Revue Complications mécaniques de l`infarctus du myocarde récent

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Revue
mt cardio 2005 ; 1 : 559-69
Complications mécaniques de l’infarctus
du myocarde récent
Elsa Abitbol
Laboratoire d’Échocardiographie de Stress, Clinique Ambroise-Paré, 27 bd Victor Hugo, 92200 Neuilly sur Seine.
<[email protected]>
anatomopathologiques sont la rupture de la paroi libre du ventricule gauche, la rupture du septum interventriculaire, et la rupture des muscles
papillaires. La fréquence actuelle de ce type de complications n’est que de 1 à 2 % mais représente 15 à 20 % des causes de mortalité
hospitalière précoce de l’infarctus du myocarde. La prévalence de la rupture a diminué depuis l’avènement de la revascularisation précoce.
Cependant, elle reste une complication en général fatale chez des patients présentant un état de choc cardiogénique réfractaire. Le diagnostic
repose sur un faisceau d’arguments cliniques (contexte d’infarctus récent, retard ou échec de revascularisation, apparition d’un souffle
systolique, troubles hémodynamiques) et surtout des données de l’échocardiographie réalisée par un opérateur entraîné, au lit du malade en
urgence. Le seul traitement est la réparation chirurgicale réalisée dans les plus brefs délais.
Mots clés : infarctus du myocarde, rupture myocardique, choc cardiogénique, échocardiographie
Abstract. Mechanical complications of recent acute myocardial infarction. Myocardial rupture is an uncommon but often fatal
complication of recent acute myocardial infarction. There are three different anatomo-pathological forms: left ventricular free wall rupture,
ventricular septal rupture and papillary muscle rupture. Current the frequency of this complication is only 1 or 2 %, but represents 15 to 20 %
of acute myocardial infarction in-hospital mortality. There is a decrease of myocardial rupture rate since spreading of early coronary reperfusion.
However, for most of the patients there is still a fatal issue due to cardiogenic shock. The diagnosis is made on the association of a suitable
clinical context (acute myocardial infarction, delayed or failed coronary reperfusion, new systolic murmur, unstable hemodynamic patterns),
and mostly the results of echocardiographic examination, made by a trained operator at bedside on emergency. The only treatment is surgical
repair in the shortest timing.
Key words: acute myocardial infarction, myocardial rupture, cardiogenic shock, echocardiography
Rupture myocardique
mtc
Correspondance : E. Abitbol
La rupture myocardique après un
infarctus du myocarde (IDM) aigu
peut intéresser la paroi libre du ventricule gauche (ou droit), le septum interventriculaire et/ou les muscles papillaires (figure 1). La survenue de
chacun de ces événements, a fortiori
la combinaison de plusieurs d’entre
eux, est très rare, et de pronostic très
sombre. L’incidence globale est difficile à évaluer car les séries cliniques et
anatomopathologiques sont très différentes [1-3]. En effet, beaucoup de
patients décèdent immédiatement à la
phase préhospitalière sans aucune
confirmation de la cause du décès. La
rupture myocardique a été largement
documentée avant l’ère de la revascularisation myocardique précoce par
mt cardio, vol. 1, n° 6, novembre-décembre 2005
des études anatomiques et surtout
échographiques [4, 5]. Mais il existe
peu d’études depuis l’avènement de la
thrombolyse préhospitalière et l’angioplastie primaire.
En effet, on peut émettre l’hypothèse que la diminution de l’extension
de la nécrose (topographie et transmuralité) par la revascularisation précoce, pourrait diminuer l’incidence
de ces complications mécaniques [6].
Hon-Kan et al. [7] ont mené une étude
prospective sur 10 ans concernant
1 250 patients admis pour infarctus
du myocarde et ayant bénéficié d’une
angioplastie primaire à la phase aiguë.
La prévalence de la rupture était de
0,96 % dans cette population. Ces
chiffres étaient comparables à ceux
trouvés chez les patients reperfusés
559
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Résumé. La rupture myocardique est une complication rare mais souvent fatale de l’infarctus du myocarde aigu récent. Les différentes formes
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Complications mécaniques de l’infarctus du myocarde récent
B
A
C
Figure 1. A) Rupture myocardique antérieure dans un infarctus aigu (flèche). B) Rupture du septum ventriculaire. C) Rupture nécrotique
complète d’un pilier.
