france dans le monde_ES

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CHAPITRE 3
LA FRANCE DANS LE MONDE
La Ve République naît d’une guerre d’indépendance, la guerre d’Algérie, puis c’est elle qui doit
gérer l’héritage colonial.
Elle naît aussi des ambitions d’un homme le général De Gaulle pour qui la France est une puissance à
vocation mondiale malgré la fin de l’empire colonial, et pour qui la construction européenne est la
condition sine qua none à l’affirmation régionale par rapport aux Etats-Unis.
De plus, la période des Trente Glorieuses, les rebondissements des deux chocs pétroliers et la
mutation extrêmement rapide du système productif => complexification du politique, du social et du
culturel sont des conséquences de l’intégration de la France au système- monde.
Ainsi la question de la place de la France dans le monde contemporain, cad du rapport au système-monde
est fondamentale pour parachever le regard et l’analyse de la France sous la Ve République
(cf pensée systémique => facteurs endogènes mais aussi exogènes)
La France appartient ainsi au bloc de tête du système-monde, l’un des pôles de la Triade, l’UE, mais de
quelle manière agit-elle, s’adapte-t-elle à cette situation ?
: QUEL EST L’IMPACT DU SYSTEME-MONDE SUR LA FRANCE DE LA VE REPUBLIQUE ? COMMENT LA
FRANCE SE CONSTRUIT-ELLE A TRAVERS L’OUVERTURE ET LA MISE EN CONCURRENCE DE L’ECHELLE
NATIONALE ?
PBL
 carte p. 254 - 255
=> Comment la France gère-t-elle la fin de son empire colonial pour s’imposer dans les relations
internationales ?
I)
LA
POLITIQUE EXTERIEURE DE LA
FRANCE
DEPUIS
1945:
GERER L’HERITAGE COLONIAL ET
JOUER UN ROLE SUR LA SCENE INTERNATIONALE
A) La politique de grandeur initiée par De Gaulle : « Si la France cesse d’être
mondiale, elle cesse d’être la France »
1°) La dépendance inévitable de la IVe République et la gestion du problème colonial
A la sortie de la 2GM, la France est exsangue, elle ne fait pas partie des vainqueurs : la IVe
République qui se met alors en place choisit alors le camp des Etats-Unis de manière à bénéficier du Plan
Marshall vital pour sa reconstruction, OTAN en 1949 => dépendance vis-à-vis des Etats-Unis pour la
politique extérieure : cf crise de Suez.
Cependant le général DG réussit à négocier pour la France un siège de membre permanent au conseil de
sécurité.
+ politique coloniale
2°) DG et la politique de grandeur : assurer la voix de la France sur la scène
internationale
a) une « politique de mains libres »
cependant lorsque DG est élu à partir de 1958, il change radicalement de politique pour une voix
d’indépendance par rapport aux deux superpuissances : il met donc sur pied la force de dissuasion (bombe
A en 1960 et bombe H en 1968) et refuse donc la politique du parapluie nucléaire états-unien => retrait
de l’OTAN en 1966.
= « politique de mains libres »
En // il montre des signes de détente avec le bloc communiste et soutient particulièrement Willy Brandt
pour son Ostpolitik.
 cf discours de Phnom Penh (1966) où il condamne l’intervention états-unienne au Vietnam
 « Québec libre »
Attention cependant il ne remet jamais en cause l’appartenance française au monde occidental.
b) tourner la page coloniale mais nouer des relations fortes avec les anciennes
colonies
DG accompagne donc les mouvements d’indépendance en Algérie et en Afrique Noire => il signe
avec l’Afrique Noire des accords de coopération économique qui permettent à la France de maintenir son
influence sur cette région (= néocolonialisme) + politique pro-arabe.
