05 Protection des biotopes

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Sommaire

Introduction et bibliographie

Protection des biotopes dans le

Conservation des biotopes

Entretien des biotopes

Aménagement des biotopes

Mise en réseau des biotopes

Surveillance des réserves naturelles

Surveillance des biotopes

Information et canalisation des visiteurs
Introduction
Bibliographie
La protection des biotopes est au centre des
tâches de la protection de la nature. Les habitats
naturels ou proches de l'état naturel existant
encore doivent être conservés, entretenus,
aménagés et revalorisés. Dans les sites ayant
perdu l'aspect naturel, le travail consiste à
régénérer, reconstituer et créer des réseaux
de biotopes.
Principaux ouvrages à consulter ou à acquérir.
Les adresses des éditeurs sont indiquées au
chapitre "Adresses".
Le présent chapitre contient les informations
essentielles sur la protection des biotopes dans
le canton de Berne, ainsi qu'une vue d'ensemble
des différentes procédures et voies de droit.
Il explique la création des réserves naturelles,
l'entretien, l'aménagement et les réseaux de
biotopes.

Les contributions à l'exploitation, l'application des
ordonnances sur les marais et de l’ordonnance
sur la réduction des risques liés aux produits
chimiques (ORRChim), qui permettent aussi de
prendre des mesures de conservation, d'entretien et d'aménagement d'habitats spéciaux
proches de l'état naturel, tous ces points sont
traités dans le chapitre sur l'ordonnance sur
la réduction des risques liés aux produits
chimiques ainsi que dans les chapitres suivants:
protection des biotopes dans l'agriculture, en
forêt, en montagne et en agglomération,
protection des biotopes aquatiques.


Prioritätensetzung und Entscheidfindung im
Naturschutz – Synthesebericht.
U. Känzig & A. Perrenoud. 2000.
Guide de protection de la nature du canton
de Berne. 1991.
Les biotopes du canton de Berne. 1993.
Inspection de la protection de la nature, Berne




Protéger la nature. J.B. Chappuis.
Réserves naturelles. Guide pour la création,
l'entretien et la gestion des réserves
naturelles.
Directives relatives au matériel normalisé
pour la signalisation des réserves naturelles
en Suisse.
Notice sur les différents panneaux
(information, sentiers-nature, etc.),
conception, réalisation et montage.
Pro Natura Suisse, Bâle



Lebensräume der Schweiz. Editions Ott,
Thoune 1999.
Arten- und Biotopschutz. G. Kaule, éditions
Ulmer, Stuttgart 1990.
Grundlagen des Biotopschutzes für Tiere.
J. Blab, éditions Kilda, Greven 1989.
En librairie

Publications diverses de la Confédération
sur la protection des biotopes:
Documentation OFEFP, Berne
5.2011 – Protection des biotopes – Page 1
PROTECTION DES BIOTOPES
canton de Berne
Protection des biotopes dans le
canton de Berne
La brochure "Les biotopes du canton de Berne"
décrit les principaux milieux naturels dans le
canton de Berne (voir bibliographie).
De la protection des espèces à la protection
des biotopes
La protection de la nature telle qu'on l'entend
aujourd'hui tire son origine de la protection des
espèces. Il s'agissait à l'époque de créer des
réserves et de protéger certaines espèces. Ces
objectifs se sont développés en une protection
globale des milieux proches de l'état naturel de
la flore et de la faune de notre pays. Ainsi, la
protection des espèces est devenue la protection
des biotopes (voir chapitre "Protection des
espèces").
Habitats proches de l'état naturel
Hormis les montagnes qui conservent encore de
grands espaces en l'état d'origine, notre paysage
cultivé porte largement l'empreinte de l'homme.
Les différents habitats ont même en grande
partie été créés par lui. Les milieux naturels ne
devant rien à la main de l'homme sont désormais
très rares: quelques hauts-marais ou ce qui
reste de zones alluviales.
Il n'en reste pas moins de vastes étendues
d'aspect naturel, qui portent certes l'empreinte
de l'homme, mais contribuent encore largement
à la diversité et la stabilité écologiques, grâce
à une exploitation modérée et un entretien
traditionnel soigné: les terrains secs, les zones
humides, les haies, les zones boisées.
Les surfaces fortement exploitées, ne servant
qu'à la production, tout comme les zones bâties
et les espaces réservés aux transports, à
l'industrie et à l’habitat, sont des paysages
artificialisés et écologiquement appauvris.
5.2011 – Protection des biotopes – Page 2
Eléments naturels dans le canton de Berne
Agriculture
 Hauts-marais
 Bas-marais
 Prairies humides et mégaphorbiaies
 Terrains secs
 Haies
 Gravières
 Prairies permanentes
 Vergers à hautes tiges
 Vignes
 Bandes en lisières de champs
 Arbres isolés
Dans les parois de molasse, isolées et abruptes,
quelques rares espèces d'oiseaux trouvent des
endroits où bâtir leur nid, sûrs et presque
inaccessibles à l'homme.
Biotopes bernois
Les principaux biotopes naturels et semi-naturels
du canton de Berne sont présentés dans le
"Guide de protection de la nature du canton de
Berne" et dans la brochure "Les biotopes du
canton de Berne". Pour chaque type d'espace
vital décrit, sont indiqués non seulement les
menaces qu'il subit et le mode de protection,
mais aussi les mesures nécessaires à prendre.
La liste ci-après est extraite des publications
susmentionnées. Sans être exhaustive, elle n’en
traduit pas moins la diversité des habitats qui
existent dans le canton de Berne. Il est de notre
devoir de les conserver, de les entretenir et, si
nécessaire, de les revaloriser et de les
compléter.
Forêts
Associations forestières
 Arollières
 Chênaies pubescentes
 Forêts xérophiles: pinèdes et hêtraies
 Forêts humides en dehors des rives
 Autres associations forestières précieuses
Formes d'exploitation
 Forêt jardinée, taillis et taillis-sous-futaie
 Pâturages boisés
Éléments spécifiques
 Lisières
 Clairières naturelles
 Peuplements de vieux bois
 Falaises molassiques
Monde aquatique
 Lacs
 Zones d'atterrissement
 Étangs
 Cours naturels des rivières et des
ruisseaux
 Zones alluviales
 Rives rocheuses
Montagne
 Paysages glaciaires
 Végétation des roches, pierriers et éboulis
 Lande à arbrisseaux
 Pelouses alpines
Agglomérations
 Friches et champs d'herbes sauvages
 Espaces verts et jardins naturels
 Vieux bâtiments et combles
5.2011 – Protection des biotopes – Page 3
De même, l'appauvrissement du paysage a des
répercussions très importantes sur l'agriculture.
Le maintien d'habitats proches de l'état naturel
et la création de surfaces de compensation
écologique prendront donc de plus en plus
d'importance. De récentes études ont montré
que la création ciblée d'un réseau de surfaces
d'aspect naturel (haies, prairies extensives,
bandes en lisière, etc.) permet d'obtenir un effet
écologique positif sur l'agriculture.
Protection des biotopes dans le canton de
Berne
Ces connaissances fondamentales ont permis
de formuler les trois principes de la protection
de la nature dans le canton de Berne:
L'homme doit compenser, du moins en partie,
la dynamique perdue de la nature, qui ne se
manifeste plus aujourd'hui que dans des restes
de paysages naturels, comme ici les zones
alluviales.
Pourquoi conserver et revaloriser des
biotopes?
Inondations, incendies, atterrissements et
sédiments n'ont cessé de transformer en une
mosaïque d'habitats très divers un paysage qui,
à l'origine, était surtout forestier. Ce processus
dynamique à grande échelle a subi la forte
influence de l'activité humaine, entraînant la
perte de nombreux et précieux espaces vitaux.
Aujourd'hui il faut préserver, sans les réduire, les
habitats ayant encore l'aspect naturel et essayer
de compenser au moins une partie de la dynamique que la nature a perdue et de rediversifier
l'espace vital en aménageant et en recréant des
biotopes d'aspect naturel. C'est la seule manière
de maintenir en vie les espèces rares de plantes
et d'animaux (voir chapitre "Protection des
espèces").
5.2011 – Protection des biotopes – Page 4