(Source : Schoen FJ. The heart. In: Cotran RS, Kumar V, Collins T (eds). Pathologic basis of disease. 6th edition. Philadelphia, WB Saunders 1999:
562).
par thrombolyse précoce [8, 9], alors qu’elle était plutôt
de l’ordre de 4 % avant l’époque de la revascularisation
en phase aiguë d’infarctus [10-12].
D’après Pohjola-Sintonen et al. [3] ce type de complications survient plutôt pour les primo-infarctus sur occlusion aiguë d’un vaisseau car il n’existe pas de circulation
collatérale qui pourrait limiter l’intensité de la nécrose, ni
cicatrice fibreuse préexistante.
Revue
Liste des abréviations
IDM : infarctus du myocarde
ITV : intégrale temps-vitesse
SIV : septum interventriculaire
VG : ventriculaire gauche
560
Diagnostic
D’après Braunwald et al. [13], 13 facteurs de risque de
la rupture myocardique ischémique peuvent être identifiés (tableau 1). Ils ont décrit également d’après les données de nombreuses séries cliniques les caractéristiques
des patients présentant ce type de complications
(tableau 2).
Pronostic
La rupture myocardique est à l’origine de 15 % environ des décès à la phase aiguë d’un IDM récent [14]. Elle
se manifeste en moyenne 3 à 10 jours après l’infarctus du
myocarde, en général par un choc cardiogénique
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1. Plus fréquent chez le sujet âgé et les femmes
2. Plus fréquent chez les sujets hypertendus
3. Intéresse plus fréquemment le ventricule gauche que le droit, quasiment jamais les oreillettes
4. Concerne surtout les parois antérieure et latérale dans les régions de la distribution terminale de l’artère interventriculaire antérieure
5. Associée en général à un infarctus transmural étendu à plus de 20 % du myocarde ventriculaire
6. Survenue entre 24 heures et 3 semaines après l’infarctus, pic de fréquence entre 1 et 4 jours
7. Précédée en général par une expansion et un amincissement de la zone infarcie
8. Elle résulte soit d’une déchirure de la paroi myocardique soit de la rupture d’un hématome intrapariétal
9. Survenue en général à la jonction entre le myocarde sain et infarci
10. Survenue moins fréquente au centre de la zone infarcie, mais ci c’est le cas plutôt la deuxième semaine après l’infarctus
11. Rare sur les myocardes très épais et les zones riches en collatérales
12. Plus fréquent dans les primo infarctus
13. Pas de corrélation entre l’intensité du traitement anticoagulant et le risque de rupture
Tableau 2. Caractéristiques des patients présentant une rupture myocardique
Paramètre
Rupture du SIV
Rupture du muscle papillaire
63
3-5
66 %
90 %
oui
25 %
Rupture de la paroi libre
du VG
69
3-6
50 %
25 %
non
25 %
Âge (moyenne, années)
Délai post-infarctus du myocarde (jours)
IDM antérieur
Souffle récent
Frémissement à la palpation
Antécédent d’infarctus du myocarde
Mortalité
Traitement médical
Traitement chirurgical
90 %
50 %
90 %
cas cliniques
90 %
40-90 %
65
3-5
25 %
50 %
rare
30 %
IDM : infarctus du myocarde ITV : intégrale temps-vitesse SIV : septum interventriculaire VG : ventriculaire gauche.
réfractaire conduisant au décès rapide avant même
d’avoir pu bénéficier d’une réparation chirurgicale, dans
la majorité des cas [15, 16].
Rupture pariétale
Incidence
Le délai médian de survenue de la rupture de la paroi
libre du ventricule gauche est de 36 heures dans l’étude
TIMI9. Lopez-Sendon et al. [17] ont rapporté dans une
série de 1 453 patients admis pour IDM non revascularisés à la phase aiguë, une incidence globale de la rupture
de 6,2 % dont 30 % ont une présentation clinique subaiguë. Elle est responsable de 20 % des décès à la phase
hospitalière.
