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Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles
19ème Edition - 2008
Histoplasmose
CIM-9 115 ; CIM-10 B39
CCDM19: M. Brandt
Deux mycoses, cliniquement différentes, sont appelées du même nom d’histoplasmose parce que
leurs agents pathogènes causals ne peuvent pas être morphologiquement distingués quand ils sont
cultivés sous forme moisissure sur milieu de culture. Une information détaillée est donnée pour
l’infection due à Histoplasma capsulatum var. capsulatum et un bref résumé pour celle due à H.
I. Infection par histoplasma capsulatum
CIM-9 115.0 ; CIM-10 B39.4
(Histoplasmosis capsulate, histoplasmose due à H. capsulatum var. capsulatum, histoplasmose
américaine)
1. Identification
Mycose systémique de gravité variable allant de l’absence de symptôme à une maladie
autolimitée mineure jusqu’à une maladie engageant le pronostic vital. La lésion primaire est
habituellement localisée dans les poumons. Même si l’infection est courante, la maladie clinique
ouverte ne l’est pas. Cinq formes cliniques sont reconnues :
1) Asymptomatique : L’individu réagit lors d’un test cutané à l’histoplasmine (ce réactif n’est plus
disponible sur le marché).
2) respiratoire aigüe : Varie d’une maladie respiratoire d’intensité moyenne à une incapacité
temporaire avec malaise général, fièvre, frissons, céphalée, myalgie, douleurs thoraciques et toux
non productive, occasionnellement un érythème multiforme et un érythème noueux. De petites
calcifications multiples et dispersées dans les poumons, les ganglions hilaires, la rate et le foie
peuvent être des symptômes tardifs.
3) histoplasmose aigüe disséminée : Avec fièvre affaiblissante, symptômes gastro-intestinaux, signes
de myélotoxicité, d’hépatosplénomégalie, de lymphadénopathie et une progression rapide ; le
plus fréquent chez les nourrissons et les jeunes enfants ainsi que chez les patients immunodéprimés
comme les cas de SIDA. Habituellement mortel si non traité.
4) Maladie chronique disséminée : Avec fièvre intermittente de faible intensité, perte de poids,
faiblesse, hépatosplénomégalie, anormalités hématologiques légères et manifestations focales de
maladie, par ex. endocardite, méningite, ulcères de la muqueuse buccale, du larynx, de l’estomac
ou des intestins et insuffisance surrénalienne (maladie d’Addison). La progression subaigüe de la
maladie prend 10 à 11 mois et est habituellement mortelle sans traitement.
CIM-9 115 ; CIM-10 B39
©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés.
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capsulatum var. duboisii.
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5) forme chronique pulmonaire : Ressemble cliniquement et radiologiquement à une tuberculose
pulmonaire chronique avec cavitation ; se produit le plus souvent chez des hommes d’âge moyen
a mur avec emphysème sous-jacent. Progresse sur des mois voire des années avec des périodes de
quiescence et parfois des rémissions spontanées.
Le diagnostic clinique est confirmé par culture, sonde ADN ou en visualisant le champignon au
Giemsa ou coloration de Wright sur des frottis d’exsudat, de moelle épinière, de crachat ou de
sang. Démontrer la présence du champignon dans des biopsies d’ulcère, du foie, de la moelle
épinière, de nodule lymphatique ou des poumons fait appel à des colorants particuliers. La
sérologie s’est révélé être un outil vital pour le diagnostic d’infections par H. capsulatum. Le test
d’immunosérologie est le plus spécifique et le plus fiable des tests sérologiques disponibles.
L’antigène M est détecté chez plus de 80% des personnes après exposition au champignon. Une
augmentation de la fixation du complément dans une paire de sérums se produit tôt lors de
l’infection aigüe ; un rapport de titres de 1:32 ou plus suggère une maladie active. De faibles taux
d’anticorps par fixation du complément sont détectés dans environ 10% des individus sains résidant
en région endémique. Des faux-négatifs sont courants, en particulier chez les patients infectés par
le VIH et une sérologie négative n’exclut pas le diagnostic. La détection d’antigènes dans le sérum
ou l’urine est utile pour le diagnostic et pour suivre les résultats du traitement contre l’histoplasmose
disséminée. Cependant, il existe un fort degré de réactivité croisée chez les patients infectés par
Blastomyces dermatitidis, Paracoccidioides brasiliensis et Penicillium marneffei.
2. Agent infectieux
Histoplasma capsulatum (Ajellomyces capsulatus), un champignon dimorphique existant sous forme
de moisissure dans le sol et de levure chez l’animal et dans le tissu humain.
3. Prévalence
Des infections se produisent habituellement dans des foyers géographiques couvrant de larges
régions des Amériques, d’Afrique, de l’est de l’Asie et de l’Australie ; rare en Europe. Une
hypersensibilité à l’histoplasmine (fabrication discontinuée) indique un antécédent d'infection et a
été remarqué chez plus de 80% de la population dans certaines parties de l’est et du centre des
USA. La maladie clinique est moins fréquente, la maladie progressive est rare. La prévalence
augmente de l’enfance à 15 ans , la forme pulmonaire chronique est plus courante chez les males.
