Rôle de l`humeur dans l`efficacité des publicités

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Rôle de l'humeur dans l'efficacité des publicités :
Effets affectifs, conatifs et comportementaux.
Eric TAFANI*
Professeur des Universités
Aix-Marseille Université, CERGAM, IAE Aix
29 Avenue Robert Schuman, 13 621 Aix en Provence
[email protected]
04 13 55 38 16
Elyette ROUX
Professeur des Universités
Aix-Marseille Université, CERGAM, IAE Aix
.
Rôle de l'humeur dans l'efficacité des publicités :
Effets affectifs, conatifs et comportementaux.
Deux expériences ont manipulé l'humeur des cibles (positive versus négative) et l’attitude
envers la marque (favorable versus défavorable) pour tester l'efficacité d'une publicité aux
niveaux affectif, conatif et comportemental. Les résultats révèlent un rôle modérateur de
l'humeur aux niveaux affectif et conatif : quand l'attitude envers la marque est favorable, la
publicité est plus efficace sous humeur positive plutôt que négative, tandis que c'est l'inverse
si l'attitude est défavorable. Toutefois, il apparaît que l'attitude et l'intention d'achat formées
sous humeur négative, procèdent d'un traitement ascendant facilitant l'élaboration du message
(expérience 1) et lui assurant une meilleure efficacité comportementale (expérience 2).
Mots-clés : Publicité ; Humeur ; Traitement de l’information ; Attitude ; Comportement.
The Role of Context-Induced Mood in Advertising Effectiveness:
Affective, Conative and Behavioural Effects
Two experiments manipulate the context-induced mood (positive versus negative) and
brand-attitude (favourable versus unfavourable) to test the advertising effectiveness at
affective, conative and behavioral levels. Mains results reveal that mood moderates the ad
effectiveness both at affective and conative levels: in the case of favourable brand-attitude, a
positive rather than negative mood improves ad efficiency, while it is the opposite for
unfavourable brand-attitude. However, the formation of attitude and purchase intention under
negative mood, results from bottom-up processing which facilitates the message elaboration
(experiment 1) and therefore improves the ad effectiveness at behavioural level (experiment
2).
Key-words: Advertising ; Mood ; Information processing ; Attitude ; Consumer behaviour.
Introduction
L’humeur est un état d'activation physiologique, cognitive et comportementale (Frijda, 1993)
qui se différencie de l’émotion, en ce qu'elle est plus durable, mais moins intense, et que les
individus n'ont pas nécessairement connaissance de son origine. Depuis Gardner (1985), les
recherches en marketing se sont attachées aux effets de l'humeur dans la prise de décision,
étudiés sous deux angles complémentaires (Loken, 2006) : l’influence de l’humeur sur le
traitement de l'information et la formation des attitudes. Greifeneder, Bless et Kuschmann
(2007) articulent ces deux perspectives, en s'intéressant à l’effet respectif de l’humeur et de
l’attitude vis-à-vis de la marque sur l’évaluation d’un produit d’extension. Cette étude met en
évidence le rôle modérateur de l'humeur : l'humeur positive facilite le transfert au nouveau
produit de l’attitude envers la marque, tandis que l'humeur négative limite ce transfert. En
conséquence, les auteurs avancent que si la marque jouit d'une attitude favorable, la publicité
serait plus efficace quand elle est insérée dans un contexte induisant une humeur positive,
tandis que ce serait l'inverse si l'attitude est défavorable. On peut toutefois reconsidérer cette
préconisation, du fait que l’humeur négative favorise une meilleure élaboration du message,
susceptible de rendre l’attitude qui en résulte, plus prédictive des comportements (Martin et
al., 2007). Or, le niveau comportemental est primordial car il constitue généralement l'objectif
final des campagnes et présuppose une efficacité aux niveaux affectif et conatif (Palda, 1966).
Après une revue des modèles de l'humeur et de ses effets dans le traitement des publicités, on
présentera une série d’hypothèses sur son rôle dans l'efficacité publicitaire. Les principales
hypothèses qui sont testées dans deux expériences, posent que l’humeur négative favorise
l’élaboration du message et lui assure ainsi une meilleure efficacité comportementale.
