl-Lalanine amidase. J Biol Chem. 278: 49044-49052.
Wernegreen, J. (2002) Genome evolution in bacterial endosymbionts of insects. Nat Rev Genet. 3: 850861.
Werner, T., Borge-Renberg, K., Mellroth, P., Steiner, H. and Hultmark, D. (2003) Functional diversity of the Drosophila PGRP-LC gene cluster in the response to lipopolysaccharide and peptidoglycan. J Biol Chem. 278: 26319-26322.
Werner, T., Liu, G., Kang, D., Ekengren, S., Steiner, H. and Hultmark, D. (2000) A family of peptidoglycan recognition proteins in the fruit fly Drosophila melanogaster. Proc Nat Acad Sci U S A.
97: 13772-13777.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
147
Références bibliographiques
Werren, J.H. (1997) Biology of Wolbachia. Annu Rev Entomol. 42: 587-609.
Wicker, C. (1983) Differential vitamin and choline requirements of symbiotic and aposymbiotic Sitophilus oryzae (Coleoptera : Curculionidae). Comp Biochem physiol. 76A: 177-182.
Yang, J., Yamamoto, M., Ishibashi, J., Taniai, K. and Yamakawa, M. (1998) Isolation, cDNA cloning and gene expression of an antibacterial protein from larvae of the coconut rhinoceros beetle,
Oryctes rhinoceros. Eur J Biochem. 255: 734-738.
Yoshida, H., Kinoshita, K. and Ashida, M. (1996) Purification of a peptidoglycan recognition protein
from hemolymph of the silkworm, Bombyx mori. J Biol Chem. 271: 13854-13860.
Young, G.M., Schmiel, D.H. and Miller, V.L. (1999) A new pathway for the secretion of virulence
factors by bacteria: the flagellar export apparatus functions as a protein-secretion system. Proc Natl
Acad Sci U S A. 96: 6456-6461.
Zaidman-Remy, A., Herve, M., Poidevin, M., Pili-Floury, S., Kim, M.S., Blanot, D., Oh, B.H.,
Ueda, R., Mengin-Lecreulx, D. and Lemaitre, B. (2006) The Drosophila Amidase PGRP-LB
Modulates the Immune Response to Bacterial Infection. Immunity. 24: 463-473.
Zavalova, L.L., Baskova, I.P., Lukyanov, S.A., Sass, A.V., Snezhkov, E.V., Akopov, S.B., et al
(2000) Destabilase from the medicinal leech is a representative of a novel family of lysozymes.
Biochim Biophys Acta. 1478: 69-77.
Zhang, G. and Ghosh, S. (2002) Negative regulation of Toll-like receptor-mediated signaling by
Tollip. J Biol Chem. 277: 7059-7065.
Zhou, R., Silverman, N., Hong, M., Liao, D.S., Chung, Y., Chen, Z.J. and Maniatis, T. (2005)
The role of ubiquitination in Drosophila innate immunity. J Biol Chem. 280: 34048-34055.
Zhu, Y., Wang, Y., Gorman, M.J., Jiang, H. and Kanost, M.R. (2003) Manduca sexta serpin-3 regulates prophenoloxidase activation in response to infection by inhibiting prophenoloxidase-activating
proteinases. J Biol Chem. 278: 46556-46564.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
148
Annexes
Annexes
Annexe I
Tableau A-I : Amorces utilisées pour l’obtention des séquences complètes
des ADNc (RACE). Les amorces GSP1 et GSP2 ont été utilisées
pour l’obtention des séquences en 5’ et 3’ des EST, respectivement. L’amorce 441-GSPN2 a été utilisée lors de la seconde PCR
(voir Matériel et Méthodes).
Amorce
Inf-9-GSP1
Séquence (5’ - 3’)
TGTTTCTCGGACTTGCCTATGACC
Inf-9-GSP2
CTCTACCAGTCCCTTACGTCGTC
Inf-18-GSP1
GCCATTGATGTTCTTGCCCCAGC
Inf-18-GSP2
TGGGAGGTAAGACCAGACCTGTC
Inf-42-GSP1
CCAACACGTTTGTCACCGGTGTG
Inf-152-GSP2
GGACGCCAGTCAGGTGACTCTAC
Inf-165-GSP1
CGTGGTCAGCACCAACGCCCAAA
Inf-165-GSP2
CATCACCTCGACGGTTCTGGCTA
Inf-217-GSP1
AATGGGCCGCACAAGCTGAATCG
Inf-282-GSP1
GAGAATTCCGTAGTCGCCGGTCT
Inf-359-GSP2
CACCTACGGACCCTAATGGTGGC
Inf-441-GSP1
CCCAACCCTTCTGGTCCATGTGG
Inf-441-GSP2
CCTTCTGCTGCACAGTTGACGGC
Inf-441-GSPN2
CAGCAACTGCCTGCCCTGGTGAC
Inf-479-GSP2
GGGTCTCACGGCGAATACAGAGAC
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
150
Annexes
Annexe II
Tableau A-II : Amorces utilisées dans les expériences de PCR quantitative.
Amorce
5’inf-9
Séquence (5’- 3’)
Amorce
Séquence (5’- 3’)
ATAATTTCGCTGTTGGAGGG
5’inf-165
AGTCACAAAGGAACAATTTTGG
3’inf-9
TCTCGGACTTGCCTATGACC
3’inf-165
AGAAGCCGTCACGTCCGTTC
5’inf-13
GAAGAGGTGAGGATGTCCT
5’inf-217
ACGCTGTAGTGATAAGTGCA
3’inf-13
ACATGAGTTGGCAGGATTAC
3’inf-217
CACACGTACAGGTCCTTCT
5’inf-18
GAATAGATACAACGGGGGTCA
5’inf-282
GCGGGGAAAAAAAGTGGCGTA
3’inf-18
CTACCATCTGACACTTCCTC
3’inf-282
CCATCGGGATTGTGGTTTTTAG
5’inf-20
ACCCTGGACCTAACGATCC
5’inf-359
AAGAGCGACGCAATAGGGT
3’inf-20
TACTGCTACAAACGAACATTG
3’inf-359
CATTAGGGTCCGTAGGTGT
5’inf-42
TCAGGATGAAGATGGCCAAG
5’inf-441
TGCAAGGCCTGCCCTTAGT
3’inf-42
ACACTGGTACTCTGGCATCT
3’inf-441
GTGCCATCTCCTCCAATCAT
5’inf-74
TCTGTTGTATGGCATTCCGA
5’inf-459
CAACAAATCCAGACGAGCC
3’inf-74
AGCGCTTGAAGTATCGAACT
3’inf-459
ACCACCGCATAGCCATCG
5’inf-91
GATCGGTATACTTCAGCGAA
5’inf-479
ACCTTCACGACCCACACAT
3’inf-91
AACGCATCTACCAGTTCTGT
3’inf-479
GTCATACGATACGTTTTCAGT
5’inf-145
TCGGCATCCCCTAATCCAGAC
5’inf-506
CAATCGTTTATGGTCAGGAC
3’inf-145
CTACCAGCGGATGGCGCCACC
3’inf-506
GGAATTCCACAACAAACGTC
5’inf-152
CTCTCCGTCACCTCGTGTTAT
5’inf-515
GGTTCGAACGCCGTCAGA
3’inf-152
TCCTGCTCGTTCTTTGTCAT
3’inf-515
TCACGGAGATGTCGTTAGC
5’inf-163
GTCCTGTTAGTTGTGGCAGTA
Actine-for
CAACTTCCCTAGAAAAGAGC
3’inf-163
TTATCTTCCAGGCACCAATCC
Actine-rev
TTCCTTCTGCATCCTGTCGG
PGRP-903-For
TTACCCCAGGTTGCTCCAC
PGRP-903-Rev
ATTGCATGTCATTTATACATTCCTC
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
151
Annexes
Annexe III
Figure A-1 : Membranes de Dot-blot comportant les EST des banques soustraites de
S. zeamais (A) et d’A. pisum (B). Chaque membrane, réalisée en double
exemplaire, comporte un témoin négatif correspondant à une amplification
réalisée en absence d’ADN (en rouge) et un témoin de normalisation (gapdh,
en bleu). Les membranes du haut ont été hybridées avec une sonde obtenue à
partir des larves témoins (T) et celles du bas, avec une sonde obtenue à partir des larves piquées par une aiguille infectée par E. coli (i). Chaque dépôt
correspond à un volume fixe de 10 µl et seules les comparaisons intermembranes sont possibles.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
152
Annexes
Annexe IV
Tableau A-III : Tableau récapitulatif des EST de la banque soustraite de S. zeamais.
Les similitudes de séquence ont été obtenues par comparaison des six phases de lecture des
séquences des EST aux banques de données protéiques. SP-AC, identifiant de la protéine
dans la banque de données Swiss-Prot.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
153
Annexes
EST
SP-AC
INF-1
P95860
INF-10
Q7RN79
INF-101 P29818
INF-102 Q7Q3J6
INF-103 Q9V8I7
INF-105 Q8WTD5
INF-106 Q6CQF3
INF-107 Q8IDK4
INF-109 Q9VCI5
INF-110 Q9WAV5
INF-111 Q9WAV5
INF-113 Q7YB50
INF-114 Q9V3Y4
INF-115 Q8IHS8
INF-116 P24491
INF-117 Q64ID5
INF-118 Q8IHX4
INF-121_1 Q4U8R3
INF-121_2 Q9VNE2
INF-122 Q9WAV5
INF-123 Q7QCW3
INF-124 Q8WX82
INF-125 Q9WAV5
INF-126 Q660N7
INF-128 Q9W4U6
INF-13
Q6QEJ7
INF-131 Q7S0L8
INF-132 Q7PX08
INF-133 Q7Q8H9
INF-134 Q8T5I7
INF-135 Q45958
INF-136 P18459
INF-138 P18684
INF-14_1 Q5BR89
E-value
4.4
4.4
5.6
7,00E-24
3,00E-04
0.67
2,00E-20
5.6
2,00E-26
3.3
0.40
1,00E-136
1,00E-26
4.3
0.021
6,00E-16
1.5
0.031
2,00E-17
0.39
2,00E-47
0.56
0.51
0.30
0.39
5,00E-31
5.8
1,00E-15
0.17
1,00E-130
2.5
8,00E-30
0.68
0.003
Description
organisme
Orf c06013 protein
Sulfolobus solfataricus
Hypothetical protein
Plasmodium yoelii yoelii
Hypothetical G2R protein
Amsacta moorei entomopoxvirus
AgCP11395 (Fragment)
Anopheles gambiae
CG5224-PA (LD18692p)
Drosophila melanogaster
Antimicrobial peptide diptericin DipA (FragmenGlossina morsitans morsitans
Chromosome D of strain NRRL Y-; 1140
Kluyveromyces lactis
Hypothetical protein MAL13P1249
Plasmodium falciparum
Putative succinate dehydrogenase
Drosophila melanogaster
Envelope glycoprotein (Fragment)
Feline immunodeficiency virus
Envelope glycoprotein (Fragment)
Feline immunodeficiency virus
Cytochrome oxidase subunit I (Fragment)
Sitophilus zeamais
Mitochondrial carrier homolog
Drosophila melanogaster
Hypothetical protein
Plasmodium falciparum
Sarcotoxin II-1 precursor
Sarcophaga peregrina
Trypsin-like serine proteinase
Anthonomus grandis
Hypothetical protein
Plasmodium falciparum
Hypothetical protein
Theileria annulata
Elongation initiation factor 5C
Drosophila melanogaster
Envelope glycoprotein (Fragment)
Feline immunodeficiency virus
AgCP1865 (Fragment)
Anopheles gambiae
Beta I spectrin form betaI sigma3 (Fragment) Homo sapiens
Envelope glycoprotein (Fragment)
Feline immunodeficiency virus
Exodeoxyribonuclease V, gamma chain
Borrelia garinii Pbi
CG14421-PA
Drosophila melanogaster
Profilin
Apis mellifera
Predicted protein
Neurospora crassa
AgCP12509 (Fragment)
Anopheles gambiae
AgCP15249
Anopheles gambiae
Putative TPR-containing phosphoprotein
Anopheles gambiae
Orf 130
Coxiella burnetii
Tyrosine 3-monooxygenase
Drosophila melanogaster
Diptericin D precursor
Protophormia terraenovae
Hypothetical protein
Schistosoma japonicum
Keywords
HYPOTHETICAL PROTEIN;
HYPOTHETICAL PROTEIN;
HYPOTHETICAL PROTEIN
ELECTRON TRANSPORT; HEME; HYPOTHETICAL P
ENVELOPE PROTEIN;
ENVELOPE PROTEIN;
COPPER; ELECTRON TRANSPORT; HEME; INNER M
TRANSMEMBRANE; TRANSPORT;
HYPOTHETICAL PROTEIN;
AMIDATION; ANTIBIOTIC; HEMOLYMPH; INSECT IMM
HYDROLASE; PROTEASE; SERINE PROTEASE;
HYPOTHETICAL PROTEIN;
COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICAL PROTEIN
INITIATION FACTOR
ENVELOPE PROTEIN;
ENVELOPE PROTEIN;
ACTIN-BINDING;
REPEAT; TPR REPEAT;
PLASMID;
ALTERNATIVE SPLICING; CATECHOLAMINE BIOSYN
AMIDATION; ANTIBIOTIC; DIRECT PROTEIN SEQUEN
HYPOTHETICAL PROTEIN
154
Annexes
EST
SP-AC
INF-14_2 Q93125
INF-140_1 Q9BMN0
INF-141 Q8KWP5
INF-143 Q892V9
INF-145 Q76K70
INF-148 O18598
INF-149 Q6FKI3
INF-150 Q7Q158
INF-151 Q67QX8
INF-152 Q7QF28
INF-153 Q8IAD8
INF-154_1 Q85C71
INF-154_2 Q9Y0D2
INF-155 Q8RGM2
INF-158 Q27023
INF-160 Q7NI81
INF-161 Q867T1
INF-162 Q6K777
INF-163 P81685
INF-164 Q8ILJ8
INF-165 P24491
INF-167 Q4FKB4
INF-168 Q8NIQ6
INF-169 P24491
INF-17
Q8MUW9
INF-170 Q6ZTE4
INF-171 Q7PPE7
INF-174 Q9WAV5
INF-179 Q8I361
INF-18
P80032
INF-180 P18459
INF-181 Q66BH8
INF-182 Q5MIW2
INF-183 Q76K70
E-value
7,00E-49
0.58
1.5
2.0
1,00E-15
3,00E-09
0.67
3,00E-60
8.3
1,00E-11
6,00E-10
0.77
2,00E-14
3.3
4,00E-15
7.4
9,00E-52
1.5
0.35
0.061
0.26
0.001
0.10
0.17
2,00E-13
0.89
2,00E-57
1.2
0.23
5,00E-16
1,00E-29
0.89
2,00E-10
1,00E-15
Description
organisme
Keywords
Green fluorescent protein mutant 3
Aequorea victoria
JH-inducible protein
Galleria mellonella
Putative CPS repeating unit polymerase Cps 9 Streptococcus pneumoniae
Carbon starvation protein A
Clostridium tetani
COMPLETE PROTEOME;
Acaloleptin A
Acalolepta luxuriosa
ALLERGEN; DIRECT PROTEIN SEQUENCING; TRANS
Glutathione S-transferase
Blattella germanica
Similar to sp; Q04638 Saccharomyces cerevisCandida glabrata CBS138
ENSANGP00000022338 (Fragment)
Anopheles gambiae
