140219 focus - Ambassade de France au Portugal

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Ambassade de France au Portugal – Service de presse
12 - 19 février 2014
PRESSE ECRITE PORTUGAISE
Le focus hebdomadaire n’est pas une revue de presse exhaustive mais une sélection ponctuelle, sous forme de résumés
synthétiques et limitée à deux pages, de quelques sujets saillants de l’actualité (politique, économique, sociale ou
culturelle) développés par les principaux titres de la presse écrite portugaise. Quotidiens: Público, Diário de Notícias (DN),
i, Diário Económico (DE), Jornal de Negócios (JDN), Correio da Manhã (CM). Hebdomadaires : Expresso, Visão, Sábado.
I – La croissance du PIB portugais au dernier trimestre 2013 dépasse les prévisions : La reprise est là mais
est-ce pour durer ? - Le leader socialiste sceptique face à la ‘fête’ du gouvernement (Público, 15/02) ;
L’économie portugaise boucle 2013 à toute vapeur (Expresso, 15/02) ; Les chiffres du PIB montrent une
récession plus faible que prévu en 2013, ce qui permet une révision à la hausse du PIB pour 2014 (DE, 17/02)
Après 10 trimestres consécutifs de chute du PIB, suivis d’une croissance positive aux 2ème et 3ème trimestres 2013
(respectivement 1,1% et 0,3%), l’économie portugaise a continué de croître au 4ème trimestre, à hauteur de
0,5% alors que les prévisions les plus optimistes n’espéraient pas plus de 0,3%. Le PIB a ainsi augmenté de
1,6% par rapport à la même période en 2013. D’après l’Institut national de statistiques (INE) ces résultats sont dus en
grande partie à une reprise de la demande intérieure (DE, 17/02), outre l’accélération des exportations (Público,
15/02). La croissance pour l’ensemble de l’année 2013 n’en reste pas moins négative avec une baisse du PIB de
1,4%, ce qui en fait la 4ème moins bonne année depuis 1960 (-5,1% en 1975, -2,9% en 2009, -3,2% en 2012) (JDN,
17/02). Ces données viennent s’ajouter à une liste de signes positifs pour 2013, comme le taux de chômage qui s’est
fixé à 16,3% au lieu des 17,4% attendus (Público, 15/02).
Le Premier ministre s’est félicité de ces résultats. Le vice-Premier ministre développe l’expectative de revoir à la
hausse le scénario économique portugais lors de la 11ème et avant-dernière évaluation de la troïka qui débute
de 20 février - les prévisions de croissance pour 2014 étant actuellement de 0,8%. Le chef de l’opposition socialiste
se montre sceptique, insistant sur les chiffres actuels du chômage (800 000) et de la dette (plus de 200 milliards
d'euros) (Público, 15/02). Les commentaires dans la presse restent prudents. Le conseiller d’Etat Vítor Bento
croit au maintien de taux de croissance positifs dans un avenir immédiat, mais doute de l’ampleur des modifications
opérées dans l’économie portugaise : « la grande question est de savoir quel aura été l’effet des réformes sur le
potentiel de croissance et s’il sera suffisant pour soulager la pression financière ces prochaines années ».
L’économiste Sérgio Rebelo voit des signes clairs de reprise mais n’escompte pas des taux de croissance annuels
dépassant 1%. Plus pessimiste, l’universitaire José Reis décrit une croissance ponctuelle qui mènera au mieux à la
stagnation (Público, 17/02). L’éditorial du DN (15/02) s’inquiète de la baisse de l’investissement. Pour l’éditorial du
JDN du 17/02, «le PIB portugais doit enregistrer des taux de croissance bien plus élevés pour que la dette publique
devienne soutenable et que le chômage renoue avec des taux à un chiffre ». D’après l’éditorial du Público du
15/02, « le plus important est de savoir si la reprise reflète un changement réel de l’économie portugaise, ou si elle
signifie un retour à la croissance via la consommation interne, recette qui a échoué par le passé ».
II – La presse relance le débat sur les modalités de sortie du programme de la troïka [cf ‘focus presse’ du
29/01]: Les inconvénients d’un programme de précaution sont surtout politiques (DE, 17/02) ; The Economist
alerte quant au risque d’une sortie sans programme de précaution – Avantages et inconvénients des deux
options (DE, 18/02); L’Eurogroupe ne veut pas entendre parler de programmes de précaution avec les
élections européennes (i, 18/02); Le leader socialiste veut une sortie à l’irlandaise mais accuse l’UE de manque
de solidarité (JDN, 18/02); La BCE envisage une voie intermédiaire entre une sortie à l’irlandaise et un
programme de précaution (Público, 19/02); Le Premier ministre exige un appui européen si besoin (DN,
19/02) ; Le gouvernement peut tenter une troisième voie pour sortir du programme (DE, 19/02)
A moins de quatre mois de la fin du plan d’ajustement de la troïka, et alors que s’accumulent des signes
économiques positifs, le débat quant aux modalités de sortie du programme international se relance. Depuis
quelques semaines les options n’oscillent plus entre un deuxième sauvetage et un programme de précaution, mais
entre ce dernier et une sortie directe à l’image de ce qu’a fait l’Irlande. Démentant des affirmations selon lesquelles il
aurait déjà décidé d’une sortie « à l’irlandaise », le gouvernement portugais a souligné qu’il ne prendrait sa
décision que le moment venu, gardant toutes les hypothèses ouvertes (DE, 14/02 et 17/02 ; Público, 19/2).