1. Rôle de l’humeur dans le traitement des informations
L'humeur peut orienter la façon dont les individus traitent l’information, car elle module leur
motivation et les ressources cognitives disponibles. Selon le modèle « affect as information »
(Schwarz et Clore, 2003), l’humeur conduit les individus à procéder à des inférences sur leur
environnement et les risques qu’il comporte. Une humeur négative accroît les risques perçus,
ce qui motive à traiter en profondeur l’information, alors qu’une humeur positive limite cette
motivation au profit d’un traitement superficiel. On retrouve une explication motivationnelle
dans le modèle « mood and general knowledge » (Bless, 2000), où l’humeur positive favorise
le recours à des connaissances générales préalables (catégories, attitudes…) en un traitement
descendant, tandis que sous humeur négative intervient un traitement ascendant qui s’appuie
sur les informations disponibles à propos de l'objet à évaluer. L’humeur peut aussi affecter les
ressources cognitives allouées au traitement de l’information : l’humeur positive induit une
surcharge cognitive car elle amorce davantage de souvenirs autobiographiques en mémoire de
travail, ce qui entraîne un traitement superficiel (Mackie et Worth, 1989). Bien que ces trois
modèles divergent dans l’explication des effets de l’humeur, ils reconnaissent un traitement
plus profond sous humeur négative. Partant, l'expérience de Greifeneder et al. (2007) qui
manipulait l’humeur (positive vs neutre vs négative) et l’attitude envers la marque (favorable
vs défavorable), montre que si l'attitude est favorable, le produit s’avère plus apprécié sous
humeur positive que négative, alors que c'est l'inverse si l'attitude est défavorable. De plus,
sous humeur positive, les consommateurs utilisent davantage l’attitude envers la marque pour
se forger une opinion du produit, ce qui rejoint ainsi la position de Loken, Barsalou et Joiner
(2008) : la marque est une catégorie qui permet d’inférer les attributs de ses exemplaires. Ces
résultats révèlent la prévalence d’un traitement descendant (de la catégorie vers l’exemplaire)
sous humeur positive versus ascendant (un examen approfondi de l'exemplaire) sous humeur
négative. Il convient donc d'en examiner les implications pour l’efficacité publicitaire.
2. Rôle de l’humeur dans la persuasion et l'efficacité publicitaire
Les principaux modèles de la persuasion, le modèle du traitement heuristique vs systématique
(HSM) de Chaiken (1980) et celui de la probabilité d’élaboration (ELM) de Petty et Cacciopo
(1986) avancent que la profondeur de traitement d’un message persuasif peut varier. Pour le
modèle HSM, les cibles jugent la validité d’un message soit par un examen approfondi de son
contenu, fondé principalement sur la qualité de l'argumentation (traitement systématique), soit
sur la base d’indices plus superficiels relatifs à la source, comme sa crédibilité (traitement
heuristique). Le modèle ELM oppose une voie centrale procédant de l’élaboration effective
du contenu du message à une voie périphérique qui consiste en une élaboration plus limitée
faisant appel à des heuristiques ou à d’autres processus de formation des attitudes, comme le
conditionnement (Petty, 2009). Ces deux modèles s’accordent sur le fait que la profondeur du
traitement dépend des ressources cognitives disponibles, de la motivation et de l’implication
(Johnson et Eagly, 1989). En effet, un traitement approfondi requiert davantage de ressources
ainsi qu'une motivation à s’engager dans une élaboration plus coûteuse, ce que garantirait une
forte implication. En outre, les attitudes résultant d’un tel traitement sont mieux intégrées au
sein des structures cognitives, ce qui en améliore l'accessibilité et la stabilité, et les rend plus
prédictives du comportement (Martin et al. 2007 ; Rucker, Petty et Priester, 2007). L’humeur
joue un rôle nodal dans la persuasion, car elle oriente le traitement du message. D’une part,
l’humeur positive réduit l’élaboration du message du fait d’une limitation de la motivation,
d’un déficit cognitif ou d’une confiance plus élevée dans les connaissances préalables (Bless
et al., 1990). D’autre part, le modèle de la contingence hédonique (Wegener et Petty, 1994)
avance que l’humeur positive peut favoriser l’élaboration, si celle-ci permet d’entretenir l’état
positif qu’éprouvent les cibles. Une méta-analyse (Hullett, 2005) confirme que si le traitement
est plus profond sous humeur négative que positive, l’humeur positive peut induire néanmoins
un tel traitement, si l’élaboration a des conséquences positives sur l’état des cibles. L’humeur
peut également modérer le traitement, et donc, l’efficacité d’un message publicitaire. D’une
part, l’humeur des cibles lors de l'exposition au message, oriente la profondeur du traitement :
un traitement plus profond et plus efficace intervient sous humeur négative plutôt que positive
(Keller, Lipkus et Rimer, 2002 ; Shapiro, MacInnis et Park, 2002). Latour et Latour (2009)
montrent toutefois qu’une humeur positive peut induire un traitement approfondi, si une telle
humeur peut être entretenue par l’élaboration du message. De l’autre, les réactions affectives
suscitées par le message orientent l’attitude envers celui-ci et l’attitude envers la marque. Bien
que le débat sur la nature directe ou indirecte de ces effets demeure ouvert (Brown, Homer et
Inman, 1998 ; De Barnier, 2002), un message induisant des affects positifs améliore l’attitude
envers la publicité et la marque. La méta-analyse de Brown et al. (1998) montre que cet effet
est asymétrique et contingent du niveau d'attention. L’asymétrie réside en ce que l'humeur
négative entraîne un traitement profond limitant l’influence des réactions affectives sur le
message et la marque. La contingence relève du fait que sous humeur négative, l'impact des
réactions affectives est plus fort lorsque l'attention des cibles se décentre du message, ce qui
en contrecarre l’élaboration. Cet ensemble de considérations permet ainsi d’avancer une série
d’hypothèses quant au le rôle l’humeur dans l’efficacité d’une publicité.
