Actualités Biologiques

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Actualités Biologiques
La lettre d’information du réseau de laboratoires Biosynergie
n°3 – octobre 2015
Le dépistage biologique des IST à Chlamydiae et gonocoque
Le dépistage des infections sexuellement transmissibles
(IST) à Chlamydiae trachomatis (Ct) et Neisseria
gonorrhea (Ng) est un enjeu de santé publique. L’objectif
de ce dépistage est motivé par les observations
suivantes :
1. La recrudescence globale des IST
2. Le retour des infections à Ng
3. Les complications potentiellement sévères de ces
infections si elles sont méconnues
4. Le développement de nouvelles techniques biologiques
de dépistage utilisant la biologie moléculaire
5. L’évolution de la résistance de Ng aux antibiotiques
Quels prélèvements ?
Les prélèvements génitaux « classiques » comme le
prélèvement cervico-vaginal et le prélèvement urétral
restent indispensables en cas de symptomatologie d’IST.
Ils permettent surtout de réaliser les antibiogrammes des
germes identifiés.
En revanche, ils sont peu adaptés dans les situations de
dépistage asymptomatique, dans lesquels :
 Les patients sont parfois loin d’un laboratoire ou d’un
médecin praticien
 Les patients sont réticents à consentir à ce type de
prélèvement
Les prélèvements recommandés dans des situations de
dépistage sont
 Le prélèvement de 1er jet urinaire (au moins 2 heures
après la miction précédente)
 L’auto-prélèvement vaginal (APV) chez la femme
 Prélèvement anal ou pharyngé suivant les pratiques
A quelle occasion ?
Il n’y pas de consensus sur ce sujet, mais si on observe les
recommandations publiées, il est utile de faire un
dépistage d’IST en médecine de ville chez des patients
asymptomatiques dans les indications suivantes :
 Partenaire sexuel de personnes ayant une IST
 Patient(e) chez qui est diagnostiqué une autre IST lors
d’un recours aux soins (herpès, syphilis etc…)
 Personnes ayant de multiples partenaires
 Rapports homosexuels masculins non protégés
 Personnes infectés par le VIH
 Femmes enceintes avec facteurs de risque ou vivant
des zones de forte prévalence d’IST
Suivant le contexte, ce dépistage peut être étendu en cas de de
toxicomanie, prostitution, milieu carcéral, adolescents ayant
des facteurs de risque.
Il faut toujours informer le patient de la mise en œuvre du
dépistage conjoint des deux germes et des conséquences
thérapeutiques possibles.
Les techniques biologiques utilisées
Il faut rappeler l’inutilité de tout examen sérologique
(pour Chlamydiae trachomatis et gonocoque).
L’utilisation des techniques de biologie moléculaire (BM)
standardisées est recommandée, en particulier les
techniques « duplex » permettant dans le même temps
opératoire la détection de Ct et Ng.
Ces tests sont adaptés à tous les sites de prélèvement et
ne dépendent pas de la fragilité du germe ou du délai de
transmission au laboratoire.
Que faire en cas de dépistage positif ?
En cas de présence de Ct, un traitement antibiotique
adapté est déclenché immédiatement.
En cas d’identification de Ng, un prélèvement génital
« classique » peut être proposé afin de pouvoir réaliser
un antibiogramme compte tenu de la résistance aux
antibiotiques observée avec Ng.
Il est utile de compléter le dépistage en proposant au
patient une sérologie de la syphilis, du VIH et du virus des
hépatites B et C.
Complément : l’auto-prélèvement vaginal
L’efficacité de l’auto-prélèvement vaginal pour le
dépistage ou le diagnostic d’IST génitale est démontrée
dans de nombreuses études. Il utile à mettre en œuvre
en particulier quand :
 Il existe un refus de la patiente à un prélèvement effectué
par un professionnel de santé
 le milieu socio-économique ne permet pas un accès simple
aux structures de soins
 l’heure de la dernière miction n’est pas connue.
Il présente l’avantage d’être plus sensible que l’urine
pour la détection de Ct
En conclusion, l’abord biologique des infections à Ct/Ng a changé avec l’arrivée des techniques de BM. En cas de
symptômes cliniques, la stratégie reste classique : prélèvements génitaux pour mise en culture et éventuel antibiogramme,
complétés par une recherche de Ct en BM. Dans les situations de dépistage, l’examen clé est la recherche couplée de Ct et
Ng sur 1er jet urinaire, complétée par la culture en vue d’antibiogramme si la recherché de Ng est positive
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