Séminaire Henri Cartan J. D IXMIER Homologie et cohomologie singulières Séminaire Henri Cartan, tome 1 (1948-1949), exp. no 5, p. 1-8. <http://www.numdam.org/item?id=SHC_1948-1949__1__A5_0> © Séminaire Henri Cartan (Secrétariat mathématique, Paris), 1948-1949, tous droits réservés. L’accès aux archives de la collection « Séminaire Henri Cartan » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/legal.php). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques http://www.numdam.org/ Séminaire H. CARTAN 5-01 E.N.S., 1948/49. Topologie algébrique. HOMOLOGIE ET COHOMOLOGIE (Exposé SINGULIÈRES. DIXMIER, le 20.12.1948, complété par H. CARTAN). fait par Changement de notation : dans un complexe simplicial sous-complexe L , le groupe des chaînes relatives graphe 6) sera désormais noté C(K mod L) pour éviter pe d’homologie correspondant sera noté H(K mod L) . et la cohomologie relatives (exposé 4, paragraphe et H (K mod L) . un K où l’on considère C(K/L) exposé 2, paragrou- haines 5) : on écrira (K mod L) l.- Chaînes singulières, homologie singulière. Rappelons (exposé 1, paragraphe 1) qu’un simplexe euclidien de dim. p a été canoniquement identifié à un sous-espace d’un cube de dim. p+1 ~ à savoir le sous-espace dos systèmes de nombres réels (03BBo,...,03BBp) tels que 03BBi 0 , = 1 ; c’est un espace topologique muni également d’une structure linéai- 03A3i 03BBi re-affine. Un tel simplexe est "ordonné" par la relation d’ordre des indices 0.....p Ào ...../BP . des variables E Soit alors topologique quelconque. Un simplexe singulier (ou "simplexe continu") de dimension p de l’espace E est, par définition, une application continue (non nécessairement biunivoque) d’un simplexe euclidien ordonnée de dimension p ~ dans l’espace E. C’est donc une fonction continue x , à valeurs dans E ~ de 1 . L’égalité de deux simplexes p+1 variables ~. ~. 0 telles que ~. À . singuliers de même dimension se définit par l’identité des fonctions. Un simplexe singulier de dimension 0 s’identifie à un point de l’espace E . On appelle support d’un simplexe singulier x l’ensemble des valeurs de la fonction un espace = c’est x(A ~...~X) : Soit que 0 tels que dans cet rons x x i un p . A. 0 = un sous-ensemble compact de simplexe singulier La restriction de la fonction est une fonction des ordre ; c’est donc x . Le support de Soit, pour de dimension chaque un entier p ~.l ~ et x(03BBo,...,03BBp) i un aux est contenu S entier tel systèmes p P simplexe singulier p ~,0 ~ E. de dim. dansle support (E) p-1 , de que nous (/B. ) prises note- x. le groupe libre ayant pour base simplexes singuliers de dim, p de l’espace E ; les éléments de s’appellent chaînes singulières (de dim, p ) de l’espace E ; ce sont les combinaisons linéaires finies, à coefficients entiers, de simplexes singuliers l’ensemble des S (E) . (de dim. gradué. E . Le groupe S(E) ? somme directe des On y définit un opérateur de dérivation (5 ~ appelé p) suivante : si c~x = ôx = 0 ; S p {E) ! de si est x est x ~_ un un bord, est est de degré -1 , groupe de la manière simplexe singulier de dim. 0 (point de E ), simplexe singulier de dim. p ~ 1 , on pose L’endomorphisme d un on pose et il satisfait bien i==0 a ôô = (3 . support d’une chaîne singulière est, par définition, la réunion des supports de ceux de ses simplexes dont le coefficient n’est pas nul. C’est un ensemble com act. Si x est une chaîne singulière, le support de ôx est contenu dans le support de x . Muni de sa graduation et de l’endomorphisme c~ ~ le groupe S(E) est un groupe gradué à dérivation, auquel on peut appliquer les notions de l’exposé 2 (paragraphe 4). On obtient ainsi le groupe d’homologie sin ulière de l’espace E ! noté H(E) . C’est un groupe gradué ; le groupe d’homologie singulière pour la Le . dimension p se note H Interprétation de P (E) . H (E) c’est le du groupe libre ayant pour base l’ensemble des points de E 9 par le sous-groupe des bords des simplexes singuliers de dimension 1 . Or appelons composante connexe d’un point M de E l’ensemble des points P de E qui peuvent être joints à M par