Conserver l'état naturel
en créant des réserves naturelles ou des
zones protégées, p.ex. hauts-marais, zones
alluviales, forêts naturelles.

Entretenir l'état proche du naturel
en assurant un entretien approprié et en
versant des contributions à l'exploitation,
p.ex. terrains secs et zones humides.

Aménager et mettre en réseau les sites
artificialisés
en reconstituant des espaces vitaux proches
de l'état naturel et en créant des surfaces de
compensation écologique, p.ex. remise en
état naturel de ruisseaux canalisés, aménagement d'étangs, haies.
Les titres ci-après commentent les mesures
prises concrètement pour protéger les biotopes
à l'échelon cantonal et donnent des indications
complémentaires pour l'exécution à l'échelon
communal. Plusieurs mesures peuvent être
appliquées par analogie à l'échelon communal.
Pour le surplus, voir le chapitre "Protection de
la nature dans la commune".
Extrait de la LPN
Art. 19
La protection des biotopes, Compétence
1 Le canton veille à la protection et à
l'entretien des biotopes d'importance
nationale ou régionale.
2 Les communes veillent à la protection et à
l'entretien des biotopes d'importance locale.
3 Le canton et les communes recourent à la
collaboration du Service des forêts pour
réglementer la protection et l'entretien des
biotopes dans les forêts.
4 Le Conseil-exécutif désigne les réserves
naturelles, dans lesquelles l'exercice de la
chasse ou de la pêche est interdit.
Les vieux vergers à hautes tiges avec leurs
prairies fleuries ou en friche, leurs amas de
pierres et leurs haies sont des écosystèmes
particulièrement riches.
Bases légales régissant la protection des
biotopes
L'exécution de la protection des biotopes est
réglée dans la législation cantonale spéciale.
Le canton est compétent pour protéger et
entretenir les biotopes d'importance régionale et
nationale; pour les biotopes d'importance locale,
les communes sont compétentes (art. 19 LPN).
La loi sur la protection de la nature désigne
également les biotopes à protéger et pose
le principe de la mise en réseau des biotopes
(art. 20 LPN).
5.2011 – Protection des biotopes – Page 5
Art. 20
Définition
1 Sont réputés biotopes les espaces vitaux
dignes de protection importants, naturels ou
proches de l'état naturel, d'espèces animales
et végétales indigènes tels que d'importantes
zones d'habitat pour les animaux, des
associations forestières rares, des prairies
et des orées riches en espèces végétales,
des vergers à hautes tiges ayant une valeur
écologique, des tourbières et marais, des
roselières et cariçaies, des rives, des
ruisseaux, des mares et des étangs.
2 Le canton et les communes s'efforcent
d'assurer des possibilités d'interaction entre
les biotopes.
Conservation des biotopes
Une décision de mise sous protection permet
de conserver durablement des écosystèmes
particulièrement riches.
La conservation des biotopes est le premier
principe qui régit le travail de protection de la
nature du canton de Berne. Il y a deux possibilités d'assurer juridiquement la sauvegarde des
biotopes: conventions et contrats volontaires ou
mise sous protection par décision officielle. Il faut
en outre observer le droit général supérieur de
protection des habitats (p.ex. ordonnance sur
la réduction des risques liés aux produits
chimiques).
Extrait de la LPN
Art. 4
Contrats
1 La sauvegarde de zones et d'objets dignes
de protection est assurée en principe par la
conclusion de contrats. Les mesures de
protection prises par les communes en vertu
de la législation sur les constructions sont
réservées.
2 La sauvegarde des surfaces de compensation est exclusivement assurée par contrat.
3 Les contrats prévoient des indemnités ou
des dédommagements équitables lorsque
l'exploitation actuelle doit être limitée par
souci de garantir la protection visée ou qu'une
prestation doit être fournie sans avantage
lucratif correspondant. Ils fixent les charges
imposées à l'exploitation et les restrictions
de l'utilisation qui sont nécessaires.
5.2011 – Protection des biotopes – Page 6
La loi cantonale sur la protection de la nature
précise que la sauvegarde de zones et d'objets
dignes de protection doit en principe être assurée par un contrat. Si une telle solution contracturelle est impossible ou inefficace, le canton ou
la commune décide la mise sous protection,
avec la participation des propriétaires et des
communes concernés.
Art. 6
Décisions de mise sous protection
1 La sauvegarde de zones et d'objets dignes
de protection est assurée par une décision
de mise sous protection
a lorsque les propriétaires fonciers et les
communes touchés acceptent par déclaration
écrite la mise sous protection;
b lorsqu'une réglementation contractuelle est
impossible ou inefficace dans une zone
d'importance nationale ou régionale. Le
Conseil-exécutif règle la participation des
propriétaires fonciers et des communes
touchés à cette procédure par voie
d'ordonnance.
2 Les zones et objets dignes de protection mis
sous protection en vertu de la loi ou par
décision sont désignés comme respectivement réserves naturelles et objets naturels
protégés.
Procédure et instruments juridiques
La liste ci-après indique la procédure normale
pour chaque type d'habitat. Les différentes
procédures peuvent se chevaucher (p.ex. protection par décision de mise sous protection et
protection complémentaire par contrat d'exploitation). Les instruments juridiques, comme
les décisions de mise sous protection ou les
contrats, sont résumés sous le titre "Instruments
juridiques" et commentés brièvement ci-après.