Diagnostic
Cette étude réalisée dans les années 1980 [17], avant
l’avènement de la thrombolyse précoce, soulignait l’importance des signes échocardiographiques pour le diagnostic de rupture en plus des données cliniques et hémodynamiques. Mais ce diagnostic échographique était
indirect par la mise en évidence ou non d’un épanche-
ment péricardique volumineux et compressif, avec une
sensibilité et spécificité de 70 % [17]. De nos jours, malgré les progrès de l’imagerie ultrasonore, il reste très
difficile de visualiser la déchirure myocardique ellemême. En effet il est rare de trouver une brillance intramurale liée à l’œdème et l’hémorragie ou la progression du
flux Doppler couleur au travers de la paroi rompue.
L’échographie de contraste intracavitaire peut trouver un
passage de bulles dans le péricarde, au travers d’une zone
infarcie akinétique, parfois le siège d’une expansion précoce [18, 19]. Bien sûr le diagnostic repose sur l’association d’un contexte favorisant (tableau 1), d’un épanchement péricardique circonférentiel rapidement progressif et
d’une mauvaise tolérance hémodynamique (figure 2).
Pronostic
En 2000, l’incidence de la rupture de la paroi libre
représentait 2,7 % des chocs cardiogéniques à la phase
aiguë d’un IDM [20]. La mortalité hospitalière était très
élevée mais comparable à celle des autres causes de choc
cardiogénique, soit environ 40 % [20].
Présentations cliniques
La rupture de la paroi myocardique du ventricule
gauche peut se traduire de trois façons différentes.
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Tableau 1. Facteurs de risque de la rupture myocardique
Complications mécaniques de l’infarctus du myocarde récent
Thrombus
Ép. péricardique
VD
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VG
Figure 2. Rupture de la paroi antérieure du ventricule gauche avec
visualisation d’un volumineux épanchement péricardique hématique (thrombus), en échographie par voie transthoracique (incidence
sous costale).
Revue
La rupture franche et brutale en péricarde libre (intéressant plutôt la paroi antérieure ou latérale) est à l’origine
d’un hémopéricarde aigu massif avec une dissociation
électromécanique irréversible et une issue fatale en quelques minutes. D’autres patients présentent un tableau
clinique moins aigu avec une hypotension sévère, une
bradycardie sinusale, voire un état de choc cardiogénique
[21, 22], dû à une hémorragie intrapéricardique plus lente
ou répétitive. Le patient survit alors quelques heures voire
jours, ce qui permet une prise en charge chirurgicale
adaptée. Enfin, la rupture peut être parfois circonscrite par
un péricarde adhérent, une cicatrice fibreuse ou la formation de thrombus, et est à l’origine d’un pseudo-anévrisme
[23]. Ce dernier type de rupture, parfois asymptomatique
et de découverte fortuite lors du suivi échographique du
patient, présente un risque d’aggravation secondaire en
rupture franche et fatale. C’est pourquoi la cure chirurgicale des pseudo-anévrismes est préconisée, bien qu’il y ait
plusieurs séries rapportées de patients ayant une survie à
long terme sans traitement chirurgical [24-27]. Yeo et al.
[28] ont rapporté une mortalité globale de 31 % et de
60 % respectivement pour les patients traités chirurgicalement d’une part et médicalement d’autre part pour un
suivi moyen de 4 ans. À la différence des anévrismes vrais,
les pseudo-anévrismes se localisent toujours sur le segment basal de la paroi inférieure en cas de nécrose inférieure et sur l’apex en cas de nécrose antérieure [29].
562
En effet, ce sont les parois les plus sévèrement ischémiques en cas d’occlusion coronaire respectivement des
artères coronaire droite et interventriculaire antérieure
(vascularisation terminale). En ce qui concerne les faux
anévrismes de topographie postérieure, le diaphragme
semble jouer un rôle de contention de l’hématome. Parfois, ils peuvent être de taille relativement importante, se
raccordant au ventricule gauche par un collet étroit, et
contenir plusieurs épaisseurs de thrombus anciens et récents à l’origine d’éventuelles embolies systémiques (figure 3). Le diagnostic se fait par l’échocardiographie ou
l’angiographie, mais parfois la distinction avec un anévrisme vrai peut être difficile. Dans ces circonstances,
l’imagerie par résonance magnétique pourra déterminer
s’il existe ou non du myocarde dans la paroi respectivement de l’anévrisme ou du pseudo-anévrisme.