B) La continuité de « l’exception française »
Les autres présidents continuent cette politique d’indépendance par rapport aux Etats-Unis et
d’affirmation de la voix spécifique française.
 poursuite du pgm d’armement par tous les présidents : derniers essais nucléaires sous Chirac à
Mururoa en 1996, surtout modernisation de l’armement naval avec les porte-avions (qui
permettent d’intervenir sur toutes la planète) les sous-marins nucléaires et le développement
d’une force d’intervention rapide, 3ème puissance exportatrice d’armement conventionnel avec de
grands industriels comme GIAT, Dassault…, de nombreuses bases militaires partout dans le monde
grâce à l’ancien empire colonial. L’actuel président Sarkozy a une politique double, à la fois un
rapprochement avec les Etats-Unis notamment par le retour de la France dans l’OTAN en 2008
mais il entend aussi affirmer la place de la France militairement par le développement de bases
militaires, la coopération militaire renforcée avec le RU et surtout l’entrée en guerre contre la
Libye sous mandat onusien.
 Mais politique à l’intérieur du monde occidental : cf crise des missiles SS20 en Europe en 1983,
Mitterrand se range du côté occidental, intervention française pendant la 1ère guerre du Golfe
(ONU), intervention en Afghanistan avec l’alliance Nord au nom de la démocratie (donc camp
occidental) à partir de fin 2001. Cependant la guerre en Iraq n’a jamais été acceptée par la France
que ce soit sous Chirac ou sous Sarkozy.
 Cependant le Moyen-Orient est un point d’achoppement très fort entre la France et les EtatsUnis : conflit israelo-palestinien (Chirac ami de Hariri, et de Y. Arafat), surtout guerre en Iraq en
2003 où Chirac refuse de suivre la politique unilatérale des Etats-Unis => ainsi depuis les années
1990 et surtout depuis 2001, la France clame sans cesse l’importance du multilatéralisme sous
l’égide de l’ONU, mais pour contrecarrer l’hégémonie états-unienne.
Sarkozy apparaît cependant moins pro-arabe que Chirac, moindre engagement dans le conflit
israélo-palestinien.
 cf doc 5 p. 257 Bréal
Ainsi la politique extérieure de la France reflète-t-elle l’évolution des relations internationales : dans
les années 1960, DG essaie de mettre en place un monde échappant à la logique bipolaire de la GF, puis
ses successeurs, face à la mondialisation et à la complexification des relations internationales, essaient
de mettre sur pied une politique dite « d’indépendance » par rapport aux Etats-Unis : la France a su
effectivement garder une certaine indépendance et influence dans le monde grâce à cette politique.
Surtout la politique étrangère française a toujours voulu montrer l’indépendance et l’exception culturelle
de la nation (patrie des droits de l’homme…) => exception du modèle culturel français, France comme
protectrice de la culture => cf exception culturelle de Chirac au GATT et à l’OMC, et désormais la France
lutte pour la diversité culturelle (face à l’américanisation du monde) avec l’UNESCO, cad ensemble des
cultures du monde considérée comme un patrimoine mondial à conserver et protéger de l’hégémonie des
grandes entreprises états-uniennes => cf musée du quai Branly fondé par Chirac + plurilinguisme au sein
de l’UE.
=> cad concrètement quelle politique étrangère est menée par la France ?
II)
LA FRANCE
A L’ETRANGER DE LA DECOLONISATION A LA CONSTRUCTION EUROPEENNE
A) Aides au développement, francophonie et alliances française : coopération
politique, culturelle et économique avec le Sud
1°) Des aides au développement au néocolonialisme
DG avait bien compris que pour mener une politique d’envergure, à la mesure de la puissance
française (telle qu’il l’entendait), dans le Tiers-Monde, il fallait se désengager de l’empire. Ainsi très
rapidement, la politique étrangère se réorganise :
- la France garde ses DOM-TOM, qualifiés souvent de « confettis de l’empire » : la France est donc
présente dans le monde entier, dans tous les océans, proches de tous les continents : c’est donc
intéressant pour les points stratégiques et les bases militaires mais aussi pour l’économie car 2nde
-
 doc
-
 doc
-
ZEE au monde après les USA avec 11 millions de km2 (car territoires insulaires) et importantes
ressources sous-marines (minérales et halieutiques). De plus, la Guyane est un emplacement
favorable pour le lancement de satellites => Kourou comme plate-forme de lancement utilisée à la
fois pour les opérations françaises (ariane) mais aussi européennes (centre spatial européen). La
majeure partie de ces territoires insulaires demandent donc à rester au sein de la république car
importance des subventions (3/4 de fonctionnaires, + importance des subventions européennes) ;
cependant certains de ces territoires ont demandé leur autonomie comme Mayotte ou les pbs en
Nouvelle Calédonie => territoire de souveraineté partagée.