Glutamate synthetase
Symbiobacterium thermophilum
AgCP13679 (Lysozyme i homologue)
Anopheles gambiae
EGF-LIKE DOMAIN; HYDROLASE; LECTIN; PROTEAS
Mannose-binding lectin-associated serine prot Halocynthia roretzi
DNA-directed RNA polymerase
Anthoceros formosae
CHLOROPLAST; DNA-DIRECTED RNA POLYMERAS
Cysteine proteinase
Hypera postica
HYDROLASE; PROTEASE; THIOL PROTEASE;
Transposase
Fusobacterium nucleatum
COMPLETE PROTEOME;
ANTIBIOTIC; DEFENSIN; DIRECT PROTEIN SEQUENC
Tenecin 1 precursor
Tenebrio molitor
Glr2302 protein
Gloeobacter violaceus
COMPLETE PROTEOME;
Serpin 3a (Serpin 3b)
Manduca sexta
PROTEASE INHIBITOR; SERINE PROTEASE INHIBITO
Putative DNA polymerase epsilon catalytic su Oryza sativa
DNA REPLICATION; DNA-BINDING; DNA-DIRECTED D
Cecropin-A1 [Precursor]
Drosophila mauritiana
AMIDATION; ANTIBIOTIC; ANTIMICROBIALl; DIRECT P
Hypothetical protein
Plasmodium falciparum
HYPOTHETICAL PROTEIN;
Sarcotoxin II-1 precursor
Sarcophaga peregrina
AMIDATION; ANTIBIOTIC; HEMOLYMPH; INSECT IMM
Hypothetical protein
Trypanosoma brucei
HYPOTHETICAL PROTEIN
Putative Na+/H+ antiporter
Pichia farinosa
TRANSMEMBRANE; TRANSPORT;
AMIDATION; ANTIBIOTIC; HEMOLYMPH; INSECT IMM
Sarcotoxin II-1 precursor
Sarcophaga peregrina
Ferritin 2
Apriona germari
IRON;
Hypothetical protein FLJ44741
Homo sapiens
ENSANGP00000021580 (Fragment)
Anopheles gambiae
GLYCOLYSIS; KINASE; MAGNESIUM; TRANSFERAS
Envelope glycoprotein (Fragment)
Feline immunodeficiency virus ENVELOPE PROTEIN;
Hypothetical protein PFI0440w
Plasmodium falciparum
HYPOTHETICAL PROTEIN;
ANTIBIOTIC; DIRECT PROTEIN SEQUENCING; HEMO
Coleoptericin
Zophobas atratus
Tyrosine 3-monooxygenase
Drosophila melanogaster
ALTERNATIVE SPLICING; CATECHOLAMINE BIOSYN
Putative phage protein
Yersinia pseudotuberculosis
Cystein-rich venom-like protein
Aedes aldopictus
Acaloleptin A
Acalolepta luxuriosa
155
Annexes
EST
SP-AC
INF-184 Q8MUW9
INF-185 Q6LFI5
INF-186 Q9W6Y1
INF-188 Q8IDK4
INF-189 Q95G05
INF-19
Q6ZTE4
INF-190 Q7YNA6
INF-191 Q89181
INF-192 O94823
INF-193 Q6ZTE4
INF-194 Q7YWD4
INF-195 P33502
INF-197 P18459
INF-198 P28493
INF-199 Q25813
INF-20_1 Q67FQ9
INF-20_2 Q76K70
INF-200 Q82I11
INF-201 Q9WAV5
INF-203 P28493
INF-205 Q6CNS4
INF-206 Q7P568
INF-207_1 Q54904
INF-207_2 Q9WAV5
INF-208 Q6P2V4
INF-209 P24491
INF-211 P12606
INF-214 O46030
INF-215 Q7PHT5
INF-217 Q27023
INF-22
Q8IQU4
INF-221 P24491
INF-223 Q7YXM2
INF-225 Q8I2N7
E-value
1,00E-22
3.4
2,00E-24
5.6
0.40
4,00E-07
1.1
2.0
9.7
1.5
1,00E-05
3,00E-16
1,00E-29
4,00E-24
1.2
2,00E-12
1,00E-14
4,00E-05
0.99
1,00E-14
0.30
3.3
1.1
0.99
4,00E-42
0.060
4,00E-25
5,00E-23
4.0
1,00E-13
4,00E-24
0.047
2,00E-63
0.001
Description
organisme
Keywords
Ferritin 2
Apriona germari
IRON;
Hypothetical protein
Plasmodium falciparum
HYPOTHETICAL PROTEIN;
Heat shock cognate 71 kDa protein (Hsc701) Oryzias latipes
ATP-BINDING; HEAT SHOCK; MULTIGENE FAMILY;
Hypothetical protein MAL13P1249
Plasmodium falciparum
HYPOTHETICAL PROTEIN;
Maturase (Fragment)
Aristolochia maxima
CHLOROPLAST;
Hypothetical protein FLJ44741
Homo sapiens
NADH dehydrogenase subunit F (Fragment) Teucrium canadense
CHLOROPLAST; NAD; NADP; OXIDOREDUCTASE; P
A51R protein (Putative 349k protein) (Hypothe Vaccinia virus
HYPOTHETICAL PROTEIN;
Potential phospholipid-transporting ATPase VBHomo sapiens
ALTERNATIVE SPLICING; ATP-BINDING; HYDROLAS
Hypothetical protein FLJ44741
Homo sapiens
12 kDa hemolymph protein e precursor (FragmTenebrio molitor
SIGNAL;
NADH-ubiquinone oxidoreductase chain 1
Anopheles quadrimaculatus MITOCHONDRION; NAD; OXIDOREDUCTASE; TRANS
Tyrosine 3-monooxygenase
Drosophila melanogaster
ALTERNATIVE SPLICING; CATECHOLAMINE BIOSYN
Pathogenesis-related protein 5 precursor (PR- Arabidopsis thaliana
APOPLAST; DIRECT PROTEIN SEQUENCING; PATHO
Rps8 protein
Plasmodium falciparum
Inducible metalloproteinase inhibitor
Galleria mellonella
GLYCOPROTEIN; METALLOPROTEASE INHIBITOR; S
Acaloleptin A
Acalolepta luxuriosa
Putative aldehyde dehydrogenase
Streptomyces avermitilis
COMPLETE PROTEOME; OXIDOREDUCTASE;
Envelope glycoprotein (Fragment)
Feline immunodeficiency virus ENVELOPE PROTEIN;
Pathogenesis-related protein 5 precursor (PR- Arabidopsis thaliana
APOPLAST; DIRECT PROTEIN SEQUENCING; PATHO
Similar to sgd|S0002474 Saccharomyces cereKluyveromyces lactis
Hypothetical protein
Fusobacterium nucleatum
HYPOTHETICAL PROTEIN;
NanA gene
Streptococcus pneumoniae
Envelope glycoprotein (Fragment)
Feline immunodeficiency virus ENVELOPE PROTEIN;
Hgd protein
Brachydanio rerio
Sarcotoxin II-1 precursor
Sarcophaga peregrina
AMIDATION; ANTIBIOTIC; HEMOLYMPH; INSECT IMM
Integrin beta-1 precursor
Xenopus laevis
CELL ADHESION; GLYCOPROTEIN; INTEGRIN; PHOS
Cysteine proteinase
Sitophilus zeamais
HYDROLASE; PROTEASE; THIOL PROTEASE;
ENSANGP00000023188
Anopheles gambiae
Tenecin 1 precursor
Tenebrio molitor
ANTIBIOTIC; DEFENSIN; DIRECT PROTEIN SEQUENC
CG9449-PB
Drosophila melanogaster
Sarcotoxin II-1 precursor
Sarcophaga peregrina
AMIDATION; ANTIBIOTIC; HEMOLYMPH; INSECT IMM
Putative thioredoxin perxidase
Apis mellifera ligustica
OXIDOREDUCTASE; PEROXIDASE;
Hypothetical protein PFI1335w
Plasmodium falciparum
HYPOTHETICAL PROTEIN;
156
Annexes
EST
SP-AC
INF-226 P81682
INF-227 Q60FC9
INF-229_1 Q5MGF4
INF-229_2 Q9GNP5
INF-23
Q8GUF5
INF-231 Q7PYK6
INF-233 Q9VFY2
INF-234 Q06689
INF-236 Q8I361
INF-237 P18459
INF-238 Q69JY6
INF-239 Q7YB50
INF-240 Q9V4T5
INF-243 Q7Q9L2
INF-245 Q4FKE3
INF-246 P34842
INF-247 P52159
INF-248 Q27014
INF-25
Q83CD5
INF-250 Q27023
INF-251 Q7RN92
INF-253 ZNF142
INF-254 O42930
INF-256 Q8RG71
INF-258 Q69BL0
INF-259 Q9CDJ7
INF-260 Q60FC9
INF-261 ZNF142
INF-262 Q7QC88
INF-263 Q6LFE7
INF-264 Q07171
INF-265 Q8WTD5
INF-266 Q8WTD5
INF-269 Q7QDE8
E-value
0.23
0.090
3,00E-19
6.6
3,00E-05
0.045
5,00E-31
1.1
0.28
2,00E-29
4,00E-18
3,00E-62
2,00E-19
2,00E-66
0.58
1,00E-34
4,00E-20
5,00E-09
3.8
4,00E-15
9,00E-06
1,00E-14
4.7
7.7
5,00E-28
0.56
0.090
2,00E-14
7,00E-32
0.005
2,00E-22
0.88
0.88
9,00E-40
Description
organisme
Cecropin-A1 [Precursor]
Drosophila mauritiana
Luxuriosin
Acalolepta luxuriosa
Hypothetical protein
Lonomia obliqua
Galectin LEC-4
Caenorhabditis elegans
Putative reverse transcriptase (Fragment)
Cicer arietinum
AgCP12379 (Fragment)
Anopheles gambiae
CG8483-PA (LD39025p)
Drosophila melanogaster
Ylr413wp
Saccharomyces cerevisiae
Hypothetical protein PFI0440w
Plasmodium falciparum
Tyrosine 3-monooxygenase
Drosophila melanogaster
Putative thaumatin-like protein
Oryza sativa
Cytochrome oxidase subunit I (Fragment)
Sitophilus zeamais
Probable cytochrome P450 4e1
Drosophila melanogaster
AgCP14967 (Fragment)
Anopheles gambiae
Hyothetical protein
Trypanosoma brucei
Cytochrome c oxidase polypeptide III
Anopheles gambiae
Cornichon protein
Drosophila virilis
28 kDa desiccation stress protein
Tenebrio molitor
Excinuclease ABC, C subunit
Coxiella burnetii
Tenecin 1 precursor
Tenebrio molitor
Hypothetical protein
Plasmodium yoelii yoelii
Zinc finger protein 142 (HA4654)
Homo sapiens
Pep1 protein
Schizosaccharomyces pombe
Hypothetical protein FN0446
Fusobacterium nucleatum
Pattern recognition serine proteinase
Manduca sexta
Glucosyltransferase-S (EC 2415)
Lactococcus lactis
Luxuriosin
Acalolepta luxuriosa
Zinc finger protein 142 (HA4654)
Homo sapiens
AgCP1223 (Fragment)
Anopheles gambiae
Homologue of human HSPC025
Plasmodium falciparum
Gelsolin precursor
Drosophila melanogaster
Antimicrobial peptide diptericin DipA (FragmenGlossina morsitans morsitans
Antimicrobial peptide diptericin DipA (FragmenGlossina morsitans morsitans
AgCP10112 (Fragment)
Anopheles gambiae
Keywords
AMIDATION|ANTIBIOTIC|ANTIMICROBIALl|DIRECT PR
HYPOTHETICAL PROTEIN
LECTIN
RNA-DIRECTED DNA POLYMERASE|
HYPOTHETICAL PROTEIN|
ALTERNATIVE SPLICING|CATECHOLAMINE BIOSYN
COPPER|ELECTRON TRANSPORT|HEME|INNER ME
ENDOPLASMIC RETICULUM|HEME|HYPOTHETICAL
REPEAT|WD REPEAT|
MITOCHONDRION|OXIDOREDUCTASE|TRANSMEMB
DEVELOPMENTAL PROTEIN|TRANSMEMBRANE|
COMPLETE PROTEOME
ANTIBIOTIC|DEFENSIN|DIRECT PROTEIN SEQUENCI
HYPOTHETICAL PROTEIN|
DNA-BINDING|METAL-BINDING|NUCLEAR PROTEIN|R
COMPLETE PROTEOME|
SIGNAL;
COMPLETE PROTEOME|TRANSFERASE|
DNA-BINDING|METAL-BINDING|NUCLEAR PROTEIN|R
ACTIN-BINDING|ALTERNATIVE SPLICING|CALCIUM|C
157
Annexes
EST
INF-270
INF-272
INF-273
INF-274
INF-275
INF-276
INF-277
INF-278
INF-279
INF-28
INF-280
INF-282_1
INF-282_2
INF-284
INF-286
INF-287_1
INF-288_1
INF-288_2
INF-289
INF-290
INF-293
INF-295
INF-296
INF-297
INF-30
INF-304
INF-307
INF-308
INF-309_1
INF-309_2
INF-312
INF-313
INF-314
INF-315
SP-AC
Q9LZX8
Q9VEN1
Q6ZTE4
P88984
Q4T1H2
Q7PW17
Q9VQ29
Q7QAG1
Q76K70
Q6ZTE4
Q24618
P00705
Q5MGF4
Q16KRO
Q8NIQ6
O76281
Q94R69
Q9VZY2
Q6ZTE4
Q6RUR3
Q8IHX4
P24491
Q6Q2D8
Q9V4K3
Q8WTD5
P25867
Q9MGM9
Q7QCC6
Q64ID5
Q9B2B8
Q7KW97
Q91697
P80032
Q5MIW2
E-value
0.18
2,00E-68
0.004
9.6
1,00E-05
8,00E-17
0.005
0.39
1,00E-15
1.5
8,00E-13
3,00E-17
2,00E-06
0.21
0.10
1,00E-22
1,00E-115
8.5
0.88
2,00E-20
1.6
0.049
5,00E-16
6,00E-19
0.88
6,00E-49
4,00E-77
4,00E-18
3,00E-17
2,00E-57
6,00E-74
0.54
1,00E-15
7,00E-06
Description
organisme
Guanine nucleotide exchange factor-like prot e Arabidopsis thaliana
CG3937-PA
Drosophila melanogaster
Hypothetical protein FLJ44741
Homo sapiens
Uracil DNA glycosylase (46)
Murid herpesvirus 4 (MuHV-4)
Chromosome undetermined SCAF10578
Tetraodon nigroviridis
ENSANGP00000010625
Anopheles gambiae
CG7361-PB
Drosophila melanogaster
AgCP7935 (Fragment)
Anopheles gambiae
Acaloleptin A
Acalolepta luxuriosa
Hypothetical protein FLJ44741
Homo sapiens
Maternal exuperantia 1 protein
Drosophila pseudoobscura
Lysozyme C-1 precursor
Anas platyrhynchos
Hypothetical protein
Lonomia obliqua
Hypothetical protein
Aedes aegypti
Putative Na+/H+ antiporter
Pichia farinosa
Projectin (Fragment)
Drosophila melanogaster
Cytochrome b
Tribolium castaneum
CG32296-PA
Drosophila melanogaster
Hypothetical protein FLJ44741
Homo sapiens
Putative alcohol dehydrogenase
Gryllotalpa orientalis
Hypothetical protein
Plasmodium falciparum
Sarcotoxin II-1 precursor
Sarcophaga peregrina
Serpin-4A
Manduca sexta
CG1707-PA
Drosophila melanogaster
Antimicrobial peptide diptericin DipA (FragmenGlossina morsitans morsitans
Ubiquitin-conjugating enzyme E2-17 kDa
Drosophila melanogaster
Cytochrome c oxidase subunit III
Drosophila mauritiana
ENSANGP00000012173
Anopheles gambiae
Trypsin-like serine proteinase
Anthonomus grandis
Cytochrome oxidase subunit II (Fragment)
Sitophilus zeamais
BG:DS009298 protein
Drosophila melanogaster
Peptidylhydroxyglycine N-C lyase precursor Xenopus laevis
Coleoptericin
Zophobas atratus
Cystein-rich venom-like protein
Aedes aldopictus
Keywords