un "arc", c’est-à-dire tels qu’il existe un simplexe singulier de dim, 1 dont le bord soit la différence entre le point P et le point M . L’ensemble des composantes connexes des points de E constitue une partition de E , et le groupe d’homologie Ro(E) , pour la dimension 0 ~ s’identifie au groupe libre ayant pour base l’ensemble des composantes connexes de E . Ainsi l’homologie pour la dimension 0 est liée aux propriétés de connexion (par arcs) de l’espace E . s quotient complexe simplicial localement fini, et K l’espace topologique (localement compact) qu’il définit (exposé 1) , On définira plus tard un isomorphisme (canonique) de H(K) (groupe d’homologie simpliciale du complexe K ) sur H(K) (groupe d’homologie singulière de l’espace K ). Il en résultera que H(K) est un invariant topologique de l’espace K. Soit K un ~~ ,.,,, 2.- Cochaînes singulières, cohomologie singulière. Soit Y un groupe abélien donné une fois pour toutes (cf. exposé 4). Hom(S(E),03B3) Le groupe n’est à craindre. On bigüité S*(E,03B3) , noté sera S*(E) simplement ou aucune am- singulières le groupe des cochaînes l’appelle si de l’espace E (à valeurs dans y ). Il s’identifie au groupe des fonctions de simplexes singuliers, à valeurs dans v . D’après l’expose 4, paragraphe 2, S (E) dérivation $ l’opérteur de dérivation 8 , transposé de c~ , s’appelle cobord. Une cochaine de degré p (fonction f des simplexes singuliers de dimension p ) a son cobord ~f qui est une fonction des est un groupe gradué de dim. p+1 simplexes sing, à donnée par la formule Le groupe dérive de (relativement à y ) E pace degré s’anpelle se p mension et note groupe de composante sa cohomologie singulière homogène E de de de pour la di- p . Les cochaînes de valeurs degré Les dans ~ . s’identifient 0 degré de cocycles connexe pe de pour la dimension cohomologie valeurs aux fonctions d’un constantes sur 0 point de degré s’identifie au chaque composante à E , sont les fonctions constantes 0 E. Tout cobord de de chaque composante (à H~~E, ) p note se singulière de cohomologie groupe sur étant nul, le grou- 0 groupe des fonctions connexe de E . complexe simplicial localement fini, on définira plus tard un isomorphisme canonique H*(K) ~~ H (K) du groupe de cohomologie singulière de l’espace K sur le groupe de cohomologie simpliciale du complexe K . Si Ce et gie K est un qui a été dit (exposé 4, paragraphe 4) sur 1’accouplement entre homolocohomologie vaut pour l’homologie et la cohomologie singulières. 3.- Structure multiplicative. complexe simplicial (exposé 4, paragraphe 8), cochaines une multiplication, lorsque 03B3 est produit d’une cochaîne singulière de degré p Comme pour les cochaînes d’un on peut définir dansl’ensemble un anneau. Il suffit de définir le des et d’une cochaîne degré cela, associons simplexe singulier x’ , x(03BBo,...,03BBp+q ) aux simplexe singulier x" , aux de degré systèmes cochaîne de ~~. ~ degré tels que p et de g sera une cochaîne singulier x singulière de de dimension dim. p , obtenu par restriction de la fonc- (X. ) systèmes de q ~ qui à chaque simplexe p+q. Pour p+q , le tion singulière tels que 03BBi = 0 i > pour p ; et le dim, q ! obtenu par restriction de la fonction À. = une 0 pour cochaîne de i p . Cela degré étant, q, leur si produit f est sera x une la cochaîne h ~ fonction des h(x) le ce qui devient été dit a dim. p+q , définie par de f(x’) g(x") , du second membre s’entendant produit Tout = simplexes sing, un anneau au sens de la multiplication (exposé 4, paragraphe 8) peut se répéter dans l’an- ici : gradué à dérivation, qui satisfait notaient à 6(fg) = (notations + de l’exposé 4, paragra- phe 8). est muni d’une structure d’anneau Donc singulière On l’espace de phisme H~ (~i~ ~ relativement à l’anneau E, est K que si verra H*(K) gradué : un est anneau de cohomoloie y . complexe simplicial localement fini, l’isomoraussi un isomorphisme pour la structure multipli’ cative. 