Protection supérieure
Loi sur
la protection de
la nature
Haies et bosquets
Ordonnance sur A l'intérieur et à l'extérieur
la réduction des des réserves naturelles
risques liés aux
produits chimiques
Protection des
paysages

Protection par contrat
Biotopes proches
de l'état naturel
et surfaces
de compensation
écologique

Zones IFP
Sites marécageux
(exécution par l'Office des
affaires communales et de
l'organisation du territoire)
Pelouses sèches
Zones humides
Prairies grasses riches
en espèces
Prairies d'exploitation
extensive / Prairies à litière
Vergers à hautes tiges
Haies / Talus / Prairies
irriguées / Lisières
Zones tampons / etc.
Protection par décision de mise sous
protection
Réserves
naturelles
cantonales
Réserves
naturelles
communales
Hauts-marais
Bas-marais importants
Zones alluviales / Gravières
Forêts naturelles de grande
valeur / Zones d'atterrissement / Biotopes alpins
importants
Ruisseaux
Etangs
Vignobles traditionnels
Friches / Espaces verts etc.
5.2011 – Protection des biotopes – Page 7
Les haies et les bosquets sont protégés par la loi
et il est strictement interdit de les détruire! (Pour
plus de détails voir le chapitre "Protection des
haies".)
Protection supérieure
La protection supérieure ne concerne pas des
objets isolés, mais les habitats et les sites en
tant que tout. Les haies et les bosquets par
exemple sont protégés d’office dans leur état
actuel, même sans décision particulière de mise
sous protection (LPN art. 27, LChP art. 18).
L'ordonnance sur la réduction des risques liés
aux produits chimiques doit être exécutée aussi
bien à l'intérieur qu'à l'extérieur des réserves
naturelles (par le SPN), comme dans les forêts
(par le Service des forêts). La protection des
paysages (p.ex. sites marécageux) est aussi une
protection supérieure. Son exécution incombe à
l'Office des affaires communales et
de l'organisation du territoire.
Voir chapitre "Ordonnance sur la réduction des
risques liés aux produits chimiques "
Par ailleurs, il existe partout de nombreux habitats et niches biologiques dont le maintien et le
développement ne sont pas prescrits par des lois
ou des contrats, mais nécessitent la tolérance,
le discernement et la modération de chacun, et
la participation active à l'aménagement de la
nature.
Protection par contrat
La majeure partie des habitats sont des surfaces
proches de l'état naturel qui nécessitent encore
un entretien approprié et doux. La protection de
ces zones se fait en priorité par des contrats
volontaires d'exploitation. Il en va de même pour
la conservation et la création de surfaces de
compensation écologique dans des sites d'exploitation intensive. La conclusion d'un contrat
d'exploitation signifie que le contractant reçoit
une compensation financière pour la baisse de
rendement ou le supplément de frais engendrés
par les restrictions d'exploitation qui lui sont imposées. Les dédommagements financiers sont
prévus non seulement pour les restrictions dues
aux contrats d'exploitation, mais aussi pour
celles résultant des décisions de mise sous
protection.
La protection par contrat d'exploitation prend de
plus en plus d'importance. Elle est actuellement
appliquée avec succès pour les terrains secs et
les zones humides. Concernant les réserves
naturelles, les décisions cantonales de mise
sous protection viennent néanmoins se superposer aux contrats. Pour le surplus, la protection
des biotopes peut aussi être appliquée avec
les seuls contrats, à l'échelon communal comme
à l'échelon cantonal.
Voir chapitre
"Protection des biotopes dans l'agriculture"
Les autres possibilités contractuelles sont le plus
souvent utilisées par des organisations privées,
et aussi beaucoup par le canton et les communes. Les contrats de fermage avec ou sans
charges d'exploitation sont utilisés lorsque, par
exemple, un terrain communal, tel une prairie
grasse riche en fleurs et autres espèces, est
confié à un agriculteur pour qu'il l'entretienne
comme un biotope. L'instrument contractuel
le plus sûr est l'acquisition du bien-fonds par
contrat de vente ou par contrat de servitude.
Quel que soit le contrat, l'acquisition est inscrite
au registre foncier ce qui constitue une protection définitive ou durable et non résiliable.
Ce type d'instrument entre en jeu pour des zones
ou des objets particulièrement précieux. Les
simples conventions d'entretien ne nécessitent
pas de contrat écrit.
5.2011 – Protection des biotopes – Page 8
La conservation de prairies riches en espèces
florales passe d'abord par des contrats
volontaires.
Un accord oral ou un comportement en conséquence suffisent en droit. La forme écrite est
toutefois recommandée pour prévenir tout besoin
de preuve en cas de litige.
Protection par décision
Les habitats naturels particulièrement menacés,
en particulier ceux d'importance nationale ou
régionale, font plutôt l'objet, aujourd'hui encore,
d'une décision cantonale de mise sous protection, donc de création de réserve naturelle
cantonale. Les atteintes faites à ces milieux
sensibles, comme les hauts-marais, ne sont pas
souhaitables. La protection de ces biotopes est
de loin une tâche publique. Il peut également
être judicieux de créer une réserve naturelle
communale pour protéger des habitats d'importance locale fortement menacés (p.ex. ruisseau
proche de l'état naturel). La décision de mise
sous protection est l'instrument juridique le plus
fort. Les charges et les restrictions entraînent en
général une baisse de rendement ou une hausse
des frais pour l'exploitant ou le propriétaire, mais
qui sont compensées par des dédommagements
d'ordre financier, stipulés dans les contrats
d'exploitation.
Voir les titres suivants
Instruments juridiques – Liste récapitulative
Protection par contrat
(entre le canton, les communes, les organisations privées
et les propriétaires ou les exploitants)

Contrat d'exploitation
- Frais d'exploitation supérieurs au rendement
- Charges imposées à l'exploitation et restrictions d'utilisation
- Dédommagement par contributions à l'exploitation, au
bénéfice de l'exploitant
- Durée du contrat: en général au moins 6 ans
- Résiliable avec délai de préavis

Contrat de fermage
- Avec ou sans charges imposées à l'exploitation
- Fermage versé par l'exploitant au propriétaire (p.ex.commune)
- Durée minimale du contrat: en général 6 ans
- Résiliable avec délai de préavis: en général 1 an

Contrat de servitude
- Restriction des droits du propriétaire en faveur de la
protection de la nature
- Avec ou sans indemnisations
- Durée usuelle du contrat: 30 à 50 ans ou illimitée
- Avec inscription au registre foncier: droit réel, lié au
bien-fonds, le contrat est valable jusqu'au décès du
propriétaire ou jusqu'au changement de propriétaire
- Non résiliable

Contrat de vente
- Avec inscription au registre foncier
- Acquisition de la propriété foncière
- Protection contractuelle la plus sûre
- Réservé aux zones et objets particulièrement précieux
Protection par décision
(du canton ou de la commune)