Traitement
Le traitement chirurgical ne doit pas être retardé par la
prise en charge réanimatoire du patient dans les délais les
plus brefs. Elle consiste en la résection de la portion
nécrotique et rompue du myocarde avec reconstruction
primaire (mise en place et suture d’un patch prothétique)
(figure 4), associée à d’éventuels pontages aortocoronaires en cas d’échec de désobstruction percutanée préalable. En cas de situation hémodynamique extrêmement
précaire ou d’arrêt cardiocirculatoire, une ponction péricardique salvatrice pourra être effectuée, au mieux échoguidée, le temps d’accompagner le patient au bloc opératoire.
Rupture septale
Incidence
À l’ère préthrombolytique l’incidence rapportée de la
rupture septale était de 11 % des séries anatomopathologiques et 2 % des patients hospitalisés pour infarctus du
myocarde [1]. Elle n’est plus que de 0,2 % [8, 30]. La
rupture septale apparaît plus volontiers dans les infarctus
de localisation antérieure (66 % des ruptures septales)
(tableau 2). L’hypothèse d’un effet aggravant de la thrombolyse (rupture par hémorragie intramyocardique) a été
débattue mais non confirmée [9].
Diagnostic
La rupture peut atteindre plusieurs centimètres de longueur (figure 1). Elle est soit franche au travers de l’épaisseur du myocarde soit plus anfractueuse. L’étendue de la
rupture détermine l’importance du shunt gauche-droite,
ses répercussions hémodynamiques et par conséquent le
pronostic [1]. Elle intéresse en général la portion apicale
des infarctus antéroseptaux avec nécrose transmurale.
L’atteinte de la portion basale du septum est beaucoup
mt cardio, vol. 1, n° 6, novembre-décembre 2005
OD
Thrombus mural
VG
Péricarde
OD
VG
Thrombus
Expansion et
amincissement
de la cicatrice
VD
VG
Infarctus transmural
avec rupture
Anévrisme vrai
Anévrisme vrai
Faux anévrisme
Figure 3. Différences entre un anévrisme vrai à gauche et un faux anévrisme à droite.
Vrai anévrisme : 1. Large collet. 2. Paroi composée de myocarde. 3. Peu de risque de rupture franche.
Faux anévrisme : 1. Collet étroit. 2. Paroi composée de thrombus et de péricarde. 3. Risque élevé de rupture franche.
(d’après Shah PK. Complications of acute myocardial infarction. In : Parmley W, Chatterjee K (eds). Cardiology. Philadelphia, JB Lippincott
1987).
plus rare (figure 5). Elle est l’apanage des infarctus inférieurs et est associée à un pronostic encore plus sombre,
compte tenu des difficultés de la réparation chirurgicale,
l’extension fréquente au ventricule droit [31, 32] et l’association éventuelle à une fuite mitrale.
La présentation clinique est marquée par l’apparition
d’un souffle holosystolique intense, diffus mais maximal
au bord gauche du sternum, avec frémissement à la palpation, suivi dans les heures ou jours, de signes d’insuffisance cardiaque globale. L’échocardiographie réalisée
A
VD
VG
B
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Faux anévrisme
OG
OG
C
Figure 4. Rupture de la paroi libre du ventricule gauche. La rupture
est au sein d’une large zone de nécrose myocardique (A). Après
débridement, les sutures sont placées à l’intérieur du ventricule et au
travers d’un patch prothétique (B). Puis le patch est fixé à la paroi libre
(C) (d’après [13]).
Figure 5. Rupture septale basale avec communication interventriculaire et shunt gauche- droit en doppler couleur (en échographie par
voie transthoracique, incidence parasternale petit axe).
