Définition et fréquence de l'allergie L’allergie une réaction exagérée de l’organisme face à une substance, appelée allergène, qu’il considère comme indésirable. Ces substances sont variables ; l’acarien est l’allergène le plus connu; suivent les pollens. 1 personne sur 5 est touchée par l’allergie au pollen et à peu près autant pour l’allergie aux acariens. D’autres substances comme le latex, les aliments comme le kiwi et des médicaments aussi sont susceptibles de provoquer une allergie. Fréquence L’allergie est fréquente. Elle se rencontre chez 20 % de la population française. D’autre part, l’étude ISAAC (étude sur la fréquence des maladies allergiques de l’enfant) a montré qu’en moyenne 16,7 % des adolescents français, âgés de 13-14 ans, sont sujets au rhume des foins. La rhinite est présente dans 28 à 78 % des cas chez l’asthmatique et seulement de l’ordre de 20 % dans la population générale. Les manifestations asthmatiques sont présentes dans la rhinite allergique dans 12 à 38 % des cas. Dans la rhinite chronique, 16,2 % de manifestations asthmatiques sont rencontrées contre 1 % dans la population générale. Une enquête, menée sur un échantillon de 10 038 sujets représentatifs de la population générale française, a évalué l’impact de la rhinite allergique. Elle est présente dans 30,7 % des cas, avec des différences régionales (26,1 % dans le sud-ouest, 37 % en région méditerranéenne). Les manifestations allergiques le plus fréquemment associées sont : l’asthme (25,8 % des cas), l’eczéma (14,3 %). Risque de devenir allergique selon les antécédents familiaux. Le risque de devenir allergique a été quantifié en fonction de l’existence d’une allergie chez l’un ou les deux parents. Parent allergique : 0 soit un Risque de 12,5 à 15 % Parent allergique : 1 soit un Risque de 25 à 40 % Parents allergiques : 2 soit un Risque de 50 à 65 % Parents allergiques : 2 + 1 membre proche de la famille, le risque augmente à 75 % Conséquences sur l’organisme Une altération significative de la qualité de vie et du sommeil est observée. Près de la moitié des sujets se plaignent de troubles oculaires, ressentis dans 51, 7 % des cas, comme plus gênants dans les activités quotidiennes que les symptômes touchant le nez (rhinite). En conclusion la rhinite allergique est souvent présente chez l’asthmatique et des signes d’asthme se rencontrent fréquemment chez les patients souffrant de rhinite allergique ou chronique. Annesi-Maesano I et coll. : Prévalence et impact de la rhinite allergique en population générale en France – 114e Congrès de la Société d’ORL et de chirurgie de la tête et du cou (Paris) : 14-16 octobre 2007. Modification de la page 02/10/2010 Quelle lessive utiliser en cas d'asthme ou d'allergie ? L’asthme et l’allergie sont très liés. Les recommandations des spécialistes concernent des principes généraux. Un des principes, par exemple, pour une personne très allergique à certains pollens est de ne pas laisser rentrer les pollens dans l’habitat et de se changer avant de rentrer dans les pièces à vivre puis de laver les vêtements. Jusque là, la recommandation peut être mise en œuvre plus ou moins facilement. Le bénéfice peut être totalement annulé si la lessive contient trop de substances allergisantes. A ce titre, la revue Que Choisir dans son mensuel de Mars 2009 publie une enquête comparative concernant les différentes lessives présentes sur le marché avec une appréciation sur leurs capacités à bien laver le linge mais aussi sur le contenu en allergènes, plus ou moins important selon les lessives, susceptibles de provoquer eux aussi irritations et allergies. Certaines lessives sont exemptes d’allergènes mais d’autres en regorgent allant jusqu’à 11 ingrédients. Ces substances qui parfument la lessive doivent rester à des concentrations inférieures à 100 mg/kg ce qui n’est pas le cas de toutes les lessives. Les poudres sont moins chargées en substances allergéniques que les lessives liquides. Sans tenir compte de la capacité à laver plus ou moins propre de telle ou telle lessive, il est à remarquer l’étude menée par Que Choisir mentionne quatre lessives qui ne contiennent pas d’allergènes : Lessive poudre : Le Chat sensitive X-tra Aloé vera & Marseille Carrefour peaux sensibles et réactives Lessive liquide : Una (Aldi) Pour bénéficier de toutes les informations, acheter le mensuel « Que Choisir » Mars 2009. Source: Que Choisir Mars 2009 N°268 Création de page le 28/03/2009 Allergies aux hyménoptères L’allergie aux hyménoptères est présente chez 3 à 18 % de la population. Les hyménoptères