Décision cantonale
de mise sous protection
(arrêté du Conseil-exécutif)
- Bases légales: loi cantonale sur la protection de la
nature (LPN) et ordonnance (OPN)
- Dispositions de protection applicables au propriétaire
foncier pour les objets d'importance nationale et régionale
- Inscription sur la liste cantonale des réserves naturelles
et des objets naturels protégés
- Complément de protection par des conventions
volontaires comme des contrats d'exploitation (voir plus
haut) entre le canton et l'exploitant

Décision communale
de mise sous protection
(zone à protéger)
- Bases légales: législation cantonale sur la protection de
la nature (LPN et OPN), loi cantonale sur les
constructions (LC) et réglementation fondamentale de
la commune en matière de construction (règlement de
construction et plan de zones)
- Dispositions de protection applicables au propriétaire
foncier pour les objets d'importance locale dans le
cadre du plan d'aménagement local de la commune
- Protection complémentaire par des conventions
volontaires comme les contrats d'exploitation (voir plus
haut) entre la commune et l'exploitant
5.2011 – Protection des biotopes – Page 9
Réserves naturelles et objets naturels
protégés du canton
La mise sous protection de sites et d'objets
d'importance nationale ou régionale relève
des tâches traditionnelles du service de la
promotion de la nature. Elle doit en outre, depuis
quelques années, assurer la protection complète
des surfaces constituées par les terrains secs et
les zones humides au moyen de contrats
d'exploitation. La mise sous protection reste de
mise pour des habitats particulièrement précieux.
Ainsi, les ordonnances sur les zones alluviales
et sur les hauts-marais permettent de créer de
nouvelles réserves naturelles.
La concrétisation des inventaires fédéraux est
le principal point de départ de la création de
nouvelles réserves naturelles. Des habitats
précieux peuvent aussi être mis sous protection
sur demande de communes, d'organisations ou
de propriétaires.
L'inventaire cantonal contient quelque 500
réserves naturelles et objets naturels protégés:
environ 200 réserves naturelles, près de
80 monuments naturels botaniques et près de
200 monuments naturels géologiques. Le
chapitre "Réserves naturelles et objets naturels
protégés" en donne une vue d'ensemble.
La réserve naturelle forestière de la CombeGrède, située au fond d'un ravin, est sous
protection cantonale depuis 1932. La
sauvegarde durable du centre de la réserve,
d'une surface de 1 km2, est assurée par ses
propriétaires, le canton, la Confédération et
divers organismes de protection de la nature.
Réserves naturelles et objets naturels
protégés des communes
Les communes ont aussi pour responsabilité
de délimiter des zones à protéger en dressant
le plan d'aménagement local pour des zones et
des objets d'importance locale. Cela constitue
une base essentielle des conventions volontaires
à l'échelon communal.
La mise sous protection de zones et d'objets
d'importance locale est régie par les dispositions
de la législation sur les constructions (art. 16
et 41 LPN). Dans ce cas également, on applique
le principe suivant: privilégier les conventions
volontaires autant que possible, ne recourir
aux prescriptions qu’en cas de nécessité.
Toutes autres informations sont contenues
dans le chapitre "Protection de la nature dans
la commune".
5.2011 – Protection des biotopes – Page 10
Mise sous protection
La procédure cantonale de mise sous protection
de sites et d'objets de valeur suit pour l'essentiel
les étapes ci-après (voir LPN, art. 36 à 41):
Procédure
Motif
 Concrétisation d'inventaires fédéraux
(mandat légal)
 Demande de mise sous protection
(par les communes, les organisations,
les propriétaires)
Recherche des données
 Cartes de végétation, liste d'espèces, liste
de propriétaires, plans existants
Projet de décision de mise sous protection
 Projet, limites provisoires
 Eventuellement, protection provisoire avec
possibilité de faire opposition
 Participation des communes et des
propriétaires par voie de négociation
 Déclaration d'accord écrite des propriétaires
Procédure d'opposition
 Publication du projet de décision dans la
Feuille officielle et dans la feuille d'avis
officielle (ce qui interdit toute autre atteinte)
 Dépôt des oppositions à la commune dans
un délai de 30 jours
 Transmission des oppositions par la
commune au SPN
 Pourparlers
 Préavis du SPN à l'intention de la Direction
de l'économie publique
 Décision de la Direction de l'économie
publique
 Possibilité de recours au Conseil-exécutif
(selon la loi sur la procédure et la juridiction
administratives)
Décision définitive de mise sous protection
 Mise au net par le SPN de la décision de
mise sous protection
 Arrêté du Conseil-exécutif
 Notification aux propriétaires, communes et
autres personnes concernées
 Inscription des sites et objets ainsi protégés
sur la liste cantonale
5.2011 – Protection des biotopes – Page 11
Carte de végétation du haut-marais de Seeliswald. Un tel inventaire fournit les données indispensables pour l'établissement d'objectifs et de
mesures de protection pour un territoire donné.
Décision de mise sous protection
La décision, dont le SPN a établi un modèle,
contient non seulement la mise sous protection
formelle, mais aussi les objectifs, les limites
exactes de la zone, les dispositions de protection
nécessaires et d'autres dispositions générales.
La décision type est chaque fois adaptée aux
particularités du site et aux conditions spécifiques. Le manuel de la LSPN fournit une liste
complète des diverses dispositions de protection
possibles.
Contenu




Mise sous protection avec inscription sur la
liste cantonale des réserves naturelles et des
objets naturels protégés
But visé
Nécessité de protéger et état souhaité afin
de définir les dispositions de protection et
les mesures d'aménagement et d'entretien
Délimitation géographique avec plans
Dispositions de protection
contre les mesures et les dispositions
contraires aux objectifs Dispositions diverses
sur la surveillance, l'exécution, l'entretien,
la publication de la décision, etc.
Dispositions d'exécution de la LPN

Surveillance (art. 43)
Voir section "Entretien des biotopes" et
chapitre "Service de la promotion de la
nature".

Mesures provisoires (art. 44)
Si un site ou un objet dignes de protection
sont menacés de façon prévisible, l'autorité
compétente rend une décision de mise sous
protection provisoire, exécutoire immédiatement, et introduit aussitôt une procédure de
mise sous protection.

Rétablissement de l'état conforme à la loi et
dédommagement (art. 45)
En cas d'atteinte illicite à une réserve
naturelle ou à un objet naturel protégé ou
d’inobservation des obligations légales ou
contractuelles, la collectivité publique
compétente interdit tout acte dommageable
par une décision immédiatement exécutoire.
Si l'acte dommageable ne peut être autorisé
ultérieurement, la collectivité publique exige
le rétablissement de l'état conforme à la loi,
sous commination d'exécution par substitution, et, en cas d'impossibilité, elle exige
un dédommagement équitable en nature
(exceptionnellement en argent).

Expropriation (art. 47 à 50)
Les expropriations selon la législation en la
matière sont admises pour atteindre le but
visé de protection des réserves naturelles et
des objets naturels protégés.