DNA DAMAGE; DNA REPAIR; GLYCOSIDASE; HYDR
ATP-BINDING; NUCLEOTIDE-BINDING
HYDROLASE; PROTEASE; SERINE PROTEASE;
DEVELOPMENTAL PROTEIN; RNA-BINDING;
BACTERIOLYTIC ENZYME; DIRECT PROTEIN SEQUE
HYPOTHETICAL PROTEIN
TRANSMEMBRANE; TRANSPORT;
ATP-BINDING; IMMUNOGLOBULIN DOMAIN; KINASE
ELECTRON TRANSPORT; HEME; MITOCHONDRION;
COMPLETE PROTEOME
OXIDOREDUCTASE;
HYPOTHETICAL PROTEIN
AMIDATION; ANTIBIOTIC; HEMOLYMPH; INSECT IMM
PROTEASE INHIBITOR; SERINE PROTEASE INHIBITO
CELL CYCLE; CELL DIVISION; LIGASE; MEIOSIS; MU
MITOCHONDRION; OXIDOREDUCTASE; TRANSMEM
HYDROLASE; PROTEASE; SERINE PROTEASE
COPPER; ELECTRON TRANSPORT; INNER MEMBRA
LYASE; SIGNAL
ANTIBIOTIC; DIRECT PROTEIN SEQUENCING; HEMO
158
Annexes
EST
SP-AC
INF-318 P81683
INF-319 Q7YWD4
INF-320 P24491
INF-321_1 Q9VLN6
INF-321_2 Q9VAN4
INF-323 Q9VTB5
INF-325 Q75D00
INF-325 Q5WM41
INF-326 Q8MPP0
INF-33
Q8LX86
INF-330 Q9WAV5
INF-331 Q8WX82
INF-332 Q9N327
INF-333 Q64ID5
INF-334 Q7KQW7
INF-339 Q8WX82
INF-34
Q7RH26
INF-340 Q9KHC4
INF-341 P46150
INF-346 Q6ZTE4
INF-347 O88321
INF-348 Q6CUV7
INF-349_1 Q7QJQ9
INF-349_2 Q9ESX7
INF-350_1 Q977X7
INF-350_2 Q9P337
INF-350_3 Q7Z9G4
INF-351_1 Q9W198
INF-351_2 Q9C8T4
INF-354 Q6RUR3
INF-355 Q83CD5
INF-356 P24491
INF-358 Q8MY06
INF-359 Q7QAN1
E-value
0.93
5,00E-04
0.048
1,00E-33
0.091
8,00E-31
5,00E-38
7,00E-23
7,00E-31
2.5
0.42
0.65
0.008
5,00E-18
3,00E-15
0.65
9.6
2,00E-13
2,00E-10
0.32
8,00E-51
0.012
1,00E-14
3.0
3,00E-04
6,00E-59
3,00E-05
4,00E-05
4.5
2,00E-20
8.0
0.18
8,00E-16
3,00E-52
Description
organisme
Keywords
AMIDATION; ANTIBIOTIC; ANTIMICROBIALl; DIRECT P
Cecropin-A1 [Precursor]
Drosophila mauritiana
12 kDa hemolymph protein e [Precursor]
Tenebrio molitor
AMIDATION; ANTIBIOTIC; HEMOLYMPH; INSECT IMM
Sarcotoxin II-1 precursor
Sarcophaga peregrina
CG7627-PA
Drosophila melanogaster
ATP-BINDING; COMPLETE PROTEOME; MEMBRANE
CG11898-PA
Drosophila melanogaster
ATP-BINDING; COMPLETE PROTEOME; MEMBRANE
Ninjurin A gamma
Drosophila melanogaster
Actin
Ashbya gossypii
STRUCTURAL PROTEIN
Putative esterase (EC 3111)
Tribolium castaneum
HYDROLASE
Ninjurin A alpha (CG6449-PB, isoform B)
Drosophila melanogaster
Cytochrome oxidase I (Fragment)
Chaoborus astictopus
COPPER; ELECTRON TRANSPORT; HEME; INNER M
Envelope glycoprotein (Fragment)
Feline immunodeficiency virus ENVELOPE PROTEIN
Beta I spectrin form betaI sigma3 (Fragment) Homo sapiens
Hypothetical protein Y59E9AL1
Caenorhabditis elegans
HYPOTHETICAL PROTEIN
Trypsin-like serine proteinase
Anthonomus grandis
HYDROLASE; PROTEASE; SERINE PROTEASE
CG1441-PA, isoform A
Drosophila melanogaster
Beta I spectrin form betaI sigma3 (Fragment) Homo sapiens
RNA recognition motif, putative
Plasmodium yoelii yoelii
SocE
Myxococcus xanthus
ACTIN-BINDING; ALTERNATIVE SPLICING; CYTOSKE
Moesin/ezrin/radixin homolog 1
Drosophila melanogaster
Hypothetical protein FLJ44741
Homo sapiens
Antisecretory factor
Rattus norvegicus
Similar to sp|P53835 Saccharomyces cerevisiKluyveromyces lactis
ENSANGP00000010942 (Fragment)
Anopheles gambiae
ANK REPEAT; ION TRANSPORT; IONIC CHANNEL; T
TRPC6 cation channel
Cavia porcellus
Formate dehydrogenase beta-subunit (FragmeMethanococcus voltae
Actin (Fragment)
Pichia guilliermondii
STRUCTURAL PROTEIN
ATP-BINDING; CYTOSKELETON; NUCLEOTIDE-BIND
Actin (Fragment)
Citeromyces matritensis
CG3363-PA
Drosophila melanogaster
Hypothetical protein F9N128
Arabidopsis thaliana
HYPOTHETICAL PROTEIN
Putative alcohol dehydrogenase
Gryllotalpa orientalis
OXIDOREDUCTASE
Excinuclease ABC, C subunit
Coxiella burnetii
COMPLETE PROTEOME
AMIDATION; ANTIBIOTIC; HEMOLYMPH; INSECT IMM
Sarcotoxin II-1 precursor
Sarcophaga peregrina
Acid phosphatase (EC 3132)
Drosophila virilis
HYDROLASE
ENSANGP00000011858 (TOLLIP homologue) Anopheles gambiae
159
Annexes
EST
INF-36
INF-362
INF-363
INF-365
INF-366
INF-367
INF-370
INF-371
INF-372
INF-373
INF-375
INF-378
INF-379
INF-38
INF-380
INF-382
INF-383
INF-39
INF-391
INF-394
INF-395
INF-398
INF-399
INF-4
INF-400
INF-401
INF-403
INF-404
INF-407
INF-408
INF-41_1
INF-41_2
INF-410
INF-411
SP-AC
Q7Q3G4
P25159
Q8RHK3
Q8NIQ6
Q27023
P82963
P32583
Q27018
Q9NDA8
Q61PG3
Q95V37
Q8NIQ6
Q8NIQ6
Q9WAV5
Q8WX82
P24491
P56518
Q84LS0
Q8WRD2
Q9WAV5
Q7NI81
Q22225
Q9PLI5
Q8RH51
Q9G5I4
Q70KP4
Q8NIQ6
Q8MUW9
Q7YXL5
Q8NIQ6
Q54TJ5
P80032
Q8A4H9
Q8WX82
E-value
1,00E-27
4,00E-04
0.032
0.11
4,00E-14
0.004
0.31
5,00E-04
8,00E-32
6,00E-04
1,00E-17
6.0
0.084
0.46
0.59
0.19
4.6
2.5
6.1
0.42
1.2
2.1
9.9
0.0011
2,00E-32
2.1
0.11
1,00E-15
7,00E-33
0.11
0.008
3,00E-14
6.1
0.63
Description
organisme
Keywords
AgCP11115 (Fragment)
Anopheles gambiae
Maternal effect protein staufen
Drosophila melanogaster
3D-STRUCTURE; ALTERNATIVE SPLICING; COMPLE
Valyl-tRNA synthetase (EC 6119)
Fusobacterium nucleatum
COMPLETE PROTEOME
Putative Na+/H+ antiporter
Pichia farinosa
TRANSMEMBRANE; TRANSPORT
ANTIBIOTIC; DEFENSIN; DIRECT PROTEIN SEQUENC
Tenecin 1 precursor
Tenebrio molitor
Chaoptin (Photoreceptor cell-specific membra Tribolium castaneum
CELL ADHESION; GLYCOPROTEIN; LEUCINE-RICH R
Suppressor protein SRP40
Saccharomyces cerevisiae
B2 protein precursor (Fragment)
Tenebrio molitor
GLYCOPROTEIN; MULTIGENE FAMILY; SIGNAL
3-hydroxy-3-methylglutaryl coenzyme A synthDendroctonus jeffreyi
Hypothetical protein CBG07555
Caenorhabditis briggsae
HYPOTHETICAL PROTEIN
Ribosomal protein L29
Spodoptera frugiperda
RIBOSOMAL PROTEIN
Putative Na+/H+ antiporter
Pichia farinosa
TRANSMEMBRANE; TRANSPORT
Putative Na+/H+ antiporter
Pichia farinosa
TRANSMEMBRANE; TRANSPORT
Envelope glycoprotein (Fragment)
Feline immunodeficiency virus ENVELOPE PROTEIN;
Beta I spectrin form betaI sigma3 (Fragment) Homo sapiens
AMIDATION; ANTIBIOTIC; HEMOLYMPH; INSECT IMM
Sarcotoxin II-1 precursor
Sarcophaga peregrina
Histone deacetylase 1 (HD1)
Strongylocentrotus purpuratus CHROMATIN REGULATOR; HYDROLASE; NUCLEAR
Hypothetical protein
Arabidopsis thaliana
HYPOTHETICAL PROTEIN;
Cysteine repeat modular protein 1 PbCRM1 Plasmodium berghei
Envelope glycoprotein (Fragment)
Feline immunodeficiency virus ENVELOPE PROTEIN
Glr2302 protein
Gloeobacter violaceus
COMPLETE PROTEOME
Hypothetical protein T05C124
Caenorhabditis elegans
HYPOTHETICAL PROTEIN
Hypothetical protein TC0114
Chlamydia muridarum
COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICAL PROTEIN
Hypothetical cytosolic protein
Fusobacterium nucleatum
COMPLETE PROTEOME;
Cytochrome b (Fragment)
Anolis acutus
ELECTRON TRANSPORT; HEME; MITOCHONDRION;
Hemagglutinin-esterase protein
Porcine torovirus
Putative Na+/H+ antiporter
Pichia farinosa
TRANSMEMBRANE; TRANSPORT
Ferritin 2
Apriona germari
IRON
Membrane alanyl aminopeptidase (EC 34112) Tenebrio molitor
AMINOPEPTIDASE; HYDROLASE
Putative Na+/H+ antiporter
Pichia farinosa
TRANSMEMBRANE; TRANSPORT
Hypothetical protein
Dictyostelium discoideum
HYPOTHETICAL PROTEIN
ANTIBIOTIC; DIRECT PROTEIN SEQUENCING; HEMO
Coleoptericin
Zophobas atratus
Alpha-glucosidase
Bacteroides thetaiotaomicron COMPLETE PROTEOME
Beta I spectrin form betaI sigma3 (Fragment) Homo sapiens
160
Annexes
EST
SP-AC
INF-413 P33508
INF-414 Q6B512
INF-415 Q7R9U2
INF-416 Q6ZTE4
INF-417 Q91UJ3
INF-418 Q7PMY0
INF-42
Q8WTD5
INF-420 Q8N2G4
INF-421 Q27023
INF-423_1 Q8IS50
INF-423_2 Q9PYP1
INF-425 Q76K70
INF-426 Q5ZEX9
INF-427 Q9W4U6
INF-429 Q95V37
INF-43
Q8MRI7
INF-430 Q8WX82
INF-431 Q9WAV5
INF-432 Q6ZTE4
INF-434 Q8WX82
INF-436 Q68XF8
INF-437 Q5WM41
INF-438 P34846
INF-439 Q7RST1
INF-44
Q27023
INF-440 Q7PJP4
INF-441 Q7PP76
INF-442 Q9VHT5
INF-443 Q6RUR3
INF-444 Q8NIQ6
INF-445 Q64ID5
INF-446 Q64ID5
INF-447 Q69JY6
INF-448 Q7ZTW9
E-value
3,00E-76
8,00E-21
0.29
0.017
0.48
2,00E-28
1.3
3,00E-05
4,00E-15
3,00E-27
0.005
1,00E-15
4,00E-04
0.41
2,00E-24
4,00E-52
0.65
1.0
2,00E-04
0.65
7.8
7,00E-15
4,00E-22
0.54
4,00E-14
6,00E-42
1,00E-35
1,00E-11
2,00E-20
0.11
1,00E-21
1,00E-21
4,00E-18
3,00E-15
Description
organisme
Keywords
Cytochrome c oxidase polypeptide III
Anopheles quadrimaculatus
MITOCHONDRION; OXIDOREDUCTASE; TRANSMEM
General transcription factor II B
Oreochromis mossambicus
Hypothetical protein
Plasmodium yoelii yoelii
HYPOTHETICAL PROTEIN
Hypothetical protein FLJ44741
Homo sapiens
223K
Aconitum latent virus
ENSANGP00000020507 (Fragment)
Anopheles gambiae
GTP-BINDING
Antimicrobial peptide diptericin DipA (FragmenGlossina morsitans morsitans
Hypothetical protein PSEC0181
Homo sapiens
Tenecin 1 precursor
Tenebrio molitor
ANTIBIOTIC; DEFENSIN; DIRECT PROTEIN SEQUENC
Serpin 4 (Fragment)
Ctenocephalides felis
PROTEASE INHIBITOR; SERINE PROTEASE INHIBITO
ORF155
Xestia c-nigrum granulosis virus
Acaloleptin A
Acalolepta luxuriosa
Esterase (EC 3111) (Fragment)
Tribolium castaneum
HYDROLASE
CG14421-PA
Drosophila melanogaster
Ribosomal protein L29
Spodoptera frugiperda
RIBOSOMAL PROTEIN
LD22095p
Drosophila melanogaster
Beta I spectrin form betaI sigma3 (Fragment) Homo sapiens
Envelope glycoprotein (Fragment)
Feline immunodeficiency virus ENVELOPE PROTEIN
Hypothetical protein FLJ44741
Homo sapiens
Beta I spectrin form betaI sigma3 (Fragment) Homo sapiens
Hypothetical protein
Rick ettsia typhi
COMPLETE PROTEOME
Putative esterase (EC 3111)
Tribolium castaneum
HYDROLASE
NADH-ubiquinone oxidoreductase chain 1
Anopheles gambiae
MITOCHONDRION; NAD; OXIDOREDUCTASE; TRANS
Hypothetical protein
Plasmodium yoelii yoelii
HYPOTHETICAL PROTEIN
Tenecin 1 precursor
Tenebrio molitor
ANTIBIOTIC; DEFENSIN; DIRECT PROTEIN SEQUENC
ENSANGP00000024978 (Fragment)
Anopheles gambiae
ENSANGP00000012978 (PGRP)
Anopheles gambiae
CG7494-PA (LD31571p)
Drosophila melanogaster
Putative alcohol dehydrogenase
Gryllotalpa orientalis
OXIDOREDUCTASE
Putative Na+/H+ antiporter
Pichia farinosa
TRANSMEMBRANE; TRANSPORT
Trypsin-like serine proteinase
Anthonomus grandis
HYDROLASE; PROTEASE; SERINE PROTEASE
Trypsin-like serine proteinase
Anthonomus grandis
HYDROLASE; PROTEASE; SERINE PROTEASE
Putative thaumatin-like protein
Oryza sativa
Similar to asparagine synthetase
Brachydanio rerio
161
Annexes
EST
INF-449
INF-45
INF-450
INF-451
INF-452
INF-453
INF-454
INF-455
INF-456
INF-459
INF-46_1
INF-46_2
INF-460
INF-461
INF-462
INF-463
INF-464
INF-465
INF-467
INF-468
INF-47_1
INF-47_2
INF-470
INF-471
INF-472
INF-474
INF-475
INF-476_1
INF-476_2
INF-476_3
INF-477
INF-478
INF-479
INF-48_1
SP-AC
P24491
Q9B2B8
Q8WTD5
P18684
Q7NC05
Q9B2B9
Q6ZWF7
Q6R7M3
O96054
Q5MPB8
Q9F0H0
Q27826
Q9XYN3
Q5TSB6
Q27023
Q7QTE5
Q7PW39
Q9VLX0
Q8WX82
Q5WM41
P18459
Q55B32I
Q8WX82
Q70KP4
Q99323
Q5ZEX9
Q5I208
P46223
Q5GN70
Q4U8R3
Q5ZJ73
P24491
Q60FC9
Q5CC73
E-value
0.18
5,00E-68
0.70
0.71
6.0
1,00E-41
0,068
8,00E-32
0.29
1,00E-10
0.054
4.9
6,00E-37
5,00E-14
5,00E-15
1.7
5,00E-07
0.91
0.65
6,00E-18
7,00E-05
8.6
0.63
