ATTITUDE - Novembre 2005 I NTERV I EW ÉCONOMISTE, OUI, MAIS PAS SANS ÉTHIQUE! Bam, trois lettres qui auront profondément marqué Isabelle DavidRogeat et Romaine Favre, étudiantes en dernière année d’économie d’entreprise à la HEVs de Sierre. Rencontre et explications. Combien a rapporté l’action «T’as pas 5 Bam?» I.D.-R.: 6800 francs, récoltés par les quatorze étudiants valaisans, vaudois et genevois issus des HES et universités liées au projet et par divers partenaires dont les associations d’étudiants. R.F.: Pour la petite histoire, l’Association des étudiants de la HEVs de Sion est celle qui a récolté en moyenne le plus d’argent. Si l’on y ajoute les autres actions, quel montant a été versé à l’Unesco? R.F.: Les trente-deux étudiants romands du projet ont pu verser un chèque de 15'000 francs. On pensait récolter bien plus. Mais étonnamment, pour certains étudiants, verser 5 francs c’était beaucoup. D’autres ne voulaient pas donner pour l’Iran pour des raisons politiques… attitude I.D.-R.: Quoi qu’il en soit, tout le monde connaît Bam aujourd’hui sur les campus et nous, nous avons acquis une sacrée expérience! Isabelle David-Rogeat (à gauche) et Romaine Favre font partie des étudiants romands du projet Bam. La vente des pièces du puzzle géant - «T’as pas 5 Bam?» - a rapporté quelque 7000 francs. Quelle a été la principale difficulté du projet? R.F.: La recherche de sponsors. En décembre 2004, exactement une année après Bam, il y a eu le tsunami et tout l’argent était donné pour cette nouvelle cause. «Tout le monde connaît Bam aujourd’hui sur les campus!» Un projet humanitaire pour des étudiants en économie d’entreprise… I.D.-R.: Tout le monde imagine cela incompatible sauf Mme Bafandi. Pour elle, il est fondamental de sensibiliser les futurs économistes aux valeurs éthiques. I.D.-R.: Nous avons dû trouver d’autres sources de financement. À la création d’un puzzle géant dont chaque pièce était vendue 5 francs, se sont ajoutées d’autres actions comme la vente de bracelets et de T-shirts. Partagez-vous son point de vue? ROMAINE FAVRE: Absolument et plus encore depuis que nous avons concrétisé le projet. Il ne sert à rien d’apprendre à élaborer des stratégies pour des entreprises et leurs produits si l’on ignore l’aspect humain et social qui sous-tend toute action. I SABELLE DAVID-ROGEAT attitude Votre prof et vous-mêmes êtes des femmes… Plutôt féminine la fibre sociale? I.D.-R.: Non, c’est un cliché. J’en veux pour preuve Lionel et Steve, deux étudiants de la Haute école de gestion de Lausanne très impliqués dans le projet Bam et qui lancent une entreprise éthique dans le cadre de leur travail de diplôme. www.commonhumanity.ch, site de l’association créée par les étudiants dans le cadre du projet Bam. 25 ANS, VIT À MURAZ-COLLOMBEY. APRÈS UNE MATURITÉ PROFESSIONNELLE COMMERCIALE (MPC) À MONTHEY, ISABELLE DÉCROCHE UN CERTIFICAT EN COMMUNICATION AUX USA. ELLE VOYAGE SIX MOIS EN AMÉRIQUE DU SUD AVANT DE TRAVAILLER DEUX ANS AU SERVICE DE COMMUNICATION DE NESTLÉ. SOUHAITANT COMPLÉTER SA FORMATION, ELLE CHOISIT LA HEVS DE SIERRE «PARCE QU’ELLE PROPOSE UNE SPÉCIALISATION EN MARKETING ET PARCE QUE SON DIPLÔME EST RECONNU INTERNATIONALEMENT». ISABELLE SOUHAITE UN JOUR TRAVAILLER DANS LE MARKETING SOCIÉTAL À L’ÉTRANGER POUR UNE ENTREPRISE INTERNATIONALE. ROMAINE FAVRE attitude Comment a commencé l’aventure Bam? ISABELLE DAVID-ROGEAT: C’est notre prof d’option marketing, Roya Bafandi, qui nous a proposé de participer à une récolte de fonds en faveur de l’Unesco pour reconstruire une école pour les enfants victimes du tremblement de terre à Bam, en Iran. Les cours de la HEVs vous préparent-ils bien à mener ce type de projet? R.F. ET I.D.-R.: Nous avons une bonne longueur d’avance en informatique et en marketing. Quant à l’éthique, elle pourrait être abordée bien plus tôt, à travers des conférences par exemple. 23 ANS, VIT À CHAMOSON. APRÈS UNE MPC À SION, ROMAINE CHOISIT LA HEVS DE SIERRE «PARCE QUE L’ÉCONOMIE D’ENTREPRISE M’A TOUJOURS INTÉRESSÉE ET PARCE QUE L’ÉCOLE A UNE EXCELLENTE RÉPUTATION NOTAMMENT EN MARKETING ET INFORMATIQUE». UNE FOIS SON DIPLÔME EN POCHE, ROMAINE S’ENVOLERA AVEC SON AMI INFORMATICIEN POUR NEW YORK OÙ ELLE ESPÈRE DÉCROCHER UN JOB DANS LE MARKETING OU LES RELATIONS PUBLIQUES, SI POSSIBLE DANS L’HORLOGERIE DE LUXE. UN DOMAINE QUI LA PASSIONNE DEPUIS QU’ELLE A EFFECTUÉ UN STAGE CHEZ LE CÉLÈBRE HORLOGER BERTOLUCCI À NEUCHÂTEL. Marketing Humanitaire 14’000 CHF pour l’UNESCO