3. Efficacité des messages publicitaires : hypothèses de recherche
On s'attache ici à la façon dont l’humeur lors de la diffusion d’une publicité, peut affecter le
traitement du message et son efficacité aux niveaux affectif (attitude vis-à-vis du produit),
conatif (intention d'achat) et comportemental (comportements en faveur du produit : essai,
achat, utilisation etc.). Le modèle ELM (Petty et Cacciopo, 1986) avance qu’à la faveur d’un
traitement par voie centrale, la qualité des arguments améliore l’élaboration du message, et
par là même, son efficacité. Le modèle de Bless (2000) pose que l’humeur négative induit un
traitement ascendant, centré sur la qualité des arguments. L’articulation de ces deux modèles
permet d’émettre quatre hypothèses. L'élaboration du message s'avère meilleure sous humeur
négative que positive (H1a). La qualité des arguments améliore davantage l’élaboration sous
humeur négative que positive (H1b). Sous humeur négative, l’élaboration médiatise l'effet de
la qualité des arguments sur l'attitude envers le produit (H1c) et l'intention d'achat (H1d).
Les hypothèses relatives à l'efficacité du message publicitaire aux niveaux affectif et conatif
qui sont étroitement liés (Dodds, Monroe et Grewal, 1990), reposent sur le rôle modérateur de
l'humeur (Bless, 2000) : les cibles utilisent davantage l'attitude envers la marque sous humeur
positive (traitement descendant), versus les informations sur le produit sous humeur négative
(traitement ascendant). Si la marque jouit d'une attitude favorable, le message serait donc plus
efficace sous humeur positive qui favorise un traitement descendant privilégiant l'attitude au
détriment de l’argumentation. A l'inverse, quand la marque pâtit d'une attitude défavorable, le
message gagnerait en efficacité sous humeur négative qui limite le recours à l'attitude au
profit des arguments (traitement ascendant). Il en découle six hypothèses. Si l'attitude envers
la marque s’avère favorable, le message est plus efficace aux niveaux affectif (H2a) et conatif
(H3a) sous humeur positive que négative, tandis que c’est l’inverse, tant au niveau affectif
(H2b) que conatif (H3b), dans le cas d’une attitude défavorable. La qualité des arguments
améliore davantage l’efficacité du message sous humeur négative que positive, aux niveaux
affectif (H2c) et conatif (H3c). Au niveau comportemental, les hypothèses s'appuient sur le
fait que l’attitude et l’intention formée sur la base d'une élaboration effective du message sont
plus prédictives du comportement. Etant donné que l’humeur négative favorise l’élaboration
(Hullett, 2005), le message est plus efficace au niveau comportemental sous humeur négative
que positive, et ce que l’attitude envers la marque soit favorable (H4a) ou défavorable (H4b).