sont ces fameux insectes munis d’une tête, d’un tronc, d’un abdomen, de deux ailes et d’un dard mobile, fort piquant et douloureux. Parmi les 200 000 insectes de cette espèce, l’abeille, la guêpe et le frelon sont les plus connus mais les fourmis en font partie. Le mâle hyménoptère ne possède pas d’appareil venimeux et ne pique pas. Distinguer l’insecte qui vient de piquer présente un intérêt car les effets toxiques varient en fonction de l’insecte. L’abeille et le bourdon, de la famille des apidés, ont des corps velus. L’abeille ne pique que si elle est dérangée. L’abeille ne pique qu’une seule fois puisqu’elle meurt ensuite après avoir perdu son dard et une partie de son abdomen en piquant. Le bourdon plus velu, volumineux et bruyant, peut piquer plusieurs fois grâce à son dard lisse. Le frelon (35 mm de long) et la guêpe (15 mm) de la famille des vespidés ont un abdomen jaune rayé ou taché de noir, fusiforme à l’arrière et séparé du thorax par un rétrécissement marqué. La guêpe se nourrit de mouches et insectes jouant un rôle important dans l’écosystème. La viande, les aliments sucrés les attirent. La piqûre Ceux qui subirent la piqure de guêpe se souviennent de la douleur vive puis de l’inflammation, de l’œdème (gonflement) quelques fois très important et qui peut devenir dangereux en fonction de sa localisation. Trois formes de réactions sont possibles: Une réaction purement locale qui associe localement rougeur, gonflement, induration et démangeaisons. Selon la localisation (lèvres, paupières, nez, oreilles), le gonflement est plus important. Dans la bouche, le gonflement peut être responsable d’un étouffement. Une réaction toxique peut survenir si la quantité de toxines injectées est suffisante pour déclencher des effets sur le plan cardiaque. Pour cela, le nombre de piqures nécessaires avoisine les trois cents. A la réaction locale s’ajoute des signes généraux comportant une fatigue intense, vomissements et diarrhée, maux de tête, chute de tension parfois convulsions et perte de connaissance. Toute personne qui subit plus de vingt piqures d’hyménoptères doit être hospitalisée pour bilan et surveillance adaptée. La réaction allergique (choc anaphylactique) au contraire de la réaction toxique peut se déclencher pour une seule piqure. Une personne ayant eu une piqure dans les deux mois qui précèdent la nouvelle piqure avec des signes locaux importants (gonflement local de 10 cm) et une durée des signes de plus de 12 heures court plus de risque de développer un choc anaphylactique à la prochaine piqure. Rappelons la nécessité de prévenir le SAMU au plus vite. Les réactions systémiques interviennent à hauteur de 0,6 à 3% de la population générale et dans 30 % des cas en cas d’allergie connue au venin d’hyménoptères. Le diagnostic repose sur l’interrogatoire et le bilan allergologique. Il convient de connaître: l’espèce piqueuse, le nombre de piqures, le délai entre la piqure et l’apparition des symptômes car un choc anaphylactique survient rarement au delà de 30 mn après la piqure, le type de symptômes. Pour que la prise en charge soit optimum, les troubles cardiaques antérieurs et présents ainsi que la prise de bêtabloquants sont signalés. Le bilan allergologique repose sur les tests cutanés et la recherche d’IgE spécifique. L’intensité de la positivité ne permet pas de préjuger de l’intensité de la réaction. Le risque de développer un choc anaphylactique se majore en présence d’une mastocytose systémique, une maladie cardiovasculaire et lors d’un âge élevé. Le traitement repose sur la désensibilisation spécifique efficace dans 95 % des cas de désensibilisation aux venins de guêpes et 80 % des cas pour le venin d’abeille. Elle ne se pratique que pour des personnes ayant présentés des signes d’allergie puissants (réaction générale, cardio-vasculaire) et dont le bilan biologique est positif. Le protocole de désensibilisation comporte : des injections sous-cutanées de venins progressivement croissantes pour atteindre une dose cumulée de 100 µg. Une dose d’entretien administrée mensuellement pendant 5 ans. Une surveillance à chaque injection est indispensable afin de traiter d’éventuelles réactions secondaires. Les réactions secondaires sont plus fréquentes avec le venin d’abeille que celui de guêpes. Prévention Éviter les lieux comme les ruches où séjournent fréquemment ces insectes. Ne pas porter en pleine été parfum ou crème susceptibles de les attirer, éviter les couleurs de vêtements similaires aux couleurs de fleurs. Préferer les couleurs claires car le sombre attire