2.1
3,00E-70
2,00E-47
1,00E-107
5,00E-21
5,00E-13
0.031
1,00E-37
0.063
0.78
3,00E-10
Description
organisme
Sarcotoxin II-1 precursor
Sarcophaga peregrina
Cytochrome oxidase subunit II (Fragment)
Sitophilus zeamais
Antimicrobial peptide diptericin DipA (Fragment Glossina morsitans morsitans
Diptericin D precursor
Protophormia terraenovae
Unique hypothetical
Mycoplasma gallisepticum
Cytochrome oxidase subunit I (Fragment)
Sitophilus zeamais
cDNA FLJ41170 fis
Homo sapiens
Cytochrome P450 9E1
Diploptera punctata
MBF2
Samia cynthia
Hemolymph proteinase 17
Manduca sexta
Type III secretion protein HrcT
Pseudomonas syringae
DNA-directed RNA polymerase (EC 2776)
Euplotes octocarinatus
Antennal-enriched UDP-glycosyltransferase
Drosophila melanogaster
ENSANGP00000012166
Anopheles gambiae
Tenecin 1 precursor
Tenebrio molitor
GLP_622_26115_23638
Giardia lamblia ATCC 50803
ENSANGP00000016599 (Fragment)
Anopheles gambiae
CG7144-PA
Drosophila melanogaster
Beta I spectrin form betaI sigma3 (Fragment) Homo sapiens
Putative esterase (EC 3111)
Tribolium castaneum
Tyrosine 3-monooxygenase
Drosophila melanogaster
Hypothetical protein
Dictyostelium discoideum
Beta I spectrin form betaI sigma3 (Fragment) Homo sapiens
Hemagglutinin-esterase protein
Porcine torovirus
Myosin heavy chain, non-muscle
Drosophila melanogaster
Esterase (EC 3111) (Fragment)
Tribolium castaneum
Pathogenesis-related-5-like protein (Thaumatin)Diaprepes abbreviatus
60S ribosomal protein L7a
Drosophila melanogaster
Esterase (EC 3111)
Tribolium castaneum
NanA gene
Streptococcus pneumoniae
Hypothetical protein
Gallus gallus
Sarcotoxin II-1 precursor
Sarcophaga peregrina
Luxuriosin
Acalolepta luxuriosa
Cellulose 1,4-beta-cellobiosidase
Otiorhynchus sulcatus
Keywords
AMIDATION; ANTIBIOTIC; HEMOLYMPH; INSECT IMM
COPPER; ELECTRON TRANSPORT; INNER MEMBRA
AMIDATION; ANTIBIOTIC; DIRECT PROTEIN SEQUEN
COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICAL PROTEIN
COPPER; ELECTRON TRANSPORT; HEME; INNER M
HEME; MONOOXYGENASE; OXIDOREDUCTASE
HYDROLASE; PROTEASE; SERINE PROTEASE
COMPLETE PROTEOME; TRANSMEMBRANE;
DNA-DIRECTED RNA POLYMERASE; METAL-BINDIN
GLYCOSYLTRANSFERASE; TRANSFERASE
ANTIBIOTIC; DEFENSIN; DIRECT PROTEIN SEQUENC
HYDROLASE
ALTERNATIVE SPLICING; CATECHOLAMINE BIOSYN
HYPOTHETICAL PROTEIN
ACTIN-BINDING; ALTERNATIVE SPLICING; ATP-BIND
HYDROLASE
RIBOSOMAL PROTEIN
HYDROLASE
HYPOTHETICAL PROTEIN
AMIDATION; ANTIBIOTIC; HEMOLYMPH; INSECT IMM
GLYCOSIDASE; HYDROLASE
162
Annexes
EST
INF-48_2
INF-480
INF-481
INF-482
INF-484
INF-485
INF-486
INF-487
INF-488
INF-489
INF-49_1
INF-49_2
INF-490
INF-491
INF-492
INF-493
INF-495
INF-496
INF-497
INF-498
INF-499
INF-5_1
INF-50
INF-500
INF-501
INF-502
INF-503
INF-504
INF-505
INF-506
INF-507
INF-509
INF-51
INF-510
SP-AC
Q5I4H5
Q76K70
Q6XPZ9
Q8IJJ6
Q8NIQ6
Q9VX26
Q6XJ36
Q8WX82
Q6CQE0
Q8WTD5
Q4S9U5
Q4TWA9
Q9VE10
Q964T2
Q9VYV6
Q98QQ2
Q27023
Q61VH9
Q8IAU5
Q9WAV5
Q27023
P34842
Q6XIJ0
Q5WPV0
Q8WPC2
Q64ID5
P81684
Q91W60
P18459
Q9GRW0
Q7Q158
Q73CH5
Q6HE37
Q9B2B9
E-value
0.089
4,00E-15
5,00E-39
0.32
0.11
0.002
5,00E-07
0.65
7,00E-19
0.93
1.3
4,00E-76
1,00E-17
4,00E-35
0.32
2.0
4,00E-15
0.033
0.14
0.87
4,00E-15
4,00E-33
8,00E-23
5,00E-08
0.004
1,00E-21
0.24
5,00E-18
1,00E-29
1,00E-15
3,00E-60
0.14
7,00E-04
7,00E-33
Description
organisme
Tyrosine hydroxylase
Apis mellifera
Acaloleptin A
Acalolepta luxuriosa
Cathepsin B
Fundulus heteroclitus
Hypothetical protein
Plasmodium falciparum
Putative Na+/H+ antiporter
Pichia farinosa
CG32556-PA, isoform A
Drosophila melanogaster
Similar to Drosophila melanogaster RpL1
Drosophila yak uba
Beta I spectrin form betaI sigma3 (Fragment) Homo sapiens
Similarities with sp|Q9Y071 Periplaneta ameri Kluyveromyces lactis
Antimicrobial peptide diptericin DipA (FragmenGlossina morsitans morsitans
Chromosome undetermined SCAF14694
Tetraodon nigroviridis
Cytochrome c oxidase subunit III
Haematobia irritans
CG14285-PA
Drosophila melanogaster
Cytochrome P450 9e2
Blattella germanica
CG2444-PA (LP01642p)
Drosophila melanogaster
Hypothetical protein MYPU_3090
Mycoplasma pulmonis
Tenecin 1 precursor
Tenebrio molitor
Hypothetical protein CBG04830
Caenorhabditis briggsae
Cullin-like protein, putative
Plasmodium falciparum
Envelope glycoprotein (Fragment)
Feline immunodeficiency virus
Tenecin 1 precursor
Tenebrio molitor
Cytochrome c oxidase polypeptide III
Anopheles gambiae
Similar to Drosophila melanogaster CG10731 Drosophila yak uba
163 kDa salivary protein
Lutzomyia longipalpis
Odorant-binding protein-related protein
Aedes aegypti
Trypsin-like serine proteinase
Anthonomus grandis
Cecropin-A1 [Precursor]
Drosophila mauritiana
Inter alpha-trypsin inhibitor, heavy chain 4
Mus musculus
Tyrosine 3-monooxygenase
Drosophila melanogaster
Prophenoloxidase activating factor
Holotrichia diomphalia
ENSANGP00000022338 (Fragment)
Anopheles gambiae
Sensor histidine kinase/response regulator
Bacillus cereus
Hypothetical protein
Bacillus thuringiensis
Cytochrome oxidase subunit I (Fragment)
Sitophilus zeamais
Keywords
HYDROLASE; PROTEASE; THIOL PROTEASE
HYPOTHETICAL PROTEIN
TRANSMEMBRANE; TRANSPORT
ATP-BINDING; NUCLEOTIDE-BINDING
MITOCHONDRION
REPEAT; WD REPEAT
ENDOPLASMIC RETICULUM; HEME; MEMBRANE; M
COMPLETE PROTEOME
COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICAL PROTEIN
ANTIBIOTIC; DEFENSIN; DIRECT PROTEIN SEQUENC
HYPOTHETICAL PROTEIN
ENVELOPE PROTEIN
ANTIBIOTIC; DEFENSIN; DIRECT PROTEIN SEQUENC
MITOCHONDRION; OXIDOREDUCTASE; TRANSMEM
HYDROLASE; PROTEASE; SERINE PROTEASE
AMIDATION; ANTIBIOTIC; ANTIMICROBIALl; DIRECT P
ALTERNATIVE SPLICING; CATECHOLAMINE BIOSYN
HYDROLASE; PROTEASE; SERINE PROTEASE
COMPLETE PROTEOME; KINASE; PHOSPHORYLAT
COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICAL PROTEIN;
COPPER; ELECTRON TRANSPORT; HEME; INNER M
163
Annexes
EST
INF-511
INF-513
INF-514
INF-515
INF-516
INF-517
INF-518
INF-520
INF-521
INF-522
INF-523
INF-524
INF-525
INF-526
INF-527
INF-56
INF-57
INF-58
INF-59
INF-6
INF-60_1
INF-60_2
INF-63
INF-65
INF-66
INF-67
INF-68
INF-69
INF-7
INF-70
INF-72
INF-74
INF-75
INF-76
SP-AC
Q6ZTE4
P18459
P24491
Q64ID5
Q8WTD5
Q8WX82
Q9WAV5
Q7QJG7
Q642H5
Q7YB51
Q23944
Q76K70
Q8IJJ6
Q7QDK4
Q5WM41
O88325
Q9WAV5
Q6T2X7
Q7QJM0
O46030
Q7PYA6
Q86P08
Q7QAX2
Q1FS83
Q9WAV5
Q27023
Q7NC05
Q96PN6
P24491
Q6EV24
Q8SYJ2
Q6Q2D8
Q6Q2D8
P18684
E-value
0.001
1,00E-29
0.18
4,00E-28
0.71
0.65
1.1
1,00E-21
1,00E-25
8,00E-45
7,00E-12
1,00E-15
0.32
2,00E-15
6,00E-18
1,00E-34
0.005
2,00E-11
0.002
3,00E-23
2,00E-25
3,00E-21
1,00E-58
0.047
0.80
1,00E-13
5.7
1.2
0.061
4,00E-43
1,00E-14
2,00E-21
2,00E-21
0.68
Description
organisme
Hypothetical protein FLJ44741
Homo sapiens
Tyrosine 3-monooxygenase
Drosophila melanogaster
Sarcotoxin II-1 precursor
Sarcophaga peregrina
Trypsin-like serine proteinase
Anthonomus grandis
Antimicrobial peptide diptericin DipA (FragmenGlossina morsitans morsitans
Beta I spectrin form betaI sigma3 (Fragment) Homo sapiens
Envelope glycoprotein (Fragment)
Feline immunodeficiency virus
ENSANGP00000019069 (Fragment)
Anopheles gambiae
Zgc:92493
Brachydanio rerio
Cytochrome oxidase subunit I (Fragment)
Sitophilus oryzae
Apolipophorin-III (Fragment)
Derobrachus geminatus
Acaloleptin A
Acalolepta luxuriosa
Hypothetical protein
Plasmodium falciparum
ENSANGP00000015026 (Fragment)
Anopheles gambiae
Putative esterase (EC 3111)
Tribolium castaneum
Alpha-N-acetylglucosaminidase
Mus musculus
Envelope glycoprotein (Fragment)
Feline immunodeficiency virus
Troponin T-3
Drosophila virilis
AgCP3253 (Fragment)
Anopheles gambiae
Cysteine proteinase
Sitophilus zeamais
AgCP12648 (Fragment)
Anopheles gambiae
RE03380p (Fragment)
Drosophila melanogaster
AgCP6710 (Fragment)
Anopheles gambiae
Hypothetical protein
Psychomonas ingrahamii 37
Envelope glycoprotein (Fragment)
Feline immunodeficiency virus
Tenecin 1 precursor
Tenebrio molitor
Unique hypothetical
Mycoplasma gallisepticum
Testicular soluble adenylyl cyclase
Homo sapiens
Sarcotoxin II-1 precursor
Sarcophaga peregrina
Ribsomal protein S20e
Papilio dardanus
RE56733p
Drosophila melanogaster
Serpin-4A
Manduca sexta
Serpin-4A
Manduca sexta
Diptericin D precursor
Protophormia terraenovae
Keywords
ALTERNATIVE SPLICING; CATECHOLAMINE BIOSYN
AMIDATION; ANTIBIOTIC; HEMOLYMPH; INSECT IMM
HYDROLASE; PROTEASE; SERINE PROTEASE
ENVELOPE PROTEIN
COPPER; ELECTRON TRANSPORT; HEME; INNER M
HYPOTHETICAL PROTEIN
HYDROLASE
ENVELOPE PROTEIN;
HYDROLASE; PROTEASE; THIOL PROTEASE;
HYDROLASE
HEME; MONOOXYGENASE; OXIDOREDUCTASE;
HYPOTHETICAL PROTEIN;
ENVELOPE PROTEIN;
ANTIBIOTIC; DEFENSIN; DIRECT PROTEIN SEQUENC
COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICAL PROTEIN;
LYASE;
AMIDATION; ANTIBIOTIC; HEMOLYMPH; INSECT IMM
PROTEASE INHIBITOR; SERINE PROTEASE INHIBITO
PROTEASE INHIBITOR; SERINE PROTEASE INHIBITO
AMIDATION; ANTIBIOTIC; DIRECT PROTEIN SEQUEN
164
Annexes
EST
INF-77
INF-78
INF-79
INF-82
INF-83
INF-84
INF-86
INF-87
INF-89
INF-9
INF-91
INF-92
INF-94
INF-95
INF-96
INF-97
INF-99
SP-AC
Q39682
Q8WX82
Q95P67
Q94R70
Q8V4V4
Q9VNZ4
P18459
Q9WAV5
Q7P568
Q7PUB3
Q5MIW2
Q9WAV5
Q9BLI1
P20007
Q6C8B1
Q9V7Z2
Q8T9B4
E-value
0.45
0.63
9,00E-09
1,00E-05
8.2
9.9
7,00E-25
0.39
2.5
8,00E-55
3,00E-09
0.40
2,00E-14
8,00E-21
7.4
1,00E-17
2,00E-54
Description
organisme
Glycine-rich protein (Fragment)
Daucus carota
Beta I spectrin form betaI sigma3 (Fragment) Homo sapiens
Ribosomal protein S11
Heliothis virescens
NADH dehydrogenase subunit 6
Tribolium castaneum
A24R
Monk eypox virus
CG11247-PA (Cg11247-pb)
Tyrosine 3-monooxygenase
Envelope glycoprotein (Fragment)
Hypothetical protein
ENSANGP00000013948 (PGRP)
Cystein-rich venom-like protein
Envelope glycoprotein (Fragment)
TRASDJ protein (Fragment)
Phosphoenolpyruvate carboxykinase
Chromosome D
CG15918-PA
SD08921p
Keywords
RIBONUCLEOPROTEIN; RIBOSOMAL PROTEIN;
MITOCHONDRION;
Drosophila melanogaster
ALTERNATIVE SPLICING; CATECHOLAMINE BIOSYN
Drosophila melanogaster
Feline immunodeficiency virus ENVELOPE PROTEIN;
Fusobacterium nucleatum
HYPOTHETICAL PROTEIN;
Anopheles gambiae
PGRP
Aedes aldopictus
Feline immunodeficiency virus ENVELOPE PROTEIN;
Saturnia japonica
RNA-DIRECTED DNA POLYMERASE; TRANSFERAS
Drosophila melanogaster
DECARBOXYLASE; GLUCONEOGENESIS; GTP-BIND
Yarrowia lipolytica CLIB99
Drosophila melanogaster
Drosophila melanogaster
ATP-BINDING;
165
Annexes
Annexe V
Tableau A-IV : Tableau récapitulatif des EST de la banque soustraite d’A. pisum. Les
similitudes de séquence ont été obtenues par comparaison des six phases de lecture des séquences des EST aux banques de données protéiques. SP-AC, identifiant de la protéine dans
la banque de données Swiss-Prot.