Avec les anciennes colonies, notamment l’Afrique, la France a donc développé une politique très
active de coopération culturelle, économique et militaire dès les années 1960, de manière à faire
de ces anciennes colonies une « chasse gardée » ou un « pré-carré » : signature d’accords d’aide
technique, financière, culturelle et militaire qui lient fortement les deux Etats. D’ailleurs un
ministère de la coopération est resté indépendant des affaires étrangères jusque dans les années
1990. Ainsi la France envoie-t-elle ses troupes, ses coopérants (enseignement) et son aide au
développement sans se soucier du caractère dictatorial du régime.
1 et 6 p. 260 Bréal
mais ces accords sont souvent très favorables à la France ou lui offrent un large droit de regard
sur la politique intérieure :choix des présidents, cf Burkina Faso et Thomas Sankara, mise en
place de Gbagbo, Mobutu, Bongo,… quelle implication français au Rwanda ?; cf force d’intervention
française en Afrique notamment en Côte d’Ivoire, nombreuses interventions au Tchad contre
Kadhafi, aide au gouvernement soudanais (total contre les populations du Sud) opérations
militaires en République centrafricaine en 1979 ouvertement pro-dictateur en place ;
ou
néocolonialisme cad que la France aide des régimes qui le lui rendent bien et protègent ses
intérêts en laissant parfois au pouvoir des dictateurs = « Françafrique »
2 et 5 p. 260 Bréal
Depuis 1990, la France a décidé de conditionner son aide au développement à la démocratisation
des pays, mais quelle réalité ??? La part de l’aide au développement envers les pays a beaucoup
baissé depuis la fin de la Guerre Froide, mais devant l’intérêt renouvelé des Etats-Unis et de la
Chine qui devient l’un des premiers créditeurs de l’Afrique, la France entend réaffirmer son « précarré » => cf politique sarkozienne, dernier sommet françafrique => Afrique –France.
Intervention de la France dans la gestion du conflit en Côte-d’Ivoire => ingérence néocoloniale ou
puissance neutre sous mandat onusien ?
- Enfin la France est un acteur majeur de la mise en œuvre du Nouvel Ordre Economique
International (NOEI) => dès 1963, ouverture d’accords entre la CEE et les pays africains à
l’initiative de la France : accord de Yaoundé ; ensuite ceux de Lomé en 1975 ; enfin accord ACP en
2000 (accord de Cotonou) => accords économiques entre CEE puis UE et les pays africains ou zone
ACP afin de privilégier les productions tropicales de ces pays en Europe. Mais dénonciations par
les Etats-Unis dans le cadre de l’OMC. La France est aussi l’un des premiers pays à avoir demandé
l’allégement de la dette des pays en voie de développement, en 1981 par Mitterrand au sommet de
Cancun (1er sommet Nord-Sud) => Chirac et la mise en place d’une taxe sur les billets d’avion pour
aider la lutte contre le Sida en Afrique et discours de Sarkozy lors de son élection, pays du G7 le
plus donateur .
2°) Francophonie et politique culturelle française
- dernier domaine de relations important : la francophonie. En effet, c’est par la diffusion et l’usage
de sa langue que la France rayonne le plus dans le monde => plus de 40 Etats sont directement
concernés par cet usage, fruits de l’histoire (colonisation, liens anciens ou passé commun). Chaque
année, la République organise un sommet de la francophonie.
- En // rayonnement culturel de la France qui dépasse l’espace direct de la francophonie,
importance du poids de l’histoire => ainsi la langue française est la 2nde langue internationale
(langue parlée sur tous les continents, vecteur pour des cultures différentes), langue étrangère la
plus enseignée dans le monde après l’anglais, enfin langue officielle au JO et à l’ONU. Mais
aujourd’hui la langue est de plus en plus menacée par l’anglais ou l’américain.