4. Effet d’uneapplicationcontinue. E’ topologiques, cp une application continue de E dans E’ . Si x est un simplexe singulier de l’espace E, l’application composée ox est un simplexe singulier de l’espace L’application -wa x 03C6 ox de l’ensemble des simplexes singuliers de E dans l’ ensemble des simplexes singuliers de E’ définit, par linéarité, un homomorphisme f de On en déduit S(E) dans S(E’ ) . C’est un homom, permis, un homom, f du groupe d’homologie singulière H(E) dans le groupe d’homologie Soient E et deux espaces * s singulière H(E’ ) . Propriété évidente c’e transitivité, dans le cas de 3 espaces E , Et, E" , d’une application continue 03C6 de E dans E’ , d’une applic. conde E dans tinue 03C8 de E’ dans E" , et de l’application composée 03C8 o 03C6 E" . L’homomorphisme transposé mis, et c’est un f* de {3 (E’ ) homom, d’anneau. Il définit dans S*(E) est un homom, per- f~ de l’anneau cohomologie singulière un homom. mologie singulière H*(E’) dans l’anneau de a le diagramme de compatibilité relatif à l’accouplement de cohoOn 5.- Homologie et cohomologie relatives. Soit être F fermée un sous-espace un sous-groupe le support S(E C’est et un groupe d’homologie s’appellora Hom(S(E Le groupe groupe s’annulent sur mod les singulièrede S*(E noté F),~) , S~{E,~) : de permis à dérivation. Son groupe dérivé gradué groupe notera F?~) , le sous-groupe des cochaînes dont le simplexes singuliers notera se module F . E H(E mod F) module F . E mod se dcnt E sig. de F . Le groupe quotient S(E)/S(F) le groupe des chaînes singulières de s’appellera et s’identifie à le sous-groupe des chaînes S(E) : de est contenu dans F) mod (permis) pourra notamment singulières S(F) ouvert. Le groupe des chaînes ou F l’espace topelogique E ; de support s’identifie à singulières sous- un E de q-~. F . En est contenu dans outre, puisque S(F) est facteur direct de S{E) ~ on peut identifier mod F, ~ ) . On aura donc (cf. exposé ~~ paraau quotient de par graphe 7, et exposé 4, paragraphe 5) les deux suites exactes suivantes avec les En S*(E mod compatibilités d’accouplement qu’indique qui ce F) est fie à l’anneau cohomologie concerne les structures un ce diagramme. (si ~ est un S*(E) ; S*(F) multiplicatives sous-anneau, et même un idéal de s’identi- Deux des trois homom. de la suite exacte des groupes de quotient. sont des homomorohismes d’anneaux Remarque.- H(E F) mod H*(E et mod F) ne sont pas, en générale des inva- l’espace différence E--F , Par exemple, envisageons le F est le complémentaire d’un point Iw de E. Les groupes cas où H(E mod F) et H*(E mod F) expriment alors non des propriétés d’un espace réduit à un point I~~~ 3 mais des propriétés locales de l’espace ambiant E au voisinage du po5nt r-j ; on les appelle parfois groupe d’homologie (resp. de cohomologie) de E au point M. Lorsque E est une variété de dimension ’ nod F) est nul pour tout p ~ saufpour n , on verra plus tard que p = n (auquel cas il est isomorphe au groupe additifdes entiers). riante topologiques de H p (E Si dans E’ , et on a deux espaces E’ , qui applique on en H(E mod un E’ , et une sous-espace F de E et déduit des homomorphismes de F) dans H(E’ mod F’ ) , H(E) application continue 03C6 E dans dans un sous-espace H (E’ ) ~ H (F) Ces homom. donnent lieu au de E F’ de dans diagramme H (~‘’ ) , de compatibilités On des hcmonorphismes analogues (rosp. anneaux) de cohomologie. a 6.- Homologie et espèce. do deuxième cehomologie singulières et peur les groupes dicgrc.n;w;.e analogue un l’espace E soit localement compact. On va définir d’autres groupes d’homologie et de cohomologie, qui se réduiront aux précédents lorsque E est un espace compact. Supposons désormais était le groupe (E) entiers tous nuls sauf S Le groupe coefficients liers (de voici : un p) dim. une que de l’espace des combinaisons linéaires nombre E. C’est un fini, de tous les formelles, à simplexes singu- sous-groupe du groupe S (15) que combinaison linéaire à coeff. entiers des simplexes singuliers (de compact F de E , les coef- appartient à S si, pour tout ficients des simplexes singuliers dont le support rencontre F sont nuls sauf un nombre fini. Le support d’une chaîne singulière de deuxième espèce (élément est, par définition, la