ANSELME Caroline
Thèse au laboratoire BF2I / 2006
Institut National des Sciences Appliquées de Lyon
166
Annexes
EST
PUC-101
PUC-102_2
PUC-104
PUC-105
PUC-106
PUC-109
PUC-11
PUC-114
PUC-115
PUC-116
PUC-118
PUC-12
PUC-121
PUC-122
PUC-123_1
PUC-126
PUC-127
PUC-128
PUC-129
PUC-13
PUC-130
PUC-131
PUC-132
PUC-133
PUC-134_2
PUC-136
PUC-138
PUC-139_1
PUC-139_2
PUC-14
PUC-140
PUC-141
PUC-142
PUC-146
SP -AC
Q4YMT3
Q6PPH3
Q5CA54
Q9LZF3
Q7RLL0
Q7QUA2
Q8IDW8
Q9V5J5
Q6LF96
Q7Q6I5
Q4YVC1
Q8I2B2
Q7QBM5
P27393
Q7Q7W5
Q7RKI4
Q8MYQ4
Q7Q8H9
Q4FKE1
Q6D4W6
Q6R5A9
Q7KN85
Q5MIR1
Q9C724
Q9V375
Q5MIR6
O76518
Q7XJ31
Q24527
Q9W3F6
Q9V6L6
Q528F2
Q8HZZ5
Q17058
E-value
0.015
2,00E-37
7,00E-26
3.8
1.7
8.3
4.9
3,00E-12
0.018
2,00E-16
2.9
4.9
5,00E-16
5,00E-40
3,00E-10
0.25
8,00E-78
9,00E-15
3,00E-04
0.34
9,00E-16
3,00E-28
3,00E-08
2.2
5,00E-05
9,00E-15
1.7
0.46
6,00E-09
0.006
3,00E-04
6.5
1.2
1.0
Description
organisme
Hypothetical protein
Plasmodium berghei
Putative vacuolar ATP synthase subunit E
Homalodisca coagulata
Cytochrome b
Aulacorthum solani
Hypothetical protein
Arabidopsis thaliana
Hypothetical protein
Plasmodium yoelii yoelii
GLP_155_30673_36963
Giardia lamblia
Hypothetical protein MAL13P1 181
Plasmodium falciparum
CG12909-PA (LD31988p)
Drosophila melanogaster
Hypothetical protein
Plasmodium falciparum
ENSANGP00000004475
Anopheles gambiae
Hypothetical protein
Plasmodium berghei
Hypothetical protein PFA0140c
Plasmodium falciparum
ENSANGP00000020445
Anopheles gambiae
Collagen alpha 2(IV) chain precursor
Ascaris suum
ENSANGP00000011457
Anopheles gambiae
Arabidopsis thaliana T13D8 31
Plasmodium yoelii yoelii
Ubiquitin protein 1, isoform c
Caenorhabditis elegans
ENSANGP00000013196
Anopheles gambiae
Hypothetical protein
Trypanosoma brucei
Ribulokinase (EC 2 7 1 16)
Erwinia carotovora
Tenebrin
Tenebrio molitor
LD21334p
Drosophila melanogaster
Ribosomal protein L24
Aedes albopictus
Hypothetical protein
Arabidopsis thaliana
CG11546-PA, isoform A
Drosophila melanogaster
60S ribosomal protein L17
Aedes albopictus
Hemicentin precursor (Hypothetical protein) Caenorhabditis elegans
Hypothetical protein
Arabidopsis thaliana
CG9218-PA, isoform A (Cg9218-pe, isoform e Drosophila melanogaster
CG1440-PA (LD46760p)
Drosophila melanogaster
CG4630-PA (GH27944p)
Drosophila melanogaster
Hypothetical protein
Magnaporthe grisea 70-15
Hypothetical protein
Macaca fascicularis
Alpha-glucosidase precursor
Apis mellifera
Keywords
HYPOTHETICAL PROTEIN
ELECTRON TRANSPORT; HEME; IRON; METAL-BINDING
HYPOTHETICAL PROTEIN
COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN
GTP-BINDING; NUCLEOTIDE-BINDING
ALTERNATIVE SPLICING; BASEMENT MEMBRANE; COL
OXYGEN TRANSPORT
COMPLETE PROTEOME
COMPLETE PROTEOME
HYPOTHETICAL PROTEIN
ARABINOSE CATABOLISM; CARBOHYDRATE METABOL
RIBOSOMAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN
RIBONUCLEOPROTEIN; RIBOSOMAL PROTEIN
COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICAL PROTEIN; SIG
HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN
DIRECT PROTEIN SEQUENCING; GLYCOPROTEIN; GLYC
167
Annexes
EST
PUC-148
PUC-149
PUC-15
PUC-150
PUC-153
PUC-155
PUC-156
PUC-157
PUC-158
PUC-159_1
PUC-16
PUC-160
PUC-161
PUC-162
PUC-163
PUC-164
PUC-167
PUC-168
PUC-17
PUC-172
PUC-173
PUC-175
PUC-177
PUC-18
PUC-180_1
PUC-180_2
PUC-181
PUC-182
PUC-183
PUC-185
PUC-186
PUC-188
PUC-189
SP-AC
Q7RHY8
Q8MRK2
Q8R235
Q5E0S4
Q4RZH4
Q9D4D4
Q9VJ38
Q4QR39
Q9LKL6
Q51GF2
Q55E87
Q9VX34
Q7QK53
Q7R7Q6
Q9C0I4
Q1HPK8
Q8I3G4
Q4YMU5
Q7ZWS1
Q4YQH2
Q8A4M2
Q8IBH6
Q9VTM6
Q6EV05
Q95WV0
Q7PW38
Q55E87
Q70MT4
Q7PUM1
Q5CLT2
Q7QCC2
Q6BFC8
Q8IL08
E-value
6.5
0.17
8.4
6.4
7.5
4,00E-20
8,00E-08
2,00E-31
0.26
3,00E-05
1.7
3,00E-57
7,00E-05
3.8
3,00E-16
0.006
1.7
6.4
1,00E-47
1.7
0.76
3.8
1,00E-06
1,00E-83
1.7
3,00E-04
1.7
1,00E-07
5,00E-07
6.2
5,00E-24
2.4
6.5
Description
Hypothetical protein
GH28840p
C730025P13Rik protein
Methyl-accepting chemotaxis protein
Chromosome undetermined SCAF14924
Adult male testis cDNA
39S ribosomal protein L13, mitochondrial
Hypothetical protein
DEAD box protein P68
Viral A-type inclusion protein repeat, putative
Hypothetical protein
CG5800-PA (RE19835p)
ENSANGP00000019362
Hypothetical protein
KIAA1679 protein
Arginine/serine-rich splicing factor 7
Hypothetical protein
Hypothetical protein
tRNA-dihydrouridine synthase 3-like
Hypothetical protein
Hypothetical protein
Hypothetical protein PF07_0118
CG6038-PA (GH23035p)
S3e ribosomal protein
Biniou
ENSANGP00000015959
Hypothetical protein
Ribosomal protein S10
ENSANGP00000020393
Hypothetical protein
ENSANGP00000012175
Hypothetical protein
Hypothetical protein
organisme
Plasmodium yoelii yoelii
Drosophila melanogaster
Mus musculus
Vibrio fischeri
Tetraodon nigroviridis
Mus musculus
Drosophila melanogaster
Xenopus laevis
Pisum sativum (Garden pea)
Entamoeba histolytica
Dictyostelium discoideum
Drosophila melanogaster
Anopheles gambiae
Plasmodium yoelii yoelii
Homo sapiens
Bombyx mori
Plasmodium falciparum
Plasmodium berghei
Xenopus laevis
Plasmodium berghei
Bacteroides thetaiotaomicron
Plasmodium falciparum
Drosophila melanogaster
Carabus granulatus
Drosophila melanogaster
Anopheles gambiae
Dictyostelium discoideum
Crassostrea gigas
Anopheles gambiae
Cryptosporidium hominis
Anopheles gambiae
Paramecium tetraurelia
Plasmodium falciparum
Keywords
COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICAL PROTEIN
METAL-BINDING; NUCLEAR PROTEIN; REPEAT; ZINC
COMPLETE PROTEOME
CALCIUM; CALCIUM CHANNEL; CALCIUM TRANSPO
MITOCHONDRION; RIBONUCLEOPROTEIN; RIBOSOM
HYPOTHETICAL PROTEIN
ATP-BINDING; DNA-BINDING; HELICASE; HYDROLAS
HYPOTHETICAL PROTEIN
ATP-BINDING; HELICASE; HYDROLASE; RNA-BINDIN
G-PROTEIN COUPLED RECEPTOR; RECEPTOR; TRA
COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN
FAD; FLAVOPROTEIN; METAL-BINDING; OXIDOREDU
HYPOTHETICAL PROTEIN
COMPLETE PROTEOME; HYDROLASE; HYPOTHETI
HYPOTHETICAL PROTEIN
RIBONUCLEOPROTEIN; RIBOSOMAL PROTEIN
DNA-BINDING; DEVELOPMENTAL PROTEIN; NUCLEA
HYPOTHETICAL PROTEIN
RIBOSOMAL PROTEIN
ANTIOXIDANT
HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN; METAL-BINDING; UBL CO
HYPOTHETICAL PROTEIN
168
Annexes
EST
PUC-192
PUC-195
PUC-196
PUC-197
PUC-199
PUC-2
PUC-20
PUC-201
PUC-202
PUC-203
PUC-206
PUC-207
PUC-208
PUC-209
PUC-210
PUC-213
PUC-214
PUC-215
PUC-216
PUC-219
PUC-22
PUC-221
PUC-224
PUC-225
PUC-226
PUC-227_2
PUC-228
PUC-229
PUC-23
PUC-230
PUC-232
PUC-233
PUC-235
SP-AC
Q54EQ0
Q4PLU5
Q9NDS8
Q7Q3D8
Q6MTS6
Q4RER2
Q4FKB6
Q7QUA2
Q8SXJ8
Q7PVA9
Q85QQ1
Q7QA05
O95995
Q5UEM9
Q8IJF3
Q5KEA4
O01677
Q9V6Q7
Q7Q8A9
Q5XXS3
Q9VVA5
Q6LFD1
Q43S93
P40456
Q8IM74
Q8IER9
Q8VQB8
Q4FKE1
Q7S8D5
Q9Z0L1
Q4Y1L9
Q6CB32
Q7QC01
E-value
3.8
1,00E-35
0.090
1,00E-50
4.8
3,00E-12
0.004
8.3
3,00E-25
2,00E-16
8,00E-35
5,00E-13
0.033
8,00E-54
6.6
7,00E-24
7,00E-07
4,00E-17
6,00E-06
3,00E-09
5,00E-08
0.090
1.3
3.8
8.5
2.2
9,00E-07
5,00E-05
1.6
0.59
0.78
0.35
1,00E-53
Description
organisme
Hypothetical protein
Dictyostelium discoideum
Myosin VI
Chlamys farreri
Ecdysteroid-inducible angiotensin-converting eBombyx mori
ENSANGP00000018531
Anopheles gambiae
Conserved hypothetical transmembrane protei Mycoplasma mycoides
Chromosome 13 SCAF15122
Tetraodon nigroviridis
Hypothetical protein
Trypanosoma brucei
GLP_155_30673_36963
Giardia lamblia
RE19335p (CG17493-PA 3)
Drosophila melanogaster
ENSANGP00000013352
Anopheles gambiae
Cytochrome oxidase subunit I
Diuraphis noxia
ENSANGP00000011737
Anopheles gambiae
Growth-arrest-specific protein 8
Homo sapiens
Vacuolar ATP synthase subunit d 1
Toxoptera citricida
Glucosamine-fructose-6-phosphate aminotransPlasmodium falciparum
Hypothetical protein
Cryptococcus neoformans
P260
Bombyx mori
CG6050-PA
Drosophila melanogaster
ENSANGP00000011098
Anopheles gambiae
Putative mitochondrial ATP synthase gamma- Oncometopia nigricans
CG13024-PA
Drosophila melanogaster
Hypothetical protein
Plasmodium falciparum
Hypothetical protein
Solibacter usitatus Ellin6076
Hypothetical 128 7 kDa protein
Saccharomyces cerevisiae
Lysophospholipase, putative
Plasmodium falciparum
Hypothetical protein MAL13P1 25
Plasmodium falciparum
IntI
Citrobacter freundii
Hypothetical protein
Trypanosoma brucei
Hypothetical protein
Neurospora crassa
Sphingosine 1-phosphate receptor Edg-6
Mus musculus
Hypothetical protein
Plasmodium chabaudi
Similarity
Yarrowia lipolytica
ENSANGP00000014258
Anopheles gambiae
Keywords
HYPOTHETICAL PROTEIN
GLYCOLYSIS; LYASE; MAGNESIUM
COMPLETE PROTEOME
HYPOTHETICAL PROTEIN
CALCIUM; REPEAT
MITOCHONDRION
COILED COIL; CYTOSKELETON; FLAGELLUM; MICROTU
AMINOTRANSFERASE; TRANSFERASE
COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN
ATP-BINDING; COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICAL
HYDROLASE
HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN; REPEAT; WD REPEAT
G-PROTEIN COUPLED RECEPTOR; GLYCOPROTEIN; LI
HYPOTHETICAL PROTEIN