4. Expérience 1 : Efficacité publicitaire aux niveaux affectif et conatif
4.1 Design expérimental
L'expérience était conçue selon un plan factoriel 2 x 2 x 2 manipulant l'humeur des cibles
(Négative vs Positive), l'attitude envers la marque (Favorable vs Défavorable) et la qualité des
arguments (Faible vs Forte) insérés dans la publicité. On manipulait l’humeur en diffusant
pendant 20 minutes un extrait de film triste (N = 120) ou gai1 (N = 120). Après 10 minutes de
diffusion, figurait un écran publicitaire de 11 spots, dans lequel le spot2 dont l'efficacité était
testée, se trouvait en 6ème position. Ce spot concernait une voiture citadine, présentée à une
première moitié des participants comme la nouvelle Volkswagen Polo (marque à propos de
laquelle l'attitude est favorable3), et à l’autre moitié, comme la nouvelle Fiat Punto (attitude
défavorable). Trois arguments dont on manipulait la qualité4 (forte pour une moitié des sujets
: esthétique, fiabilité et faible consommation versus faible pour l’autre moitié : innovation,
originalité et équipement), étaient insérés dans le spot sous la forme de titrages déroulant. 240
étudiants de l'Université X, titulaires du permis de conduire et possesseurs d’une voiture (147
femmes et 93 hommes ; âge moyen = 21.72 ; SD = 2.07) ont participé à cette étude. Chaque
condition expérimentale comprenait 30 participants.
4.2. Mesures
L’humeur était mesurée sur 3 échelles en 11 points (de 0 = humeur négative à 10 = humeur
positive) issues de Barone (2005). On recueillait les attitudes envers la marque et le produit
(efficacité affective) sur 6 échelles en 11 points (de 0 = attitude défavorable à 10 = attitude
favorable) adaptées de Goodstein et al. (1990). L’intention d’achat (efficacité conative) était
mesurée sur une échelle en 11 points, adaptée de Juster (1966) : de 0 = Aucune chance ou
presque à 10 = Toutes les chances ou presque. L'élaboration du message était mesurée selon
1
Un pré-test (N = 42) a permis de s’assurer que les deux extraits retenus, issus du film Roméo +
Juliette de Luhrmann, induisaient respectivement une humeur négative vs positive auprès des cibles.
2 Le spot d'une durée de 30 secondes consiste en une succession de photos d’un concept-car (vue de
face, arrière et profil) et d’objets appréciés des cibles, s’enchaînant au rythme d’une bande son poprock. Ces photos ont été retouchées afin que le logo de la marque apparaisse de façon distincte sur la
calandre et le coffre du véhicule. Le spot se terminait par une vue de face du véhicule, accompagnée
d’un slogan lu par une voix off : « Nouvelle Volkswagen Polo versus Fiat Punto », suivie de la
signature du constructeur. Les quatre versions du spot sont consultables sur les liens suivants :
http://www.mediafire.com/?s3y94ymu3we82mm ; http://www.mediafire.com/?qj41em67dbe1r9m
http://www.mediafire.com/?c272xn35g5j2e52 ; http://www.mediafire.com/?mqab3ng5dqn5k1y
3 Un second pré-test (N = 30) a permis de mettre en évidence que les participants avaient une attitude
favorable envers la marque Volkswagen et une attitude défavorable envers la marque Fiat.
4 Un dernier pré-test (N = 30) a permis de sélectionner parmi les 17 attentes envers les automobiles
identifiées par Rosa et al. (2011), les 3 attentes les plus (vs les moins) importantes pour les cibles.
la procédure de Petty et Cacciopo (1986) consistant à lister toutes les pensées générées par le
message, puis à spécifier leur valence (positive, neutre ou négative). L’indice correspond ici
au rapport du nombre de pensées positives au nombre total de pensées.
4.3 Résultats5
4.3.1 Elaboration du message publicitaire
L’effet principal de l'humeur (F(1, 232) = 17.34 ; p < .001) indique une meilleure élaboration
sous humeur négative (M = 0.46) que positive (M = 0.32) et s’avère qualifié d'une interaction
avec la qualité de l'argumentation (F(1, 232) = 8.35 ; p < .01) : les arguments forts (M = 0.58)
plutôt que faibles (M = 0.34) favorisent l'élaboration (t(232) = 4.76 ; p < .001) sous humeur
négative, et non sous humeur positive (t(232) < 1). Les hypothèses H1a et H1b sont vérifiées.