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dès l’apparition du souffle permet de faire un diagnostic de
certitude avec la mise en évidence du défect lui-même en
mode bidimensionnel et du shunt en Doppler couleur [33,
34]. Elle quantifie l’importance du shunt (rapport débit
pulmonaire/débit systémique) et son retentissement (hypertension artérielle pulmonaire), l’étendue des dégâts
myocardiques (fonction ventriculaire gauche, nombre et
localisation des segments atteints) et recherche d’autres
complications associées (atteinte mitrale ischémique, extension au ventricule droit). L’examen échocardiographique doit être très minutieux, avec une exploration complète du septum dans les incidences habituelles (voie
apicale 4 cavités pour les défects apicaux, sous-costale
pour les défects basaux). Parfois, l’utilisation d’incidences
spéciales est nécessaire pour établir le diagnostic (incidence 4 cavités modifiée inclinée vers le sinus coronaire
pour des défects postérieurs). Les différentes présentations
anatomiques en dehors de la localisation comportent :
– large perte de substance à l’emporte-pièce et bords
réguliers,
– fissuration ou déchirure linéaire,
– anévrisme septal bombant vers le ventricule droit au
fond duquel existe une communication,
– défects multiples.
L’échocardiographie par voie transthoracique permet
de faire le diagnostic dans environ 80 % des cas, et pourra
éventuellement être complétée par la voie transœsophagienne chez les patients peu échogènes [35-37].
Pronostic
Les deux facteurs pronostiques principaux de la rupture septale sont l’importance de la dysfonction systolique
globale secondaire à l’infarctus et l’étendue du défect
septal, dont la manifestation clinique principale est l’instabilité hémodynamique.
Le pronostic reste encore aujourd’hui très sombre avec
une mortalité à 30 jours de l’infarctus à 74 % [8]. De plus,
cette complication survient plus volontiers chez les patients porteurs d’une atteinte coronaire pluritronculaire
sévère.
Traitement
Revue
La première description historique de la réparation
chirurgicale réussie d’une rupture septale post-infarctus
appartient à l’équipe de Cooley en 1957 [38]. Tout comme
la rupture de la paroi libre du ventricule gauche, le traitement chirurgical consiste en une fermeture par patch
prothétique. Idéalement, le patient devra être proposé au
chirurgien dans des conditions hémodynamiques optimisées par une prise en charge réanimatoire adaptée (ballon
de contre-pulsion intra-aortique, agents inotropes positifs...), dans les plus brefs délais [30]. Cependant, le degré
d’urgence est moindre que pour la rupture pariétale, ce
564
A
B
C
Figure 6. Réparation d’un défect septal. La nécrose intéresse la paroi
antérieure et le septum (A et B). La réparation est effectuée au travers
d’une incision de la paroi ventriculaire infarcie. Le défect septal est
refermé par un patch prothétique, et un second patch est utilisé pour
fermer l’incision de la paroi libre (C) (d’après [13]).
qui permettra au patient de bénéficier au préalable d’une
exploration coronaire approfondie, pour décider d’associer au geste de réparation septale (figure 6), une revascularisation coronaire adaptée.
Insuffisance mitrale ischémique
Incidence
La rupture de tout ou partie d’un muscle papillaire
(figure 1) est une complication rare, souvent fatale de
l’IDM aigu [1]. Elle complique le plus souvent les infarctus
de localisation inférieure et atteint plus volontiers le pilier
postéromédian que le pilier antérolatéral (infarctus de
localisation antérolatérale). À la différence des ruptures
septales, cette complication peut être la conséquence
d’un infarctus peu étendu, chez des patients porteurs de
lésions coronaires peu sévères. La rupture du muscle
papillaire du ventricule droit est exceptionnelle et occasionne une fuite tricuspide massive avec défaillance ventriculaire droite.
La prévalence de l’insuffisance mitrale ischémique,
quel que soit son mécanisme, chez les patients hospitalisés pour IDM est de 13 %. Cependant, dans plus de la
moitié des cas celle-ci est transitoire par dysfonction temporaire de pilier ischémique. La rupture de pilier, quant à
elle, est très rare (moins de 1 %) [39].
mt cardio, vol. 1, n° 6, novembre-décembre 2005
La rupture complète d’un pilier (un tiers des cas) provoque une fuite mitrale tellement massive et brutale qu’il
s’ensuit un décès quasiment immédiat, tout comme la
rupture franche de la paroi du ventricule gauche en péricarde libre. Les formes non immédiatement fatales et donc
identifiables sont la rupture partielle (extrémité) du pilier
ou de l’un (ou plusieurs) cordage(s) (deux tiers des cas).