Des épidémies se sont produites en zones endémiques chez des familles, des étudiants, des
travailleurs exposés à des oiseaux, des poulets ou des excréments de chauve-souris ou à du sol
contaminé récemment travaillé.
Une histoplasmose se produit chez les chiens, chats, bovins,
chevaux, rats, mouflettes, opossum, renards et autres animaux, avec un tableau clinique souvent
comparable à celui chez l’humain.
4. Réservoir
Le sol contenant beaucoup de matières organiques et des fientes d’oiseaux laissées en l’état, en
particulier à proximité et dans de vieux poulaillers, les grottes à chauve-souris et autour des perchoirs
à pigeons, merles noirs et étourneau sansonnet.
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5. Mode de transmission
Le champignon croit dans le sol et produit des microconidies et des conidiophores tuberculés
(macroconidies) ; l’infection provient de l’inhalation de microconidies en suspension dans l’air. La
transmission de personne à personne ne peut se produire que si du tissus infecté est inoculé à une
personne saine.
6. Période d’incubation
Des symptômes apparaissent dans les 3 à 17 jours après exposition mais ce temps pourrait être plus
court en cas d’exposition importante, couramment, 10 jours.
7. Période de contagion
Pas de transmission de personne à personne.
8. Prédisposition
La prédisposition est générale. Des infections silencieuses sont courantes dans les zones endémiques
et se traduisent généralement par une augmentation de la résistance à l’infection. Peut être une
infection opportuniste chez un hôte dont l’immunité est compromise.
9. Méthodes de contrôle
A. Mesures préventives
Minimiser l’exposition à la poussière dans un environnement contaminé comme les poulaillers et le
sol alentours. Asperger d’eau ou d’huile pour réduire la quantité de poussière ; utiliser des masques
protecteurs.
B. Contrôle du patient, des contacts et de l'environnement immédiat
1) Notification de cas à l'autorité sanitaire locale : Dans certaines zones endémiques et dans de
nombreux pays, pas de notification, classe 3 (voir Déclaration).
2) Isolement : Non applicable.
3) Désinfection concomitante : Des crachats et des objets souillés ceux-ci ; désinfection terminale.
4) Quarantaine : Non applicable.
5) Vaccination des contacts : Non applicable.
6) Enquête sur les contacts et la source de l'infection : La maison et les contacts au travail pour des
preuves d’infection d’une source environnementale commune.
7) Traitement spécifique : L’itraconazole est approuvé pour l’histoplasmose pulmonaire et
disséminée chez les patients non infectés par le VIH. Pour les patients avec histoplasmose du SNC,
traiter à l’amphotéricine B suivie par l’itraconazole pendant 1 an jusqu’à disparition des anormalités
du SNC.
C. Mesures épidémiologiques
L’existence d’un groupe de cas de maladie pulmonaire aigüe dans ou hors d’une zone
endémique, en particulier avec un historique d’exposition à la poussière dans un espace fermé
(grottes ou site de construction) doit faire suspecter l’histoplasmose. Des sites suspects comme des
greniers, caves, grottes ou sites de construction avec de grandes quantités de fientes d’oiseaux ou
de déjections de chauve-souris doivent être analysés.
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D. Conséquences pour la gestion de catastrophes
Aucune. Danger potentiel si de larges groupes, particulièrement de zones non endémiques, sont
forcés de traverser, vivre dans ou retourner le sol dans des zones où la moisissure est présente.
E. Mesures internationales :
Aucune.
II. Histoplasmose due à duboisii
CIM-9 115.1 ; CIM-10 B39.5
(histoplasmose due à H. capsulatum var. duboisii, histoplasmose africaine)
Cette histoplasmose se présente habituellement comme un granulome subaigu de la peau ou de
l’os. L’infection, habituellement localisée, peut se disséminer dans la peau, le tissu sous-cutané, les
nodules lymphatiques, les os, les articulations, les poumons et les viscères de l’abdomen. La maladie
est plus courante chez les males et peut se produire à tous âges, mais particulièrement vers la
20aine. Jusqu’à présent, la maladie n’a été notifiée qu’en Afrique et à Madagascar. Le diagnostic
s’effectue par culture ou démonstration de la présence des levures H. capsulatum var. duboisii dans
les tissus par frottis ou biopsie. Ces cellules de levure sont beaucoup plus grosses que celles de H.
capsulatum var. capsulatum. La prévalence réelle de H. duboisiii, son réservoir, son mode de
transmission et sa période d'incubation sont inconnus. Non communicable de personne à personne.
Le traitement est le même que pour l’histoplasmose due à H. capsulatum.
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