Notes pays - African Economic Outlook

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Notes pays
ghana
Le nombre de régions administratives a changé au fil des ans, passant de cinq au moment
de l’indépendance du pays à six en 1959, puis à huit en 1960, et enfin à dix en 1983. Les frontières
régionales sont définies par la Constitution. Les régions du Sud et de l’Ouest (région du Grand Accra,
région occidentale, région orientale, région centrale, région de la Volta et région d’Ashanti) sont plus
développées que la Zone écologique des savanes du Nord (parties septentrionales de Brong-Ahafo et de
la Volta et régions du Nord, du Haut Ghana oriental et du Haut Ghana occidental).
Le premier ensemble de régions regroupe l’essentiel de l’activité économique du pays et plus de
73 % de sa population. Ces régions se caractérisent par une forte concentration des grands secteurs
économiques que sont l’agriculture (principalement le cacao, les ignames, le plantain et les légumes), les
ressources forestières (bois de construction), les mines (en particulier l’or dans les régions d’Ashanti et
centrale) et les plateformes pétrolières offshore dans la région occidentale. L’industrie manufacturière,
les échanges et le transport se trouvent dans les grandes villes et les agglomérations les plus peuplées,
comme la capitale, Accra, mais aussi à Kumasi, dans la région d’Ashanti, à Cape Coast, dans la région
centrale, et à Takoradi, dans la région occidentale, où se situent les gisements de gaz naturel et de
pétrole.
Outre les facteurs liés à la localisation des différentes ressources minérales, la concentration de
l’activité économique au Ghana s’explique par la géographie, les facteurs d’agglomération et l’histoire
du pays. À l’époque précoloniale, la région occidentale comptait de puissants royaumes tels que le
royaume Ashanti. Les maîtres coloniaux européens se sont installés le long de la côte et ont apporté
des infrastructures, des industries et des institutions, en particulier celles relatives à l’éducation et à la
religion. Dans les régions du Sud et de l’Ouest, l’infrastructure, notamment ferroviaire, a joué un rôle
critique dans l’exploitation et l’extraction de l’or et dans la production du cacao, et, après l’indépendance,
l’éducation a largement contribué au développement.
La région d’Ashanti est la plus peuplée du pays (19.4 % des habitants), suivie par celle du Grand Accra
(16.3 %). Les régions les moins peuplées sont celles du Haut Ghana occidental (2.8 %) et du Haut Ghana
oriental (4.2 %). En 2000, environ 43.8 % de la population vivait dans des centres urbains. Ce chiffre a
atteint 50.9 % en 2010, principalement sous l’effet d’un important exode rural, motivé par la recherche
d’opportunités économiques. Les huit autres régions sont essentiellement rurales, avec un niveau
d’urbanisation inférieur à la moyenne nationale. Les disparités entre zones rurales et urbaines sont les
plus marquées dans le Nord. Les régions des savanes du Nord sont les moins urbanisées. La population
y est dispersée et largement à l’écart du développement économique, une tendance considérablement
exacerbée par la situation géographique. Ces régions sont les plus éloignées des régions côtières où la
croissance et les avantages comparatifs se sont accumulés au fil du temps. Les disparités au sein des
régions du Nord s’auto-entretiennent, ce qui appelle une stratégie de transformation socioéconomique
à large base. Par exemple, le manque de connectivité des réseaux routiers, la faible urbanisation et
l’insuffisance des équipements publics, des marchés et de l’infrastructure pèsent sur le recrutement et
la rétention des fonctionnaires, et, partant, sur la prestation des services sociaux et le développement.
Le Ghana a défini un programme d’action ambitieux, qu’il a énoncé dans sa Constitution, sa vision
et ses documents et stratégies de planification. Ce programme accorde la priorité aux mesures de lutte
contre les disparités entre catégories socioéconomiques et entre régions. Depuis l’indépendance, le pays
a réalisé des investissements massifs dans la formation de son capital humain. Il a rendu l’enseignement
de base obligatoire et gratuit, puis il a fait de même pour l’enseignement tertiaire et il a étendu la
couverture des services de santé de base.
La stratégie à moyen terme du Ghana pour 2014-17, intitulée Ghana Shared Growth Development
Agenda (GSGDA II), reconnaît que la croissance économique accélérée du pays n’a pas débouché sur le
niveau de création d’emplois escompté, et que la pauvreté au niveau infranational reste importante,
en particulier dans les trois régions du Nord. Selon la 6e édition de l’Enquête sur les niveaux de vie
au Ghana (GLSS 6), dans cinq régions sur dix, l’incidence de la pauvreté est supérieure à la moyenne
nationale, les zones de savane rurale comptant une proportion significative des pauvres (27.3 %) et
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près des trois cinquièmes des Ghanéens vivant dans l’extrême pauvreté. La stratégie GSGDA II met
explicitement l’accent sur la lutte contre les inégalités croissantes sur le plan socioéconomique et sur
celui du développement territorial. Les objectifs d’élimination des disparités sont énoncés par grand
secteur d’intervention, et recouvrent essentiellement le développement humain, la productivité et la
création d’emplois, ainsi que par le biais de dispositifs, tels que les zones de développement spécial, qui
cherchent à atténuer les écarts de développement territorial entre les régions du pays.
L’idée de créer des zones de développement spécial a été lancée en 2000, avec l’annonce du
Programme de développement accéléré des savanes (Savannah Accelerated Development Programme –
SADP) qui avait pour mission de remédier aux disparités régionales dans les trois régions du Nord.
En 2010, le SADP a été étayé par une loi, portant création de l’Office de développement accéléré des
savanes (Savannah Accelerated Development Authority – SADA). Le SADA a pour mandat de créer la Zone
écologique des savanes du Nord (Northern Savannah Ecological Zone – NSEZ). Il est chargé d’accélérer la
croissance inclusive et la transformation via la planification stratégique, la mobilisation des ressources
pour le secteur privé, les investissements dans le secteur social et dans les infrastructures, ainsi que la
coordination du développement. Pour reproduire le projet du SADA dans d’autres régions défavorisées,
des projets de loi ont été soumis au Parlement en vue de constituer des autorités de développement pour
les corridors de l’Ouest et de l’Est.
L’objectif de lutte contre les clivages territoriaux est également systématiquement pris en compte
dans les différents volets de la stratégie GSGDA II : infrastructure, modernisation de l’agriculture et
transformation structurelle de l’économie, et politique de développement des établissements humains.
Cette dernière composante est axée sur l’aménagement et la gestion de l’espace et des terres, le
développement et la gestion des zones urbaines, le logement, l’amélioration des bidonvilles et la lutte
contre l’apparition de nouveaux bidonvilles, la prévention des catastrophes, les dispositifs institutionnels
et l’aménagement et la gestion des zones rurales.
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