4.3.2 Attitude envers le produit (niveau affectif) et intention d'achat (niveau conatif)
Au niveau affectif (Tableau 1), l’interaction de l’attitude vis-à-vis de la marque et l’humeur
(F(1, 232) = 16.33 ; p < .001) indique que si la marque jouit d'une attitude favorable, le spot
s’avère plus efficace (t(232) = 2.38 ; p < .01) sous humeur positive (M = 7.74) que négative
(M = 6.89), tandis que c'est l'inverse (respectivement : M = 5.38 vs M = 6.57 ; t(232) = -3.33 ;
p < .001) si l’attitude est défavorable. En outre, une interaction de la qualité des arguments et
l'humeur (F(1, 232) = 3.71 ; p < .06) révèle que sous humeur négative, le spot s’avère plus
efficace (t(232) = 3.66 ; p < .001) quand les arguments sont forts (M = 7.38) plutôt que faibles
(M = 6.08), ce qui n'est pas le cas sous humeur positive (t(232) < 1). Les hypothèses H2a,
H2b et H2c sont vérifées. L’intention d’achat fait l’objet d'une interaction de l’attitude envers
la marque et l'humeur (F(1, 232) = 6.92 ; p < .01) : le spot est plus efficace (t(232) = 1.69 ;
Les analyses de variance de l'humeur ( = .87) et l'attitude envers la marque ( = .88) révèlent une
humeur plus positive (F(1, 232) = 117.70 ; p < .001) après l'extrait de film gai (M = 6.99) plutôt que
triste (M = 4.11), et confirment que Volkswagen (M = 7.21) jouit d'une attitude plus favorable (F(1,
232) = 134.50 ; p < .001) que Fiat (M = 4.24), ce qui atteste la validité de nos inductions.
5
p < .05) sous humeur positive (M = 5.62) que négative (M = 4.88) si l’attitude est favorable,
alors que c'est l'inverse (respectivement : M = 3.52 vs M = 4.40 ; t(232) = -2.03 ; p < .02) si
l’attitude est défavorable. Bien que l'interaction de l’argumentation et l’humeur ne soit pas
significative (F(1, 232) < 2), les arguments forts (M = 5.10) plutôt que faibles (M = 4.18)
améliorent l'efficacité du spot sous humeur négative (t(232) = 2.11 ; p < .02), et non sous
humeur positive (t(232) < 1). Les hypothèses H3a, H3b et H3c sont donc confirmées.
Humeur Négative
Attitude envers
la marque
Défavorable
(Fiat)
Humeur Positive
Favorable
(VW)
Défavorable
(Fiat)
Favorable
(VW)
Qualité des
arguments
Faible
Forte
Faible
Forte
Faible
Forte
Faible
Forte
Elaboration
du message
0.31
(0.26)
0.52
(0.33)
0.38
(0.26)
0.63
(0.21)
0.25
(0.21)
0.26
(0.34)
0.35
(0.26)
0.41
(0.23)
Attitude envers
le produit
5.84
(2.48)
7.29
(2.06)
6.31
(2.13)
7.48
(1.52)
5.26
(2.11)
5.50
(1.86)
7.53
(1.72)
7.96
(1.58)
Intention
d'achat
3.83
(2.23)
4.97
(2.44)
4.53
(2.83)
5.23
(2.66)
3.27
(1.91)
3.77
(2.11)
5.70
(2.47)
5.53
(2.27)
Tableau 1. Moyennes (Ecart-Types) du niveau d'élaboration, de l'attitude envers le
produit et de l'intention d’achat selon l'humeur, l'attitude et la qualité des arguments.
4.3.3 Analyses de pistes causales
Les relations entre les différentes variables sont étudiées au moyen d’un modèle d'équations
structurelles, soumis à une analyse multi-groupe en fonction de l’humeur (Annexe 1). Le
modèle intègre les pistes significatives dans au moins l’un des groupes, et satisfait les critères
d'ajustement usuels de Hu et Bentler (1999) : GFI = .95 ; AGFI = .89 ; CFI = .98 ; TLI = .96 ;
RMSEA = .046). Le 2 du modèle (2(44) = 66.02 ; p < .02) est inférieur (2(11) = 54.19 ;
p < .001) à celui d'un modèle contraint où les paramètres sont invariants suivant l’humeur
(2(55) = 120.21 ; p < .001), ce qui atteste le rôle modérateur de l'humeur. Une comparaison
des coefficients de détermination des différentes pistes selon l'humeur (Tableau 2) révèle que
l’influence de l'attitude envers la marque sur l'attitude vis-à-vis du produit et l'intention
d'achat est plus forte sous humeur positive que négative. Par contraste, sous humeur négative,
l'effet de l’argumentation est partiellement médiatisée par le niveau d'élaboration du message
(ß = .30 ; p < .01 vs ß = .21 ; p < .05 ; Sobel Test = 2.90 ; p < .01), ce qui confirme l'hypothèse
H1c. Contrairement à l'hypothèse H1d, l'effet de la qualité des arguments sur l'intention n'est
pas médiatisé par l'élaboration, du fait que l’élaboration exerce un effet indirect sur l'intention
(ß = .22 ; p < .05 vs ß = .01 ; ns ; Sobel Test = 3.41 ; p < .001) via l'attitude envers le produit.