Ceci provoquera une fuite mitrale sévère par éversion du
feuillet valvulaire auquel est parfois attachée la portion
rompue du pilier (figure 7). Il s’agit d’une fuite mitrale de
type 2 selon la classification chirurgicale de Carpentier
(figure 8) [40].
Normal
Type 1
Les patients présentent comme dans la rupture septale,
un souffle systolique plus ou moins intense avec l’apparition rapide de signes d’insuffisance ventriculaire gauche.
Parfois la présentation est plus sévère avec un œdème
pulmonaire brutal et asphyxique, qui peut masquer à
l’auscultation le souffle d’insuffisance mitrale. Là encore le
diagnostic repose sur les données de l’échocardiographie
par voie transthoracique qui permettra de différencier
cette complication des autres complications ischémiques
Type 2
Type 3
Figure 8. La classification de Carpentier différencie 3 types d’insuffisance mitrale en fonction de la mobilité valvulaire :
- Type 1 : mobilité normale, correspondant aux IM par dilatation de
l’anneau ou perforation valvulaire (endocardite),
- Type 2 : mobilité exagérée correspondant aux ballonisations et
prolapsus, avec éventuelle rupture de cordages,
- Type 3 : restriction des mouvements valvulaires, le plus souvent
d’origine rhumatismale ou ischémique.
(d’après Abergel E, Cohen A, Guéret P, Roudaut R. Insuffisance
mitrale ischémique. In : Lancellotti P, Piérard L (eds). Échocardiographie clinique de l’adulte. Estem 2003 ; 727-40).
Figure 7. Rupture de la tête du muscle papillairepostéromédian
compliquant un infarctus inférieur. Fuite mitrale massive par éversion
complète du feuillet mitral et de la commissure postérieure, en
échographie transœsophagienne à 120°.
mécaniques ou fonctionnelles, par la mise en évidence
d’une fuite mitrale sévère, par prolapsus d’un ou plusieurs
feuillets mitraux et éventuelle extension commissurale. Parfois, le pilier ou le cordage rompu peut être visualisé en
mode bidimensionnel. Le diagnostic repose sur la mise en
évidence d’un jet de régurgitation mitrale en Doppler couleur, orienté vers le septum interauriculaire en cas de prolapsus du feuillet postérieur ou vers la paroi latérale de
l’oreillette gauche en cas d’anomalie du feuillet antérieur.
L’importance de la régurgitation est évaluée par la vitesse
élevée du flux mitral antérograde (pic de vitesse de l’onde E),
mt cardio, vol. 1, n° 6, novembre-décembre 2005
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Revue
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Diagnostic
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Complications mécaniques de l’infarctus du myocarde récent
la morphologie de l’enveloppe du spectre de la fuite en
Doppler continu (diminution rapide de la vitesse de la fuite
par l’élévation brutale non compensée de la pression dans
l’oreillette gauche) et le retentissement ventriculaire gauche. Par ailleurs, la quantification de la fuite par la mesure
de la PISA ou de l’extension spatiale est souvent difficile
compte tenu de l’orientation du jet (effet Coanda). Il
convient également de rechercher comme critères de gravité, un reflux systolique dans au moins 2 des 4 veines
pulmonaires (voie apicale 4 cavités ou transœsophagienne)
et un rapport ITV mitral/ITV aortique supérieur à 1,3.
L’examen transthoracique sera éventuellement complété par un examen transœsophagien, idéalement au
bloc opératoire sous anesthésie générale afin de guider la
réparation chirurgicale [35].
A
B
Pronostic
C
Le pronostic est comparable aux autres formes de
rupture myocardique avec une issue fatale dans la majorité des cas.
Traitement
La réparation chirurgicale est encore une fois très
urgente car la fuite mitrale aiguë sévère est rapidement
mal tolérée au point de vue hémodynamique avec une
quasi-inefficacité des inotropes, des vasodilatateurs et des
diurétiques.