COMPLETE PROTEOME
Tumor necrosis factor alpha converting enzyme homologue
169
Annexes
EST
PUC-237
PUC-238_1
PUC-239
PUC-24
PUC-240
PUC-242
PUC-243
PUC-244
PUC-245
PUC-247
PUC-248
PUC-249
PUC-25
PUC-250
PUC-251
PUC-252
PUC-253
PUC-256
PUC-257
PUC-258
PUC-259_2
PUC-26
PUC-261
PUC-262
PUC-263
PUC-264
PUC-265
PUC-266
PUC-267
PUC-268
PUC-269_2
PUC-270
PUC-271
PUC-272
SP-AC
Q6GZT3
Q9VJ75
Q6XHI8
Q8HIH5
Q4GXP7
Q7PRK5
Q9Y132
Q7Q9J1
Q8T4U2
Q9V7W7
O02339
Q7PM18
Q57VG4
Q7Q1K2
Q8DJI3
Q7KUZ0
Q57VD0
Q59IU3
Q95S27
Q57J74
Q5TP04
Q51PK9
Q7QKW6
Q699M8
Q5TTM1
Q9TXW0
Q7QFV6
Q9V4Z4
Q4RJG7
Q4Z508
Q4FKB4
Q95RH0
Q9VC99
Q8I1Q7
E-value
8,00E-06
1,00E-05
6,00E-25
0.12
3,00E-41
4,00E-33
7,00E-22
2,00E-26
3,00E-31
9,00E-23
1.0
0.17
6.4
9,00E-36
3.9
2,00E-28
8.6
6.3
2.9
3,00E-19
3,00E-07
2.9
4,00E-23
9,00E-24
0.090
2.2
6,00E-17
5,00E-42
2.9
0.77
0.053
2,00E-69
3,00E-30
0.77
Description
Hypothetical protein
CG10413-PA (GH08340p)
Similar to Drosophila melanogaster eIF5
NADH dehydrogenase subunit 5
Ribosomal protein S19e
ENSANGP00000016697
CG5815-PB, isoform B
ENSANGP00000003742
Chitin synthase (EC 2 4 1 16)
CG9000-PA (LD04933p)
Hypothetical protein
ENSANGP00000022326
Hypothetical protein
ENSANGP00000010180
Tlr1240 protein
CG9126-PB, isoform B
Hypothetical protein
Vitellogenin
GM13370p (CG9772-PC, isoform C)
Hypothetical protein
ENSANGP00000028331
Hypothetical protein
ENSANGP00000002090
Cytochrome b
ENSANGP00000026284
Seven tm receptor protein 16
ENSANGP00000005606
CG8258-PA (LD24495p)
Chromosome 18 SCAF15038
Hypothetical protein
Hypothetical protein
LD30157p
Probable uridine-cytidine kinase
Hypothetical protein PFD0846w
organisme
Frog virus 3
Drosophila melanogaster
Drosophila yak uba
Noteroclada confluens
Georissus sp APV-2005
Anopheles gambiae
Drosophila melanogaster
Anopheles gambiae
Manduca sexta
Drosophila melanogaster
Caenorhabditis elegans
Anopheles gambiae
Trypanosoma brucei
Anopheles gambiae
Synechococcus elongatus
Drosophila melanogaster
Trypanosoma brucei
Saturnia japonica
Drosophila melanogaster
Salmonella choleraesuis
Anopheles gambiae
Magnaporthe grisea 70-15
Anopheles gambiae
Schizaphis graminum
Anopheles gambiae
Caenorhabditis elegans
Anopheles gambiae
Drosophila melanogaster
Tetraodon nigroviridis
Plasmodium berghei
Trypanosoma brucei
Drosophila melanogaster
Drosophila melanogaster
Plasmodium falciparum
Keywords
HYPOTHETICAL PROTEIN
TRANSMEMBRANE; TRANSPORT
MITOCHONDRION
RIBOSOMAL PROTEIN
GLYCOSYLTRANSFERASE; TRANSFERASE
HYDROLASE; METALLOPROTEASE; PROTEASE; ZINC
COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN
COMPLETE PROTEOME
HYPOTHETICAL PROTEIN
COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN
ELECTRON TRANSPORT; HEME; IRON; METAL-BINDING
COMPLETE PROTEOME; RECEPTOR
ATP-BINDING; CHAPERONE; NUCLEOTIDE-BINDING
HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN
ATP-BINDING; HYPOTHETICAL PROTEIN; KINASE; NUCL
HYPOTHETICAL PROTEIN
170
Annexes
EST
PUC-273
PUC-274
PUC-275
PUC-276
PUC-278
PUC-279
PUC-28
PUC-280
PUC-281
PUC-282
PUC-283
PUC-284
PUC-285
PUC-287
PUC-288
PUC-289_1
PUC-29
PUC-290
PUC-292
PUC-293
PUC-294
PUC-295
PUC-296_2
PUC-297
PUC-298
PUC-3
PUC-30
PUC-300
PUC-301
PUC-302
PUC-303
PUC-304
PUC-306_2
PUC-308
SP-AC
Q49M29
Q6FSE3
Q5TX48
Q7RT40
Q4RY99
Q5QBM1
O30626
Q9L8V9
Q8IEQ0
Q8I361
O61305
Q7Q4D9
Q13561
Q4XYU9
Q6GZT3
Q6VQ13
Q5R619
Q9VJG0
Q8D1V7
Q24319
Q9XZE4
Q8NYL4
Q962T2
Q597Q0
Q55E87
Q4RWL6
Q4PLZ1
Q9V3L3
Q67EX4
Q7PMI1
Q4FKE1
Q8IJE7
Q7V9H1
Q9VUB8
E-value
3,00E-34
0.032
2,00E-07
4.9
0.018
4,00E-08
2.9
0.052
4.9
0.37
3,00E-09
2,00E-08
8,00E-21
0.20
4,00E-06
3,00E-33
2,00E-47
4,00E-35
1.2
2,00E-27
3,00E-40
1.00
1,00E-12
2,00E-28
1.7
0.014
3,00E-04
3,00E-20
2,00E-52
3,00E-18
4,00E-06
7.8
5.1
0.031
Description
Myosin light chain
Chromosome H complete sequence
ENSANGP00000028287
GTP-binding protein-related
Chromosome 3 SCAF14978
ADP/ATP translocase
Putative O-antigen polymerase
87-kDa surface lipoprotein precursor
Hypothetical protein MAL13P1 32
Hypothetical protein PFI0440w
DEAD-box helicase Dbp80
ENSANGP00000019506
Dynactin subunit 2
Hypothetical protein
Hypothetical protein
ADP/ATP translocase
Hypothetical protein DKFZp459J0215
CG6291-PA (LD20901p) (Aminopeptidase P)
MreD protein
Dolichyl-diphosphooligosaccharide-protein gly
Phosphate transporter
Hypothetical protein MW0176
60S ribosomal protein L28
Collagen type IV alpha 3 chain
Hypothetical protein
Chromosome 3 SCAF14987
Signal sequence receptor delta
CG10913-PA (Serpin-6)
Immune signaling kinase MEK3
ENSANGP00000012267
Hypothetical protein
Hypothetical protein
Polyphosphate kinase
CG6513-PA, isoform A
organisme
Gryllotalpa orientalis
Candida glabrata
Anopheles gambiae
Plasmodium yoelii yoelii
Tetraodon nigroviridis
Culicoides sonorensis
Escherichia coli
Mycoplasma hyorhinis
Plasmodium falciparum
Plasmodium falciparum
Drosophila melanogaster
Anopheles gambiae
Homo sapiens
Plasmodium chabaudi
Frog virus 3
Apis mellifera
Pongo pygmaeus
Drosophila melanogaster
Wigglesworthia glossinidia
Drosophila melanogaster
Drosophila melanogaster
Staphylococcus aureus
Spodoptera frugiperda
Canis familiaris
Dictyostelium discoideum
Tetraodon nigroviridis
Ixodes scapularis
Drosophila melanogaster
Aedes aegypti
Anopheles gambiae
Trypanosoma brucei
Plasmodium falciparum
Prochlorococcus marinus
Drosophila melanogaster
Keywords
CALCIUM; REPEAT
COMPLETE PROTEOME
COMPLETE PROTEOME
TRANSMEMBRANE; TRANSPORT
LIPOPROTEIN; SIGNAL
HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN
ATP-BINDING; HELICASE; HYDROLASE; NUCLEAR P
ATP-BINDING; KINASE; NUCLEOTIDE-BINDING; TRA
COILED COIL; CYTOSKELETON; DYNEIN; MEMBRAN
HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN
TRANSMEMBRANE; TRANSPORT
HYPOTHETICAL PROTEIN
AMINOPEPTIDASE; HYDROLASE
COMPLETE PROTEOME
ENDOPLASMIC RETICULUM; SIGNAL; TRANSFERAS
TRANSMEMBRANE; TRANSPORT
COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICAL PROTEIN
RIBONUCLEOPROTEIN; RIBOSOMAL PROTEIN
COLLAGEN
HYPOTHETICAL PROTEIN
RECEPTOR
PROTEASE
ATP-BINDING; KINASE; NUCLEOTIDE-BINDING; SER
HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN
COMPLETE PROTEOME; KINASE; TRANSFERASE
171
Annexes
EST
PUC-31
PUC-310_1
PUC-310_2
PUC-311
PUC-313
PUC-314
PUC-315
PUC-316
PUC-317_1
PUC-318
PUC-321
PUC-322
PUC-323
PUC-324
PUC-325
PUC-328
PUC-329
PUC-330
PUC-331_2
PUC-331_3
PUC-333
PUC-334
PUC-335
PUC-336
PUC-337
PUC-338
PUC-339
PUC-34
PUC-340
PUC-342
PUC-343_1
PUC-343_2
PUC-344
PUC-345
SP-AC
Q9V375
Q7QB79
Q9VX77
Q5TTG2
Q8BMT0
Q7PWB8
Q53I77
Q6LF29
Q50UY4
Q9V5J5
Q08095
Q7QET4
Q7Q097
Q7PXJ3
Q5HAU8
Q4PD91
Q7QDD3
Q5M9Z9
Q4RHN0
Q5SP50
Q9VP19
Q7QBJ6
Q4HIF0
Q9VX24
Q8IAL4
Q7PTG7
Q7QG15
Q6F447
Q6FWF5
Q4PM71
P08478
Q4QJA1
Q5TNR5
Q8CAB6
E-value
1,00E-04
5,00E-13
5,00E-11
6,00E-40
6,00E-20
7,00E-27
7,00E-18
1.5
0.89
3,00E-12
5.0
2,00E-61
4,00E-13
6,00E-09
1.4
8.3
2,00E-65
3,00E-04
1,00E-28
3,00E-10
0.043
2,00E-20
7.4
5,00E-26
2.3
0.33
9,00E-08
0.040
0.76
1,00E-36
0.074
8.3
1,00E-18
3,00E-33
Description
organisme
CG11546-PA, isoform A
Drosophila melanogaster
ENSANGP00000011707
Anopheles gambiae
CG5010-PA (RE73921p)
Drosophila melanogaster
ENSANGP00000028024
Anopheles gambiae
18 days pregnant adult female placenta and e Mus musculus
ENSANGP00000006535
Anopheles gambiae
Exportin-6-A
Xenopus laevis
Hypothetical protein
Plasmodium falciparum
Protein kinase, putative
Entamoeba histolytica
CG12909-PA (LD31988p)
Drosophila melanogaster
Dynein heavy chain
Tripneustes gratilla
ENSANGP00000008130
Anopheles gambiae
ENSANGP00000009009
Anopheles gambiae
ENSANGP00000009689
Anopheles gambiae
Putative competence protein
Ehrlichia ruminantium
Hypothetical protein
Ustilago maydis 521
ENSANGP00000017175
Anopheles gambiae
Hypothetical protein orf106b
Nicotiana tabacum
Chromosome 19 SCAF15045
Tetraodon nigroviridis
Novel protein similar to vertebrate MADP-1 proDanio Rerio
CG7181-PA (GH15688p)
Drosophila melanogaster
ENSANGP00000016513
Anopheles gambiae
Probable integral membrane protein
Campylobacter coli RM2228
CG8173-PA (RE25723p)
Drosophila melanogaster
Hypothetical protein PF08_0134
Plasmodium falciparum
ENSANGP00000009538
Anopheles gambiae
ENSANGP00000015314
Anopheles gambiae
Elongation factor 1 beta'
Plutella xylostella
Similar to Q07458 Saccharomyces cerevisiae Candida glabrata
SCF ubiquitin ligase complex
Ixodes scapularis
Peptidyl-glycine alpha-amidating monooxygenXenopus laevis
Methyltransferase-like protein
Leishmania major
ENSANGP00000024148
Anopheles gambiae
Adult male hypothalamus cDNA
Mus musculus
Keywords
AMINOTRANSFERASE; PYRIDOXAL PHOSPHATE; T
TRANSMEMBRANE; TRANSPORT
NUCLEAR PROTEIN; PROTEIN TRANSPORT; TRANS
HYPOTHETICAL PROTEIN
KINASE
ATP-BINDING; NUCLEOTIDE-BINDING
MITOCHONDRION
TRAF 3 rattus norvegicus homologue
COMPLETE PROTEOME
HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN; MITOCHONDRION
METAL-BINDING; RNA-BINDING; ZINC; ZINC-FINGER.