Humeur
Négative
Humeur
Positive
z-score
(ddl : 118)
.05
.28**
1.82*
Attitude / Produit <== Attitude / Marque
.36***
.74***
4.39***
Intention d’achat <== Attitude / Marque
.02
.63***
5.52***
.39***
.04
2.84**
Attitude / Produit <== Qualité Arguments
.21*
.03
1.40
Intention d’achat <== Qualité Arguments
(.08)
(-.02)
_
Attitude / Produit <== Elaboration
.24*
-.12
2.79**
Intention d’achat <== Elaboration
(.03)
(.00)
_
.70***
-.01
6.71***
Pistes Causales
Elaboration <== Attitude / Marque
Elaboration <== Qualité Arguments
Intention d’achat <== Attitude / Produit
* p < .05 ; ** p < .01 ; *** p < .001 ; (pistes exclues du modèle)
Tableau 2. Coefficients de détermination standardisés selon l'humeur des cibles.
4.4 Discussion
Cette première expérience illustre le rôle modérateur de l'humeur sur l'efficacité d'une
publicité aux niveaux affectif (attitude envers le produit) et conatif (intention d'achat) :
l'insertion du spot dans un film induisant une humeur positive, améliore son efficacité si la
marque jouit d'une attitude favorable. Par opposition, dans le cas d'une attitude défavorable,
l’efficacité du spot est meilleure si le film induit une humeur négative. La manipulation de la
qualité des arguments et la mesure du niveau d'élaboration du message éclairent ces effets :
l’analyse de pistes causales indique que sous humeur positive, les cibles forment leur attitude
et leur intention d'achat du produit sur la base de leur attitude envers la marque plutôt que sur
les arguments avancés, alors que sous humeur négative, la qualité des arguments prévaut. Ce
résultat atteste un traitement descendant sous humeur positive versus ascendant sous humeur
négative. En outre, l’humeur négative induit une meilleure élaboration qui médiatise l'effet
des arguments sur l'attitude envers le produit. L’attitude formée sous humeur négative résulte
ainsi d'une élaboration effective qui peut renforcer le lien entre attitude et comportement. On
doit donc s'attendre à une meilleure efficacité au niveau comportemental, si le spot est inséré
dans un contexte induisant une humeur négative, hypothèse testée dans la seconde expérience.
5. Expérience 2 : Efficacité publicitaire aux niveaux affectif, conatif et comportemental
5.1 Design expérimental et mesures
L'étude était conçue selon un plan factoriel 2 x 2 manipulant l'humeur (Négative vs Positive)
et l'attitude (Favorable vs Défavorable) envers la marque, selon une procédure identique à
celle de l’expérience 1. La présence d'arguments forts était maintenue constante. L'humeur,
les attitudes envers la marque et le produit (efficacité affective) ainsi que l'élaboration étaient
mesurées sur des échelles identiques à celles utilisées précédemment. Enfin, l’efficacité au
niveau comportemental était mesurée par la participation effective à une soirée de lancement
du véhicule. 400 étudiants de l'Université X, titulaires du permis de conduire et possesseurs
d’une voiture (255 femmes et 145 hommes ; âge moyen = 20.90 ; SD = 1.62) ont participé à
cette étude. Chaque condition comprenait 100 participants.
5.2.1 Attitude envers le produit (niveau affectif) et intention d’achat (niveau conatif)
L’élaboration du message (Tableau 3) s’avère meilleure (F(1, 396) = 34.67 ; p < .001) sous
humeur négative (M = 0.54) que positive (M = 0.38). Au niveau affectif, l’interaction de
l'humeur et l’attitude envers la marque (F(1, 396) = 21.58 ; p < .001) révèle une meilleure
efficacité du spot (t(396) = 2.67 ; p < .01) sous humeur positive (M = 7.80) que négative
(M = 7.13) lorsque l’attitude vis-à-vis de la marque est favorable, alors que c'est l'inverse
(respectivement : M = 5.93 vs M = 6.91 ; t(396) = -3.89 ; p < .001) quand l’attitude est
défavorable. L'intention d'achat fait aussi l'objet d’une interaction de l’humeur et l'attitude
envers la marque (F(1, 396) = 23.96 ; p < .001) traduisant une meilleure efficacité (t(396) =
2.88 ; p < .01) sous humeur positive (M = 5.99) que négative (M = 5.03) si la marque jouit
d'une attitude favorable, tandis que c'est l'inverse (respectivement : M = 3.40 vs M = 4.75 ;
t(396) = -4.05 ; p < .001) dans le cas d’une attitude défavorable. Les hypothèses H1a, H2a,
H2b, H3a et H3b sont ainsi confirmées.
