Maladie orpheline La SLA tient ses états généraux Un colloque a été organisé à Paris par l’Association pour la recherche sur la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Un livre noir a été édité, mettant en évidence les dysfonctionnements des organismes sociaux et médicaux dans la prise en charge de cette maladie. M al prise en charge mais surtout mal connue du corps médical, des médecins experts et du personnel soignant en général, la SLA touche tout de même 8 000 personnes en France soit un Français diagnostiqué toutes les trois heures. Qu’est-ce que la SLA ? En 1865, Charcot décrivait un syndrome très lentement évolutif, associant une atteinte pyramidale, avec une raideur des quatres membres, et un syndrome pseudobulbaire, dû à une sclérose isolée des faisceaux latéraux de la moelle épinière. Quatre ans après, il décrivait la forme classique de la SLA, associant non seulement la sclérose des faisceaux latéraux médullaires mais aussi une atteinte des motoneurones spinaux entraînant une atrophie musculaire diffuse et rapidement évolutive. Cette dernière fut considérée par Erb comme une nouvelle entité clinique et nommée sclérose latérale primitive (SLP), maladie dix fois plus rare que la SLA. La SLA se caractérise donc par l’atteinte des motoneurones, cellules nerveuses qui commandent et contrôlent les muscles de la motricité volontaire. Cette maladie est évolutive et entraîne la paralysie des membres, mais aussi celle des muscles de la phonation et de la déglutition. Les malades, qui conservent leurs facultés intellectuelles, sont emmurés dans leur corps, et l’atteinte des muscles respiratoires est la dernière phase avant le décès. Cette maladie cruelle désoriente l’entourage et le personnel soignant, dont les infirmières libérales quelquefois confrontées à ce problème qui est le plus souvent traité à domicile. L’association SLA souhaite la généralisation d’un poste d’infirmier référent, déjà présent au groupe hospitalier de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Car le premier handicap est la formation insuffisante des acteurs paramédicaux mais aussi des médecins. En effet, le malade consulte au début pour un trouble considéré par lui-même comme bénin, d’origine ORL, pneumologique, rhumatologique... Quelques signes vont alerter le médecin. Ainsi, la SLA touche les adultes entre 50 et 70 ans, mais des cas chez les personnes plus jeunes sont de plus en plus dénombrés. La maladie peut débuter par une paralysie d’un segment de membre ou par un trouble de la parole ou de la déglutition. La forme spinale (premier cas) est plus communément observée chez les hommes et conduit progressivement à une incapacité d’usage des membres inférieurs et supérieurs. La forme bulbaire touche plus volontiers les femmes, et les premiers symptômes sont une difficulté à parler ou à avaler, une hypersialorrhée (augmentation de la salive). Au début de la maladie, les patients peuvent ressentir des crampes et/ou des fasciculations qui sont des contractions de faible amplitude de fibres musculaires isolées, bien différentes par exemple des myokymies. Un autre symptôme peut être associé : la sensation d’enraidissement articulaire définissant la spasticité qui s’accentue dès que le patient veut entamer un mouvement. Une vivacité des réflexes tendineux ou, à l’inverse, leur diminution peut être observée. On observe aussi une constipation, des troubles du sommeil d’origines diverses, une hypersialorrhée, des douleurs surtout articulaires et également une fragilité émotionnelle trop vive. En bref, le diagnostic, à la fois simple et compliqué, s’établit sur les atteintes des motoneurones corticaux, spinaux ou bulbaires. Des atteintes cognitives, des atteintes des sphincters ou du système sensitif, visuel ou auditif ne sont pas des symptômes de la SLA. Un électromyogramme (EMG) est nécessaire pour confirmer le diagnostic. De nouvelles méthodes d’imagerie comme l’IRM, la spectro-IRM et la stimulation magnétique peuvent également être utiles. Lucie Galion Information SLA : www.ars.asso.fr 37