ATP-BINDING; KINASE; NUCLEOTIDE-BINDING; SER
HYPOTHETICAL PROTEIN
ELONGATION FACTOR; PROTEIN BIOSYNTHESIS
COMPLETE PROTEOME
LIGASE
ALTERNATIVE SPLICING; COPPER; GLYCOPROTEIN
METHYLTRANSFERASE; TRANSFERASE
KINASE
172
Annexes
EST
PUC-346
PUC-347
PUC-348
PUC-349
PUC-35
PUC-350
PUC-351
PUC-352
PUC-353
PUC-354
PUC-356
PUC-358
PUC-359
PUC-360
PUC-361
PUC-362
PUC-363_2
PUC-365
PUC-367
PUC-368
PUC-369
PUC-37
PUC-370
PUC-371
PUC-372
PUC-373
PUC-374
PUC-375
PUC-376
PUC-377
PUC-378
PUC-379
PUC-38
PUC-384
SP-AC
Q8HXX8
Q9NA03
Q7QE45
Q7PTN3
Q6BMT4
Q5TN81
Q9SWU8
O08915
Q7Q3L6
Q9YVK0
Q4SGE3
Q8IEN1
Q7Q5N2
Q9VHY6
Q8I6V4
Q4FKE1
Q4FKB8
Q9P6K0
Q9TYA3
Q9Z2G8
Q4DKV4
Q4FKB8
Q4FKE4
Q9V7K2
Q68DI5
Q8IJE7
P05049
Q76BX2
Q7Q4R7
Q7M451
Q6AWN9
Q9VZL1
Q613I5
Q4H2Q8
E-value
1,00E-05
2,00E-33
1,00E-83
2,00E-53
1.6
2.7
2.2
2,00E-09
2,00E-26
0.12
5,00E-12
1.7
5,00E-18
6,00E-11
4,00E-08
7,00E-05
0.001
4,00E-13
0.068
4,00E-10
4.0
0.019
1,00E-06
1,00E-92
1.1
7.7
8,00E-17
7,00E-39
1,00E-18
3,00E-19
1,00E-67
1,00E-07
5,00E-39
3,00E-13
Description
organisme
Keywords
FAD; FLAVOPROTEIN; MITOCHONDRION; OXYDORE
Glutaryl-CoA dehydrogenase, mitochondrial prMacaca fascicularis
Actin
Daphnia magna
STRUCTURAL PROTEIN
ATP-BINDING; HELICASE; HYDROLASE; NUCLEOTID
ENSANGP00000016791
Anopheles gambiae
ENSANGP00000018620
Anopheles gambiae
ATP-BINDING; MAGNESIUM; METAL-BINDING; NUCL
Chromosome F
Debaryomyces hansenii
COMPLETE PROTEOME
ENSANGP00000026423
Anopheles gambiae
ATP-BINDING; KINASE; NUCLEOTIDE-BINDING; REC
Receptor-like kinase
Oryza sativa
AH receptor-interacting protein (AIP)
Mus musculus
REPEAT; TPR REPEAT
ENSANGP00000010081
Anopheles gambiae
Putative inhibitor of apoptosis protein (IAP)
Melanoplus sanguinipes entomopoxvirus
Chromosome 17 SCAF14597
Tetraodon nigroviridis
Hypothetical protein MAL13P1 39
Plasmodium falciparum
HYPOTHETICAL PROTEIN
ENSANGP00000012986
Anopheles gambiae
CG2943-PA
Drosophila melanogaster
Beta-I tubulin
Callinectes sapidus
Hypothetical protein
Trypanosoma brucei
HYPOTHETICAL PROTEIN
Hypothetical protein
Trypanosoma brucei
HYPOTHETICAL PROTEIN
SPAC1527 03 protein
Schizosaccharomyces pombe COMPLETE PROTEOME
Copper chaperone
Caenorhabditis elegans
COMPLETE PROTEOME
Rattus norvegicus
LIPOPROTEIN; NUCLEAR PROTEIN; PHOSPHORYLA
Nucleosome assembly protein 1-like 1
Hypothetical protein
Trypanosoma cruzi
HYPOTHETICAL PROTEIN
Hypothetical protein
Trypanosoma brucei
HYPOTHETICAL PROTEIN
Hypothetical protein
Trypanosoma brucei
HYPOTHETICAL PROTEIN
CG8443-PA
Drosophila melanogaster
Hypothetical protein DKFZp781H1425
Homo sapiens
HYPOTHETICAL PROTEIN
Hypothetical protein
Plasmodium falciparum
HYPOTHETICAL PROTEIN
Serine protease snake precursor
Drosophila melanogaster
DEVELOPMENTAL PROTEIN; HYDROLASE; PROTEA
Phosphoinositide dependent kinase-1
Asterina pectinifera
ATP-BINDING; KINASE; NUCLEOTIDE-BINDING; SER
ENSANGP00000021416
Anopheles gambiae
ENDOPLASMIC RETICULUM
Phosphogluconate dehydrogenase
Ascidia sydneiensis samea
GLUCONATE UTILIZATION; NADP; OXIDOREDUCTAS
RE56857p
Drosophila melanogaster
ATP-BINDING; HELICASE; HYDROLASE; NUCLEOTID
CG14981-PA, (Mitochondrial import protein) Drosophila melanogaster
Hypothetical protein CBG16372
Caenorhabditis briggsae
COLLAGEN; COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICA
Ci-SWI/SNF protein
Ciona intestinalis
173
Annexes
EST
PUC-385
PUC-386
PUC-387
PUC-389
PUC-39
PUC-390
PUC-392
PUC-393
PUC-394
PUC-395
PUC-396
PUC-397
PUC-398
PUC-4
PUC-40
PUC-401
PUC-402
PUC-404
PUC-405
PUC-407
PUC-408
PUC-41
PUC-410
PUC-411
PUC-412
PUC-413
PUC-414_1
PUC-414_2
PUC-415
PUC-416
PUC-419
PUC-420
PUC-423
SP-AC
Q4QNT7
Q9XTL9
Q4YUF2
Q4ABH1
Q7S0Y7
Q7QIC5
Q5KTT4
Q9U1Q8
Q7Q3J6
Q8IJE7
Q4FKG3
Q8SXB4
Q6NN26
Q7QKL1
Q4U9F3
Q8L5Q4
Q7PZ52
Q9VYQ8
Q9BLQ0
Q6BRB2
Q6ZPG9
Q5WRL3
Q4RSN7
Q5B1Y9
Q641S4
Q8IJE7
Q6RSS9
Q7QG53
Q9VDK7
Q7PTH7
Q59DP5
Q4S0Q2
Q9VF20
E-value
1,00E-04
5,00E-93
1.00
4,00E-57
1.3
1,00E-17
2,00E-13
4.9
7,00E-27
9.6
0.001
5,00E-09
1,00E-49
0.014
1.3
8,00E-17
3,00E-38
1,00E-16
7,00E-23
0.58
4,00E-19
5.0
8,00E-11
2,00E-39
0.005
7.2
8,00E-06
3,00E-14
3,00E-24
3,00E-07
2,00E-06
1,00E-17
5,00E-39
Description
organisme
Keywords
TonB
Haemophilus influenzae
COMPLETE PROTEOME
Glycogen phosphorylase (EC 2 4 1 1)
Drosophila melanogaster
CARBOHYDRATE METABOLISM; GLYCOGEN META
Hypothetical protein
Plasmodium berghei
HYPOTHETICAL PROTEIN
CG33715-PD, isoform D
Drosophila melanogaster
CYTOSKELETON
Predicted protein
Neurospora crassa
ENSANGP00000020214
Anopheles gambiae
FAD; FLAVOPROTEIN; OXIDOREDUCTASE
Hypothetical protein dNAT1
Drosophila melanogaster
HYPOTHETICAL PROTEIN
Hypothetical protein
Caenorhabditis elegans
COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICAL PROTEIN
ENSANGP00000010151
Anopheles gambiae
Hypothetical protein
Plasmodium falciparum
HYPOTHETICAL PROTEIN
Hypothetical protein
Trypanosoma brucei
HYPOTHETICAL PROTEIN
GH11346p
Drosophila melanogaster
TRANSMEMBRANE; TRANSPORT
RE18634p
Drosophila melanogaster
ENSANGP00000012930
Anopheles gambiae
DEVELOPMENTAL PROTEIN; HYDROLASE; PROTEA
Ubiquitin protein ligase E3 component
Theileria annulata
LIGASE
Putative adenosine kinase (EC 2 7 1 20)
Cicer arietinum
KINASE; TRANSFERASE
ENSANGP00000014036
Anopheles gambiae
CG1490-PB
Drosophila melanogaster
Cytochrome p450
Myzus persicae
HEME; MONOOXYGENASE; OXIDOREDUCTASE
COMPLETE PROTEOME
Similar to CA5182; IPF11093 Candida albican Debaryomyces hansenii
MKIAA1861 protein
Mus musculus
Hypothetical protein srz-102
Caenorhabditis elegans
COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICAL PROTEIN
Chromosome 12 SCAF14999
Tetraodon nigroviridis
SH3 DOMAIN
Hypothetical protein
Aspergillus nidulans FGSC A4 HYPOTHETICAL PROTEIN; RIBONUCLEOPROTEIN; R
LOC494630 protein
Xenopus laevis
Hypothetical protein
Plasmodium falciparum
HYPOTHETICAL PROTEIN
Cniwi
Podocoryne carnea
ENSANGP00000011087
Anopheles gambiae
CG5434-PA
Drosophila melanogaster
ENSANGP00000010728
Anopheles gambiae
ATP-BINDING; NUCLEOTIDE-BINDING
CG17964-PH, isoform H
Drosophila melanogaster
Chromosome 2 SCAF14781
Tetraodon nigroviridis
ATP-BINDING; NUCLEOTIDE-BINDING; REPEAT; TRA
CG4225-PA (SD08058p)
Drosophila melanogaster
174
Annexes
EST
PUC-424
PUC-426
PUC-427
PUC-428
PUC-429
PUC-43
PUC-430
PUC-431
PUC-433
PUC-434
PUC-435
PUC-436
PUC-439
PUC-44
PUC-441
PUC-442_2
PUC-444
PUC-445
PUC-446
PUC-447_1
PUC-447_2
PUC-448
PUC-449
PUC-450
PUC-451
PUC-452
PUC-454
PUC-455
PUC-456
PUC-460_2
PUC-461
PUC-462
PUC-464
SP-AC
Q69I00
Q8T4F7
Q6SHL3
Q7Z1B8
Q94518
Q86AF5
Q95V16
Q8T103
Q7Q7V5
Q4FKG1
Q7Q0A5
Q7SXX6
Q9VCQ7
Q7PFX4
Q7PW86
Q8GUF5
O45280
Q51GM3
O61577
Q85QQ1
Q5MGI8
Q6I6Y5
Q55Q38
Q8Y4V0
Q8IP01
P51953
Q9U505
Q7Q068
Q4RWW5
Q9W6Y1
Q8IGP0
Q4S7E0
Q8IFW7
E-value
5,00E-28
0.35
0.56
6,00E-17
6,00E-42
0.004
3,00E-04
6,00E-74
5,00E-09
1,00E-06
7,00E-63
1,00E-14
4,00E-48
4,00E-23
9,00E-10
7,00E-13
2.9
5.5
1,00E-10
8,00E-35
7,00E-10
8,00E-09
0.34
3.8
1,00E-81
1,00E-07
4,00E-24
0.089
2.9
2,00E-08
0.98
8.4
5,00E-09
Description
organisme
Cytochrome c oxidase subunit I
Forda riccobonii
SD08336p
Drosophila melanogaster
Hypothetical protein
uncultured bacterium 314
Protein transport protein
Gryllotalpa orientalis
Nascent polypeptide-associated complex alphDrosophila melanogaster
Similar to P. falciparum protein kinase
Dictyostelium discoideum
Cuticular protein
Myzus persicae
BMKETTIN
Bombyx mori
ENSANGP00000002478
Anopheles gambiae
Hypothetical protein
Trypanosoma brucei
ENSANGP00000008996
Anopheles gambiae
Zgc:63693
Danio rerio
CG4656-PA (LD40758p)
Drosophila melanogaster
ENSANGP00000023020
Anopheles gambiae
ENSANGP00000016560
Anopheles gambiae
Putative reverse transcriptase
Cicer arietinum
Hypothetical protein srbc-83
Caenorhabditis elegans
Rho guanine nucleotide exchange factor, puta Entamoeba histolytica
Katanin p60 ATPase-containing subunit
Strongylocentrotus purpuratus
Cytochrome oxidase subunit I
Diuraphis noxia
Myosin 2 light chain (Myosin 1 light chain)
Lonomia obliqua
Macrophage migration inhibitory factor
Ascaris suum
Hypothetical protein
Cryptococcus neoformans
Lmo2330 protein
Listeria monocytogenes
CG17927-PK, isoform K
Drosophila melanogaster
Cell division protein kinase 7
Carassius auratus
ATP synthase lipid-binding protein
Manduca sexta
ENSANGP00000016590
Anopheles gambiae
Chromosome 15 SCAF14981
Tetraodon nigroviridis
Heat shock cognate 71 kDa protein (Hsc70 1) Oryzias latipes
RE56164p
Drosophila melanogaster
Chromosome 13 SCAF14715
Tetraodon nigroviridis
Eukaryotic translation initiation factor 4H
Chironomus tentans
Keywords
MITOCHONDRION
NUCLEAR PROTEIN; PROTEIN TRANSPORT; TRANS
HYPOTHETICAL PROTEIN
ENDOPLASMIC RETICULUM; PROTEIN TRANSPORT
DEVELOPMENTAL PROTEIN; PROTEIN TRANSPORT
KINASE
IMMUNOGLOBULIN DOMAIN
HYPOTHETICAL PROTEIN
CYTOSKELETON; MEMBRANE
LIM DOMAIN; METAL-BINDING; ZINC
RNA-DIRECTED DNA POLYMERASE
COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICAL PROTEIN
GUANINE-NUCLEOTIDE RELEASING FACTOR
ATP-BINDING; CELL CYCLE; CELL DIVISION; DIRECT
MITOCHONDRION
CALCIUM; REPEAT
HYPOTHETICAL PROTEIN
COMPLETE PROTEOME
ATP-BINDING; CELL CYCLE; CELL DIVISION; KINASE
CF(0); HYDROGEN ION TRANSPORT; ION TRANSPO
ATP-BINDING; HEAT SHOCK; MULTIGENE FAMILY; N
MITOCHONDRION
INITIATION FACTOR
175
Annexes
EST
PUC-466
PUC-467
PUC-468
PUC-469
PUC-47
PUC-471
PUC-474
PUC-475
PUC-476
PUC-477
PUC-478
PUC-481
PUC-482
PUC-483
PUC-484_1
PUC-485
PUC-486
PUC-487
PUC-488
PUC-489
PUC-49
PUC-490
PUC-491
PUC-495
PUC-496
PUC-497
PUC-498
PUC-499
PUC-5
PUC-50
PUC-500
PUC-501
PUC-502
PUC-504
SP-AC
Q9VN03
Q4FKB1
Q7QCC6
Q4XML3
Q96IX5
Q7PUV9
Q7Q6P6
Q8IHQ3
Q7PTN3
5R4R2
Q8IEH2
Q54904
Q4GXU3
Q54QN3
Q7Q7W5
Q7RGY3
Q25825
Q9VP61
Q201V8
Q7QCI0
Q4XW61
Q4FKE1
Q7QB96
Q5DGY9
Q7Q967
Q5TSW5
Q7PTI1
Q4FKB5
Q7QFN1
Q4XH81
P21798
Q9LYB2
Q24735
Q6ZTE4
E-value
1,00E-38
2.9
2,00E-19
8.5
4,00E-05
3,00E-05
6,00E-40
2.9
5,00E-42
1,00E-30
7.2
0.005
2,00E-35
8.6
3,00E-10
2.3
8.4
2,00E-81
3,00E-42
7,00E-52
0.14
4,00E-05
2,00E-10
2,00E-20
2,00E-07
5,00E-30
2,00E-63
0.46
6,00E-10
2.2
2,00E-08
6.6
0.001
0.34
Description
organisme
CG9791-PA
Drosophila melanogaster
Hypothetical protein
Trypanosoma brucei
ENSANGP00000012173
Anopheles gambiae
Delta tubulin, putative
Plasmodium chabaudi
Upregulated during skeletal muscle growth 5 Homo sapiens
ENSANGP00000022173