5.2 Résultats6
Humeur Négative
Attitude envers
la marque
Humeur Positive
Défavorable
(Fiat)
Favorable
(VW)
Défavorable
(Fiat)
Favorable
(VW)
Elaboration
du message
0.55
(0.23)
0.52
(0.31)
0.33
(0.26)
0.43
(0.26)
Attitude envers
le produit
6.91
(1.97)
7.13
(1.91)
5.93
(1.78)
7.80
(1.40)
Intention
d’achat
4.75
(2.56)
5.03
(2.39)
3.40
(2.33)
5.99
(2.12)
Participation
Effective
21%
26%
6%
14%
Tableau 3. Moyennes (Ecart-Types) d'élaboration du message, de l'attitude envers le
produit et de l'intention d'achat et % participation effective selon l'humeur et l'attitude.
L’humeur ( = .92) plus positive (F(1, 396) = 342.20 ; p < .001) après l'extrait de film gai (M =
7.21) plutôt que triste (M = 3.54), et l'attitude ( = .87) plus favorable (F(1, 396) = 137.70 ; p < .001)
pour Volkswagen (M = 6.70) que Fiat (M = 4.36) attestent la validité des inductions expérimentales.
6
5.2.3 Participation effective à la soirée de lancement (niveau comportemental)
La participation effective à la soirée de lancement du véhicule (Tableau 3) s’avère plus forte
(2(1, N = 400) = 13.07 ; p < .001) quand les cibles ont été exposées au message sous humeur
négative (23.5 %) plutôt que positive (10 %). Conformément aux hypothèses H6a et H6b, ce
gain d’efficacité est vérifié que l'attitude vis-à-vis de la marque soit favorable (26 % vs 14 % ;
2(1, N = 200) = 4.50 ; p < .04) ou non (21 % vs 6 % ; 2(1, N = 200) = 9.63 ; p < .001).
Humeur
Négative
Humeur
Positive
z-score
(ddl : 198)
.06
.33***
2.81**
Attitude / Produit <== Attitude / Marque
.26***
.70***
5.97***
Intention d’achat <== Attitude / Marque
.10
.37***
2.86**
Comportement <== Attitude / Marque
.11
.40***
3.11***
Attitude / Produit <== Elaboration
.42***
-.04
4.84***
Intention d’achat <== Elaboration
(.07)
(.06)
_
Participation effective <== Elaboration
(.06)
(-.07)
_
Intention d’achat <== Attitude / Produit
.65***
.18
5.89***
Participation effective <== Attitude / Produit
(.06)
(-.05)
_
Participation effective <== Intention d’achat
.40***
.02
4.01***
Pistes Causales
Elaboration <== Attitude / Marque
* p < .05 ; ** p < .01 ; *** p < .001 ; (pistes exclues du modèle)
Tableau 4. Coefficients de détermination standardisés selon l'humeur des cibles.
5.2.4 Analyse de pistes causales
Les relations entre les différentes variables sont étudiées au moyen d’un modèle d'équations
structurelles soumis à une analyse multi-groupe en fonction de l’humeur (Annexe 2). La
qualité d'ajustement du modèle satisfait les critères usuels (GFI = .96 ; AGFI = .92 ; CFI = .98
; TLI = .96 ; RMSEA = .042). Le 2 du modèle (2(46) = 80.97 ; p < .01) est inférieur (2(11)
= 70.24 ; p < .001) à celui d'un modèle contraint (2(57) = 151.21 ; p < .001), attestant le rôle
modérateur de l'humeur. La comparaison des coefficients de détermination selon l'humeur
(Tableau 4) indique que l'influence positive de l'attitude envers la marque sur l'attitude vis-àvis du produit, l'intention d'achat et la participation s'avère plus forte sous humeur positive.