réunion des supports des simplexes singuliers dent le coefficient est ~ 0 ; c’est un ensemble fermé. dim. p) de On prendra garde La somme E (E) S que directe lières de deuxième notera de E. U2 , on compactes U2) pro-jective " tels H(E) , et l’espace en a dans des S (E mod p manière, et si effet s’appellera localement si un Son groupe dérivé le groupe d’homologie singu- compact E. homomorphisme canonique qp 12 mod U.) ; U.i) est on pour De la même compactes, défini de singumanière s’identifie canoniquement à la limite projective ("inverse limit’’) S (E nod U) , où U parcourt l’ensemble des complémentaires de Si " groupe libre. constitue le groupe des chaînes des lière de deuxième espèce tics un en espèce de E ; l’opérateur bord y est de S (E) un groupe gradué à dérivation. évidente, et fait (qui est gradué) se des groupes n’est pas, (E) par un définition, un élément de système d’éléments 03B1. 6- S i ait U. et U2 U2 , S*(E mod de (E p limite mod U.r) = sont des complémentaires s’identifie à un de parties sous-groupe de S~(E mod S*(E,03B3) ; qui s’identifient à des sous-groupes de 5 Ui,03B3) mod s’identifie à réunion. est la en do toutes les cochaînes : pe s’il existe le support no ,~ ~ (E~ ~ ~ d’anneau F compact un E de cochaîne une F tel que F. est muni structure de groupe à est dérivation, si f s’annule rencontre pas gradué groupes ces se notera . S*(E les de ("direct le. "limite inductive" U 2 ~~ ~ . gradué un anneau. un (E,03B3) , sous-groupe du grou- appartient à ~~(E,?~~ sur tout simplexe dont à dérivation et même Son groupe dérivé H*(E,03B3) s’appellera le groupe de cohomologie singulière de deuxième espèce de l’espace E (resp. l’anneau de cohom, sing, de deuxième espèce de E ) ; on l’appelle aussi le groupe de cohomologie compacte de E ; on verra plus tard pourquoi. On groupes On accouplement évident entre 5(E) et ~~ (E~x ~ ! donc d’homologie et de cohorologie de deuxième espèce : ~(E) a un verra K que, si est im complexe simplicial localement entre les et ’~~(E’,~~ . fini, canoniquement isomorphe au groupe de cohomologie des "cochaînes fi nies" du complexe K (cf. exposé 4, paragraphe 7), ou groupe de cohomologie compacte de K ; l’isomorphisme est d’ailleurs un isomorphisme pour la structure d’anneaux. Quant au groupe H(K) , il est canoniquement isomorphe au groupe d’homologie que l’on obtiendrait à l’aide des "chaînes infinies" du complexe est K ; le groupe d’homologie des chaînes infinies topologique do l’espace localement compact K . de K est donc un invariant - . complexe simplicial fini, et L un souscomplexe de K y le groupe d’homologiu relative H(K mod L) est canoniquement isomorphe au groupe d’homologie singulière de deuxième espèce de l’esnace mod le groupe de cohomologie simpliciale loc, compact K-L . De est canoniquement isomorphe au groupe de cohomologie compacte H* (K-L,03B3) . Ceci prouvera que H(K mod L) et H (A mod L) sont des invariants topclogiques de l’espace localement compact K-L , lorsque K est un complexe fini et L un sous-complexe de K . Ceci permettra aussi de déterles groupes d’homologie singulière de deuxième espèce miner, par On verra aussi que si sauf pour E E un dans E’ et est E’ n ils sont nuls pour toute dimension : p ~ n . = dans pacte de E’ de p E Soient de est ouverte de dimension d’une nue K E’ une deux espaces localement propre si sera partie compacte définit un compacts. Une l’image réciproque de homomorphisme E. Toute permis application conti- de toute application partie continue propre 5-08 un homomorphisme (E) permis dans dans (E’) . S* (E) , un On obtient aussi homomorphisme un homomorphisme H* (E’) de dans - (E~ . Si F sous-groupe dans F tout au et de est un fermé sous-espace (permis) de S (E) (il de E , le des éléments dont le (F) s’identifie support est contenu n’en serait pas de noins lorsque E est cohomologie relatifs de ainsi que des suites exactes au Mène, en générale si F était ouvert dans E , non conpact). On en déduit des groupes d’homologie deuxième espèce : H (E mod F ) et H*(E nod F,03B3), d’homomorphismes, .à la manière habituelle.