ARBRE ARBRE Tu es plus souple que le zèbre Tu sautes mieux que l'équateur. Sous ton écorce les vertèbres Font un concert d'oiseaux moqueurs. Tu es plus souple que le zèbre Tu sautes mieux que l'équateur. Sous ton écorce les vertèbres Font un concert d'oiseaux moqueurs. J'avertirai tous les poètes : Il ne faut pas toucher aux fruits C'est là que dorment les comètes, Et l'océan s'y reconstruit. J'avertirai tous les poètes : Il ne faut pas toucher aux fruits C'est là que dorment les comètes, Et l'océan s'y reconstruit. Tu es léger comme un tropique. Tu es plus sage qu'un poisson. Dans chaque feuille une réplique Est réservée pour ma chanson. Tu es léger comme un tropique. Tu es plus sage qu'un poisson. Dans chaque feuille une réplique Est réservée pour ma chanson. Dès qu'on t'adresse la parole, Autour de toi s'élève un mur. Tu bats des branches, tu t'envoles C'est toi qui puniras l'azur. Dès qu'on t'adresse la parole, Autour de toi s'élève un mur. Tu bats des branches, tu t'envoles C'est toi qui puniras l'azur. Alain Bosquet Alain Bosquet L’arbre L’arbre Perdu au milieu de la ville, L'arbre tout seul, à quoi sert-il ? Perdu au milieu de la ville, L'arbre tout seul, à quoi sert-il ? Les parkings, c'est pour stationner, Les camions pour embouteiller, Les motos pour pétarader, Les vélos pour se faufiler. Les parkings, c'est pour stationner, Les camions pour embouteiller, Les motos pour pétarader, Les vélos pour se faufiler. L'arbre tout seul, à quoi sert-il ? L'arbre tout seul, à quoi sert-il ? Les télés, c'est pour regarder, Les transistors pour écouter, Les murs pour la publicité, Les magasins pour acheter. Les télés, c'est pour regarder, Les transistors pour écouter, Les murs pour la publicité, Les magasins pour acheter. L'arbre tout seul, à quoi sert-il ? L'arbre tout seul, à quoi sert-il ? Les maisons, c'est pour habiter, Les bétons pour embétonner, Les néons pour illuminer, Les feux rouges pour traverser. Les maisons, c'est pour habiter, Les bétons pour embétonner, Les néons pour illuminer, Les feux rouges pour traverser. L'arbre tout seul, à quoi sert-il ? L'arbre tout seul, à quoi sert-il ? Les ascenseurs, c'est pour grimper, Les Présidents pour présider, Les montres pour se dépêcher, Les mercredis pour s'amuser. Les ascenseurs, c'est pour grimper, Les Présidents pour présider, Les montres pour se dépêcher, Les mercredis pour s'amuser. L'arbre tout seul, à quoi sert-il ? L'arbre tout seul, à quoi sert-il ? Il suffit de le demander A l'oiseau qui chante à la cime. Il suffit de le demander A l'oiseau qui chante à la cime. Jacques Charpentreau Jacques Charpentreau LE ROND ET L'ETOILE LE ROND ET L'ETOILE Pour faire une étoile à cinq branches Pour faire une étoile à cinq branches Ou à six ou davantage Ou à six ou davantage Il faut d’abord faire un rond Il faut d’abord faire un rond Pour une étoile à cinq branches... Pour une étoile à cinq branches... Un rond ! Un rond ! On n’a pas pris tant de précaution On n’a pas pris tant de précaution Pour faire un arbre à beaucoup de branches Pour faire un arbre à beaucoup de branches Arbres qui cachez les étoiles ! Arbres qui cachez les étoiles ! Arbres ! Arbres ! Vous êtes plein de nids et d’oiseaux chanteurs Vous êtes plein de nids et d’oiseaux chanteurs Couverts de branches et de feuilles Couverts de branches et de feuilles Et vous montez jusqu’aux étoiles ! Et vous montez jusqu’aux étoiles ! (Robert Desnos, La Géométrie de Daniel, 1975) (Robert Desnos, La Géométrie de Daniel, 1975) MON ARBRE A MOI MON ARBRE A MOI Lorsque je le caresse, Lorsque je le caresse, Mon arbre apprivoisé Mon arbre apprivoisé Se dresse Se dresse Sur la pointe des feuilles Dans le vent. Sur la pointe des feuilles Dans le vent. Alors moi je lui cueille Alors moi je lui cueille Un bouquet d'oiseaux blancs Un bouquet d'oiseaux blancs Et il remue la tête, Et il remue la tête, Heureux Heureux En souriant En souriant D'un grand rire d'écorce D'un grand rire d'écorce Pour me faire la fête. Pour me faire la fête. Christian Poslaniec Christian Poslaniec UN ARBRE UN ARBRE Des branches. Des branches. Des feuilles. Des feuilles. Des pétioles. Des pétioles. Des folioles. Des folioles. Un monde ramifié Un monde ramifié Qui bouge, bruit, bondit. Qui bouge, bruit, bondit. Un royaume de verdure Un royaume de verdure De vertiges et de vent, De vertiges et de vent, Un labyrinthe de souffles Un labyrinthe de souffles Et de murmures. Et de murmures. Un arbre en somme. Un arbre en somme. Jacques LACARRIERE Jacques LACARRIERE Un petit arbre pleure Un petit arbre pleure Regarde ! Le petit arbre a pris pour lui Toutes les larmes de la pluie Regarde ! Le petit arbre a pris pour lui Toutes les larmes de la pluie Un petit arbre pleure Dans l’heure du soir Un petit arbre pleure Dans l’heure du soir Un petit arbre pleure J’ai peine à le voir. Un petit arbre pleure J’ai peine à le voir. Il est pourtant beau dans ses larmes qui brillent ! Il est pourtant beau dans ses larmes d’argent ! Si beau que vers lui, les petites filles Si beau que vers lui, viennent en dansant. Il est pourtant beau dans ses larmes qui brillent ! Il est pourtant beau dans ses larmes d’argent ! Si beau que vers lui, les petites filles Si beau que vers lui, viennent en dansant. Georges DELAUNAY Georges DELAUNAY