Au Portugal la sortie du plan d’ajustement ne se fera pas dans le consensus politique. Alors que le Premier
ministre réitère ses appels au dialogue national, appelant notamment l’opposition socialiste à une convergence sur la
trajectoire de la dette publique pour stabiliser les perspectives à moyen terme, le chef du PS continue de dénoncer
une « mise en scène » gouvernementale (Público - DN - DE, 18/02). M. Seguro interprétera un programme de
précaution comme un échec du gouvernement - ce qui ne l’empêche pas de reprocher à l’UE son manque de
solidarité alors qu’elle semble pousser Lisbonne vers la seconde option (JDN, 18/02).
Les experts s’exprimant sur le sujet sont nombreux, notamment dans le cadre de la conférence « The Lisbon
summit » organisée en partenariat avec The Economist les 18 et 19 février. Il distinguent considérations politiques
et arguments techniques, comparant les avantages et inconvénients des deux options, sans exclure à présent
une voie intermédiaire (Expresso) qui prendrait la forme d’une ‘surveillance renforcée’ selon l’économiste en chef
de la Banque centrale européenne (Público du 19/02). Mais les commentateurs questionnent avant tout la réelle
marge de manœuvre du gouvernement portugais face aux exigences des partenaires européens en contexte
électoral (le DE du 17/02 souligne les réticences prévisibles des Parlements allemand et finlandais). A cet égard, si
l’Expresso évoque un Premier ministre peu convaincu par une sortie à l’irlandaise, un éditorialiste du DE du 7/02
affirme que « la Commission européenne, les banques, les élites, le Président de la République peuvent bien
recommander un programme de précaution, (le Premier ministre) n’en voudra pas car l’exemple irlandais a été
clair (…), il y a eu ce que Dublin a demandé et ce que Berlin a offert. Le Premier ministre sait que même si un tel
programme offre des garanties financières, il reste stigmatisant (…). Et il fera valoir que c’est l’Europe qui l’a
poussé sur cette voie». Le Premier ministre n’en a pas moins tenu à souligner qu’il « présume que si (le Portugal) a
besoin d’un programme de précaution il n’y a aucune raison pour qu’il ne lui soit pas accordé » (Público, 19/02).
S’agissant des arguments développés dans la presse, sur le plan politique le directeur exécutif du DE (18/02)
estime que « le gouvernement a tout à gagner avec une sortie à l’irlandaise. Même un programme allégé
impliquera de nouvelles mesures d’austérité et aura donc un coût politique (…). Les taux d’emprunt portugais, qui
continuent à baisser, s’y prêtent. Mais pour les économistes, sans les rennes courtes de Bruxelles, le Portugal
accentuera une trajectoire d’endettement insoutenable (…). Le gouvernement devrait avancer sur la réforme de
l’Etat comme gage (de bonne volonté) ». Mais d’un point de vue technique, les économistes des agences de
notation et des fonds d’investissement (Fitch et Pimco, DE du 17/02) soulignent les avantages d’un programme
de précaution (dont les conditionnalités restent à définir), qui serait une assurance financière favorisant la
confiance et la baisse des taux d’intérêt, en plus d’un rappel au gouvernement portugais de ses engagements
budgétaires. De même l’Economist Intelligence Unit (EIU), qui craint un échec portugais sur les objectifs
budgétaires pour 2014, espère que Lisbonne demandera un programme de précaution - et que celui-ci lui sera
accordé avec de légères conditionnalités. Tous mettent en avant les risques de la situation portugaise, au premier
titre desquels la soutenabilité de la dette (DE, 18/02). Le quotidien i du 19/02 estime qu’une option intermédiaire
ou « troisième voie », contrairement aux autres hypothèses, ne pourrait se passer d’une entente avec l’opposition.