Anopheles gambiae
ENSANGP00000018717
Anopheles gambiae
Hypothetical protein
Plasmodium falciparum
ENSANGP00000018620
Anopheles gambiae
Histidyl-tRNA synthetase
Pongo pygmaeus
Hypothetical protein PF13_0080
Plasmodium falciparum
NanA gene
Streptococcus pneumoniae
Ribosomal protein S4e
Mycetophagus quadripustulatus
Hypothetical protein
Dictyostelium discoideum
ENSANGP00000011457
Anopheles gambiae
Hypothetical protein
Plasmodium yoelii yoelii
ORF105 protein
Plasmodium falciparum
Acetyl-coenzyme A synthetase
Drosophila melanogaster
Putative elongin c protein
Acyrthosiphon pisum
ENSANGP00000020975
Anopheles gambiae
Hypothetical protein
Plasmodium chabaudi
Hypothetical protein
Trypanosoma brucei
ENSANGP00000020344
Anopheles gambiae
Hypothetical protein
Schistosoma japonicum
ENSANGP00000013076
Anopheles gambiae
ENSANGP00000027535
Anopheles gambiae
ENSANGP00000017139
Anopheles gambiae
Hypothetical protein
Trypanosoma brucei
ENSANGP00000007356
Anopheles gambiae
Hypothetical protein
Plasmodium chabaudi
Troponin C, isoform 2
Balanus nubilis
Hypothetical protein
Arabidopsis thaliana
60A protein precursor (Glass bottom boat prot Drosophila virilis
Hypothetical protein FLJ44741
Homo sapiens
Keywords
HYDROLASE
HYPOTHETICAL PROTEIN
GTP-BINDING; NUCLEAR PROTEIN; NUCLEOTIDE-BI
HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN; LEUCINE-RICH REPEAT;
ATP-BINDING; MAGNESIUM; METAL-BINDING; NUCL
AMINOACYL-tRNA SYNTHETASE; ATP-BINDING; LIG
HYPOTHETICAL PROTEIN
RNA-BINDING; RIBOSOMAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN
OXYGEN TRANSPORT
COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICAL PROTEIN
ALTERNATIVE SPLICING; LIGASE
HYPOTHETICAL PROTEIN; METHYLTRANSFERASE;
HYPOTHETICAL PROTEIN
ATP-BINDING; HYPOTHETICAL PROTEIN; NUCLEOTI
HYPOTHETICAL PROTEIN
HYPOTHETICAL PROTEIN
ACETYLATION; CALCIUM; DIRECT PROTEIN SEQUE
HYPOTHETICAL PROTEIN
CYTOKINE; GLYCOPROTEIN; GROWTH FACTOR; SI
176
Annexes
EST
PUC-505
PUC-506
PUC-507
PUC-508
PUC-509
PUC-51
PUC-510
PUC-511
PUC-512
PUC-513
PUC-515_1
PUC-516
PUC-517
PUC-518
PUC-521
PUC-53
PUC-54
PUC-56
PUC-59
PUC-6
PUC-60
PUC-61
PUC-63
PUC-64
PUC-65
PUC-67
PUC-70
PUC-71
PUC-72
PUC-74
PUC-75
PUC-76
PUC-78
PUC-8
SP-AC
Q7YJ58
Q94760
Q9H797
Q7RP04
Q7QA69
Q8DWZ6
Q4LB02
Q8IKF7
Q7QAJ0
Q7QK73
O97272
Q54S12
Q8I5X3
Q7Q6B5
Q86GL0
Q6PPH4
Q9I9B9
Q97A Z5
Q8VQB8
Q5UQH0
Q5TNA8
Q94517
Q8IT93
Q4FKB8
P47947
P22700
Q95V16
Q4Z093
Q6BPK2
Q4WU10
Q7PPM5
Q4U9F3
Q86GL0
Q5UQH1
E-value
1.3
1,00E-16
4,00E-05
6.5
1,00E-24
5,00E-15
3,00E-54
2.8
3,00E-06
2,00E-30
0.88
0.89
0.20
3,00E-14
0.031
6,00E-54
5,00E-09
2.9
2,00E-04
3.9
2,00E-39
2,00E-72
3,00E-12
3,00E-06
2,00E-08
3,00E-42
3,00E-04
0.12
2.9
8.4
0.31
0.59
7,00E-16
3.9
Description
organisme
Keywords
Maturase K
Casuarina equisetifolia
CHLOROPLAST; MRNA PROCESSING
Mitochondrial ATP synthase alpha subunit preStrongylocentrotus purpuratus TRANSIT PEPTIDE
Hypothetical protein FLJ21128
Homo sapiens
Hypothetical protein
Plasmodium yoelii yoelii
COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICAL PROTEIN
ENSANGP00000003764
Anopheles gambiae
Pathogenicity protein, putative
Streptococcus agalactiae seroty CELL WALL; COMPLETE PROTEOME
Ribosomal protein S24e
Carabus granulatus
RIBOSOMAL PROTEIN
Hypothetical protein
Plasmodium falciparum
HYPOTHETICAL PROTEIN
ENSANGP00000019635
Anopheles gambiae
ATP-BINDING; NUCLEOTIDE-BINDING
ENSANGP00000013416
Anopheles gambiae
Hypothetical protein MAL3P5 21
Plasmodium falciparum
HYPOTHETICAL PROTEIN
Hypothetical protein
Dictyostelium discoideum
HYPOTHETICAL PROTEIN
Hypothetical protein
Plasmodium falciparum
HYPOTHETICAL PROTEIN
ENSANGP00000004563
Anopheles gambiae
Cuticle protein
Rhopalosiphum maidis
Putative vacuolar ATP synthase subunit D
Homalodisca coagulata
Torpedo marmorata
MEMBRANE; TRANSMEMBRANE; TRANSPORT
Choline transporter-like protein 1.
TVG0660406 protein
Thermoplasma volcanium
COMPLETE PROTEOME
IntI
Citrobacter freundii
Hypothetical sel1-like repeat protein R815
Mimivirus
HYPOTHETICAL PROTEIN; REPEAT
ENSANGP00000028900
Anopheles gambiae
HYDROLASE; PROTEASE; SERINE PROTEASE
Histone deacetylase Rpd3 (HD) (dRPD3)
Drosophila melanogaster
CHROMATIN REGULATOR; HYDROLASE; NUCLEAR
Y-box protein Ct-p50
Chironomus tentans
Hypothetical protein
Trypanosoma brucei
HYPOTHETICAL PROTEIN
Troponin C, isoform 1
Drosophila melanogaster
CALCIUM; MULTIGENE FAMILY; MUSCLE PROTEIN;
ALTERNATIVE SPLICING; ATP-BINDING; CALCIUM; C
Calcium-transporting ATPase sarcoplasmic/enDrosophila melanogaster
Cuticular protein
Myzus persicae
Hypothetical protein
Plasmodium berghei
HYPOTHETICAL PROTEIN
COMPLETE PROTEOME; DNA-BINDING; METAL-BIN
Similar to CA1344|IPF14623 Candida albicansDebaryomyces hansenii
Hypothetical protein
Aspergillus fumigatus Af293
HYPOTHETICAL PROTEIN
ENSANGP00000011052
Anopheles gambiae
Ubiquitin protein ligase E3 component
Theileria annulata
LIGASE
Cuticle protein
Rhopalosiphum maidis
Hypothetical sel1-like repeat protein R815
Mimivirus
HYPOTHETICAL PROTEIN; REPEAT
177
Annexes
EST
PUC-80
PUC-81
PUC-82
PUC-86
PUC-87
PUC-88
PUC-89
PUC-9
PUC-90
PUC-91
PUC-92
PUC-93
PUC-94
PUC-95
PUC-96_2
PUC-97
PUC-98
SP-AC
Q95V16
Q7P2A6
Q9VZ57
Q7QDW9
Q6YPV6
Q9VYM3
Q6BGY0
Q7PHW7
Q7Q5L5
Q7PTH7
Q6PPH4
Q7PHW7
Q8IJF3
Q57J74
Q4H450
Q8IPZ7
Q7RHV7
E-value
3,00E-09
2.9
2,00E-05
4,00E-06
1.1
2.5
6.5
1,00E-06
5,00E-06
3,00E-07
5,00E-39
1,00E-06
6.6
3,00E-19
6,00E-09
0.018
0.16
Description
organisme
Cuticular protein
Myzus persicae
Ser/Thr and Tyr protein phosphatase
Fusobacterium nucleatum
CG1637-PA, isoform A
Drosophila melanogaster
ENSANGP00000013749
Anopheles gambiae
Type I restriction-modification system methylt Onion yellows phytoplasma
CG15730-PA
Drosophila melanogaster
Similar to CA3283|IPF6274 Candida albicans Debaryomyces hansenii
ENSANGP00000025159
Anopheles gambiae
ENSANGP00000013033
Anopheles gambiae
ENSANGP00000010728
Anopheles gambiae
Putative vacuolar ATP synthase subunit D
Homalodisca coagulata
ENSANGP00000025159
Anopheles gambiae
Glucosamine-fructose-6-phosphate aminotransPlasmodium falciparum
Hypothetical protein
Salmonella choleraesuis
Ribosomal protein S18
Crassostrea gigas
CG31950-PA
Drosophila melanogaster
TAP1 protein
Plasmodium yoelii yoelii
Keywords
COMPLETE PROTEOME
COMPLETE PROTEOME
TRANSMEMBRANE; TRANSPORT
ATP-BINDING; NUCLEOTIDE-BINDING
TRANSMEMBRANE; TRANSPORT
AMINOTRANSFERASE; TRANSFERASE
COMPLETE PROTEOME; HYPOTHETICAL PROTEIN
RIBONUCLEOPROTEIN; RIBOSOMAL PROTEIN
COLLAGEN; COMPLETE PROTEOME
178
FOLIO ADMINISTRATIF
THESE SOUTENUE DEVANT L'INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES APPLIQUEES DE LYON
NOM : ANSELME
Prénoms : Caroline
DATE de SOUTENANCE : 06/12/06
TITRE : Réponse immunitaire de l’hôte dans la symbiose bactérienne intracellulaire
du charançon Sitophilus zeamais.
NATURE : Doctorat
Numéro d’ordre : 06-ISAL-00107
Ecole doctorale : Evolution, Ecosystèmes, Microbiologie et Modélisation (E2M2)
Spécialité : Analyse et Modélisation des Systèmes Biologiques
Cote B.I.U. – Lyon : T 50/210/19
/ et bis
CLASSE :
RESUME :
De nombreuses espèces d’insectes dépendent de bactéries symbiotiques intracellulaires (ou endocytobiotes) pour leur
survie et leur reproduction. Ces bactéries sont transmises maternellement et sont localisées dans le bactériome, un
organe spécialisé qui se différencie chez l’embryon en présence des symbiotes. Bien que la symbiose ait largement
été étudiée depuis les années trente, le mode de perception des endocytobiotes par l’hôte et les aspects immunitaires
de ces associations mutualistes demeurent inconnus.
Pour aborder ces aspects, nous avons utilisé chez le charançon Sitophilus zeamais une approche de soustraction
d’ADNc (SSH) pour identifier les gènes de la réponse immunitaire (GRI) de l’insecte. Cette approche a permis
d’obtenir un large spectre de gènes présentant des similitudes de séquence avec des peptides antibactériens, des
lysozymes, des éléments de la cascade prophénoloxydase et des régulateurs de la réponse immunitaire. La
surexpression de ces gènes après une infection des larves par des bactéries Gram (-) a ensuite été confirmée par RTPCR en temps réel.
La quantification du taux de transcrits des GRI a révélé l’existence d’une réponse immunitaire de l’hôte dans le
bactériome larvaire. Cette réponse est toutefois modérée puisqu’à l’exception d’une coléoptéricine, les peptides
antibactériens ne sont pas induits par la présence des endocytobiotes. On observe en revanche la surexpression d’un
homologue de Tollip, un inhibiteur de la réponse immunitaire décrit chez les mammifères, et la surexpression d’un
gène de la famille des “Peptidoglycan recognition proteins” (PGRP) dont l’homologue chez la drosophile (PGRP-LB)
est un régulateur négatif de la réponse immunitaire.
L’étude du gène PGRP montre qu’il est induit par les bactéries Gram (-), et que son niveau d’expression dépend de la
densité bactérienne. Par ailleurs, au cours du développement de l’insecte, ce gène est induit au stade nymphal. Des
expériences de FISH ont révélé que cette induction serait liée à la libération d’endocytobiotes à la suite de
l’altération du bactériome au cours de la métamorphose. Enfin, nous avons montré l’existence de deux transcrits
alternatifs du gène PGRP. Un des transcrit coderait une protéine intracellulaire, et l’autre une protéine
transmembranaire. L’analyse du taux de ces deux transcrits révèle que le premier est épissé après une infection des
larves par E. coli, alors que le second est épissé majoritairement dans le bactériome larvaire, en présence des
endocytobiotes.
L’ensemble des données présentées dans ce travail révèle l’existence d’une réponse immunitaire modérée dans
l’organe symbiotique, et suggère que la régulation moléculaire de cette réponse serait adaptée au maintien de la
symbiose intracellulaire.
MOTS CLES : Symbiose intracellulaire / Immunité innée / Insectes / Sitophilus spp. / PGRP
Laboratoire(s) de recherches :
Laboratoire de Biologie Fonctionnelle, Insectes et Interactions
UMR INRA/INSA de Lyon 0203
Directeur de thèse : A. Heddi
Président du jury :
Composition du jury
Rapporteurs : D. Bouchon, B. Lemaitre
Examinateurs : F. Fleury, A. Moya, A.N. Volkoff
Directeur : A. Heddi
Téléchargement