Par contraste, on observe une relation plus forte sous humeur négative, entre l’élaboration et
l’attitude envers le produit, entre l’attitude envers le produit et l’intention, et entre l’intention
et la participation. Sous humeur négative, l'effet de l'élaboration sur l'intention est totalement
médiatisé par l'attitude envers le produit (ß = .35 ; p <. 001 vs ß = .10 ; ns ; Sobel Test = 4.73 ;
p < .001), et l'effet de l'attitude à l’égard du produit sur la participation s’avère totalement
médiatisé par l'intention (ß = .32 ; p < .001vs ß = .09 ; ns ; Sobel Test = 4.54 ; p < .001).
5.3 Discussion générale
Cette seconde expérience montre que l'humeur des cibles agit de façon différenciée suivant le
niveau auquel l'efficacité publicitaire est mesurée. D'une part, se confirme le rôle modérateur
de l'humeur aux niveaux affectif (attitude vis-à-vis du produit) et conatif (intention d'achat) :
si l'attitude envers la marque est favorable, le spot s’avère plus efficace quand il est inséré
dans un film induisant une humeur positive, alors que c'est l'inverse dans le cas d’une attitude
défavorable. En revanche, au niveau comportemental que l'on sait primordial (Palda, 1966), le
spot se révèle plus efficace sous humeur négative, quelle que soit l'attitude envers la marque.
Un tel constat conduit à reconsidérer les préconisations de Greifeneder et al. (2007). En effet,
même si la diffusion d'un spot dans un contexte d'humeur positive peut améliorer l'attitude et
l'intention d'achat, elle ne suscite pas pour autant davantage de comportements en faveur du
produit (participation à la soirée de lancement du véhicule). Cette dynamique résulte du fait
que l'humeur positive favorise un traitement descendant où l'attitude envers la marque exerce
un rôle nodal au détriment de l'élaboration des arguments, ce qui en réduit donc l'efficacité. A
l’inverse, l’humeur négative facilite un traitement ascendant limitant l’effet de l’attitude vis-àvis de la marque au profit d'une meilleure élaboration qui améliore l'attitude envers le produit,
et par là même, l'intention d'achat. En outre, une seconde forme d'influence indirecte procède
de ce que l’intention formée par le biais de cette voie centrale de la persuasion, médiatise
l'effet de l'attitude envers le produit sur le comportement. En ce sens, la meilleure efficacité
comportementale obtenue sous humeur négative, résulte d'un traitement ascendant qui induit
une relation plus forte entre attitude envers le produit, intention et comportement effectif. Les
publicités gagneraient ainsi en efficacité au niveau comportemental, si elles étaient diffusées
dans un contexte induisant une humeur négative. Ces résultats doivent toutefois être répliqués
pour d’autres catégories de produits et auprès d'autres populations. Une autre limite tient à la
nature du produit (i.e. les automobiles) qui suppose une décision d'achat réfléchie et un lourd
investissement, si bien qu’il est difficile de mesurer des comportements d’achat réels dans une
expérimentation. Bien que la participation effective à la soirée de lancement constitue une
variable comportementale, il faudra reproduire ces résultats pour des achats réels. D’un point
de vue théorique, dans nos études, l'attitude envers la marque n'est pas affectée par l'humeur
des cibles, car c'est la valence de l'humeur induite par le film, et non celle induite par le spot,
qui est manipulée. Les prochaines études devront donc déterminer si les réactions affectives
suscitées par le spot peuvent moduler nos résultats. En effet, ces réactions peuvent agir non
seulement sur la formation de l'attitude envers la marque (Yoo et MacInnis, 2005), mais aussi
sur le traitement du message, (Wegener et Petty, 1994). Il faudra également s'attacher au rôle
de la force de l'attitude, variable essentielle dans la prédiction des comportements (Park et al.,
2010). Enfin, nos expériences opposent l'humeur des cibles selon sa valence, alors que son
intensité (Shapiro et al. 2002) ou sa nature (De Barnier, 2002) peut affecter l’efficacité d’une
publicité, pistes à explorer plus précisément. Ces premières études ouvrent ainsi de nouvelles
perspectives en vue d’optimiser les plans média, et notamment les choix de programmation
des campagnes publicitaires. En effet, on retiendra que la diffusion d’une publicité au cours
de programmes (films, documentaires, émissions...) induisant une humeur négative, pourrait
lui garantir paradoxalement une meilleure efficacité au niveau des comportements recherchés.
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Annexe 1.
Modèles d'équations structurelles selon l'humeur des cibles (Expérience 1)
Annexe 2.
Modèles d'équations structurelles selon l'humeur des cibles (Expérience 2)
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