bnp et probnp pour exclure une insuffisance cardiaque aiguë

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BNP ET PROBNP POUR EXCLURE UNE INSUFFISANCE CARDIAQUE AIGUË
Le diagnostic d’insuffisance cardiaque aiguë n’est pas
toujours facile à poser sur les seuls éléments cliniques. Le
dosage du peptide natriurétique de type B (BNP), du
peptide natriurétique pro Brain N terminal (NT proBNP),
ou encore du peptide natriurétique pro atrial (MRproANP)
est préconisé dans les guidelines internationaux comme
aide au diagnostic et à la prise en charge des insuffisances
cardiaques.
La Société européenne de cardiologie a défini en 2012 les taux de ces peptides, en deçà
desquels le diagnostic d’insuffisance cardiaque aiguë est peu probable. Il s’agit toutefois d’un
consensus fondé sur des avis d’experts. Et si le dosage des peptides natriurétiques est devenu
courant dans le cadre du diagnostic et du suivi de l’insuffisance cardiaque chronique, ce n’est
pas encore le cas dans le contexte de l’urgence. C’est pourquoi une équipe du Royaume-Uni a
voulu savoir si les seuils définis étaient réellement fiables dans ce contexte. Pour cela, les
auteurs ont analysé 37 essais réalisés dans des services d’urgence et évaluant la fiabilité des
seuils établis pour le BPN, leNTproBNP (ou le MRproANP).
L’analyse confirme les bonnes performances des peptides natriurétiques pour exclure le
diagnostic d’insuffisance cardiaque aiguë. Les valeurs-seuils recommandées de 100 ng/l pour
le BNP et 300 ng/l pour le NTproBNP, ont une sensibilité de 0,95 et 0,99 respectivement et une
valeur prédictive négative de 0,94 et 0,98. Ce qui signifie qu’utilisés en tests d’exclusion, ces
dosages sont très fiables, ne laissant passer qu’un nombre insignifiant d’insuffisances
cardiaques. Il ne semble pas exister de différence significative dans la sécurité diagnostique
qu’offrent les deux types de peptides. Le MRproANP, au seuil de 120 pmol/l a lui aussi une
bonne sensibilité et une valeur prédictive négative élevée, mais le faible nombre d’études qui lui
sont consacrées interdit toute conclusion formelle.
Les symptômes de l’insuffisance cardiaque aiguë ne sont pas toujours spécifiques et le
diagnostic est parfois difficile avec des délais d’obtention d’autres examens paracliniques plus
longs. La mortalité reste élevée, d’environ 25 % sur 1 an. L’utilisation précoce du dosage des
peptides natriurétiques permet d’éliminer rapidement le diagnostic en cas de négativité ou au
contraire engagera, en cas de positivité, à réaliser rapidement des examens complémentaires
pour confirmer le diagnostic d’insuffisance cardiaque ou rechercher une autre cause possible
d’élévation des peptides natriurétiques (embolie pulmonaire, sepsis, insuffisance rénale, par
exemple).
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Les auteurs précisent toutefois que, comme toujours, l’examen clinique est essentiel avant de
réaliser les dosages. Si la clinique est hautement suggestive d’une insuffisance cardiaque ou au
contraire tout à fait évocatrice d’un autre type de diagnostic, il ne sera nullement nécessaire de
les réaliser.
Leur utilisation dans ce contexte dépend évidemment de la capacité du laboratoire de les
réaliser dans un délai compatible avec le besoin clinique
Roberts E et coll. : The diagnostic accuracy of the natriuretic peptides in heart failure:
systematic review and diagnostic meta-analysis in the acute care setting. BMJ 2015; 350: h910.
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