Peines (art. 57 à 59)
Toute personne qui endommage ou détruit
une réserve naturelle ou un objet naturel
protégé, ou contrevient aux dispositions
légales, encourt une amende de 100 à
20 000 francs. Dans les cas graves, une
peine d'arrêts peut en outre être prononcée.

Voies de droit (art. 60)
Les voies de droit sont expliquées au chapitre
"Protection de la nature dans le canton de
Berne".
Lorsqu’une atteinte illicite est portée à un biotope
protégé, par exemple la suppression du cours
d'un ruisseau, il faut rétablir si possible l’état
antérieur.
Révision de réserves naturelles
La concrétisation des inventaires fédéraux
entraîne pour certains sites d'importance cantonale une nouvelle délimitation et la modification
des prescriptions de protection. La révision des
réserves naturelles suit la même procédure que
celle de mise sous protection (art. 36 LPN).
Exécution des décisions de mise sous
protection
La loi cantonale sur la protection de la nature
contient diverses dispositions sur la surveillance,
les mesures provisoires en cas de risque
imminent, le rétablissement de l'état conforme
à la loi ou le dédommagement en cas d'atteinte
illicite, ainsi que sur l'expropriation, les peines
et les voies de recours (voir encadré).
5.2011 – Protection des biotopes – Page 12
Entretien des biotopes
Les réserves naturelles nécessitent un entretien
adapté à l'objectif de protection (vue aérienne
de Meienriedloch).
L’entretien optimal des biotopes est le deuxième
principe qui régit le travail de protection de la
nature du canton de Berne. La dynamique de
la nature contribuait autrefois beaucoup à la
diversité des habitats par les inondations, les
incendies, la sédimentation. Cette dynamique,
aujourd'hui domestiquée, doit être remplacée
dans les sites semi-naturels par des interventions humaines, sans lesquelles l'atterrissement
et les broussailles transformeraient ces sites en
forêts. Les stades intermédiaires, surfaces
rudérales, prairies maigres, prairies humides,
etc., sont néanmoins aussi intéressants, biologiquement parlant, que le stade final de la forêt et
doivent être conservés moyennant un entretien
et une gestion ciblés. Ces mesures ne doivent
toutefois pas détruire d'autres valeurs naturelles
(p.ex. creuser un plan d'eau au détriment d'un
haut-marais).
5.2011 – Protection des biotopes – Page 13
Plans de gestion
Les plans de gestion sont essentiels pour entretenir, gérer et aménager au mieux les réserves
naturelles et les espaces vitaux proches de l'état
naturel. Actuellement, seules quelques réserves
naturelles cantonales sont dotées de plans
d'entretien et d'aménagement, photos de végétation, etc. Ces données de base doivent être
prochainement réunies pour les autres réserves
naturelles.
Il est ainsi prévu de dresser des schémas de
protection qui rassembleront toutes les données
sur les conditions naturelles des réserves et
fixeront, en fonction du site, les objectifs et les
mesures d'aménagement et d'entretien. L'établissement d'un schéma de protection est utile aussi
pour les zones communales à protéger.
Aide-mémoire
Plan de protection des réserves naturelles
Bases
 Données générales sur le site à protéger
 Inventaire des conditions naturelles
(paysage, géologie, sol, régime des eaux,
climat, faune, flore)
 Evolution du paysage
 Etat et importance du site et des environs
 Dommages et dangers
L'entretien optimal d'une réserve naturelle
nécessite un schéma de protection comprenant
un plan d'entretien et une liste des mesures
applicables. L'illustration représente un extrait
du plan d'entretien d'Erlimoos.
Le schéma de protection fixe normalement les
aspects secondaires. Selon le site protégé, tel ou
tel point n'est pas nécessaire, ou d'autres points
doivent être ajoutés. Un plan de gestion comprend le plus souvent un texte et une annexe
avec des cartes et éventuellement d'autres documents. Son volume dépend de la taille et de la
diversité de la réserve, mais il ne doit pas obligatoirement être très important. Beaucoup de
réserves ne nécessitent pas plus qu'une description concise de l'état, de l'objectif et des mesures
prévues. Pour élaborer le schéma de protection,
il est important de faire appel aux personnes qui
connaissent le site et si possible aux personnes
qui seront chargées de l'entretien et d'autres
mesures.
Les mesures d'entretien et de gestion des
réserves naturelles et des biotopes présentées
plus haut sont brièvement expliquées dans
l'aide-mémoire ci-contre. Les mesures d'aménagement sont examinées en détail sous le
titre "Aménagement des biotopes".
5.2011 – Protection des biotopes – Page 14
Protection
 Protection juridique existante et visée
(décision de mise sous protection, zone
à protéger, protection de droit privé)
 Objectifs de protection et de développement
avec plan de protection
 Protection des environs (zones tampons)
 Eventuellement extension du site
 Financement
 Information du public
 Organes responsables
Entretien
 Mesures périodiques d'entretien
 Plan d'entretien
 Programme pluriannuel
 Organisation de l'entretien
 Contrats d'entretien
 Procès-verbaux d'entretien
Gestion
 Organisation de la surveillance
 Responsables de la réserve naturelle
 Contrôle des résultats (bio-monitoring)
Aménagement
 Mesures d'aménagement uniques avec plan
d'aménagement
 Marquage
 Information des visiteurs
 Canalisation des visiteurs
Annexes
 Plans d'ensemble et plans détaillés
 Listes des espèces
 Inventaires
 Titres juridiques existants
 Documents photographiques
 Expertises éventuelles
 Bibliographie
Sans entretien régulier (fauchage), les prairies
humides et autres biotopes ouverts s'embroussaillent et se transforment à la longue en forêt.
Objectifs de protection et de développement
Les objectifs propres à chaque biotope doivent
être connus avant que soient définies les
mesures d'aménagement et d'entretien. On doit
savoir ce qu'on veut conserver ou développer,
où, comment et pourquoi. On doit aussi savoir
quelle ligne de développement doit suivre ce
site et quel aspect il doit prendre à long terme.
Les objectifs peuvent être pluriels: p.ex. maintien
d'un biotope spécial (hauts-marais), réacclimatation d'une certaine espèce d'animal ou de plante,
ou développement général de la diversité des
espèces. Les différents objectifs se complètent
le plus souvent sans problème, mais il est parfois
nécessaire de faire des compromis et de fixer
des priorités. Il serait faux par exemple d'implanter une nouvelle haie très étendue sur une prairie
sèche riche en espèces.
5.2011 – Protection des biotopes – Page 15
Objectifs
Mesures
Conserver des forêts
vierges et des stations
extrêmes ne convenant
pas à la forêt
Pas d'entretien
Conserver et développer
les forêts naturelles et
la diversité des espèces
Sylviculture
proche de l'état
naturel
Reconstituer d'anciennes
prairies humides et
sèches, favoriser
certaines espèces
Eclaircies et
débroussaillement
Développer la diversité
des espèces
Entretien des
haies
Reproduire l'ancien mode
d'exploitation, prévenir
l'embroussaillement de
prairies sèches et de
zones humides
Fauchage
Ralentir l'atterrissement
des plans d'eau peu
profonds
Coupe
subaquatique
des roseaux
Diminuer l'atterrissement
Excavation,
aspiration
Maintenir les îlots de
graviers et les bancs de
limon
Enlever la
végétation
Mesures d’entretien
Les mesures d'entretien régulières sont déterminées par les objectifs de protection et de
développement fixés pour une zone (voir
encadré). Les mesures sont inscrites dans un
plan d'entretien comprenant une liste de mesures à appliquer et un programme pluriannuel.
Principes