les insectes piqueurs. Ne pas se promener pieds nus dans l’herbe Pas de gestes brusques en leur présence. Éviter de manger dehors des mets qui les attirent (viande, produits sucrés) Faire enlever un essaim d’abeille installé à proximité Posséder sur soi, en cas d’allergie connue, une trousse d’urgence avec de l’adrénaline, un antihistaminique, des corticoïdes et de la Ventoline ® ) ainsi que le mode d’emploi des divers produits En cas de piqure Inactivation du venin par la chaleur 50°- 60°: extrémité incandescente d’une cigarette (lui voilà au moins une bonne utilité) à 1 à 2 cm au-dessus du point de piqûre. Retirer le dard sans le pincer car cela augmenterait la quantité de toxine injectée. Pratiquer un balayage à la surface de la peau au moyen d’un couteau ou d’une carte de crédit (moins de risque de traumatisme qu’avec un couteau). Désinfecter, prendre un anti-douleur, vérifier ses vaccinations antitétaniques. Sources: J.M. BOLES Choc anaphylactique par piqûre d’hyménoptère. LA REVUE DU PRATICIEN – MEDECINE GENERALE – 20/06/2006 – No 738 p.766 – Birnbaum J; Vervloët D. Choc anaphylactique. La revue du praticien-Médecine générale. T20 N°724/725 – Dutau G. Le dictionnaire des allergies. Editions médicales. Modification de la page 13/07/2008 L'hyperréactivité bronchique Votre médecin ou pneumologue vous parle d’une possible hyperréactivité bronchique pour expliquer votre gène respiratoire et de test à réaliser pour la mettre en évidence. Alors qu’est bronchique ? ce que hyperréactivité Il s’agit d’une réaction de la paroi des bronches avec un resserrement non pas à cause d’une allergie mais en rapport avec des causes physiques comme l’effort ou des produits pharmacologiques. Elle se rencontre chez presque tous les asthmatiques mais aussi chez les personnes porteuses d’une bronchite chronique obstructive ou d’une rhinite allergique. L’inflammation bronchique peut ne pas être ressentie chez certaine patients porteurs d’une rhinite allergique. Les tests mettant en évidence cette hyperréactivité bronchique sont alors intéressants à pratiquer. Comment mettre en évidence cette hyperréactivité bronchique ? Il faut prouver la fermeture des bronches par certains tests: Un test simple consiste à mesurer la diminution d’au moins 20 % du volume expiré en une seconde (VEMS) après avoir respiré des doses croissante de métacholine. Bien sûr, en médecine tout n’est pas net que cela et il est possible d’avoir un test à la métacholine normal tout en étant asthmatique. Pour certaines professions pour lesquelles le diagnostic d’asthme doit être formellement exclu comme les pompiers, les militaires ou les plongeurs sous scaphandre d’autres tests sont mis en œuvre. Pour prouver l’asthme induit par l’effort, en fait par l’hyperventilation induite par l’effort physique, on ne peut de contenter d’une baisse de VEMS de 10 à 15 %. Même si des signes comme la toux ou des sibilants accompagnants ou faisant suite à l’effort sont très évocateurs d’hyperréactivité bronchique et font penser un asthme induit par l’effort présent chez 70 à 80% des personnes asthmatiques, il arrive que le test à la métacholine soit négatif. Dans ce cas, il est possible chez l’adulte de pratiquer un test en laboratoire pendant 8 mn sur bicyclette ergométrique. La baisse de 15 % du VEMS signifie la présence d’une hyperréactivité bronchique induite par l’exercice. La réalisation des ces tests ne peuvent se faire que si: la fonction respiratoire est stable, le VEMS n’est pas diminué de 25 à 30 % par rapport à la normale du patient, il n’a pas eu d’accident vasculaire cérébral ou d’infarctus dans les trois mois qui précèdent, le patient se sent capable de réaliser cet examen. L’hyperréactivité bronchique, qui accompagne l’asthme induit par l’effort par exemple, nécessite certains examens pour être prouvée surtout dans certains cas comme les sportifs. Sources : Test de provocation bronchique. Le Généraliste N° 2514. – Valdesoiro L et al. Allergic rhinitis and bronchial hyperreactivity. Allergol Immunopathol (Madr). 