Le remplacement valvulaire mitral est souvent nécessaire, mais dans certains cas une plastie réparatrice
pourra être proposée avec transfert de la tête du pilier
rompu vers un segment non rompu (figure 9). De même,
une revascularisation chirurgicale pourra être associée en
cas d’échec et/ou d’impossibilité de revascularisation endoluminale.
D
Figure 9. Fuite mitrale liée à la rupture d’un muscle papillaire.
Prolapsus d’un feuillet et d’une commissure (A). Conservation du
feuillet et de la commissure non rompue pour préserver en partie la
continuité entre le pilier et l’anneau mitral (B). Puis le remplacement
mitral est réalisé (C). Parfois une réparation mitrale peut être réalisée
en transférant la tête de pilier rompue à l’autre pilier sain (d’après
[13]).
Place de l’échocardiographie
Ruptures complexes et multiples
Revue
Il existe peu de publications rapportant l’association
des deux ou trois types de rupture [41]. Une série autopsique publiée par Edwards et al. [42] a rapporté chez
53 patients décédés d’une rupture septale aiguë, l’association à une rupture de la paroi libre du ventricule gauche ou
des muscles papillaires dans 20 % des cas. Walts et al.
[14] ont décrit l’issue favorable, après traitement chirurgical, d’un patient de 71 ans admis pour un IDM postéroinférieur. Le patient a présenté au 5e jour un arrêt cardiocirculatoire avec mise en évidence à l’échocardiographie
d’une rupture de la paroi inférolatérale avec hématome
péricardique compressif, un défect septal postéroinférieur et la rupture dans un second temps du muscle
papillaire postéromédian.
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L’intérêt se porte sur le diagnostic précoce de ce type
de complications afin que le patient puisse être proposé au
chirurgien dans les délais les plus brefs. L’échocardiographie transthoracique et/ou transœsophagienne joue ici un
rôle central [34, 43]. Elle permet le dépistage des complications au lit du malade lors de son arrivée en soins
intensifs et lors du suivi, le diagnostic anatomique précis
(situation, taille du défect, importance de l’épanchement
péricardique ou du shunt interventriculaire, mécanisme et
importance de la régurgitation mitrale), l’extension des
lésions (ruptures complexes, multiples, extension au ventricule droit), et l’évaluation de la fonction ventriculaire
gauche systolique globale sous jacente. La prise en charge
des patients hospitalisés pour IDM a grandement bénéficié
des progrès de la technique ultrasonore (imagerie de seconde harmonique, qualité du Doppler, échographie de
mt cardio, vol. 1, n° 6, novembre-décembre 2005
A
B
Diss
OG
OG
OD
VD
VG
VG
Figure 10. A) Rupture du noyau fibrocentral avec passage du sang au
travers du septum basal (flèche) vers un espace créé par la dissection
de la paroi libre de l’oreillette gauche et du septum interauriculaire
en échographie transœsophagienne. OG : oreillette gauche ; VG :
ventricule gauche.
B) Large défect du septum basal avec shunt gauche- droit et dissection du septum interauriculaire en échographie transœsophagienne.
OG : oreillette gauche, VG : ventricule gauche, OD : oreillette
droite, VD : ventricule droit, CIV : communication interventriculaire,
Diss : dissection du septum interauriculaire et de la paroi libre de
l’oreillette gauche.
C) Rupture du septum interauriculaire et large communication
gauche- droite à l’étage auriculaire (flèche). SIA : septum interauriculaire.
C
contraste, échographie tridimensionnelle) et de sa large
utilisation par des cardiologues expérimentés [37, 44, 45].
Expérience française en USIC en 2004
(service de cardiologie, hôpital
Henri-Mondor)
Cette étude multicentrique nationale a regroupé 55
centres hospitaliers au travers la France. Il a été inclus de
façon prospective tous les patients hospitalisés pour IDM
récent (syndromes coronaires aigus avec sus décalage de
ST) en unité de soins intensifs cardiologiques, d’avril à
juin 2004.