N'apporter aucun entretien là où on doit ou
peut laisser libre cours à l'évolution naturelle
et où celle-ci est au stade final
(p. ex. zones alluviales, forêts vierges)
Apporter l'entretien nécessaire à tous les
autres types de biotopes, puisqu'il s'agit
de conserver un stade intermédiaire de
l'évolution naturelle
S'inspirer de l'utilisation agricole traditionnelle
antérieure et la poursuivre; tout changement
de système sera mûrement réfléchi
Exécuter les soins sur des surfaces plutôt
petites (recéper une haie par secteur)
Subdiviser les prairies et les pâturages en
parcelles (si la surface le permet), n'en
exploiter annuellement que les deux tiers,
et laisser le reste en friche temporaire (où
les insectes peuvent terminer leur cycle vital
et les plantes monter en graines)
S'abstenir d’utiliser des produits chimiques
pour éliminer les plantes difficiles à extirper
S'abstenir d’utiliser tout fertilisant, sauf dans
des cas exceptionnels (prairies et pâturages
fumés par tradition)
Effectuer les travaux d'entretien des mares,
des haies, des associations forestières, des
terres incultes, des gravières, etc. en hiver,
hors de la période de nidification
Utiliser judicieusement l'herbe et le bois
coupé (litière, fourrage, compost, tas servant
de refuges, semences, bois de chauffage);
ne pas brûler sur place
Ne pas brûler l'herbe, les roseaux et les
buissons
5.2011 – Protection des biotopes – Page 16
Pour de grandes surfaces, il faut des motofaucheuses spéciales. L'herbe coupée sert
de litière ou est compostée.
La présente documentation ne peut pas fournir
de recette d'entretien universelle, vu la diversité
des habitats dans le canton de Berne. De plus,
pratiquement chaque zone protégée a ses
particularités dont il faut tenir compte à l'entretien. Enfin, il existe une volumineuse documentation sur les soins et l'entretien des habitats
semi-naturels (voir bibliographie du présent
chapitre et des suivants). Voici quelques principes généraux à suivre.
Organisation de l'entretien
Aide-mémoire – Entretien des biotopes
L'entretien des réserves naturelles cantonales
relève de la responsabilité du Service de la
promotion de la nature. Celle-ci met au point les
plans d'aménagement et d'entretien et possède
son propre parc de machines et d'outils. Les
exécutants sont les responsables des réserves,
les gardes-faune et surtout les surveillants
volontaires. Une aide importante est fournie
pendant plusieurs semaines ou mois par les
personnes qui accomplissent leur service civil.
L'exploitation agricole extensive vaut également
aujourd'hui comme entretien protégeant la
nature.
Préparation
 Schéma de protection de la réserve naturelle
(s'il existe)
 Plan d'entretien avec liste des mesures
 Information du public, des propriétaires
fonciers et des exploitants
 Organe directeur (avec remplaçants)
 Programme de travail
(quoi? où? comment? qui? quand?)
 Désignation des chefs de groupe
 Personnel d'entretien
(employés communaux, agriculteurs,
forestiers, bénévoles des associations,
écoles, etc.)
 Acquisition des outils et des machines
(par l'intermédiaire de la commune, des
associations, des entreprises, des
participants, éventuellement du canton)
 Utilisation des produits (coupés)
 Transports des personnes et du matériel
 Repas
 Prévention des accidents
(dispositifs de sécurité, matériel sanitaire)
 Assurance-accidents
 Financement (commune, associations,
contributions du canton)
L'entretien des réserves naturelles locales est de
la compétence des communes. L'aide-mémoire
ci-contre peut être de quelque utilité.
Contrats d'entretien
On devrait autant que possible laisser aux agriculteurs locaux le soin d'exploiter les pelouses
sèches, les prairies humides, les surfaces à
litière, les pâturages, etc. et d'en assurer l'entretien par contrat. Les exploitants qui, par souci
de garantir la protection visée, limitent leur
exploitation ou assurent une prestation sans
avantage lucratif, ont droit à une juste compensation (art. 18c LPNP).
L'entretien par l'agriculteur est souvent une
meilleure solution que d'acquérir des engins et
de faire exécuter l'entretien de la réserve par
des bénévoles ou professionnels. L'agriculteur
possède en général les outils et machines
nécessaires, sait s'en servir et les entretenir, et
peut, en outre, utiliser la récolte judicieusement
comme litière ou comme fourrage.
La section "Conservation des biotopes" donne
un aperçu des différents types de contrats. Les
détails sur les contributions à l'exploitation et leur
financement se trouvent au chapitre "Protection
des biotopes dans l'agriculture".
5.2011 – Protection des biotopes – Page 17
Exécution
 Entretien préalable avec les chefs de groupes
 Contrôle des outils et des machines à la
livraison
 Point de rencontre: accueil, information,
motivation, liste de présence
 Formation de groupes de travail et remise
des outils
 Dispositif de sécurité
 Exécution selon le programme de travail
avec pauses-repas
 Utilisation des produits
 Contrôle des outils et des machines à la fin
du travail, remise des outils et des machines
 Remerciements aux participants
Travaux ultérieurs
 Procès-verbal d'entretien, schémas
 Décompte
 Eventuellement documents photographiques
 Eventuellement publication dans le journal
local
Aménagement des biotopes
En aménageant de nouveaux étangs, on
revalorise le paysage d'un point de vue
écologique et on contribue à la mise en
réseau des biotopes.
L'aménagement de biotopes est le troisième
principe qui régit le travail de protection de la
nature du canton de Berne. La disparition des
habitats et le recul des espèces constatés dans
de nombreuses régions (voir chapitre "Protection
des espèces") sont autant d'éléments qui
prouvent que conservation et entretien des
habitats naturels existants ne suffisent plus. Il
faut améliorer de nombreux biotopes en prenant
des mesures d'aménagement ciblées, et même
rétablir l'état d'origine si nécessaire. La création
de nouveaux biotopes proches de l'état naturel
et leur mise en réseau permettent de valoriser
les sites ayant perdu leur aspect naturel.
Mesures d'aménagement








Revalorisation et recréation de biotopes

Les possibilités de valoriser, de rétablir et de
créer des biotopes sont tout aussi grandes
dans l'agriculture que dans les agglomérations.
La régénération et la création de biotopes
s'appuient sur les mêmes bases légales que la
compensation écologique des surfaces d'exploitation intensive, pour lesquelles on peut souvent
obtenir des contributions (voir chapitre "Protection des biotopes dans l'agriculture"). Cette tâche
est axée sur le modèle des réseaux de biotopes
qui sera présenté à la fin du chapitre.

