Hernie discale cervicale-Dr Emmanuel Braun Nancy

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Docteur Emmanuel BRAUN, Chirurgie rachidienne et orthopédique, Nancy Lorraine France
https://www.docteur-emmanuel-braun.com
Hernie discale cervicale
Les symptômes
En cas de hernie discale cervicale, la racine nerveuse est comprimée dans le canal rachidien ou dans le trou
de conjugaison (trou de sortie du nerf de la vertèbre). La souffrance se traduit le plus souvent par des
douleurs irradiant depuis la colonne cervicale jusqu’au bras. Elle peut déclencher des engourdissements
dans les doigts. Cette douleur peut parfois être très intense. En cas de compression sévère cela peut
entraîner une paralysie sur le territoire du nerf concerné. Ce déficit peut être à la fois sensitif et/ou moteur.
Les différentes racines nerveuses cervicales ont un territoire bien défini mais parfois la symptomatologie peut
être partielle.
Le bilan à faire :

La radiographie standard du rachis cervical apprécie l’état général de la colonne cervicale.
Il permet d’apprécier l’importance des discopathies et leurs localisations. On apprécie souvent aussi la
sténose des trous de sorties des nerfs de la vertèbre (trou de conjugaison).

Le scanner permet de confirmer la compression de la racine nerveuse. En effet, il faut
déterminer le niveau de l’atteinte, le type de hernie et les éventuelles lésions associées (ostéophytes,
calcifications, kyste articulaire…). Quand le scanner ne permet pas de confirmer le diagnostic, il faut
alors demander une IRM.

L’IRM permet elle aussi de confirmer le diagnostic. De plus en plus, l’IRM est
demandée de première intention mais elle ne permet pas de voir s’il existe des calcifications souvent
présentes au niveau des hernies. L’IRM apprécie également l’état de dégénérescence des disques
adjacents.

L’électromyogramme peut être nécessaire en cas d’atteinte ancienne si l’on retrouve un déficit afin de
connaître en pré-opératoire le niveau d’atteinte de la racine nerveuse.
Tous ces examens ne sont pas pratiqués systématiquement.
Les traitements médicaux
On privilégie au maximum la solution médicale en associant un panel de médicaments : antalgiques,
anti- inflammatoire, corticoïde.
Parfois, il est réalisé une infiltration de l’articulaire postérieure sous scanner.
Le recours à une minerve peut être utile pour limiter les contraintes cervicales et les douleurs. La rééducation
ne sera entreprise qu’en cas d’amélioration partielle des symptômes. Il faut éviter toute manipulation dans le
cadre d’une névralgie cervico-brachiale aigue surtout si l’on sait qu’il existe une hernie discale.
L’intervention chirurgicale est proposée en cas d’échec prolongé du traitement médical ou s’il
apparaît des troubles neurologiques.
Dans les formes les plus graves, il peut exister une compression de la moelle épinière qui justifie
une intervention en urgence pour éviter des complications irréversibles.
Le traitement chirurgical
L’anesthésie:
Vous dormez complètement sous anesthésie générale. L’intervention se déroule en décubitus dorsal.
L’anesthésiste vous tiendra au courant des principes et des risques de l’anesthésie lors de la consultation
pré- opératoire.
L’intervention se déroule dans un bloc opératoire dédié à l’orthopédie conforme à des normes strictes.
Une antibioprophylaxie est systématiquement donnée en pré-opératoire.
La cicatrice:
Le chirurgien réalise une incision horizontale sur la partie latérale de votre cou. L’incision est souvent dans un
pli de flexion du cou. Parfois, l’incision est verticale si l’on a besoin d’intervenir sur plusieurs niveaux. La voie
d’abord pour atteindre le rachis cervical sillonne entre les muscles et un ensemble d’élément fragile. Il faut être
très respectueux de l’artère carotidienne ainsi que de la trachée et de l’œsophage. Le chirurgien accède au
disque vertébral qui se situe entre 2 vertèbres.
L’exérèse de la hernie discale:
Avant de commencer le geste sur le disque, il est systématiquement vérifié que l’on intervient bien sur le bon
niveau par un contrôle radioscopique. Le disque est excisé en totalité progressivement de la partie antérieure
jusqu’à la partie postérieure. La hernie discale est retirée progressivement en libérant les éventuelles
ossifications qui peuvent comprimer le nerf notamment sur le côté au niveau de l’uncus.
L’arthrodèse:
Quand la décompression du nerf est obtenue, il est important de remplacer le disque par
une cage qui vient se bloquer entre les 2 vertèbres pour remplacer et maintenir la hauteur discale. Cette cage
contient un substitut osseux artificiel pour favoriser la fusion des 2 vertèbres. Le plus souvent la cage est
stabilisée par une plaque vissée dans les corps vertébraux.
Exemples de cure de hernie discale:
En fin d’intervention, le chirurgien vérifie l’absence de saignement. Il est mis en place un drainage par un
redon qui sera maintenu en post-opératoire. Le patient est immobilisé par un collier cervical antalgique en
post- opératoire immédiat
Les suites de l’intervention