III – Le secteur touristique au Portugal affiche une forte hausse en 2013 : L’hôtellerie boucle l’année 2013 à
la hausse, avec un tourisme intérieur en baisse (i, 14/02) ; Le tourisme récupère de la crise, le marché
intérieur donne des signes de reprise (Público, 14/02) ; Le tourisme a été l’un des grands moteurs de
l’économie (Expresso, 15/02)
Le ministre de l’économie décrit «une année record en termes de nombre de touristes et de nuitées dans les hôtels,
(fait) décisif pour la reprise du Portugal », reconnaissant que cette situation s’explique partiellement par
l’instabilité de pays directement en compétition (Afrique du Nord). Les établissements hôteliers ont accueilli 14,4
millions de clients (+ 4,2% / 2012), enregistrant 41,7 millions de nuitées (+ 5,2% / 2012). D’après l’Institut national
des statistiques (INE) « ce résultat positif s’explique par les marchés externes (+ 8%), les nuitées des résidents
ayant accusé une légère baisse (-0,9%) ». L’évolution est aussi positive en termes de revenus (+ 5,4%, à comparer à
la baisse de - 2,6% enregistrée en 2012). Les recettes hôtelières renouent avec leurs niveaux de 2008. L’INE
souligne une hausse substantielle des touristes originaires de France (+ 14,5%), des Etats-Unis (+ 16,4%), et
d’Espagne. S’agissant des destinations, les régions du Nord (+ 8,1%), des Açores (+ 10,4%) et de Madère (+ 8,5%)
ont affiché les plus fortes hausses ; les chiffres pour Lisbonne et l’Algarve, principales destinations (respectivement
24,1% et 35,5% des nuitées), ont aussi augmenté. L’Alentejjo et le Centre ont connu de légers reculs
(respectivement – 0,2% et – 0,1%). Pour les 11 premiers mois de 2013, le secteur touristique pèse 13,6% des
exportations globales et 5,8% du PIB (Público, 14/02). Par ailleurs, selon un sondage Eurobaromètre, 22% des
Portugais affirment que la situation économique du pays n’aura pas d’impact sur leurs vacances estivales (soit
moitié moins que la moyenne européenne, le Portugal se classant juste avant la Grèce et Chypre). 16% des Portugais
affirment que la crise les empêchera de partir (11% en moyenne européenne). Le DN note que Porto arrive première,
pour la deuxième fois, au classement European Best Destination - place déjà occupée par Lisbonne en 2010.
IV – La presse portugaise suit la situation en République centrafricaine (RCA) de façon très ponctuelle : Le
nettoyage ethnique est en train de se faire ouvertement au cœur de l’Afrique – Editorial : une priorité
internationale (Público, 13/02) ; La relation France – Etats-Unis permet de mettre en lumière des sujets
autres qu’économiques dans la balance du pouvoir européen (Público, 16/02) ; France (DE, 18/02)
La presse portugaise traite assez peu de la RCA mais les quelques opinions exprimées cette semaine continuent
de saluer, plus ou moins directement, l’engagement français. L’éditorial du Público du 13/02, au lendemain de la
divulgation du rapport d’Amnesty international décrivant un nettoyage ethnique dans la partie occidentale du pays,
affirme que « l’intervention française n’a pas suffi à mettre un terme à la violence en RCA. La dénonciation faite
par Amnesty International doit être entendue par la communauté internationale (…). L’intervention militaire
française a permis de contrôler les milices Séléka et la situation paraissait se normaliser. Mais les forces
internationales n’ont pas anticipé la réaction des milices anti-balaka (…). Tout cela signifie que l’intervention
internationale est un échec (…). L’UE et l’ONU ont commencé à mobiliser leurs efforts, mais il est peut-être trop
tard. Le fait est que, il y a quelques mois, la France a avancé seule sur le terrain (…). Mais on ne peut plus
tourner le dos à un Etat qui s’écroule, emportant des millions d’êtres humains dans sa chute ». Par ailleurs dans
l’article sur la visite du Président de la République Hollande aux Etats-Unis dans le Público du 16/02, la spécialiste
des questions européennes Teresa de Sousa affirme que la France est « une vieille puissance européenne qui, quels
que soient ses problèmes économiques, n’est pas prête à perdre son statut », qui passe par une relation étroite avec
les Etats-Unis ; après avoir salué l’intervention militaire française au Mali, Teresa de Sousa résume que « pour des
raisons stratégiques mais aussi humanitaires, la France a également envoyé une force militaire en RCA plongée
dans une guerre ethnique (…) Dans un premier temps ses partenaires européens se sont limités à lui donner des
‘petites tapes dans le dos’ (…). Maintenant ils envisagent un appui militaire timide pour minimiser la tragédie (…).
Et pourtant, le Président Hollande peut toujours compter avec un appui effectif, certes discret, des Etats-Unis (…)
qui voient dans ses actions un intérêt stratégique fondamental pour éviter que le terrorisme islamique ne s’installe
dans la région». De son côté l’ambassadeur portugais Francisco Seixas da Costa salue dans le DE du 18/02 la
« lucidité » de la France qui, malgré les problèmes économiques, « a compris que c’est sur le plan de l’action
extérieure qu’il est nécessaire de maintenir une présence active ».
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