5.2011 – Protection des biotopes – Page 18




Reconstitution d'anciennes prairies humides
et sèches (débroussaillement)
Régénération de ruisseaux non canalisés
(lits proches de l'état naturel, plantations
sur les berges)
Remise en état naturel de ruisseaux
canalisés
Création d'étangs et d'autres biotopes
aquatiques (excavations, amenée d'eau)
Valorisation des lisières de forêts
Plantation de nouvelles haies
Plantation d'arbres isolés et de groupes de
buissons (biotopes-relais)
Extensification de prairies grasses
Valorisation et plantation de vergers à
hautes tiges
Création de zones tampons le long des
ruisseaux, des forêts, des haies, etc.
Aménagement de bords de champs
Reconstitution de sentiers champêtres verts
avec revêtement naturel
Création de stations rudérales
(installations industrielles, installations de
transports, terrains vagues)
Création de niches écologiques pour les
animaux (amas de pierres et de branches,
cavités, niches dans les bâtiments, etc.)
Les publications mentionnées indiquent aussi
les endroits où l'on peut se procurer la flore indigène, arbres, buissons, plantes vivaces, plantes
des marais et plantes aquatiques, semences et
graines. Le Centre Romand d'Education à l'Environnement du WWF Suisse à Yverdon-les-Bains
(Schweizerisches Zentrum für Umwelterziehung,
Zofingen) publie une liste complète des produits.
Aménagement de réserves naturelles
Les bancs de gravier sont des stations rudérales
importantes: en l'absence d'une dynamique
naturelle, il faut veiller à rétablir périodiquement
leur état primitif.
Projets d'aménagement
La planification et la réalisation de projets
concrets d'aménagement nécessite un plan
assorti d'une liste des mesures. Les mesures
d'aménagement font en général l'objet d'une
opération unique, qui est relayée par un entretien
régulier (voir section "Entretien des biotopes").
De très nombreux ouvrages ont paru ces
dernières années sur l'aménagement, la création
et la mise en réseau d'habitats semi-naturels.
Ils présentent en détail la planification, l'aménagement, les méthodes, le matériel, l'entretien,
les soins, les coûts, etc. Le présent chapitre
ainsi que les suivants présenten une sélection
des publications les plus importantes (voir
bibliographie).
5.2011 – Protection des biotopes – Page 19
Il est souvent nécessaire, même dans les
réserves naturelles, de prendre des mesures
d'aménagement pour valoriser ou reconstituer
des biotopes. Les mesures suivent alors les
objectifs de protection et de développement
du site (voir section précédente). Il s'agit d'une
manière générale d'arriver à une base optimale
du développement souhaité pour une zone
protégée. Il suffit souvent d'améliorer l'état
du biotope (p.ex. débroussailler des prairies
sèches), et dans de nombreux cas, on essaie
de rétablir l'état d'origine au prix de maints
efforts (p.ex. créer des stations humides).
Mise en réseau des biotopes
Meienriedloch, réserve naturelle d'une grande
étendue, est un noyau indispensable du réseau
des biotopes.
Réseaux de biotopes
Les habitats semi-naturels ne doivent pas être
isolés dans le paysage. Il faut en effet assurer
les liaisons écologiques entre les habitats et
l'échange génétique entre les espèces. Les
biotopes doivent former un système d'interconnexion varié et harmonieux d'espaces vitaux
dans le paysage. Le concept de réseau de
biotopes qui régit actuellement l'ensemble de la
protection de la nature a déjà été présenté dans
de nombreuses publications voir bibliographie).
En voici un résumé:

Iles: les habitats naturels et semi-naturels
d'une certaine surface sont les noyaux du
réseau de biotopes: terrains secs, zones
humides, marais, prairies irriguées, prairies
grasses riches en espèces, ruisseaux,
berges, friches, vergers à hautes tiges,
bosquets, surfaces boisées semi-naturelles,
etc. Ils devraient exister en nombre suffisamment grand. Leur richesse en espèces
constitue le véritable réservoir d'un site.

Corridors de déplacement: les surfaces de
biotopes doivent être reliées entre elles. Des
surfaces longues, larges de quelques mètres
seulement, conviennent très bien: talus,
terrasses, lisières de champs et de prairies,
bandes tampon, bandes enherbées au bord
des champs labourés, etc. Ces corridors permettent à beaucoup d'espèces animales et
végétales de migrer ou de se réacclimater. Ils
favorisent aussi les indispensables échanges
d'espèces entre les biotopes.

Biotopes-relais: dans les endroits où les
liaisons continues ne sont pas possibles ou
dans ceux qui contiennent des barrières
infranchissables comme des routes, ce sont
les petits éléments isolés comme les arbres,
les groupes de buissons qui assument la
fonction de relais et permettent ainsi à
beaucoup d'animaux (p.ex. oiseaux) de
migrer par "petits sauts". Ils leur servent
aussi de couvert ou d'abri, ou de perchoir
pour les rapaces.
Objectifs





Assurer une protection suffisante des
espèces et des biotopes
Diminuer l'isolement spatial
Favoriser les liaisons entre les habitats,
l'expansion des espèces et l'échange
génétique
Aider les fonctions de stabilisation écologique
du paysage (réserves d'auxiliaires, diminution
de l'érosion, protection contre le vent, microclimat, régulation du régime des eaux, etc.)
Valorisation du site (fonction de délassement)
5.2011 – Protection des biotopes – Page 20
Réseau de biotopes: les biotopes dignes de protection des réserves naturelles et les surfaces de
compensation écologique en exploitation extensive constituent les véritables îlots biotopiques. Les
liaisons écologiques entre les habitats et l'échange génétique se font par les corridors de déplacement
(éléments naturels linéaires comme les haies) et les relais (éléments semi-naturels en forme de points
comme les arbres isolés). Graphique: D. Forter, SPN.
5.2011 – Protection des biotopes – Page 21
Surveillance des réserves
naturelles
La surveillance des réserves naturelles, une
tâche variée.
Le surveillant de réserves naturelles
La surveillance des réserves naturelles d'importance cantonale est assurée par le canton (voir
chapitre "Service de la promotion de la nature").
La surveillance des réserves naturelles locales
est de la compétence des communes. Il peut leur
être utile de coopérer avec les sections locales
des organisations privées de protection de la
nature. Il est conseillé de désigner aussi un
surveillant des réserves naturelles locales, qui
peut surveiller plusieurs petites zones proches
les unes des autres. Il est recommandé de faire
confirmer la fonction de surveillance par une
carte de légitimation établie par l'autorité
communale compétente.
Procès-verbal de surveillance