Les douleurs: Les douleurs cervicales sont plus ou moins importantes. Les traitements antalgiques mis
en place sont souvent très efficaces. Les cervicalgies s’atténuent rapidement en 24h à 48h. La névralgie
cervico-brachiale s’estompe en général dès le réveil. Parfois, la souffrance régresse plus lentement. En
cas de déficit important en pré-opératoire, la récupération n’est pas immédiate. Le patient exprime
souvent une gêne à la déglutition durant quelques jours.

Le lever s’effectue dès le soir même ou le lendemain sous couvert d’un collier cervical souple.

Le patient exprime souvent une gêne à la déglutition durant quelques jours.

L’hospitalisation est de l’ordre de 2 à 5 jours en post-opératoire en fonction de la récupération
fonctionnelle et des douleurs.

La récupération de l’autonomie varie en fonction des troubles neurologiques présents avant
l’intervention. Le patient doit éviter les efforts pendant 5 semaines. La voiture est à déconseiller pendant
15 jours pour limiter les contraintes cervicales.

La reprise des activités professionnelles est envisageable à la fin du 1er mois. Cet arrêt peut être
prolongé en cas de contraintes importantes dans l’activité professionnelle.
Les complications post-opératoires et les risques
Les risques neurologiques : Les nerfs ou la moelle épinière sont rarement lésés. Cette atteinte peut
entraîner des troubles neurologiques irréversibles et des paralysies. Le nerf récurrent peut être endommagé
lors de la voie d’abord et entraîner une atteinte des cordes vocales et pour avaler. Lors de la libération des
nerfs et de la moelle épinière, l’enveloppe ou duremère qui l’entoure peut être lésée entraînant une fuite du
liquide céphalo-rachidien. Il faut alors effectuer une suture ou la coller avec une colle spécifique (tissucol).
Les risques vasculaires : En cas de lésion des vaisseaux qui alimentent le cerveau, il faut intervenir
rapidement pour éviter les troubles neurologiques. Il faut parfois recourir à l’aide d’un chirurgien vasculaire
pour palier à ses complications qui sont rarissimes.
Après l’intervention, malgré le drainage, il peut se former un hématome. En cas de compression de la
moelle, il pourrait entraîner une paralysie dont la forme la plus grave serait la tétraplégie. S’il venait
comprimer la trachée, le patient pourrait s’asphyxier. Une de ces complications nécessite une réintervention
en urgence.
Les risques infectieux : Comme toute intervention, le patient bénéficié d’une antibioprophylaxie en préopératoire. S’il y avait une infection, un traitement antibiotique adapté serait alors prescrit. Une
réintervention serait alors proposée en cas d’atteinte du matériel. L’arthrodèse entre les 2 vertèbres peut
parfois ne pas fusionner ou se déplacer ce qui pourrait justifier d’une réintervention et une nouvelle
greffe. Le blocage d’un niveau peut entraîner un report de contraintes sur les autres disques et favoriser
l’éventuelle apparition d’une nouvelle hernie discale ou d’une dégradation plus rapide du reste de la
colonne cervicale.
L’objectif de ce texte est de vous donner les réponses aux questions que vous vous posez. Il ne représente
cependant que des généralités. Ce document ne remplace pas les informations que vous donne votre
chirurgien sur votre propre état de santé.
Au cours de la consultation, n’hésitez pas à lui poser toutes les questions pour éviter les inquiétudes inutiles.
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