- C’est pourquoi la Ve République, profitant de ce rayonnement culturel permis par l’histoire
(langues des élites puis langue du progrès et enfin colonisation), a développé une politique
culturelle à l’étranger très active, d’autant plus que la question de la langue devient central face
au poids accru des NTIC => la France est donc l’un des seuls Etats au monde à disposer d’une
véritable diplomatie culturelle coordonnée par la ministère des Affaires étrangères.
 doc 5 p. 267 Nathan
appui sur le réseau d’Alliances Françaises (depuis 1883, associations privées qui enseignent le
français comme langue et civilisation ; présent dans 135 Etats, ce réseau est donc soutenu et
subventionné par le ministère des Affaires Etrangères.) ainsi que sur des médias d’audience
internationale : RFI, TV5, AFP et dernièrement par Chirac France 24 pour concurrencer BBC et al Jazira.
Des journaux étrangers publient aussi en français : al watan, al ahram en Egypte… Développement de
lycées français à l’étranger qui permettent de concentrer les élites dans leurs écoles et ensuite politique
de bourse pour venir poursuivre les études supérieures en France = Brain Drain mais reste moindre que
pour les Etats-Unis.
3°) Une économie mondialisée
Les pays européens sont les premiers partenaires économiques de la France. La construction européenne
a contribué à la hausse du taux d’ouverture français (9% en 1958 à 26% en 2005). Mais, au-delà de l’UE,
La France s’est intégrée à une économie mondialisée à partir des années 1980. Les grandes firmes
partent à la conquête des marchés mondiaux par l’implantation à l’étranger pour la grande distribution (cf
Carrefour au MO), par des fusions ou rachats (Renault et Nissan).
Elle est, de plus, le 5ème exportateur mondial de marchandises et le 4ème de services, la première
destination touristique mondiale en volume et l’un des principaux pays d’accueil pour les investissements.
B) Le choix de la régionalisation : la France se tourne vers l’UE
Tandis que le RU, à la fin de la 2GM, se rapproche sensiblement des Etats-Unis, la France travaille au
rapprochement franco-allemand et à la construction européenne. Il est intéressant de noter la grande
différence de vues entre la France de la IV (plutôt fédéraliste avec Schuman et Monnet) et celle de la V
dirigée par De Gaulle unioniste. Depuis 1985 retour du fédéralisme en France, surtout à gauche, mais
l’opinion publique reste méfiante et ne déconnecte pas la politique nationale de la politique européenne =>
refus par referendum du traité constitutionnel en 2005.
Sarkozy a intégré la construction européenne dans sa politique étrangère => cf portrait présidentiel avec
le drapeau européen, traité simplifié ou traité de Lisbonne mais recul du couple franco-allemand.
C) Quelle présence militaire dans le monde ?
La France n’a jamais retrouvé son rang de puissance d’avant la 2GM malgré sa volonté d’indépendance
marquée par la IVe République (le programme nucléaire est lancé discrètement en 1952) et les années De
Gaulle (retrait de l’OTAN en 1966, bombe A en 1960 et bombe H en 1968) et sa politique de coopération
ou d’ingérence avec les anciennes colonies. Elle reste cependant durant les crises de la GF aux côtés des
Etats-Unis.
La fin de la GF crée une situation nouvelle : des risques plus diffus sont difficiles à maîtriser par une
stratégie purement nationale.
En 1990 – 1991 la France participe à la coalition contre l’Iraq mais peine à envoyer 12000 soldats car son
armée de conscription est mal adaptée à ce type de conflits  en 1996 Chirac décide donc de
professionnaliser l’armée.
La France aménage aussi sa dissuasion nucléaire : elle adhère au TNP (Traité de Non-Prolifération) en
1992 puis après avoir procédé à 6 derniers essais qui suscite une réprobation mondiale elle signe en 1996
le TICE (traité d’Interdiction complète des Essais Nucléaires).
 On peut voir dans cette évolution un abandon de la politique de grandeur au profit d’une approche plus
réaliste. La France n’est plus considérée aujourd’hui comme une grande puissance ; elle assume donc son
rang de puissance moyenne en jouant le jeu des institutions internationales. Cette politique lui permet de
conserver une certaine influence. Si elle s’exprime par le biais de l’ONU, l’OTAN ou l’UE la France arrive
ainsi toujours à faire entendre sa voix gardant ainsi des accents gaulliens. Elle défend la diversité
culturelle dans le monde face aux Etats-Unis ainsi que le multilatéralisme.
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