Journal de surveillance
Procès-verbal d'entretien
Observations biologiques (procès-verbal
irrégulier des observations faites sur la
faune et la flore).
5.2011 – Protection des biotopes – Page 22
Les tâches du surveillant de réserves naturelles
sont indiquées dans le plan de gestion et
inscrites dans un cahier des charges. Par
l'exemple, l'information et au besoin par des
avertissements, le surveillant veille d'abord à
ce que chacun respecte les prescriptions et
à ce qu'il n'advienne aucun dommage. A cette
fin, il fait des rondes quotidiennes à intervalles
irréguliers et à des heures différentes. Ce n'est
que dans les cas graves que le surveillant peut
porter plainte ou aviser les autorités compétentes.
Ses tâches ne consistent toutefois pas simplement à surveiller, mais aussi à donner des
renseignements et des conseils aux exploitants
et aux propriétaires de zones protégées, et à leur
servir d'intermédiaire et de contact. Il accomplit
de petits travaux d'entretien (p.ex. réparer le
marquage), tient les journaux de surveillance,
rédige les procès-verbaux d'entretien et
d'observation, et aide, si possible, à élaborer
les plans de gestion et à contrôler les résultats.
Surveillance des biotopes
Des échantillons d'eau sont prélevés pour
analyser et évaluer l'évolution d'un biotope.
Un biotope évolue selon ses caractéristiques
naturelles (géologie, sol, climat, régime des
eaux, etc.) et souvent aussi en fonction des
interventions humaines (entretien, dommages).
La surveillance de cette évolution se fait par des
analyses périodiques (bio-monitoring). Pour
vérifier si les objectifs visés sont effectivement
atteints, un contrôle périodique des résultats,
ou plus exactement des effets, est nécessaire.
Chaque plan de gestion pouvant avoir des
effets imprévisibles ou comporter des erreurs, le
contrôle des effets permet une détection précoce
et une adaptation des mesures en temps utile.
La surveillance des biotopes suit une méthode
et une organisation prévues dans le schéma
de protection des réserves naturelles. Toute
modification flagrante peut être remarquée et
signalée par des profanes intéressés, souvent
des auxiliaires bénévoles. Ces indications
suffisent à assurer la surveillance de base tant
que les relevés n'exigent pas de faire appel à
des spécialistes, qui procéderont alors à une
étude scientifique.
5.2011 – Protection des biotopes – Page 23
Bio-monitoring et contrôle des effets




Surveillance de base simple
(procès-verbaux d'observation simples et
réguliers et recensement de la flore et de
la faune, avec plan)
Etude scientifique complémentaire
(recensements réguliers, surveillance de
l'évolution des espaces vitaux)
Documentation photographique
(prise régulière de photos à partir d’un point
fixe pour suivre les changements)
Contrôle des effets: détection et prise de
mesures adaptées
Information et canalisation
des visiteurs
Les panneaux de signalisation familiarisent le
visiteur – dès le premier coup d'œil – avec les
principales règles de comportement dans la
nature.
Ce sont précisément les sites et les réserves
les plus précieux qui attirent évidemment le plus
grand nombre de visiteurs. Les habitats seminaturels deviennent de plus en plus le but
d'excursions en fonction d'intérêts très divers.
Pour éviter une trop grande sollicitation de ces
lieux protégés, il faut donc inciter les visiteurs
à adopter un comportement responsable face à
la nature. Pratiquement, ceci peut se faire grâce
à des mesures de canalisation, des panneaux
d'information, des tables d'orientation et des
activités de relations publiques en général.
Matériel normalisé pour la signalisation des
réserves naturelles
Un groupe de travail intercantonal a mis au point
en collaboration avec l'OFEFP et la LSPN une
signalisation unifiée portant le logo bien connu
de la chouette et du trèfle. Ce matériel constitue
un label de garantie et de qualité et ne peut être
employé que dans les réserves naturelles
suisses. Les réserves du canton de Berne sont
signalées avec le même matériel. Entièrement
normalisé, il peut être augmenté à tout moment
grâce à sa conception modulaire. Il est en outre
vendu à un prix avantageux, car fabriqué en
série.
Les instructions de fabrication et de montage
peuvent être demandées au service de la
promotion de la protection de la nature ou à la
LSPN (voir bibliographie). Ces deux services
fournissent toutes autres informations et
indications pour commander les panneaux.
Les panneaux d'information favorisent la
connaissance et la compréhension de la nature.
5.2011 – Protection des biotopes – Page 24
La canalisation des visiteurs évite bien des
perturbations dans les réserves ou tout du moins
permet de les réduire au minimum. Ces mesures
doivent pouvoir être spontanément bien acceptées par le public. On installe donc le moins
possible d'obstacles et de barrages et lorsqu'ils
sont nécessaires, ils portent des explications
facilement compréhensibles. Il faut autant que
possible éloigner le public des surfaces sensibles et des zones centrales des réserves
naturelles.
Mesures de canalisation
Installer parkings, aires de jeux, aires de
pique-nique et de barbecue, etc. à une
distance suffisante à l'extérieur des zones
protégées
 Créer des points de concentration (disposer
l'information des visiteurs près de l'entrée
principale ou au bord de la réserve)
 Aménager de bons circuits avec des
dispositifs complémentaires (obstacles
naturels, haies, panneaux indicateurs)
 Empêcher le passage (de véhicules) par
des barrières ou fermer provisoirement des
chemins
 Restreindre temporairement les visites de
certaines parties de la réserve (p.ex. pendant
la nidification)
Empêcher tout risque de perturbations dans la
zone centrale (clôtures)

Les installations pour les visiteurs ont une double
fonction d'information et de canalisation.
Information des visiteurs
La signalisation sert avant tout à marquer les
limites et à signaler aux visiteurs les principales
règles de comportement dans la nature au
moyen de pictogrammes ou autres indications.
Il est possible d'employer d'autres moyens
pour une information plus complète sur un site
protégé. Bien placés, les dispositifs d'information
des visiteurs, tables d'orientation, pavillons,
sentiers éducatifs, etc. servent aussi à canaliser
les visiteurs et sont inclus dans la planification.
Supports d'information








Tables d'orientation avec plan et explications
Pavillons d'accueil avec tableaux
Points de vue, panoramas, postes
d'observation
Sentiers éducatifs (sentiers-nature),
dépliants ou panneaux d'information
Excursions guidées
Contact personnel avec le surveillant
Publications dans les différents médias
Conférences
Canalisation des visiteurs
5.2011 – Protection des biotopes – Page 25
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