2004 NovDec;32(6):340-3 L'essor des allergies alimentaires de l'enfant Voici un article intéressant publié dans le Figaro Santé du 21/03/11 : il concerne la progression préoccupante des allergies alimentaires de l’enfant. En vingt ans, leur fréquence a doublé en France et dans les autres pays industrialisés. En constante augmentation, les allergies alimentaires frappent entre 3 et 7% des enfants des pays développés et leur fréquence croît aussi dans les pays en développement. Cette évolution, leur gravité potentielle et les difficultés du diagnostic ont conduit les États-Unis en 2010, et aujourd’hui la Grande-Bretagne, à édicter de nouvelles recommandations pour aider les médecins à mieux les identifier et les prendre en charge. En France, si l’on ne dispose que d’enquêtes épidémiologiques partielles, la fréquence semble identique avec 5 à 8% des enfants de 1 à 2 ans atteints contre 2% chez l’adulte. «Malgré les différences d’alimentation d’un peuple, d’un pays à l’autre, on retrouve toujours les mêmes allergies alimentaires chez l’enfant: lait, œufs, arachides, poissons, crustacés (crevettes surtout)», souligne le D r Fabienne Rancé, pédiatre allergologue (CHU, Toulouse). «Avec deux particularités en France: l’allergie à la noisette, parce que nos enfants mangent du Nutella alors que les petits Anglais et Américains mangent du beurre de cacahuète, et celle au kiwi, encore inexpliquée.» L’allergie alimentaire vraie se présente sous diverses formes. «Dans 90% des cas, la réaction est immédiate: l’enfant mange une cacahuète et dans les 10 minutes, au maximum dans l’heure qui suit, il fait une urticaire et parfois un œdème. Un signe est typique de l’allergie alimentaire: l’enfant se gratte la paume des mains, la plante des pieds et le cuir chevelu. Parfois, la réaction est plus violente, avec vomissement ou crise d’asthme, voire dans les cas graves un choc anaphylactique avec chute de tension ou pire, un arrêt cardiaque. Plus fréquente chez les enfants ayant un eczéma atopique sévère, cette réaction allergique peut aussi survenir hors de ce contexte», explique le Dr Michel Bouvier (allergologue, CHU de Lyon). Il existe aussi une forme de réaction retardée, surtout dans l’allergie au lait de vache: l’enfant a la diarrhée, présente des signes de dénutrition, et souvent une cassure de la courbe de croissance qui doit alerter.» Test de provocation orale Le diagnostic est précisé par des tests cutanés (prick-tests) et un dosage sanguin des IgE spécifiques, puis confirmé par un test de provocation orale, «qui doit toujours être réalisé en milieu hospitalier par du personnel entraîné», insiste le Dr Fabienne Rancé. «Ces tests standardisés font l’objet de recommandations précises. Mais les allergies alimentaires vraies ne représentent qu’une petite partie de toutes celles soupçonnées à tort.» Pour le Dr Bouvier, les médecins ont trop tendance à demander un test d’IgE spécifiques à la moindre suspicion d’allergie alimentaire. Quelles sont les causes de cette recrudescence? La génétique joue un rôle puisque 80% de ces allergies surviennent dans des familles d’atopiques. «Mais surtout notre environnement: nous vivons dans des logements plus confinés, plus exposés aux acariens, notre agriculture, nos arbres ont changé et nous exposent à des pollens qui provoquent des réactions d’allergie croisée aux aliments, par exemple allergie au pollen de bouleau et à la pomme ou la noisette, au pollen de cyprès et à la pêche… Nous consommons aussi plus de plats industriels dont des constituants ajoutés ou transformés modifient le pouvoir allergisant des aliments», explique le Dr Rancé. «En revanche, incriminer une diversification trop précoce de l’alimentation des bébés relève du mythe. Avant 3 mois, c’est trop tôt, mais il faut qu’elle ait lieu entre 4 et 6 mois. Après, on risque de favoriser l’allergie.» Arachides, noix de cajou et crustacés Le traitement repose avant tout sur l’éviction de l’aliment responsable. Mais chaque allergie évolue différemment. L’allergie au lait ou à l’œuf disparaît assez vite. «Quand elle persiste au-delà de l’âge habituel, l’allergologue peut tenter une réintroduction pour induire la tolérance, en milieu médical spécialisé. Au cas par cas, on peut aussi permettre de consommer l’aliment en petite quantité, en dessous de la dose limite», précise le Dr Rancé. En revanche, les allergies aux arachides, à la noix de cajou, et dans une moindre mesure aux poissons et crustacés, sont fréquemment fixées, définitives. «Dans les allergies graves avec risque anaphylactique, comme celles à l’arachide, une trousse d’urgence comprenant un antihistaminique, de la cortisone, de la Ventoline et un stylo Anapen d’adrénaline doit être accessible en quelques minutes», insiste le Dr Bouvier. Ces enfants sont désormais admis en milieu scolaire grâce à un programme d’accueil individualisé établi en concertation avec l’établissement, la famille et la mairie. «Mais dans de nombreuses villes, comme à Lyon, les mairies refusent encore de les accueillir». Source : Figaro Santé du 21/03/11 – Mise en ligne le 23/03/11