Le but de l’étude était de recenser grâce à la réalisation
d’une échocardiographie le jour de l’admission et avant la
sortie, pour chaque patient, toutes les complications précoces liées à l’infarctus. En effet, la plupart des études
échographiques dataient des années 1980-90. Le taux
d’insuffisance mitrale par rupture de cordage ou pilier était
mt cardio, vol. 1, n° 6, novembre-décembre 2005
567
Revue
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CIV
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Complications mécaniques de l’infarctus du myocarde récent
alors de moins de 1 %, [46], de rupture septale : 1 à 3 %
[47] et de rupture pariétale : < 2 % [48]. L’enquête a été
réalisée de façon déclarative (fiche faxée à l’agence de
biostatistiques) et anonyme.
La population comportait 908 patients (77 % hommes,
âge moyen 62 ± 14 ans). Il s’agissait pour 91 % d’un
primo infarctus, de topographie antérieure dans 44 %, et
inférieure dans 47 %. Soixante-dix-huit pour cent des
patients ont bénéficié d’une revascularisation coronaire
précoce (dont 93 % angioplasties primaires). La mortalité
hospitalière a été de 6.2 % (56/908) dont 7 % chez les
IDM antérieurs, et 5.3 % chez les IDM inférieurs. Les
patients ont bénéficié d’une première échocardiographie
en moyenne 4 heures après l’admission pour la première
et 6 jours après pour l’échocardiographie de sortie, 87 %
avaient une échogénicité bonne ou moyenne.
Il y eut 7 cas de tamponnade mortelle par rupture
pariétale (0,8 % des cas), 7 insuffisances mitrales massives
par rupture de pilier (0,8 %), 5 ruptures septales 3 de
topographie antérieure, 2 inférieures (0.55 %). Quatre
patients sur cinq ont été opérés en urgence. Il a été
notamment rapporté un cas de rupture septale complexe
chez un patient de 50 ans (primo-infarctus inférieur non
revascularisé) associée à une rupture du noyau fibrocentral du cœur et extension au massif auriculaire sous la
forme d’une dissection du septum interauriculaire et du
toit des deux oreillettes (figures 10A, B, C). Physiopathologiquement, il en a résulté une large communication
interventriculaire et atrioventriculaire qui ont conduit au
décès rapide du patient par choc cardiogénique réfractaire
avant toute réparation chirurgicale.
En analyse multivariée, le paramètre le plus prédicteur
de survenue des complications mécaniques était le retard
ou l’échec de revascularisation. Il s’agit de la seule étude
multicentrique moderne prospective, fournissant des données actuelles sur l’apport diagnostique de l’échocardiographie à la phase aiguë de l’infarctus.
Elle a confirmé la diminution de la fréquence des
complications mécaniques et la persistance de leur létalité
à l’ère moderne. Sa limite essentielle est qu’elle a regroupé
55 centres particulièrement motivés et que le taux de
revascularisations précoces très élevé, surestime probablement largement la réalité.
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Conclusion
Revue
L’histoire naturelle de l’infarctus a beaucoup changé
en 20 ans. La prise en charge dans des délais les plus brefs
grâce au SAMU, à la formation des médecins urgentistes,
au développement des unités de soins intensifs avec unité
de cardiologie interventionnelle disponible 24 heures sur
24, mais aussi de l’information du grand public, permet
aujourd’hui un traitement de recanalisation précoce et
médicamenteux extrêmement efficace pour la survie du
568
patient. En effet, ceci permet non seulement de sauver des
vies à la phase aiguë mais aussi d’éviter des séquelles
fonctionnelles graves grâce au sauvetage myocardique
précoce. Les complications mécaniques sont par conséquent devenues très rares mais restent aussi meurtrières. Il
est d’autant plus important pour les cardiologues d’être
performants en échocardiographie et de rester à l’affût de
ce type de complications, afin de faire un diagnostic
précoce et précis, pour que le patient puisse bénéficier
d’une réparation chirurgicale en urgence, le cas échéant.
L’échocardiographie est une exploration de routine
pour de nombreuses équipes hospitalières et peut se prévaloir d’une grande faisabilité, d’une bonne qualité technique et d’une performance diagnostique élevée.
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